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Mesures photoélectriques de faibles biréfringences et de
très petits pouvoirs rotatoires
J. Badoz
To cite this version:
143 A
MESURES
PHOTOÉLECTRIQUES
DE FAIBLESBIRÉFRINGENCES
ET DE
TRÈS
PETITS POUVOIRS ROTATOIRESPar J.
BADOZ,
École
Supérieure
de Physique et Chimie, 10 rue Vauquelin, Paris. Sommaire. 2014La sensibilité d’une méthode de mesure photoélectrique est généralement plus
grande que celle des méthodes visuelles classiques, pour la détermination de très faibles
biré-fringences ou de très petites rotations de la direction d’une vibration lumineuse.
Les méthodes de détection linéaire (courant photoélectrique proportionnel à l’intensité du
phénomène étudié) sont plus sensibles que les méthodes de détection quadratique.
Les facteurs expérimentaux qui conditionnent l’obtention de grandes sensibilités sont énumérés et les différentes applications
possibles
passées en revue. L’ordre de grandeur des plus petits phéno-mènes que l’on puisse espérer déceler est déterminé.PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 17, NOVEMBRE 1956, PAGE 143 A
1. Introduction. - L’étude des effets
Kerr,
Cotton-Mouton,
debiréfringences
d’écoulement ouacoustique
peut
nécessiter la mesure de faiblesdifférences de marche
(de
l’ordre du 1/1000
delongueur
d’onde oumoins).
La mesure de faibles
pouvoirs
rotatoirespeut
imposer
la détection de rotations de la directiond’une vibration très inférieure à une minute.
De nombreux auteurs
[1
à11]
ontutilisé,
dansce
but,
des méthodes de mesuresphotoélectriques
carl’emploi
d’une cellulephotoélectrique
présente
certains
avantages
sur les méthodes visuellesclas-siques :
les études dedispersion
sontplus
aisées etla
sensibilité obtenue est souvent meilleure..
Nous nous proposons de comparer lessensi-bilités
des méthodes de mesurephotoélectriques
et visuelles de faiblesbiréfringences
ou depetits
pouvoirs
rotatoires et de déterminer les facteursexpérimentaux
ou instrumentauxqui
commandent l’obtention d’unegrande
sensibilité.2. Les différentes méthodes
de mesures
photoélectriques.
2.1.
Montages
généraux.
- La mesure de laquantité
de lumière restituée par unphénomène,
biréfringence
oupouvoir
rotatoire,
produit
entrepolariseurs
croisés,
est une mesure del’intensité
dece
phénomène.
Un
montage
réalisé dans ce butcomprend
(fg.
1) :
.Fie. 1. - S : source.
, Pi et P 2 : polariseurs.
M : monochromateur ou filtre.
C : photocellule à
multiplicateurs
d’électrons. -une source de lumière
S,
suivie par undispo-sitif M
qui
donne
des rayons lumineuxparallèles
etmonochromatiques ;
- deux
polariseurs
croisésPl
etP2 qui reçoivent
le faisceau
lumineux ;
- enfin
une,cellule
photoéIectrique’C
surlaquelle
la lumière restituée est focalisée par L.
Le
phénomène
étudié P estproduit
en Ph entreles
polariseurs.
Le courant
photoélectrique proportionnel
au fluxlumineux arrivant sur la cellule est mesuré
(galva-nomètre sensible ou
amplificateur).
Soit po le flux lumineux
qui
arriverait sur lacellule,
en l’absence dephénomène,
lespolariseurs
étant
parallèles.
Soit cp le flux lumineux arrivant sur la cellùle
lorsque
lespolariseurs
sont croisés aussiparfai-tement que
possible,
enprésence
ou non dephéno-mène.
