Corrig´ e de l’´ ecrit blanc du 17 novembre 2014 Premier probl` eme
Partie 1
1. Puisque Tn suit une loi binomiale de param`etre (n, λ/n), on a pour tout k ≤ n, P(Tn= k) =n
k
λ n
k 1 −λ
n
n−k
L’esp´erance de Tnest ´egale `a n∗λ/n, c’est-`a-dire `a λ est sa variance est ´egale `a n(λ/n)(1−λ/n) = λ(1 − λ/n)
2. On remarque que pour k = 0, on a pour tout entier naturel n n!
(n − k)! nk = 1
Donc la limite de cette expression lorsque n tend vers +∞ est ´egale `a 1.
De mˆeme pour k = 1, pour tout entier naturel n non nul : n!
(n − k)! nk = 1 − 1 n
et la limite de cette expression lorsque n tend vers +∞ est ´egale `a 1.
Soit maintenant k un entier naturel fix´e sup´erieur ou ´egal `a 2. On consid`ere un entier n sup´erieur
`
a k. On a
n!
(n − k)! nk = n(n − 1) · · · (n − k + 1) nk
=
k−1
Y
j=1
1 − j
n
L’entier k ´etant fix´e, chacun des termes de ce produit (qui ne comporte qu’un nombre fini de termes) tend vers 1.
On en d´eduit donc que, pour tout entier k fix´e, limn
n!
(n − k)! nk = 1.
Int´eressons-nous `a la deuxi`eme expression. Fixons `a nouveau un entier naturel k.Pour tout entier n strictement sup´erieur `a λ, on a
ln
1 −λ
n
n−k
= (n − k) ln
1 −λ
n
Lorsque n tend vers 0, λ/n tend vers 0. On peut donc utiliser l’´equivalent suivant lorsque x tend vers 0 de ln(1 + x) :
ln(1 + x) ∼
0 x On obtient
ln
1 −λ
n
n→∞∼
−λ n L’entier k ´etant fix´e, il vient
n→∞lim
(n − k) ln
1 −λ
n
= −λ donc
limn
1 −λ
n
n−k
= e−λ.
3. Soit k un entier naturel. Pour tout n suffisamment grand : P(Tn= k) = λk
k!
n!
(n − k)!nk
1 −λ
n
n−k
donc, en utilisant les r´esultats de la question pr´ec´edente, la limite de P(Tn= k) lorsque n tend vers +∞ existe
limn P(Tn= k) = λk k!e−λ.
4. On remarque les pk sont des r´eels positifs, et que leur somme est ´egale `a 1 (en utilisant le d´eveloppement en s´erie enti`ere de la fonction exponentielle.) On peut donc d´efinir une probabilit´e µ sur N en posant pour tout k, µ{k} = pk, et nous pouvons bien consid´erer une variable al´eatoire T donc la loi est donn´ee par P(T = k) = pk.
5. On calcule les esp´erances demand´ees :
E(T ) = X
k
≥ 0kP(T = k)
= X
k≥0
kλk k!e−λ
= X
k≥1
kλk k!e−λ
= X
k≥1
λk (k − 1)!e−λ
= X
j≥0
λj+1
j! e−λ en posant j = k − 1
= λeλe−λ= λ On constate que E(T ) = limnE(Tn).
Puis
E(T (T − 1)) = X
k≥0
k(k − 1)P(T = k)
= X
k≥0
k(k − 1)λk k!e−λ
= X
k≥2
kλk k!e−λ
= X
k≥2
λk (k − 2)!e−λ
= X
j≥0
λj+2
j! e−λ en posant j = k − 2
= λ2eλe−λ = λ2 On en d´eduit alors E(T2) = λ2+ λ.
Puisque var (Tn) = λ(1 − λ/n), on a E((Tn)2) = λ(1 − λ/n) + λ2 et E((Tn(Tn− 1))) = λ(1 − λ/n) + λ2− λ.
Donc, lorsque n tend vers l’infini, on a limnE(Tn(Tn−1)) = E(T (T −1)) et limnE(Tn2) = E(T2).
Partie 2
1. La densit´e de la loi normale centr´ee r´eduite est la fonction f :7→ e−x2/2/√
2π, d´efinie sur R tout entier.
