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Mesure des faibles courants photoélectriques par une
méthode d’impulsions répétées
Jean Baurand, Renée Lambert
To cite this version:
MESURE DES FAIBLES COURANTS
PHOTOÉLECTRIQUES
PAR UNE
MÉTHODE
D’IMPULSIONSRÉPÉTÉES
Par JEAN BAURAND et RENÉE LAMBERT. Laboratoire de
Physique
de l’École NormaleSupérieure.
Sommaire. 2014
Suite de l’article paru au Journal de Physique, 1944, p. 50.
1. Déviation maximum. Résultats
expéri-mentaux. - L’un de nous a montré que l’on
pouvait,
par une méthode
d’impulsions répétées,
mesurer lesfaibles courants
photoélectriques
à l’aide d’unamplificateur
à courantcontinu,
en utilisant unmontage
genrebalistique (galvanomètre
en sérieavec un condensateur de
grande
capacité,
l’ensembleen dérivation sur la résistance de
charge
de lalampe
électromètre)
et enenvoyant
sur lagrille
uneimpulsion
àchaque
passage du cadre à saposition
d’équilibre.
L’étude
théorique
conduit à des résultatssimples
si l’on seplace
dans des conditions d’amortissementfaible,
cequi
nécessite enpremière approximation,
que la
capacité
du condensateur ne soit pastrop
grande
et que la résistance decharge
soit assezpetite.
Onpeut,
dans cesconditions,
remplacer
l’équation
différentielle du 3 e ordrequi
régit
lemouvement, par une du 2 e ordre. Les vérifications des
expressions
donnant lapériode
des oscillations du cadre et leur coefflcient d’amortissement ont étéfaites. Il restait à étudier la déviation maximum du cadre sous l’action des
impulsions
degrille.
L’équation
différentielle du 2e ordre s’écrit(en
conservant les termes utiles
ici)
il C,
constantes dugalvanomètre;
y,capacité
ducondensateur; s,
pente
statique
de lalampe
électromètre; Z =
P R
avecR,
résistance de? -1- R
charge
et p, résistance interne de lalampe;
u, tensiongrille;
M étant une constante.La tension constante a est
imposée
à lagrille
par un ensemble
horloge
et relaisBaudot,
letemps
de fermeture ou d’ouverture du relais étant trèsfaible. On
peut,
dans cesconditions,
admettre que,à
chaque impulsion,
legalvanomètre
fonctionne effectivement enbalistique,
c’est-à-dire que,pendant
letemps
de mise sous tension de lagrille,
le cadre est et reste à saposition
d’équilibre.
Si u, est lavariation de vitesse
produite
parl’impulsion,
Le
régime
permanent
étant atteint si 5" est le décrémentlogarithmique
desoscillations,
l’élongation
maximum a pour valeuril temps
au boutduquel
la vitesse est nulle(compté
àpartir
du passage à laposition d’équilibre)
et
Si wo est la
pulsation
du cadre nonamorti,
eten tenant
compte
del’expression
de wo,l’élongation
maximum s’écrit
Si l’on se borne aux amortissements
faibles,
et entenant
compte
de la valeur deen limitant le
développement
desexponentielles
au terme du 2edegré,
la fractionqui
les contient s’écritPour 3 =1 le terme correctif à
ajouter
estd’envi-ron 7 pour
100, mais
pour lesplus
faiblescapacités
qu’il
convientd’utiliser, 5"
n’atteint pas1,2
et leterme correctif s’abaisse à 1,6 pour 100. En définitive
en tenant
compte
del’approximation
ci-dessus.Remarque.
- Au lieu de traiter leproblème
par la méthodeprécédente,
onpourrait remplacer
le207
signal
carréenvoyé
sur lagrille
par sondévelop-pement
en série de Fourier et calculer lesélongations
correspondant
auxcomposantes
des différentesfréquences;
le calcul est moinsprécis
que leprécédent;
il conduit aux mêmes résultats.Om est le
produit
de deuxfacteurs;
dans lepremier
n’entrent
que desparamètres
caractérisant lalampe
ou legalvanomètre.
Dans ledeuxième
:1
le condensateur intervient lui aussi.
