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Les modèles chez Alexander

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(1)

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Les modèles chez Alexander

Madeleine Arnold, Jean Zeitoun

To cite this version:

Madeleine Arnold, Jean Zeitoun. Les modèles chez Alexander : Approche critique du Pattern Lan-guage. [Rapport de recherche] 0066/78, Centre d’études et de recherches architecturales (CERA); Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts; Comité de la recherche pour la direction de l’architecture (CORDA). 1978. �hal-03087881�

(2)

3030000163990 ECOLE D'ARCHITECTURE DE VERSAILLES

Arnold

i ü j u i v x w D E L E S

CHEZ

ALEXANDER

Approche critique du Pattern Language

ENTRE D'ETUDES ET DE RECHERCHES ARCHITECTURALES ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DES BEAUX ARTS

(3)

Madeleine Arnold

LES MODELES

CHEZ

ALEXANDER

R echerche subventionnée

par le Com ité de la R echerche p o u r la D irection de l ’A rchitecture (C.O.R.D.A.)

D irecteur de la R echerche : J e a n Z eitoun

'Of-U

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Prix : 30 F — Franco : 33 F

BIBLiOTU

t n cQ u c

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C entre d ’E tudes e t de R echerches A rchitecturales (Ecole N ationale Supérieure des Beaux A rts)

U F

1, rue Jacq u es C allot

75006 Paris T éléphone : 3 2 9 -5 2 -0 0

(4)

Ce volum e fait p artie d ’une recherche in titu lée «C o n trib u tio n à la

form alisation e t à l’ex p é rim en tatio n de concepts o pératoires dans le processus de co n cep tio n arc hitecturale. Une ap proche expérim entale.»

Un prem ier volum e, T R A M E S P L A N E S , a déjà fait l ’ob jet d ’une publication.

© M adeleine A rnold.

Equipe de R echerche : M adeleine A rn o ld ; Jean-Paul B oudier ; Sophie

Charalambidès ; D om inique Clayssen ; Marie-Pascale Malaterre ; Anne-Marie Fourcade ; A lexa n d er M alam ant ; Marie-Flore T exier ; Estarose Wolfson ; Jean Z eitoun.

M aquette, com position : Elyane M iquel Dessin couverture : Gabriel G uenoun.

(5)

Sommaire

1. I n tr o d u c tio n ... 1 2. D éfinition de l’o b jet « p a tte rn » ... 3 2.1. Niveaux d ’existence de l ’objet « p a tte rn » ... 3

2.1.1. Niveau du m onde réel

2.1.2. Niveau de l ’univers de conception 2.1.3. Im b ricatio n des deux niveaux

2.2. D éfinition des com posants du m onde réel... 7 2.2.1. Les forces et les tendances

2.2.2. L ’environnem ent 2.2.3. Les objets physiques 2.2.4. Le conflit

2.3. Caractères de l ’univers de c o n c e p tio n ... 15 2.3.1. Caractère générique du «pattern»

2.3.2. Caractère h y p o th étiq u e du «pattern»

2.4. D éfinition des com posants de l ’univers de co n cep tio n ... 21 2.4.1. Le problèm e

2.4.2. La solution 2.4.3. Le co n tex te

2.4.4. Form e E / F du «pattern»

3. D éfinition de l ’o b jet « p attern language»... 34 3.1. Aspect m éthodologique du « p attern language»... 34

3.1.1. Aide à la p rogram m ation e t au projetage

3.1.2. Les procédures de découverte dans la pro d u ctio n d u « p attern language»

3.1.3. Les procédures de découverte dans l ’utilisation d u « p attern language»

3.2. L ’analogie linguistique ...40 3.2.1. Les niveaux linguistique e t m étalinguistique 3.2.2. C om pétence et perform ance

3.3. Le m écanism e d e scrip tif...47 3.3.1. L ’approche systém ique

3.3.2. L a stru cture du systèm e

3.3.3. La représentation de la stru cture

(6)

Origine du «pattern language»