2. Soit λ un r´eel. On a :
E(e−λX) =
Z +∞
−∞
e−λxe−x2/2 dx
√2π
=
Z +∞
−∞
e−(x2+2λx)/2 dx
√2π
On reconnaˆıt dans l’exposant de l’exponentielle le d´ebut d’un carr´e : (x2+ 2λx) = (x + λ)2− λ2. On peut donc effectuer le changement de variable t = x + λ et on obtient :
E(e−λX) = Z +∞
−∞
eλ2/2e−t2/2 dt
√
2π = eλ2/2
3. On utilise le r´esultat de la question pr´ec´edent avec λ = −1 : E(Y ) = E(e−X) = e1/2, puis avec λ = −2 : E(Y2) = E(e−2X) = e2.
On a donc var Y = E(Y2) − (E(Y ))2 = e2− e1.
4. La variable al´eatoire Y est `a valeurs dans R+∗. Sa fonction de r´epartition est donc nulle sur R−. Explicitons-la sur R+∗.
La fonction x 7→ e−x est strictement d´ecroissante sur R. On a donc, pour tout y ∈ R+∗, P(Y ≤ y) = P(X ≥ − ln y) =
Z +∞
− ln y
e−t2 dt
√2π
Notons F une primitive de la fonction t 7→ e−t2/√
2π On peut donc ´ecrire, pour tout r´eel y strictement positif :
P(Y ≤ y) = lim
+∞F − F (− ln(y))
On v´erifie ais´ement la continuit´e de la fonction de r´epartition de Y (y compris en 0), et la d´erivabilit´e de cette fonction sur R∗. On obtient la densit´e de Y en la d´erivant : Y est de densit´e y 7→ −F0(− ln Y )−1y 1]0,+∞[(y) ou encore y 7→ e−(ln y)2/2/(y√
2π)1]0,+∞[(y).
5. Soit α un r´eel positif. On a E(e−αX2) =
Z +∞
−∞
e−αx2e−x2/2 dx
√ 2π =
Z +∞
−∞
e−(2α+1)x22 dx
√ 2π On effectue alors le changement de variable t =√
2α + 1x : E(e−αX2) =
Z +∞
−∞
e−t2/2 dt p2π(2α + 1)
6. D´eterminons la fonction de r´epartition de Z : Z est une variable al´eatoire positive et, pour tout r´eel positif z, on a (avec les mˆemes notations que dans la question 4) :
P(Z ≤ z) = P(X ∈ [−√ z, +√
z]) = F (√
z) − F (−√ z)
Cette fonction de r´epartition est continue sur R et d´erivable sur R∗. On en d´eduit que Z admet pour densit´e sur R+∗ z 7→ 2√1z(F0(√
z) + F0(−√
z)), c’est-`a-dire z 7→ √2
2π 1 2√
ze−z/21R+∗.
7. On remarque que E(Z) = E(X2). Or X est une variable al´eatoire d’esp´erance nulle et de variance 1, donc E(X2) = 1.
On calcule E(Z2) par une int´egration par parties (notons que les convergences des diff´erents termes en l’infini sont assur´ees) :
E(Z2) = E(X4) =
Z +∞
−∞
x3
xe−x2/2
dx
√2π
= h
−x3e−x2/2 i+∞
−∞+ Z +∞
−∞
3x2e−x2 dx
√ 2π
= 0 + 3 Z +∞
−∞
x2e−x2 dx
√
2π = 3E(X2) = 3 La variable al´eatoire Z est donc de variance 2.
Deuxi` eme probl` eme
Partie A
1. Pour tous r´eels θ et φ, on a cos2(θ) = 1 + cos(2θ)
2 , sin2(θ) = 1 − cos(2θ)
2 cos(θ) cos(φ) = cos(θ + φ) + cos(θ − φ) 2
sin(θ) sin(φ) = cos(θ − φ) − cos(θ + φ)
2 cos θ sin φ = sin(φ + θ) + sin(φ − θ) 2
2. our tout entier n, on a Z π
−pi
cos(nx) dx = 2π1n=0 et Z π
−pi
sin(nx) dx = 0 Puis, pour tous entiers naturels k et n, on a
Z π
−π
cos(nx) cos(kx) dx = 1 2
Z π
−π
[cos((k + n)x + cos((k − n)x)] dx Donc cette int´egrale est nulle si k est diff´erent de n et vaut π sinon.
