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Les impacts sociaux, économiques et environnementaux

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Academic year: 2022

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(1)

Les impacts sociaux, économiques et

environnementaux

LES PUBLICATIONS DU QUÉBEC

1500D, rue Jean-Talon Nord, Sainte-Foy (Québec) G1N 2E5 VENTE ET DISTRIBUTION

Case postale 1005, Québec (Québec) G1K 7B5

(2)

Données de catalogage avant publication (Canada)

Vedette principale au titre :

Les impacts sociaux, économiques et environnementaux : études sectoriel- les du rapport de la Commission scientifique et technique chargée d’analyser les événements relatifs à la tempête de verglas survenue du 5 au 9 janvier 1998.

Président : Roger Nicolet.

Comprend des réf. bibliogr. et un index.

ISBN 2-551-18091-0

1. Tempêtes de verglas - Aspect social - Québec (Province). 2. Tempêtes de verglas - Aspect économique - Québec (Province). 3. Tempêtes de verglas - Aspect de l’environnement - Québec (Province). 4. Gestion des situations d’urgence - Québec (Province). I. Nicolet, Roger. II. Québec (Province).

Commission scientifique et technique chargée d’analyser les événements relatifs à la tempête de verglas survenue du 5 au 9 janvier 1998.

HV555.C3146 1999 363.34’09714 C99-940658-2

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Les impacts sociaux, économiques et

environnementaux

Études sectorielles du rapport de la Commission scientifique et technique chargée d’analyser les événements relatifs à la tempête de verglas survenue du 5 au 9 janvier 1998

le 7 avril 1999

(4)

Cette publication a été rédigée par la Commission scientifique

et technique chargée d’analyser les événements relatifs à la tempête de verglas survenue du 5 au 9 janvier 1998 ainsi que l’action des divers intervenants.

Les Publications du Québec en sont l’éditeur.

Membres de la Commission

M. Roger Nicolet, ingénieur, président MeNicole Trudeau, avocate, vice-présidente

MmeHélène Denis, professeure titulaire à l’École Polytechnique, spécialiste en gestion de sinistre

M. Claude Bernier, maire de Saint-Hyacinthe et préfet de la MRC Les Maskoutains M. Louis Cloutier, ingénieur, professeur titulaire de génie mécanique à l’Université Laval M. André Dicaire, économiste, ex-membre de la haute fonction publique québécoise M. Armand Roy, lieutenant-général à la retraite des Forces armées canadiennes Coordination des travaux et direction du personnel

M. Jean-Claude Lavergne, Adm. A

Coordination avec Les Publications du Québec M. André Huot

Direction artistique MmeLucie Pouliot Graphiste

M. François Blais, design graphique Édition électronique et mise en pages PCT composition inc.

Dépôt légal – 1999

Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISBN 2-551-18091-0

© Gouvernement du Québec – 1999

Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction par quelque procédé que ce soit et la traduction, même partielle, sont interdites sans l’autorisation des Publications du Québec.

(5)

POUR AFFRONTER L’IMPRÉVISIBLE Les enseignements du verglas de 98

Présentation du rapport de la Commission scientifique et technique chargée d’analyser les événements relatifs à la tempête de verglas survenue du 5 au 9 janvier 1998, ainsi que l’action des divers intervenants

Le mois de janvier 1998 restera gravé dans notre mémoire collective comme celui du Grand Verglas.

Près de la moitié de la population du Québec est alors affectée par un sinistre naturel lié à trois vagues successives de verglas ou par le sinistre technologique qui en résulte : l’absence prolongée d’électricité durant la saison hivernale.

Mandat et composition de la Commission

Le 28 janvier, le gouvernement du Québec a annoncé sa volonté de mieux préparer le Québec à affronter de tels événements et a créé la Commission scientifique et technique chargée d’analyser les événements relatifs à la tempête de verglas survenue du 5 au 9 janvier 1998, ainsi que l’action des divers intervenants.

Le mandat de la Commission a couvert trois domaines d’étude principaux :

• l’analyse de l’événement climatique lui-même, y compris l’examen des instruments scientifiques qui permettent d’en prévoir l’occurrence et la fréquence ;

• l’étude des aspects techniques liés à la sécurité des approvisionnements en énergie, dont les critères de conception et de fiabilité des équipements et installations de transport et de distribution d’Hydro-Québec, les méthodes de déglaçage, l’enfouissement de certaines lignes et la gestion du rétablissement par Hydro-Québec ;

• l’évaluation du modèle d’organisation, de l’état de préparation et des actions réalisées par les différents intervenants en matière de gestion de sinistre.

Ce mandat, réalisé sous la présidence de M. Roger Nicolet, ingénieur, a mis à contribution les expertises multidisciplinaires de six commissaires : MeNicole Trudeau, avocate et vice-présidente de la Commission ; Mme Hélène Denis, professeure titulaire à l’École Polytechnique, spécialiste en gestion de sinistre ; M. Claude Bernier, maire de Saint-Hyacinthe et préfet de la MRC Les Maskoutains; M. Louis Cloutier, ingénieur, professeur titulaire de génie mécanique à l’Université Laval ; M. André Dicaire, économiste qui a fait carrière au sein de la haute fonction publique québécoise ; M. Armand Roy, lieutenant-général à la retraite des Forces armées canadiennes.

La coordination des travaux et la direction du personnel ont été assurées par le secrétaire général, M. Jean-Claude Lavergne, Adm.A.

Démarche de la Commission

Les travaux de la Commission ont reposé à la fois sur des recherches scientifiques et sur la consultation de la population et des divers intervenants impliqués dans la gestion de ce sinistre.

À ce sujet, plus de 300 organismes et 150 citoyens ont acheminé un mémoire ou ont participé à l’une des 44 journées d’audiences publiques tenues dans vingt différentes municipalités des régions affectées.

(6)

La Commission a aussi eu recours à diverses méthodes et techniques de recherche :

• un sondage téléphonique réalisé auprès de 2 112 répondants ayant vécu le sinistre ;

• un sondage écrit auprès d’un échantillon représentatif de 3 833 établissements de plus de 10 employés ;

• une enquête postale auprès d’un échantillon représentatif de 502 municipalités parmi celles affectées par le verglas ;

• des entrevues semi-dirigées : 300 avec des représentants d’organisations diverses et 60 avec des personnes sinistrées ;

• l’organisation de groupes de discussion : sept groupes avec des représentants d’organisations publiques et privées et huit groupes avec des personnes sinistrées ;

• des demandes d’information spécifiques adressées à diverses organisations.

Études sectorielles : analyses complémentaires

Afin de répondre de façon adéquate au mandat confié par le gouvernement, la Commission a constitué des équipes de travail qui ont présenté différentes études touchant des domaines divers, tels les aspects juridiques, techniques, environnementaux, économiques et scientifiques relatifs aux événements survenus lors de la tempête de verglas. Une soixantaine d’experts et de spécialistes ont réalisé des recherches et des analyses dont les résultats sont publiés dans quatre études sectorielles qui accompagnent le rapport principal de la Commission.

