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Étude de modèles de transmission de la Schistosomiase : analyse mathématique, reconstruction des variables d'état et estimation des paramètres

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Academic year: 2021

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HAL Id: tel-01750098

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Submitted on 12 Jul 2013

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Étude de modèles de transmission de la Schistosomiase : analyse mathématique, reconstruction des variables

d’état et estimation des paramètres

Léna Tendeng

To cite this version:

Léna Tendeng. Étude de modèles de transmission de la Schistosomiase : analyse mathématique, reconstruction des variables d’état et estimation des paramètres. Systèmes dynamiques [math.DS].

Université de Lorraine, 2013. Français. �NNT : 2013LORR0110�. �tel-01750098v2�

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Ecole Doctorale IAEM – Lorraine

Etude de modèles de transmission de la schistosomiase: Analyse mathématique,

reconstruction des variables d’état et estimation des paramètres.

Thèse de doctorat en cotutelle internationale Université de Lorraine/ Université Gaston Berger

Spécialité : Mathématiques

Soutenue le 23 Mai 2013 à Metz

Par

Ndéye Léna TENDENG

Devant le jury composé de :

1. Gauthier SALLET, directeur de thèse, Professeur université de Lorraine, Metz 2. Mary Teuw NIANE, co-directeur, Professeur université Gaston Berger

3. Abdou SENE, examinateur, Professeur université Gaston Berger 4. Bedr’Edine AINSEBA, rapporteur, Professeur université de Bordeaux 5. Aziz ALAOUI, rapporteur, Professeur université du Havre

(3)
(4)

Etude de mod` eles de transmission de la Schistosomiase :

Analyse math´ ematique,

reconstruction des variables d’´ etat et estimation des param` etres.

L´ena TENDENG

(5)

D´ edicace

Je d´edie cette th`ese aux deux hommes les plus importants de ma vie :

mon p`ere Abdoulaye Y. TENDENG Jacques RIERA

Ni saloul neur. Estoy muy agradecida...

i

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Remerciements

Je remercie vivement les professeurs Mary Teuw Niane de l’universit´e Gaston Berger et Gauthier Sallet de L’universit´e de Lorraine pour leur encadrement et leur dispo- nibilit´e durant toutes ces ann´ees. Merci aussi `a l’ONG Espoir Pour La Sant´e et `a son directeur Gilles Riveau.

Ce travail a re¸cu le financement de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), du programme AIRES-Sud (Appuis Int´egr´es pour le Renforcement des Equipes Scientifiques du Sud) et de l’INRIA `a travers son programme UMMISCO. Je tiens donc `a remercier ces organismes pour leur aide financi`ere. Je remercie ´egalement les professeurs du LANI (Laboratoire d’Analyse Num´erique et d’Informatique) parti- culi`erement Mamadou Abdoul Diop, Khalifa Bodian, Abdou S`ene et Mamadou Sy.

Un tr`es grand merci `a ma m`ere Bintou Manga pour le soutien sans faille qu’elle apporte `a ses enfants. Merci pour tout ce que tu fais pour nous maman. Emite ´e poyi neur ♥.

A toi papa pour nous avoir pouss´e toujours plus loin et plus haut. Enily ´erobo djone.

Merci `a toi Jacques pour avoir toujours cru en moi. Gracias por todo padre...

A mon meilleur professeur de math´ematiques du coll`ege, Madick´e Yade pour ses cours et son amour des math´ematiques. Djeuredjeuf Mr Yade.

Toute mon admiration `a l’ange gardien Khady Tendeng. Merci pour tous ces mots qui ont su me remonter le moral lors de mes voyages...

Merci `a toi Fatou Tendeng, ton mari et tes enfants Maguette et Mohammed Ndiaye.

Un clin d’oeil `a l’agent tr`es secret de la famille Safi´etou Tendeng, son mari Ansou Badji et ses fillettes Tida (ou Tidds ?) et b´eb´e khady (b´e k´e houm l’´ecole filaye ? ouak`ene noun´e ?). Je te dis juste ceci : Golf Alpha Papa Oscar Uniforme Romeo Oscar Uniforme Lima Echo Yankee Echo ! !

Une pens´ee `a tante Khady Tendeng que la mort a tr`es tˆot arrach´ee `a l’affection de la famille et `a ses enfants.

ii Etude de mod`eles de la schistosomiase.

(7)

A mes oncles Ibrahima Manga, L´eon Bass`ene de S´edhiou, Idrissa Tendeng, B´ecaye Tendeng et leur famille. A tante Nd´eye Manga et grand m`ere L´ena Bass`ene.

Merci aussi `a Alain Bass`ene, Hector Tendeng, sa femme cl´emence Tendeng, tante Elisabeth et leurs enfants.

A toi grand-p`ere Ismaila Aty Manga, ne pense jamais que nous t’avons abandonn´e.

Nous ferons l’effort d’ˆetre plus pr´esent d´esormais.

Je n’oublie pas le Duo Di`ene Ngom- Abdou Guiro mais aussi tous les doctorants du LANI de St-Louis dont Mouhamadou Diaby, Mamadou Diouf et particuli`erement Mah´e Ndao et Edwige Mal´eka.

A l’´equipe MASAI de Metz : Bichara, L´eontine, Josephine sans oublier le professeur Abderrahman Iggidr, Philippe Ada et Christel Wiemert. Un coucou `a nos voisins

«ecanos»Aim´e Nyoungue et Edgar Dossou.