De mˆeme,
Z π
−π
sin(nx) sin(kx) dx = 1 2
Z π
−π
[cos((k − n)x − cos((k + n)x)] dx donc cette int´egrale est nulle si k est diff´erent de n et vaut π sinon.
Finalement, Z π
−π
cos(nx) sin(kx) dx = 1 2
Z π
−π
[sin((k + n)x + sin((k − n)x)] dx et cette int´egrale est nulle pour tout couple (k, n).
Soit maintenant k un entier naturel et P le polynˆome trigonom´etrique associ´e `a (αn)n≤N et (βn)n≤N. On a :
Z π
−π
P (x) cos(kx) dx = 1 2α0
Z π
−π
cos(kx) dx +
N
X
n=1
αn Z π
−π
cos(nx) cos(kx) dx +
N
X
n=1
βn
Z π
−π
sin(nx) cos(kx) dx
Si k est sup´erieur ou ´egal `a N + 1, chacune de ces int´egrales est nulle ; si k est inf´erieur ou ´egal `a N , chacune des int´egrales de la deuxi`eme somme est nulle, ainsi que toutes celles de la premi`ere somme sauf celle de rang k qui vaut π
Z π
−π
P (x) cos(kx) dx = παk ou πα0
2 si k = 0 De mˆeme,
Z π
−π
P (x) sin(kx) dx = 1 2α0
Z π
−π
sin(kx) dx +
N
X
n=1
αn
Z π
−π
cos(nx) cos(kx) dx +
+
N
X
n=1
βn Z π
−π
sin(nx) cos(kx) dx
Si k est nul ou sup´erieur ou ´egal `a N + 1, chacune de ces int´egrales est nulle ; si k est compris entre 1 et N , chacune des int´egrales de la premi`ere somme est nulle, ainsi que toutes celles de la deuxi`eme somme sauf celle de rang k qui vaut π. On a dans ce cas
Z π
−π
P (x) sin(kx) dx = πβk 3. On remarque que, pour tout r´eel x,
|P (x)|2 = |α0|2 4 +α0
2
N
X
n=1
(αncos(nx) + βnsin(nx)) +α0 2
N
X
k=1
(αkcos(nx) + βksin(nx))
+
N
X
k,n=1
αkαncos(kx) cos(nx) + αkβncos(kx) sin(nx)+
+βkαnsin(kx) cos(nx) + βkβnsin(kx) sin(nx)
Lorsque l’on int`egre cette expression entre −π et π, ne subsistent que les termes diagonaux en αkαk et en βkβk. On obtient donc
Z π
−π
|P (x)|2 dx = π |α0|2
2 +
N
X
k=1
(|αk|2+ |βk|2)
! .
4. (a) D’apr`es le cours, la s´erie de Fourier converge normalement verse f d`es que f est une fonction continue sur R et C1 par morceaux.
(b) Si la suite (PN)N converge normalement vers f , elle converge uniform´ement vers f . On peut donc intervertir s´erie et int´egrale sur un intervalle born´e. Il reste `a utiliser le r´esultat de la question 3) :
1 2π
Z π
−π
|PN|2 dx = |a0|2
4 +
N
X
k=1
|a0|2+ |b0|2 2 En passant `a la limite, on obtient
1 2π
Z π
−π
|f (x)|2 dx = |a0|2 4 +1
2 X
n≥1
|an|2+ |bn|2
On proc`ede de fa¸con similaire pour PN − f : on a, pour tout r´eel x, f (x) − PN(x) = X
n>N
(ancos(nx) + bnsin(nx))
Pour tout N fix´e, la convergence de la s´erie vers 0 est l`a aussi normale, et on en d´eduit comme ci-dessus que
1 2π
Z π
−π
|f (x) − PN(x)|2 dx = X
n>N
|an|2+ |bn|2 2
NB : la formule de Parseval est vraie d`es que la fonction f est p´eriodique et continue par morceaux.
Partie B 1.
