Feuille 24
Remarque. On pourra utiliser le résultat suivant, que nous montrerons plus loin dans le cours : SiA∈ Mn(K), alorsAest inversible si et seulement siA˜est injective (i.e. :Ker(A) ={0}). De même,Aest inversible si et seulement siA˜est surjective (i.e. :Im(A) =Kn).
Exercice24.1 Solution p. 3
1. SoitM, P ∈ Mn(K)telles quePest inversible. On poseD=P−1M P.Montrer que, pour toutk≥0, Mk= P DkP−1.
2. On poseM =
Å 0 1 2 −1
ã
etP =
Å 1 −1
1 2
ã
.DéterminerP−1et calculerD=P−1M P.
3. Pour toutk≥0, calculerDkpuisMk.
Exercice24.2 Solution p. 3
Déterminer la matriceMcanoniquement associée à l’application linéairef, deR3dansR2définie par :
f Ñx
y z
é
=
Å x+y y−2x+z
ã
Déterminer le noyau et l’image de la matriceM.
Exercice24.3 Solution p. 3
1. SoitDune matrice diagonale deMn(R)dont les coefficients diagonaux sont deux à deux distincts. Déterminer les matrices deMR(n)qui commutent avecD.
2. Déterminer les matrices deMR(n)qui commutent avec toutes les matrices diagonales.
Exercice24.4 Solution p. 4
CalculerAnpour toutn∈Z, oùA=
Ñ 1 1 1 0 1 1 0 0 1
é .
Exercice24.5 Solution p. 5
On suppose quen ∈N∗. SoitAetB deux matrices deMn(K)telles queA = AB−BA.Pour toutp ∈ N∗, calculerTr(Ap).
Exercice24.6 Solution p. 6
On poseA=
Ñ 1 −1 1
0 2 3
1 0 4
é
etB =
Ñ 0 1 3 0 0 2 0 0 0
é
1. Vérifier queA3−7A2+ 13A= 3I3. En déduire queAest inversible.
2. La matriceB est-elle inversible? CalculerB3.
3. Soitn∈N∗etM ∈ Mn(K). On suppose queMsatisfait la relation polynomialeapMp+· · ·+a1M+a0In= 0, oùp ≥ 1, a0, . . . , ap ∈ Ket ap 6= 0. On suppose de plus queM ne satisfait pas de relation polynomiale (avec des coefficients non tous nuls) de degré strictement inférieur àp.
À quelle condition la matriceM est-elle inversible?
Exercice24.7 Solution p. 7
Pour toutn∈N∗, inverser la matrice
1 a a2 · · · an−1 0 1 ... ... ... 0 ... ... ... a2
..
. ... 1 a
0 · · · 0 1
, à l’aide de la matriceJ =
0 1 0 · · · 0 0 0 ... ... ... 0 ... ... ... 0
..
. · · · 0 1 0 . . . 0 0
.
Exercice24.8 Solution p. 8
SoitM = (ai,j)∈ MC(n)telle que :∀i∈ {1, . . . , n}, |ai,i|> X
1≤j≤n j6=i
|ai,j|.
Montrer queMest inversible.
Exercice24.9 Solution p. 8
FixonsM appartenant àMn(C).
1. Montrer que l’applicationA7−→Tr(AM)oùAappartient àMn(C)est une forme linéaire surMn(C). 2. A-t-on ainsi toutes les formes linéaires surMn(C)?
Exercice24.10 Solution p. 9
Montrer que, pour toutn∈N∗etA, B∈ Mn(K), AB−BA6=In.
Donner un exemple d’espace vectorielEet d’endomorphismesu, v∈L(E)tels queuv−vu= IdE.
Exercice24.11 Solution p. 9
Notons(Ei,j)(i,j)∈{1,...,n}2 la base canonique deMn(R). Soitσune application linéaire deMn(R)dansR, telle que :∀(A, B)∈ Mn(R)2, σ(AB) =σ(BA).
