Enquête enseignants documentalistes . Académie de Nancy Metz (2008)
Syndiqué(e) au Snes :13 oui /12 : non
Type d’établissement : collèges, dont un collège dans une cité scolaire, EREA, lycées dont deux dans une cité scolaire, enseignement supérieur
Nombre de postes d’enseignant documentaliste : 1 poste par établissement, sauf un lycée qui compte 2 documentalistes pour 1300, un autre pour 1700 élèves, un autre 3 documentalistes pour 1500 élèves (mais 2 postes à 80%). Evolution du nombre de postes depuis ces dernières années : stagnant mais on note un
« poste fantôme ouvert en 1988 et créé en 1995 ». Un redéploiement en 2004 (2e poste sur un gros lycée).
PERSONNEL D’AIDE
Nombre de personnes affectées au CDI en tant qu’aide-documentaliste : 3 CDI bénéficient d'une aide, dont un CAE, une aide qui est amenée à disparaître à la prochaine rentrée; un établissement dispose de 3 aides (professeurs ayant une décharge horaire), ainsi qu’un poste adapté.
Evolution du personnel d'aide dans depuis ces dernières années : amené à disparaître ; des emplois jeunes au début des années 2000. Depuis, des pertes d'assistants d'éducation, de CES.
AMPLITUDE D’OUVERTURE DU CDI
Combien d’heures par semaine le CDI est-il ouvert aux élèves ? De 30 heures pour la plupart des établissements, à 52 heures (un lycée).
L’accueil des utilisateurs est-il assuré par le seul enseignant documentaliste ? Oui pour toutes les réponses (alors que lors des stages, il est déploré que le CDI soit parfois ouvert par des personnels de surveillance, notamment les jours de grève)
L’accueil des utilisateurs est-il assuré par le seul enseignant documentaliste ? Oui sauf poste adapté et assistante d’éducation (« aide aux devoirs ou quand le documentaliste est absent lors de formation, et que des devoirs sont donnés sous la surveillance des assistantes d’éducation »).
POLITIQUE DOCUMENTAIRE
Avez-vous élaboré un projet CDI ? Un projet de politique documentaire ? Oui pour la majorité des réponses; les néo titulaires ne l'ont pas encore rédigé.
Dans quel cadre a-t-il été élaboré (par le documentaliste seul, dans le cadre du conseil pédagogique…)?
En relation avec le Projet d'Etablissement; souvent par le professeur documentaliste seul; parfois avec des collègues de façon informelle.
A-t-il été présenté en CA ? Non pour environ 70% des réponses. Un projet fait partie intégrante du Projet d'établissement.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lors de l’élaboration et de la mise en place de ce projet ?
– Manque d'expérience
– Méconnaissance de l'établissement
– Distance entre réalité et application
– Difficulté à convaincre de l'importance et des enjeux de la politique documentaire
– Difficulté de mise en place d'un projet en commun avec la COP
– Suppression des « heures pour les élèves de 6e »
– Les collègues enseignants ne s’intéressent pas du tout à ce genre d’exercice et cherchent à se constituer des cabinets où ils gardent jalousement leurs documents utilisés couramment.
Quels sont les axes de ce(s) projet(s) ?
– Apprentissage des compétences
– Accueil des élèves
– Initiation à la recherche documentaire / Initiation en 6e
– Travaux croisés en 5e
– Travaux effectués
– Ouverture culturelle
– Favoriser la lecture
– Maîtrise des TICE
– Actions dans le cadre du CESC
– Reprise des idées des textes officiels, rien d’original.
– Fréquentation et gestion du fonds
Quels sont les avantages que vous voyez à l’existence de tel(s) projet(s) ?
– Lieu de lecture silencieuse
– Lieu de recherche documentaire
– Réaffirmer l'identité particulière du CDI
– Préciser nos fonctions par rapport aux collègues
– Préciser que 'on n'est pas un prestataire de service, un gestionnaire
– Se fixer des objectifs précis
– Travailler en équipe
– Connaissance des élèves, des programmes et des matières
– Dynamique entre projet CDI et Projet d'établissement : adéquation avec l'équipement informatique
– Travail transdisciplinaire
– Un tel projet a du sens si toute la communauté éducative y participe
– Répondre aux besoins spécifiques des usagers du CDI
– Obtenir plus de crédits
– Etre reconnu dans nos missions et pouvoir refuser les extras (ne pas servir de bouche-trou)
– Organisation annuelle structurée
– Collaboration étroite avec les différents partenaires
– Donner un cadre à nos fonctions
– Aucun pour le CDI, il s’agit d’un exercice formel pour faire plaisir aux IPR qui n’y connaissent pourtant rien ou si peu de choses.
– Structurer notre travail et le présenter à l’IPR
– Les collègues sont au courant de ce que fait le CDI.
FORMATION DES ELEVES
Quels sont les besoins les plus aigus de formation de vos élèves ?
