A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
Sur le choix de quelles topologies sur un espace vectoriel ou un module
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 29 (1965), p. 17-34
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1965_4_29__17_0>
© Université Paul Sabatier, 1965, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
SUR LE CHOIX DE QUELLES TOPOLOGIES
SUR UN ESPACE VECTORIEL OU UN MODULE
INTRODUCTION
L’analogie remarquable
existant entre lestopologies
linéairesséparées
d’un espace vectoriel sur un corps
discret, ([7])
et lestopologies
loca-lement convexes
séparées
d’un espace vectorielsur R
ou semble être dueprincipalement
au faitqu’il
existe une dualitévéritable,
tant entreun espace vectoriel linéairement
topologisé
et son dualtopologique, qu’entre
un espace vectoriel localement convexe
séparé
et son dualtopologique.
La démonstration de l’existence de la
première
dualité esttriviale,
celle de la seconde est uneconséquence
du théorème de Hahn-Banach.Ayant
été invitée par M. le Professeur MASCART à examiner des espaces vectorielstopologiques
moinsparticuliers, j’ai
donc été amenée à étudier destopologies
n’entraînant pas engénéral
une dualité véritable entre unespace et son « dual »
topologique.
J’ai donc examiné(chap. I)
certaineso-topologies
sur un espace vectorielsur R
oupréalablement
muni d’une
topologie quelconque d’espace
vectoriel.J’ai ensuite
remarqué
que les formescoordonnées,
relatives à unebase
algébrique
d’un espace vectorielE,
constituent une base continue deson dual
algébrique E*, ([6]),
muni de latopologie
linéaire faible(lequel
E* est le dualtopologique
de E muni de latopologie
notée~, (E*,E)
parKôTHE).
J’ai donc cherché’(chap. II)
à définir destopologies,
ayant la mêmepropriété,
sur les dualstopologiques d’espaces
vectoriels différents : espaces vectoriels
E,
sur un corpsvalue,
munisd’une
topologie
telle que les formescoordonnées,
relatives à une basealgébrique,
soient des éléments du dualtopologique
de E. J’ai obtenucomme cas
particulier,
un résultat pour le dualtopologique
d’un espace vectoriel localement convexe,analogue
à celui existant pour le dualtopologique
d’un espace vectoriel linéairementtopologisé. ( [5] )
Enfin
l’analogue
duthéorème
deMackey-Arens,
dans le cas des espaces vectoriels linéairementtopologisés,
étant obtenu à l’aide de la considé- ration descompacités linéaires, j’ai
cherché(chap. III)
à étudier des.
P-compacités »
sur des modulestopologiques,
où Pdésigne
unepropriété
non nécessairement
algébrique,
maisvérifiant
certains axiomes des variétés linéaires.18
Notations.
Soient E un espace vectoriel sur
~
oue,
T unetopologie
sur Ecompatible
avec sa structured’espace
vectoriel etE’-r
le dualtopologique
de E. Il n’est fait aucune autre
hypothèse
surT,
donc E etE’T
ne sont pas nécessairement en dualité.D’une
façon générale
A(resp A’ )
étant unepartie
de E(resp E’ T), (resp
sera l’ensemble des u de(resp
x deE)
telsque
luxl
~ A(resp A’).
S étant un ensemble de
parties
bornées deE,
pour toutélément
B de ~S et tout nombre spositif,
les ensembles fV’(B, .£ )
définissent uneS-topologie
sur EB
(topologie
pourlaquelle
le filtre desvoisinages
del’origine
estengendré
par les ensemblesVV’ (B, ~ ) ) .
Cettetopologie
sur ~’2. sera notéeT’ (S ) .
De même ;S’ étant un ensemble de
parties
bornées deE’T,
muni de latopologie T’ (S),
pour tout élément B’ de S’ et tout nombre cpositif,
les ensembles W
(B’, c)
définissent uneS’-topologie
surE, qui
sera notéeT (S’ ) .
sera le filtre desvoisinages
del’origine
dans Emuni de T.