Les travaux de ces experts ont été supervisés et discutés par les commissaires, qui y ont apporté les enrichissements et les amendements jugés souhaitables. Ces quatre études font donc partie intégrante du rapport de la Commission et sont publiées, pour cette raison, sous sa signature1. Rapport principal : conclusions et recommandations

Le rapport principal de la Commission présente plus qu’une synthèse de l’ensemble des études sectorielles réalisées. On y retrouve la vision multidisciplinaire qui a permis à la Commission de transcender les approches sectorielles, de réaliser les arbitrages nécessaires et d’harmoniser les perspectives. Telles sont les assises des conclusions qui sous-tendent les recommandations formulées par la Commission. M. Jean-Pierre Pellegrin a assuré la rédaction finale des textes.

Le présent volume des études sectorielles

M. Jean Paré, urbaniste-conseil, a assumé les fonctions de coordonnateur de l’ensemble des dossiers sociaux et environnementaux étudiés par la Commission. Il a, à ce titre, assuré la coordination de l’ensemble des travaux et recherches qui sont édités dans ce volume, à l’exception de l’appendice portant sur les relations propriétaires-locataires et du chapitre décrivant les impacts macro- économiques. M. Benoit Drolet a assuré la rédaction finale de la plupart des textes de ce volume.

M. Jean-Pierre Pellegrin a également rédigé l’un des chapitres de ce volume. On trouvera au début de chaque chapitre et appendice la liste des experts et spécialistes qui ont contribué aux recherches et analyses qui y sont publiées.

1. La Commission a cependant publié quelques études sous la signature de leurs auteurs. Il s’agit de l’étude sur les conditions de travail préparée par l’Institut de Recherche et d’Information sur la Rémunération (IRIR), des études additionnelles d’experts concernant le réseau d’Hydro-Québec, et de l’étude du cadre juridique de la gestion de sinistre confiée au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal (CRDP).

(7)

Livre 1 LES PERSONNES ET LES MÉNAGES

XV

Table des matières XVII

Chapitre 1 LA TEMPÊTE DE PLUIE VERGLAÇANTE ET LA SANTÉ DES PERSONNES 1 Section 1 Le système de santé et des services sociaux 3 Section 2 Les impacts de la tempête de pluie verglaçante

sur la santé des personnes et des populations 9 Section 3 Les impacts de la tempête de pluie verglaçante

sur le réseau de la santé et des services sociaux 15

Bibliographie 33

Chapitre 2 LES ASPECTS PSYCHOSOCIAUX 37

Section 1 L’étude des impacts psychosociaux 39

Section 2 Où trouver refuge ? 48

Section 3 L’impact psychosocial du sinistre 57

Section 4 Les ressources personnelles 73

Section 5 Le recours au réseau personnel 76

Section 6 L’entraide et la solidarité 84

Section 7 Les ressources publiques 90

Bibliographie 103

Appendice LES RELATIONS ENTRE PROPRIÉTAIRES ET LOCATAIRES 109 PLAN SOMMAIRE

Les impacts sociaux, économiques et environnementaux

Volume 2

(8)

PLAN SOMMAIRE

Livre 2 LE TERRITOIRE, L’ENVIRONNEMENT

ET LES IMPACTS ÉCONOMIQUES

XXIII

Table des matières XXV

Chapitre 1 L’AGRICULTURE ET L’ENVIRONNEMENT 119

Section 1 Le verglas, les organismes vivants

et les écosystèmes 121

Section 2 Les impacts du verglas sur les différents écosystèmes 129 Annexe LISTE DES NEUF ÉTUDES DÉTAILLÉES SUR LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX 163

Bibliographie 165

Chapitre 2 LE DOMAINE BÂTI, LE PATRIMOINE ET LE PAYSAGE 167 Section 1 Notions de base et cadre législatif 169 Section 2 L’impact du sinistre du verglas sur le domaine bâti 175 Section 3 Le coût des dommages causés

aux propriétés et aux biens 189

Bibliographie 193

Chapitre 3 LES IMPACTS MACRO-ÉCONOMIQUES 197

Section 1 L’impact de la tempête de verglas

sur l’activité économique 199

Section 2 L’impact sur les finances publiques 205 Section 3 Les pertes subies par les personnes et les ménages 212

Bibliographie 215

Appendice IMPACTS DE LA TEMPÊTE DE VERGLAS SUR LES CONDITIONS

DE TRAVAIL DES QUÉBÉCOIS XXIX

Table des matières XXXVII

Les impacts sociaux, économiques et environnementaux

Volume 2

(9)

Chapitre 1 Contexte de l’étude et mandat de l’IRIR 217

Chapitre 2 Problématique de l’étude 221

Chapitre 3 Méthodologie 247

Chapitre 4 Résultats 267

Annexe A Questionnaire 299

Annexe LES PARTICIPANTS AUX CONSULTATIONS DE LA COMMISSION XLIII PLAN SOMMAIRE

(10)

Livre 1

Les personnes et les ménages

(11)

TABLE DES MATIÈRES

Les impacts sociaux, économiques et environnementaux

Volume 2

Livre 1 LES PERSONNES ET LES MÉNAGES XV

Chapitre 1 LA TEMPÊTE DE PLUIE VERGLAÇANTE ET LA SANTÉ DES PERSONNES 1 Section 1 Le système de santé et de services sociaux 3 1.1 Le ministère de la Santé et des Services sociaux 3

1.2 Les régies régionales 4

1.3 Les établissements et leurs missions 4

1.3.1 Les centres locaux de services communautaires 4

1.3.2 Les centres hospitaliers 4

1.3.3 Les centres de réadaptation 5

1.3.4 Les centres d’hébergement et de soins de longue durée 5 1.3.5 Les centres de protection de l’enfance et de la jeunesse 5

1.4 Les organismes communautaires 5

1.5 L’évolution et la réorganisation du réseau 6 1.6 La mission commune et les mesures d’urgence 8

Section 2 Les impacts de la tempête de pluie verglaçante sur la santé

des personnes et des populations 9

2.1 Les décès attribuables à la tempête de pluie verglaçante 9

2.2 L’accroissement des problèmes de santé 12

2.2.1 Les cas d’intoxications à l’oxyde de carbone 12 2.2.2 L’augmentation des consultations aux urgences 12 2.2.3 L’augmentation du nombre des hospitalisations 13

2.2.4 Le recours aux services de santé 14

2.2.5 L’accessibilité des services de santé

et le niveau de satisfaction 14

Section 3 Les impacts de la tempête de pluie verglaçante

sur le réseau de la santé et des services sociaux 15

3.1 Les services de santé physique 16

3.1.1 Les services préhospitaliers 16

3.1.2 Les services de première ligne 17

3.1.3 La coordination des soins de santé dans les

centres de services aux sinistrés 18

(12)