– Lutter contre l'échec scolaire
– Offrir une approche pédagogique adaptée et motivante par le biais de l'outil informatique
– Tri de formation à Internet, pertinence de l’information trouvée, utilisation des TICE
– Méthodologie de la recherche documentaire
– Rédiger une bibliographie
– Orientation professionnelle
– Pour le lycée : Il s'agit de fignoler les méthodologies comme établir une problématiques, rédiger une synthèse, utiliser ses connaissances à bon escient. La prise de notes. Aide aux TPE. Projets STG ouverture vers de nouvelles technologies pour réduire les inégalités
Avez-vous pu mettre en place une formation des élèves à la maîtrise de l’information dans votre établissement ?
– Oui, mais problème de la validation du B2I
– Parfois les heures réservées pour les 6e ont été supprimées
– travail sur les Items du B2I
– Ponctuellement en lycées Si oui, pour quels niveaux ?
– Classe de 3e et de seconde
– sur l'emploi du temps des DP6H
– 6e
– 5e et 4e dans le cadre des IDD
Combien d’heures par année y consacrez-vous pour les différents niveaux ?
– Une heure par classe en seconde, parfois jusqu'à 20 heures par semaine pour les classes de 6e
– 42 heures par an pour les 6e
– 30 à 40 heures par an pour les 6e, une heure pour les 5e et les 4e
– Une heure par groupe tous les 15 jours
– variable d'une année à l'autre
– une heure par semaine sur une année complète
– 50 heures par an, et autant d'heures de préparation
– 130 heures par an
– 20 heures
– 160 heures par semaine
– 10 à 12 heures par classe
– (lycée) environ 1 heure semaine pour quatre classes de seconde dans le cadre de l'ECJS,
malheureusement, environ 6 heures par an pour les autres secondes (8 !) toutes matières confondues.
Les horaires sont-ils inscrits à l'emploi du temps des élèves ? Si oui, sur quels créneaux ?
– Non la plupart du temps
– oui pour les 6e : sur les heures libres et les heures de groupe en français
– oui : une heure spécifique Information Recherche Documentaire (IRD)
– En lycée, sur les heures libres de cours ou souvent en ECJS, en français ou en histoire-géographie Evaluez-vous les élèves ?
– Ponctuellement, en partenariat avec d’autres professeurs
– Non, surtout en lycée
– oui
Si oui, quel système de notation avez-vous adopté (note, livret de compétences…) ?
– Parfois la note est intégrée dans l'évaluation faite par un professeur, parfois il s'agit d'ajouter entre 1 et 3 point à la note.
– Notes, bulletins, conseil de classe, appréciations en fonctions des connaissances documentaires
– L'évaluation en documentation ne figure jamais dans le bulletin.
– Utilisation du livret de compétences 2X
– Intégrée à la moyenne de français
– entre dans l'évaluation finale du dossier CAP
– 1 à 2 points pris en compte dans le cadre de l'évaluation globale du professeur référent de la classe
– 3 points de plus sur un travail quelconque
– compte passer au livret de compétences
Comment cette évaluation est-elle communiquée aux familles (bulletin, participation aux conseils de classe…) ?
– L'évaluation en documentation ne figure jamais dans le bulletin.
– Bulletin
– participation aux conseils de classe
– pas de communication
– les familles signent les contrôles
Avez-vous mis en place des actions de sensibilisations auprès de vos collègues (démonstration du logiciel documentaire...) ? Si oui, quel bilan en tirez-vous ?
– non, car difficulté à voir les enseignants au CDI, les assistantes d’éducation ont eu une démonstration
– non, mais certains enseignants demandent des conseils en informatique
– (lycée) ils sont présents quand nous présentons le logiciel aux élèves ou intervenons auprès d'eux. On peut constater que des profs découvrent ce en quoi nous pouvons intervenir, et en sont contents.
– (lycée) occasionnellement, peu de retombées, les collègues enseignants semblant se résoudre au fait que les élèves pratiquent le « copier-coller » sans état d’âme.
INSPECTION
Combien de fois avez-vous été inspecté(e) dans votre carrière ?
– une fois en 14 ans
– deux fois en 15 ans
A quand remonte votre dernière inspection ? Varie entre 2003 et 2008.
Comment s’est-elle déroulée (l’inspection a-t-elle portée sur une séance pédagogique ? l’inspecteur a- t-il demandé à consulter le bilan d’activité, les statistiques… ? a-t-il organisé un entretien en présence du chef d’établissement ?...)
– consultation du bilan d'activités, du projet CDI et des statistiques
– Entretien avec le chef d'établissement mais pas systématiquement (non pour deux collègues)
– séance pédagogique :
(lycée) oui, sur une séance pédagogique, artificielle puisqu'en horaire imposé. Cela dit, cela s'est très bien passé. A noter, l'inspecteur n'avait pas connaissance de mon dossier, ne savait pas que j'étais TZR, à mi- temps, que j'avais eu un CAPES externe du premier coup, que j'avais travaillé dans plusieurs académies, etc...
