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Méthode de mesure des faibles ellipticités lumineuses

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HAL Id: jpa-00233062

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00233062

Submitted on 1 Jan 1931

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Méthode de mesure des faibles ellipticités lumineuses

J.-P. Mathieu

To cite this version:

J.-P. Mathieu. Méthode de mesure des faibles ellipticités lumineuses. J. Phys. Radium, 1931, 2 (6),

pp.189-197. �10.1051/jphysrad:0193100206018900�. �jpa-00233062�

(2)

MÉTHODE DE MESURE DES FAIBLES ELLIPTICITÉS LUMINEUSES;

par J.-P. MATHIEU.

Sommaire. 2014 Le dispositif que l’auteur propose pour l’analyse d’une vibration lumi-

neuse de très faible ellipticité est formé par la combinaison d’un analyseur rectiligne à pénombres ordinaire et d’une lame auxiliaire biréfringente, dont le rôle est différent de celui que joue la lame compensatrice dans les méthodes classiques d’analyse dues à Chauvin et à Brace. Cette lame auxiliaire change seulement le sens de parcours de la vibration à étudier. On obtient ce résultat en faisant tourner la lame dans son plan d’un angle qui est en relation avec son retard propre et avec la valeur de l’ellipticité à mesurer.

On étudie l’épaisseur à donner à la lame compensatrice, son étalonnage et le choix

de l’analyseur rectiligne à utiliser.

Il existe de nombreux phénomènes dans lesquels un ensemble matériel exerce une

action sur la lumière polarisée, par suite des éléments de symétrie qu’il possède ou qu’il acquiert : ce sont tous les cas, naturels ou accidentels, d’anisotropie et d’activité optique.

On les étudie le plus souvent en envoyant sur le système transparent considéré un

faisceau de lumière polarisée rectilignement. Dans le cas le plus général, il sort du système

un faisceau polarisé elliptiquement. La vibration elliptique, qui s’effectue dans un plan

normal au rayon, est caractérisée par trois éléments (fig. 1) : son orientation, définie par

l’angle a que fait son grand axe avec une direction fixe (par exemple celle de la vibration b

rectiligne incidente); son ellipticité - =

_

tgl ; son sens de parcours, déterminé par l’obser-

a

va,teur qui reçoit le rayon lumineux. Ce sens est positif si l’ellipse est parcourue dans le

sens des aiguilles d’une montre, négatif dans le cas contraire.

L’analyse d’une vibration elliptique consiste en la détermination de ses éléments. Le

problème a été discuté dans le cas général par Chaumont (’). Il a montré que le dispositif d’analyse peut être formé par un ensemble rigide de prismes polariseurs (nicols ou mieux prismes à champ normal) et de lames cristallines, qu’il appelle « système de plages », précédé d’une lame cristalline biréfringente, ou d’un dispositif équivalent, qu’il nomme

« compensateur o. Le schéma-général du montage d’étude est représenté figure 2. On dispose

(1) CHAUMONT. Ann. de Phys., 4 (1913), p. 61; 5 (1916), p. 17.

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0193100206018900

(3)

190

de trois paramètres : l’orientation du système de plages, celle du compensateur, le retard

en phasme ? introduit par le compensateur entre les vibrations rectilignes dirigées suivant

ses lignes neutres. Il est possible, sans restreindre la généralité d’emploi du dispositif, de supprimer l’un des trois paramètres précédents ou d’établir une relation entre eux.

Dans un certain nombre de cas particuliers importants, le problème est simplifié du

fait que l’on possède a priori un renseignement sur la vibration à analysér. Par exemple,

on connaît l’un de ses éléments : il en est ainsi dans la mesure du pouvoir rotatoire des

corps transparents, où la vibration est rectiligne, et dans plusieurs cas d’anisotropie acci-

dentelle où l’orientation de l’ellipse peut être prévue par des considérations de symétrie.