A Irama Diatta pour m’avoir accueillie pendant mes s´ejours `a Paris. Merci `a toi et

`

a ta cousine Nd´eye Fatou .

Au couple le plus gentil de Metz, C´eline et Philippe Prunier, je r´eit`ere mes f´elicita- tions pour l’arriv´ee du petit L´eopold.

A toi Raoul Ballester, pour ton grand coeur, les recettes top secrets et toutes ces petites folies qui me sortent un peu des maths (dire que j’ai surv´ecu `a tout ce flot de zik de Tupac !). Merci du fond du coeur...

A ma copine Fatoumata Sarr, son mari cheikh Tine et ses enfants, la princesse l´ena et la petite Mameboy.

A mes Ndar-Ndar Rama Tendeng et Coll´e Tendeng `a qui je souhaite plein de succ`es

`

a l’universit´e. Courage Mamy dans ta recherche de stage et un grand coucou `a Pape, Nabou, Bakary Alain et Matar Tendeng.

A toi Fama Tendeng, je renouvelle mes f´elicitations et te souhaite une bonne entr´ee au lyc´ee. Yomb´e, re¸cois tout mon soutien pour cette ann´ee de pr´eparation au bac- calaur´eat. Mbi djiak`ene.

Last but not least, merci `a mon ordiEurˆeka avec qui j’ai travaill´e avec beaucoup de plaisir. Prˆet pour d’autres d´efis ?

iii Etude de mod`eles de la schistosomiase.

(8)

R´ esum´ e

L’objectif de cette th`ese est l’analyse math´ematique et l’estimation des para- m`etres de mod`eles de m´etapopulation de la bilharziose. A partir du mod`ele de base de Macdonald, nous expliquons en d´etail comment ces mod`eles sont construits. Nous faisons leur analyse math´ematique compl`ete `a partir du calcul du nombre de repro- duction de base R0. Nous montrons que si R0 1 alors l’´equilibre sans maladie est globalement asymptotiquement stable. Dans le cas o`u R0 > 1 nous montrons l’existence et l’unicit´e de l’´equilibre end´emique et prouvons ensuite que ce dernier est globalement asyptotiquement stable.

La plupart des variables et param`etres de mod`eles math´ematiques ´etant inconnus, nous proposons, dans notre travail, des m´ethodes de calibration par les observateurs : la m´ethode du Moving Horizon State Estimation ou MHSE et celle de l’observateur grand gain. Une application de ces deux m´ethodes sera faite sur le mod`ele de trans- mission de la bilharziose de Macdonald .

Mots cl´es : ´epid´emiologie, syst`eme dynamique, m´etapopulation, nombre de repro- duction de base, stabilit´e globale, observateurs, simulations num´eriques.

Abstract

The aim of this thesis is the mathematical analysis and the estimation of the parameters of some metapopulation models for bilharzia transmission. We explain how the metapopulation models are built and give a full analysis of their stability.

We compute the basic reproduction number R0. We show that if R0 1 then the Disease Free Equilibrium (DFE) is globally asymptotically stable. In case R0 > 1, we demonstrate the existence and the uniqueness of an endemic equilibrium which is globally asymptotically stable.

At last, we suggest methods for the estimation of the states and the parameters for models. We build a numerical observer using the Moving Horizon State Estimation (MHSE) and an analytic one by the High Gain observer method. Applications of iv Etude de mod`eles de la schistosomiase.

(9)

these methods will be done on the Macdonald transmission model of bilharzia.

Keywords : epidemiology, dynamical system, metapopulation, basic reproduction number, global stability, observers, numerical simulations.

v Etude de mod`eles de la schistosomiase.

(10)

vi Etude de mod`eles de la schistosomiase.

(11)

Table des mati` eres

D´edicace i

Remerciements ii

R´esum´e iv

Abstract iv

I Epid´emiologie de la schistosomiase et rappels math´e-

matiques 5

1 Epid´emiologie de la schistosomiase 7

1.1 Cycle de transmission de la schistosomiase . . . . 9

1.2 Symptˆomes, cons´equences sur la sant´e et traitement de la schistosomiase 12 1.2.1 Les symptˆomes . . . . 12

1.2.2 Complications li´ees aux bilharzioses . . . . 13

1.2.3 Traitement des schistosomiases . . . . 14

1.3 La schistosomiase, pathologie oubli´ee ? . . . . 14

1.3.1 L’OMS et les bilharzioses . . . . 14

1.3.2 La bilharziose sur la vall´ee du fleuve S´en´egal . . . . 14

1.3.3 Les politiques de sant´e publique et leurs limites . . . . 15

1.4 Conclusion . . . . 16 vii

(12)

TABLE DES MATI `ERES

2 Rappels de quelques notions et r´esultats math´ematiques 17

2.1 Introduction . . . . 17

2.2 Propri´et´es et stabilit´e des points d’´equilibre d’un mod`ele . . . . 17

2.2.1 Ensemble invariant . . . . 18

2.2.2 Attractivit´e . . . . 18

2.2.3 Stabilit´e . . . . 19

2.3 Les matrices de Metzler . . . . 21

2.3.1 Propri´et´es dynamiques et caract´erisations des matrices de Metzler . . . . 21

2.3.2 Compl´ements sur les matrices de Metzler irr´eductibles . . . . 23

2.4 Conclusion . . . . 24

II Des mod`eles de m´etapopulation de la transmission de la bilharziose 25 3 Extension du mod`ele de Macdonald sur plusieurs patchs : Construc- tion du mod`ele et ´etude de ses propri´et´es 27 3.1 Introduction . . . . 27