(cité scolaire) oui, avec un groupe de 6e .
A-t-elle utile en terme de conseils pédagogiques ?
– non car on déplore un manque de liberté d'expression, ou obstacles existants ne pouvant être résolus que dans le cadre de l’établissement
– Oui, car l'analyse de la séance a été intéressante A-t-elle permis une progression de carrière ?
– oui car points rattrapés
– non, car écart trop long entre les deux inspections
– Ne sait pas car la collègue a eu 5 points en plus d'un coup sur la note pédagogique, mais était toujours à sa note de base
Avez-vous déjà eu à faire appel à l’intervention d’un inspecteur pour régler un problème dans votre établissement ? Cette aide a-t-elle été fructueuse ?
– oui, mais effet contraire
– Oui, lettre à propos d’une insuffisance criante de matériel informatique au CDI). Impossible de préciser si l'aide a été fructueuse, pas de réponse écrite en retour (le double de la lettre par la voie hiérarchique a dû sans doute suffire pour convaincre le chef d’établissement de remédier à la situation !)
DIVERS
Pensez-vous que les 3 revendications suivantes sont prioritaires pour la valorisation du métier d'enseignant documentaliste ?
– augmentation des postes aux concours de recrutement Réponses positives à une très large majorité
– création d'une inspection spécifique
Les réponses se partagent entre oui, non, pourquoi pas, ne sais pas, oui, mais les IPR de notre académie sont très compétents
– création d'un corps d'aide-documentaliste
Les réponses se partagent entre oui, plutôt favorable, non surtout pas avec une majorité de oui Pensez-vous qu'il faille instaurer un curriculum en information-documentation ?
– ne sais pas ce dont il s'agit (2 reponses)
– oui mais la documentation ne doit pas être une matière à part
– oui mais attention au contenu
– il faut axer la mission du documentaliste pour un faire un véritable professeur
– oui si la formation à la recherche documentaire reste sous l'égide du professeur documentaliste
– oui (référentiel à l'échelon national s'inspirant du B2I)
– ne sait pas car le fait de ne pas en avoir officialisé un permet de s'adapter aux réalités du terrain et cela n'empêche pas d'être professionnel
– Oui, déjà mis en place dans son établissement : un tableau des compétences de la 6e à la 3e
– Oui, l’initiation à la documentation devrait faire partie intégrante de la formation des jeunes, non au titre d’une discipline supplémentaire, mais en tant que formation « transversale » à l’occasion de travaux interdisciplinaires.
Quelles sont les difficultés les plus criantes que vous rencontrez dans l’exercice quotidien de votre métier ?
– mal être par rapport au métier / sauvegarder l'identité de notre métier
– revoir notre circulaire de mission
– ne pas être une annexe de la permanence, un lieu pour les exclus de cours
– Non considération des autres : considérés comme surveillant / même les jeunes professeurs ne nous connaissent pas : problème de la formation des profs en IUFM
– manque de documentalistes ayant une réelle formation
– traitement égal par rapport aux heures supplémentaires
– dire toujours que nous sommes des enseignants à part entière / non reconnaissance de l'activité pédagogique du professeur documentaliste
– peu de collègues prêts pour le travail en équipe
– imposition des heures d'ouverture
– obligation d'animer des clubs entre midi pour assurer des horaires d'ouverture maxima
– CDI trop vaste (200m2)
– 120 élèves par heure parfois
– CDI jamais fermé malgré les séances pédagogiques
– manque de temps car surcharge de travail / reconnaissance et nombre de tâches à effectuer (difficile si l’on est seul) / manque de personnels d'aide
– budget trop mince
– sentiment d'être un prestataire de service
– pas assez de postes informatiques pour les élèves
– difficulté à assurer une formation pour tous les élèves
– « Aujourd'hui, j'ai un peu de mal à me positionner sur l'avenir de notre profession. J'aime être sollicitée par les profs pour des activités pédagogiques, j'aime monter des projets d'expos ou de lecture, mais j'aime aussi la gestion, commander des ouvrages... Je ne voudrais pas n'être « que » prof ».
– « Sinon, pour être passée dans différents endroits, la reconnaissance du doc est très différente selon les établissements. Notre principale difficulté est quand un chef d'établissement nous considère comme un surveillant et rien d'autre, nous impose un taux d'ouverture effrayant et par n'importe qui, nous interdit d'animer un club le midi pour ne pas bloquer l'accès du CDI, etc... Heureusement, ce n'est pas le cas partout. Je crois que quand le chef d'établissement considère le documentaliste comme un enseignant et le CDI comme un lieu précieux, tout va bien. »
Dépouillée par Véronique Henryon et Isabelle Laudin (S3 Nancy-Metz)