3.1.4 L’identification et la prise en charge

des personnes les plus vulnérables 19 3.1.5 L’organisation des services de secours

dans les municipalités 20

3.1.6 Les services pharmaceutiques

et la fourniture de médicaments 21

3.1.7 Les centres hospitaliers 21

3.1.8 Les centres d’hébergement

et de soins de longue durée 23

3.2 Les services psychosociaux 24

3.2.1 Les interventions des centres locaux

de services communautaires 24

3.2.2 Le rôle des centres de protection

de l’enfance et de la jeunesse 25

3.2.3 Les organismes communautaires 25

3.3 Les services de santé publique 26

3.4 La coordination du réseau de la santé 27

3.4.1 À l’échelle du Québec 27

3.4.2 À l’échelle régionale 28

3.4.3 Au niveau local 29

Conclusion 29

Bibliographie 33

Liste des figures, graphiques et tableaux

Figure 1 Mission sociosanitaire commune dans le cadre

des mesures d’urgence 15

Graphique 1 Nombre de décès relevés en Montérégie 11

Graphique 2 Nombre d’hospitalisations relevées en Montérégie 13

Tableau 1 Décès reliés à la tempête de pluie verglaçante

entre le 6 janvier et le 17 mars 1998 10

TABLE DES MATIÈRES

(13)

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 2 LES ASPECTS PSYCHOSOCIAUX 37

Section 1 L’étude des impacts psychosociaux 39

1.1 Les enquêtes auprès des populations sinistrées 39 1.1.1 L’enquête par sondage :

élaboration d’un instrument de mesure 39 1.1.2 L’échantillonnage, la cueillette et l’analyse 39

1.1.3 L’enquête ciblée par entrevues 40

1.1.4 L’étude des manifestations de solidarité 40 1.2 Le verglas : un sinistre pas comme les autres 41 1.3 L’appréhension de la tempête et les problèmes pratiques 43

1.3.1 L’ampleur de la tempête 44

1.3.2 L’installation dans la durée 44

1.3.3 L’après-sinistre 46

Section 2 Où trouver refuge ? 48

2.1 Les catégories d’hébergement d’urgence 48

2.2 Les facteurs de vulnérabilité 50

2.3 La vie quotidienne en abri d’urgence 51

2.3.1 En milieu rural 51

2.3.2 Dans les villes du « triangle de glace » 51 2.3.3 La vie en situation d’urgence prolongée 52

2.3.4 Les nouveaux immigrants 53

2.4 L’organisation à long terme 53

2.4.1 Les hébergés 53

2.4.2 Les hébergeants 55

2.5 L’après-sinistre 56

Section 3 L’impact psychosocial du sinistre 57

3.1 Les phases du sinistre et les impacts psychosociaux 57 3.1.1 S’organiser provisoirement après

l’annonce d’un danger 58

3.1.2 La prise de conscience de l’ampleur du sinistre 59

3.1.3 Un pénible retour à la normale 59

3.1.4 Le pire moment 60

3.2 Les perceptions et les effets psychosociaux 62 3.2.1 La perception des effets du verglas

sur l’environnement 62

3.2.2 L’incertitude face aux pannes d’électricité

et à leur durée 63

3.2.3 La désorganisation de la vie quotidienne 64 3.2.4 L’ébranlement de la stabilité et de la sécurité 65

3.2.5 L’inquiétude pour les proches 66

(14)

3.2.6 Les préoccupations pour les animaux domestiques 66 3.2.7 Un mode de vie basé sur des équilibres fragiles 67

3.3 Des réactions diverses 67

3.3.1 Les réactions des jeunes 67

3.3.2 Les réactions des adultes 69

3.3.3 Les réactions des personnes âgées 70

3.3.4 Des vulnérabilités particulières 71

Section 4 Les ressources personnelles 73

4.1 La normalité au quotidien 73

4.2 La volonté d’autonomie et le besoin de liquidités 73

4.3 L’attachement au chez-soi 75

Section 5 Le recours au réseau personnel 76

5.1 Les obligations et l’indépendance 76

5.1.1 La menace des jeux de pouvoir 77

5.1.2 La reconnaissance 77

5.1.3 La réciprocité 77

5.2 Les relations d’entraide à travers le réseau personnel 78

5.2.1 La famille 78

5.2.2 Les amis, les voisins et les collègues de travail 80

5.3 Les limites des réseaux d’entraide 80

5.3.1 Le manque de diversité des réseaux d’entraide 81

5.3.2 La pauvreté des offres d’aide 81

5.3.3 Les effets de l’éloignement 81

5.4 Des festivités devenues amères 82

Section 6 L’entraide et la solidarité 84

6.1 L’aide des organismes reconnus 85

6.2 Le bénévolat dans le cadre des services organisés 85 6.3 L’aide des groupes spontanés de bénévoles 87

6.4 L’aide des inconnus 88

Section 7 Les ressources publiques 90

7.1 Le besoin d’information 90

7.2 Les efforts de réparation et l’aide directe aux sinistrés 91

7.3 Les services et les programmes d’aide 92

7.3.1 L’aide psychologique 92

7.3.2 Les services d’hébergement 93

7.3.3 L’utilisation abusive des services publics 93 7.3.4 Des compensations financières à deux tranchants 94 7.4 Faire autrement, si jamais cela se reproduit 95 TABLE DES MATIÈRES

(15)

TABLE DES MATIÈRES

Conclusion 96

Bibliographie 103

Appendice LES RELATIONS ENTRE PROPRIÉTAIRES ET LOCATAIRES 109

Section 1 L’impact du sinistre du verglas et les obligations de chacun 111 1.1 Les relations entre locataires et propriétaires 111 1.2 Les obligations et les droits des locataires et des propriétaires 111 1.2.1 Les obligations du propriétaire et les droits du locataire 111 1.2.2 Les obligations du locataire et les droits du propriétaire 112 1.2.3 Les interventions du Regroupement des comités

logement et associations de locataires du Québec 113 1.2.4 Les interventions de la Corporation

des propriétaires immobiliers du Québec 114 1.2.5 Les interventions d’autres organismes 114

Section 2 La jurisprudence 115

Conclusion 116

Liste des tableaux

Tableau 1 Les aspects négatifs dominants du sinistre du verglas 42 Tableau 2 Les choix et les décisions des sinistrés en matière d’hébergement 49 Tableau 3 L’hébergement et les régions sinistrées 54

Tableau 4 Les changements de lieux d’hébergement 54

Tableau 5 Les impacts à long terme du verglas 58

Tableau 6 Les conséquences pratiques du sinistre du verglas 58 Tableau 7 Les aspects positifs dominants du sinistre du verglas 86 Tableau 8 La réclamation des compensations financières

selon les catégories de revenu 94

(16)

La tempête

de pluie verglaçante et la santé

des personnes

chapitre 1

(17)

1. L’étude des impacts de la tempête de pluie verglaçante sur la santé des personnes était placée sous la responsabilité du Dr Paul Landry, m.d., M.P.H., avec la collaboration de MmeIsabelle Trabut, M.Sc., du Groupe de recherche interdisciplinaire en santé de l’Université de Montréal.

