Samedi 24 Octobre 1908 Bureaux : Rue de la S e r r e , 58

Vingt-troisième Année. — N° 85 Prix du numéro : 10 centimes

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Les lettres de change en Autriche-Hongrie (De l'Union suisse du commerce)

La Légation suisse à Vienne a donné connaissance de quelques dispositions re- latives au droit des lettres de change au- trichien, émanant de son avocat-consultant attitré et qui mentionnent certaines erreurs commises fréquemment par des commer- çants suisses. Nous croyons utile de mettre à la portée des Sections les points essen- tiels de ces remarques.

E n première ligne on fait ressortir qu'une publication des protêts de lettres de change n'est pas prévue par la législation autri- chienne sur les lettres de change. Ceci s'ex- pliquerait par le fait que le refus de paie- ment d'une lettre de change n'a en Aul ri- che pas les mêmes conséquences que dans d'autres Etats, spécialement dans les pays romands.

Tandis que dans ces derniers pays le refus de paiement, soit le protêt d'une lettre de change équivaut à la déclaration d'insolvabilité, d'après la loi autrichienne d'autres faits encore sont requis pour pro- voquer cette insolvabilité.

Relativement à cette question il est fait mention d'une erreur que commettent fré- q u e m m e n t des commerçants suisses, erreur dont l'éclaircissement économiserait d'après l'expérience de notre autorité beaucoup d'argent à nos exportateurs.

Il arrive bien souvent que des commer- çants suisses qui ont vendu des marchan- dises à des clients autrichiens, tirent sur ceux-ci, une fois l'obligation échue, font présenter à l'acceptation la lettre de change par une maison de banque viennoise et la font protester faute de paiement. Ces lettres de change sont alors remises à l'avocat avec le protêt pour intenter l'action et ce der- nier est obligé de les renvoyer régulière- ment. Car la législation autrichienne ne connaît pas d'actions résultant du protêt de lettre de change faute de paiement, ceci contrairement aux dispositions légales alle- mandes et suisses. De ce fait les frais d'in- tervention de banques comme aussi ceux du protêt sont chaque fois dépensés inuti-

lement et, dans des cas pressants, on perd en outre beaucoup de temps.

11 est donc certainement dans l'intérêt des maisons de commerce suisses qui tra- vaillent avec l'Autriche, d'être éclairées sur le fait que les lettres de change avant d'être mises en circulation, doivent être accep- tées par le tiré.

Loi contre les 'Boules de Neige»

en Allemagne

La pénalité concernant le placement de mar- chandises avec caractère professionnel, suivant le système Hydra, Gella. Boule-de Neige, à été éta- blie par jugement de la Cour suprême de l'Em- pire du 14 février 1900, d'après l'article 286, pa- ragraphe 2 du Gode pénal et l'article 22 de la loi sur le timbre. L'article 286 du Gode pénal est ainsi conçu: paragraphe 1^er: Quiconque organise des loteries publiques sans autorisation officielle est passible de deux ans de prison aux plus ou d'une amende de 3.000 marcs au maximum. — Par. 2 : Doivent être considérées comme des lote- ries ordinaires les mises en loterie publiquement organisées de biens meubles ou immeubles. — Le par. 22 de la loi sur le timbre est ainsi conçu : Quiconque dans la Confédération germanique, veut organiser des loteries ordinaires ou mettre des objets en loterie, doit acquitter d'avance le droit de timbre frappant l'ensemble des lots ou la déclaration des enjeux. — Dans le par. 26 de la même loi, il est dit quiconque se soustrait à l'exécution des obligations indiquées dans les par.

22 à 2i, est frappé d'une amende s'élevant à cinq fois le montant des droits non payés. — Par. 3 : Si on ne peut pas établir le nombre des billets placés ou la valeur totale des mises, il y a amende de 250 à 5.000 marcs.

Parmi les motifs du jugement, il faut faire res- sortir les suivants : L'Achat du coupon lui-même, pas plus que celui d'un billet de loterie, ne cons- titue le but absolu: il n'est au contraire qu'une introduction, un élément de l'affaire, qui a pour but l'acquisition d'un objet, c'est pourquoi seule cette affaire doit déterminer l'appréciation légale.