Dans d’autres circonstances, bien que l’on ne connaisse aucun des paramètres de l’ellipse,

la petitesse de l’un ou de plusieurs d’entre eux permet des approximations qui simplifient

les mesures. Des exemples de ces cas sont offerts par les études sur la biréfringence et le

dichroïsme magnétiques des colloïdes (1), l’action de la’lumière polarisée sur les pellicules

de photochlorure d’argent (’), l’activité optique de certains corps colorés qui.présentent

l’effet Cotton (~).

°

Dans ce dernier ensemble de phénomènes, une vibration rectiligne qui traverse le système étudié tourne et devient elliptique. Nous supposerons dans tout ce qui suit que

l’ellipticité est très faible. On peut alors determiner l’azimut du grand axe de l’ellipse au

moyen d’un analyseur à pénombres comme on le ferait pour une vibration rectiligne. Il est, certes, impossible d’obtenir alors l’extinction dans l’une ou l’autre des plages, mais leur

éclairement reste assez faible pour que l’appréciation de l’égalité des pénombres puisse être

faite avec précision.

La mesure de l’ellipticité peut être effectuée par diverses méthodes qui se distinguent par la nature du compensateur utilisé. Chaumont les classe en trois groupes : méthode du

quart d’onde, méthode du compensateur à retard variable; méthode du compensateur

tournant.

Dans la méthode classique du quart d’onde ~4), le retard ? du compensateur est égal à y. 2 La vibration elliptique est transformée, après passage dans le compensateur

convenablement orienté, en une vibration rectiligne que l’on pointe en faisant tourner l’analyseur à pénombres d’un angle justement égal à l’ellipticité. La méthode s’applique à

la mesure d’ellipticités de grandeur quelconque; elle donne par la lecture directe la quan-

^

tité cherchée. Si la lame biréfringente possède un retard connu un peu différent de pour

la radiation utilisée, on pourra corriger les résultats des mesures en appliquant une for-

mule simple (1). En fait, on réalise le plus souvent le compensateur au moyen d’une lame de mica clivé dont la dispersion de biréfringence est assez considérable. Si l’on veut alors étudier un phénomène dans toute l’étendue du spectre visible, il est nécessaire de posséder plusieurs de ces lames, dont les retards respectifs soient - pour des radiations convenable-

2 ment espacées (6).

Un compensateur dont le retard soit variable et aisément mesurable peut être théori--

quement réalisé de plusieurs manières. Il est possible par exemple, d’incliner sur la direc- tion du faisceau une lame biréfringente, ou d’associer convenablement plusieurs lames cristallines, comme on le fait dans le compensateur à teintes plates de Bravais. Ou bien, on peut avoir recours à un phénomène de biréfringence accidentelle produit par l’action d’une force mécanique, d’un champ électrique ou d’un champ magnétique sur un corps isotrope.

(1) A. COTTON et H. 3locTo;. Ann. Phys, Se série (i90’7;, p. 14J.

(2) ZOCIIER et COPIER. Z. f iir Phys. Chenl. (1g28), p. 303 et p 313.

{3) A. COTTON. Ann. Chim. Phys., le série (1896), p. 347.

(4) CHAUVE. J. Phys., 2e série (1890), p. 21.

(5) A. CoTTOV et H. MonoN. Ann. Chim. Phys., 8e série. 20 (1910B, p. 276.

(6) ~l. BRUHAT dans son Traiié de Polarimetrte, p. 181 (Ed. de la Revue d’Optique, Paris 1930), a donné

à cette méthode une forme pratique pour les mesures de dichroïsme circulaire.

(4)

Une fois le compensateur étalonné, il présente l’avantage de pouvoir être utilisé pour toutes les longueurs d’onde. Cependant l’emploi de cette méthode rencontre des difficultés

pratiques. La compensation par le phénomène de Iierr complique sensiblement le montage.

Si l’on utilise un compensateur en quartz, il faut que les diverses lames soient i taillées bien

parallèlement à l’axe et que la planéité de leurs surfaces soit réalisée avec une très grande précision (1).