Remarque
1.1.Quel
que soit S T’(S)
estcompatible
avec la structured’espace
vectoriel de E’T. Par contre T
(~S’)
n’est pas nécessairementcompatible
avec la structure
d’espace
vectoriel de E.(Un
ensemble n’estpas nécessairement
absorbant)
On définiracependant
lesparties
bornéesde E comme s’il en était ainsi :
~ s, ~ (0 ) désignant
le filtre desvoisinages
del’origine
dansE,
munide T
(S’),
on diraqu’une partie
A de E est bornée pourT (S’)
si :Remarque
1.2.T et S étant
fixés,
soit S’un ensemble departies
bornées deE’T
muni de T’(~S) .
~~-, etE’T
sont alorsgénéralement
distincts.Cependant
si l’ensemble des éléments de S’
engendre
E’2, on a alorsE’Tc
~s‘a En effet soit u un élément deE’T.
Il existe alors un nombre fini nn
d’éléments B’; de S’ tels que u = 1 03BBi u; avec B’;
(1 C i n) .
. Si l’on pose À == |03BBi| alorsquel
que soit cpositif :
donc u E E’ T (s ).
Proposition
1.1.S étant
fixé,
les éléments B de S et les ensembles W[W’ (B, r~l ) , r~~z; J
, oùr~l et ~,2 sont deux nombres
positifs,
sont bornés pour touteS’-topologie
sur E.
Démonstration.
Soient ~S’ un ensemble de
parties
bornées deE’.r,
muni de latopo- logie T’(S),
B’ un élément de S’ et E un nombrepositif.
On veut montrer que, pour tout
B E S,
~1 > 0 et~~ > 0,
existent À et ,,upositifs
tels que :Or il existe À
positif
que ou cequi
estéquivalent :
Un tel À vérifie donc
(1).
D’autre
part
il existe À’ tel que c W’ Montrons queet
’~
6 on vérifie donc bien
(2)
en faisant ,~, = À’ - .~~t a
Proposition
1.2.Les ensembles W’
(V, ~),
avec V E BT(0) et ~
>0,
sont bornés pour touteS-topologie
surE’T.
Démonstration.
Soient S un ensemble de
parties
bornées deE,
B un élément deS,
un nombre
positif.
Om veut montrer
qu’il
existe un nombrepositif)..,
tel que :Or il existe À’
positif
tel que 03BB’ B c V. Prouvons que À =03BB’ ~ ~
vérifie
(1).
En effet :
et
Donc :
Notation.
Une
partie
deE’T
sera diteT-équicontinue,
si elle estéquicontinue
relativement à la
topologie T
sur E.Proposition
1.3.Il existe une
S’-topologie
sur E satisfaisant aux conditions suivantes :1) T {S’)
estcompatible
avec la structured’espace
vectoriel deE;
2)
(S’) =E’T;
3)
Pour lesparties
deE’,
notation commune pourE’T
cs-, etE’T,
laT
(,S’ ) -équicontinuité équivaut
à laT-équicontinuité.
Démonstration
Soit
S’o
l’ensemble desW’(V, ~ )
avec V Eet ~
> o.Les éléments de
S’o
sont bornés pour touteS-topologie
surE’T,
donc les éléments deS’o engendrent
le filtre desvoisinages
del’origine
pour uneS’-topologie
sur E. Montrons que cettetopologie T (S’o)
satisfait auxconditions
1 ) , 2 )
et3 ) .
1)
Pour vérifier queT(,S’o)
estcompatible
avec la structured’espace
vectoriel de
E,
montrons que est moins fine que latopologie
initiale T. Pour cela considérons un ensemble
avec
(0) 8
> 0et 7?
> 0. On a alors :et
Mais -
V est un élément deVT(0),
car le filtreV0393(0)
est invariantpar homothétie. Tout
voisinage
del’origine
dansE,
muni de estdonc bien un
voisinage
del’origine
dansE,
muni de T.2)
Montrons àprésent
que les éléments de S’o constituent un recou-vrement de
E’T.
Soit en effet u un élément de
E’T; alors,
par définition même de E’T :D’après
la remarque 1.2 on a donc E’1, c(s,o~ D’autre
part, T(S’o)
étant moins fine que
T,
on aégalement E’T.
= E’T :nous les confondrons maintenant dans la notation E’.