Le flux cp est
composé
de deux termes :le flux pi
qui,
en l’absence dephénomène,
traversele
système
etqui
est dû àl’imperfection
despola-riseurs ou à la
dépolarisation
de la lumière par lessubstances étudiées. pi est donc de la forme
où ki
caractérisel’imperfection
dumontage
optique
(polariseurs,
substance nonoptiquement
vide).
k;
dépend
de lalongueur
d’onde
A de la lumière utilisée.Le second terme ~2 est dû au
phénomène
P :Pour
une
biréfringence
ou unpouvoir
rotatoireintroduit entre
polariseurs
croisés,
le flux lumineuxrestitué
est en effettoujours proportionnel
au carréde l’intensité du
phénomène. kp
est un coefficientqui
nedépend
que de la nature duphénomène
considéré(kp
= n2lorsque
P est une différence demarche due à une
biréfringence,
kp
=1 lorsque
Pest un
angle
de rotation d’unplan
depolarisation)
on
peut
écrire144 A
La même relation subsiste entre
les
courantsphotoélectriques
issus de la cellule :mais le courant I
comprend
alors un termesupplé-mentaire : le courant d’obscurité
lobs
de la cellule(Io
est le courantphotoélectrique auquel
po don-neraitnaissance).
2.2. Détection
quadratique,
principe
sensibilité.-
La variation du courant
photoélectrique
sera’proportionnelle
au carré de lagrandeur
étudiée Psi
Io
etIobs
restent constants(2).
La détection duphénomène
est doncquadratique.
La limite de la sensibilité de la méthode sera
atteinte
lorsque
laplus petite
variation de courantphotoélectrique
I,
due à unphénomène
P sera del’ordre de
grandeur
des fluctuations accidentellesde ce courant.
Si l’on
peut
éliminer toutes les causesparasites
de fluctuations
(variation
de la luminance de lasource,
dépolarisation
variable par lespoussières
ensuspension
dans lesliquides étudiés,
etc...)
lesfluctuations du courant de la cellule sont dues à
l’effet
Schottky [12]
et l’onpeut
écrireoù
il
estl’amplitude
instantanée des fluctuations du courantphotoélectrique
I,
et~f
la bandepassante
dudispositif
de mesure du courant.Il faut remarquer
[12]
que cetteexpression
du bruit de la celluleimplique l’emploi
d’une cellule àphotomultiplicateurs couplée
avec ungalvanomètre
assez sensible ou avec unamplificateur
(if
et I sontalors considérés à la sortie du
photomultiplicateur).
kB
a alors pourexpression [12]
où e est la
charge
de l’électron et M le facteur demultiplication
(ou
gain)
de la cellule.Soit
P,n
lephénomène
pourlequel
lesignal
,est de l’ordre de
grandeur
du bruit. On asoit
Le
plus petit phénomène
ainsi observable seraPratiquement
leterme ki
I o
estprépondérant
dans
l’expression (2)
du courantphotoélectrique
total I. En effet pour une cellule bien choisie le courant d’obscurité est
toujours
très inférieur au courant dû àl’imperfection
dusystème
pola-risant
(k2 I0). II
en est de même du termekp I o
P2puisque
P est trèspetit
(nous
cherchons la limite de sensibilité de laméthode).
Pm
aura donc pourexpression :
2.3. Détection Yinéaire :
principe,
sensibilité[4].
- Si,
dansl’expression
du courantphotoélectrique
dû au
phénomène (2),
on
remplace P
par P =Po
+p
où p
est lephéno-mène mesuré
(par exemple
une différence demarche)
etPo
unphénomène
de même nature(une
différence de marche
également),
fixe etgrand
parrapport à p,
on obtient :Le courant
photoélectrique
total a pourexpres-sion
Le bruit de la
photocellule
esttoujours
dans les mêmes conditionsqu’en
2.2.Le
terme
2. kp. I0. P0. p
du courantphoto-électrique 1,
varie linéairement avec p. Si l’on neporte
son attention que sur les variations ducourant
photoélectrique
avec lephénomène
étudiéon aura une détection linéaire à condition de
pouvoir
négliger p2
devantp. Po.
Ce sera le caslorsque,
par
exemple P0 ~
100 p.La sensibilité ultime sera atteinte
lorsque
lesignal IPm
=2kp.l0.P0.Pm_ sera
de l’ordre degrandeur
du bruit de fond~i2f .
On a alorsPour une cellule convenablement choisie
lobs
esttoujours
négligeable
devant les autrestermes ;
Po
étantgrand devant p,
lestermes p2
et2pPo
sont
négligeables
devantP2-.
L’expression
àretenir pour I
figurant
dans la formule donnantpm est
donc
Deux cas sont alors à considérer.