La méthode du compensateur tournant offre, comme la précédente, l’avantage de

n’utiliser qu’une seule lame compensatrice dans tout le domaine spectral étudié; elle ne présente pas les mêmes difficultés de construction. Le compensateur de retard ? peut

tourner dans son plan, normalement au faisceau lumineux. On mesure sa rotation i. Pour certaines valeurs de l’angle x, la vibration qui sort du compensateur satisfait à une condition

connue. Il en résulte une relation entre les angles y, i, et l’ellipticité I à mesurer. Brace a donné à cette méthode une forme classique pour la mesure des faibles ellipticités (1). Il

utilise un système de plages spécial, formé de deux lames biréfringentes juxtaposées, dont

les lignes neutres coïncident, et dont les retards en phase diffèrent d’une quantité fixe ô

très petite. Lors de l’égalité des pénombres, on a la condition :

applicable quand la valeur du retard ? du compensateur est très faible, ce qui doit être

réalisé pour que l’éclairement des plages ne soit pas trop grand, ce qui diminuerait la

sensibilité. La valeur des angles i que l’on mesure est toujours très supérieure à celle des

angles 1. Par exemple, pour ~ = et , = 8°, à une ellipticité I = correspond pour i

une valeur voisine de 15D. Un inconvénient de la méthode est de nécessiter le changement

de la lame à pénombres pour obtenir la variation de cette pénombre, et surtout de ne

permettre la détermination de l’orientation de l’ellipse qu’en plaçant entre le système

étudié et le compensateur une lame quart d’onde accessoire (3). Mais on perd alors l’avan- tage qui résultait de l’utilisation d’une seule lame pour toutes les radiations. En fait, les

auteurs ont souvent préféré modifier entièrement le montage optique pour passer des

mesures d’ellipticité aux mesures de rotation (4).

Principe de la méthode et réglage de l’appareil.

-

J’ai cherché à réaliser un

dispositif qui permît d’effectuer sur le même appareil la mesure des rotations et des faibles

ellipticités en modifiant la méthode du compensateur tournant (1). Au lieu que la lame

compensatrice produise une ellipticité qui compense l’ellipticité à mesurer comme dans les

méthodes de Chauvin et de Brace, son rôle est de modifier la vibration à étudier en chan-

geant seulement son sens de parcours.

,

Le montage est réalisé suivant le schéma de la figure 2. Avant de mettre en place le

corps étudié, on pointe la vibration rectiligne fournie par le polariseur au moyen d’un

analyseur rectiligne muni d’un système de pénombres, de Lippich par exemple. On dispose

ensuite iiorinalement au faisceau la lame auxiliaire, et l’on rend une de ses lignes neutres,

celle qui indique la direction avancée par exemple, parallèle à la section principale du polariseur. Puis, on retire le compensateur, porté par une monture à charnières qui permet

de l’écarter ou de le remettre exactement en place sur le trajet des rayons. On interpose la

substance à étudier et on rétablit l’égalité des pénombres en s’arrangeant en outre de façon que, lorsque cette égalité est réalisée et que la lame compensatrice est rabattue,

celle-ci soit orientée de façon que la même ligne neutre soit encore parallèle à la vibrations

pointée par l’analyseur.

Il est toujours possible de réaliser cette condition. S’il s’agit de dichroïsme circulaire,

(1) CHAUMO;T. Ann. Phys., 4 (49i5), p. 158.

(2) BRACE. I’hys, Rev., f8 (t904), p. 70; 19 (1904), p. 2t8.

e) A. COTTON et H. MouTON. J. Phys., 5e série, 1 (191t), p. 5..

_

(4) OLMSTEAD. Rev., 35 (’1912), p. 31.

-

MAC DOV’ELL. Phys. Rev., 20 (1905), p. 163.

-

fi.

Ann. der Phys., 72 (1923), p. 122.

(5 ) C, li., 192 (19311, p. 156.

(5)

192

dont je m’occupe plus particulièrement, on s’appuie sur le fait que les valeurs de la rotation et de l’ellipticité sont alors indépendantes de l’orientation de la vibration rectiligne qui

tombe sur le système étudié. Dans ce cas, on mesure la rotation produite par le corps en tournant le d’un angle qui lui est égal et de sens contraire, et on rabat le compen- sateur dans la position où il a été amené lors du réglage initial.

