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Le defaut de saturation des très faibles courants

d’ionisation

J. Surugue

To cite this version:

(2)

LE DEFAUT DE SATURATION DES

TRÈS

FAIBLES COURANTS D’IONISATION Par J. SURUGUE.

lnstitut du Radium.

Sommaire. 2014 On a étudié l’influence du champ électrique servant à la mesure des courants d’ionisa-tion très faibles. Le résultat essentiel est que ceux-ci présentent toujours un défaut de saturation notable (supérieur à 6 pour 100 dans des mesures courantes), mème quand ils atteignent la limite des courants mesurables au moyen des électromètres les plus sensibles.

1. Introduction. - La

nécessité,

pour les mesures

de courants

d’ionisation,

d’utiliser des

champs

élec-triques élevés,

et par suite de tensions

électriques

de

plusieurs

centaines de

volts,

est bien connue

quand

il

s’agit de

courants relativement

importants,

par

exemple

quelques

unités C. G. S. E. S. On sait en

particulier

que,’ dans

le cas de l’ionisation

produite

par les rayons a, il faut des

champs

électriques

particulière-ment

grands,

et de

préférence dirigés

normalement

aux

trajectoires

des rayons, le

long desquelles

sont

produits

les

ions,

afin de

séparer rapidement

les ions

chargés

d’électricité de

signe

contraire et d’éviter leur recombinaison. Dans le cas de l’ionisation

produite

par des

rayons 5

ou v,

l’apparition

de

rayons ~

secondaires et leur diffusion font que l’ionisation s’effectue à peu peu

près

uniformément dans le volume de la

chambre,

et il suffit pour se

rapprocher

de la saturation de ten-sions bien moindres.

D’autre

part, lorsque

le courant à mesurer, c’est-à-dire la densité en volume des ions

produits

diminue,

la

probabilité

de rencontre des ions diminue en même

temps,

et on est en droit de penser que le défaut de

saturation,

qu’on

peut

considérer comme l’erreur

commise sur la mesure du courant par suite de

l’insuf-fisance de la

tension,

doit diminuer et s’annuler avec

le courant.

C’est en vertu de ces considérations que l’on utilise

couramment,

sur les chambres d’ionisation servant

avec les électromètres à fil

(électromètres

Pohl et imülf

en

particulier),

des tensions

réduites,

souvent infé-rieures à 90 V.

La

comparaison

des mesures de deux étalons bien connus de

radium,

faites d’une

part

au moyen du

grand condensateur

de Marie Curie

(1)

et de l’électro-mètre à

quadrants,

et d’autre

part

avec l’électromètre

à fil et sa chambre

d’ionisation,

soumise à des tensions

variables,

nous a montré

l’importance

des erreurs

qu’on peut

commettre de ce

fait,

et l’étude

systéma-tique

des conditions de fonctionnement d’une telle installation nous a conduits aux résultats

exposés

ici. 2.

Description

de

l’appareil.

---- L’électromètre

monofilaire est constitué essentiellement par un fil de (1) M. CURIE. Journ. de Physique, 1912, 2, 795.

platine

très fin

(fil

à la Wollaston de 1 ou 2

y)

tendu

entre deux

prismes

(couteaux)

soumis à une différence de

potentiel

d’une centaine de volts. Le fil est relié à

une électrode isolée

placée

au milieu de la chambre

d’ionisation,

et ses déviations sont

proportionnelles

à

sa tension

électrique,

donc à la

charge

recueillie par

ce conducteur. Celui-ci

peut

être mis en contact avec la

cage de l’électromètre pour lui faire

perdre

sa

charge.

Le fil est examiné au moyen d’un

microscope

et ses

déviations

repérées

sur une échelle

micrométrique.

La

chambre d’ionisation est une boîte

cylindrique

dont le diamètre et la hauteur ont la même

dimension,

95 mm.

Elle est

parfaitement

isolée de la cage de l’électromètre

et on

peut

la

porter

à une tension

quelconque

par

rap-port

à

celle-ci,

c’est-à-dire par

rapport

à l’électrode

centrale,

qui

est

toujours

très sensiblement au

potentiel

de la. cage.

