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Submitted on 1 Jan 1967
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Sur l’absorption des liquides dans l’infrarouge lointain (50-700 microns)
D. Chanal, Ed. Décamps, A. Hadni, H. Wendling
To cite this version:
D. Chanal, Ed. Décamps, A. Hadni, H. Wendling. Sur l’absorption des liquides dans l’infrarouge lointain (50-700 microns). Journal de Physique, 1967, 28 (2), pp.165-170.
�10.1051/jphys:01967002802016500�. �jpa-00206502�
Résumé. 2014 A côté des vibrations internes attribuées par
comparaison
avec lesspectres
de diffusion Raman, on observe souvent une
absorption importante
centrée entre 150 et350 microns. Pour l’eau
liquide,
la transmissionaugmente régulièrement
de 75 à 700 microns.Abstract. 2014 1. Internal vibrations can be observed
beyond
100 microns when there isa
possibility
of libration.2. Polar molecules absorb
strongly
up to 700 microns, with a maximumabsorption generally
located between 100 and 300 microns
(except
forwater).
This maximumpersists
in the solid state and thebackground absorption
is often moreimportant.
1.
Expérimentation.
- I .1. SPECTROMÉTRE. - Lesspectres
sont obtenus surappareil
Cameca de 50 à700 tl
avec 5 réseaux échelette et unfiltrage parti-
culièrement sévère
[1].
1.2. CUVES. - Une lame de
quartz, appliquée
surune monture de laiton par l’intermédiaire d’une rondelle de
plomb, supporte
une cale depolyéthylène qu’on
recouvre presquecomplètement
par la deuxième fenêtre dequartz.
A l’aide d’uneseringue,
oninjecte
le
liquide
entre les deuxfenêtres, puis
on faitglisser
la lame
supérieure
pour fermer la cuve. On maintient le tout par une deuxième monture de laitonappliquée
encore sur le
quartz
par l’intermédiaire d’une rondelle deplomb.
Il s’est avéréavantageux
deremplacer
lacale de
polyéthylène
par une cale d’indium ou deplomb qui
nerisque
pas d’absorber leliquide,
de segonfler,
et de briser les lames dequartz.
L’épaisseur
duliquide
se détermine àpartir
de lamesure de
l’épaisseur
totale de la cuve. La cuvepeut
être introduite dans un four annulairepermettant
d’atteindre destempératures
de l’ordre de 120 ~C.Par
ailleurs,
la Cameca a réalisé une cuve à fenêtresde
polyéthylène
ou depolypropylène qui
s’emboîtentsur une cale en acier
inoxydable,
de telle sorte que leremplissage
n’estpossible qu’à
travers un troupercé
dans une des lames
(un
trou voisinpermet l’échappe-
ment de
l’air).
Le tout est serré entre deux monturesd’acier. L’une
comporte
deux trous taraudésqu’on
referme par deux vis allen
qui
viennentcomprimer
les deux orifices. Cette cuve tient le vide. Une cuve
plus perfectionnée possède,
dans sa monture, un em- bout vissépermettant
deguider
laseringue
au-dessusde l’orifice de
remplissage. Après
introduction duliquide,
on ferme la cuve commeprécédemment
enremplaçant
l’embout par une vis allen. Parailleurs,
la cale est
avantageusement
taillée dans du téflon. Un téton d’acierpermet
de fixer saposition,
lepolyéthy-
lène conduit à des cuves
remplissables
à l’aide d’uneseringue,
et refermées parcompression
du matériau.Cet
avantage
sepaie
dans de nombreux cas par la dissolution d’unepartie
duliquide, qui
modifie rare-ment le
spectre,
maisoblige
àchanger
les fenêtresaprès chaque
étude[2].
II.
Spectres
deliquides
purs. - Nous avionspré-
senté il y a deux ans les
spectres
devingt liquides
dansl’infrarouge
lointain[3].
Nous avonsrepris
ici cetteétude
( fig. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8,
9 et10)
avec desépais-
FIG. 1.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01967002802016500
166
F’m. 2.
FIG. 3.
Fic.5. Fic.6.
7.
FIG. 8.
FIG. 9.
FIG. 10.
168
Fie. 11.
seurs
plus
faibles(0,1 mm) permettant
depréciser
lesbandes
d’absorption.
Parailleurs,
lesproduits
ont étépurifiés
par distillation dans un ballon contenantNa, K,
ouSO.Na2
suivant les cas. Cettepurification
aréduit la bande à
150 tl
deCHBr2-CHBr2
à une seulecomposante,
et fait passer sa transmission à500 pL
dequelques
pour cent à 28%. Toutefois,
on n’est pas assuré que certainsliquides
très avides d’eau n’aientpoint
absorbéquelques
traces d’humidité au cours duremplissage
ultérieur de la cuve. Lafigure
6représente
la transmission de l’eau
liquide
de 50 à600 tl
en bonaccord avec d’autres auteurs
[4].
Nous avons utiliséune
pastille
d’acétate de cellulose poreuse,Millipore
SCWP 025
(e
=0,1
mm, 80%
de trous envolume,
de diamètre 0
= 8 ~ 1 ~, répartis uniformément),
imbibée d’eau et
déshydratée partiellement jusqu’à
obtention de la masse d’eau convenable pour obtenir
une transmission correcte. La
pastille
est alorsplacée
dans une cuve en
polyéthylène qu’on
ferme herméti-quement
parsoudage
àchaud.