Fig. 2.

S’il s’agit de la mesure d’une biréfringence proprement dite, on déterminera d’abord

l’angle dont la vibration a tourné par rapport à sa direction primitive en tournant

l’ensemble de l’analyseur et des plages jusqu’à rétablir l’égalité des pénombres. Puis on place le compensateur dans la nouvelle position qu’il doit occuper. Le plus commode, à l’exemple de Chauvin et de Chaumont, est de rendre solidaire à volonté l’ensemble de

l’analyseur et du système de plages et la monture du compensateur. Celui-ci étant soulevé

pendant la détermination de l’azimut de la vibration à étudier reprend alors automatique-

ment l’orientation voulue lorsqu’on le rabat sur le trajet du faisceau. Toujours dans le cas

de la mesure des biréfringences, si l’on ne possède pas le dispositif mécanique de l’appareil

de Chauvin, on peut arriver à orienter convenablement le compensateur en faisant tourner

sa monture sur le cercle gradué qui la porte d’un angle égal à celui dont on a tourné l’ensemble de l’analyseur et du système de plages lors de la détermination de l’orientation

de la vibration étudiée.

Dans tous les cas, si l’interposition du compensateur a pour effet de rompre l’égalité

des pénombres, c’est que la vibration à analyser est elliptique. On mesure la forme de

l’ellipse en faisant tourner cette fois le compensateur, de façon à rétablir à nouveau

l’égalité des plages. Ce compensateur doit être monté sur un cercle gradué.

Calcul de l’ellipticité.

-

Il est commode pour établir et discuter la relation sur

laquelle se fondent les mesures d’ellipticité, de recourir à la représentation sphérique de

Poincaré.

Soit M le point représentatif de la vibration à analyser (fig. 3). Môm = ~I. Le

point m représente le grand axe de l’ellipse. Les vibrations rectilignes correspondant aux

deux plages de l’analyseur à pénombres de Lippich ont pour points représentatifs Ei et E~.

Ces points sont sur l’équateur, et lorsqu’on a pointé le grand axe de l’ellipse : ME, = MEz (1).

Le point C qui représente la direction avancée de la lame compensatrice se trouve en m lorsqu’on rabat cette lame sur le faisceau lumineux.

L’effet du compensateur sur la vibration M est de la transformer en une vibration M’.

On sait que M’ se déduit de M par une rotation d’un angle y effectuée autour du

diamètre CC’ dans le sens des aiguilles d’une montre, pour un observateur placé en C, de

sorte que mOM’ = 2/. L’ellipticité E de la vibration M’ est donnée par la considération du

triangle sphérique M’m’m, rectangle en m’. On a, d’après une formule connue :

sin 2E = spin 21 cos (1)

A ,

Le grand axe m’ de cette ellipse fait avec celui de l’ellipse étudiée l’angle o =

-

2

’On a E,M’

(1) En réalité, on a : lIE 1 == k, et k2 étant les coefficients de transmission des plages.

(6)

Pour que l’égalité des plages de l’analyseur soit rétablie, il faut que M’ soit situé sur le méridien passant par M.

Fig. 3.

On peut atteindre ce résultat en tournant le compensateur dans son plan d’un angle i.

Cette opération est représentée par un déplacement du point C sur l’équateur d’un angle 2 î

,

Fig.4.

A droite de 0, lire C’ au lieu de C; ce point n’est pas sur le méridien PlBIP’ (voir fig. 3).

(fig. 4) (1). Comme CM = CM’, le point M’ est le symétrique de M par rapport à Féquateur.

(1) On voit aisément que pour 2ï = 1, le point M’ sera sur méridien PM quel que soit 1J. Cette solu- 2

tion est à écarter.

(7)

194

L’effet de la lame compensatrice est donc bien de rétablir une ellipse qui a même orien- tation et ellipticité que l’ellipse étudiée, mais dont le sens de parcours est inversé.

