Terminale S. – Lycée Desfontaines – Melle
Chapitre 05 – Les nombres complexes
Première partie
Le plan est rapporté à un repère orthonormal direct
(
O;ÄOI;ÄOJ)
, appelé plan complexe.Dans tout ce chapitre, a et b désignent des réels.
I. Forme algébrique d’un nombre complexe
1. Forme algébrique d’un nombre complexe. Affixe d’un point du plan.
Définitions :
A tout point M de coordonnées (a;b), on convient d’associer le nombre complexe unique noté zM qui s’écrit zM=a+ib.
Réciproquement, à tout nombre complexe z=a+ib, on convient d’associer dans le plan un point M et un seul de coordonnées (a;b).
L’ensemble de tous les nombres complexes est noté IC.
L’écriture z=a+ib avec a et b réels est appelée forme algébrique de z.
a est la partie réelle de z et on note a=Re(z) b est la partie imaginaire de z et on note b=Im(z)
Cas particuliers :
• Si Im(z)=0, alors z=a+i×0 cad z=a.
Ainsi, tout nombre réel est un nombre complexe (IR┤ CI)
• Si Re(z)=0, alors z=ib. On d it q ue z est imaginaire pur.
Remarques :
• Si zM=a+ib et zM′=a′+ib′ alors : M=M′ñ zM=zM′ñ
a=a′
b=b′
• On ne peut pas comparer deux nombres complexes.
Interprétation graphique :
On dit que le point M de coordonnées (a;b) a pour affixe le nombre complexe zM=a+ib.
On dit que le point M est l’image de zM.
• Si z est un réel, son point image se situe sur l’axe des abscisses (ou axe des réels).
• Si z est un imaginaire pur, son point image se situe sur l’axe des ordonnées (ou axe des imaginaires purs)
2. Affixe d’un vecteur.
Définition :
A tout vecteur Åu de coordonnées
a
b , on convient d’associer le nombre complexe unique noté zÅu qui s’écrit zÅu=a+ib.
Réciproquement, à tout nombre complexe z=a+ib, on convient d’associer dans le plan le vecteur Åu de coordonnées
a b .
On dit que zÅu=a+ib est l’affixe du vecteur Åude coordonnées
a b . Remarque : zÅu=zÅv ñ Åu= Åv
Interprétation graphique :
zÅu=zÄOM=zM
3. Opposé d’un nombre complexe.
Définition :
L’opposé du nombre complexe
z=a+ib est le nombre complexe, noté –z égal à –a−ib
Interprétation graphique :
• Soit M un point d’affixe z=a+ib.
L’opposé de z, noté –z est l’affixe du point Q(-a;-b), symétrique de M par rapport à l’origine O.
• Soit Åu d’affixe zÅu=a+ib . Ainsi Åu a pour coordonnées
a
b donc –Åu a pour coordonnées
-a
-b et pour affixe le complexe z- Åu=-a−ib. On retiendra z- Åu=-zÅu
II. Règles de calculs dans I C
Somme:
z+z′=(a+ib)+(a′+ib′)=(a+a′)+i(b+b′)
Remarque : z′−z=z′+(-z)
=(a′+ib′)+(-a−ib)=(a′−a)+i(b′−b)
Interprétation graphique :
• Soit Åu et Åvdeux vecteurs d’affixes respectifs zÅu =z et zÅv =z′.
Alors Åu et Åv ont pour coordonnées respectives
a b et
a′
b′ . Donc le vecteur Åu+ Åv a pour coordonnées
a+a′
b+b′
donc pour affixe zÅu+ Åv=a+a′+i(b+b′). Ainsi zÅu+zÅv=zÅu+ Åv
• Soit M et N deux points d’affixes respectives zM=z et zN=z′.
Alors M(a;b) et N(a′;b′) donc ÄMN
a′−a b′−b .
Donc ÄMN a pour affixe zÄMN=(a′−a)+i(b′−b)=a′+ib′−(a+ib).
Ainsi zÄMN=zN−zM Produit d’un nombre complexe par un réel k:
kz=k(a+ib)==ka+ikb
Interprétation graphique :
• Soit Åu d’affixe zÅu=z Alors Åu a pour coordonnées
a
b donc kÅu
ka
kb a pour affixe zkÅu
=ka+ikb. Ainsi zkÅu=kzÅu .
• Soit M et P d’affixes respectives zM=z et zP=kz.
Alors zÄOP=zP=kz=kzM=kzÄOM=zkÄOM d’où ÄOP=kÄOM.