MM. François Champagne, Ph.D. et Raynald Pineault, Ph.D. ont agi à titre de consultants.

2. Voir le chap. « Les aspects psychosociaux » dans le présent volume, livre 1, chap. 2.

3. Ministère de la Santé et des Services sociaux, Rapport annuel 1996-1997, Québec, ministère de la Santé et des Services sociaux, 1997.

4. Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie, Rapport d’intervention : Opération verglas/janvier 1998, mai 1998.

La Commission a voulu examiner en détail l’impact de la tempête de pluie verglaçante sur la santé des personnes et de la population. À cette fin, une étude1a été menée sous la responsabilité du Dr Paul Landry. Les résultats de celle-ci sont exposés dans le présent chapitre.

Les principaux objectifs de l’étude étaient de :

• tracer un portrait des impacts de la tempête de pluie verglaçante sur la santé des personnes et des populations ;

• faire un examen critique de ces impacts sur le fonctionnement du réseau de la santé et des services sociaux dans les régions affectées, notamment en ce qui concerne les actions prises avant, pendant et après la tempête ;

• identifier les mesures à prendre aux niveaux national, régional et local pour améliorer, corriger ou renforcer l’organisation et la coordination des actions du réseau de la santé et des services sociaux lors de tels sinistres.

L’analyse des impacts a fait l’objet de concertation avec les responsables des travaux effectués pour la Commission dans le dossier psychosocial2. De plus, les régies régionales de la santé et des services sociaux et d’autres organismes ont été mis à contribution pour l’obtention des données et des informations requises.

Dans un premier temps, une enquête par sondage téléphonique a été réalisée pour le compte de la Commission auprès des populations résidant dans les régions affectées. La méthodologie est décrite plus loin dans ce volume, au chapitre sur l’impact psychosocial du sinistre. Par la suite, les données de cette enquête ont été comparées avec les résultats provisoires de l’enquête annuelle de Santé Québec3. Parallèlement à ces analyses, d’autres données et les résultats d’autres études ont été colligés afin d’esquisser le portrait de l’utilisation des services de santé durant le sinistre. L’une de ces études a été effectuée par la Direction de la santé publique de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie4.

Des entrevues ont aussi été réalisées auprès de 72 intervenants et responsables du réseau, dans les différentes régions affectées.

Le présent rapport comporte trois sections. La première décrit le système de santé et de services sociaux ainsi que les missions respectives de chacun des organismes. Un bref historique présente l’état du réseau à la fin de 1997, avant le sinistre. La deuxième section dresse un bilan des informations disponibles quant aux impacts de la tempête de pluie verglaçante sur la santé des personnes et des populations. La troisième et dernière section trace un portrait critique des répercussions du sinistre sur le fonctionnement du système et sur les intervenants.

(18)

La finalité même du système de santé et de services sociaux est de produire et de rendre accessible un ensemble intégré de services de qualité qui contribuent à améliorer, maintenir ou restaurer un état de santé optimal pour les personnes, les familles et les communautés du Québec tout en tenant compte de la capacité de payer de l’État et des individus. Le système est fondé sur une conception globale, écologique et communautaire de la santé, définie comme la résultante d’un équilibre dynamique et harmonieux entre la personne (dans ses dimensions biologique, psychoaffective et sociale) et l’environnement (dans ses dimensions physique, biologique et socioculturelle, économique ou technique).

Le système québécois forme un réseau complexe qui regroupe près de 600 établissements publics et privés conventionnés, près de 1 000 cliniques médicales et au-delà de 2 300 organismes communautaires. Environ 10 % de la main-d’œuvre active du Québec y travaille. Les dépenses publiques dans le domaine de la santé et des services sociaux représentent près du tiers du budget total de l’État ; elles se chiffraient à environ 13 milliards de dollars en 1997-1998.

La gestion du système de santé relève du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Elle est confiée à un conseil régional et 17 régies régionales répartis dans 18 régions sociosanitaires à travers le Québec.

En Montérégie, l’une des régions les plus durement touchées par le verglas, une population de 1,3 million de personnes est répartie dans 220 municipalités, 15 municipalités régionales de comté (MRC) et 2 réserves autochtones. En matière de santé, cette région est desservie par 48 établissements publics et 24 établissements privés conventionnés. Elle compte 10 centres hospitaliers et 19 CLSC dont les territoires de desserte débordent, pour la plupart, les limites géographiques des municipalités où ils se trouvent.

1.1 Le ministère de la Santé et des Services sociaux

Ultime responsable de l’atteinte des résultats fixés par le législateur, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a le mandat général d’assurer la régulation du système. Il détermine les orientations générales, les politiques de santé et de bien-être et les grandes priorités, et il procède à l’évaluation des résultats par rapport aux objectifs fixés. En outre, il veille à la répartition équitable des ressources entre les régions et à leur utilisation efficiente.

De plus, il approuve les priorités régionales et les plans régionaux d’organisation de services ; il coordonne l’enseignement et la recherche ; il élabore des cadres de gestion des ressources humaines, matérielles et financières ; il établit les politiques et les programmes d’adaptation de la main d’œuvre du réseau ; il assure la coordination interrégionale des services ; il assure enfin la coordination des programmes et des mesures de protection de la santé publique.

LE SYSTÈME DE SANTÉ ET DE SERVICES SOCIAUX

SECTION 1

(19)

1.2 Les régies régionales

Dans chaque région du Québec, une régie régionale est maître d’œuvre de la planification, de l’organisation, de la coordination des programmes et des services ainsi que de l’allocation des ressources.

La mission des régies régionales porte donc sur l’adaptation des services aux besoins et aux réalités de la population de leur territoire, en tenant compte des caractéristiques démographiques, culturelles ou socio-économiques ainsi que de la géographie et des établissements qui s’y trouvent.

Plus spécifiquement, la régie régionale assure la participation de la population à la gestion du réseau et respecte les usagers ; elle établit les priorités régionales ; elle décide de l’organisation des services sur son territoire ; elle alloue les budgets aux établissements et accorde les subventions aux organismes communautaires ; elle coordonne les activités de toutes les composantes du réseau régional ; elle incite les établissements à se regrouper pour une gestion efficiente de leurs ressour- ces ; elle met en place des mesures pour assurer la protection de la santé publique.