L’angle 31àm et l’application d’une formule classique au triangle sphériqu e MmC, rectangle en m fournit la relation :

qui donne I quand on mesure i et que l’on connaît ?

Le point M étant dans l’hémisphère nord, représente une vibration parcourue dans le

sens négatif. On voit sur la figure 4 que l’angle aigu 2 i dont on a tourner le point C pour

amener M en est décrit dans le sens pris par convention pour sens négatif. L’examen de tous les cas possibles de figure conduit à énoncer la règle suivante : la direction avancée de la lame compensatrice coïncidant initialement avec le grand axe de l’ellipse à analyser, le

sens de parcours de cette ellipse est le même que le sens dans lequel l’observateur doit tourner d’un angle aigu la lame pour rétablir l’égalité des pénombres.

Epaisseur à donner au compensateur. - L’ordre de grandeur de la différence de

phase c; est fixé par les considérations suivantes. Afin de pouvoir rétablir l’égalité des plages

pour une valeur de l’angle i inférieure à ‘, la relation (2) montre qu’il faut t satisfaire à la 1

condition :

Si l’on suppose que les valeurs des faibles ellipticités à mesurer ne dépassent pas 4n,

cette condition devient : p > 16". Par ailleurs, la relation (2) montre que, pour une ellip-

ticité donnée, l’angle i, toujours supérieur à I, est d’autant plus grand que g est plus petit.

Ainsi, pour 9 = 2>{o et 7 === 1°, on a : i -== environ. Le choix d’une valeur trop forte pour ? réduirait donc cet avantage que présente la méthode, comme celle de Brace, bien qu’à

un moindre degré. Mais en donnant à,, la valeur minimum compatible avec la condition (a),

on accentue un inconvénient de la méthode qui consiste en ce que les plages de l’analyseur

ne présentent pas un aspect analogue pour des valeurs de l’angle i symétriques par rapport

à celle qui donne l’égalité de pénombres. On reviendra plus loin sur ce fait.

En pratique, on utilisera pour compensateur une lame de mica pour laquelle o sera

compris entre 25° et 30~ pour la région moyenne du spectre visible. De telles lames ont une

biréfringence trop faible pour que l’étude puisse en être faite au Norremberg. Le choix d’une lame d’épaisseur approximatrvement convenable est fait en mesurant le nombre de canne-

lures comprises entre deux longueurs d’onde connues dans l’un des spectres cannelés que rnit la lame par réflexion d’un faisceau de lumière blanche sur ses deux faces.

Les lames convenables donnent une vingtaine de cannelures entre 650 m u. et 450 m uL.

0 1i vérifie leur uniformité par l’examen des franges d’égale épaisseur obtenues au moyen d’une source large. Les lames étant très minces, il est commode pour l’usage de les coller ensuite au baume entre deux couvre objets et de sertir l’ensemble dans une monture

métallique.

Mesure du retard du compensateur. - La mesure exacte du retard ? pour chacune des radiations utilisées peut être faite une fois pour toutes par diverses méthodes classiques.

On peut effectuer cette mesure sur l’appareil tel qu’il a été décrit, pourvu que l’analyseur

soit muni d’un cercle divisé.

On peut, en effet, lors de la mesure d’une petite ellipticité, rétablir l’égalité des

pénombres non plus par rotation de la lame compensatrice, mais en tournant l’analyseur de

l’angle fi que fait sa section principale avec le grand axe de l’ellipse qui sort du compedsa-

(8)

teur. L’examen de la figure 3 montre que l’on a dans le triangle sphérique M’m’m,

- 2 fi, la relation :

L’élimination de I entre les relations 2) et (3) donne l’équation :

La mesure des angles i et 0 permet donc de faire les mesures d’ellipticité et d’étalon- nage du compensateur avec le même dispositif.

L’emploi simultané qui est fait ici d’une lame compensatrice et d’un analyseur recti- ligne à pénombres conduit à présenter quelques remarques d’ordre général.

