LA
FINALITE
D'UNE
EDUCATION
SCIENTIFIQUE
Présentation
E. SCHATZMANObservatoire de
~iceB.P. 252
~iceCedex 0600ï
267.263.
(1i
Le sUJet n'est pas nouveau; il a notemment été abordé par Astolfi et al et
lion peut trouver dans leur ouvrage beaucoup de remarques que je reprendrais
volon-tiers à mon compte. Cependant, S l je souhaite ajouter de remarques, c1est dans
~n
esprit peut être plus polltique et plus phllosophique, en me préoccupant moins àe
pé-dagogle.
Quatre phénomènes majeurs sont intervenus au cours àes 30 ou ~o dernières an-nées, qUl ont profondément bouleversé le statu social de la sClence : (1) la
~echer-che scientifique a cessé d'être une activité marginale, ne concernant qu'un très pe~~t
nombre de personnes; (2) la population dans son ensemble est constamment confrontée
à l'~tilisation
d'une technologie avancée, soit dans son travail! soit dans la vie quatidienne (transports, télécommunications et bientôt, informatique)
i(3) la d~~ée
des étuàes obligatoires à augmenté, et une fraction importante de c~aque classe d'~ge
va jusqu'en terminale; (4) la référence à un savoir scientifique ou prétendu tel 3;.
\q~
sert de justificatIon à des décisions politiques .
On notera que le savoir technologi~ueet plus encore le savoir scientifique
(sciences de la nature) demeure entre les mains d'un trÈs petit nombre de gens.Cette
situation est reliée d'une part à un mide d'enseignement des sciences de la nature
fortement imprégné de dogmatisme, alnSl que le soulignent Astolfi et al(l) et
d'aut~e
{1l Astolfi, Giordan, Gohau, Host, Rumelhard, Zadou~aiSKl;~uell2 éjucaL~on SClent_-fique pour quelle soclété ? , P.ü.F.r 1978
(2) Ce n'est certalnement pas un hasard SI "Le Can~rd Encharn~"
désigne ~.3arIe sous le nom de Raymond - la - Science
(3) Voir à ce sujet ce que dit Th. Roszak èans "Vers
269.
~c~~ je ~elec:~~n. ~out :eLa conc'~~r~ a 2réer ~ne 31cuatlon où ~a science (et sous
::e t:e:::-:;]2, ,~r; :onfond 'cou:: 30. ' r scie:-.tifiq'.Je1 tec:nnc.l-oql.:':'-':'ê ~t ;:rétendument
sc:....er.-ibl~cent not~e société (moyens
~lli-25t _mpcssiblei mais '...lne ap'Cit'..lde à. :ibo:.-de:- 125 p:-:-:Jolèm.es j 1.:.ràre scientif~que.
C'';;5t à :e ;;r::.x =IU'i.l.s :?cu:c:ca.'.ent ~tre ,--:::.:lpables d'3.ppr'éc.:.er les vé:ritables
~_:-.t.en-::'.:.on5 de ~CGt:. ?!"ojet3.yant '.::.r:e lI!lpl.i..-::-ation polit.ique ~t er. .?artlculier ::'es projets ~elatlfs ~ ~a ?olitique de ";. SClence
Cette lptlt'..:àe suppose drcibard qu'il li':'/ ':~l.- :-:~'dS je ~-e=el. je tout. ::equl est. technlCC-SClentlfique, 2t ~n 9art~culierdu quantitat.:i. Cela suppose ~nsuite une f:)rmation sci.e:itifique minl.I!lale.
L'une 2t 113.utre d.e:::es conditions implique '..lne ê.cquisition des !'udirnents de :}'J.elquechose1ue ~I'a9pellera.'L la TIéthode scient:.fique. '25 ~'.ldime!1t:.s , me semble
C - 11 ~o~t ~es s~ivan~s ; (1) Il existe Dne réalLté, dite réalité objective, ce qui
lieut di.re extér.i.F~ure3. la pensée ;lumaine (1(existence de ,:'2tte ;:-éalité ne jépend pa.s
j1J. : a i t qu'elle soit pensée ou non); (2) cet"t.e réalité est connaissable; (3) i l ~sc possible de découvrlr les lois-des-processus natu~els. Ces ~roce3susproduiser.t des phénomènes ?ar ~esquels cette réalité se manifest à nous.
Le système traditionnel (Observation,HypothèsefEx?érlence/Résultat,Interprétati-8n,Conclusion, le sacra-saint OHERIe) es~ là d'une insig~e paLvret~?hlJ.030phiqUE, c~r il n'y est nulle fait ?art allusion aux notions de ré31ité 0bjective (ernplacée ?ar l'hypothèse), ni aux notions de loi (remplacée par l' 2.nterorétation). Sn fait,
e~ ~ageant ainsi en pleln posltivisme ( des hypothèses permettent d'interpréter ~es
phénomènes observés) on 3e ~ontente d'une phénomenologie qUl en fait vide la dé~ar che sicentifique de son sens, qui est la recherche d'une vérité sur la nature.
14) Le bureau de la Société Fr~çalse ~e Physique a 2té r~ç~ par les ~inq ;randes formations ?olitiques ~u 20urs du printemps et je :Iautcmne 77~ Il était 2viàent ~ue
?our aucune des personnalités politiques qUl ~ous ont reçus (à ~'exceptionju re?r~-sentant ~PR-lui illëme professeur je Chimle à ?ar~s VI) le terme mème je recher~he
270.
j 'a'...lt..:::r:.te; elle ~e .:esse .je rsmè":.:.r~ ~n ::3.use ~'3.c:~u:...t:. :'es ;é:1Éra.t::'2:--.S
prË::':C::-':::~:.-tes peur atteindre à ~~e ~el::eu~ ~~présenc~tion de :a =éal~té;
elle est 2c~tes
tataire eL ~conoclas~e\~)
Dans ces conii:.io~s, ~n pe~c ~voi~ ~es eXlgen=es "
3Ulvan~es
tL8D sClent~fique j~it étre ~bliçacolrËI
au même tItre sue ~ppre~dre
formaCLon de faço~ ~9ale à :.ous et ~Q!: pas à e~ ~alre ~n :.nstrume~c de 5électlç~.
,\2) 1.3. formation sClentifi,=!ue :1e joi.-c pas être er,c,/clcpédique,
::r;.al.S dOLt se ::a_~e _:.tucour dt? l ra.cquisi':':"on je illér-hoces de pensée. En ~arti.cu.lier1 le c~oix des
;"nÉ-il0rrènes ~tudiésdoit ~tre fa~t en vue J~ l~ mlse en éVldence je la ~:Jtlon de iCL"
3ttelDce que si la ~eprésentacionspac_o-temporclle asc ~aitr~sée. A ce~ ·~gard.jE
; .3elcn.
'?::,':- ';'.':"'..,s
6) èoc.=ct. ?l~S.
7) E.3chatz~an, Sc:e~ce ~~ SOC:2t.2.