Lycée Hoche MPSI B Feuille Les matrices pour elles mêmes
1.
(Emm01)Soit n un entier pair, une matrice M de M
n(K) est dite en damier si et seulement si il existe α et β dans K tels que
m
ij=
α si i + j pair β si i + j impair
On note D l'ensemble des matrices en damier. Étudier les stabilités de D . L'ensemble D est il une sous-algèbre de M
n(K) ?
Si M est une matrice en damier, montrer qu'il existe λ et µ dans K tels que M
3= λM
2+ µM .
2.
(Emm02)Soit δ application de M
2(K) dans K dénie par :
δ(
a b c d
) = ad − bc
a. Montrer que
∀(A, B) ∈ M
2(K)
2: δ(AB) = δ(A)δ(B ) b. Montrer que A ∈ M
2(K) est inversible si et seule-
ment si δ(A) 6= 0 et que dans ce cas
A
−1= 1 δ(A)
d −b
−c a
3.
(Emm03)Corps des quaternions.
Soit
H =
u −v v u
, (u, v) ∈ C
2Montrer que H est une sous R-algèbre de M
2( C ) . Mon- trer que tout élément non nul q de H est inversible.
4.
(Emm04)On considère la matrice
A =
1 1 1 1 0 0 1 0 0
Montrer l'existence de (α
n)
n∈N∗et (β
n)
n∈N∗telles que
∀n ∈ N
∗: A
n= α
nA + β
nA
2.
Exprimer α
net β
nen fonction de n . En déduire A
n. (voir l'exercice Emf14)
5.
(Emm05)Soit ϕ une forme linéaire sur M
n(K) telle que
∀(X, Y ) ∈ M
n(K)
2: ϕ(XY ) = ϕ(Y X ) Montrer qu'il existe α tel que ϕ = α tr .
6.
(Emm06)Soit A non nulle et B donnés dans M
n( R ) . Dé- terminer les X de M
n( R ) tels que X + (tr X )A = B . 7.
(Emm07)Montrer que le produit de deux matrices carrées
symétriques est symétrique si et seulement si les deux matrices commutent.
8.
(Emm08)Produit par blocs (Cours).
Soit M ∈ M
m,n(K) , M
0∈ M
n,p(K) telles que
M =
A B C D
, M
0=
A
0B
0C
0D
0A ∈ M
s,t(K) , B ∈ M
s,n−t(K) , C ∈ M
m−s,t(K) , D ∈ M
m−s,n−t(K) , A
0∈ M
t,r(K) , B
0∈ M
t,p−r(K) , C
0∈
M
n−t,r(K) , D
0∈ M
n−t,p−r(K) . Montrer que
M M
0=
AA
0+ BC
0AB
0+ BD
0CA
0+ DC
0CB
0+ DD
0Retenir que le produit par blocs est exact lorsque les dimensions des blocs le permettent. Ceci se généralise à des décompositions en davantage de blocs.
9.
(Emm09)Soit B une matrice carrée. Quel est le terme i, i de la matrice B
tB ?
Soit A ∈ M
p,q( R ) et X ∈ M
q,r( R ) , montrer que AX
tX = 0
Mp,q(R)⇒ AX = 0
Mp,r(R)On pourra considérer les termes de la diagonale de AX
tX
tA .
10.
(Emm10)Soit n un entier naturel non nul. On désigne par C la partie de M
n( C ) formée par les matrices M telles que m
i,j= 0 si j ne divise pas i .
Une matrice diagonale est-elle dans C ? Montrer que C est une sous-algèbre de l'algèbre des matrices triangu- laires inférieures. (voir l`exercice sur le déterminant de Smith)
11.