Car la possession du coupon est tout d'abord sans valeur pour l'acheteur ; il n'entre en possession de l'objet désiré qu'après avoir rempli d'autres conditions : si le hasard joue ici un rôle essen- tiel, de sorte que, à côté de chaque achat, l'appa- rition d'un événement dépendant du hasard cons- titue le moyen d'acquisition, le prix d'achat, de- vient pour le coupon une mise, le coupon un bil- let et l'acquisition de l'objet, dont la valeur est bien plus grande que la mise, un gain. C'est avec raison que la chambre correctionnelle, s'ap- puyant sur la décision de la Cour suprême, volu- me 25, page 192, part de cette donnée, que la simple possibilité abstraite d'exclure le hasard

par une habileté, une prudence particulière, ne doit pas être prise en considération, bien plus que seule le cours ordinaire des choses décide les aptitudes moyennes des participants entrant en ligne de compte. Il est aussi juste de trouver l'es- sence même du hasard, vol. 27, page 94, de la décision de la Cour suprême, dans l'impossibilité de reconnaître la cause qui est au fond de l'évé- nement. Cette impossibilité se manifeste ici. — Les conditions ici posées consistent en ce que : A l'acheteur place quatre coupons pareils, aB que les acquéreurs de ces derniers paient de nouveau un marc pour chacun à l'accusé.

En ce qui concerne l'une et l'autre, au moment de la conclusion du traité avec l'accusé, l'ache- teur ne peut pas reconnaître si elles sont remplies.

Si d'après cela le gain d'objet d'une valeur de 4 marcs au moyen d'une mise de 25 pfenigs dépend du hasard, l'affaire a le caractère d'une loterie.

Il est justement établi qu'elle a été organisée pu- bliquement, si on considère le nombre indéfini de personnes qui n'ont aucun rapport particulier entre elles ni avec l'accusé et que l'accusé a en- gagées à participer à l'opération : la chambre de revision ne le conteste pas (comparer la décision de la Cour suprême, tome I, page 357 à 414: ju- ridiction, tome III, pages 345, 348 et autres). Il est sans importance, au point de vue juridique, que l'accusé autorise l'acheteur à qui le hasard a été moins favorable à acquérir par un paiement ultérieur un des lots exposés. Que le choix de l'objet soit libre tout d'abord ou seulement après l'accomplissement partiel des conditions qui dé- pendent du hasard, il n'y a là aucune différence essentielle, par suite si l'offre d'achat et la vente du coupon avaient une relation telle que l'inten- tion des parties contractantes put être considérée comme visant immédiatement l'achat éventuel, cela n'importerait point non plus, car il suffirait que cette intention en tout cas visât tout d'abord l'acquisition.

Il est de même sans importance que l'acheteur d'un coupon ait choisi et nettement désigné l'ob- jet qu'il voulait gagner, car il est absolument in- différent en soi que l'organisateur de la loterie ou le joueur choisisse l'objet qui est mis en jeu : il suffit que l'organisateur assure que l'objet de valeur en question puisse, dans un cas favorable, échoir au joueur comme lot (comparer décision de la Cour suprême, tome XIX, page 258) et, en outre, cet objet n'a pas été séparé individuelle- ment du dépôt de l'accusé, mais déterminé seu- lement d'une manière générale, de sorte qu'un nombre indéfini de personnes pourraient jouer pour lui, c'est-à-dire pour un objet de même es- pèce. C'est pourquoi on ne saurait admettre qu'il ne s'agit que de contrats de pari entre l'accusé et chaque vendeur de coupons en particulier.

L'idée d'une affaire de loterie n'exclut pas une certaine ressemblance avec cela (décisions de la Cour suprême, tome V, pages 432 à 434), comme la circonstance que la décision concernant le

608 LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE

gain et la peiie pour chacun en particulier, n'a lieu qu'à certaines époques différentes. Enfin, l'assurance faite dans le prospectus par l'accusé que tout risque est exclu est, d'après ce qui pré- cède, faux pour l'affaire considérée en première ligne, comme la chambre correctionnelle l'a déjà prouvé, c'est pourquoi on n'a pas besoin d'exa- miner la question de savoir s'il y a risque pour un joueur dans une mise en loterie publique.