°
3) T(S’o)
étant moins fine queT,
toutepartie T(S’o) -équicontinue
deE’ est
également
unepartie T-équicontinue
de E’.Réciproquement,
soit H unepartie T-équicontinue
deE’;
alors :ce
qui
entraîne :autrement
dit,
H est aussi T(S’o)-équicontinue.
Donc,
pour unepartie
H deE’,
la T(S’o)-équicontinuité équivaut
àla
T-équico~ntinuité.
CHAPITRE II 1. - RAPPELS Définition 2.1.1.
Soient A un ensemble filtrant à droite et M un ensemble
quelconque.
Pour toute
application f
de A dansM,
le sous-ensemble E A est ditsvstème
filtrant à droite dans M.Proposition
2.1.1.A tout filtre sur
M,
on peut associer unsystème
filtrant à droite dansM;
inversement à tout
système
filtrant à droite dansM,
onpeut
associer un filtre sur M.Démonstration
(esquissée
dans[6] ) .
Soit $ =
un filtre sur M. L’ensemble A est filtrant à droite pour la relation depréordre,
notée~,
et définie par :L’axiome du choix
permet
d’affirmer l’existence d’uneapplication f
de A dans U
Fa,
telle quef (~a)
=« E ~~
Alors,
E A est unsystème
filtrant à droite dans M : c’est ce quenous
appellerons
unsystème
filtrant associé au filtre~r .
Inversement soit un
système
filtrant à droite dans M. Les ensemblesBa
=I a ~ ~«~
constituent unebase ~
de filtre sur M. Lefiltre de
base ~
est dit filtre associé ausystème
filtrant à droiteE A.
Définition 2.1.2.
Soit X un espace
topologique
et unsystème
filtrant à droite dans X. On dit que converge vers un élément x de X si et seulement si :Proposition
2.1.2.Pour
qu’un filtre $
sur un espacetopologique
X converge vers unpoint
xde
X,
il faut et il suffit que toutsystème
filtrant associéà ~
convergevers x.
°
Démonstration
(non
donnée dans[6] ) .
Soient $ = (Fa ) a
E ~ un filtre sur Xconvergeant
vers x, et E ~un
système
filtrant associé à ce filtre.Pour tout
voisinage
V de x, il existe un élément de A tel que soit contenu dansV,
donc tel que :Inversement
soit $ =
x un filtre sur X neconvergeant
pasvers x. Il existe donc un
voisinage
V de x, tel queFane
soit contenu dans V pour aucun «E A..Donc, toujours d’après
l’axiome duchoix,
il existe uneapplication f
de A dans U(Fa
n telle que, pour toutn
[xV;
autrementdit,
il existe unsystème
filtrant associéà ~
et ne
convergeant
pas vers x.Définition 2.1.3.
Soit [ une
partie
deG,
groupe additifabélien,
muni d’unetopologie séparée
de groupetopologique.
.Soit $ (I)
l’ensemble desparties
finies de I. Atout j
E~; ~(I),
on associel’ensemble
M~
des sommespartielles 1
Xj+ 1 x; (I --r c~ ) ,
1
en convenant de
poser 03A3 xj
= 0.je 0
Si le filtre de base vers un
point
x deG,
on ditque x est somme
topologique
des et l’on écrit x = ~ x~.i
2. - BASES CONTINUES
Définition 2.2.1.
E
représentant
un espace vectorieltopologique séparé
sur un corpsK,
on dit
qu’un
sous-ensemble(x~),
E ~ i de E est une base continue de cet espace si1)
tout x de Eest,
d’unefaçon
et d’uneseule,
un sommetopologique
~ ~~ x~
(où
~,E K) ;
i
2)
pour touti ~ I l’application
linéaire x 03BBi est continue.Remarque
2.2.1.Soit E un espace vectoriel
topologique séparé
de base continue iUn élément x de E s’écrit alors x = 03A3 03BBi x;, et on voit en
particulier
que lesystème filtrant (03BBjxj}g~F(I)
g
econverge vers x.