Si l’on
remplace
(,)0 par leur valeur en fonc-tion de y et des constantes dugalvanomètre,
onpeut
trouver la valeur de y
qui
rend leproduit
’r
maximum
Trois
galvanomètres
ont été utilisés : A et C dontil est
parlé
dans l’articleprécédemment
cité etun troisième
galvanomètre
B dont lescaractéristiques
sontPériode propre : 12,5 sec. 1
Sensibilité : à 1 m.
Le calcul donne pour le avec une résistance de
charge
de lalampe
de i o ooo Q :48
pF,
~7,2
et33,4
~.F
pour les trois
galvanomètres
A, B,
C.Fig. 1.
Le calcul est d’accord avec
l’expérience
pourmontrer que la courbe
O,n
fonction de y passe parun maximum mais que
0nz
décroît très peuquand
yest
supérieur
à y,n. Il en résulte enpremier
lieu quela détermination
expérimentale
de y,,, est très peuprécise;
pour lesgalvanomètres
A, B, C,
on a trouvéenviron :
48,
48
et 27~.F.
L’expression
donnant seprête
mal à unediscussion en fonction des
paramètres
dugalva-nomètre, d’autant
plus
que les termes de cetteexpression
sont tous du même ordre degrandeur
etqu’aucun
d’eux nepeut
êtrenégligé.
Les courbes montrent que l’accord est bon entre
les valeurs calculées et mesurées de en
parti-culier pour les
galvanomètres
A etB;
pour legalva-nomètre C les différences sont
plus grandes
etpeuvent
atteindre presque 1 ~ pour ioo au maximum de ou au
delà;
maisl’expression
de 0 ln n’est valable que pour les amortissementsfaibles;
précisément
cegalvanomètre
est celui pourlequel
l’amortissementest le
plus grand.
Les décréments ont effectivementpour valeurs o,56, o,63 et
o,g3
pour lesgalvano-mètres
A, B,
C et unecapacité
de gol-LF.
2. Choix des éléments du circuit :
lampe,
galvanomètre,
condensateur. - Les conditionsà satisfaire sont, comme dans tous les
montages
dece genre :
a. Grande
sensibilité;
b. Durée d’établissement du
régime
permanent
aussi
petite
quepossible.
1 0
Lampe. -
Si le courant à mesurer est celui d’une cellulephotoémissive,
lalampe
électromètre estimposée,
elle seulepossédant
un isolement degrille
suffisant pour relier lagrille
à la masse par unetrès
grande
résistance. La résistance interne d’unetelle
lampe
n’est pas engénéral
trèsgrande
et l’onpourra utiliser une résistance de
charge
assezpetite
(voir
ci-dessous la raison de cechoix).
Mais leur coefficient
d’amplification
est trèsfaible,
et l’on
pourrait
chercher à faire suivre lepremier
tube d’un deuxième à
pente
aussi élevée quepossible.
Ce
procédé
n’est pas à recommander dans cetteméthode :
a. Le défaut de stabilité
risque
de compenserl’augmentation
dugain
dumontage :
l’alimentation de lalampe
électromètrepeut
être assurée par unpetit
nombre depiles (tension plaque quelques
volts),
tandis que triodes oupentodes
normalesnécessitent une batterie d’accumulateurs dont la stabilité est en
général
inférieure à celle d’une bonne batterie depiles;
b. Le
galvanomètre
est en série avec un conden-sateur et la résistance decharge
de lalampe.
Mêmeen choisissant un bon condensateur
(exemple :
type Wireless, 4
pF,
tension d’essai 3 oooV),
sarésistance,
pour 2ol-LF,
nedépasse
pasLe
galvanomètre
esttraversé,
en l’absence de toutevariation de tension
grille,
par un courant dû à la différence depotentiel
aux bornes de la résistance decharge
de lalampe.
Avec une triode oupentode,
cette chuteohmique
de tensionpeut
facilement atteindre un ouplusieurs
volts et le cadre est très fortement dévié de saposition
d’équilibre (on
pour-rait y remédier enajoutant,
dans le circuit sérieune
pile
enopposition).
Dans cette méthode
d’impulsions
répétées,
lalampe
électromètre estimposée.