1.3 Les établissements et leurs missions

La tâche commune des établissements est de produire et de donner des services pour répondre aux besoins de la clientèle. Chaque établissement peut remplir une ou plusieurs missions selon les centres qu’il regroupe : les centres locaux de services communautaires, les centres hospitaliers, les centres de réadaptation, les centres d’hébergement et de soins de longue durée, les centres de protection de l’enfance et de la jeunesse.

1.3.1 Les centres locaux de services communautaires

Les centres locaux de services communautaires (CLSC) ont pour mission d’offrir en première ligne, à la population du territoire qu’ils desservent, des services de santé et des services sociaux courants, de nature préventive ou curative, et des services de réadaptation ou de réinsertion.

À cette fin, ce centre s’assure que les personnes requérant de tels services pour elles-mêmes ou pour leur famille sont rejointes, que leurs besoins sont évalués, que les services requis leur sont offerts à l’intérieur de ses installations ou dans leur milieu de vie, à l’école, au travail ou à domicile ; si nécessaire, il s’assure qu’elles sont dirigées vers les centres, les organismes ou les personnes les plus aptes à leur venir en aide.

1.3.2 Les centres hospitaliers

Les centres hospitaliers (CH) offrent des services diagnostiques ; ils donnent des soins médicaux généraux et spécialisés et des soins infirmiers ; ils offrent des services psychosociaux spécialisés, des services préventifs et des services de réadaptation.

(20)

1.3.3 Les centres de réadaptation

Les centres de réadaptation (CR) offrent des services d’adaptation, de réadaptation et d’intégration sociale à diverses catégories de bénéficiaires ainsi que des services d’accompagnement et de soutien à leur entourage. Les services peuvent varier d’un CR à l’autre, selon qu’ils sont destinés à des personnes handicapées, des victimes d’accident en apprentissage de certaines fonctions, des personnes traitées pour toxicomanie, etc.

Ces services peuvent être offerts dans les installations de l’établissement, à l’école, au travail, à domicile.

1.3.4 Les centres d’hébergement et de soins de longue durée

Les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) s’adressent aux adultes en perte d’autonomie fonctionnelle ou psychologique. À ces personnes, ils offrent un milieu de vie substitut et des services d’hébergement, d’assistance et de soutien, de surveillance et de réadaptation. Ils fournissent au besoin des services psychosociaux, infirmiers, pharmaceutiques et médicaux.

1.3.5 Les centres de protection de l’enfance et de la jeunesse

Les centres de protection de l’enfance et de la jeunesse (CPEJ) offrent aux jeunes et à leur famille des services de nature psychosociale en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse5et de laLoi sur les jeunes contrevenants6. Ils s’occupent de placement d’enfants, de médiation familiale, d’adoption et de services reliés à la recherche des antécédents biologiques.

1.4 Les organismes communautaires

Les organismes communautaires présentent une gamme variée de services selon les besoins des divers milieux auxquels ils s’adressent :

• prévention, aide aux personnes (y compris l’hébergement temporaire) ;

• promotion, sensibilisation et défense des droits et des intérêts des personnes utilisant des services de santé ou des services sociaux ;

• promotion du développement social, de l’amélioration des conditions de vie ;

• prise en charge de besoins nouveaux ou visant des groupes particuliers de personnes.

En 1996-1997, les 17 régies régionales ont accordé des subventions totalisant 145,4 millions de dollars à quelque 2 300 organismes communautaires. En outre, le MSSS a octroyé à une centaine d’autres organismes œuvrant à l’échelle du Québec des subventions d’environ 4 millions de dollars au total.

5. L.R.Q., c. P-34.1.

6. L.R.C. (1985), c. Y-1.

(21)

1.5 L’évolution et la réorganisation du réseau

Le système de santé au Québec tel qu’on le connaît a commencé à prendre forme et à se mettre en place en 1970, sous l’administration de M. Claude Castonguay, alors ministre des Affaires sociales. Il s’agissait de mettre en œuvre les recommandations de la Commission d’enquête sur la Santé et les Services sociaux qu’il venait de présider. L’assurance-maladie et la mise en place d’un réseau public d’établissements de santé et de services sociaux devaient permettre à tous d’avoir accès aux bienfaits et aux progrès technologiques de la médecine moderne.

En 1974, à l’échelon fédéral, la publication d’un rapport intitulé Nouvelle perspective de la santé des Canadiens(Rapport Lalonde) amena à considérer le système de soins et de services de santé comme l’un des éléments déterminants de la santé, mais non le seul, ni le plus important.

En effet, la biologie humaine, les habitudes de vie et surtout l’environnement physique, biologique et socio-économique ont probablement beaucoup plus d’impact sur la santé de la population. À cette époque, celle du premier « choc pétrolier », il fallait contrôler davantage les dépenses consacrées aux services de santé et surtout en améliorer l’efficience.

À l’échelon du Québec, le rapport de la Commission Rochon, déposé en 1988, allait dans le même sens et recommandait même une transformation importante du réseau, en misant sur la régionalisation du pouvoir décisionnel et la reconfiguration du réseau et des services sociosanitaires.

La transformation du système de santé s’est ainsi faite en fonction de trois grands objectifs : 1er Adapter les services aux besoins changeants de la population: vieillissement de celle-

ci ; nouvelles problématiques comme celle des sans-abri, celle du sida; émergence de maladies dites « de civilisation », comme le suicide, la toxicomanie ou certaines formes de cancer.

2e Tirer le meilleur profit des nouvelles technologies : les progrès en physique, en chimie, en génétique, en biologie moléculaire associés à ceux de l’informatique permettent de faire les choses différemment. On dispose maintenant de nouveaux médicaments beaucoup plus efficaces avec moins d’effets secondaires indésirables. La télématique et les télécommunications permettent déjà la consultation médicale à distance. Les nouvelles techniques d’imagerie aident à poser des diagnostics beaucoup plus précis avec des approches moins traumatisantes. Grâce au raffinement des fibres optiques, les techniques d’endoscopie sont plus douces, plus précises et plus révélatrices. Avec une anesthésie allégée, la chirurgie devient moins envahissante, plus ambulatoire, permettant ainsi aux patients de récupérer rapidement pour retourner à leurs activités normales quelques jours après l’intervention.

3e Protéger les acquis sociaux des citoyens malgré le contexte budgétaire : maintenir, pour tous, l’accès à des services de qualité, c’est-à-dire des services pertinents et efficaces, correspondant aux besoins, produisant les effets escomptés, et cela, en tenant compte de la capacité de payer de l’État et des personnes.

