MPSI B 19 octobre 2019
Énoncé
Ce problème porte sur une fonction à valeurs complexes z dénie par
∀t ∈ [0, +∞[, t 7→ z(t) = Z
t0
e
iθ(u)du où θ est une fonction de classe C
1dans [0, +∞[ .
Partie I.
Dans cette partie : θ = arctan . On dénit aussi les fonctions x et y par :
∀t ≥ 0 : x(t) = Re(z(t)), y(t) = Im(z(t)).
1. Bijections réciproques en trigonométrie hyperbolique.
a. Montrer que la fonction
( R → R x 7→ ln(x + p
1 + x
2)
est la bijection réciproque de sh . On la note argsh . Préciser sa dérivée.
b. Montrer que les fonctions ( [1, +∞[ → [0, +∞[
x 7→ ln(x + p x
2− 1)
( [0, +∞[ → [1, +∞[
t 7→ ch t
sont des bijections réciproques l'une de l'autre. On note argch celle de gauche.
Préciser sa dérivée.
2. Soit u > 0 , préciser un argument de 1 + iu . En déduire la forme algébrique de e
iθ(u). 3. Pour t > 0 , calculer x(t) et y(t) .
4. Pour t > 0 , exprimer t en fonction de x(t) puis y(t) en fonction de x(t) . Que peut-on en déduire pour la trajectoire de z (c'est à dire l'ensemble des points dont l'axe est un z(t) ) ? Dessiner cette trajectoire.
Partie II.
Dans cette partie, on suppose que θ est de classe C
2et que θ
0est strictement croissante avec θ
0(0) > 0 . On note λ = θ
0(0) et on veut montrer que
∀t > 0, |z(t)| ≤ 4 λ .
On pourra utiliser le résultat suivant : si f est une fonction à valeurs complexes continue dans un segment [a, b] ,
Z
ba
f (t) dt
≤ Z
ba
|f (t)| dt.
1. Montrer que
z(t) = Z
t0
θ
00(u)
iθ
0(u)
2e
iθ(u)du + e
iθ(t)iθ
0(t) − e
iθ(0)iθ
0(0) . 2. Montrer que :
e
iθ(t)iθ
0(t) − e
iθ(0)iθ
0(0)
≤ 2 λ . 3. Montrer que :
Z
t0
θ
00(u)
iθ
0(u)
2e
iθ(u)du
. ≤ Z
t0
θ
00(u) θ
0(u)
2du 4. En déduire l'inégalité annoncée.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
1
Rémy Nicolai Aelem18MPSI B 19 octobre 2019
Corrigé Partie I.
1. a. Désignons par argsh la fonction proposée par l'énoncé avant d'avoir prouvé qu'elle est la bijection réciproque. Elle est dénie dans R et strictement croissante comme somme et composée de fonctions croissantes. Elle est donc injective. De plus, pour tout réel t ,
argsh(sh(t)) = ln (sh(t) + ch(t)) car ch(t)
2− sh(t)
2= 1 et ch > 0
= ln(e
t) = t.
Cela signie que argsh ◦ sh = Id
Rce qui montre que argsh est surjective donc bijective de bijection réciproque sh . D'après la formule donnant la dérivée d'une bijection réciproque dérivable,
∀x ∈ R , argsh
0(x) = 1
ch(argsh(x)) = 1
√ 1 + x
2.
b. Notons de même argch la fonction proposée. Elle est bien dénie dans [1, +∞[
(racine carrée) et strictement croissante (donc injective).
De plus, pour tout réel t ≥ 0 ,
argsh(ch(t)) = ln (sh(t) + sh(t)) = ln(e
t) = t.
car ch(t)
2− sh(t)
2= 1 et sh(t) ≥ 0 .
Cela signie que argch ◦ ch = Id
[0,+∞[donc argch est surjective donc bijective de bijection réciproque ch (restreinte à [0, +∞[ ).
D'après le résultat de cours sur la dérivée d'une bijection réciproque dérivable :
∀x ≥ 1, argch
0(x) = 1
sh(argsh(x)) = 1
√ x
2− 1 .