(Comparez décisions de la Cour suprême, tome XVII, pages 379 à 384.) C'est pourquoi les pres- criptions de la loi du timbre du 27 avril 1894 furent déclarées comme s'appliquant directement à ce sujet, et c'est sans motif que la chambre de revision reproche qu'on ait entrepris par le pré- sent jugement de combler une lacune de la légis- lation. Le plan de la loterie est contenu dans la fixation des conditions de gain du montant des mises et des lots. Que le nombre des titres ne soit pas déterminé d'avance mais au contraire qu'il puisse et doive être augmenté indéfiniment, cela n'est point en opposition avec l'idée d'une mise en loterie méthodique et ne crée aucune difficulté au sujet de l'application de la peine, ce cas étant prévu à l'article 3, paragr. 26 de la loi du timbre.

En somme, si nous en jugeons par ce docu- ment, les « Boules de Neige » sont considérées en Allemagne comme loterie et prohibées comme telles.

Ligues d'acheteurs

On nous communique, avec prière de les pu- blier, les vœux adoptés par la première confé- rence internationale des Ligues sociales d'Ache- teurs, qui s'est tenue récemment à Genève En voici un résumé:

Veillée. — Considérant que la veillée est une cause sans merci de misère physiologique et de misère morale et que ce mal sévit dans les mé- tiers qui son' directement sous l'influence de la clientèle, et par le fait de cette clientèle, la lr c

Conférence internationale des L. S. A., rappelle et réitère à tous les membres des Ligues sociales d'acheteurs l'importance morale et sociale de l'engagement qu'ils prennent: Ne jamais faire une commande sans exiger qu'elle n'entraîne pas le travail de la veillée.

Demoiselles de magasins. — Considérant que c'est pour satisfaire la clientèle que les patrons exigent des vendeuses qu'elles se tiennent debout même lorsqu'elles n'ont pas de clients à servir, la Conférence rappelle à tous les acheteurs et acheteuses que c'est à eux au contraire d'exiger dans tous les magasins de vente que les jeunes filles ou femmes inoccupées soient assises.

Logement des domestiques. — La Conférence fait sien le vœu si souvent formulé par les Con- grès d'hygiène : Qu'aucun être humain ne puisse séjourner ni pour son travail ni pour son repos dans un local qui ne soit largement éclairé par la lumière naturelle et aéré d'une façon normale.

Label et Listes blanches. — La Conférence émet le vœu que les consommateurs soient mis le plus tôt possible à même de reconnaître, à l'ai- de d'un «label», les marchandises de bonne qualité sociales, pourvu qu'une publicité bien net- te et bien faite renseigne exactement l'acheteur sur les conditions réalisées, totales ou partielles, internationales, nationales ou locales ; qu'en at- tendant la diffusion générale du label, on pro- cède le plus possible par le moyen de « listes blanches» s'appuyant sur des enquêtes cons- ciencieuses, de caractère scientifique, faites au- près de tous les intéressés et notamment auprès désorganisations syndicales, patronales et ou- vrières.

L'enquête sur le cacao. - - L a première confé- rence internationale des Ligues d'acheteurs, émue des révélations apportées par de récentes enquêtes sur la mode de recrutement des travail- leurs indigènes pour les plantations de cacao de San Thomé et Principe, proteste contre cette con- tinuation hypocrite de l'esclavage, exprime sa reconnaissance aux fabrù"\nts de chocolats qui ont organisé une enquèU sur les conditions de travail des cultivateurs noirs de cacao.

Conflits du travail. — La Conférence émet le vœu que les acheteurs ne se désintéressent ja- mais des conflits entre les travailleurs et les em- ployeurs, et s'efforcent, par des moyens variées et appropriées à chaque cas, de servir la cause pratique de la justice.

Travail à domicile. — Considérant que le tra- vail à domicile entraine trop souvent pour les travailleurs un abaissement croissant du salaire, la conférence émet le vœu : que le groupement syndical des travailleurs à domicile se développe de plus en plus; que des enquêtes soient organi- sée et soient complétées d'expositions de travaux effectués p8r des travailleurs à domicile; qu'une certaine législation ou réglementation, à définir, intervienne.