L’atteinte de ces objectifs suppose d’abord de rationaliser, de réduire l’utilisation des services hospitaliers de courte durée et d’améliorer les services de première ligne ainsi que les ressources des organisations communautaires. La transformation du système exige :

• d’augmenter les ressources et les budgets des CLSC ;

• d’augmenter les services de soins infirmiers à domicile ;

(22)

• d’augmenter les services d’aide pour le maintien à domicile ;

• d’augmenter les services psychosociaux dans les CLSC ;

• de mettre en place un système de garde pour assurer la continuité et l’accessibilité de services médicaux généraux le soir, les fins de semaine et durant les jours fériés ;

• d’organiser des réseaux intégrés de services en fonction des régions et de leurs populations, ce qui implique une meilleure coordination des ressources médicales en cabinet privé et en établissement ;

• de mettre en place un régime d’assurance-médicaments qui assurerait à tous l’accès aux médicaments essentiels et diminuerait la charge de l’État vis-à-vis des personnes âgées et des assistés sociaux ;

• d’effectuer des « projets pilotes » pour évaluer la pertinence, l’efficacité et l’efficience de l’utilisation de sages-femmes et de « maisons de naissance » pour humaniser et simplifier les soins des grossesses normales ;

• d’augmenter les budgets et les ressources des différents organismes communautaires qui œuvrent dans le domaine des services de santé et des services sociaux.

Les objectifs supposent aussi l’amélioration des services d’hébergement et de soins de longue durée (en CHSLD) pour les personnes en perte d’autonomie sévère, c’est-à-dire nécessitant plus de deux heures de soins infirmiers par jour et incapables de demeurer à domicile. Cela exige :

• d’augmenter les ressources et les budgets des CHSLD ;

• de poursuivre la désinstitutionnalisation des malades psychiatriques chroniques et des personnes souffrant de déficience intellectuelle ;

• d’augmenter les budgets pour les ressources intermédiaires, pavillons et familles d’accueil ;

• d’augmenter les subventions pour les organismes communautaires pour aider au maintien à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie.

L’atteinte des objectifs suppose enfin de reconfigurer le réseau en encourageant la fusion d’établissements ou le regroupement d’établissements ayant des missions différentes sous un même conseil d’administration. Cela signifie :

• une rationalisation et une intégration des services pour une même population, en fonction des besoins et des ressources disponibles dans une région ou sous-région donnée ;

• le redéploiement des ressources humaines en fonction des nouveaux besoins et de la réorganisation du travail.

(23)

En 1996-1997, conformément aux plans régionaux préparés l’année précédente, l’ampleur de la transformation du réseau s’est surtout manifestée par :

• l’intégration et la fusion d’établissements afin de restreindre les dépenses administratives ;

• la diminution du nombre de lits dans les centres hospitaliers par le recours à de nouvelles approches médicales (chirurgie d’un jour) et la réduction des durées de séjour (admission le jour même des interventions chirurgicales) ;

• l’accroissement des services de première ligne dans les communautés (augmentation des heures d’ouvertures des CLSC, maintien à domicile pour les personnes qui viennent de subir une chirurgie et les personnes âgées en perte d’autonomie, consolidation des services Info-Santé et des activités de prévention et promotion de la santé) ;

• l’amélioration des soins offerts aux personnes hébergées en perte d’autonomie.

Cette réforme majeure s’est accompagnée d’une réduction massive de personnel, effectuée dans le cadre du rééquilibrage des finances publiques. À l’automne 1997, en raison du départ volontaire de 16 000 employés (plutôt que les 8 000 prévus), le système a été confronté à des difficultés importantes, soit un personnel essoufflé, des cadres bousculés œuvrant dans un climat de morosité généralisée susceptible de nourrir les inquiétudes de la population quant à l’accessibilité à des services jugés essentiels.

C’est un système de santé en pleine transition, au milieu d’une réorganisation non complétée, qui, en janvier 1998, a été exposé aux effets d’une tempête de pluie verglaçante sans précédent qui a touché près de la moitié de la population du Québec.

1.6 La mission commune et les mesures d’urgence

Dans le cadre des mesures d’urgence pour la gestion d’un risque important ou d’une catastrophe, l’objectif commun du réseau est de préserver la vie et la santé des personnes et des populations menacées. Cette mission commune transcende alors les missions spécifiques et permet la mobilisation et la coordination des ressources du réseau sous trois volets interreliés : la santé physique, la santé publique et les services psychosociaux.

En 1988, peu après le sinistre de l’incendie de biphényles polychlorés (BPC) à Saint- Basile-le-Grand, le MSSS a élaboré un plan de mesures d’urgence qui précise les mandats, les rôles et les responsabilités de diverses ressources du réseau. Dans le cadre de ce plan, le volet des services de santé physique doit être assumé par les compagnies d’ambulance, les médecins et les centres hospitaliers. Les CLSC, dont le mandat en temps normal est d’offrir des soins de santé courants (soins de première ligne), ont le mandat spécifique, en cas de sinistre, de fournir les services psychosociaux requis avec la possibilité de solliciter la collaboration des groupes et organismes communautaires.

Depuis 1992, en lieu et place des anciens départements de santé communautaire (DSC), le volet des services de santé publique est confié aux nouvelles directions de santé publique (DSP) des régies régionales, en concertation avec les ministères impliqués (Environnement et Faune ; Agriculture, Pêcheries et Alimentation) et des organismes comme le Laboratoire de santé publique du Québec, le Centre antipoison et le Centre de toxicologie du Québec.

Au cours des dernières années, le MSSS et les régies régionales ont conçu et dispensé différents programmes de formation sur les mesures d’urgence, rejoignant un grand nombre de personnes ressources impliquées sous l’un ou l’autre des volets du plan d’action.

(24)

La tempête de pluie verglaçante et les pannes de courant qu’elle a provoquées ont créé des conditions propices à des accidents de toutes sortes, des infections, du stress et du désarroi. Elle a aussi amené de nombreuses personnes à adopter des comportements « à risque » afin d’assurer leur protection, le bien-être de leurs proches ou l’intégrité de leurs biens. Certaines personnes ont utilisé de façon inadéquate des systèmes de chauffage d’appoint pour pallier le manque de courant électrique et ont consommé de la nourriture périssable non réfrigérée. On a aussi vu des gens monter sur le toit de leur maison, sans tenir compte des règles élémentaires de sécurité.

Ces comportements ont provoqué une augmentation notable des risques et des problèmes de santé, tels que les intoxications à l’oxyde de carbone, les intoxications alimentaires, les problèmes respiratoires et les fractures.

2.1 Les décès attribuables à la tempête de pluie verglaçante

Le Bureau du coroner a évalué que la tempête de pluie verglaçante et ses conséquences ont directement provoqué la mort de 30 personnes, entre le 6 janvier et le 17 mars 1998.