(Emm11)Matrice circulante. Soit a
1, · · · , a
ndans C et w = e
2iπn. Le polynôme P est déni par
P = a
1+ a
2X + · · · + a
nX
n−1On dénit les matrices D , A , M ( n × n ). La matrice D diagonale avec des P(w
i−1) sur la diagonale et :
A =
a
1a
2a
3· · · a
na
na
1a
2· · · a
n−1a
n−1a
na
1· · · a
n−2... ...
a
2a
3a
4· · · a
1
M =
1 1 1 · · · 1
1 w w
2· · · w
n−11 w
2w
2.2· · · w
2(n−1)... ...
1 w
n−1w
2(n−1)· · · w
(n−1)(n−1)
Exprimer AM à l'aide de M et D . 12.
(Emm12)Centre de M
p(K) .
Soit A ∈ M
p(K) . Montrer que A commute avec toutes les matrices élémentaires si et seulement si A ∈ Vect(I
p) . 13.
(Emm13)Calculer les puissances n ∈ N des matrices :
a b 0 a
,
1 1 1 0 1 1 0 0 1
,
1 −1 −1
−1 1 −1
−1 −1 1
.
14.
(Emm14)Soit A et B dans M
n(K) telles que A + B = AB
Montrer que A −I
nest inversible et préciser son inverse.
15.
(Emm15)Soit (X
1, · · · , X
n) la base canonique de M
n,1(K) . Pour i et j entre 1 et n , que vaut X
itX
j? Soit (Y
1, · · · , Y
n) une base de M
n,1(K) , montrer que les Y
itY
jpour i et j entre 1 et n forment une base de M
n(K) .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
1
Rémy Nicolai _fex_mmpdf du 9 avril 2020Lycée Hoche MPSI B Feuille Les matrices pour elles mêmes
16.
(Emm16)Matrices de diagonale nulle.
a. Soit D ∈ M
p(K) diagonale dont les termes de la diagonale sont deux à deux distincts. Soit A ∈ M
p(K) , calculer AD − DA .
b. Soit M ∈ M
p(K) une matrice dont tous les termes diagonaux sont nuls. Montrer qu'il existe A ∈ M
p(K) tel que M = AD − DA .
17.
(Emm17)a. Soient A et B dans M
n(K) telles que,
∀C ∈ M
n(K), tr(AC) = tr(BC) Montrer que A = B .
b. Soit A ∈ M
n(K) telle que :
∀(B, C ) ∈ M
n(K)
2, tr(ABC) = tr(ACB) Montrer que A est de la forme λI
n.
18.
(Emm18)Soit ϕ une forme linéaire sur M
p(K) . Montrer qu'il existe une unique matrice A ∈ M
p(K) telle que
∀M ∈ M
p(K), ϕ(M ) = tr(AM ).
Ce résultat est utilisé dans l'exercice mm20.
19.
(Emm19)La famille suivante est-elle libre dans M
3,2( R ) ?
A =
−1 −1
2 1
−1 0
, B =
0 1
−1 3 0 −2
,
C =
2 3
0 0
1 −1
, D =
5 −2 8 −3
−2 3
,
20.
(Emm20)Pour une matrice A ∈ M
2(K) xée, on dénit l'application
Φ :
( M
2(K) → M
2(K) M 7→ AM − M A On note
A = a b
c d
, ∆ =
0 b
−c 0
, T
s=
−c a − d
0 c
, T
i=
b 0 d − a −b
a. Montrer que Vect(I
2, A) ⊂ ker Φ . b. Montrer que Im Φ = Vect(∆, T
s, T
i) .
c. Montrer que A / ∈ Vect(I) entraîne (∆, T
s, T
i) liée et préciser une relation linéaire.
d. Montrer que
rg(Φ) =
( 0 si A ∈ Vect(I
2) 2 si A / ∈ Vect(I
2)
En déduire que B commute avec A si et seulement si (I
2, A, B) liée.
21.
(Emm21)Condition de Hadamard.
Soit A ∈ M
p( R ) pour laquelle il existe une matrice co- lonne X ∈ M
p,1telle que
AX =
0 ...
0
et X =
x
1...
x
p
6=
0 ...