Payez vos dettes. — La Conférence exprime le vœu; 1. que les membres des ligues sociales d'acheteurs se montrent absolument exacts et scrupuleux dans le paiement au comptant des factures de leurs fournisseurs au détail ; 2. que les fournisseurs, de leur côté, soient engagés à joindre toujours la facture à la marchandise li- vrée, et à faire l'escompte au comptant.

Une légende

On croit couramment que les fabriques suisses de montres Roskopf qui livrent le carton de ce genre de chronomètres à 18 fr., c'est-à-dire 3 fr. la pièce, sont arrivées à faire la nique à la concurrence et qu'il est impossible de fournir meilleur marché. C'est une légende et il faut en rabattre. Les Alle- mands font mieux. E n effet, il existe en Allemagne, à Schramberg et à Ruhla en Thuringe (Saxe), des fabriques de montres

ultra-bon marché avec des centaines d'ou- vrières. Il suffira donc de l'appui de quel- ques grossistes pour les mettre à même de produire les autres genres. Or, sur l'acti- vité de ces fabriques de montres ultra-bon marché, nous trouvons dans une revue an- glaise deux faits extrêmement suggestifs et que notre confrère relate comme suit:

Montres à 2 sh. i d. (2 fr. 60) Au cours d'un procès qui se plaide de- vant la cour suprême de New-South Wales, afin d'effectuer le recouvrement d ' u n e somme due pour un envoi de montres et que le demandeur prétend avoir payée, quelques révélations intéressantes ont été faites sur les prix réduits des manufactures allemandes. Preuves à l'appui, il fut dé- montré qu'une commission de 90 douzaines 7 grosses et demie) de montres avec les inscriptions nécessaires p o u r la réclame, fut acceptée par une manufacture allemande à raison de 2 fr. 60 la montre, frais de port à la charge de l'expéditeur !

Autre fait encore : Un chimiste et dro- guiste d'Edimbourg expose dans sa vitrine des spécialités pharmaceutiques à 1 sh. 8 d.

(2 fr. 10) à côté de montres en « o r » à 3 sh. (3 fr. 75), en annonçant que tout acheteur d'une spécialité pourra se rendre acquéreur d'une montre « or » au prix de revient de 3 fr. 75 !

Avis aux amateurs !

Il est vrai que même en Suisse on peut avoir gratuitement de tels chronomètres en achetant un complet de 35 fr. ou en recueil- lant des étiquettes des paquets de savon.

Mais cela n'empêche pas que les Allemands commencent à nous damer le pion.

Le Journal du Jura, qui publie ce qui précède, oublie de dire que les montres allemandes dont il s'agit, ne sont pas des- tinées à montrer l'heure.

Atelier d'horlogerie à Berlin

Suivant la Deutsche Uhrmacher-Zeitung, la maison Jules Perrenoud, de la Chaux-de-Fonds, vient d'ouvrir, à Berlin, un atelier qui se char- gera de rhabillages de montres de tous genres, et en général de tous les travaux de la montre, y compris le cadran et la boite, le dorage et l'ar- gentage.

Régime appliqué en France aux porte-crayons

Nous réproduisons ci-dessous, dit La Revue de VHorlogerie-Bijouterie, le texte de la circu- laire envoyée aux essayeurs de Bureaux de Ga- rantie:

Administration Paris, le 23 septembre 1908 des Monnaies

et Médailles Le Directeur de l'Administration Lettre commune n'2i des Monnaies

Garantie, à Messieurs les Essayeurs des bureaux de Garantie.

«Dans une lettre commune, remontant au 3 août 1896, l'administration a fait connaître qu'en raison des nécessités de la fabrication, il est licite de présenter au contrôle de la Garantie des porte- mines comportant des parties en métal commun.

Ces parties sont le mécanisme proprement dit le tube qui enrobe le dit mécanisme et en facilite le fonctionnement.

«Cette décision est spéciale aux porte-mines;

on ne peut donc en faire application aux porte- crayons. En conséquence, ces derniers articles ne doivent pas comporter, comme les porte-mines, sous l'enveloppe extérieure en métal précieux un tube en métal commun.