La sensibilité de

l’appareil peut

être

réglée

en

agis-sant sur la tension

mécanique

du fil et sur la tension

électrique

appliquée

aux couteaux. L’électromètre que

nous avons utilisé avait comme limites de sensibilité

pour des mesures commodes :

0,5

et

0,02

V par division de l’échelle

micrométrique,

avec ~±- 90 V sur chacun des couteaux. La

capacité

du conducteur isolé est d’environ

2,5

C. G. S. E.

S.,

de sorte

qu’on

peut

mesu-rer facilement des courants

atteignant

10-7 U. E. S.

(correspondant,

avec la

plus

grande

sensibilité,

à une

division en 5

minutes).

La limite des courants d’ionisa-tion

pratiquement

mesurables est

beaucoup

plus

grande

à cause de l’ionisation

spontanée,

de l’ordre de à !Q-5 U. E. S. dans de très bonnes conditions. L’ionisation était

généralement

produite

par le rayon-nement y de divers

produits

radifères servant d’étalons pour les mesures couramment effectuées au Labora-toire

Curie,

filtré suivant les besoins par des

épaisseurs

convenables de

plomb.

3. Détermination du courant de saturation.

-Lorsqu’on augmente

la tension

appliquée

sur la chambre

d’ionisation,

on constate que le courant mesuré

augmente

également,

mais de moins en moins

vite,

et

il est

généralement

suffisant d’admettre que la

satura-tion est

pratiquement

atteinte

lorsque,

pour un acerois-sement de la tension d’une

vingtaine

de

volts,

(3)

344

mentation

correspondante

du courant est de l’ordre des erreurs

d’expérience.

, En mesurant le courant avec le maximum

possible

de

précision,

on constate

qu’il

augmente

toujours

avec

la

tension,

et

qu’il

n’existe pas à

proprement

parler

de courant de

saturation,

celui-ci ne semblant devoir être

mathématiquement

atteint que pour une tension

in-finie. On

peut

en effet chercher par les moyens

habi-tuels si les courbes

représentant

les courants en fonc-tion de la tension admettent des

asymptotes,

c’est-à-dire voir si la fonction

1 = f(u)

est

représentable

par

une série de la forme : i =

+

...

(série

de

u

Laurent),

les termes

supérieurs

devant être

rapidement

négligeables quand

u devient assez

grand.

Cela revient à vérifier que le

produit :

ui = B est une

fonc-tion linéaire de u.

On constate que pour les courants que nous avons

mesurés,

entre

0,3.10-4

et

5,~.10-3

U. E. S. tous les

points s’alignent

avec une très bonne

précision (moins

de

0,5

pour

100)

sur des

droites,

sauf ceux

qui

corres-pondent

à des tensions inférieures à 90 pour 100 dans le cas du

plus grand

courant.

La

pente

de chacune de ces droites donne

précisé-ment le courant de

saturation,

correspondant

à la valeur limite de la fonction i

quand

la tension u croît

indéfiniment. Nous pouvons dès lors définir avec

préci-sion le défaut de saturation pour un courant et une

tension donnés. Si l’on écrit

l’expression

du courant

sous la forme

(

1- a ,

le

terme a

représente

(

u

u

’-l’erreur relative commise sur la mesure

de is,

et le dé-faut de saturation pour 1 atension u. Pour déterminer le coefficient a, il suffit de mesurer l’ordonnée à

l’ori-gine

de la droite

représentant

ui en fonction de u ;

soit : ui -

uis

-

ais.

On obtient ainsi la valeur de

ai,.

4. Variation du défaut de saturation avec le

courant. - Le défaut de

saturation,

pour un même

champ électrique,

c’est-à-dire pour une même valeur

de u, doit diminuer avec

is,

à cause de la moindre densité des ions et de la moins

grande probabilité

de leur rencontre.

L’expérience

nous a effectivement montré cette

dimi-nution,

mais le fait

remarquable,

difficile à

expliquer

théoriquement

(2),

est que le défaut de saturation semble tendre vers une limite finie

lorsque

le courant

diminue de

plus

en

plus.

Le tableau suivant donne les valeurs de la constante a

de la formule

précédente

pour

quelques

valeurs du

courant is

déterminé comme nous

l’ayons

vu

(is

est

exprimé

en 10-3 U. E.