2. Comme sa partie réelle est strictement positive, le complexe 1 +iu admet un argument α ∈
−
π2,
π2qui vérie donc p 1 + u
2cos α = 1
p 1 + u
2sin α = u )
⇒ tan α = u ⇒ α = arctan(u).
On en déduit la forme algébrique
e
iθ(u)= 1 + iu
√ 1 + u
2.
3. D'après la forme algébrique précédente, on peut séparer la partie réelle et la partie imaginaire dans le calcul de l'intégrale de la fonction à valeurs complexes puis exprimer des primitives avec argch et argsh .
x(t) = Z
t0
√ 1
1 + u
2du = argsh(t) y(t) = Z
t0
√ u
1 + u
2du = p
1 + t
2− 1.
4. Rappelons que t est positif.
Expression de t en fonction de x(t) .
x(t) = argsh(t) ⇒ t = sh(x(t)).
Expression de y(t) en fonction de x(t) . y(t) = p
1 + t
2− 1 = p
1 + sh(x(t))
2− 1 = ch(x(t)) − 1.
On en déduit que les points d'axes z(t) sont sur la courbe représentative de ch −1 limitée en abscisse aux réels positifs. Il s'agit de la demi-chaînette translatée verticale- ment.
x(t)
y(t) z(t)
Fig. 1: demi-chaînette
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
2
Rémy Nicolai Aelem18MPSI B 19 octobre 2019
Partie II.
1. Comme θ
0est croissante, pour tout t ∈ [0, +∞[ , θ
0(t) ≥ θ
0(0) > 0 . Intégrons e
iθ(t)par parties en remarquant que e
iθ(t)= 1
iθ
0(t) iθ
0(t)e
iθ(t). Posons : f
0(t) = iθ
0(t)e
θ(t)g(t) =
iθ10(t)( f (t) = e
iθ(t)g
0(t) = −
θθ000(t)(t). On a alors :
z(t) = − Z
t0
f (u)g
0(u) du + [f (u)g(u)]
t0= Z
t0
θ
00(u)
iθ
0(u)
2e
iθ(u)du + e
iθ(t)iθ
0(t) − e
iθ(0)iθ
0(0) . 2. D'après l'inégalité triangulaire :
e
iθ(t)iθ
0(t) − e
iθ(0)iθ
0(0)
≤
e
iθ(t)iθ
0(t)
+
e
iθ(0)iθ
0(0)
≤ 1
θ
0(t) + 1 θ
0(0) . θ
0(0) = λ et θ
0(t) ≥ θ
0(0) = λ donc :
e
iθ(t)iθ
0(t) − e
iθ(0)iθ
0(0)
≤ 2 λ . 3. D'après l'énoncé :
Z
t0
θ
00(u)
iθ
0(u)
2e
iθ(u)du
≤ Z
t0
θ
00(u) iθ
0(u)
2e
iθ(u)du.
Pour tout u ∈ [0, t] , θ(u) ∈ R donc e
iθ(u)= 1 . Comme θ
0est croissante, θ
00(u) ≥ 0 . enn, on a déjà vu que θ
0(u) > 0 , donc :
Z
t0
θ
00(u)
iθ
0(u)
2e
iθ(u)du
≤ Z
t0
θ
00(u) θ
0(u)
2du.
4. L'inégalité triangulaire et la question 1 donnent :
|z(t)| ≤
Z
t0
θ
00(u)
θ
0(u)
2e
iθ(u)du
+
e
iθ(t)iθ
0(t) − e
iθ(0)iθ
0(0)
. D'après la question 2 et la question 3, on a donc :
|z(t)| ≤ Z
t0
θ
00(u)
θ
0(u)
2du + 2 λ .
L'intégrale se calcule : Z
t0
θ
00(u) θ
0(u)
2du =
− 1 θ
0(u)
t0
= 1
θ
0(0) − 1 θ
0(t) . D'après l'inégalité triangulaire :
Z
t0
θ
00(u) θ
0(u)
2du
≤ 1
θ
0(0) + 1 θ
0(t) ≤ 2
λ puisque θ
0(t) ≥ θ
0(0) = λ . On en déduit le résultat voulu :
|z(t)| ≤ 4 λ .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/