4. Idées antérieures reprises dans le «pattern language»... 4.1. O rganisation et com posants du m onde r é e l ...

4.1.1. Les po in ts de vue écologique et organiciste 4.1.2. La n o tio n d ’équilibre

4.1.3. Le niveau des forces

4.1.4. Le niveau du m ilieu physique

4.2. O rganisation et com posants de l ’univers de conception 4.2.1. Im portance de la program m ation

4.2.2. Le découpage du problèm e de co nceptio n 4.2.3. Le principe de la description unifiée

4.2.4. Le découpage : c o n te x te, problèm e, solution 4.2.5. Procédures de découverte des élém ents du p ro ­

blèm e et de la solution, et de leurs relations

5. Idées antérieures modifiées ou abandonnées dans le «pattern language» ...

5.1. Les com posants de l ’univers de c o n c e p tio n ... 5.1.1. P ro d uction des com posants

5.1.2. N ature des com posants

5.2. S tru ctu re du problèm e et de la so lu tio n ... 5.2.1. Stabilité de la structure

5.2.2. T ype de structu re

5.3. La dénonciatio n du stéréoty pe v e rb a l... 5.4. La form alisation et l’utilisation de l’o rd in a te u r...

Validation et évaluation

du «pattern language» et de ses produits

6. Validation...

6.1. V alidation des objets «pattern» et « pattern language».... 6.1.1. O bjectivité de la qualité de l ’objet architectural

et du program m e 6.1.2. Le «pattern»

6.1.3. Le « p attern language»

6.2. P ro d u ctio n des «patterns» et du « pattern language»... 6.2.1. Critères de pertinence relatifs au «pattern» 6.2.2. Critères de cohérence

6.2.3. Procédures de p ro d u ctio n

6.3. U tilisation des «patterns» et du «p attern language»... 6.4. Le « p attern language» en ta n t q u ’o u til m éthodologique 6.5. Le « p attern language» en ta n t que langage...

55 55 62 73 73 76 78 80 84 84 . 87 92 : 92 93

(7)

7. E v a lu atio n ... 95 7.1. Evaluation du « p attern language»... 95

7.1.1. L ’o u til m éthodologique 7.1.2. Le langage

7.1.3. Evaluation des «patterns» produits 7.1.4. Evaluation du «pattern language» p ro d u it 7.1.5. P ro du ctio n des «patterns» et du «p attern

language»

7.2. Evaluation des pro d u its du « p a tte rn language»... 109 7.2.1. Evaluation ponctuelle des p ro d u its des «patterns» 7.2.2. Evaluation globale des p ro d u its de «p attern

language»

7.2.3. U tilisation du «p attern language»

7.2.4. Evaluation des pro d u its du «pattern language» par rap p o rt aux objectifs généraux de

C. A lexander et de ses collaborateurs

8. Evolution récente du «pattern language»... 118 9. Conclusion... 120 * * * Annexe 1 ... 123 Sommaire de l’annexe 2 ... 145 147 Annexe 2 ... Bibliographie 183

(8)

1. INTRODUCTION

C hristopher A lexander, architecte et m athém aticien, est le d irecteur du Center for Environmental Structure, installé à Berkeley en Californie. Parmi ses collaborateurs, nous citerons Barry Poyner, Sara Ishikaw a, M urray Silverstein, Sanford H irshen, Christie C offin, Shlom o Angel et D enny Abram s, qui o n t p a rti­ cipé à l ’élaboration d ’ouvrages ou d ’articles relatifs au pattern language (1). Le livre de C. A lexander N otes on th e synthesis o ffo r m , publié en 1964, place son auteur au prem ier plan du courant m éthodologique qui s’affirm ait alors dans le dom aine de l’architecture. Ce m ouvem ent a connu une grande vogue p en d ant près d ’une dizaine d ’années. Ce n ’est que récem m ent q u ’un revi­ rem ent très n et se m anifeste dans u n b o n nom bre de m ilieux architecturaux, du m oins dans le m onde occidental, car, notons- le bien, la situation n ’est pas la m êm e dans les pays de l’Est où les questions de m éthodologie d em eurent prim ordiales et où leur étude est appuyée sur u n e infrastructure in stitutionnelle qui ne cesse de se développer (Porada, à p a ra ître ) (2). Si A lexander s’était signalé avec éclat à l’époque m éthodologique de l ’archi­ tectu re, sa co n trib u tio n à la cam pagne anti-m éthodologique n ’a pas été m oins frap pan te n i m oins rem arquée. Son interview avec Max Ja co b so n sert encore aux détracteu rs de la m éthodologie com m e tém oignage sur l’inefficacité d ’un travail architectural qui viserait à être explicite et rigoureux e t qui recourrait à des aides technologiques ; u n tel avis donné par celui qui apparaissait com m e u n spécialiste ém in en t de la m éthodologie pouvait en effet p a ra ître com m e un e véritable aubaine p o u r des architectes éprouvant la plus vive m éfiance à l ’égard de la m éthodologie. Mais est-ce la seule in te rp ré ta tio n possible de l’interview ? C ’est une q uestion que nous aurons l’occasion d ’aborder au cours de notre étu d e (§ 5.4.).