3.2 Rappel du mod`ele de Macdonald . . . . 28

3.3 Qu’est ce qu’une m´etapopulation ? . . . . 29

3.3.1 efinition . . . . 29

3.3.2 Propri´et´es d’une m´etapopulation . . . . 30

3.4 Construction du mod`ele de Macdonald sur plusieurs patchs . . . . 30

3.5 Propri´et´es ´el´ementaires du mod`ele g´en´eralis´e de Macdonald . . . . 33

3.6 Stabilit´e du mod`ele g´en´eralis´e de Macdonald . . . . 35

3.7 Simulations num´eriques. . . . 36

3.8 Conclusion . . . . 39

4 Un mod`ele de m´etapopulation avec classes d’ˆage 41 4.1 Introduction . . . . 41

4.2 Le mod`ele et ses propri´et´es . . . . 42 viii Etude de mod`eles de la schistosomiase.

(13)

TABLE DES MATI `ERES

4.2.1 Description du mod`ele . . . . 42

4.2.2 Propri´et´es du mod`ele . . . . 44

4.3 Expression du nombre de reproduction de base . . . . 45

4.4 Stabilit´e globale du point d’´equilibre sans maladie . . . . 46

4.4.1 Stabilit´e quand R0 <1 . . . . 47

4.4.2 Stabilit´e dans le cas o`u R0 = 1 . . . . 48

4.5 Etude de l’existence et de la stabilit´e de l’´equilibre end´emique . . . . 50

4.6 Stabilit´e de l’´equilibre end´emique . . . . 53

4.7 Conclusion . . . . 56

III Estimation des variables d’´etat et des param`etres d’un mod`ele : m´ethode des observateurs 57 5 Observabilit´e, Identifiabilit´e et exemple d’observateurs 59 5.1 Introduction . . . . 59

5.2 Observabilit´e, identifiabilit´e et observateur . . . . 60

5.2.1 efinitions . . . . 60

5.2.2 L’identifiabilit´e est un probl`eme d’observabilit´e . . . . 62

5.2.3 Crit`ere d’observabilit´e . . . . 62

5.3 Un exemple d’observateurs : les observateurs grand gain . . . . 64

5.4 La m´ethode du Moving Horizon State Estimation (MHSE) . . . . 76

5.4.1 Le probl`eme . . . . 76

5.4.2 Principe du MHSE . . . . 76

5.5 Conclusion . . . . 77

6 Applications au mod`ele de Macdonald 79 6.1 Introduction . . . . 79

6.2 Observabilit´e et identifiabilit´e du mod`ele de Macdonald . . . . 80

6.3 Observateur grand gain pour le mod`ele de Macdonald . . . . 85

6.3.1 Param`etres connus, estimation de l’´etat . . . . 85

6.3.2 Estimation `a la fois de l’´etat et des param`etres. . . . 87 ix Etude de mod`eles de la schistosomiase.

(14)

TABLE DES MATI `ERES

6.3.3 Simulations num´eriques . . . . 90

6.4 Un observateur du mod`ele de Macdonald par la m´ethode du MHSE . 92 6.4.1 Identification des param`etres. . . . 92

6.4.2 Estimation des variables d’´etat . . . . 92

6.5 Comparaison entre MHSE et grand gain . . . . 94

6.6 Conclusion . . . . 96

x

(15)

Table des figures

1.1 carte bilharziose . . . . 8

1.2 cycle de transmission . . . . 9

1.3 oeuf S.haematobium . . . . 10

1.4 miracidium . . . . 10

1.5 mollusques . . . . 10

1.6 furcocercaire . . . . 11

1.7 schistosomes . . . . 12

3.1 Simulation de 8 patchs et 3 points d’eau . . . . 37

3.2 Simulation d’un mois de traitement au PZQ . . . . 38

5.1 observateur . . . . 62

6.1 Les courbes ˙w= 0 et ˙y = 0 . . . . 84

6.2 Les courbes ˙w= 0 et ˙y = 0 . . . . 84

6.3 estimation de w avec la m´ethode spline . . . . 90

6.4 estimation de y avec la m´ethode spline . . . . 90

6.5 estimation de w avec la m´ethode nearest . . . . 91

6.6 estimation de y avec la m´ethode nearest . . . . 91

6.7 estimation de w avec la m´ethode linear . . . . 91

6.8 estimation de y avec la m´ethode linear . . . . 91

6.9 estimation de w avec la m´ethode MHSE. . . . . 93

6.10 estimation de y avec MHSE. . . . . 93

6.11 estimation de w avec la m´ethode grand gain en l’absence de bruit. . . 94 xi

(16)

TABLE DES FIGURES

6.12 estimation de w avec la m´ethode du MHSE en l’absence de bruit. . . 94

6.13 estimation de y avec la m´ethode grand gain en l’absence de bruit. . . 95

6.14 estimation de y avec MHSE en l’absence de bruit. . . . . 95

6.15 estimation de w avec la m´ethode MHSE en pr´esence de bruit. . . . . 95

6.16 estimation de w avec grand gain en pr´esence de bruit. . . . . 95

6.17 estimation de y avec la m´ethode MHSE en pr´esence de bruit. . . . . . 96

6.18 estimation de y avec grand gain en pr´esence de bruit. . . . . 96

xii

(17)