1. Pour touti, j, k, h∈ {1, . . . , n}, montrer queEi,jEk,h=δj,kEi,h. 2. Pouri6=j, calculerσ(Ei,j).
3. Comparerσ(Ei,i)etσ(Ej,j).
4. En déduire l’ensemble des applications linéairesσdeMn(R)dansR, telles que∀(A, B)∈ Mn(R)2, σ(AB) = σ(BA).
Exercice24.12 Solution p. 10
On noteM la matrice deMn(K), triangulaire supérieure, dont tous les coefficients du triangle supérieur (dia- gonale comprise) sont égaux à 1. CalculerM3.
Exercice24.13 Solution p. 11
Pour toutA= (ai,j)∈ Mn,p(R), on dit que A est positive si et seulement si∀(i, j)∈J1, nK×J1, pK, ai,j ≥0.
Pour toutA∈ Mn(R), on dit que A est monotone si A est inversible etA−1 est positive.
1. SoitA∈ Mn(R). Montrer que A est monotone si et seulement si∀X∈ Mn,1(R), AXpositive⇒Xpositive.
2. Soit(a1, . . . , an) ∈Rn+etA =
à2 +a1 −1
−1 ... ... ... ... −1
−1 2 +an í
(les coefficients sont égaux à0hors de la
diagonale, et des sur- et sous-diagonales). Montrer que A est monotone.
Solution de l’exercice 24.1 Énoncé 1. On a informellementDkP−1 =P P−1M P P−1M P . . . P−1M P
| {z }
ktermes de la formeP−1M P
P−1 =Mk. On peut faire une récurrence en posantR(k) :P DkP−1 =Mk.
• On aR(1) :P DP−1 =P P−1M P P−1=M
• Soitk∈N∗ tel qu’on aitR(k), alors il vient :
P Dk+1P−1 =P DkP−1DP−1
=MkP P−1M P P−1
=Mk+1 D’oùR(k+ 1).
2. Calcul deP−1:detP = 2×1−1×(−1) = 3, doncP−1= 1 3
Å 2 1
−1 1 ã
. On en déduitD=P−1M P = 1
3
Å2 1 2 −2 ã
P =
Å1 0 0 −2 ã
. On aÅ
a 0 0 b
ã2
=
Åa2 0 0 b2
ã
doncDk =
Å1 0 0 (−2)k
ã . Ainsi, on a :
Mk =P DkP−1
=
Å1 −1
1 2
ã Å1 0 0 (−2)k
ã
·1 3
Å 2 1
−1 1 ã
= 1 3
Å1 −(−2)k 1 2(−2)k
ã Å2 1
−1 1 ã
= 1 3
Å 2 + (−2)k 1−(−2)k 2 + (−2)k+1 1 + 2(−2)k
ã
Solution de l’exercice 24.2 Énoncé
On chercheM telle queMf: R3 −→R2 Ñx
y z
é 7−→
Å x+y y−2x+z
ã
On a alorsM =
Å 1 1 0
−2 1 1 ã
Ñx y z
é
∈Ker(M)⇔
®x+y= 0
y−2x+z= 0 ⇔
®y =−x 3x=z ⇔
Ñx y z
é
=x Ñ 1
−1 3
é .
DoncKer(M) = Vect Ñ 1
−1 3
é .
De plus, d’après le cours :Im(M) = Vect ßÅ 1
−2 ã
, Å1
1 ã
, Å0
1 ã™
=R2car la famille est génératrice.
Ou bien :Vect Ꮰ1
−2 ã
, Å1
1 ã
, Å0
1 ã™
= Vect ßÅ1
0 ã
, Å1
1 ã
, Å0
1 ã™
= Vect ßÅ1
0 ã
, Å0
1 ã™
par opérations élémentaires sur les vecteurs.
Solution de l’exercice 24.3 Énoncé
1. M ∈ MR(n)commute avecDsi et seulement siM D=DM. Or∀i, j ∈J1, nK, [M D]i,j =
n
X
k=1
Mi,kDk,j =Mi,jDj,jcarDest diagonale.