Si nous avons choisi d ’é tu d ie r de plus près les textes de C. A lexander, c ’est précisém ent parce q u ’ils sem blent inclure les deux a ttitu d e s contraires,.face à la m éthodologie, qui partagent actuellem ent le milieu architectural. En o u tre , ce d éb at sur la m éthodologie nous semble capital car de son issue dépend l’al­ ternative suivante : ou b ien les architectes îïrtègrent les possibi­ lités mises à leur disposition p ar les acquis scientifiques et technologiques actuels, ou bien ils en fo n t fi et co n tin u e n t sur des lancées artisanales d o n t il n ’est pas dit du to u t q u ’elles soient capables d ’assurer une q ualité architecturale. Nous avons com ­ mencé n o tre travail p ar une étu d e du p a tte rn language parce que ce deuxièm e volet de l’œuvre du Center fo r Environmental

(1) Nous conserverons les termes «pattern» et «pattern language» dans notre texte,

la traduction de «pattern» par «modèle» prêtant à équivoque (Cf. Annexe 2, Traduction de «pattern»).

(2) Les noms d’auteurs entre parenthèses, suivis d’une date et, éventuellement,

d’une indication de pagination, renvoient à la bibliographie en fin d’ouvrage.

(9)

S tru ctu re est beaucoup m oins connu alors que les articles ne m an q u en t pas sur les deux ouvrages antérieurs (Cherm ayeff et A lexander, 1963 ; A lexander, 1964).

A vant d ’aborder les notions elles-mêmes de « pattern language» et de « p attern » , nous form ulerons quelques rem arques sur les docum ents d o n t nous disposions p o u r étud ier ces no tio n s, et nous expliquerons quelle procédure nous avons suivie p o u r les analyser. Les textes ab o n d ent en indications sur l’élém ent com ­ p o san t de base du langage, le «pattern». Trois livres, consacrés à l ’exposé de projets précis — projets de centres à équipem ents m ultiples aux Etats-U nis, p ro jet d ’u n qu artier de logem ents sociaux auto-construits à Lim a, et schém a d irecteur de l ’univer­ sité d ’Oregon — p e rm e tte n t d ’autre p a rt de se rendre com pte dans le détail de la validité du langage. Par co n tre, en l ’absence de l ’ouvrage Pattern language qui devait reform uler globalem ent et ju stifie r th éo riq uem en t l ’in stru m en tatio n d ’aide à la concep­ tio n proposée, on ne dispose que d ’aperçus fragm entaires sur le fonctio n n em en t du p a ttern language. Le d ocu m en t le plus com plet sur la questio n est l ’article de F. D uffy et de J . Torrey, mais il rem o n te à 1968 et reste assez allusif, ce qui se com prend p u isq u ’à cette date 1 e p a tte rn language en était à ses to u t débuts. Les articles de F. D uffy et J . T o rrey , et de C. A lexander et B. Poyner, com m uniqués en 1968 à l ’occasion de la prem ière confé­ rence intern atio nale organisée p ar «The Design M ethods Group» form ent charnière dans l ’œuvre d ’A lexander et des chercheurs qui o n t travaillé avec lui. Les term es «pattern» et «pattern lan­ guage» apparaissent assortis de définitions co m p o rtan t pratiqu e­ m en t to u s les principes fo nd am en taux qui seront développés dans les travaux ultérieurs. Ces articles so nt particulièrem ent intéressants car avec eux on passe clairem ent de la période In ti­ m ité et vie com m unautaire et D e la synthèse de la fo r m e à la période «p attern language», sans ru p tu re , mais avec une évolu­ tio n n e tte . Certaines des idées essentielles des deux prem iers ouvrages sont reprises, avec ou sans m odifications, d ’autres idées sont abandonnées, et cela explicitem ent, avec une argum enta­ tion précise et claire.