La majorité des décès sont survenus dans la région de la Montérégie (18 cas, soit 60 % des décès) et dans celle de Montréal (5 cas, soit 17 % des décès). Près de la moitié des décès se sont produits pendant la première semaine de la tempête, résultant de brûlures (4), d’intoxications (5), de problèmes d’hypothermie (2) ou d’accidents (3). Toutes les victimes (8) des régions de Montréal, de Chaudière-Appalaches, de Laval et de l’Outaouais, et certaines des victimes (6) de la Montérégie sont mortes durant cette semaine-là. Les autres victimes (16) décédées dans les semaines suivantes étaient de la Montérégie, du Centre-du-Québec, de Lanaudière et des Laurentides ; elles ont succombé à des brûlures sévères (6), des intoxications (1), des problèmes d’hypothermie (3), des blessures subies lors de chutes7(4) ou d’autres accidents (2). La plupart des cas d’intoxication à l’oxyde de carbone sont survenus durant la première semaine, alors que les cas d’accidents entraînant des décès sont arrivés au cours des troisième et quatrième semaines du sinistre. Parmi les victimes, trois personnes de la Montérégie sont décédées en février et mars à la suite d’incendies survenus à la mi-janvier.

Par ailleurs, sans pouvoir l’attribuer entièrement et spécifiquement à la tempête de pluie verglaçante, on a constaté une augmentation de la mortalité en Montérégie durant la période de verglas. En effet, une étude réalisée par la Régie régionale de la Montérégie sur la mortalité survenue de janvier à mars 1998 chez des résidants de cette région sociosanitaire indique que le nombre de décès a été notablement plus élevé en janvier et février 1998 qu’au cours de la même période de 1997. Selon cette étude, en Montérégie, il y a eu 924 décès enregistrés en janvier 1998, contre 733 en 1997, pour la même période ; on compte donc 191 décès de plus ou une augmentation de 22 %. Il faut toutefois noter qu’il existe parfois d’importantes variations mensuelles du nombre de décès. Ainsi, en Montérégie, on est passé de 599 décès, en janvier 1996, à 733, en janvier 1997, soit une augmentation de 10 %. L’âge moyen au décès était significativement plus élevé chez les hommes, en janvier 1998 (73 ans) qu’en 1997 (69 ans).

Cette différence à l’égard de l’âge n’a pas été notée chez les femmes.

LES IMPACTS DE LA TEMPÊTE DE PLUIE VERGLAÇANTE SUR LA SANTÉ DES PERSONNES ET DES POPULATIONS SECTION 2

7. Plusieurs individus se sont blessés en tombant de toitures qu’ils tentaient de déblayer.

Quelques-uns ont succombé à ces blessures.

(25)

Régions Nombre Cause Lieu de Sexe Âge Remarques

de décès du décès résidence

Centre-du-Québec 2 Hypothermie Warwick H 79 Hypothermie sévère

Chute d’un toit Victoriaville H 75 Déglacement d’un toit

Estrie Aucun

Montréal 5 Brûlure Mont-Royal H 92 Chandelles

Brûlure Mont-Royal F 93 Chandelles

Hypothermie Pointe-Claire F 46 Hypothermie

Hypothermie Pierrefonds F 90 Hypothermie

Divers Montréal H 50 Happé par une souffleuse

en glissant du trottoir Outaouais 1 Intoxication au CO Sainte-Angélique H 82 Génératrice utilisée

à l’intérieur

Chaudière- 1 Divers Saint-Martin- F 60 Écrasée –

Appalaches de-Beauce glace tombée du toit

Laval 1 Brûlure Laval H 89 Surchauffe du foyer

Lanaudière 1 Chute d’un toit Saint-Charles- H 52 Déglacement d’un toit

Borromée

Laurentides 1 Chute d’un toit Bellefeuille H 61 Déglacement d’un toit

Montérégie 18 Brûlure La Présentation H 64 Génératrice

Brûlure Sainte-Rosalie H 64 Incendie

d’origine indéterminée

Brûlure Saint-Jean- F Inc. Poêle à fondue

sur-Richelieu

Brûlure Cowansville H 65 Lampe à l’huile

Brûlure Saint-Isidore F 59 Explosion d’un réchaud

à fondue

Brûlure Carignan F 10 Incendie dû à la surchauffe

d’un foyer

Brûlure Carignan H 46 Incendie dû à la surchauffe

d’un foyer

Intoxication au CO Saint-Mathieu- H 67 Poêle au gaz propane de-Laprairie

Intoxication au CO Venise-en-Québec F 76 Génératrice utilisée à l’intérieur Intoxication au CO Venise-en-Québec F 78 Génératrice utilisée

à l’intérieur Intoxication au CO Venise-en-Québec H 76 Génératrice utilisée

à l’intérieur Intoxication au CO Hemmingford F 74 Génératrice utilisée

à l’intérieur

Hypothermie Brossard F 88 Hypothermie

Hypothermie Saint-Lazare F 59 Hypothermie

Chute d’un toit Sainte-Catherine H 35 Déglacement d’un toit

Divers Beauharnois H 30 Chute en déglaçant

un pylône

Divers Sainte-Sabine H 59 Décapité par un fil électrique

Divers Greenfield Park H 68 Camionneur préposé au dé-

neigement blessé à la tête Nombre total

de décès : 30

Source : Gouvernement du Québec, Bureau du coroner, communiqué de presse, 12 février 1998, revisé par le bureau du coroner en janvier 1999.

Tableau 1

Décès reliés à la tempête de pluie verglaçante entre le 6 janvier et le 17 mars 1998

(26)

L’augmentation du nombre de décès en Montérégie peut être reliée à certains types de maladies. Ainsi, comparativement à janvier 1997, on note en janvier 1998 une augmentation de 58 % des décès associés aux maladies de l’appareil respiratoire et de 23 % des décès reliés aux maladies de l’appareil circulatoire.

Pour le mois de février, le nombre de décès était de 830 en 1998 et de 662 en 1997, soit 168 décès de plus. Malgré la baisse du nombre de décès par rapport au mois de janvier, on constate quand même une augmentation notable de 21 % pour le mois de février 1998 par rapport à la même période de l’année précédente.

Selon le rapport de la Régie de la Montérégie, l’écart de la mortalité semble s’atténuer en mars. En effet, il y a eu 752 décès au mois de mars 1998, chiffre qui se rapproche des 725 décès de mars 1997. Cette observation est corroborée par l’analyse de l’évolution des décès par causes spécifiques : en mars 1998, il y a eu une réduction notable du taux de mortalité associé aux maladies de l’appareil respiratoire et aux maladies de l’appareil circulatoire par rapport à janvier de la même année.

Graphique 1

Nombre de décès relevés en Montérégie

Dans les autres régions sociosanitaires moins affectées par la tempête de pluie verglaçante, on ne remarque pas une telle augmentation de mortalité.

Parmi les régions dont le taux de mortalité était en janvier 1998 supérieur à celui de janvier 1997, seule la région de la Montérégie a connu une augmentation (24 %), lorsqu’on compare les taux des mois de février 1997 et de février 1998. Les autres régions ont connu une baisse entre 1997 et 1998 (7 % pour le Centre-du-Québec ; 21 % pour l’Estrie ; 8 % pour Montréal- Centre ; 8 % pour Chaudière-Appalaches ; 6 % pour Lanaudière). Dans une des régions touchées par le verglas (Laurentides), ce taux est resté le même. Par ailleurs, d’autres régions sociosanitaires ont vu leur taux brut de mortalité augmenter (26 % pour Laval ; 30 % pour l’Outaouais).