2. La fonction f est paire donc, avec les notations pr´ec´edentes, tous les (bn)n≥1 sont nuls. D´eter- minons a0 :
a0 = 1 π
Z π
−π
x2 dx = 2π2 3 Puis, pour tout n > 0, en int´egrant par parties :
πan = Z π
−π
x2cos(nx) dx
=
x2sin nx n
π
−π
− Z π
−π
2xsin nx n dx
= h
2xcos nx n2
iπ
−π− Z π
−π
2cos nx n2 dx
= 4π n2(−1)n On a donc an= 4(−1)n/n2 pour tout n ≥ 1.
3. La fonction f est continue sur R, C1 par morceaux sur R donc sa s´erie de Fourier converge normalement (donc uniform´ement) vers f sur R.
Une autre preuve peut-ˆetre faite en utilisant la convergence de la s´erieP
n4/n2.
4. Puisque la s´erie de Fourier de f converge normalement sur R, elle converge bien entendu en tout r´eel. En 0, on obtient
0 = f (0) = π2 3 +X
n≥1
4(−1)n
n2 donc X
n≥1
(−1)n
n2 = −π2 12 En π, il vient
π2 = f (π) = π2 3 +X
n≥1
4
n2 donc X
n≥1
1 n2 = π2
6
En appliquant la formule de Parseval (ce qui est possible car f v´erifie les conditions) : 1
2π Z π
−π
x4 dx = |a0|2 4 +1
2 X
n≥1
|an|2
On obtient alors
X
n≥1
1 n4 = π4
90
Troisi` eme probl` eme Partie I
1. ´Etude de la fonction f
(a) Il suffit d’effectuer le changement de variable t = −s pour v´erifier que f est impaire.
(b) f est une primitive d’une fonction continue, donc elle est d´erivable, de d´eriv´ee x 7→ e−x2. (c) La d´eriv´ee f0 de f est de classe C∞ (en tant que compos´ee de fonction de classe C∞. Donc
f est de classe C∞.
Montrons par r´ecurrence que, pour tout n ≥ 1, il existe un polynˆome pn de degr´e n − 1 tel que, pour tout r´eel x, f(n)(x) = pne−x2. On note, pour tout n ≥ 1, Hn l’hypoth`ese de r´ecurrence : « il existe un polynˆome pn de degr´e n − 1 tel que, pour tout r´eel x, f(n)(x) = pne−x2. »
Initialisation : on a, pour tout x ∈ R, f0(x) = e−x2 donc H0 est v´erifi´ee, avec p1 = 1.
H´er´edit´e : soit n ≥ 1 un entier tel que Hn est v´erifi´ee, et montrons que Hn+1 est vraie.
On sait, par Hn, que, pour tout r´eel x, f(n)(x) = pn(x)e−x2.
En d´erivant cette ´egalit´e, il vient, pour tout r´eel x : f(n)(x) = (p0n(x) − 2xpn(x))e−x2 Notons, pn+1 la fonction d´efinie pour tout x ∈ R par
pn+1(x) = (p0n(x) − 2xpn(x)
Cette fonction est bien entendu un polynˆome. Son degr´e est n (et son coefficient de plus haut degr´e est l’oppos´e du double de celui de n)
(d) Il est facile de montrer que la d´eriv´ee d’une fonction paire (respectivement impaire) est impaire (respectivement paire). Soit par exemple φ une fonction paire sur R. Pour tous r´eels x et h, on a
φ(−x + h) − φ(−x)
h = −φ(x − h) − φ(x)
−h
En passant `a la limite lorsque h tend vers 0, on obtient φ0(−x) = −φ0(x). Le cas o`u φ est impaire est similaire et n’est pas d´etaill´e.
Pour tout n, on conclut donc que f(n) est donc de la mˆeme parit´e que n.
(e) Pour x ≥ 1, on a x2 ≥ x, donc e−x2 ≤ e−x. La fonction x 7→ e−x2 est donc positive et major´ee sur [1, +∞[ par une fonction int´egrable sur [1, +∞[. On peut alors conclure que x 7→ e−x2 est int´egrable sur [1, +∞[, donc sur [0, +∞[, c’est-`a-dire que f admet une limite finie en +∞.
2. (a) La fonction exponentielle est d´eveloppable en s´erie enti`ere, et le rayon de cette s´erie enti`ere est infini : pour tout x ∈ R,
ex=X
n≥0
xn n!