Et[DM]i,j =
n
X
k=1
Di,kMk,j =Di,iMi,j. Donc : M D=DM ⇔ ∀(i, j)∈J1, nK
2, Mi,j(Dj,j−Di,i) = 0
⇔ ∀(i, j)∈J1, nK
2, i6=j⇒Mi,j = 0 (carDj,j 6=Di,i)
⇔M est diagonale.
2. Soit M ∈ MR(n) une matrice commutant avec toutes les matrices diagonales. Alors d’après la première question,Mest diagonale.
Réciproquement l’ensemble des matrices diagonales deMn(R)est une sous-algèbre commutative.
Généralisation : En supposant queDest une matrice diagonale par blocs de la formeD = diag(∆1, . . . ,∆p), où
∆i =diIki,avecd1, . . . , dp deux à deux distincts.
SoitM ∈ Mn(K)que l’on décompose par blocs sous la formeM = (Mi,j)1≤i≤p
1≤j≤p, avecMi,j ∈ MK(ki, kj). Notons[M D]i,jle(i, j)ebloc de la matriceM D. On peut alors reprendre le calcul de la première question.
[M D]i,j =
n
X
k=1
Mi,kDk,j = Mi,jDj, j = djMi,j carD est diagonale par blocs et[DM]i,j =
n
X
k=1
Di,kMk,j = Di,iMi,j =diMi,j, donc
M D=DM ⇐⇒ ∀(i, j)∈J1, pK
2, djMi,j =diMi,j
⇐⇒ ∀(i, j)∈J1, pK
2, i6=j ⇒Mi,j = 0 car les coefficientsd1, . . . , dpsont deux à deux distincts.
Ainsi,M D=DM si et seulement siM est une matrice diagonale par blocs (le(i, j)ebloc étant de taille(ki, kj)).
Par exemple, les matrices qui commutent avec
Ü1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 2 0 0 0 0 2
ê
sont exactement les matrices de la forme
Üa b 0 0 c d 0 0 0 0 a0 b0 0 0 c0 d0
ê
Solution de l’exercice 24.4 Énoncé
On aA2 =
Ñ1 2 3 0 1 2 0 0 1
é ,A3 =
Ñ1 3 6 0 1 3 0 0 1
é
etA4 =
Ñ1 4 10 0 1 4 0 0 1
é
On noteR(k)pourk∈Nla propriété :
Ak=
Ñ1 k k(k+1)2
0 1 k
0 0 1
é
R(k)est vraie pourk∈J1,4K.
Soitk≥0, et supposonsR(k)vraie. on a :
Ak+1=AAk=
Ñ1 1 1 0 1 1 0 0 1
é
×
Ñ1 k k(k+1)2
0 1 k
0 0 1
é
=
Ñ1 k+ 1 k(k+1)2 +k+ 1
0 1 k+ 1
0 0 1
é
=
Ñ1 k+ 1 (k+1)(k+2)2
0 1 k+ 1
0 0 1
é
Ce qui prouveR(k+ 1)et conclut la récurrence pourn∈N. Inversons la matriceAen supposant qu’elle est inver- sible.
PosonsB =
Ña b c d e f g h i
é
tel queAB=I3
On a doncAB=
Ñ1 1 1 0 1 1 0 0 1
é
×
Ña b c d e f g h i
é
=
Ñ1 0 0 0 1 0 0 0 1
é . D’où :
a+d+g= 1 b+e+h= 1 c+f +i= 0 d+g= 0 e+h= 1 f +i= 0 g= 0 h= 0 i= 1
puis
a = 1 b =−1 c = 0 d = 0 e = 1 f =−1 g = 0 h = 0 i = 1
.
D’oùA−1 =B =
Ñ1 −1 0 0 1 −1
0 0 1
é
. On a encoreA−2 =
Ñ1 −2 1 0 1 −2
0 0 1
é .
On conjecture donc∀k∈N∗, A−1k
=
Ñ1 −k k(k−1)2
0 1 −k
0 0 1
é
, que l’on prouve par récurrence immédiate.