Introduction g´ en´ erale

«La meilleure fa¸con de pr´edire l’avenir, c’est de le cr´eer.» Peter F.Drucker

«On a bien fait des applications des math´ematiques `a la biologie. Il y a en premier lieu, les recherches sur les questions physiologiques relatives aux sens, `a la circulation du sang, au mouvement des animaux que l’on peut regarder comme des chapitres de l’optique, de l’acoustique, de l’hydrodynamique, de la m´ecanique des corps solides et qui, par suite, n’ont pas donn´e lieu `a la constitution de m´ethodes nouvelles en dehors du domaine de la physique math´ematique classique»´ecrivait le math´ematicien physicien Vito Volterra dans l’introduction de son livre«Le¸cons sur la th´eorie math´ematiques de la lutte pour la vie» paru en 1931.

Ainsi, si le lien entre math´ematiques et biologie date de plusieurs ann´ees avec no- tamment le d´eveloppement de plusieurs mod`eles math´ematiques pour la biologie entre les ann´ees 1900 et 1935, nous retiendrons que la mod´elisation math´ematique en g´en´eral est multis´eculaire.

En effet, des s´eries de mod`eles math´ematiques ont ´et´e con¸cues par des math´ema- ticiens et des astronomes grecs bien avant le Ve siecle av. J.-C afin d’expliquer les ph´enom`enes c´elestes. Ces mod`eles ont r´eussi `a rendre compte de plusieurs ph´eno- m`enes et de leur trouver une explication : causes des ´eclipses de la lune ou du soleil, etermination tr`es pr´ecise des dimensions de la terre (IIIe siecle avant J.C) par Era- tosth`ene sans oublier le fameux mod`ele de Ptol´em´ee sur le g´eocentrisme et qui sera remplac´e plus tard (au 16e si`ecle) par le mod`ele de Copernic ou mod`ele de l’h´elio-

1

(18)

TABLE DES FIGURES

centrisme.

Les mod`eles math´ematiques avaient donc fini de faire leurs preuves dans des do- maines comme l’astronomie, la physique et mˆeme l’´economie car ils sont pr´esents dans tous les secteurs de la finance moderne : gestion de portefeuille, ´evaluation des produits d´eriv´es, normes de contrˆole et de gestion des risques etc. Ces mod`eles se retrouvent de plus en plus dans des domaines jusqu’alors insoup¸conn´es comme la biologie ou l’´epid´emiologie.

Les premi`eres contributions des math´ematiques en ´epid´emiologie remontent `a 1760 avec le mod`ele de la variole de Bernouilli suivi des travaux de P.D.Enk’o entre 1873 et 1894. Les mod`eles compartimentaux feront leur apparition grˆace `a des m´edecins comme Sir Donald Ross, W.H.Hamer, A.G.McKendrick et W.O.Kermack entre 1900 et 1935. Ronald Ross qui peut ˆetre consid´er´e comme le fondateur de ce type de mod´e- lisation a re¸cu le prix nobel de m´edecine en 1902 pour avoir montr´e que le paludisme

´etait transmis par les anoph`eles. Bien que son travail ait eu une reconnaissance im- ediate dans la communaut´e m´edicale, ses conclusions que le paludisme pouvait ˆetre contrˆol´e par une lutte contre les moustiques furent contest´ees. Ses d´etracteurs consid´eraient qu’il ´etait impossible de d´ebarrasser une r´egion de toute sa population d’anoph`eles et que dans tous les cas les moustiques envahiraient de nouveau la r´e- gion. C’est ainsi que Ross construit le premier mod`ele de transmission du paludisme en 1911 en utilisant des ´equations diff´erentielles. L’´etude du mod`ele lui permit de conclure qu’il n’´etait pas n´ecessaire d’´eliminer tous les anoph`eles pour ´eradiquer le paludisme mais qu’il fallait simplement faire baisser la population des anoph`eles en dessous d’un certain seuil critique.

Si les premiers mod`eles math´ematiques en ´epid´emiologie ont ´et´e con¸cus par des m´e- decins, les math´ematiciens de nos jours int`egrent de plus en plus des ´equipes de recherches interdisciplinaires pour d´evelopper des mod`eles sur plusieurs pathologies telles le VIH, le cancer, les h´epatites, la m´eningite sans oublier les maladies tropi- cales comme le paludisme ou comme dans le cas qui nous int´eresse, la bilharziose.

En partant des faits suivants :

– Un mod`ele math´ematique est la traduction d’un ph´enom`ene dans le but de 2

(19)

TABLE DES FIGURES

lui appliquer les outils, les techniques et th´eories math´ematiques et, en retour, la traduction des r´esultats math´ematiques obtenus pour mieux comprendre le ph´enom`ene et mˆeme parfois faire des pr´evisions.

– Un mod`ele math´ematique n’est ni parfait ni totalement repr´esentatif de la ealit´e.

