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Th´eor`eme de Molien

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Th´eor`eme de Molien

LauraGay ♥CamilleFrancini

R´ef´erence :Leichtnam: Exercices corrig´es de math´ematiques pos´es `a l’oral des concours Polytechnique et des ENS Tome Alg`ebre et G´eom´etrie p. 95 (ouPeyr´e: L’alg`ebre discr`ete de la transform´ee de Fourier : Niveau M1)

D´efinition

On noteAk l’espace des polynˆomes homog`enes `anvariables de degr´ek. On noteak = dimAk. D´efinition

SoitGun groupe fini deGLn(C). SoitW unC-espace vectoriel de dimension finie et (e1, ..., en) une base deW. AlorsGLn(C)' GL(W).

On d´efinit une action deGsur lesAk par :

G×Ak → Ak

(g, P) 7→ σg(P) o`u, pourg∈G, on d´efinitσg tel que sig(eh) = X

1≤j≤n

uj,hej,P ∈A, on pose

σg(P)(X1, .., Xn) =P

 X

1≤j≤n

uj,1Xj, ..., X

1≤j≤n

uj,nXj

On a d´ej`aσI(P) =P. On v´erifiera plus tard les autres axiomes de la d´efinition :

•g.(g0.P) =g.σg0(P) =σgg0(P)) =σgg0(P) = (gg0).P

•σg(Ak)⊂Ak.

On noteak(G) = dimAGk = dim{P ∈Ak | ∀g∈G, σg(P) =P}.

Th´eor`eme (Th´eor`eme de Molien - 1897 ?) Sous les conditions de la d´efinition ci-dessus, on a :

X

k≥0

ak(G)Xk = 1

|G|

X

g∈G

1 det(I−gX)

Lemme 1

Pour|z|<1, 1 (1−z)n =

+∞

X

k=0

akzk

Preuve du Lemme 1

Ak admet pour base{X1i1...Xnin/i1, ..in∈Neti1+...+in =k}. Ainsi

ak= dimAk = card{(i1, ..., in)∈Nn/i1+...+in =k}

D’une part, pour|z|<1 on a :

+∞

X

p=0

zp

!n

= ( 1 1−z)n.

D’autre part, le produit de Cauchy de ces ns´eries enti`eres donne :

+∞

X

p=0

zp

!n

=

+∞

X

k=0

X

i1+...+in=k

1

! zk

1

(2)

Doncak est le coefficient dezk dans le d´eveloppement de ( 1

1−z)n. Donc : X

k≥0

akzk = ( 1

1−z)n

Lemme 2

Soit V un C-espace vectoriel de dimension finie. Soit ϕ : G → GL(V) un morphisme de groupe. On note VG={v∈V | ∀g∈G, ϕ(g)(v) =v}.

Alors :

dimVG= 1

|G|

X

g∈G

tr(ϕ(g))

Preuve du Lemme 2 On pose pour cela :pG= 1

|G|

X

g∈G

ϕ(g)

Alors, on remarque que ∀v∈V,∀h∈Gon a :

ϕ(h)(pG(v)) = 1

|G|

X

g∈G

ϕ(h)ϕ(g)(v)

Mais g7→hgest une permutation deGetϕ(h)ϕ(g) =ϕ(hg) Nous avons donc queϕ(h)(pG(v)) =pG(v) doncpG(V)⊂VG. De plus, pour toutv∈VG, on a : pG(v) =v, doncpG(V) =VG. Commeϕ(h)pG=pG pour touth∈Gon apG◦pG=pG. AinsipG est un projecteur d’imageVG et donc :

rg(pG) = dimVG= tr(pG) = 1

|G|

X

g∈G

tr(ϕ(g))

Preuve du th´eor`eme Etapes :´

1) Cr´eation d’un automorphisme gk deAk

2) A partir du Lemme 1, on montre que pour|z|<1, 1

det(I−zg) =

+∞

X

k=0

tr(gk)zk 3) On conclut alors sur l’´egalit´e avec leLemme 2.