Ou bien : SoitX= Ñx
y z
é
etX0 = Ñx0
y0 z0
é
∈K3. On aAX=X0 ⇔X=A−1X0.
OrAX =X0 ⇔
x+y+z=x0 y+z=y0 z=z0
⇔
z=z0 y=y0−z0 x=x0−y0
⇔X =
Ñ1 −1 0 0 1 −1
0 0 1
é X0.
Donc∀X0 ∈K3, A−1X0 =
Ñ1 −1 0 0 1 −1
0 0 1
é
X0, donc d’après le cours
Ñ1 −1 0 0 1 −1
0 0 1
é
=A−1. Autre méthode : En utilisant le binôme de Newton :
En posantB = A−I3, avecB =
Ñ0 1 1 0 0 1 0 0 0
é
. On calcule queB3 = 0, donc, d’après la formule du binôme de Newton (applicable carI3 commute avecB), pour toutn∈N,
An= (I3+B)n=I3+nB+n(n−1) 2 B2
Ainsi, pour toutn∈N,An=
Ñ1 n n(n+1)2
0 1 n
0 0 1
é .
Soitn∈N. On vérifie que
Ñ1 n n(n+1)2
0 1 n
0 0 1
é
×
Ñ1 −n −n(−n+1)2
0 1 −n
0 0 1
é
=I3, donc la formule précédente est encore valable avec−n.
En conclusion, pour toutn∈Z, An=
Ñ1 n n(n+1)2
0 1 n
0 0 1
é .
Solution de l’exercice 24.5 Énoncé
Soitp∈N∗,
Tr(Ap) = Tr(Ap−1(AB−BA))
= Tr(ApB−Ap−1BA)
= Tr(ApB)−Tr(Ap−1BA) (car Tr est linéaire)
= Tr(A(Ap−1B))−Tr(Ap−1BA)
= Tr(Ap−1BA)−Tr(Ap−1BA)
= 0 Autre méthode :
On montre par récurrence surpqueR(p) :pAp =ApB−BAp. On a bienR(1)par hypothèse. SupposonsR(p)pourp≥1. Alors :
pAp+1=Ap+1B−ABAp =Ap+1B−(A+BA)Ap=Ap+1B−BAp+1−Ap+1 d’oùR(p+ 1).
Solution de l’exercice 24.6 Énoncé
1. On aA=
Ñ1 −1 1
0 2 3
1 0 4
é , A2 =
Ñ2 −3 2 3 4 18 5 −1 17
é
etA3=
Ñ4 −8 1 21 5 97 22 −7 70
é . Puis :
A3−7A2+ 13A=
Ñ4 −8 1 21 5 97 22 −7 70
é
−7
Ñ2 −3 2 3 4 18 5 −1 17
é + 13
Ñ1 −1 1
0 2 3
1 0 4
é
=
Ñ3 0 0 0 3 0 0 0 3
é
= 3I3
On a donc 1
3A(A2−7A+ 13I3) =I3, doncAest inversible d’inverseA−1= 1
3(A2−7A+ 13I3).
2. B est nilpotente d’après l’exercice du cours, on a en effet :B =
Ñ0 1 3 0 0 2 0 0 0
é , B2 =
Ñ0 0 2 0 0 0 0 0 0
é
etB3 = Ñ0 0 0
0 0 0 0 0 0
é .
AinsiBest un diviseur de0à gauche et à droite, donc d’après le cours, il n’est régulier ni à gauche, ni à droite donc il n’est pas inversible.
Ou bien : SiB est inversible, alorsB−1B = I3 mais B−1BB2 = B−103 = 0 6= B2, doncB n’est pas inversible.
3. Soitn∈N∗etM ∈ Mn(K), alors il existep≥1et(a0, . . . , ap)∈K∗,tel queap6= 0et tel que : apMp+. . . a1M +a0In= 0
On a donc, sia0 est non nul :
−ap a0
Mp−. . .−a1
a0
M =In
donc en factorisant
−M Åap
a0
Mp−1+. . .+a1 a0
M ã
=In
Donc sia0est non nul,Mest inversible.