Il est alors important de savoir r´epondre `a cette question cruciale : est-ce que le mod`ele construit est «bon»? En d’autres termes, est-ce que le mod`ele permet de reconstruire la r´ealit´e ? Pour r´epondre `a une telle question, des ´etudes sont faites sur le mod`ele : analyse math´ematique pour connaˆıtre les propri´et´es du mod`ele, calibra- tion du mod`ele c’est `a dire la reconstruction des ´etats et des param`etres du mod`ele et enfin la validation du mod`ele ou reconstruction des donn´ees r´eelles `a partir du mod`ele. C’est ce que nous tenterons au mieux de faire dans notre travail. Ce dernier est fait en collaboration avec l’ONG s´en´egalaise Espoir Pour La Sant´e (EPLS) qui s’int´eresse `a la lutte contre la bilharziose et le paludisme sur la vall´ee du fleuve S´e- egal. EPLS a particip´e `a la recherche pr´e-clinique ´etablie avec L’INSERM (Institut National de la Sant´e et de la Recherche M´edicale) et l’Institut Pasteur de Lille pour la formulation du premier candidat vaccin contre la bilharziose, candidat appel´e Bilhvax. La collaboration entre l’INSERM, l’Institut Pasteur et EPLS a permis de ealiser les phases 1 et 2 des essais cliniques sur Bilhvax ; la phase 3 ou derni`ere phase ´etant toujours en cours de tests.

Dans la premi`ere partie de ce travail, nous parlerons, dans un premier temps, de la bilharziose dans toute sa complexit´e. Cela permettra de comprendre pourquoi l’int´e- et pour une telle maladie et comprendre aussi comment est faite la mod´elisation de cette parasitose. Ensuite, dans le second chapitre, nous ferons un rappel de notions math´ematiques utilis´ees tout le long de notre travail.

La deuxi`eme partie portera sur des mod`eles de m´etapopulation de la bilharziose.

Le chapitre 3 de cette partie concerne un premier mod`ele de m´etapopulation sur la transmission de la bilharziose. Le mod`ele y est enti`erement d´ecrit et son ´etude math´ematique faite dans le chapitre 4. Une ´etude d´etaill´ee et globale d’un second mod`ele de m´etapopulation avec classes d’ˆage sera propos´e dans le chapitre 4.

3 Etude de mod`eles de la schistosomiase.

(20)

TABLE DES FIGURES

Les chapitres 5 et 6 de la troisi`eme et derni`ere partie traitent de la calibration de mod`eles de la bilharziose. Nous proposons deux m´ethodes de calibration dans le chapitre 5 : la m´ethode du Moving Horizon State Estimation (MHSE) et la m´ethode de l’observateur grand gain. Ces deux m´ethodes seront appliqu´ees au mod`ele de Macdonald dans le chapitre 6.

4

(21)

Premi` ere partie

Epid´ emiologie de la schistosomiase et rappels math´ ematiques

5

(22)
(23)

Chapitre 1

Epid´ emiologie de la schistosomiase

«Cons´equences ´economiques de la morbidit´e et de la mortalit´e des infections li´ees `a l’eau : 38% de r´eduction du PNB des pays africains.» OMS

Introduction

La premi`ere partie de notre travail est essentiellement compos´ee de rappels : rappel sur l’histoire et l’´epid´emiologie de la schistosomiase et rappel de techniques et r´esultats math´ematiques utilis´es dans l’´etude de mod`eles sur la schistosomiase.

Seconde end´emie mondiale apr`es le paludisme, la schistosomiase encore appel´ee bil- harziose est une maladie chronique et d´ebilitante, end´emique dans 74 pays. Un des parasites responsables de la maladie, Schistosoma haematobium, a ´et´e d´ecouvert en 1851 par le parasitologiste allemand Th´eodore Bilharz, d’o`u le nom de la maladie.

Elle touche plus de 200 millions de personnes en zone rurale ou p´eriurbaine dont 120 millions pr´esentent les symptˆomes de la maladie et 20 millions doivent faire face `a des cons´equences graves. Dans de nombreuses r´egions, une grande proportion d’en- fants de moins de 14 ans sont infect´es. On estime que, dans le monde, 650 millions de personnes vivent en zone d’end´emie.

7

(24)

On estime par ailleurs que 85% des infections sont localis´ees en Afrique sub-saharienne.

Le genre schistosoma comporte 18 esp`eces dont 5 sont pathog`enes pour l’homme :

le Schistosoma Mansoni : il est responsable d’une forme de bilharziose intesti- nale que l’on trouve en Afrique et aux Antilles.

le Schistosoma Haematobium : il est pr´esent en Afrique, en Inde et dans la eninsule arabique et est `a l’origine de la bilharziose urog´enitale.

le Schistosoma Intercalum se retrouve essentiellement en Afrique centrale et occasionne la bilharziose rectale et g´enitale.

le Schistosoma Japonicum que l’on rencontre en Chine, au Japon et en Tha¨ı- lande qui est `a l’origine de la bilharziose intestinale avec des complications art´erio-veineuses.

le Schistosoma Mekongi qui entraine les mˆeme cons´equences que le Schistosoma Japonicum et que l’on retrouve aussi au Japon, en Chine et en Tha¨ılande.

Figure 1.1 – carte bilharziose

Dans ce chapitre, nous rappellerons le mode de transmission de la bilharziose pour 8

(25)

CHAPITRE 1. EPID ´EMIOLOGIE DE LA SCHISTOSOMIASE

une meilleure compr´ehension de la fa¸con dont les mod`eles de transmission de la maladie sont ´ecrits. Nous parlerons des cons´equences de cette maladie sur la sant´e des individus sans oublier les politiques de sant´e publique mis en place pour la lutte contre cette parasitose.

1.1 Cycle de transmission de la schistosomiase

PAIRED ADULT WORMS

1 Parasitic eggs in fresh water.

2 Larvae called miracidiae hatch from the eggs then seek out certain species of snails.

3 Infecting the snails, the miracidiae multiply, producing larvae called cercariae.

4 Released into

the water, the cercariae penetrate human skin, transforming into larvae called schistosomulae.