Choix du système de plages. - Si l’on utilise un système de deux plages, dont les points représentatifs sont situés sur l’équateur de la sphère de Poincaré, comme dans l’analyseur de Lippich, une variation d’ellipticité sans changement d’orientation de la vibra- tion étudiée ne produit qu’une modification de l’éclairement des deux plages et n’altère pas

°

leur égalité. La précision maximum des pointés est obtenue lorsque le point représentatif

de la vibration se déplace sur un parallèle.

Si, au contraire, on emploie un système de plages dont les points représentatifs sont

situés sur un même méridien, comme dans le dispositif de Brace (1), ce sont seulement les variations d’ellipticité de la vibration pointée que peut déceler l’appareil. Ces variations se

traduisent par un déplacement du point représentatif de la vibration sur le méridien qui le porte.

Si donc, on veut réaliser un système de plages qui permette une étude complète d’une

vibration elliptique quelconque dans les meilleures conditions de sensibilité, il faudra que

ses points représentatifs, puissent être situés à volonté sur l’équateur ou sur un méridien.

On est ainsi conduit, dans le cas général, à utiliser un analyseur à quatre plages, comme l’a

fait Chaumont. Dans le cas d’une vibration de faible ellipticité, la propriété que possède

une lame quart d’onde convenablement orientée de donner à partir d’une vibration recti-

ligne une vibration d’ellipticité connue, et inversement [ de transformer en vibration recti-

ligne une vibration elliptique permet de déplacer le point représentatif d’une vibration donnée depuis l’équateur jusque sur un méridien ou inversement. L’usage d’un analyseur

à deux plages seulement devient ainsi possible dans les meilleures conditions de sensibilité.

Ainsi s’explique le rôle du quart d’onde accessoire qui permet les mesures de rotation par la méthode de Brace. Dans la méthode du quart d’onde, c’est le compensateur lui-même qui, en rendant rectiligne la vibration elliptique étudiée, permet une bonne utilisation de

l’analyseur rectiligne qui a servi à déterminer 1 orientation de l’ellipse très aplatie.

On peut alors expliquer l’inconvénient signalé plus haut de la méthode que l’on propose ici, et qui résulte de la dissymétrie d’aspect des plages au voisinage de l’égalité d’éclairement. Lorsque, dans la mesure de l’ellipticité, i varie, le lieu du proint est, le grand cercle qui coupe le méridien passant par 31 sous l’angle ~. Or, si l’on utilise un

analyseur de Lippich, on a vu qu’il faudrait pour la symétrie des plages que le lieu de M’

fût un parallèle. Cette condition est d’autant plus loin d’être réalisée que 9 est plus petit.

Dans l’étude qui nous occupe, tous les modèles d’analyseurs rectilignes ne sont pas

également favorables. L’analyseur de Lippich offre le grand avantage d’être achromatique,

mais l’inégalité des coefficients de transmission des plages cause une légère erreur dans la

détermination de l’orientation d’une vibration elliptique (2).

(i) D autres moyens de réalisation d’un tel *j-stème de plages sont énumérés par (19~5), p. 156.

University Studies, 9 (1909), p. 43°i.

(9)

196

L’usage d’une lame demi-onde qui n’est pas très exacte n’intervient que pour diminuer la sensibilité dans le cas où l’on cherche à repérer les variations d’orientation d’une vibra- tion d’ellipticité invariable. Cette inexactitude introduit une erreur notable dans le cas

actuel où l’on pointe successivement une vibration rectiligne et une vibration elliptique.