Remarque
2.2.2.On
ignore
si tout espace vectoriel admet une base continue. Dans certains cassimples
on acependant pu construire
de telles bases. Parexemple (1),
soit E* le dualalgébrique,
muni de latopologie
linéairefaible,
d’un espace vectoriel E sur un corps K discret : les formes coor, données relatives à unequelconque
basealgébrique
de E constituent unebase continue de E*
[6].
Nous allons considérer un espace vectoriel E sur un corps K valué
non discret. Les formes
coordonnées,
relatives à une basealgébrique
deE,
constituent pour certainestopologies
sur Edépendant
de cettebase,
une base continue du dualtopologique,
muni de latopologie
de la convergencesimple.
Ce résultat ne seraplus
nécessairement vrai pour unetopologie
strictement
plus
fine. Comme casparticulier,
si K =9t ou e
et si E estmuni d’une
topologie
localement convexeséparée,
nous obtiendrons unrésultat
analogue
à celui cité en(1 ) .
Définition.On considère un espace vectoriel E de dimension infinie sur un corps K value non discret. Soient
(Xi) i~l
une basealgébrique
deE,
famille des formes coordonnées
correspondantes;
soit(~
l’ensemble destopologies
sur Ecompatibles
avec sa structured’espace
vectoriel et pourlesquelles chaque application U
i est continue.Pour tout on
désigne
par E’T(comme
auchap. I)
le dualtopo- logique
deE,
muni de latopologie T,
par S. un ensemble departies
de Esatisfaisant à :
~« : : tout élément B de
ST
est borné pourT,
et contenu dans un sous- espace vectoriel de E de dimensionfinie;
: pour tout il existe
B E ST
tel queRemarque
2.2.3.Si K
== 9t
oud’après
lethéorème
deHahn-Banach,
l’ensemble destopologies
localement convexesséparées
sur E est contenu dans(~.
D’autre
part l’hypothèse
de continuité de tous les u~ entraîne que tout élément de(~
est unetopologie séparée
sur E. En effet :il existe donc un
voisinage Vi
del’origine
ne contenant pas x.Par contre une
topologie séparée
sur E n’est pas engénéral
un élémentde
0B
comme le montrel’exemple
del’espace
vectorielLP(O
p1)
munide la
topologie
habituelle. T’oute forme linéaire continue sur LP est eneffet
identiquement
nulle[8]
.Remarque
2.2.4.T étant un élément fixé de
(î,
il n’existequ’une ST-topologie
surE’T.
Cette
ST- topologie
est latopologie
de la convergencesimple.
En effet soit ST un ensemble de
parties
de E satisfaisant à ~a etf3.
NotonsT’(S,r)
latopologie
sur E’T associée àST.
Considérons un sous-ensemble
W’(x, e)
deE’T
avecx E E
etE > 0.
Il existealors cj E ~ (I)
tel que x = ~À;x;
avecÀj E K.
En outred’après
j ~
:
La
topologie
de la convergencesimple
est alors moins fine queInversement soient B un élément de
ST
et e un nombrepositif.
Il existealors ~ E ~r (I )
tel que B soit contenu dans le sous-espace vectoriel de Eengendré
parles
telsque j appartienne
B est donc unepartie
bornéed’un sous-espace vectoriel de E de dimension finie. Il existe donc un nombre
«
positif
tel que :Donc
T’(ST)
est moins fine que latopologie
de la convergencesimple.
Il ya donc bien identité entre ces deux
topologies Proposition
2.2.1.La famille e est une base continue de E’T pour toute
ST-topologie
telle que
T E (î.
Démonstration.
u étant un élément
quelconque
deE’z,,
on pose ~~.1)
Au sens de la sommetopologique
pour une,ST-topologie
telle que Ton a u = ~ Ài ui. En effet pour tous B
E ST
et s >0, désignons,
comme aui
chap. I, par W(B, c)
l’ensembledes v e E.’,r
tels queIvx)
s pour toutx E B.
Soit alors
M fj
pour9 E ~ (I),
l’ensemble des sommes :D’après «, quel
que soitW’(~B, ~ ) ,
il existeE ~ (I ) ,
tel que B soitinclus dans le sous-espace vectoriel de E
engendré
par ; on a alors :En
effet,
unélément
x de B est une combinaison linéairedes xj
tels quej E donc,
pour tout élément v de , on a :Donc le filtre de base
~I~
converge vers u.2) }
Cettedécomposition
estunique.