Dans tous les cas, la transmission dans
l’infrarouge
lointain
présente
un minimumplus
ou moinslarge :
Chloroforme : 250 ~; dichloréthane : 200 p.; tétra- chlorure
d’acétylène :
300 u; tétrabromured’acéty-
lène : 300 p.; acétone : 200 u; benzène : 132 tl; chloro- benzène : 200 p.;
aldéhyde salicylique :
155 p.; dioxane : 140 pL;cyclobutanone ( fig, 11) :
345 pL. Dans le casdu benzène et du
dioxane,
la bandepersiste
à l’étatsolide. Nous avons vérifié dans le
proche infrarouge
avec une cuve de 2 cm que le benzène était
anhydre.
III.
Spectres de mélanges.
- Lesfigures
12 et 13représentent
la transmission d’unmélange équimolé-
culaire de benzène et de tétrachlorure de carbone d’une
part,
de chloroforme d’autrepart.
Sur la fi-gure
12,
on voit que la bande du benzènepersiste :
s’il
s’agit
d’une vibrationintermoléculaire,
il fautadmettre que les
complexes
d’association benzène- benzènepersistent
en solution dansCC14.
Sur laFIG. 12.
FIG. 13.
IV .1. DICHLORÉTHANE. - Mizushima avait trouvé
en diffusion Raman
(125 cm-’)
la bande que nous trouvons eninfrarouge
à74 ~
et l’avait attribuée à la librationv~o
de la formegauche.
Pour la forme trans, la libration est inactive en Raman et il semble bien difficile de l’attribuer à la bande trèslarge
à 150 ~i.IV . 2. TÉTRACHLORURE D’ACÉTYLÈNE. - La fi- gure 3 fait
apparaître
nettement une bande à 116 V,(86 cm-1) qu’on n’apercevait guère
dans une étudeprécédente [3].
Elle estprécédée
d’une bande intense à57 ~L (175
Ces deuxfréquences
sont connuesdans la diffusion Raman des
liquides
à 91 cm-1 et175 cm-’. Une bande peu nette à
80 pL peut
être attribuée à une torsion dugroupement CCl2 [5] [6].
IV . 3. TÉTRABROMURE D’ACÉTYLÈNE. - La
figure
4confirme une étude
précédente [3]
où nous avionstrouvé deux vibrations à
161,5 ~
et 89 ~.Toutefois, ici,
la bande à161,5 tl
neprésente plus
de structure,et le
spectre prolongé
vers lesplus
courteslongueurs
d’ondes fait
apparaître
deux nouvelles bandes à67,5
et 57 tl
correspondant
à des raies observées par diffusion Raman.Le tableau I
indique
les bandes trouvées par diffusionRaman,
celles que nous avons observéesen
infrarouge, l’interprétation
de Mizushima et lasymétrie
de la vibration.IV . 5. CHLOROBENZÉNE. - Nous trouvons une
bande nette à 53 tl
(190 cm-’)
en assez bon accord(197 cm-’)
avec la littérature[8].
Ils’agirait
de lavibration du noyau
benzénique,
trouvé en Ramanà 196 cm-Î. Le
point
d’inflexion à60 ~t (166 cm-’) correspond
à la bande Raman observée à - 60 OCvers 167 cm-’
[9].
IV . 6. ALDÉHYDE SALICYLIQUE. - La bande nette à 68 tl
(147 cm-1)
n’est pas connue en Raman.IV . 7. DIOXANE. - La bande que nous observons à 68 ~, avait été décrite par Stanevich vers
70 ~, [10].
Les vibrations internes du dioxane sont bien connues et situées dans le
plus proche infrarouge.
On nepeut
choisir entre une bande de différence ou une vibrationexterne. Elle
persiste
à l’étatsolide,
où l’on noteraencore que la transmission diminue.
IV . 8. CYCLOBUTANONE. - Les bandes à 70 et
115 tl
(fig. 11)
seraient dues à des vibrations internes de déformation del’hétérocycle [11].
Conclusion. - 1 ~ Le
spectre
de vibration internese
prolonge parfois
au-delà de100 tl
dans le cas où lamolécule
présente
des mouvements de librations internes.TABLEAU 1
170
2° Les molécules
polaires,
et l’eau toutparticuliè-
rement, absorbent à l’état
liquide
dans tout l’infra-rouge lointain avec une transmission
qui
redevientnotable vers
700 tl,
etpeut présenter
un minimumplus
ou moins net entre 100 et 300 [.1.. Ce minimum se retrouve dans le
spectre
dusolide,
souventplus
opaque, et ne
peut
être attribué à des traces d’eau.Il serait souhaitable de connaître la transmission de la vapeur pour éliminer toute
possibilité
de vibrations internes. Dans ce cas, nosspectres
sembleraient mon- trer que la structure du solidepersiste
dans une cer-taine mesure à l’état
liquide.
Manuscrit reçu le 16 août 1966.
BIBLIOGRAPHIE
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