5 The schistoso-

mulae mature into worms in the blood supply of the liver, intestines, and bladder.

6 The worms

lay thousands of eggs that cause damage as they work through tissues.

7 The eggs,

released into the water in urine or feces, restart the cycle.

LIVER

INTESTINE

BLADDER CERCARIA

MIRACIDIA

SCHISTOSOMULUM Contaminated Fresh Water

The Life Cycle of Schistosomiasis

The Carter Center/Graphic by Al Granberg FEMALE

ANDMALE WORMPAIR

LUNG

1 2 3 4

5

7

6 EGGS IN

THE TISSUES Schistosomiasis affects more than 200 million people worldwide. The

parasitic larvae live in fresh water and can penetrate human skin, placing people at risk through everyday activities such as washing laundry or fetching water. Inside the victim's body, adult female worms lay thousands of eggs that cause significant damage to internal organs, most commonly from scarring the intestines, bladder, kidneys, liver, or lungs. Children suffer the most from schistosomiasis, which causes poor growth and impaired cognitive function. The disease is completely preventable and can be controlled through an annual inexpensive drug treatment, health education, and access to safe water and sanitation.

Figure 1.2 – cycle de transmission

Quand des oeufs de schistosomes (figure 1.2) excr´et´es par un individu malade se retrouvent dans la nature, ils restent viables au del`a de 7 jours. En contact avec de l’eau douce, les oeufs ´eclosent et lib`erent une forme larvaire appel´e miracidium (figure 1.3).

9 Etude de mod`eles de la schistosomiase.

(26)

1.1. CYCLE DE TRANSMISSION DE LA SCHISTOSOMIASE

Figure 1.3 – oeuf S.haematobium Figure 1.4 – miracidium Ce dernier cherche un mollusque d’eau douce (ceci grˆace `a la lumi`ere et `a des proc´ed´es chimiques) et s’y loge. Le mollusque ou hˆote interm´ediaire diff`ere d’une forme de bil- harziose `a une autre (bulinus pour S.haematobium et biophalaria pour S.mansoni).

Au sein du mollusque (figure1.4), le miracidium se multiplie de fa¸con asexu´ee en des larves appel´ees sporocystes.

Bulinus

Biomphalaria

Figure 1.5 – mollusques

Les sporocystes, apr`es maturit´e, deviennent des furcocercaires (cercaires `a queue 10

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CHAPITRE 1. EPID ´EMIOLOGIE DE LA SCHISTOSOMIASE

fourchue voir figure 1.5) et le mollusque les lib`ere 4 `a 6 semaines apr`es qu’il a ´et´e infest´e.

Un mollusque infest´e par un seul miracidium peut relˆacher des milliers de furcocer- caires par jour et ceci pendant plusieurs mois. Ces derniers restent viables 72h voire plus dans l’eau.

Figure 1.6 – furcocercaire

La p´en´etration de la furcocercaire chez l’hˆote d´efinitif se fait par voie transcutann´ee lors de p´eriodes de baignades par exemple en eau douce et stagnante. Deux `a quatre jours apr`es avoir infest´e un homme, le furcocercaire qui a subi des modifications morphologiques et biochimiques (notamment la perte de sa queue) se transforme en schistosomule. Ce dernier quitte le derme, gagne la lumi`ere d’un vaisseau lym- phatique ou sanguin puis arrive au coeur et aux poumons o`u il s´ejourne quelques jours. Il quittera les poumons pour regagner le syst`eme circulatoire p´eri-h´epatique o`u il se diff´erencie en schistosome adulte mˆale ou femelle sexuellement mˆur (figure 1.6). La femelle atteint sa maturit´e sexuelle d`es lors qu’elle se loge dans le canal gyn´ecophore du mˆale. Le couple migre alors dans le lieu de ponte (plexus m´esent´e- rique pour S.mansoni) o`u il se localise d´efinitivement. La femelle pondra des oeufs 11 Etude de mod`eles de la schistosomiase.

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1.2. SYMPT ˆOMES, CONS ´EQUENCES SUR LA SANT ´E ET TRAITEMENT DE LA SCHISTOSOMIASE

en continu (jusqu’`a 300 oeufs par jours pour S.mansoni et 400 pour S.haematobium) pendant toute la dur´ee de vie du couple qui varie entre 3 et 5 ans en moyenne mais qui exc`ede parfois 30 ans. Une partie des oeufs produits reste pi´eg´ee dans les tissus et est responsable de la maladie. L’autre partie des oeufs est excr´et´ee dans les selles ou les urines et se retrouve ainsi dans le milieu ext´erieur.

Figure 1.7 – schistosomes

1.2 Symptˆ omes, cons´ equences sur la sant´ e et trai- tement de la schistosomiase

1.2.1 Les symptˆomes

Pendant la phase dite d’invasion qui d´ebute 2 `a 6 semaines apr`es la p´en´etration du parasite dans l’organisme, les symptˆomes peuvent ˆetre inapparents. Dans le cas contraire, ils se traduisent par des r´eactions de type allergique avec une fi`evre mod´e- ee, des sueurs nocturnes, des c´ephal´ees, des douleurs musculaires etc. Dans certains cas une augmentation du volume du foie et de celui de la rate est observ´ee.

D’autres signes secondaires apparaissent quand les vers adultes produisent des oeufs.