Soit en
effet,
une famille d’éléments de K distincte deil existe tel que
I~~ - ,,u~l
= ~« > 0. Soient les sommesanalogues
aux
Mg
pour cette nouvelle famille de coefficients.D’après R,
il existeB(k) E ST
tel que xk EB(:k) .
Orquel que soit ~ ~ E (,I),
il existeVy ;
telque = = «, ce
qui
entraîne,qu’aucun
des M’gn’est
contenu dans u +
W’ ( B(k ) , ,«) .
I,e filtre de base converge donc pas vers u.3)
Pour toutl’application
u .,w.~ ~~ est continue.Il suffit de vérifier sa continuité à
l’origine. Or. toujours d’après R,
ilexiste
B(i) EST,
tel que alors pour tout $ >0,
uE) implique
e.Proposition
2.2.2.La famille i n’est pas nécessairement une base
continue,
pour unetopologie strictement plus
finequ’une Sï-topologie
telle que TDémonstration.
L’application
de E dans R+est une norme sur E. T
désignera
latopologie
sur E associée à cette norme.T est un élément de
(~.
Les formes coordonnées(rzi);
Eiconstituent doncune base continue de
E’T
pour laST-topologie.
Soit A l’ensemble
(xq ) ; ~I où
l’est unepartie
infinie de I. A est contenu dans lasphère
unité de E. Soit alors T" uneS-topologie
surE’T
avec AEIS.
Les formes coordonnées constituent pas une base continue de E’T pour la
topologie
T’. Considérons en effet l’élément u deE’T
défini par :et supposons que les Ui constituent une base continue de
E’T
pour latopo- logie
T’.Alors,
T’ étantplus
fine que laST-topologie,
u est la sommetopolo- gique 03A3
ui.Donc si
M ~
est l’ensemble des sommespartielles
converge vers u.
Montrons que cette dernière affirmation est fausse.
Il suffit pour cela de vérifier
qu’aucun M~
n’est contenu dansu+W’(A, 1).
Or, g
étant un élémentquelconque de (1),
il existe tel que kn’appartienne
pasà fJ, et c~’ E ~; (I - ~ )
tel que kn’appartienne
pasà ~ ’;
;on a alors :
Ce
qui
prouve queMg
n’est pas contenu dans u +W’(A, 1 ) . Remarque
2.2.5.En fait on a établi un résultat
plus précis ;
la famille E 1 n’est même pas nécessairement une base continue de E’1. pour uneS-topologie
stricte-ment
plus
fine que laS,r-topologie.
Eneffet,
il existe alors un élément de S contenant une infinité d’éléments de E linéairementindépendants.
CHAPITRE III
1. - DÉFINITION ET ÉTUDE DE QUELQUES PROPRIÉTÉS DE LA P-COMPACITÉ Axiomes 3.1.1.
A étant un anneau commutatif
topologique,
ondésigne
par~A
lacatégorie
dont lesobjets
sont les A-modulestopologiques séparés,
et dontles
morphismes
sont leshomomorphismes
continus.(Si
A =Z,
unobjet de A
est un groupetopologique abélien).
Soient G un
objet de g A,
G’ un sous-ensemble de G et P unepropriété
de certains sous-ensembles de G. On
appelera P-parties
de G lesparties
de Gpossédant
cettepropriété; P-parties
de G’ lesP-parties
de G contenues dansG’;
P-filtres sur G(resp .G’)
les filtresayant
une baseformée
deP-parties
de G(resp G’) ;
ultra-P-filtres sur G(resp G’)
les éléments maximaux de l’ensemble des P-filtres sur G(resp G’ ) .
On
impose
à lapropriété
P de vérifier les axiomessuivants : Pi :
toute translatée d’uneP-partie
est uneP-partie Ps :
l’intersection de deuxP-partie
est uneP-partie.
P3 :
l’adhérence d’uneP-partie
est uneP-partie.
P4 :
lasymétrique
d’uneP-partie
est uneP-partie.
Définition 3.1.1.
Un
objet
G est dit localement-P s’ilpossède
unsystème
fonda-mental de
P-voisinages
del’origine.
