X/ENS Maths PC 2015 — Énoncé 1 / 4
ECOLE POLYTECHNIQUE – ´ ´ ECOLES NORMALES SUP´ ERIEURES ECOLE SUP´ ´ ERIEURE DE PHYSIQUE ET DE CHIMIE INDUSTRIELLES
CONCOURS D’ADMISSION 2015 FILI` ERE PC
COMPOSITION DE MATH´ EMATIQUES – (XEULC)
(Dur´ee : 4 heures)
L’utilisation des calculatrices n’est pas autoris´ee pour cette ´epreuve.
Toute affirmation doit ˆ etre clairement et compl` etement justifi´ ee.
⋆ ⋆ ⋆
Dans ce probl`eme, n est un entier strictement positif. L’espace vectoriel r´eel R
nest muni du produit scalaire canonique h· , ·i et de la norme euclidienne associ´ee k · k ; on l’identifie ` a l’espace M
n,1( R ) des vecteurs colonnes ` a n coordonn´ees. Ainsi, pour deux vecteurs x et y de R
n, h x, y i =
txy.
M
n( R ) est l’alg`ebre des matrices n × n ` a coefficients r´eels et S
n( R ) est le sous-ensemble de M
n(R) compos´e des matrices r´eelles sym´etriques. On notera
tM la matrice transpos´ee de M et I
nla matrice identit´e. Par abus de notation, on identifiera h x, y i au vecteur ` a une ligne et une colonne
tx y.
Les coordonn´ees d’un n-uplet m de r´eels (consid´er´e comme vecteur ligne) seront not´ees m
1, . . . , m
n.
Si m est un n-uplet de r´eels, m
↓est le n-uplet obtenu ` a partir de m par permutation de ses coordonn´ees de sorte que m
↓1> m
↓2> · · · > m
↓n. Autrement dit, il s’agit du n-uplet obtenu en ordonnant dans l’ordre d´ecroissant les coordonn´ees de m. Par exemple, si m = (3, 2, − 1, 6, 2,9), m
↓= (9, 6, 3,2, 2, − 1).
L’ensemble des valeurs propres d’une matrice M de M
n( R ) sera appel´e, comme ` a l’habitude, spectre de M. On notera s
↓l’application de S
n( R ) dans R
nqui ` a une matrice M sym´etrique associe le n-uplet (appel´e spectre ordonn´ e) de r´eels dont les cordonn´ees sont les ´el´ements ordonn´es dans l’ordre d´ecroissant du spectre de M (r´ep´et´es autant de fois que leur ordre de multiplicit´e).
Ainsi, par exemple, si le spectre de la matrice M ∈ S
4( R ) vaut {− 1, 3, 3, 7 } , on a s
↓(M) = (7, 3, 3, − 1).
Pour M ∈ M
n( R ), on pose
k M k = sup
kxk=1
k M x k . On admet qu’il s’agit d’une norme sur M
n( R ).
Premi` ere partie
1a. Rappeler pourquoi S
n( R ) est un espace vectoriel r´eel et quelle est sa dimension. Pourquoi l’application s
↓est-elle bien d´efinie sur S
n( R ) ?
1b. L’application s
↓est-elle lin´eaire ? Justifier votre r´eponse.
1c. Si M ∈ S
n( R ), exprimer s
↓( − M) en fonction des coordonn´ees (m
1, . . . , m
n) de s
↓(M).
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X/ENS Maths PC 2015 — Énoncé 2 / 4
1d. Soit M = λ h
h µ
une matrice de S
2( R ). Calculer s
↓(M).
2a. Soit M ∈ S
n( R ), on note m = s
↓(M) son spectre ordonn´e. Montrer qu’il existe une base orthonorm´ee (v
1, . . . , v
n) de R
ntelle que
M =
n
X
i=1
m
iv
itv
i.
Une telle d´ecomposition de M sera appel´ee dans la suite r´ esolution spectrale de M.
2b. Calculer
sup
kxk=1
h x, M x i
en fonction des coordonn´ees de m. Cette borne sup´erieure est-elle atteinte ? (On pourra d´ecomposer x et M x sur la base orthonorm´ee (v
1, . . . , v
n) de la question 2a).
2c. Les notations sont celles de la question 2a. Soit j un entier, 1 6 j 6 n. On note V
jle sous-espace vectoriel de R
nengendr´e par (v
1, . . . , v
j), et W
jcelui engendr´e par (v
j, v
j+1, . . . , v
n).
Montrer les ´egalit´es
x∈Vj
inf
,kxk=1h x, M x i = sup
x∈Wj,kxk=1
h x, M x i = m
j. 3a. Soient U et V deux sous-espaces vectoriels de R
ntels que
dim U + dim V > n.