Etape 1 :´

Soitσ: GL(W) → AutA

g 7→ σg

(ieσg=σ(g)). V´erifions d´ej`a que l’applicationσest bien d´efinie (et donc que l’on avait bien une action). D´ej`a :

σg◦σg0(P) =σgg0(P))

g0(P)

 X

1≤j≤n

uj,1Xj, ..., X

1≤j≤n

uj,nXj

gg0(P)

De plus on aσI =Idonc∀g∈G, (σg)−1g−1. Comme de plusσg est lin´eaire,σg est bien dans Aut(A).

De plus∀k∈N,∀g∈G, on aσg(Ak)⊂Ak. OrAk est de dimension finie etσg est injective.

σg est surjective par (σg)−1g−1.

Doncσg induit un isomorphisme(sert `a dire qu’on est bien dansGL)deAk que l’on appellegk (=σ(g)|Ak).

Etape 2 :´

2

(3)

On sait que 0≤ak(G)≤ak, donc (d’apr`es le Lemme 1) la s´erie

+∞

X

0

ak(G)zk converge pour|z|<1.

De plus, d’apr`es le th´eor`eme de Lagrange ∀g ∈G, g|G| =I. Or le polynˆomeX|G|−1 est scind´e `a racines simples surC. Ainsi,gest diagonalisable, il existe doncu∈ GL(W) tel que :ugu−1 admette une matrice diagonale dans la base (e1, .., en). Alors, comme :σ(ugu−1)|Ak =σ(u)|Akσ(g)|Akσ(u−1)|Ak, on a :

tr(gk) = tr(σ(ugu−1)|Ak)

On peut ainsi se ramener au cas o`ug∈Gest une matrice diagonale dans la base (e1, .., en) :

λ1 0

. ..

0 λn

Lesλi sont de module 1 (carg|G|=I).

Ainsi pour|z|<1 on a :

1

det(I−zg) =

n

Y

i=1

1 1−λiz =

n

Y

i=1 +∞

X

p=0

λpizp

!

=

+∞

X

p=0

vpzp

Avecvp= X

k1,...kn∈N, k1 +..+kn=p

λk11...λknn (produit de Cauchy des s´eries) Or gp(X1k1...Xnkn) =λk11...λknnX1k1..Xnkn.

Ainsi, comme{X1i1...Xnin/i1, ..in∈Net i1+...+in=p}est une base deAp,vp= tr(gp) et donc 1

det(I−zg) =

+∞

X

k=0

tr(gk)zk Etape 3 :´

Pour toutk∈N,ϕ: G → GL(Ak) g 7→ gk

est un morphisme de groupe.

Ainsi, on peut appliquer leLemme 2, et on a :

ak(G) = dim(AGk) = 1

|G|

X

g∈G

tr(gk)

Donc pour |z|<1 :

1

|G|

X

g∈G

1

det(I−zg) =

+∞

X

k=0

ak(G)zk

Bonus :

ap= p

p+n−1

En effet on a X

p≥0

apzp= 1

1−z n

et 1

1−z (n−1)

= (n−1)!

(1−z)n =

+∞

X

p=0

(p+n−1)..(p+ 1)zp. Ainsi en associant les deux on obtient :

ap =(p+n−1)...(p+ 1)

(n−1)! =

p p+n−1

Notes :

X A l’oral, on ne fait pas les lemmes. Il faut introduire l’action d`es le d´ebut. Dire les ´etapes `a l’oral mais ne pas les ´ecrire car sinon lemme + ´etapes = beaucoup avant de commencer vraiment.

X Il faut savoir justifier pourquoiV doit ˆetre de dimension finie (car sinon tr n’existe pas...)

X On peut faire toute la d´emo avec les s´eries formelles (qui n’imposent aucun domaine de convergence) : cela 3

(4)

simplifie.

X z ouX est un scalaire ! (du coup on se moque de l’ordregX ouXg).

X Le d´eveloppement peut se r´e´ecrire avec le vocabulaire des repr´esentations.

♣TheodorMolien(1861 - 1941) est un math´ematicien germano-balte. Il ´etudiait les alg`ebres commutatives et les polynˆomes invariants de groupes finis.

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