2.3.1. Si la
quantité
de lumièredépolarisée
est trèsimportante
(polariseurs
trèsimparfaits
ousubstance étudiée très
diffusante)
ce
qui
implique
Po
Po(critique)
tel quekiI 0
=kp. I0.
P20( critique)
soitPo(critique) = (ki/kp)1/2
on
peut
alorsécrire,
en ne conservant pour 1et si l’on rend our P la valeur
1.
P criti ueet si l’on
prend pour
o
lavaleur 1/3 . P0(critique)
2.3.2. Mais
pratiquement Po
sera souvent assezgrand
pourque ki I0
soitnégligeable
devantkp.l0 P20
il suffira queP0 ~ 3Po (critique)
leplus
petit
phénomène
observable est alors3.
Applications numériques.
31.
Description
d’unmontage
expérimental.
-Afin de fixer les ordres de
grandeur
des seuilsprécédemment
calculés,
nous avons déterminéexpé-rimentalement
l’importance
des différents facteursintervenant dans les formules
(4), (6)
et(7).
Nousavons aussi pu vérifier la validité des
hypothèses
avancées pournégliger
certains termes.Nous avons utilisé un
montage
réalisé pourl’étude de la
biréfringence
acoustique [9].
Il
comprend
une source à vapeur de mercurede 80 Watts
(luminance
600 Stilbsenviron)
unmonochromateur
type
Bruhatqui
fournit unfaisceau de rayons
parallèles
etmonochromatiques
(diamètre
du faisceau 4 mm, diamètreangulaire
de la source
après
le monochromateur0,270).
Lespolariseurs
croisés sont deuxprismes
deglazebrook
de 10 mm de côté. La lumière estenvoyée
sur laphotocathode
d’une cellule 1P 21 RCA alimentéesous 900 volts. Un
galvanomètre
sensible ou unamplificateur
suit pourlesquels ~f
1 Hz. Dans ces conditions et pour la raie verte dumercure
(03BB
= 5 461A) :
Iobse
est de l’ordre de 3 .10-9ampère.
ki
10
est de l’ordre de 16 . 10-9ampère.
10
estégal
à3,1.10-3 ampère.
ki
est alorségal
à5,3.10-e.
M le
gain
duphotomultiplicateur
étant del’ordre de 4.105.
kB
= 2eM ==1,28 10-13 (M.
K. S.A.).
,3.2. Sensibilités obtenues avec ce
montage.
-3.2.1. DÉTECTION QUADRATIQUE.
- CAS D’UNE BIRÉFRINGENCE : :
I£p
= 03C02 ~10,
P est alors une différence de marche
où ne
-no est la
biréfringence
de la substancesétudiée, x
l’épaisseur
de substance traversée par lalumière de
longueur
d’onde À. La formule(4)
permet
de calculer- CAS D’UN
POUVOIR ROTATOIRE :
Σp =
1,P est
unangle
en radians == et322. DÉTECTION LINÉAIRE. -
Déterminent
d’abord la valeur de :
Po
(critique)
(ki/kp)1/2 (Cf. § 2.2.1).
Po (critique)
= 7 10-’ xpour une différence
de
marche.
= 2,2 10-3
rad. pour unpouvoir
rotatoire.
Lorsque
Po
>Po
(critique)
nousappliquons
laformule
(7) ;
laplus petite
différence de marcheobservable est alors
et le
plus
petit
pouvoir
rotatoire décelablelorsque
Po
Po (critique)
lesplus
petits
phéno-mènes observables sont alors trois fois
plus
élevésque les
précédents (formule 6).
3.2.3..AVEC L’APPAREIL
DÉCRIT,
lesplus petits
phénomènes
décelables sont donc :Pour une différence de marche due à une
biré-fringence :
4.10-5. 03BBlorsqu’on
utilise une détectionquadratique
et 10-6 xlorsqu’on
utilise unedétec-tion linéaire
[Po , 3Po
(critique)].
Pour un
pouvoir
rotatoire0,41’
avec unedétec-tion
quadratique
et0,66"
avec une détectionlinéaire.
Rappelons
que par une méthode visuelle il devient délicat depointer
l’azimut d’une vibration àbeaucoup
mieux que1/100
dedegré
soitenvi-ron
36",
cequi
correspond
à une différence de marche de5,4
10-5 À(biréfringence).