S.).

~....

0,034

0,133

3

5,4

7,9

11,5

a....

4,1

4,2

7,~

10

12,5

16,8

(2) J. J. THOMSON. Conduction of Electricity through Gases. Cambridge, 1906.

Les valeurs de a

permettent

de calculer le défaut de

saturation -

pour

plusieurs

valeurs courantes de la

u

tension ;

c’est le résultat de ces calculs

qui

est donné dans les courbes de la

figure

1,

en

pourcentage

du

cou-rant de saturation.

Fig. 1.

Ces courbes sont surtout

intéressantes

pour les

me-sures de

précision

avec

l’électromètre

Pohl et sa cham-bre d*ionisation. Il ne faut pas oublier en effet que

toutes les valeurs

numériques

données ici sont rela-tives à cet

appareil,

exclusivement.

Afin de voir si la forme et les dimensions de la

chambre,

ou

quelque

autre

raison,

n’étaient pas seules

responsables

du

phénomène,

nous avons fait la même

recherche du courant de saturation dans une chambre d’ionisation à

rayons fi

du modèle utilisé au Laboratoire

Curie

(cylindre

de 20 cm de hauteur et de 10 cm de

diamètre,

avec électrode

axiale),

en faisant varier la

(4)

pour un courant de saturation de 1~ .10-3 U. E.

S.,

un

coefficient a

égal

à

6,6.

Cela montre en tout cas que le

phénomène

existe,

mais que la

disposition

de cette

chambre est meilleure que la

précédente

et

permet

de

se

rapprocher plus

facilement de la saturation.

Pour fixer les ordres de

grandeur,

remarquons à titre

d’exemple

que pour la

tension,

couramment

uti-lisée,

de 90 V sur la chambre

d’ionisation,

les défauts de saturation pour des courants de 3.10-3 et

~1,5.10-3

U. E. S. sont

respectivement

de

8,3

pour 100 et

18,7

pour

100,

de sorte que le

rapport

est

3,40

au lieu de

3,83.

C’est donc une cause

importante

d’erreur,

et c’est la

comparaison

d’étalons bien connus

qui

nous en

a montré l’ordre de

grandeur.

L’utilisation des courbes de correction de la

figure,

ou mieux le tracé des courbes ui =~

f(u),

pour

détermi-ner le courant de

saturation,

donne au contraire

une excellente concordance

(moins

de

0,5

pour 100

avec des mesures

répétées).

Pour

pouvoir

faire

plus

facilement les corrections dans l’utilisation courante de

l’appareil

étudié,

et évi-ter

l’emploi

des

courbes,

nous avons

remplacé

chacune

d’elles par deux

droites,

afin de les

représenter

par des formules à un seul

coefficient,

valables entre certaines

limites. On trouve ainsi :

le courant i étant

exprimé

en 10-3 U. E. S. Ces for-mules sont

largement

suffisantes pour accroître nota-blement la

précision

des mesures de

rapports

de

cou-rants d’ionisation et de

produits

radioactifs. Elles

cor-respondent

aux deux droites

figurées

en

pointillé parmi

les courbes de la

figure

1.

Etude

critique

des résultats. Causes d’erreurs. - Isolement de l’électrode collectrice. - Le fait

que le courant mesuré croît avec la tension

peut

faire penser à un défaut

d’isolement,

puisqu’il

faudrait

alors

ajouter

au coura,nt d’ionisation un courant de fuite suivant la loi

d’Ohm,

c’est-à-dire

proportionnel à

la tension. Cela

permettrait

d’admettre que la satu-ration

peut

être atteinte

plus

facilement

qu’il

ne semble

d’après

ces

expériences.

En

réalité,

un défaut

d’isole-Fig. 2.

ment ne

pourrait

que donner un courant de fuite se

retranchant du courant

d’ionisation,

et sans relation

avec la tension

appliquée

à la chambre d’ionisation

(fig. 2).

