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Méthodes itératives de résolution d’un système linéaire

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Méthodes itératives de résolution d’un système linéaire

Leçons : 157, 162, 226, 233

SoitA∈GLn(R), b∈Rn. On étudie le systèmeAx =b.

Définition 1

Si (M,N) ∈ GLn(R)× Mn(R) est tel que A= MN, on dit que la méthode itérative associée à(M,N)converge si pour toutu0 ∈Rn, la suite de premier termeu0 et définie par∀k∈N,uk+1=M1(N uk+b)converge.

Théorème 2

La méthode itérative associée à(M,N)converge si et seulement siρ(M1N)<1.

Commençons par montrer un lemme : Lemme 3

SoitA∈ Mn(C)," >0. Alors il existe une norme subordonnée||| · ||| telle que|||A|||¶ ρ(A) +".

Démonstration.Comme A est à coefficients dans C, elle est trigonalisable : on se donne donc P inversible et T = (ti j)1i,jn triangulaire supérieure tels queA=P T P1.

Notons (e1, . . . ,en)la base canonique de Cn. Pour δ > 0, on pose e01 = δi1ei et Dδ = Diag(1,δ,· · ·,δn−1).

On a donc

j∈J1,nK,Te0j =δj−1Tej =δj−1

j

X

i=1

ti jei=X

i=1

δj−iti je0i,

de sorte que

Tδ:=Dδ1T Dδ=

t11 δt12 . . . δn−1t1n ... ... . . . (0) ... δtn1n

tnn

 .

On définit pour x ∈Rn,k x k=k(P Dδ)−1x k, et on note||| · |||la norme subordonnée associée. On vérifie aisément que∀B∈ Mn(R),|||B|||=|||(P Dδ)1BP Dδ|||.

Or (admis ici), pour tout B = (bi j)i,j ∈ Mn(R), on a |||B||| = sup

1¶i¶n

Pn j=1

|bi j|. En choi- sissant δ >0 tel que pour tout 1¶in−1,

Pn j=i+1

δji|ti j", on obtient donc, puisque ρ(A) =sup1¶i¶n|tii|,|||A|||=|||Tδ|||ρ(A) +".

Démonstration(du théorème).Soitu∈Rntel queAu=b, c’est à direM u=N u+b. Posons ek=ukuen reprenant les notations du théorème. Alors

ek+1=M1(N uk+b)−M1N uM1b=M1N(uku) =M1N ek.

Ainsi, par une récurrence immédiate, ∀k ∈ N,ek = (M1N)ke0. Dès lors, deux cas se pré- sentent :

Gabriel LEPETIT 1 ENS Rennes - Université Rennes 1

(2)

• Si ρ(M1N) < 1, on fixe " = 1−ρ(M1N)

2 et le lemme nous fournit une norme subordonnée||| · |||telle que|||M1N|||¶ρ(M1N) +" <1. Donc pour la normek · k associée, on a pour tout k, kek k¶|||M1N|||k k e0 kdonc lim

k→+∞ek =0 si bien que (uk)kconverge versu.

• Si ρ(M1N) ¾ 1, soit λ valeur propre complexe de module supérieur ou égal à 1, et ˜u=u˜1+i˜u2 un vecteur propre associé. Comme pour tout k, (M1N)ku˜=λku, la˜ méthode itérative ne converge pas pouru0 =u+u˜1.

Décrivons maintenant quelques cas particuliers de méthodes itératives :

• Méthode de Jacobi :M =Diag(a11, . . . ,ann) =DetN=DA. On noteJ=D1(DA)

• Méthode de Gauss-Seidel : M =DED=Diag(a11, . . . ,ann)et E =−Ainf, partie triangulaire inférieure stricte deA.N =−Asup =F. On noteL1= (DE)1F.

• Méthode de relaxation : M = D

ωE etN =1−ω ω D+F, Lω=

D ωE

‹11−ω ω D+F

‹ . Proposition 4

SiAest une matrice tridiagonale,ρ(L1) = (ρ(J))2. La méthode de Gauss-Seidel a donc une vitesse de convergence double de celle de la méthode de Jacobi.

Démonstration.Remarque préliminaire : introduisons pourµ6=0 :

A(µ) =

b1 µ1c2 (0) µa2 b2 ...

... ... µ1cn (0) µan bn

A=A(1). AlorsA(µ) =Q(µ)A(1)Q(µ)1Q(µ) =Diag(µ,µ2, . . . ,µn), donc detA(µ) = detA(1).

Les valeurs propres deJ sont les racines du polynôme caractéristique pJ(λ) =det(D1(E+F)−λI),

ce sont aussi celles deqJ(λ) =det(λDEF). De même, les valeurs propres de L1 sont les racines de pL1(λ) =det((DE)−1FλI), et celles deqL1(λ) =det(λDλEF).

Mais selon la remarque préliminaire,

∀λ∈C,qL12) =det(λ2D−λ2EF) =λndet(λD−λE−λ1F) =λndet(λDEF) =λnqJ(λ). Donc les valeurs propres non nulles deL1 sont les carrés de valeurs propres non nulles de J, ce qui permet de conclure.

Proposition 5

Le rayon spectral deLω est strictement supérieur à |ω−1|. La méthode de relaxation ne peut donc converger que siω∈]0, 2[.

Gabriel LEPETIT 2 ENS Rennes - Université Rennes 1

(3)

Démonstration.La matriceLωD ωE

‹11−ω ω D+F

‹

est trigonalisable comme pro- duit de matrices trigonalisables et en notantλ1, . . . ,λnses valeurs propres avec multiplicité, on a

Yn i=1

λi=det(Lω) = det

1−ω ω D+F

‹

det

D ωE

‹ = Qn

i=1

1−ω ω aii Qn

i=1

aii ω

= (1−ω)n.

Doncρ(Lω)n ¾|det(Lω)|=|1−ω|n de sorte queρ(Lω)¾|ω−1|.

Remarque. • Par des techniques similaires, on montre que siA est tridiagonale et J a un spectre réel, la méthode de Jacobi et la méthode de relaxation pour 0 < ω <2 convergent ou divergent simultanément. De plus,ω0 = 1

1+p

1−ρ(J)2 est un para- mètre de relaxation tel queρ(Lω0)est minimal.

• En 15 minutes, on peut difficilement faire tout le développement, la dernière propo- sition est là à titre culturel.

Référence :Philippe CIARLET(1988).Introduction à l’analyse numérique et à l’optimisa- tion. Masson, p. 102

Gabriel LEPETIT 3 ENS Rennes - Université Rennes 1

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