D’où P est l’image de M par l’homothétie de centre O et de rapport k. Produit de deux nombres complexes :
Cas particuliers :
• Produit d’un réel par i:
La multiplication d’un nombre réel par i correspond à une rotation de centre O et d’angle
π 2
Interprétation graphique : Soit P(a;0) d’affixe zP=a Soit Q(0;a) d’affixe zQ=ia=izP Alors OP=OQ et
(
ÄOP;ÄOQ)
=π2 (2π) Donc Q est l’image de P par la rotation r de centre O et d’angle π
2
• Produit d’un imaginaire pur par i
On convient que la multiplication d’un imaginaire pur par i correspond aussi à une rotation r de centre O et d’angle π
2 Généralisation :
zz′=(a+ib)(a′+ib′)=a a′+iab′+ia’b+i2b b′.
Or i2=-1 donc zz′=a a′−b b′+i(a b′+b a′)
Soit J(0;1) d’affixe zJ=i
Alors K d’affixe zK=i zJ=i2 est l’image de J par la rotation r de centre O et d’angle π
2. Or ce point a pour coordonnées (-1;0) et donc d’affixe -1. Ainsi on obtient i2=-1
Aucune interprétation géométrique Inverse d’un nombre complexe :
Tout nombre complexe z non nul admet un inverse, noté 1
z= 1 a+ib
Aucune interprétation géométrique
Quotient de deux nombres complexes :
Si z est un nombre complexe non nul, on définit le quotient z′
z par z′×1 z
Aucune interprétation géométrique
Conséquences :
Soient A, B et C trois points du plan d’affixes respectives zA, zB et zC.
• Le point I milieu de [AB] est tel que ÄOI=1
2
(
ÄOA+ÄOB)
donc a pour affixe zI=zA+zB 2• G barycentre de (A,α),(B,β),(C,γ) est tel que ÄOG= 1
α+β+γ
(
αÄOA+βÄOB+γÄOC)
donc a pour affixe zG=αzA+βzB+γzCα+β+γ
• Méthode pour démontrer que trois points A, B et C d’affixes respectives zA, zB, zC sont alignés : On considère les vecteurs ÄAC et ÄAB d’affixe zC−zA et zB−zA et en calculant k=zC−zA
zB−zA
, on montre que k☻IR.
On peut en déduire ainsi que zC−zA=k(zB−zA) donc que ÄAC=kÄAB
Ainsi les vecteurs ÄAC et ÄAB sont colinéaires et donc les points A, B et C sont alignés.
Remarque : même méthode pour montrer le parallélisme de deux droites.
III. Conjugué d’un nombre complexe
Définition :
Le conjugué du nombre complexe z=a+ib est le nombre complexe a−ib noté Òz.
Remarques :
• z=z′ñÒz=¯z′
• Le co nj ugué d e Òz est z cad Òz =z
• Soit M d’affixe z=a+ib.
Son symétrique M′ par rapport à l’axe des abscisses a pour affixe le conjugué de z cad Òz=a−ib.
• Les symétriques par rapport à l’axe des abscisses de deux points confondus sont confondus.
• Si M′ est le symétrique de M par rapport à l’axe des abscisses alors le symétrique de M′ est M.
Opérations sur les nombres conjugués :
Soient z=a+ib et z′=a′+ib′ alors Òz=a−ib.. Soit z′=a′+ib′ donc son conjugué est ¯z′ =a′−ib′.
Ainsi,
• z+Òz=2R e(z). Conséquence : z est imaginaire pur ñR e(z)=0ñ z+Òz=0 ñz=-Òz
• z−Òz=2 iI m(z ). Conséquence : z est réel I m(z)=0ñ z-Òz=0 ñz=Òz
• zÒz=(a+ib) (a−ib)=a2+b2. Remarque : zÒz☻IR
• Le co nj ugué d’une so mme est la so mme d es co nj ugués : z+z′ =Òz+¯z′
• Le conjugué d’un produit est le produit des conjugués : zz′ =Òzׯz′
• Le conjugué d’un quotient est le quotient des conjugués : si zý0,
z′
z =¯z′
Òz
Application du nombre conjugué : obtenir la forme algébrique d’un inverse ou d’un quotient : Pour obtenir la forme algébrique de 1
z ou z′
z , on multiplie le numérateur et le dénominateur par le conjugué de z (afin de rendre réel le dénominateur)
IV. Equations du second degré dans I C à coefficients réels
Soit l’équation a z2+b z+c=0 d’inconnue complexe z et où a, b et c sont des nombres réels avec a non nul.