33. Améliorations du
montage
décrit,
consé-quences sur la sensibilité. -- Les formules établies
précédemment
etqui permettent
le calcul desplus
petits phénomènes
décelables sont :(détection linéaire ; Po - Po
(critique) /3)
146 A
Pour diminuer
Pm
on a intérêt àdiminuer ki/I0
et
~f
et pour diminuer pm il fautaugmenter
10
etdiminuer
~f.
Si nous faisons croître
I0le
courantphotoélec-trique
parasite
ki. I0
et le courantI 2 =
k p . P20 .I0
vont aussi croître. Or le constructeur limite lecourant
débité,
par la cellule RCAIP21,
à 10-4
ampère.
Ce
courant maximumimpose
une limite à l’accrois-sement de10,
donc de la sensibilité.3.3.1. NOUS AURONS DEUX CAS A CONSIDÉRER : :
celui où le courant
photoélectrique
dû àl’imper-fection de la
polarisation ki
Io
estprépondérant
etcelui ou le courant
kp P2 I o
estplus
important
(détection
linéaire etPo ~ 3Po (critique).)
3.3.1.1.k iI 0 est prépondérant.- Le
courant débitépar la cellule reste inférieur à 10-4 A. Donc
ki. I0 ~ 10-4 (8)
leplus petit phénomène
décelé estalors
(détection
quadratique)
Pour la détection linéaire
lorsque
la condition
kiI0 ~
10-4 A donneI0 ~
10-4 /ki
qui
porté
dans(6)
conduit à3.3*1.2.
kp. I0. P20 est
trèssupérieur à ki. I0
(détection
linéaire etP 0
~
3Po (critique)
commeet que
on obtient
ce
qui
donne pour leplus petit
phénomène
décelableRemarque.
-Cette formule est
pratiquement
identique
à(10).
3.3.2. Obtention
pratique
de ces sensibilités. - Ilfaut accroître
Io le plus
possible,
dans la limite toutefois desinégalités (8),
diminuer ki
et~f.
-
Io
estproportionnel
àLo
est la luminance de la source.a est le diamètre
angulaire
de la source.a la sensibilité de la
photocathode.
S la section du faisceau de rayons
parallèles.
Om
estl’opacité
du monochromateur et de toutel’optique (polariseurs
exceptés).
Op
estl’opacité
despolariseurs
supposés
paral-lèles.
Lo peut
êtremultiplié
par 50 si l’onremplace
lasource actuelle
(Lo £i
600stilbs)
par unelampe
Philips
SP 500’(Lo
= 30 000stilbs)
a2
peut
être facilementmultiplié
par 4.La sensibilité de la
photocathode
de la cellule utilisée est satisfaisante pour une cellule courante.Om peut
être divisé par 2 si l’onremplace
le monochromateur par un filtre.S
peut
êtrequadruplé
parrapport
à notremontage :
Ce diamètre dufaisceau,
actuellementde 4 mm,
peut
facilement être doublépuisque
nousutilisons des
prismes
polariseurs
de 10 mm de côté.Si nous conservons les
prismes
deGlazebrook,
Op
est constantet ki
aussi.Si l’on désire utiliser une surface
plus
grande
ilfaut
remplacer
lesprismes
deglazebrook
par despolaroïds qui
absorbentdavantage
la lumière(par
exemple
2 foisplus ;
Op
estmultiplié
par2)
etlaissent passer
davantage
de lumièreparasite (par
exemple
5 foisplus, ki
estmultiplié
par5).
Avec des
prismes
de Glazebrook10
peut
êtremultiplié
par un facteurégal
àki.
10
serait alorségal
àLes conditions instrumentales
permettent
doncd’atteindre la « sensibilité limité » définie en
(9),
(10), (11).
Si l’on utilise des
polaroïds
la sensibilité limitesera un peu moins bonne
[ksi
(polaroïds)
~5ki
(gla-zebrook)]
mais si rien ne limite la section du faisceau on pourra atteindre cette sensibilité sansimposer
de conditions
particulières
aux autres éléments constitutifs dumontage.
Cherchons parexemple
quelle
est la section nécessaire pour obtenir lanouvelle sensibilité limite sans utiliser une
lampe
SP 500 mais en conservant les autres améliorations.