C’est la phase dite d’´etat dont les symptˆomes varient selon la localisation des vers 12

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CHAPITRE 1. EPID ´EMIOLOGIE DE LA SCHISTOSOMIASE

adultes. Nous ne nous int´eresserons qu’aux signes des bilharzioses urinaire et intes- tinale.

la bilharziose urinaire commence par une inflammation de la vessie avec des douleurs lors de la miction et une h´ematurie (pr´esence de sang dans les urines).

la bilharziose intestinale se manifeste par des douleurs abdominales, une hy- pertension dans les vaisseaux sanguins de l’abdomen, une dysenterie et tr`es souvent une h´epathom´egalie.

Le diagnostic de bilharziose se fait par une analyse parasitologique qui permet de etecter les oeufs de schistosomes dans les selles et les urines.

1.2.2 Complications li´ees aux bilharzioses

Les cons´equences des bilharzioses sur la sant´e sont dues `a l’accumulation d’oeufs de shistosomes dans divers organes. A long terme, les complications peuvent ˆetre d’ordre :

cardiaque et pulmonaire : hypertension art´erielle et pulmonaire, insuffisance du ventricule droit ;

canc´erologique : cancer de la vessie ou du cˆolon ;

neurologique : hypertension intracrˆanienne (augmentation de la pression `a l’in- erieur du crˆane), crises convulsives etc.

On peut ´egalement observer d’autres complications comme un r´etr´ecissement des ur`etres avec des cons´equences possibles sur les reins (insuffisance r´enale), une inflam- mation des trompes chez la femme et mˆeme des cons´equences irr´eversibles comme la st´erilit´e.

Cette maladie a des r´epercussions ´economiques et sanitaires consid´erables. Chez l’enfant, elle peut causer une an´emie, un retard de croissance, une diminution des capacit´es d’apprentissage. Dans sa forme chronique, elle peut nuire `a la capacit´e d’un adulte `a travailler et mˆeme entraˆıner la mort. En Afrique subsaharienne, elle provoque plus de 200 000 d´ec`es par an.

13 Etude de mod`eles de la schistosomiase.

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1.3. LA SCHISTOSOMIASE, PATHOLOGIE OUBLI ´EE ?

1.2.3 Traitement des schistosomiases

Le seul traitement contre la bilharziose est le praziquantel, un antiparasitaire uti- lis´e contre l’ensemble des bilharzioses humaines. Il est efficace, simple `a administrer, peu coˆuteux et g´en´eralement bien tol´er´e.

1.3 La schistosomiase, pathologie oubli´ ee ?

1.3.1 L’OMS et les bilharzioses

Dans son aide m´emoire n°115 de Janvier 2012, l’OMS rappelle que chaque ann´ee plus de 230 millions d’individus ont besoin d’un traitement contre la schistosomiase.

Le nombre de personnes trait´ees contre la bilharziose est pass´ee de 12,4 millions en 2006 `a 33,5 millions en 2010. D’apr`es l’OMS toujours, moins de 14% des individus ayant besoin du praziquantel, le seul m´edicament disponible contre toutes les formes de schistosomiase, en b´en´eficient. Ainsi pr`es de 200 millions de malades dans le monde se retrouvent sans traitement.

L’OMS reconnaˆıt que la bilharziose est une maladie n´eglig´ee puisque son action contre la schistosomiase entre dans le «cadre de l’approche int´egr´ee pour lutter contre les maladies tropicales n´eglig´ees».

L’Organisation Mondiale de la Sant´e axe sa strat´egie de pr´evention et de lutte contre la schistosomiase sur le traitement au praziquentel, la lutte contre les gastropodes ou mollusques, l’´education sanitaire et l’am´elioration de l’assainissement.

1.3.2 La bilharziose sur la vall´ee du fleuve S´en´egal

Le taux ´elev´e de bilharziose dans le bassin du fleuve S´en´egal est fortement li´e `a la construction d’infrastructures hydro-agricoles comme c’est le cas dans plusieurs egions en Afrique o`u s´evit cette maladie.

Avant la construction des barrages de Diama et de Manantali au Nord du S´en`egal, seule la pr´esence de la bilharziose urinaire ´etait observ´ee avec une pr´evalence tr`es faible. La construction des ces barrages et leur fonctionnement en 1986 et 1988 res- pectivement a fait baisser consid´erablement la salinit´e du fleuve s´en´egal. Du coup le

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CHAPITRE 1. EPID ´EMIOLOGIE DE LA SCHISTOSOMIASE

niveau du fleuve est stabilis´e et la faible salinit´e aidant, les cercaires ont prolif´er´e dans cette zone. Dans le district de Podor, la pr´esence de canaux d’irrigation qui a fait accroˆıtre les p´erim`etres de culture de riz de 12.000 ha en 1983 `a 67.788 ha en 1994, a favoris´e l’apparition de nouveaux sites propices `a l’´emergence de mollusques entraˆı- nant le d´eveloppement de la maladie. Ainsi, dans certains villages comme Aroundou, la pr´evalence en S.haematobium est pass´ee de 6,8% avant la construction du barrage

`

a 50,5%, 2 ans apr`es le fonctionnement du barrage.

1.3.3 Les politiques de sant´e publique et leurs limites

Le minist`ere de la sant´e publique du S´en´egal a initi´e en 2003 le Programme Nationale de Lutte contre les Bilharzioses (PNLB). Ce programme qui s’´etendait de Mai `a Juin 2003, avait pour objectif principal de d´etecter et d’´evaluer la charge parasitaire en S.haematobium sur les enfants ˆag´es de 9 `a 14 ans sur toute l’´etendue du territoire national.