Montrons la réciproque. Supposons par l’absurde queM soit inversible et quea0 = 0, on a donc : apMp+. . .+a1M = 0
avecap 6= 0. Donc
apMp =−ap−1Mp−1−. . .−a1M
=−M(ap−1Mp−2+. . .+a1In) D’où, commeM est inversible :
apMp−1 =−ap−1Mp−2−. . .−a1In puis
apMp−1+ap−1Mp−2+. . .+a1In= 0
DoncM vérifie une relation polynômiale de degrép−1< pavecap 6= 0 c’est absurde d’après l’énoncé.
DoncM est inversible si et seulement sia06= 0.
Solution de l’exercice 24.7 Énoncé
On aJ = (δi+1,j)1≤i≤n
1≤j≤n. Montrons par récurrence que∀k∈N: R(k) :Jk= (δi+k,j)1≤i≤n
1≤j≤n
• Pourk= 0, J0 =In= (δi,j)1≤i≤n 1≤j≤n.
• Pourk= 1, J1 =J = (δi+1,j)1≤i≤n 1≤j≤n
• Pourk≥1, supposonsR(k−1):
Jk=Jk−1·J = (δi+k−1,j)1≤i≤n 1≤j≤n
·(δi+1,j)1≤i≤n 1≤j≤n
=
n
X
l=1
δi+k−1,l·δl+1,j
!
1≤i≤n 1≤j≤n
Or
n
X
l=1
δi+k−1,l·δl+1,j =δi+k−1,j−1=δi+k,j. DoncJk= (δi+k,j)1≤i≤n
1≤j≤n, d’oùR(k), ce qui conclut la récurrence.
On en déduit queM =
n−1
X
k=0
ak(δi+k,j)1≤i≤n 1≤j≤n
=In+aJ+ (aJ)2+. . .+ (aJ)n−1. Ainsi(In−aJ)M =M−aJ·M =In−(aJ)n, orJn= 0, en menant le calcul.
Donc(In−aJ)M = In. On vérifie que(In−aJ)M = M(In −aJ) ou alors on utilise une future propriété du cours, doncM est inversible.
On peut intuiter que la matrice inverse est In−aJ carM =
n−1
X
k=0
(aJ)k, ce qui avec des réelles nous donnerait 1−(aJ)n
1−aJ .
Solution de l’exercice 24.8 Énoncé M est inversible⇔Mfest injective⇔KerM ={0}. Montrons donc queM est injective.
SoitX∈KerM, X= áx1
x2
.. . xn
ë
etM X = ÖPn
j=1a1,jxj .. . Pn
j=1an,jxj è
.
Donc∀i∈J1, nK,
n
X
j=1
ai,jxj = 0donc
n
X
j=1 j6=i
ai,jxj =−ai,ixi. On prendi0qui réalise le maximum, i.e.|xi0|= sup
i∈J1,nK
|xi|. On peut alors poserkXk∞=|xi0|. Supposons que|xi0| 6= 0:
|ai0,i0xi0|=
n
X
j=1 j6=i0
ai0,jxj
≤
n
X
j=1 j6=i0
|ai0,j|kXk∞
donc|ai0,i0| ≤
n
X
j=1 j6=i0
|ai0,j|
Or|ai0,i0| >
n
X
j=1 j6=i0
|ai0,j| d’après l’énoncé, c’est absurde , donc xi0 = 0, i.e. kXk∞ = 0, donc X = 0, donc KerM ={0}, doncM est injective donc bijective donc inversible.
Solution de l’exercice 24.9 Énoncé
1. L’applicationA 7−→ Tr(AM)est la composée de l’applicationTret A 7−→ AM toutes les deux linéaires, donc la composée est linéaire.