Le discriminant de cette équation est le réel ∆=b2−4a c.
• Si ∆>0 alors l’équation admet deux solutions réelles distinctes : z1=-b− ∆
2a et z2=-b+ ∆ 2a .
• Si ∆=0 alors l’équation admet une solution réelle double : z0=- b 2a.
• Si ∆<0 alors l’équation admet deux solutions complexes conjuguées : z1=-b−i -∆
2a et z2=-b+i -∆ 2a
V. Exercices
Pour tous ces exercices, lorsque c’est nécessaire, le plan est muni d’un repère orthonormal direct (O;I;J) Exercice 1
1. Par lecture graphique, déterminer l’affixe de chacun des points E, F, G, H et K.
2. Pour chaque nombre complexe zK suivant, indiquer sa partie réelle, sa partie imaginaire puis placer son point image MK dans le repère orthonormal direct ci-contre :
z1=3+2i; z2=-3i;
z3=3i; z4=0; z5=-2−i
Exercice 2
A chaque nombre complexe z s’écrivant x+iy, o ù x et y sont des réels quelconques, on associe le nombre complexe Z=3x−y+i Déterminer l’ensemble des nombres complexes z tels que Z soit imaginaire pur. En déduire l’ensemble des points M d’affixe z vérifiant la condition précédente.
Exercice 3
1. Mettre sous forme algébrique chaque nombre complexe suivant puis identifier sa partie réelle et sa partie imaginaire : z1=2+3i−4(3+5i) ; z2=
1
2−4i −(3−2i) ; z3=(5−i)(7+4i) ; z4=(3−4i)(3+4i) ; z5=(2+3i)2 2. Donner la forme algébrique de 1
i , i3, i4 et i327. 3. Calculer (1+i)6 et (1+i)8
Exercice 4
1. On donne F(4;0), G(3;-1 ) et H(-2;1 ). Déterminer les affixes des vecteurs ÄOF, ÄOG et ÄOH.
2. On considère les points A, B, C et I de coordonnées respectives (1;-3), (4;5), (-3;2) et (0;10).
(a) Quelles sont les affixes des points A, B et C et des vecteurs ÄAB, ÄAC et ÄBC. (b) Soit D et E les points tels que ÄAD=2ÄAB+ÄAC et 3ÄBE=ÄBC.
Déterminer l’affixe de chacun des points D et E.
(c) Démontrer que A, D et E sont alignés.
(d) Démontrer que (AB) et (CI) sont parallèles.
Exercice 5
Soient A, B, C, A′, B′, C′ d’affixes respectives zA=1−i, zB=2+3i, zC=3+i, zA′=-1+3i, zB′=3−i et zC′=4+i. 1. Montrer que ÄAA′+ÄBB′+ÄCC′= Å0 .
2. Montrer que les centres de gravité G et G′ des triangles ABC et A′B′C′ sont confondus.
Exercice 6
Méthode : Pour résoudre une équation avec un nombre complexe z et son conjugué Òz, il faut écrire sous forme algébrique z=x+iy (et donc Òz=x−iy) et résoudre alors un système d’équation d’inconnues x et y.
1. Résoudre dans IC l’équation : z2−2Òz+1=0 2. Résoudre dans IC l’équation : 2iz+(1−i)Òz+2=0 Exercice 7
1. Mettre sous forme algébrique les nombres complexes suivants : z1=-5+i
3+2i ; z2= 1 4−3i 2. Mettre sous forme algébrique le conjugué Òz du complexe z dans chacun des cas suivants :
(a) z=3−4i (b) z= 1
1−i (c) z=3−i
1+i
Exercice 8
Soit f la fonction définie pour zý-3i p ar f(z)=z−1+i
3−iz . On pose z=x+iy où x et y sont réels.
1. Ecrire f(z) sous forme algébrique.
2. *Démontrer alors que l’ensemble des points M d’affixe z tels que f(z) soit réel est un cercle privé d’un point dont on précisera le centre et le rayon.
Exercice 9
Résoudre dans IC les équations suivantes : z2+2z+6=0 ; 9z2−6z+1=0 Exercice 10
1.
(a) Déterminer les réels a, b et c tels que z3−2z2+z−2=(z−2)
(
a z2+b z+c)
. (b) Résoudre alors dans IC, z3−2z2+z−2=0.2. Résoudre dans IC l’équation 2z4+3z2−2=0 (Aide : poser Z=z2)