On en d´eduit que x 7→ e−x est ´egalement d´eveloppable en s´erie enti`ere, avec un rayon de convergence infini : pour tout x ∈ R,
e−x=X
n≥0
(−1)n n! xn
Puis que, f0 : x 7→ e−x2 est d´eveloppable en s´erie enti`ere, avec `a nouveau un rayon de convergence infini : pour tout x ∈ R,
e−x2 =X
n≥0
(−1)n n! x2n
(b) On sait qu’on peut int´egrer terme `a terme une s´erie enti`ere, tant que l’on reste `a l’int´erieur du disque de convergence. Le rayon de convergence ´etant ici infini, pour tout r´eel x, on peut int´egrer terme `a terme la s´erie enti`ere sur l’intervalle [0, x]. On obtient
f (x) =X
n≥0
(−1)n n!
Z x 0
t2n dt =X
n≥0
(−1)n
(2n + 1) n!x2n+1.
(c) Lorsqu’une fonction f est d´erivable en s´erie enti`ere, on connaˆıt une expression des coeffi- cients de la s´erie bas´ee sur les d´eriv´ees successives de f en 0 :
f (x) =X
n≥0
f(n)(0) n! xn On en d´eduit que , pour tout n ≥ 1, p2n(0) est nul et
p2n+1(0) = (2n + 1)! (−1)n
(2n + 1) n! = (−1)n(2n)!
n!
3. (a) On ´etudie la fonction φ : u 7→ eu− u − 1. Cette fonction est de classe C∞sur R et on a, pour tout u, φ0(u) = eu− 1. φ0 est donc n´egative sur R− et positive sur R+, ce qui implique que φ est d´ecroissante sur R− et croissante sur R+. Elle atteint par cons´equent son minimum en 0. Puisque φ0(0) =, φ est bien positive sur R.
(b) Soit n un entier naturel et u ∈] − ∞, 1]. On a 1 − u ≥ 0 et e−u ≥ 1 − u donc e−nu ≥ (1 − u)n. Soit maintenant n un entier naturel et u ∈] − 1, +∞[. On a eu≥ (1 + u) et 1 + u > 0 donc e−u≤ (1 + u)−1, et pour tout n ≥ 0, e−nu≤ (1 + u)−n.
(c) Soit n un entier naturel.
– En utilisant la premi`ere in´egalit´e de la question pr´ec´edente, on obtient pour tout x ∈ [0, 1], x2≤ 1 donc e−nx2 ≥ (1 − x2)n. En int´egrant sur [0, 1], il vient :
Z 1 0
(1 − x2)ndx ≤ Z 1
0
e−x2 dx ≤ Z +∞
0
e−x2 dx
– Et en utilisant la deuxi`eme in´egalit´e : pour tout x > 0, x2 > −1, donc e−nx2 ≤ (1+x2)−n. En int´egrant cette in´egalit´e sur R+, il vient :
Z +∞
0
e−nx2 dx ≤ Z +∞
0
dx (1 + x2)n (d) On effectue le changement de variable x = sin θ. On obtient :
Z 1
0
(1 − x2)n dx = Z π/2
0
(1 − sin2(θ))ncos(θ) dθ = W2n+1
De mˆeme, en effectuant le changement de variable x = tan(θ), Z +∞
0
dx (1 + x2)n =
Z +∞
0
1 (1 + x2)n−1
dx (1 + x2) =
Z π/2 0
dθ
(1 + tan2(θ))n−1 = Z π/2
0
cos2(n−1)(θ) dθ
(e) En posant y =√
nx, on voit que Z +∞
0
e−nx2 dx = Z +∞
0
e−y2 dy
√n On a donc
W2n+1≤ ∆
√n ≤ W2n−2 (f) Avec l’´equivalent admis, (√
nW2n+1) tend vers √
π/2 et (√
nW2n−2) tend ´egalement vers
√π/2. On conclut ensuite par encadrement que ∆ =√ π/2.
Partie II
1. On d´efinit la fonction h par, pour tout x ∈ R, h(x) =
Z +∞
0
e−y2cos(2xy) dy.
(a) Soit x un r´eel fix´e. Pour tout y ∈ R+, on a
|e−y2cos(2xy)| ≤ e−y2
Or l’int´egrale de y 7→ e−y2 est convergente, donc h(x) est bien d´efinie.