Pour effectu er l ’analyse de co n ten u des tex tes, nous avons, au cours de lectures répétées, ex trait un certain no m bre de m ots clefs, a u trem en t d it de m ots qui, en eux-m êm es ou associés à d ’autres, nous paraissaient condenser les principales idées déve­ loppées dans les textes. N ous avons ainsi co nstitué u n fichier où chaque m o t sélectionné figure accom pagné de ses contextes (1), allant du fragm ent de phrase au paragraphe. L ’ensem ble des co n tex tes p o u r u n m o t n ’est pas exhaustif ; là encore nous avons opéré u n tri, ne n o ta n t que les co ntextes qui nous parais­ saient les plus significatifs, c ’est-à-dire qui définissaient u n m ot ou qui établissaient des liaisons entre le m o t et d ’autres m ots

(10)

que nous avions jugés im p o rtants en ta n t que révélateurs de la pensée des auteurs. Les m ots clefs que nous avons retenus ne sont pas obligatoirem ent les plus fréquents ; si, p ar exem ple, les term es «problèm e», «solution» sont très abond an ts, il n ’en est pas de m êm e du m o t «invariance» ou de l ’expression «cor­ respondance structurelle» (§ 4.2.3) d o n t le nom bre d ’occurences est particulièrem ent bas bien que les idées auxquelles co rresp on ­ d ent ces term es soient essentielles.. Nous avons travaillé sur les traductions lorsque nous en disposions mais nous avons lu les textes originaux en anglais à l ’exception du dernier ouvrage édité en France (A lexander, 1975 b). Lorsque nous avons eu besoin d ’éclaircissem ents sur le sens de certains m ots anglais, nous avons utilisé le dictionnaire am éricain Webster puisque C. A lexander et ses collaborateurs u tilisent p ro bablem ent la langue anglaise telle q u ’elle est em ployée aux Etats-Unis.

Dans ce qui suit, nous nous proposons de définir les objets «pattern» et « p attern language», de décrire leurs m odes de p ro ­ duction et d ’u tilisation, d ’étu d ier leur origine e t leur développe­ m ent, et de voir dans quelle m esure les problèm es de la validation et de l ’évaluation de ces objets e t de leur p ro d u ctio n o n t été abordés p ar leurs auteurs. En annexe, nous reprendrons une série de «patterns», extraits du p ro jet de Lim a, et nous en exam inerons certains po ints p o u r évaluer leur degré de form alisation.

2. DEFINITION DE L ’OBJET «PATTERN».

Dans n o tre tentative de com préhension des objets «pattern» et «pattern language», nous utiliserons principalem ent les défini­ tions, extraites des docum ents élaborés p a r C. A lexander et ses collaborateurs, que nous avons réunies dans l’annexe 2

du présent texte.

2.1. Niveaux d’existence de l ’objet «pattern».

L ’ob jet «pattern» p a ra it se rap p o rter à deux niveaux d ifféren ts, celui du m onde réel et celui de l ’univers de concep tio n .

2.1.1. Niveau du m onde réel.

(Nous disons le «m onde réel» par u n raccourci abusif ; en fait il <f s’agit d ’un e rep résentatio n verbale d ’une p e rcep tio n du m onde

réel).

(1) Contexte : «l’entourage strictement linguistique d’un élément (d’un mot par

exemple, ou d’une unité phonique) à l’intérieur d’un énoncé, c’est-à-dire la série d’éléments qui le précèdent et qui le suivent dans cet énoncé» ; «quelque­ fois» aussi : «l’ensemble des circonstances au milieu desquelles se déroule un acte d’énonciation (qu’il soit écrit ou oral).» Autrement dit : «l’entourage physique et social où cet acte prend place, l’image qu’en ont les interlocuteurs, l’identité de ceux-ci...» (Ducrot etTodorov, 1972, p. 417).

(11)

Objets

«briques» «Objets concrets» «portes» (concrètep ièces) «toits»

etc. «Elém ents matériels» (physical élém ents)

«Objets physiques (ou élém ents)» (physical objects (o rp a rts))

«Forces» (forces)

«Forces réelles» (realforces)

R elations entre les objets arrangem ent (s)

(trad u it p ar «disposition», «agencem ent» dans le diction­ naire H arraps, mais q u ’on po u rrait aussi traduire par

« configuration» ).

«Conflit» (conflict) ou bien

«Coexister sans conflit» (to co exist w ith o u t conflict)

D eux niveaux sont distingués dans le m onde réel :

— Le niveau intangible des «forces», forces hum aines internes qui suscitent les com portem ents et d ’autres forces, d ’origine naturelle ou artificielle, qui elles aussi, agissent sur la m atière. — Le niveau spatial qui, lui, est tangible.