Io
n’est alorsmultiplié
que par 4 X2/2
= 4. SiS2
est la nouvelle section dufaisceau,
S, l’ancienne,
Io
sera en définitivemultiplié
par 4.
S 2/ S 1.
Lesinégalités (8)
doiventtoujours
êtresatisfaites :
Cela conduit à
S2 /S1 ~
30 ou 300 pour ladétection linéaire ou
quadratique,
si l’on admetque ki
est 5 foisplus
élevé pour despolaroïds
que pour desprismes
deglazebrook.
Les diamètrescorrespondants
deS2
sont alors 22 et 70 mm.- Par ailleurs on
peut
espérer
réduire ~f
à 1/10
de Hz au lieu de 1 Hz.
Remarque.
- La cellulephotoélectrique
serachoisie en raison de son courant d’obscurité
qui
devra rester
négligeable
devant le courantde la lumière. Cette condition
remplie,
on auraintérêt à choisir la cellule
qui
supporte
le courantphotoélectrique
leplus important.
3.3.3. LES PLUS PETITS PHÉNOMÈNES QUE L’ON
PUISSE ESPÉRER DÉCELER
(SENSIBILITÉ
« LIMITE»)
sont alors :- Détection
quadratique :
différence de marche
(biréfringence)
rotation
(pouvoirs
rotatoires)
- Détection linéaire :
différence de marche
(biréfringence)
rotationRappelons
que par une méthode visuelle unerotation de 30" est assez difficile à
apprécier.
Celacorrespond
à une différence de marche due à unebiréfringence
de 5.10-5 03BB environ.3.4. Mesure du courant
photoélectrique.
- Dansles
expressions
(2)
et(5)
du courantphotoélectrique
relatives
respectivement
aux détectionsquadra-tique
et linéaireseuls nous intéressent les termes
soulignés :
On
peut
dès lorsprocéder
de deux manières :3.4.1. ON PEUT MESURER LE COURANT TOTAL
l,
avant et
après
introduction duphénomène,
la dif-férencereprésente
le terme cherché. Ce sera le caslorsque
le flux incident étant continu le courantphotoélectrique
est mesuré à l’aide d’ungalva-nomètre ou d’un
amplificateur
à courant continu. La bandepassante Af
considérée dansl’expression
des sensibilités est alors celle de l’instrument de
mesure.
Ce sera aussi le cas
lorsque, Io
étant modulé(par
modulation du fluxincident),
le courant estmesuré à l’aide d’un
amplificateur
à courantalter-natif,
accordé sur lafréquence
de modulation. La bandepassante ~f
est alors celle del’amplificateur
qu’il
estplus
délicat de rendre inférieure à 1 Hz.3.4.2. ON PEUT NE MESURER QUE LES TERMES
INTÉRESSANTS à condition de moduler le
phénomène
lui-même. Le flux lumineux incident est alors continu. On utilise unamplificateur
alternatifsélectif accordé sur la
fréquence
de modulation. Latension
amplifiée
est mesurée à l’aide d’unpont
àcohérence de
phase [9].
On obtient ainsi aisémentune bande
passante
très étroite : celle del’ins-trument de mesure utilisé.
3.4.3. LA PREMIÈRE MÉTHODE nécessite en outre une stabilisation
beaucoup plus
poussée
de la sourceque la seconde ou bien
l’emploi
d’une méthoded’opposition
(double faisceau)
pour effectuer lesmesures
Considérons en effet les
expressions (2)
et(5).
Lorsque
nous mesurons le courantphotoélectrique
avant etaprès
introduction
duphénomène
sa varia.tion n e
représentera
le terme cherché(kp. Io. P2
ou2kp . I o , Po . p)
que si les autres restent constants. Si la luminance de la sourcevarie,
le courantphotoélectrique
varie dedI,
oudI2,
avec :et
La variation du courant due au
phénomène
devrasatisfaire
011
pour que la sensibilité de la mesure ne soit pas
limitée par les fluctuations de la luminance. Ce
qui
donneet
(détection
quadratique)
(détection linéaire).