On

peut

déterminer une valeur

inférieure,

ou mieux

se faire une idée

grossière

de l’ordre de

grandeur

de la résistance d’isolement entre l’électrode collectrice et la cage de l’électromètre de la

façon

suivante. Le «

mou-vement propre » de

l’appareil

est dû à la différence de deux

courants,

le courant d’ionisation

produit

par les

divers

rayonnements

qui atteignent

la

chambre,

et le

courant de fuite de l’électrode

collectrice,

qui, prenant

un

potentiel

de

plus

en

plus

différent de celui de la cage de

l’électromètre,

se

décharge

de

plus

en

plus

vite

à travers l’isolant

qui

la soutient. Si cette fuite est

notable,

on doit donc

observer,

en laissant se

charger

l’électromètre,

un courant

qui

diminue à mesure que

l’élongation

du fil

augmente.

En mesurant le

mouve-ment propre

(0,4.10-3

U. E.

S.)

pour

plusieurs

posi-tions du

fil,

on n’a trouvé aucune

différence,

à la

préci-sion des mesures

près.

Cela

signifie

que le courant de fuite

est,

au

plus égal

à

1/100

du courant

indiqué,

pour une tension d’une

quinzaine

de

volts,

d’où une

résistancé d’isolement d’au moins 1018 ohms. L’influence d’un mauvais isolement

paraît

donc à

éliminer,

d’au-tant

plus

que les courants mesurés sont pour la

plupart

beaucoup plus grands

que le mouvement propre, donc

quelques

centaines ou

quelques

milliers de fois

plus

grands

que le courant

possible

de fuite.

Remarquons

qu’une

autre cause de fuite

pourrait

être l’ionisation de l’air entourant le fil et soumis au

champ électrique

des couteaux. Nous n’avons pas fait

l’étude de ce

point particulier,

n’ayant

manipulé

que

des

produits

assez

faibles,

mais il

pourrait

avoir de

l’importance

dans le cas des mesures de

rayonnements

y très

pénétrants,

filtrés

avec de

grandes épaisseurs

de

plomb

et donnant lieu à des

rayonnements

diffusés

importants.

20 Détermination du courant de saturation et du défaut de saturation. - En

négligeant

l’erreur sur la

tension u, on trouve facilement que l’erreur sur

is,

pente

de la droite ui =

f(u),

est exactement la même

que celle que

comporterait

la moyenne des mesures

de i pour une même

tension,

c’est-à-dire que

~2 étant le nombre de mesures. Il est donc aisé

d’obte-nir pour cette

grandeur

une

précision

nettement

supérieure

à 1 pour

100,

et sa mesure directe est très

simple

quand

on

dispose

de tensions

suffi-santes.

La détermination de la constante

qui

donne le dé-faut de saturation est notablement moins

précise. C’est

le

quotient

de l’ordonnée à

l’origine

de la droite

ui = f(u)

par le

courant de

saturation, pente

de la même

droite,

et l’erreur sur chacune de ces deux

(5)

346

Conclusion. - Le défaut de

saturation,

défini

comme la différence entre le courant mesuré et la v

a-leur limite obtenue par

extrapolation

pour une valeur infinie de la tension

appliquée, peut

être très

grand

mème pour des courants de

quelques

millièmes d’unités C. G. S. E.

S.,

et semble tendre vers une limite finie

quand

le courant diminue de

plus

en

plus.

On

peut

le

considérer comme une fonction inverse de la

tension,

augmentant

assez vite avec le courant et

partant

d’en-viron

6,5

pour 100 pour une tension de 90 V et un courant inférieur à 10-1 U. E.

S.,

mesuré au moyen de

l’électromètre monofilaire Pohl et de sa chambre

d’ioni-sation. Il en résulte

qu’on

peut,

dans les

comparaisons

de courants notablement

différents,

avoir des erreurs

très

importantes,

avec cet

appareil.

La raison de cette difficulté d’atteindre la saturation

parait

être une mauvaise

répartition

du

champ

élec-trique

à l’intérieur de la chambre

d’ionisation,

et

l’existence,

au

voisinage

des extrémités de

celle-ci,

de

régions

oil. il est très

faible,

et d’où par

conséquent

les ions

produits

sont difficilement extraits. Il y aurait

intérêt à

supprimer,

au

voisinage

des fonds de la

chambre,

les

régions

de faible

champ

électrique

en

arrondissant les

angles.

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