La trace étant une forme linéaire, l’applicationA7−→Tr(AM)est bien une forme linéaire surMn(C). 2. On noteEi,j ∈ Mn(C)la matrice dont le coefficient de coordonnées(i, j)vaut1et tous les autres0. D’après
le cours (ou facile à montrer),(Ei,j)1≤i≤n
1≤j≤nest une base deMn(C). SoitL∈ M∗n.
Analyse : Supposons que∀A ∈ Mn, L(A) = Tr(AM) pour une certaine matrice M ∈ Mn(C), alors
∀i, j ∈ J1, nK
2, L(Ei,j) = Tr(Ei,jM) = Mj,i (faire un schéma pour le voir, j’ai la flemme), ou plutôt : [Ei,jM]i,i=
n
X
k=1
[Ei,j]i,kMk,i=
n
X
k=1
δi,iδj,kMk,i=Mj,i. Synthèse : SoitL∈ Mn(C)∗et posonsM = (L(Ei,j))(i,j)∈
J1,nK2. Comme ci-dessus,∀i, j∈J1, nK
2,Tr(Ei,jM) = Mj,i=L(Ei,j).
Donc∀A∈ Mn(C),
Tr(AM) = Tr Ñ
X
1≤i,j≤n
Ei,jAi,j×M é
= X
1≤i,j≤n
Ai,jTr(Ei,jM)
= X
1≤i,j≤n
Ai,jL(Ei,j)
=L Ñ
X
1≤i,j≤n
Ai,jEi,j é
=L(A) D’où l’existence et l’unicité.
Solution de l’exercice 24.10 Énoncé
Soitn∈N∗etA, B ∈ MK(n) Regardons la trace :
Tr(AB−BA) = Tr(AB)−Tr(BA) car la trace est linéaire
= 0 car la trace permet de faire commuter les produits OrTr(In) =n. Donc on a bien :
∀A, B∈ MK(n), AB−BA6=In On considère leR-espace vectoriel des fonctionsC∞deRdansR(notéE).
Alorsu : E −→E f 7−→f0
etv : E−→E f 7−→IdE×f
sont des endomorphismes deEet on a, avecf ∈E:
∀x∈R, (uv−vu)(f)(x) =uv(f)(x)−vu(f)(x)
= (xf0(x) +f(x))−xf0(x)
=f(x) Donc :
uv−vu= IdE
Solution de l’exercice 24.11 Énoncé
1. L’application linéaire canoniquement associée à la matriceEi,jvérifieui,j(ek) =δk,jei.
Soit l ∈ N, on a ui,j ◦ uk,h(el) = ui,j(δl,hek) = δl,hδk,jei, et δj,kui,h(el) = δj,kδk,jei, d’où pour tout i, j, k, h∈J1, nK, Ei,jEk,h=δj,kEi,h.
Autre méthode : Calcul direct.
SoitEi,j ∈ MK(n, p)etEk,h∈ MK(p, q)et soita, b∈J1, nK×J1, qK.
[Ei,jEk,h]a,b=
q
X
c=1
[Ei,j]a,c[Ek,h]c,b=
q
X
c=1
δi,aδj,cδk,cδh,b, orδj,cδk,c=δj,kδj,c
donc[Ei,jEk,h]a,b=δj,k q
X
c=1
δi,aδj,cδh,b =δj,k[Ei,h]a,b, doncEi,jEk,h=δj,kEi,h.
2. On a σ(Ei,jEk,h) = δj,kσ(Ei,h) etσ(Ek,hEi,j) = δh,iσ(Ek,j), orσ(AB) = σ(BA), doncδj,kσ(Ei,h) = δh,iσ(Ek,j).
Pouri6=hetj=k, on aσ(Ei,h) = 0.
3. Pouri=hetj=k, on obtientσ(Ei,i) =σ(Ej,j).
4. SoitA= (ai,j)1≤i≤n
1≤j≤n. Alors on aA=
n
X
i=1 n
X
j=1
ai,jEi,j. D’où
σ(A) =
n
X
i=1 n
X
j=1
ai,jσ(Ei,j) par linéarité deσ
=
n
X
i=1
ai,iσ(Ei,i)
=k
n
X
i=1
ai,i aveck∈R
=kTr(A)
On a montré que{σ∈L(Mn(R),R)/∀A, B ∈ Mn(R), σ(AB) =σ(BA)} ⊂R·Tr.