Montrer que U ∩ V ne se r´eduit pas ` a { 0 } .
3b. Soit M ∈ S
n(R), on note m = s
↓(M). Soient j un entier, 1 6 j 6 n, et V un sous-espace vectoriel de R
nde dimension j . Montrer que
x∈V,
inf
kxk=1h x, M x i 6 m
j. (On pourra utiliser les questions 2c et 3a, en choisissant U = W
j.) 3c. En reprenant les notations de la question 3b, en d´eduire que
sup
V⊂Rn,dimV=j
x∈V,
inf
kxk=1h x, M x i = m
j. Cette borne sup´erieure est-elle atteinte ?
4. Soient m et ℓ deux n-uplets de r´eels. On note
ℓ 4 m si et seulement si, pour tout entier j, 1 6 j 6 n, ℓ
j6 m
j. 4a. Soient L, M ∈ S
n( R ) telles que (0, . . . , 0) 4 s
↓(M − L). Montrer que s
↓(L) 4 s
↓(M ).
4b. Montrer que pour toute matrice M ∈ S
n( R ), (0, . . . , 0) 4 s
↓k M k I
n− M . 4c. Soit L, M ∈ S
n(R), on note m = s
↓(M) et ℓ = s
↓(L). Montrer que
16j6n
max | ℓ
j− m
j| 6 k L − M k .
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X/ENS Maths PC 2015 — Énoncé 3 / 4
4d. Conclure que la fonction s
↓: S
n(R) → R
nest continue.
5. On note S
n†( R ) l’ensemble des matrices sym´etriques n × n dont toutes les valeurs propres sont simples.
5a. Soit M ∈ S
n†( R ). D´eterminer un r´eel r > 0 tel que la boule ouverte de S
n( R ) centr´ee en M et de rayon r soit incluse dans S
n†( R ). En d´eduire que S
n†( R ) est un ouvert de S
n( R ).
5b. Montrer que la premi`ere composante s
↓1de s
↓est de classe C
1sur S
2†( R ), mais pas sur S
2( R ). (On pourra utiliser la question 1d.)
Deuxi` eme partie
Dans toute cette partie, on consid`ere deux matrices sym´etriques r´eelles A, B ∈ S
n( R ) et leur somme C = A + B. On note a = s
↓(A), b = s
↓(B) et c = s
↓(C).
6a. Montrer que
n
X
i=1
c
i=
n
X
i=1
a
i+
n
X
i=1
b
i.
6b. Montrer que a
1+ b
1> c
1. 6c. Montrer que a
n+ b
n6 c
n.
7a. Soient U , V et W trois sous-espaces vectoriels de R
ntels que dim U + dim V + dim W > 2n.
Montrer que U ∩ V ∩ W ne se r´eduit pas ` a { 0 } .
7b. En utilisant des r´esolutions spectrales de A, B et C , montrer que si les entiers strictement positifs j et k v´erifient j + k 6 n + 1, on a
c
j+k−16 a
j+ b
k. En d´eduire pour tout entier j, 1 6 j 6 n,
a
j+ b
n6 c
j. 8. On note a
iipour 1 6 i 6 n les ´el´ements diagonaux de A.
8a. D´emontrer que a
116 a
1.
8b. Soient j et k des entiers positifs tels que 1 6 j < k et s
1> s
2> · · · > s
kdes r´eels. On d´efinit D
j,k= { (t
1, . . . , t
k) ∈ [0,1]
k| t
1+ · · · + t
k= j } et f la fonction de D
j,kdans R d´efinie par
f (t
1, . . . , t
k) =
k
X
i=1
s
it
i.
D´emontrer que pour tout (t
1, . . . , t
k) ∈ D
j,k,
j
X
i=1
s
i− f (t
1, . . . , t
k) >
j
X
i=1
(s
i− s
j)(1 − t
i).
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X/ENS Maths PC 2015 — Énoncé 4 / 4
En d´eduire que
sup
Dj,k
f =
j
X
i=1
s
i.
8c. Montrer que, plus g´en´eralement qu’en 8a, on a pour tout entier 1 6 j 6 n
j
X
i=1
a
ii6
j
X
i=1
a
i.
8d. En d´eduire que pour tout entier 1 6 j 6 n
j
X
i=1
a
i= sup
(x1,...,xj)∈Rj j
X
i=1
h x
i, Ax
ii ,
o` u R
jest l’ensemble des familles orthonormales de cardinal j dans R
n. 8e. En conclure que l’on a pour tout entier 1 6 j 6 n
j
X
i=1
c
i6
j
X
i=1
a
i+
j
X
i=1