Pour atteindre la « sensibilité limite » il faudrait
donc que ,
(détection
quadratique)
(détection
linéaire).Une telle constance de la luminance
paraît
difficile à obtenir. Il est alors nécessaire d’utiliserune méthode
d’opposition
avec un faisceau lumi-neux de référence.Lorsque
seul lephénomène
estmodulé,
la tensionde sortie
V,
n’estproportionnelle
qu’à
kp. I0. P2
ou
2Ap.7o.Po.p.
L’erreur relative de mesuredP/F = 1 /2
dV/V
oudp/p = dV/V
due auxfluctuations de la luminance de la source sercnt
égales
à1/2
dLo
ou dL0/L0
car dVI
V =dIolIo
=dLO/Lo,
égaies à 1/2 dL0/L1 Q° car d vi v = dloilo = dLo/Lo,
2 L1 L0 oor il est aisé de maintenir
Lo
constant à 1%
près.
On aura doncintérêt,
lorsque
ce serapossible,
à
mcduler
lephénomène
lui-même.La
source n’a pas besoin d’être stabilisée trèsfortement ;
la bandepassante
nedépend
que del’instrument de mesure si l’on mesure la tension
alternative de sortie avec un
pont
à cohérence de148 A
d’éliminer les
harmoniques
de lafréquence
demodulation. La construction de cet
appareil
estdonc
assez facile.4.
Exemples
de réalisationspossibles.
4.1.
Biréfringences
[6], [7], [8].
- Toutes lesétudes de faibles
biréfringences
accidentellespourront
donc être menées par une méthodephoto-électrique.
Une sensibilité notablementsupérieure
à celle des méthodes visuelles
classiques
pourra être obtenue. Lemontage
général
sera semblable à celui décrit auparagraphe
21. Le choix desdifférentes
caractéristiques
del’appareil :
lumi-nance de la source, section du
faisceau,
diamètreangulaire
de la source,polarisation
parglazebrook
ou par
polaroïds,
etc.,
pourra être ‘fait suivant lesconsidérations
développées
auparagraphe
3.3.L’emploi
de la détection linéairechaque
foisqu’elle
serapossible
augmentera
notablement lasensibilité. Il suffira dans la
plupart
des cas deplacer
en série avec labiréfringence
à mesurer unebiréfringence
fixeayant
les mêmes axes. Uneéprouvette
de verre bien recuit et tendue donneracommodément des différences
de:marche Po variées.
4.1.1. EFFET KERR[5].
- Lagrande
sensibilité obtenue dans la mesure des différences de marchepermet
d’utiliser deschamps
faibles même pourdes substances dont la constante de Kerr est très
petite.
En
effet,
pour le sulfure de carbone il suffit d’unchamp
de 60V /cm,
sur untrajet
de 10 cm pouravoir une différence de marche
égale
à 100 fois la« différence de marche limite » calculée en 333.
On pourra aisément moduler une telle tension par
une basse
fréquence.
Pour utiliser une détectionlinéaire il suffira
d’ajouter
entre lespolariseurs
unebiréfringence
fixe convenable.4.1.2. EFFET COTTON-MoUTON. - L’utilisation d’une méthode de mesure
photoélectrique
permet
l’emploi
dechamps magnétiques
relativementfaibles ainsi pour le nitrobenzène un
champ
de 100 oersted donnera pour un
trajet
optique
de 10 cm une différence de marche
supérieure
à 100 fois la « diif érence de marche limite » calculée
en 333.
La modulation de
champs magnétiques
dequelques
centaines d’oersted neprésente
aucunedifficulté et tous les
avantages
dela
modulation duphénomène
lui-même endécoulent.
Pour étudier des substances dont la constante
de Cotton-Mouton est
particulièrement faible,
onpeut
être conduit à utiliser deschamps
dequelques
milliers d’oersted(par
exemple
3 0000152,
encoretrès facile à
produire).
On ne pourraplus
alors modulerprofondément
lechamp magnétique
etFon sera conduit à utiliser un
montage
otique
avec une méthode
d’opposition.
Rien
nes’oppose
d’ailleurs à l’utilisation de la détection
linéaire,
c’est-à-dire à l’obtention de la sensibilité limite la
plus
grande.
4.1.3.
BIRÉFRINGENCED’ÉCOULEMENT.-Lephé-nomène n’est pas modulable directement et un
montage
à double faisceau est nécessaire pouratteindre la sensibilité limite. Mais la détection linéaire
peut
êtreappliquée.