0
Soit m ∈ J 1, p K tel que
|x
m| = max(x
1, · · · , x
p) Montrer que
|a
mm| ≤ X
j6=m
|a
mj|
22.
(Emm22)Soit A ∈ M
n( R ) telle qu'il existe B ∈ M
n( C ) vériant AB = I
n. Montrer que B ∈ M
n( R ) .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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2
Rémy Nicolai _fex_mmpdf du 9 avril 2020Lycée Hoche MPSI B Feuille Les matrices pour elles mêmes : corrigés
1. pas de correction pour Emm01.tex 2. pas de correction pour Emm02.tex 3. pas de correction pour Emm03.tex
4.
(Cmm04)Par un simple calcul matriciel, il vient A
3= A
2+ 2A
On peut poser A
n= α
nA + β
nA
2avec α
1= 1 β
1= 0 α
2= 0 β
2= 1
On forme des relations de récurrence
A
n= α
nA + β
nA
2⇒ A
n+1= α
nA
2+ β
nA
3= (α
n+ β
n)A
2+ 2β
nA
3⇒
( α
n+1= 2β
nβ
n+1= α
n+ β
nOn en déduit que la suite (β
n)
n∈N
vérie la relation de récurrence linéaire d'ordre 2
β
n+2= β
n+1+ 2β
nLes racines de l'équation caractéristiques sont 2 et −1 . La valeur β
0=
12est cohérente avec la relation et les valeurs de β
2et β
1. On en déduit après calcul
α
n= 1
3 2
n−1+ 2
3 (−1)
n−1β
n= 1
6 2
n+ 1 3 (−1)
n5. pas de correction pour Emm05.tex 6. pas de correction pour Emm06.tex 7. pas de correction pour Emm07.tex 8. pas de correction pour Emm08.tex
9.
(Cmm09)le terme i, i de la matrice B
tB est P
j
b
2i,j. Comme AX
tX est une matrice à q colonnes, on peut la multiplier par
tA qui a q lignes. On exploite ensuite l'associativité du produit matriciel.
0
Mp,q(R)= AX
tX
tA = (AX)
t(AX)
Prenns AX dans le rôle de B . Dans R, une somme de carrés n'est nulle que si tous les termes sont nuls. Le calcul du début montre alors que AX = 0
Mp,r(R). 10. pas de correction pour Emm10.tex
11. On trouve AM = M D .
12. pas de correction pour Emm12.tex 13.
(Cmm13)Calcul des puissances :
a
nna
n−1b 0 a
n,
1 n
n(n+1)20 1 n
0 0 1
,
(−1)
n(−1)
n− 2
n(−1)
n− 2
n(−1)
n− 2
n(−1)
n(−1)
n− 2
n(−1)
n− 2
n(−1)
n− 2
n(−1)
n
.
14.
(Cmm14)Par un simple calcul dans l'algèbre des matrices carrées, A − I
nest inversible d'inverse B − I
n.
A+B = AB ⇒ (A−I)B = A ⇒ (A−I)B −I = A−I
⇒ (A − I)(B − I) = I On ne pourra pas obtenir directement par le calcul le produit dans l'autre sens mais on peut le déduire du résultat général : pour une matrice carrée, inversible à droite est équivalent à inversible à gauche.
15.
(Cmm15)Par dénition du produit matriciel, X
itXj est la matrice élémentaire E
i,j. Ces matrices forment une base de M
n(K) .
Notons M la matrice dont les colonnes sont les Y
ide sorte que C
i(M ) = Y
i. Comme M = M I
n, on a aussi
Y
i= C
i(M ) = C
i(M I
n) = M C
i(I
n) = M X
iEn remplaçant, on obtient
Y
itY j = P X
itXj
tP On conclut en remarquant que l'application
( M
n(K) →M
n(K) X 7→ P X
tP
est un isomorphisme et transforme donc une base en une base.
16.
