MPSI B Année 2016-2017 Corrigé DM 5 le 24/11/16 29 juin 2019
Partie I.
1. Première démonstration.
a. Soit j , k m des naturels non nuls tels que j = bkrc = bmsc . Écrivons les enca- drements dénissant les parties entières (l'inégalité de gauche est stricte car r et s sont irrationnels) puis divisons par r et s et sommons :
( j < kr < j + 1 j < ms < j + 1 ⇒
j
r < k < j + 1 r j
s < m < j + 1 s
⇒ j < k + m < j + 1
en utilisant 1 r + 1 s = 1 .
Il est clair que ces inégalités sont impossibles dans N, il ne peut donc exister k et m dans N pour lesquels bkrc = bmsc . Cela traduit que V (r) et V (s) sont disjoints.
b. On suppose j / ∈ V (r) , il existe alors deux éléments consécutifs de la suite de Beatty (en ajoutant éventuellement 0 ) encadrant strictement j . Il existe donc k ∈ N tel que
bkrc < j < b(k + 1)rc
Par dénition, bkrc est le plus grand des entiers inférieurs ou égaux à kr . Comme j ≤ bkrc est faux, on sait que j n'est pas un de ces entiers donc kr < j .
D'autre part, comme j est entier
j < b(k + 1)rc ⇒ j + 1 ≤ b(k + 1)rc ≤ (k + 1)r
c. On suppose qu'il existe des entiers j , k , m vériant les relations de l'énoncé.
remarquons d'abord que les inégalités sont toutes strictes à cause de l'irrationalité de r et s . On peut alors diviser par r et s et ajouter
k < j
r m < j s
⇒ k + m < j
j + 1
r < k + 1 j + 1
s < m + 1
⇒ j + 1 < k + m + 2
On en tire k + m < j < k + m + 1 ce qui est clairement impossible.
d. Si j ∈ N ∗ n'est ni dans V (r) ni dans V (s) , d'après la question b., il existe k et m dans N vériant les inégalités du c.. ces inégalités conduisent à une absurdité. On en déduit que N = V (r) ∪ V (s) .
2. Deuxième démonstration.
a. Si M ( 1 r ) et M ( 1 s ) ne sont pas disjoints, il existe des naturels non nuls p et q tels que p r = q s . Cela entraine que r s est rationnel. Or
1 r + 1
s = 1 ⇒ 1 + r s = r
Alors r serait rationnel aussi ce qui est contraire aux hypothèses. Les ensembles sont donc disjoints.
b. Le nombre de multiples non nuls de 1 r inférieurs à j r est égal au nombre d'entiers k tels que
k r ≤ j
r C'est évidemment j .
Le nombre de multiples non nuls de 1 s inférieurs à j r est égal au nombre d'entiers k tels que
k s ≤ j
r ⇔ k ≤ sj r C'est donc b sj r c .
c. Comme les deux ensembles de multiples sont disjoints, le nombre cherché est j + b sj
r c = j + b(j(s − 1)c (à cause de la relation entre r et s )
= j + b(js − j)c = j + bjsc − j = bjsc car bx + nc = bxc + n pour n ∈ Z.
d. Comme chaque ensemble M ( 1 r ) et M ( 1 s ) est inni, en numérotant par ordre crois- sant les éléments de W = M ( 1 r ) ∪ M ( 1 s ) à partir de 1 , on obtient une bijection ϕ de N ∗ dans W .
Pour tout n dans N, le n -ième élément de l'ensemble W est ϕ(n) . Si ϕ(n) est de la forme j r , la question c. montre que n = bjsc . De la même manière n = bjrc si ϕ(n) est de la forme j s . Ceci montre que tout naturel n est, de manière unique, un bjrc ou un bjsc c'est à dire que V (s) et V (r) forment une partition de N ∗ .
Partie II.
1. Notons
X n = n a k
k , k ∈ J 1, n K
o , Y n =
a k + 1
k , k ∈ J 1, n K
Par dénition, X n ⊂ X n+1 et Y n ⊂ Y n+1 . Cela entraine x n ≤ x n+1 et y n+1 ≤ y n .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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Rémy Nicolai M1605CMPSI B Année 2016-2017 Corrigé DM 5 le 24/11/16 29 juin 2019
2. On suppose ici qu'il existe un α > 0 irrationnel tel que a n = bnαc pour tout n ∈ N ∗ . On peut alors écrire (inégalité stricte à cause de l'irrationnalité)
∀k ∈ N ∗ , a k < kα < a k + 1 ⇒ a k
k < α < a k + 1 k
Ceci est vrai en particulier pour le plus grand élément de X n et le plus petit élément de Y n donc
x n < α < y n
3. a. On sait d'après la première question que les suites (x n ) n∈N
∗et (y n ) n∈N
∗sont respectivement croissantes et décroissantes. L'hypothèse supplémentaire de cette question montre qu'elles sont respectivement majorée (par y 1 ) et minorée (par x 1 ). On en déduit la convergence des deux suites. On note x et y les limites respectives.
De plus, pour tout n ∈ N ∗ , a n
n ≤ x n < y n ≤ a n + 1
n ⇒ 0 < y n − x n < 1 n
On déduit y = x par passage à la limite dans une inégalité. On notera α cette limite commune.
b. Reprenons l'encadrement précédent et combinons le avec la monotonie a n
n ≤ x n < y n ≤ a n + 1 n x n ≤ α ≤ y n
⇒ a n
n ≤ α ≤ a n + 1
n ⇒ a n ≤ nα ≤ a n + 1
Dans le cas où α est irrationnel, les inégalités sont forcément strictes et a n = bnαc . c. Si a k = 2k − 1 , alors a k
k= 2 − k 1 donc la suite correspondante est croissante et x n = 2 − n 1 pour tous les n . De l'autre coté a
kk +1 = 2 donc la suite est constante et y n = 2 pour tous les n . On a donc bien x n < y n pour tous les n sans que a n
soit une suite de Beatty.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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