Remarques
3.1.1. .Un
objet G
localement-Pde §A possède
unsystème
fondamental deP-voisinages
del’origine symétrique
et fermés.Soit en effet ~L’
(0 )
le filtre desvoisinages
del’origine
dans G.Si V est un élément
de V (0),
il existe alors un élément Wsymétrique
et fermé
de D (0),
et un P-élémentWp
de ~L(0),
tels quece
qui
entraîne :où
Wp
n(-Wp)
est un P-élémentsymétrique
et fermé de~Û (0 ) .
.Définition 3.1.2.
Soient G un
objet
de~A
et P unepropriété (satisfaisant
àPl, Pz, P3
etP4)
de certains sous-ensembles de G. Une
partie
G’ de G est alors diteP-compacte
si tout P-filtre sur G’ admet un
point adhérent,
Proposition
3.1.1.Toute
P-partie P-compacte
d’unobjet
G localement-Pde GA
est unsous-espace
complet
de G.Démonstration.
Soient ~G’ une
P-partie P-compacte
deG, ~ = (Fy)y
E r un filtre deCauchy
surG’,
etT(0)
unsystème
fondamental deP-voisinages
del’origine
dansG,
fermées etsymétriques.
Puisque 5
est un filtre deCauchy
surG’,
ses éléments vérifient lapropriété
suivante :On considère une
application
T de~L (o ) dans % (0) qui
vérifie lacondition suivante :
on note alors y
,[T (V)] J l’ensemble,
non vided’après (1),
de tous les03B3 ~ 0393
tels que
Choisissant dans
chaque Fy
un élément on va montrer que l’ens.embleest une base de P-filtre sur G’.
On voit immédiatement que ses éléments sont des
P-parties
de G etsont tous non vides.
Reste à vérifier que l’intersection de deux éléments
de ~
contientun élément de
~.
Soient donc
V,1
etV’2
deux élémentsde D (0),
yi un élément de y[T (V,1 ) ]
et y,2 un élément de y
[ T (VZ ) ] .
On va montrerqu’il
existe :tel que :
On cherche donc un
y E y [ T ( T(V1 )
nT(V~) )] ]
tel que pour toutf E Fy
on ait :
Montrons que tout y
6 y [T ( T (Vi)
n T(V2 ) ) ]
tel queFy
cFyi
nF1’2
est solution. Considérons en effet un tel y et un élément
f
deFy.
Il suffitde vérifier que :
ou ce
qui
estéquivalent :
Or on a :
d’où
c’est-à-dire
93
est donc une base de P-filtre sur G’. Ils’ensuit,
les élémentsde £
étant fermés dansG’, qu’il
existe unpoint
x commun à tous leséléments de
93.
Montronsque $
converge vers x. Pour cela il suffit de vérifier que, pour tousV, E ‘L(~0)
et yEy
on a +V)
Or pour tout tel y, on a,puisque
les éléments de ~h(0)
sont fermés : d’oùc’est-à-dire
Proposition
3.1.2.Tout
objet
localement-P etP-compact
estcomplet.
La démonstration est
entièrement analogue.
Proposition
3.1.3.Pour tout
P-filtre $
sur unobjet
Gde G
A, il existe un ultra-P-filtresur G
plus
finque $ .
Démonstration
D’après
le théorème deZorn,
il suffit de montrer que toute famille totalement ordonnée de P-filtresplus
finsque $
estmajoré
dans l’ensemble des P-filtresplus
fins que~.
Soient
( ~ ~ ) ~ E ~
i une tellefamille,
et famille des basesdes $ ;
i formées deP-parties. L’ensemble ffi
de tous les éléments de toutes les bases~b engendre alors, d’après P,z,
un P-filtreplus
finque ~
et quetous Ce P-filtre
majore
donc la famille(~J~
i ~ ~ iproposition 3.1r4.
Si G’ est une
P-partie
d’unobjet
localement-P de§A,
ou unobjet
localement-P
de G
A, les deuxpropriétés
suivantes sontéquivalentes.
(1 )
Tout P-filtre sur G’ admet unpoint adhérent,
(2)
Tout ultra~P-filtre sur G’ estconvergent.