Cette remarque avait déjà été faite par M. Lainé qui, à Bellevue, au laboratoire du Grand

Electro-Aimant, a été conduit à étudier des problèmes analogues (1). Supposons que le retard introduit par la demi-onde soit égal à 7t - E. L’un de ses axes est représenté sur l’équateur de la sphère de Poincaré par le point L. Le point A représente la direction de la vibration arrêtée par l’analyseur. Si l’on cherche à repérer la direction d’une vibration

rectiligne m, l’égalité des plages sera obtenue lorsque L sera en m. (La figure 5 est unes

Fig. 5.

projection stéréographique de la sphère sur le plan tangent en m). Supposons maintenant

que l’on cherche l’orientation de la vibration elliptique M dont l’un des axes est m. On voit

sur la figure 5 que l’égalité des pénombres ne subsistera pas pour la position précédente du système de plages. L’effet de la lame demi-onde est d’amener M en M’ et pour que AM== AM’s

- E

il faut que l’angle LMm soit égal à "2. Dans le triangle sphérique LmM, rectangle en m, on a :

Supposons par exemple que l’on utilise pour la raie jaune du mercure une lame demi-onde exacte pour la raie verte, et admettons pour la dispersion du retard de la lame la loi -.

p À - Gte. On trouve : e - 0,18 radians. Pour I= f 0 == 0,017 radians, la formule (4) donne

pour Lm une valeur voisine de 0°,1. Il sera d’ailleurs possible d’utiliser la relation (4)

comme formule de correction.

En outre, dans l’application de la méthode exposée ici, on voit (fig. 6) que l’inexactitude de la lame demi-onde est également la cause d’une erreur commise sur la mesure de l’ellipti-

cité de la vibration étudiée, car l’égalité des plages est obtenue lorsque le point M est amené

par l’effet du compensateur non pas mais en M’ 1, de façon que AM" = M" étant

’ le point représentatif de la vibration qui résulte de l’action de la demi-onde inexacte sur la vibration Mf (2).

(i) Le travail de 12. Lainé n’a pas été publié encore mais sa priorité ne saurait être mise en doute.

Certains traits de la remarque que je fais ici se retrouveront sans doute dans la publication de M. Lainé.

(t) En fait, l’étalonnage du compensateur effectué sur l’appareil même, m’a donné des valeurs du

retard discordantes selon que l’analyseur était muni d’une demi-onde ou d’un Lippich; les nombres

obtenus avec le Lippich étant d’ailleurs en bon accord avec ceux que fournissent les autres méthodes de

mesure de , (méthode du quart d’onde, méthode des spectres cannelés de Fizeau et Foucault).

(10)

Le système à pénombre de Poynting (1) offre l’avantage d’ètre achromatique comme

le Lippich sans que ses plages aient des coefficients de transmission différents. Pour éviter les difficultés de taille d’une mince lame de quartz perpendiculaire, il est avantageux d’em- ployer la modification proposée par Lord Rayleigh (2). On réalise deux plages dans les- quelles la rotation du plan de polarisation est un peu différente au moyen d’un liquide actif

Fig. 6.

,contenu dans une cuve où plonge une lame de verre couvrant la moitié du champ. Cette

lame doit être mince, afin que l’effet de sa trempe soit atténué et que la ligne de séparation

des plages soit fine. On est ainsi conduit à utiliser un liquide aussi actif que possible. Le

limonène obtenu à partir de l’essence de carvi possède un pouvoir rotatoire suffisant (3).

Il est également possible d’employer une solution saturée de dimolybdomalate d’ammo-

nium (’~) qui présente un pouvoir rotatoire supérieur à 1° par millimètre pour la raie verte du mercure.

La méthode décrite dans ce mémoire a été imaginée et mise en oeuvre au Laboratcire de Recherches Physiques de la Sorbonne. Son directeur, M. le professeur Cotton, en a aidé

la réalisation par les conseils qu’il m’a constamment prodigués. Je suis heureux de le

remercier ici de l’intérêt qu’il m’a montré.

"

Phil. Mag., 6~ série, 10 (1880), p. 18.

RAGLEIH : Phil. Trans.. ’176 (1885), p. 34:i.

(3) E DARMOIS : Ann. Chim, et Phys., 22, 1911, p. 247.

1’) La prévision et l’isolement de ce composé sont dus à 1B11. le professeur DARmois, qui en a indiqué une préparation (Journ. de série, 4 (1923), p. 61) et a eu l’obligeance de me remettre l’échantillon que

j’ai utilisé.

Manuscrit reçu le 1 et’ mai 1931.

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