«La mise en vigueur de cette règle n'a jamais souffert aucune difficulté pour les porte-crayons du genre dit «protège-pointe» qui fonctionnent au moyen d'un anneau à coulisse; mais quelques incertitudes se sont élevées pour des portes-cray- ons d'un système un peu moins simple, notam- ment pour les porte-crayons dits «à tomber»; et certains fabricants inclinaient à penser que ces porte-crayons pouvaient bénéficier du régime des porte-mines.

«Or, cette interprétation ne peut être admise en présence de la décision rappelée plus haut et qui est nettement limitée aux porte-mines.

«Je vous prie donc de veiller à ce qu'aucun genre de porte-crayons présenté au contrôle de la Garantie ne comporte un tube en métal commun sous l'enveloppe extérieure en métal précieux.

«Cette lettre commune vous est adressée en deux exemplaires, dont l'un est destiné à M. le contrôleur.

«Signé: E. MARTIN.»

La situation de l'industrie en France Pendant le mois d'août, le chômage a augmen- té parmi les ouvriers viticoles du Midi, les tra- vaux dans les vignes ayant été ralentis, et même dans certains centres complètement arrêtés, un peu avant la vendanges. Les ouvriers bûcherons, réduits en cette saison aux travaux agricoles, ont été moins occupés par les battages qu'il ne l'a- vaient été le mois dernier par les moissons. La situation est toujours aussi satisfaisante dans l'horticulture de la région parisienne et chez les ouvriers agricoles de Seine-et-Marne.

Le travail est abondant dans le bâtiment et les industries qui en dépendent.

Dans les industries textiles, la crise continue à se faire sentir dans presque tous les centres du Nord et de la Normandie, la situation reste au contraire satisfaisante dans les Ardennes et on signale une légère amélioration dans les tissages de Maine-et-Loire et des Deux-Sèvres. Dans la soie, on ne signale de reprise que dans quelques centres de tissage mécanique ; le travail est abon- dant à Lyon chez les tisseurs de la Croix-Rousse.

Les industries du vêtement sont en pleine morte- saison.

Dans l'industrie des métaux, l'état du travail n'a pas sensiblement changé; l'amélioration par- tielle constatée le mois dernier dans la situation des ferblantiers-boîtiers des côtes bretonnes, en raison des meilleurs résultats de la pèche, ne s'est pas accentuée. Dans la typographie, l'acti- vité a baissé en province et a repris au contraire à Paris. Le chômage reste très élevé dans la plupart des centres de mégisserie. 1173 syndicats, groupant 294,133 ouvriers, ont répondu, pour août 1908, au questionnaire mensuel sur l'état du travail et le chômage professionnel.

Parmi ces syndicats, 945 groupant 221,307 ou vriers on fait connaître le nombre de leurs chô- meurs, soit 16,026, ce qui correspond à une moyenne de 7,2°/», en y comprenant les mineurs du Pas-de-Calais, et de 8,2°/o, mineurs du Pas- de-Calais non compris. Cette dernière moyenne était, le mois dernier, de 8°/°; elle était de 8,4 °/°

en août 1907.

L'ouvrage, pendant le mois d'août 1908, a été

LA FÉDÉRATION HORLOGERE SUISSE 609

jugé, par comparaison avec le mois de juillet, plus abondant, par 16°/o des syndicats, groupant 1 3 % des syndiqués; équivalent p a r 5 3 % des syndicats, groupant 64°/0 des syndiqués ; moins abondant par 31 % des syndicats, groupant 23 °/0

syndiqués.

A la question : « Estimez-vous la situation du travail satisfaisante pour l'époque?» 610 syndi- cats, groupant 98,998 adhérents, ont répondu par l'affirmative, et 344, groupant. 96,326 adhérents, ont répondu par la négative.

(Bulletin de l'office du travail)

Est-ce un crime syndicaliste ?

Mardi après-midi, un ouvrier ferblantier nom- mé Olivier Wullième, âgé d'une vingtaine d'an- nées, travaillant pour le compte de M. Beck-

•\Velti, à l'hôtel en construction Alexandra, avenue de Rumine, à Lausanne, a fait une chute de dix-huit mètres. Il a été relevé dans un état pitoyable, avec une fracture du crâne, un poignet et une cuisse brisées, etc. Transporté à l'Hôpital cantonal, il y a succombé dans la soirée.