Les strat´egies majeures du PNLB ´etaient la r´eduction de la morbidit´e par le trai- tement en masse des communaut´es des zones de forte end´emie et la pr´evention `a travers l’Information, l’Education et la Communication (IEC). Les enfants scolaris´es

´etaient la premi`ere cible de l’IEC.

En 2004, une enquˆete ´epid´emiologique compl´ementaire `a celle du PNLB est faite par l’ONG s´en´egalaise ESPOIR dans le district de Podor. Cette enquˆete nomm´ee

«Podor 2004»avait aussi pour but de recueillir des donn´ees pour l’essai clinique des phases 2 et 3 de Bilhvax.

Malgr´e les efforts consentis dans le traitement de masse, la r´einfection demeure un probl`eme r´ecurrent. L’´etude«Podor 2004»a montr´e que 62,2% des enfants ˆag´es de 9 `a 14 ans qui avaient re¸cu un traitement au PZQ avec le PNLB se sont r´einfect´es un an apr`es. De plus, les ´etudes faites dans la zone de Podor n’ont concern´e que 50

´ecoles. Donc beaucoup d’enfants n’ont pas re¸cu de traitement contre la bilharziose.

Une politique de chimioprophylaxie est presque inexistante dans la vall´ee du fleuve en´egal et le vaccin Bilhvax est toujours en phase d’essai.

15 Etude de mod`eles de la schistosomiase.

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1.4. CONCLUSION

1.4 Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons pr´esent´e le probl`eme de la bilharziose dans toute sa grandeur. Nous avons rappel´e le mode de transmission de cette maladie, la fa¸con dont elle se manifeste et ses cons´equences chez l’homme. Parasitose longtemps n´eglig´ee, des efforts sont entrain d’ˆetre faits dans certaines r´egions dans le but de la faire reculer .

(33)

Chapitre 2

Rappels de quelques notions et r´ esultats math´ ematiques

2.1 Introduction

Dans l’´etude de mod`eles ´epid´emiologiques, il est important de savoir r´epondre aux questions suivantes : est-ce que le mod`ele propos´e a un sens biologique ? Est-il possible de tirer de ce mod`ele des conditions pour lesquelles la maladie disparaˆıtra ? Est-ce qu’un ´equilibre existe pour cette maladie et quel est le comportement `a long terme des solutions par rapport `a cet ´equilibre ? etc.

La r´eponse `a ces questions requiert la connaissance d’outils et de techniques ma- th´ematiques bien appropri´es. Dans ce chapitre, nous donnerons les d´efinitions de notions math´ematiques utilis´ees tout le long de ce travail. Nous expliquerons l’int´e- et d’´etudier les propri´et´es d’un mod`ele ´epid´emiologique et en quoi consiste l’analyse math´ematique d’un tel mod`ele.

2.2 Propri´ et´ es et stabilit´ e des points d’´ equilibre d’un mod` ele

Dans les mod`eles ´epid´emiologiques, les variables mod´elis´ees sont le plus souvent des quantit´es positives. Pour qu’un mod`ele ´epid´emiologique soit valide (biologique- ment parlant), il est donc important de v´erifier que les quantit´es mod´elis´ees resteront positives pour tout tempst 0. Il est aussi n´ecessaire de s’assurer que les solutions

17

(34)

2.2. PROPRI ´ET ´ES ET STABILIT ´E DES POINTS D’ ´EQUILIBRE D’UN MOD `ELE

du mod`ele n’explosent pas c’est `a dire que les solutions ne tendent pas vers l’infini en temps fini.

Dans notre travail, nous choisirons de construire un ensembleK dans lequel ´evolue- ront les solutions de notre mod`ele. Pour montrer que ce dernier est biologiquement valide, nous montrerons queK est positivement invariant. L’attractivit´e deK prou- vera que les solutions du syst`eme ´etudi´e n’explosent pas en temps fini.

2.2.1 Ensemble invariant

Soit l’´equation diff´erentielle

˙

x=X(x), xΩ. (2.1)

On suppose que pour tout x Ω, cette ´equation admet une seule solution Xt(x) efinie pour tout t R. Par simplification choisissons Ω =Rn.

Un ensembleM Rn est invariant siXt(x)M pour touttR et tout xM. M est positivement invariant (respectivement n´egativement invariant) siXt(x)M pour touttR+ (respectivement,t R) et tout xM.

Mipositivement invariant (respectivement n´egativement invariant) entraˆıneiMi, iMi positivement invariants (respectivement n´egativement invariants).

Pour prouver qu’un ensemble est positivement invariant nous utilisons en g´en´eral le th´eor`eme suivant dit th´eor`eme de la barri`ere.

Th´eor`eme 1 Soit H : Rn R une fonction diff´erentiable, a R et ∇H(x) 6= 0 pour tout xH−1(a) ={xRn :H(x) = a}. Soit

G={xRn :H(x)a}.

Si h∇H(x), X(x)i ≤ 0 pour tout t H−1(a), alors G est un ensemble positivement invariant pour le syst`eme (2.1).

2.2.2 Attractivit´e

Point d’´equilibre :Un point ¯xΩ est un point d’´equilibre pour le syst`eme (2.1) siX(¯x) = 0.

Références