(b) Notons ˜h : R2 → R la fonction d´efinie par ˜h(x, y) = e−y2cos(2xy). ˜h est une fonction C∞ et, pour tout y, on
∂˜h
∂x = −2ye−y2sin(2xy) Pour tout x ∈ R, on a donc
∂˜h
∂x ≤ 2ye−y2
qui est une fonction int´egrable sur R+. D’apr`es le th´eor`eme de d´erivation sous l’int´egrale, h est d´erivable sur R, de d´eriv´ee x 7→R∞
0 −2ye−y2sin(2xy) dy.
(c) Pour tout x, on a h0(x) =h
e−y2sin(2xy)i+∞
0 −
Z +∞
0
e−y2 2x cos(2xy) dy = −2xh(x) C’est-`a-dire : h0(x) = −2xh(x).
(d) La fonction x 7→ e−x2 est solution de l’´equation diff´erentielle h0(x) = −2xh(x). Le th´eor`eme de Cauchy-Lipschitz assure que cette solution est unique `a une constante multiplicative pr`es. Par ailleurs h(0) = ∆. D’o`u, pour tout r´eel x, h(x) = ∆e−x2.
2. On d´efinit une fonction φ par : pour tout x ∈ R, φ(x) =
Z +∞
0
e−
y2+x2
y2
dy.
(a) La fonction (x, y) 7→ e−
y2+x2
y2
est continue sur R×]0, +∞[ et pour tout x r´eel et tout y non nul, on a
e−
y2+x2
y2
≤ e−y2
On peut donc utiliser le th´eor`eme de continuit´e sous l’int´egrale : φ est continue sur R.
Pour tout (x, y) ∈ (R+∗)2, on a
∂
∂xe−(y2+x2/y2) = −2x
y2e−(y2+x2/y2)
Soit a un r´eel strictement positif. On remarque que la fonction u 7→ ue−u est major´ee par e−1 sur R+. On en d´eduit que, pour tout x > a
∂
∂xe−(y2+x2/y2)
≤ 2
xe−1e−y2 ≤ 2
ae−1e−y2
On a donc major´e sur [a, +∞[×R+∗ la d´eriv´ee partielle par rapport `a x par une fonction (de la variable y) int´egrable sur R+. Le th´eor`eme de d´erivation sous l’int´egrale implique alors que φ est d´erivable sur [a, +∞[ pour tout a > 0, donc sur R+∗, et on a
φ0(x) = −2 Z +∞
0
x
y2e−(y2+x2/y2) dy
(b) On effectue le changement de variables t = x/y dans l’int´egrale ci-dessus (x ´etant bien entendu consid´er´e comme une constante non nulle). Il vient
φ0(x) = 2 Z 0
+∞
e−((x2/t2)+t2) dt = −2φ(x).
(c) On en d´eduit qu’il existe une constante c telle que, pour tout x strictement positif, φ(x) = ce−2x. Les fonction φ et x 7→ e−2x ´etant continue en 0, on a n´ecessairement φ(0) = c. Or φ(0) = ∆ =√
π/2.
Par parit´e de φ, on obtient finalement que, pour tout x r´eel, φ(x) =
√π 2 e−2|x|
Partie III
On d´efinit la fonction ψ par : pour tout x ∈ R, ψ(x) =
Z +∞
0
cos(2xt) 1 + t2 dt.
1. ´Etude de ψ.
(a) La fonction (t, x) 7→ (cos(2xt))/(1 + t2) est continue en tant que fonction d´efinie sur R2 et paire (par rapport `a la 2`eme variable), et pour tout x fix´e et pour tout t, on a la majoration :
cos(2xt) 1 + t2
≤ 1
1 + t2
La fonction t 7→ 1/(1 + t2) ´etant int´egrable sur R+, on conclut par le th´eor`eme de continuit´e sous l’int´egrale que ψ est bien d´efinie, paire et continue sur R.
