• Aucun résultat trouvé

Réponse à la tribune libre de J. B E R N A R D “Balade en pays de consensus”

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Réponse à la tribune libre de J. B E R N A R D “Balade en pays de consensus”"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

Tribune libre 214

J

’ai lu avec beaucoup d’intérêt la très intéressante Tribune libre sur le paludisme à Plasmodium falciparum d’impor- tation “Balade en pays de consensus”(2). Son auteur, Jacques BE R N A R D, un des médecins en France ayant la plus grande expérience du paludisme d’importation, explique pourq u o i il n’est pas du tout d’accord (Platon furax) sur les conclu- sions de la conférence de consensus (1) quant à l’utilisation de l’halofantrine dans le traitement du paludisme. Je ne veux pas aborder ici le sujet, mais je souhaiterais répondre aux propos qu’il tient sur l’apport de l’épidémiologie à la connaissance et à la résolution d’un problème médical. Il semblerait, à la lec- t u re de son texte, que “l’épidémiologie ou expérience du dehors” prenne trop d’importance dans la démarche clinique et scientifique en général, et qu’il faille redonner à “l’expé- rience du dedans” (l’expérience personnelle, la pratique médi- cale) toute son importance.

Je voudrais donc faire quelques remarques et commentaires sur ces expériences du dedans et du dehors, et relier ces don- nées à ce que l’on appelle “Evidence based Medicine” ( E B M ) , méthodologie développée depuis quelques années au lit du malade, initialement surtout par des Anglo-Saxons (3).

L’épidémiologie peut certes être une spécialité, mais c’est sur- tout un outil mis à la disposition de tous, du clinicien au bio- logiste en passant par “le spécialiste de la santé publique”.

Quand J. BE R N A R Dnous décrit très précisément l’accès de primoinvasion, (symptômes cliniques et biologiques), sur quels éléments se fonde-t-il ? Sur des données antérieure s , sur ce qu’il a appris pendant ses études, sur ce que lui ont appris ses maîtres, en résumé sur l’expérience du dehors qui repose en fait sur des analyses et des synthèses permises, entre autres, par l’outil épidémiologique? Lorsqu’il est devant un malade, il fait appel, pour la prise en charge correcte du cas, à des connaissances acquises mais aussi à sa pro p re expérience, ce qui optimise son action. Ainsi, l’expérience du dedans est étroitement liée à celle du dehors. On nous enseigne l’expé-

rience du dehors (tableau du paludisme d’invasion) et notre expérience personnelle va permettre d’ajouter une pierre de plus à la construction jamais finie de l’expérience du dehors ; (à propos de la définition de l’accès de primoinvasion, il ne fau- drait quand même pas oublier la mise en évidence du Plas - modium par le diagnostic parasitologique).

L’EBM, c’est en fait associer sa pro p re expérience à celle des a u t res (de la littérature ) ; c’est avoir une démarche rigou- reuse qui évite de se faire piéger par sa seule expérience, celle du dedans. C’est se “confronter” avec “les maîtres de l’An- tiquité”, avec les travaux scientifiques ; confro n t e r, c’est mettre des personnes en présence pour comparer ou vérifier les aff i r- m a t i o n s ; c’est la discussion au lit du malade. Rien n’a été inventé (il n’y a rien de nouveau sous le soleil) ; il s’agit sur- tout de rappeler l’importance de la rigueur scientifique dans le raisonnement.

En conclusion, je voudrais dire très amicalement à J. BE R-

N A R Dde ne pas résumer le travail épidémiologique (et, volon- t a i rement, je n’écris pas le travail de l’épidémiologiste), à la seule utilisation d’un ord i n a t e u r. L’épidémiologie fait maintenant (ou devrait faire) partie intégrante du diagnostic clinique en rai- son de la rigueur scientifique qu’elle apporte.

L ’épidémiologie clinique au service du malade.

Réponse à la tribune libre de J. B E R N A R D “Balade en pays de consensus”

T RIBUNE LIBRE

D. Baudon

IMTSSA,Service de médecine des collectivités, BP 46,13998 Marseille Armées, France. Fax :33 (0)4 91 52 26 07.E-mail :medco@gulliver.fr Manuscrit n° 2185. 3-"Tribune libre". Reçu le 18avril 2000.

Références bibliographiques

1. Anon. - 12ème conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF).Prise en charge et prévention du paludisme d'importation à Plasmodium falciparum.Méd Mal Inf, 1999, 29, 375-379.

2. BERNARD J - Balade en pays de consensus. Bull soc pathol exot, 2000, 93,66-67.

3. ROSENBERG W et al. - Evidence based Medicine: an approach to clinical problem-solving. Br Med J, 1995, 310, 1122-1126.

Références

Documents relatifs

que beaucoup trop d'en- tre eux consentent à terminer des montres pour n'avoir en définitive que le prix de la partie qu'ils ont faite de leurs propres mains, et que toutes

P e n d a n t la discussion du nouveau tarif au congrès, nous avions déjà attiré l'attention du gouvernement, de la manière la plus amicale, sur le fait que les droits

Il faut, en effet, pour qu'elle soit complète que le rapport des deux dilatations soit le môme à toute température, condition qui est remplie lorsque les deux termes de formules

gent qu'ils fabriquent d'après leur système breveté. Châtelain présentait des tachimètres et des plionotélémètres de différents genres. Châtelain présentait encore un

Songez qu'il contient (j(>7 articles, dont beaucoup donneront lieu à de longues discussions. Pen- dant ce temps, les autres projets concernant le travail seront renvoyés à la

Tout travail cuire 8 heures du soir et (i heures du malin est considéré comme travail de nuit. — Toutefois, pour des travaux re- connus urgents et dans certaines industries

(Article 33.) — Les boites d'argent dont les fonds sont plaqués d'or extérieurement pour- ront être admises au contrôle (poinçon argent) aux mômes conditions que les hoites

•d'homme et de citoyen. Là où jadis il baissait le front, apathique et résigné devant l'infor- tune, il se dresse aujourd'hui en révolté, mau- dissant l'iniquité sociale. S'il