Une angoissante question se pose à propos de cette mort : y a-t-il eu accident ou crime syndi- caliste ? L a Voix du Peuple a publié, en effet, au sujet de la grève des ferblantiers, un appel à la solidarité ouvrière, qui laisse le champ libre à toutes les suppositions. Le journal engage les ouvriers à « empêcher le travail des kroumirs dans les bâtiments». Il fait remarquer, en forme de menace déguisée, que sans doute ces kroumirs se souviendront que « le métier est dangereux et que les novices ont tôt fait de descendre brus- quement quelques étages... Pas de vain scru- pules surtout. » P l u s loin, l'appel dit que «res- ter dans la légalité serait faire œuvre de dupes.»

Un manifeste affiché à L a u s a n n e , en date du 10 octobre, contient les criminelles excitations que voici : « Agissez donc, camarades ! Sabotez travail, marchandises, patrons et kroumirs!

Agissez, agissez vite. N e pas saboter, dans les circonstances présentes, serait u n e lâcheté...

Travailleurs, camarades, aux actes J'»

Or, le pauvre Wuilliéme était un k r o u m i r ; il n'avait pas voulu se laisser entraîner par ses ca- marades et il travaillait pendant la grève. On se demande donc si quelque socialiste-anarchiste a effectivement passé « a u x actes» et l'on s'émeut sérieusement en constatant le rapprochement qui existe entre les écrits précités et la mort tragique d'un anti-gréviste ! Le Démocrate.

Envois postaux à destination de Lourenço-Marques

A partir du 1e r septembre 1909, les envois pos"- taux à destination de Lourenço-Marques devront mentionner uniquement cette localité. L'admi- nistration des postes portugaises n'assumera, en effet et dès cette date, aucune responsabilité pour les envois qui, au lieu d'être adressés comme ci- dessus porteraient la mention «Delagoa B a y » .

Brevets d'invention

(Communication de l'Office général des Brevets d'invention, A. Mathey-Doret, ingén. conseil, La Chaux-de-Fonds).

France.

N° 9482/388619. — 1e r

boussole. — C. A. H

cert. d'add. — Montre- Vincent.

Allemagne.

N° 203666. — Dispositif réglant automatique- ment la chute dans les pendules par un chariot, automatiquement déplaçable au moyen d'un poids et portant l'ancre et le pendule. — Ver- einigte Freiburger Uhrenfabriken Akt. — Ges.

inkl. vorm. Gustav Becker, Fribourg. i. Schi.

Angleterre.

N° 11860/1908. — Horloge-contrôle pour em- ployés. — W . Beresford, Liverpool.

N° 12046/1908. — Montres pouvant être illumi- née. — L. Fiala, Vienne (Autriche).

Etats-Unis d'Amérique.

N° 898962. — Régulateur pour montres. — W . Buckingham, Greensburg, P a .

N° 899012. — Horloge électrique. — Monnosuke Higuchi, New-York.

N° 899897. — Montres. — J a m e s T. Pendlebury, Manchester (Angleterre).

Nouvelles diverses

Union des fonderies allemandes! Verein deutscher Eisengiessereien). — Le 12 septem- bre a eu lieu à Stuttgard l'assemblée générale de l'Union des fonderies allemandes. D'après le rapport du président, la situation économique est devenue très mauvaise. Malgré tous ses efforts, la direction n'a réussi que partiellement à main- tenir l'entente entre les usines, d'importantes concessions de prix ayant été faites, non seule- ment par les fonderies dissidentes, mais aussi par les usines adhérant à l'Union. Les fonderies possédant des hauts fourneaux ont eu s u r le marché une influence particulièrement défavora- ble, car elles ont fait les prix qui n'étaient nulle- ment en rapport avec les prix 'alors en vigueur pour la fonte brute ; cet état de choses a provo- qué une baisse générale des moulages au détri- ment des acheteurs de fonte. Le Syndicat de fontes (Roheisensyndikat) déclare que, dans beaucoup de cas, les plaintes formulées par les fonderies étaient injustifiées. Les fonderies doi- vent, par conséquent, s'efforcer de créer un or- gane d'arbitrage qui trancherait les différends existants avec les syndicats, sans que l'on ait besoin de faire appel aux tribunaux ordinaires.

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