La sensibilitépeut
être très améliorée
puisque
les différences de marcheparmi
lesplus
faibles atteintes actuellement sontde l’ordre de 2 .10-4 03BB
(méthodes visuelles).
4.1.4. PHÉNOMÈNES DE PHOTOÉLASTICITÉ. - Ces
phénomènes
nepeuvent
nonplus
être modulés(du
moins sans
changer
lasignification
de lamesure)
et unmontage
à double faisceau est nécessaire. Ladétection linéaire conduit là aussi à l’obtention de
très
grandes
sensibilités. Nous avons vérifié laréalité de la détection linéaire en utilisant comme
biréfringence
fixePo
labiréfringence
résiduelle d’uneéprouvette.
4.1.5. BIRÉFRINGENCE ACOUSTIQUE
[13].
- Lapropagation
d’ultra-sons dans certainsliquides
produit
l’apparition
d’unebiréfringence.
Lephéno-mène
peut
être aisément modulé[9]
en modulantla haute
fréquence appliquée
auquartz
générateur
d’ultrasons. Un
montage
à déviation(un
seulfaisceau)
sera suffisant avec une source modérémentstable,
mais on nepeut
utiliser une détectionlinéaire : en effet le courant
photoélectrique
a pourexpression :
Si l’on fait P =
p +
Po
pour avoir unedétec-tion
linéaire,
il faut remarquer que p est ladiffé-rence de marche entre le rayon ordinaire et le rayon extraordinaire due à la
présence
des U. S. Cette différence de marche est de la forme pourun
point
duchamp :
où v est la
fréquence
ultrasonore utilisée. On a alors1 =
Io , kp(Po
-E- 80 cos 27tvt) 2 + ki.Jo + Iobs le terme intéressant pour la détection linéaire étantdont on mesure évidemment la moyenne dans le
temps.
Or cette moyenne est nulle. Il nepeut
yavoir de détection linéaire.
. Nous avons vérifié que même en
présence
d’unebiréfringence
fixePo le
courantphotoélectrique
variait comme le carré de la
biréfringence
acous-tique
p = 8.Pour obtenir une détection linéaire il faudrait
superposer non une
biréfringence fixe,
mais unebiréfringence
variable avec unefréquence v’voisine
l’expression
du courantphotoélectrique
un terme env - v’
peut
être choisi pour donner unemoyenne
fréquence
et êtreamplifié
selon despro-cédés connus
(on
a réalisé une détectionhété-rodyne).
Labiréfringence
modulée annexepeut-être une
biréfringence
de Kerr.On
est,
si non, limité à la"détectionquadratique,
soit à une sensibilité de
0,5.’ 10-4 03BB
avec lemontage
décrit
(nous
obtenonsexpérimentalement
des sensi-bilités de l’ordre de 10-4x).
Le
montage
amélioré aurait une sensibilitéthéo-rique
de2,5.10-6 03BB (sensibilité
limitecf. § 3.3.3).
4.2. Pouvoirs rotatoires. - Pour mettre
en jeu
une détection linéaire il suffira de faire tourner lepolariseur
analyseur
d’unangle
oco =Po.
4.2.1. EFFET FARADAY. - La
grande
sensibilitéobtenue
permet
d’étudier lesphénomènes
avec deschamps
faibles. Onpeut
alors moduler lechamp,
donc le
phénomène
lui-même. Avec un telsystème
J. Breton
[11]
a pu mesurer des rotations dequelques
centaines de seconde avec uneincer-titude inférieure à
1/10e
de seconde. ’4.2.2. POUVOIRS ROTATOIRES NATURELS
[1
à4],
[10].
- LephénomèneBne
peut
être modulé mais rien nes’oppose
àl’emploi
d’une détectionlinéaire,
soit en décalant d’unangle
03B10 =Po
leglazebrook
analyseur,
soit comme J. Bouchard et J.Moret-Bailly
enplaçant
une lame 1/2
onde entre lesglazebrook [10].
Le
montage
décrit par ces auteurs a descarac-téristiques
assez voisines de cellesindiquées
auparagraphe
3.1(luminance
de la source,mono-chromateur,
diamètreangulaire
de la source(0,400
au lieu de
0,30).