(b) On a
ψ(0) = Z +∞
0
1
1 + t2 dt = arctan x+∞0 = π 2. 2. Soient p et x fix´es. On a
jp(x) = Z p
0
ye−(1+x2)y2 dy =
"
−e−(1+x2)y2 2(1 + x2)
#p 0
= 1 − e−(1+x2)p2 2(1 + x2)
Pour tout p, jp est donc une fonction continue (et paire) et, pour tout r´eel x fix´e, la suite (jp(x))p converge vers 1/(2(1 + x2)). La convergence est uniforme sur R. On a en effet, pour tout r´eel x et tout entier p,
jp(x) − 1 2(1 + x2)
= e−(1+x2)p2
2(1 + x2) ≤ e−p2
Comme (e−p2)p tend vers 0 lorsque p tend vers l’infini, on obtient bien une convergence uniforme.
3. Soit n ∈ N∗. La fonction (x, y) 7→ ye−y2x2cos(2ax) est continue sur [0, n] × [0, A] et on a la majoration, pour tout (x, y) ∈ [0, n] × [0, A] :
ye−y2x2cos(2ax) ≤ A
Les constantes ´etant int´egrables sur [0, n], on obtient la continuit´e de knsur [0, A] (donc sur R+).
En 0, kn est nulle pour tout n, donc kn(0) tend vers 0.
Fixons maintenant un r´eel y non nul. Lorsque n tend vers l’infini, on a la majoration
ye−y2x2cos(2ax)
≤ |y|e−y2x2
et la fonction x 7→ |y|e−y2x2 est int´egrable sur R+. Donc la fonction x 7→ ye−y2x2cos(2ax) est int´egrable. Ceci prouve que (kn(y))y converge et que l’on a
limn kn(y) = Z +∞
0
ye−y2x2cos(2ax) dx
Pour tout y non nul, on peut proc´eder au changement de variable t = xy dans l’int´egrale. On obtient ainsi
limn kn(y) = h 2a y
La convergence n’est pas uniforme sur R+. Consid´erons par exemple le cas a = 0. On a alors pour tout y :
kn(y) − lim
n kn(y) = Z +∞
n
ye−y2x2 dx = Z +∞
ny
e−t2 dt
Pour tout y non nul, cette expression converge vers 0 (autrement dit kn(y) converge simplement), mais on a
sup
y≥0
Z +∞
ny
e−t2 dt = Z +∞
0
e−t2 dt 6→n0
donc (kn) ne converge pas uniform´ement sur R+ (mais on a bien une convergence uniforme sur tout intervalle de la forme [α, +∞[ pour tout α > 0).
4. On note, pour tout (n, p) ∈ (N∗)2, un,p=
Z n 0
jp(x) cos(2ax) dx
(a) La suite (jp) convergeant uniform´ement, la limite de (un,p)p existe et vaut limp un,p=
Z n 0
cos(2ax) 2(1 + x2)dx
(b) On intervertit les deux int´egrales en utilisant le th´eor`eme de Fubini (l’int´egrale double est bien absolument convergente)
5. Le changement de variable t = xy permet de montrer que kn est born´ee par ∆, donc y 7→
kn(y)e−y2 est int´egrable. On a alors, pour tout n fix´e, un,∞=
Z +∞
0
kn(y)e−y2 dy
6. On a |ye−y2(1+x2)cos(2ax)| ≤ |y|e−y2(1+x2) et Z +∞
0
Z +∞
0
ye−y2(1+x2) dy
dx =
Z +∞
0
dx
2(1 + x2) < ∞ donc la fonction (x, y) 7→ ye−y2(1+x2)cos(2ax) est int´egrable sur (R+)2. 7. On a pour tout n
un,∞= Z +∞
0
Z n 0
ye−y2(x2+1)cos(2ax) dx
dy
L’int´egrale ´etant absolument convergent, on peut appliquer le th´eor`eme de Fubini : un,∞=
Z n 0
Z +∞
0
ye−y2(x2+1)cos(2ax) dy
dx et cette quantit´e converge vers
Z +∞
0
Z +∞
0
ye−y2(x2+1)cos(2ax) dy
dx =
Z +∞
0
cos(2ax)
2(1 + x2)dx = ψ(a) 2 8. On a :
limn un,∞= Z +∞
0
limn kn(y)e−y2 dy = Z +∞
0
h(2a/y)e−y2 dy Or h(x) = ∆e−x2 donc
ψ(a) = 2 lim
n un,∞= 2∆
Z +∞
0
e−(y2+4a2/y2) dy = 2∆φ(2a) = π 2e−4|a|
.