Démonstration
Soit
~
un ultra-P-filtre sur G’ :d’après (1), GU
a unpoint
adhérent x.S’il ne
convergeait
pas vers x, le P,filtreengendré
par6~
et les P-voisi-nages de x serait strictement
plus
fin que~[.
Soit
un .P-filtre sur G’. Il existe alors(Proposition 3.1.3.)
un ultra-P-filtre
GU plus
finque $ . 6)j
converge vers unpoint
x, donc x est adhérent à 5.Axiomes 3.1.2.
Pour
pouvoir
continuer à conserver une certaineanalogie
entrecompacité
et
P-compacité
on est amené àimposer
à P les deux nouveaux axiomes suivants :P’5 : L’image
,d’uneP-partie
par unmorphisme
de~A
est uneP-partie.
P"5 :
L’intersection d’uneP-partie
avecl’image réciproque
d’une P-partie,
par unmorphisme de G
A, est uneP-partie.
Propositon
3.1.5.L’image
d’unultra-’P-filtre,
par unmorphisme de G
A, est une based’ultra-.P-filtre.
Démonstration
Considérons deux
objets Gi
etde §A
et unmorphisme f : G2.
Si
6~
est un ultra-P-filtre surGl, f (~()
est alorsd’après ’P’’5,
une base deP-filtre sur
G2.
Montrons quef (~[)
est une base d’ultra-P-filtre surG2.
Supposons qu’il
n’en soit pas ainsi : il existe uneP-partie
F deG~
contenuedans
/(G),
et telle quef (U)
ne soit contenu dans F pour aucun élément U deGU. Or, d’après P"5,
il existe un P-filtreengendré
par labase %
de~(
et
(F) :
: ce P-filtre étant strictementplus
fin queGU
n’est pas un ultra-P-filtre.q.e.d.
Proposition
3.1.6.(G’J,
1 E ~ i étant unefamille
deP-parties P-compactes d’objets
loca-lement-P le
produit
IIG’d
estP-compact.
i~I
Démonstration
Soit
GU
un ultra-P-filtre sur IIG’i.
Pour touti E I,
p r; est une iEl’
base d’ultra-P-filre sur
G’i qui
converge vers unpoint xi
deG’i : donc, 6~
converge vers x = d E ~ i E n G’.iE 1
Proposition
3.1.7.Toute limite
projective d’objets P-compacts
et localement-Pde §A
est
P-compacte.
Démonstration
Soient
(G y, f y fi)
unsystème projectif d’objets P-compacts
relatif à un ensemble d’indice r, et G sa limite
projective.
On sait que
l’objet
G de§A
est fermé dans IIGy.
SaP-compacité
" , E I,
résulte donc
immédiatement
de celle de IIGy.
;Er
2. -
ÉTUDE
DE CERTAINES P-COMPACITÉS On étudiera successivement les cas suivants :1 )
Lapropriété
P est lacompacité,
notéeC;
2)
Lapropriété
P est le caractère borné, notéB;
3)
A= fi ou e
et lapropriété
P est laconvexité,
notée K.Proposition
3.2.1.1.Tout
objet
estC-compact.
Démonstration
,Soient G un
objet S
un C-filtre sur G etB
une basede F
forméede
C-parties
de G.Les éléments
de 93
sont fermés. Donc pourqu’un point
x de G soitadhérent
à F
il faut et il suffit que xappartienne
a n B. SoitB0
unélément
quelconque (mais fixé)
de~.
L’ensemble
~B
n ~~ est une base de filtre sur lecompact
Bo. Iladhérent à
~.
Proposition
3.2.2.1.Pour
qu’un objet
deg A
soitB-compact
il faut et suffit que touteB-partie
ferméede A
soitcompacte.
Démonstration.
Condition nécessaire :
Soit G un
objet de g A.
S’il existe uneB-partie
G’ de G fermée et noncompacte,
il existe aussi un filtre surG’,
c’est-à-dire un B-filtre surG,
sans
point
adhérent.Condition suffisante :
Soit G un
objet
de un B-filtre sur G et~
une basede $
forméede
B-parties
de G.Si toute
B-partie
fermée de G estcompacte,
l’ensemble des élémentsde 93
constitue une base de C-filtre sur G.Donc
d’après
laproposition 3.2.1.1., ~r
admet unpoint
adhérent.Soient maintenant G un
objet
localement-convexede A (A
T sa
topologie
et G’T son dualtopologique.