(Cmm16)Matrices de diagonale nulle.
a. Le terme d'indice i, j de AD − DA est (d
j− d
i)a
ij. Tous les termes de la diagonale sont donc nuls. On peut remarquer aussi que, comme les termes de la diagonale de D sont deux à deux distincts, AD − DA = 0 entraine que A est diagonale.
b. Considérons l'application ϕ
ϕ :
( M
p(K) → M
p(K) A 7→ AD − DA
Cette fonction est un endomorphisme. D'après la question précdente, son image est inclus dans le sous-espace des matrices à diagonale nulle qui est de dimension p
2− p . On en tire
rg ϕ ≤ p
2− p
La question précédente montre aussi que le noyau est formé des matrices diagonales qui est un sous- espace de dimension p . Le théorème du rang donne
p
2= dim(ker ϕ) + rg ϕ ⇒ dim(Im ϕ) = p
2− p On en tire que Im ϕ est exactement formé des ma- trices à diagonale nulle ce qui répond à la question.
17. pas de correction pour Emm17.tex
18.
(Cmm18)Pour toute A ∈ M
p(K) , considérerons
ϕ
A:
( M
p(K) → K M 7→ tr(AM) .
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Rémy Nicolai _fex_mmpdf du 9 avril 2020Lycée Hoche MPSI B Feuille Les matrices pour elles mêmes : corrigés
Il est clair que ϕ
Aest une forme linéaire. Il s'agit de montrer que toute forme linéaire sur les matrices est de la forme ϕ
Apour une unique matrice A . Introduisons
Φ :
( M
p(K) → M
p(K)
∗A 7→ ϕ
A.
Il s'agit de montrer que Φ est bijective. Comme elle est clairement linéaire entre deux espaces de même dimen- sion p
2, il sut de montrer qu'elle est injective.
Tout A ∈ ker Φ est nul car 0 = tr(AE
ij) = a
ji= 0 pour toutes les matrices élémentaires.
19. pas de correction pour Emm19.tex 20.
(Cmm20)a. Il est évident que I
2et A commutent avec A donc Vect(I
2, A) ⊂ ker Φ .
b. Par le calcul : M =
x y z t
⇒ Φ(M ) = (t − x)∆ + yT
s+ zT
iOn en déduit Im Φ ⊂ Vect(∆, T
i, T
s) .
c. Si A / ∈ Vect(I
2) alors (A, I
2) libre et
Vect(I
2, A) ⊂ ker Φ ⇒ 2 ≤ dim(ker Φ) ⇒ rg(Φ) ≤ 2 On en déduit que la famille de trois vecteurs (∆, T
i, T
s) est liée. On forme une relation linéaire en écrivant que A ∈ ker Φ :
(d − a)∆ + bT
s+ cT
i= 0
M2(K)avec
(d − a, b, c) = (0, 0, 0) ⇔ A ∈ Vect(I
2) d. Si A ∈ Vect(I
2) tout le monde commute avec A
donc Φ est identiquement nulle.
Si A / ∈ Vect(I
2) , on a vu que rg(Φ) ≤ 2 et (d − a, b, c) 6= (0, 0, 0) et
d − a 6= 0 ⇒ (T
s, T
i) libre b 6= 0 ⇒ (∆, T
i) libre c 6= 0 ⇒ (∆, T
s) libre
Dans tous les cas le rang de la famille est supérieur ou égal à 2 donc le rang est 2. Supposons (I
2, A, B) liée.
Si (I
2, A) liée, tout le monde commute avec A , en particulier B .
Sinon B ∈ Vect(I
2, A) et il commute avec A . Supposons que B commute avec A .
Si (I
2, A) liée, alors (I
2, A, B) liée.
Sinon,
rg(Φ) = 2 ⇒ ker Φ = Vect(I
2, A)
⇒ B ∈ Vect(I
2, A) ⇒ (I
2, A, B) liée 21. pas de correction pour Emm21.tex
22. pas de correction pour Emm22.tex
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