Seule la section du faisceau est 6 foisplus
grande.
La sensibilité que l’on serait’ en droit d’attendre
serait alors :
0,3" (§ 323).
La sensibilité
indiquée
est de l’ordre de la secondece
qui
constitue un accord satisfaisantpuisque
nouscalculons
toujours
des sensibilitésthéoriques.
5. Conclusions. - La
mesure
photoélectrique
duflux lumineux restitué par une substance
biré-fringente
ou douée depouvoir
rotatoire,
placée
entrepolariseurs
croisés, permet
d’atteindre detrès faibles différences de marche ou de très
petites
rotations duplan
depolarisation.
Cela seraparticu-lièrement
précieux
pour l’étude de faiblesbiré-fringences
accidentelles(effet Kerr, Cotton-Mouton,
bérifringence
acoustique)
ou de trèspetits
pouvoirs
rotatoires.L’étude de la
dispersion
de cesphénomènes
seragrandement
facilitée par l’étenduespectrale
de la sensibilité des cellulesphotoélectriques
actuel-lement sur le marché(du
rouge àl’ultra-violet).
Le flux lumineux restitué est
proportionnel
au carré de l’intensité P duphénomène
produit
entrepolariseurs
croisés. C’est la détectionquadratique.
Lorsqu’en
plus
duphénomène
étudié p, onajoute
unphénomène
de mêmenature,
fixe,
et d’intensitéélevée
Po,
un termeproportionnel
auproduit
p.Po
existe dans le courant
photoélectrique :
c’est la détection linéaire.La sensibilité de ces méthodes est limitée par le
bruit du fond de la cellule et le courant maximum débité
par la
cellule. Dans les meilleures conditionselle
peut
atteindre ;
-- dans le cas de la détection
quadratique :
2,5 10-6
03BB pour une différence de marche due à labiréfringence,
1,551, -
pour unerotations ;
-
dans
lecas de la détection linéaire :
1,3 10-8
À pour une différence de marche8,7
10-3" pour une rotation.Ces résultats
représentent,
même s’ils ne sont quedes valeurs
limites,
une amélioration considérable sur les méthodes visuellespuisqu’on
nepointe
qu’assez
difficilement l’azimut d’une vibration àmieux que
1 /100
dedegré.
Lorsque
lephénomène
lui-mêmepeut
être moduléà basse
fréquence
lemontage
estparticulièrement
simple
et ne nécessite pas, pour uneprécision
cou-rante,
une méthoded’opposition.
L’obtention des sensibilités élevées considérées
précédemment
est commandéeprincipalement
parla luminance de la source, les
caractéristiques
du faisceau lumineux(section,
diamètreangulaire
de lasource),
laqualité
de l’extinction despolariseurs,
la
qualité
de la cellule(sensibilité,
courantd’obs-curité).
L’amélioration d’un
montage
se traduit par ungain
de sensibilitéplus grand
dans le cas de ladétection linéaire que dans celui de la détection
quadratique.
1
Manuscrit reçu le 16 juillet 1956.
RÉFÉRENCES
[1] BRUHAT (G.) et CHATELAIN (P.), Rev. Optique, 1933, 12, 1.
[2] BRUHAT (G.) et GUINIER (A.), Rev. Optique, 1933,
12, 396.
[3] BRUHAT (G.), J. Physique Rad., 1933, 3, 71 S.
[4] LUCAS (R.), J. Physique Rad., 1933, 3, 72 S.
[5] BENOIT (H.), Ann. Physique, 1951, 6, 561.
[6] ZUCKER (D.), FOSTER (J.
F.)
et MILLER(G.
H.), J. Phys. Chem., 1952, 56, 166.[7] ARCHARD (J. F.), CLEGG (P. L.) et TAYLOR (A. M.), Proc. Phys. Soc., B 1952, 65, 758.
[8] RUDOLPH (H.), J. Opt. Soc. Amer., 1955, 45, 50.
[9] BADOZ (J.), C. R. Acad. Sc., 1955, 240, 1062.
[10] BOUCHARD (J.) et MORET-BAILLY (J.), C. R. Acad. Sc.,
1955, 241, 1562.
[11] BRETON (J.), C. R. Acad. Sc., 1955, 243, 254.
[12] LALLEMAND (A.), J.