Ondésigne
par u(G’T, G)
latopologie
affaiblie sur G.Proposition
3.2.3.1.Pour que G muni de la
topologie
localement-convexeT,
soitK-compact
il faut et suffit que G muni de u
(G’T, G)
soitcompact.
Cette
proposition
sera démontrée à l’aide des lemmes 3.2.3.1. et 3.2.3.2.Lemme 3.2.3.1.
Pour
qu’un
ultrafiltreGU
sur G converge vers xopour u (G’T, G),
il fautet il suffit que xo
appartienne
à l’intersection de tous les K-ensembles de~(
fermés pour u(G’T, G) .
Démonstration.
Il
s’agit
de l’exercice9, § 1, chap.
IV de[4].
La condition nécessaire est triviale.
Condition suffisante :
Si xo n’est pas adhérent à
GU,
il existe un K-élément de~,
fermé pour(y
(G’.~, G)
et ne contenant pas xo. Car il existe un élément F de unélément u de
G’T
et un nombre Epositif
tell que[xo
+ W(u, E ) ~
n F= ~ :
:alors,
Hdésignant
ledemi-espace
des x tels que u:r ~
E, on voit que xo + H est l’élément deGU
cherché.Lemme 3.2.3.2.
Pour tout ultrafiltre
~j
sur~G,
soitGU’
le filtreayant
pour base l’ensemble des ,K-éléments de Alors pourqu’un point
xo de G soit limite de6~
pouru
(G’~,, G)
il faut et suffit que ~o soit adhérent àGU’
pour T.Il
s’agit
de l’exercice2, § 2, chap.
IV de[4] :
: c’est uneconséquence immédiate
duprécédent, puisqu’il
y a identité entre lesK-parties
ferméespour T et les
K-parties
fermées pour u(G’T, G).
. Démonstration de laproposition
3.2.3.1.Condition nécessaire :
Soient
GU
un ultrafiltre surG,
etGU’
le K-filtreayant
pour base l’ensemble des K-éléments de Parhypothèse, ~[’
admet unpoint
34
adhérent xo pour T.
D’après
le lemme 3.23.2., ~[
converge vers xo pour~
(~G’2., G ) .
Condition
suffisante :
Soit g
un K-filtre sur G : il existe alors un ultrafiltreGU plus
finque $.
Soit le K-filtreayant
pour base l’ensemble des K-éléments de estplus
fin que~.
Parhypothèse ~
converge vers unpoint
xopour or
(G’T, G). D’après
le lemme3.2.3.1.,
xo est donc adhérent àGU’
pour T.Puisque "l1’
estplus
fin que~,
xo estégalement
adhérentà ~
pour T.Remarque.
La considération de la
K-compacité
permet d’affirmerqu’un objet
loca-lement
P-compact
n’est pas engénéral P-compact.
Il suffit en effet deconsidérer,
dans le cas où A= R, l’objet R de g,. R
est localementK-compact
mais nonK-compact.
En effet
~j~
étant localement compact est évidemment localementK-compact,
mais le K-filtre de pas depoint
adhérent dans
fi, donc ~
n’est pasK-compact.
BIBLIOGRAPHIE
[1]
N. BOURBAKI.Topologie générale,
chap. I et II (1960).[2]
N. BOURBAKI.Topologie générale,
chap. III.[3]
N. BOURBAKI. Espaces vectorielstopologiques, chap.
I et II (1953).[4]
N. BOURBAKI. Espaces vectoriels topologiques, chap.III, IV,
V (1955).[5]
L. GOUYON. C. R. Acad. Sc. Paris, t.260,
p. 5659-5661 (mai 1965).[6]
G.KÖTHE. Topologische
lineare Raüme I.Springer
(1960).[7]
S. LEFCHETZ. Algebraic Topology, AMS(1943),
p. 74 à 83.[8]
W. ROBERTSON. Contributions to the general theory of linear topologicalspaces (Thesis,