1 000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0

Janvier 733

924

Février 1997

662 830

Mars 725 752

1998 Nombre de décès

Source : Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie, mémoire présenté à la Commission scientifique et technique [verglas de janvier 98], 1998.

(27)

2.2 L’accroissement des problèmes de santé

Dès le début de la tempête de pluie verglaçante, les Directions de la santé publique ont émis des communiqués de presse afin de prévenir la population quant à certains comportements risqués pour la santé. Afin de rejoindre le plus grand nombre de personnes, des communiqués à l’égard des risques d’intoxication à l’oxyde de carbone et des symptômes qui y sont associés ont été diffusés dans les différents médias.

2.2.1 Les cas d’intoxications à l’oxyde de carbone

Malgré les avertissements, plusieurs personnes se sont retrouvées dans des situations d’intoxication à l’oxyde de carbone provenant de génératrices, d’appareils de cuisson ou de systèmes de chauffage parfois en mauvais état ou trop artisanaux. Certaines d’entre elles ont eu besoin d’oxygène, d’autres ont été hospitalisées ou ont eu recours à la chambre hyperbare (chambre pressurisée) et, malheureusement, quelques individus sont décédés.

Au Québec, tous les patients souffrant d’intoxication sévère à l’oxyde de carbone ont été conduits à l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, le seul centre québécois spécialisé dans le traitement en chambre hyperbare. Du 7 au 28 janvier dernier, 50 personnes sévèrement intoxiquées à l’oxyde de carbone y ont ainsi été traitées. Une forte proportion des cas provenait de la Montérégie (62 %). Les appareils mis en cause étaient des génératrices (29 cas), des grilloirs

« Hibachi » (12 cas), des appareils de cuisson au propane (3 cas), des appareils de chauffage au gaz (2 cas), des chaufferettes d’appoint (2 cas), une souffleuse laissée en marche dans un cabanon (1 cas) et une voiture laissée en marche dans un garage (1 cas).

2.2.2 L’augmentation des consultations aux urgences

Un plus grand nombre de patients se sont présentés aux urgences dans les régions du Centre- du-Québec, de l’Estrie, de Montréal-Centre, de Chaudière-Appalaches et des Laurentides entre le 6 janvier et le 3 mars 1998 par rapport aux mêmes périodes des années antérieures (1996 et 1997). En Montérégie, on a constaté qu’entre le 6 janvier et le 3 février 1998, un plus grand nombre de patients se sont présentés aux urgences comparativement à la même période pour les années précédentes. Dans les autres régions, le nombre de patients se présentant aux urgences a été légèrement supérieur, en 1998, à celui des années précédentes.

Pour ce qui est de l’attente aux urgences et du nombre de patients sur civières, pour la période allant du 5 janvier au 2 février 1998, on a constaté que le nombre de patients excédentaires a connu une augmentation plus ou moins marquée en 1998 par rapport à 1997 dans plusieurs régions, à l’exception de la Montérégie qui a connu une baisse durant cette période.

Ce constat s’explique en partie par le fait que les hôpitaux de la région de la Montérégie ont ouvert, de façon temporaire, des lits dans différents départements. Les patients nécessitant une hospitalisation ont été transférés rapidement sur les étages, et il n’y a pas eu d’engorgement dans les salles d’urgence de cette région au cours du mois de janvier 1998.

La Régie régionale de la Montérégie corrobore ces constatations pour sa région. En janvier 1998, il y a eu 15 % d’augmentation des visites à l’urgence dans les hôpitaux de la Montérégie par rapport à janvier 1997 et ce, tant dans les hôpitaux situés dans le « triangle de glace » que pour ceux situés hors de cette zone. On a aussi constaté que les patients qui ont consulté à l’urgence en janvier 1998 étaient notablement plus nombreux à arriver par ambulance qu’en 1997 (20 % et 13 % respectivement). Les routes étant verglacées, les gens ont vraisemblablement hésité à prendre leur propre véhicule. De plus, il y a eu relativement plus de cas de traumatismes et les personnes affectées se sont alors trouvées dans l’incapacité de conduire leur voiture ou d’utiliser les transports en commun.

(28)

Les principales causes de consultations à l’urgence lors de la tempête de pluie verglaçante ont été, dans l’ordre : les traumatismes et les empoisonnements (26 %) ; les maladies de l’appareil respiratoire (24 %) ; les maladies du système digestif (22 %) ; les maladies endocriniennes (19 %) ; les maladies infectieuses et parasitaires (16 %) ; les maladies de l’appareil circulatoire (8 %).

2.2.3 L’augmentation du nombre des hospitalisations

Les données disponibles sur le nombre de patients hospitalisés à partir des urgences des hôpitaux des régions touchées par la tempête de pluie verglaçante montrent que toutes ces régions ont connu en janvier 1998 des augmentations, à des degrés divers, par rapport à la période correspondante des années précédentes. En février 1998, la majorité des régions ont également connu une hausse du nombre total d’hospitalisations, à l’exception des régions de Laval et Lanaudière.

L’analyse des données disponibles reste cependant plus ou moins concluante. La Régie régionale de la Montérégie a procédé à une étude comparative des problèmes de santé qui ont nécessité une hospitalisation durant les mois de janvier, février et mars 1997 et 1998. Elle en a conclu qu’il ne fallait pas tenter d’en tirer des conclusions définitives, puisque «plus de 30 % des hospitalisations de Montérégiens se font dans les hôpitaux de la région de Montréal. Il est donc possible que la répartition des hospitalisations entre les hôpitaux de la Montérégie et ceux de Montréal ait été différente durant la crise8». Selon cette Régie, le nombre de patients admis dans les dix hôpitaux de son territoire a connu une baisse significative de 11 % entre le 6 et le 31 janvier 1998, comparativement à la même période en 1997. Le profil des patients alors hospitalisés est sensiblement différent de celui de janvier 1997 quant à l’âge, au sexe et à la durée des séjours hospitaliers. De plus, les patients ont été hospitalisés pour une plus longue période, les séjours ayant une durée moyenne de 6,1 jours en 1998 par rapport à 5,3 jours en 1997.

Graphique 2

Nombre d’hospitalisations relevées en Montérégie

8. Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie, mémoire présenté à la Commission scientifique et technique [verglas de janvier 98], 1998, p. 41.

12 000

10 000

8 000

6 000

4 000

2 000

0

Janvier 9 928

8 814

Février 1997 10 105

10 991

Mars 8 813

9 845

1998 Nombre d’hospitalisations

Source : Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Montérégie, mémoire présenté à la Commission scientifique et technique [verglas de janvier 98], 1998.

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