Si on la fait suivre d’un autre tube, celui-ci devra avoir une chute208
2~ Galvanomètre. - Dans
l’expression
de0111
ontrouve (Do
qui
représente
la sensibilité dugalvano-c
mètre;
mais ces termes intervenantailleurs,
on nepeut
rien déduire.La sensibilité en
ampères
des troisgalvano-mètres
A, B,
Cexprimée
par la déviation duspot
en millimètres sur l’échelle à 2 m est160,536,340
mm.L’expérience
a montré que la même variation de tension surgrille
de 2 700pV
a donné des déviationsde 160, 360, 200 mm. Le
galvanomètre qui
donne laplus
grande
sensibilité aumontage
est bien celuiqui
est leplus
sensible enampères,
mais iln’y
a pasproportionnalité.
3o Condensaieur. --^ Nous avons
indiqué plus
haut que, pour utiliser la méthode avec tous sesavantages,
il fallait que la
capacité
atteigne,
ou au moins soitvoisine d’une certaine valeur
qui,
pour lesgalva-nomètres
étudiés,
est de l’ordre dequelques
dizainesde microfarads. Ces condensateurs sont très faciles à trouver
aujourd’hui,
mais il faut leur demanderun isolement aussi bon que
possible
et surtoutl’absence de
charges
résiduelles. Un condensateurau mica est tout
indiqué,
mais nous avons pu nousservir de condensateurs au
papier
et mêmeélectro-lytiques :
il est bien entendu nécessaire de lessélectionner.
3. Durée d’établissement du
régime
perma-nent. - La
première
impulsion
étant donnée aucadre alors
qu’il
est au repos, onpeut
chercherquel
est le nombre nd’impulsions
àproduire
pour quel’élongation
maximum du cadre ne diffère del’élon-gation
derégime
que d’une fraction E de cetteélongation.
On trouve-On
peut
choisir comme durée d’établissement durégime
permanent
---En
prenant
On a donc
intérêt,
pour une mesurerapide,
à choisir un ensemblegalvanomètre
condensateur aussi amortique
possible.
Pour lesgalvanomètres
A etC,
sur44
pF
soit environ 3 min et
1,5
min.Notons de
plus qu’un plus
grand
amortissementassure une meilleure stabilité du zéro
quand
lagrille
n’est soumise à aucune
impulsion.
Il faut toutefois
indiquer
quel’augmentation
del’amortissement du circuit diminue le
gain
de la méthoded’impulsions
répétées;
lerapport
del’élon-gation
derégime
Om àl’élongation
maximumaprès
une seule
impulsion
0,
estPour l’amortissement maximum réalisé dans ces
expériences,
0..Remarquons
qu’en remplaçant l’exponentielle
parson
développement
limité au deuxièmeterme,
e
9 = o, 53 ,
l’erreur est assezgrande;
mais enpremière approximation
choix,
comme,>
capacité,
de lacapacité qui
rend maximum la déviation ducadre,
s’impose,
puisque
l’amortis-sement
augmente beaucoup
avec lacapacité.
4. Résultats
expérimentaux. -
Legalvano-mètre
B,
leplus
sensible,
recevant uneimpulsion
de
grille
de i 350 donne uneélongation
de 180 mmà 2 m, avec une
imprécision
de l’ordre de 3 mm,soit environ 1,5 pour 100. On
peut
donc admettreque cette méthode
d’impulsions répétées
permet
de mesurer la variation de tension
grille
corres-pondant
à 3 mm, soit unevingtaine
de mierovolts.Le
montage
pour la mesure des courants de cellulecomporte
un voletqui
ouvre et ferme undiaphragme
traversé par le faisceau lumineux à chacun des passages du cadre du
galvanomètre
à saposition
d’équilibre.
Ce volet est mû par unrelais,
un Baudotpar
exemple, lequel
est contrôlé par les oscillationsd’une
horloge réglée
sur lapériode
des oscillations du cadre. Leréglage
de cettepériode
neprésente
aucune
difficulté,
l’expérience
ayant
montré que lapériode
del’horloge
étantaugmentée
ou diminuéede 2013?
l’élongation
duspot
conserve la même200 "
valeur.
Il serait d’ailleurs
possible
deproduire
automa-tiquement
le mouvement duvolet,
enchargeant
lefaisceau lumineux réfléchi par le cadre du
galva-nomètre
passant
à saposition d’équilibre,
d’actionnerle