Réciproquement, on vérifie queσ(AB) = σ(BA) pourσ(A) = kTr(A) (d’après le cours), que l’on peut redémontrer ici :
Tr(AB) =
n
X
i=1
(AB)i,i =
n
X
i=1 n
X
j=1
Ai,jBj,i=
n
X
j=1 n
X
i=1
Bj,iAi,j =
n
X
j=1
(BA)j,j = Tr(BA).
Solution de l’exercice 24.12 Énoncé
On noteai,jle coefficient(i, j)deM. Le coefficientci,j =M3est, d’après le cours : ci,j = X
1≤k,l≤n
ai,kak,lal,j
Orai,k est nul sii < ket égal à 1 sinon, et de même pourak,letal,j. On a donc : ci,j = X
i≤k≤l≤j
1
= X
i≤k<l+1≤j+1
1
= X
i≤k0<l0≤j+1
1
=
Çj−i+ 2 2
å
Puisqu’on doit choisir un couple ordonné(k0, l0)d’entiers parmi lesj−i+ 2dansi, i+ 1, . . . , j+ 1. Autre méthode : l’aide des matrices de Jordan
On aM3 =
n−1
X
k=0
(k+ 1)(k+ 2)
3 Jk, oùJ =
à0 1 · · · 0 ..
. ... ... 0 0 ... 1 0 · · · 0
í
.
DoncM =
Ö1 · · · 1 ... ... 0 · · · 1
è
=
n−1
X
k=0
Jk, orJn= 0, donc
M3 = X
α
Jα
!Ñ X
β
Jβ é
X
γ
Jγ
!
=
n−1
X
k=0
Ñ X
α+β+γ
1 é
Jk
=
n−1
X
k=0
ckJk
ck = Card
(α, β, γ)∈J0, n−1K
3/ α+β+γ =k
= Card
(α, β)∈J0, n−1K
3/ α+β ≤k
=
k
X
α=0
Card{β ∈J0, n−1K/ β≤k−α}
=
k
X
α=0
(k−α+ 1)
=
k+1
X
α0=1
α0= (k+ 1)(k+ 2) 2
Solution de l’exercice 24.13 Énoncé
On montre facilement que la positivité est stable par multiplication.
1. SoitAmonotone, soitX∈Rntel queAXsoit positive. AlorsX =A−1(AX)est positif.
SoitAtelle queAX positive⇒ X positive. En particulierX ∈ KerA. AlorsAX est positive doncX est positif, de même−Xest positif doncX= 0.
KerA={0}, doncAest injective, donc surjective et bijective (on est en dimension finie), doncAest inver- sible. Soiti∈J1, nK,alors il existeXtel queAX =ei = (δi,j)1≤j≤n. AinsiXest positif, orXest lai-ième colonne deA−1, doncA−1est positive. DoncAest monotone.
2. Montrons queAXpositive⇒Xpositif. SoitX ∈Rntel queAXsoit positive.
Supposons queX n’est pas positif. Soitn0 = min{i / Xi <0}, on procède par récurrence sur l’assertion R(k) :Xkest strictement négatif etXk−1 ≥Xk.
Initialisation : En convenant queX−1 = 0, on a par hypothèseXn0 <0≤Xn0−1. Hérédité : Soitk < ntel queR(k)soit vraie. Alors :
(AX)k= (2 +ak)Xk−Xk−1−Xk+1
0≤(Xk−Xk−1) +akXk+ (Xk−Xk+1) 0≤Xk−Xk+1
Xk+1≤Xk Ce qui montreR(k+ 1)et conclut la récurrence.
Par principe de récurrence, on aR(n), donc(AX)n= (Xn−Xn−1) + (1 +an)Xn <0, ce qui est absurde, doncXest positif, etAest monotone d’après la question précédente.