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Le savant et le général « Actes de la recherche en sciences sociales

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Academic year: 2022

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Actes de la recherche en sciences sociales | [lang_fr]Le savant et le général[/lang_fr][lang_en]“Learned” and “general”[/lang_en]

http://www.arss.fr/articles/le-savant-et-le-general/

[lang_fr]Le savant et le général[/lang_fr][lang_en]“Learned”

and “general”[/lang_en]

[lang_fr] Faire l’histoire des connaisseurs, c’est faire l’histoire des manières par lesquelles les sociétés ont valorisé le savoir dans les arts et lettres. Les membres des classes privilégiées avaient quant à eux développé depuis longtemps un sens – une disposition aussi enracinée que leurs manières de table – de ce que les connaisseurs ou les gens en général étaient censés comprendre des arts et de l’importance qu’il fallait accorder au savoir. On appellera donc goût « général » la conception selon laquelle certains livres, certains tableaux, certaines œuvres musicales ne requerraient pas de connaissance particulière pour être compris – « savant » désignant par conséquent le contraire. Les deux formes de goût sont traversées par le pouvoir. Le savoir est un pouvoir tout autant que la popularité, et le système social et intellectuel complexe, souvent contradictoire, qui définit leur équilibre relatif est l’un des aspects les plus fondamentaux de toute culture. Être un connaisseur de musique plutôt que de littérature ou de peinture avait un sens très particulier dans la France du XVIIIe siècle. En effet, en vertu de croyances rarement explicitées et souvent méconnues comme telles, les aficionados musicaux ne disposaient pas d’une tradition savante ou « élevée » aussi imposante que leurs collègues des autres arts. Cet article se concentre sur la période comprise entre 1700 et les années 1770, car durant le dernier quart du siècle les conceptions traditionnelles commencèrent à se déliter. [/lang_fr]

[lang_en] The history of connoisseurs is the history of how societies have valued learning in letters and the arts. Members of the upper social orders have long had a sense, a disposition as ingrained as their table manners, about what connoisseurs or people in general understood about the arts, and how important learning might seem. Let us call “general” taste the assumption that certain books, paintings, or works of music did not require special knowledge to be understood; “learned” is accordingly the opposite. Power was present in both manners of taste. Knowledge is power; popularity is power. The balance struck between them, a complex, often contradictory, social and intellectual system, has been one of the most fundamental aspects of any culture. It meant something very different to be a connoisseur of music rather than of letters or painting in eighteenth-century France. Musical aficionados did not have as powerful a learned or “high” tradition as did their colleagues in the other arts. The reasons why this was so sprang from assumptions that were taken for granted, rarely expressed, and probably often not understood. We will look into the period between about 1700 and the 1770s, since during the last quarter of the century the old social assumptions began to break down. [/lang_en]

[lang_de]Die Geschichte des „Connaisseurs“ ist die Geschichte der Wertschätzung, die verschiedene Gesellschaften der Literatur und den schönen Künsten entgegenbringen. So wie die Tischmanieren ihnen selbstverständlich waren, hatten die Mitglieder der gesellschaftlichen Eliten eine lang etablierte, unhinterfragte Vortstellung davon, wie Connaisseure und Menschen allgemein die schönen Künste verstanden, und welche Rolle Wissen dabei spielte. Als „gewöhnlicher“ Geschmack soll hier die Anschauung bezeichnet werden, wonach bestimmte Bücher, Gemälde, oder Musikstücke keines besonderen Wissens bedurften, um verstanden zu werden, und als „gelehrt“ das Gegenteil hiervon. Macht konnte in beiden Spielarten des Geschmacks wirksam werden. Wissen ist Macht, aber auch Popularität ist Macht. Das Gleichgewicht zwischen beiden

beschreibt ein komplexes, oft widersprüchliches soziales und intellektuelles System und gehört zu den Fundamenten jeder Kultur. Im Frankreich des 18. Jahrhunderts war es allerdings ein grundsätzlicher Unterschied, ob man ein Musikkenner war, oder ein Literatur-bzw. Kunstkenner. Musikliebhaber besassen keine so einflussreiche gelehrte oder erhabene Tradition wie ihre Kollegen in den anderen Künsten. Die Gründe hierfür lagen in Überzeugungen, die als selbstverständlich galten, die aber kaum ausgesprochen wurden, und die man wahrscheinlich nur selten ganz durchschaute. In unserem Aufsatz behandeln wir die Periode von 1700 bis 1770, da die traditionellen Vorstellungen sich im letzten Vierteljahrhundert langsam auflösten.

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