Une relation de cause à effet est établie en tre les d eux niveaux :

Les configurations «em pêchent» ou bien «causent»

les conflits entre les forces

«Que les forces et tendances e n tre n t en conflit est le résultat et n on la cause des im perfections de n o tre environnem ent physique».

«Il n ’existe pas de tendances naturellem ent con tradictoires ; le conflit ne p e u t provenir que des conditions dans lesquelles ces tendances apparaissent.» (1).

(1) «That tendencies and forces corne into conflict is the effect and not the cause

of the inadequacies of our physical environment.» (Duffy etTorrey, 1968, p. 26 «Tendencies are never inherently in conflit ; they are brought into conflict onl' by the condition under which they occur.» (Alexander et Poyner, 1968, p. 313,

(12)

2.1.2. Niveau de l ’univers de conception.

L ’interventio n du co n cep teu r est repérable par la présence de term es com m e :

«définir» ; «spécifier» ; «analyse» ; «hypothèse» ;

«proposer». «classe» ; «type» ;

«typologie» ; «relation».

Le co ncep teu r opère à distance de la réalité, dans un univers abstrait ay ant ses com posants et ses règles de fonctionn em ent propres, m êm e si le m onde réel reste toujours le p o in t de d é­ p art et le p o in t d ’aboutissem ent du travail de concep tio n . Les deux com posants essentiels de l ’univers de conceptio n sont le «problèm e» et sa «solution» ; on n o tera que le problèm e n ’apparaft que dans certaines conditions d o n t l ’ensem ble est dénom m é «contexte». Le problèm e et la solution sont des énoncés verbaux dén o m m an t et définissant des objets et des relations, ou des classes d ’objets et de relations, extraits des deux niveaux du m onde réel.

La solution a parfois u n aspect m ixte, verbal et schém atique. Elle consiste en la d éfinition d ’une «relation» (A lexander et Poyner, 1968) qui reço it très rapidem ent le nom de «pattern» : «term e grâce auquel on a u n e image plus précise du caractère spatial de ces entités et de leur dépendance vis-à-vis du co n texte (1).» Par la suite le nom de «pattern» est étendu conventionnellem ent au problèm e e t à son co n tex te : «chaque p a tte rn se subdivise en trois parties distinctes : co n tex te, solu­ tion et problèm e» (2).

Résum ons ainsi la com position de l ’univers de co ncep tion :

Objets R elations entre les objets

«tendances» «problème»

(Aucune dénom ination «solution»

particulière, accom pagnée de

«relation» définition n ’est proposée

p o u r les objets mis en relatio n «pattern» stricto sensu dans la solution.)

(1) «As the latter terni gives a more accurate picture of the fact that the entities

are spatial and are contidional on contexte (Alexander et Poyner, 1968, p. 314).

( 2) « Each pattern has three very clearly defined sections : context, solution and

problèm e (Alexander et al. 1969, p. 53).

(13)

La relation de cause à effet qui lie les deux niveaux du m onde réel devient une relation d ’im plication dans l ’univers de con cep­ tion : «la relation [au trem en t d it : le «p attern » , la «solution»]] proposée est à la fois nécessaire et suffisante p o u r éviter u n conflit de tendances (1).» L ’é ta t de n o n conflit dans u n co ntexte donné im plique une relation déterm inée en tre certains élém ents de ce c o n te x te ; il en est de m êm e p o u r l ’é ta t de conflit.

2.1.3. Im brication des deux niveaux du m onde réel et de l ’univers de conception.

Il arrive que la distin ction entre les deux niveaux soit n e tte , com m e dans les citations suivantes :

C itation 1. «Les «patterns»

rep o sen t sur l ’analyse de Univers de conception C itation 2.

«Les «patterns»

sont com m e les hypothèses ;

ils se fo n d en t sur des observations...» (2)

Univers de conception M onde réel

forces réelles...» M onde réel

Il en est de m êm e p o u r la d éfinitio n, sous la form e sophistiquée : Si X ALORS : Z / PROBLEME Y qui figure dans la bro ch u re des centres à équipem ents m ultiples (A lexander, Ishikaw a et Silver- stein, 1968, p. 55). Mais souvent, des term es relevant de niveaux différents ten d e n t à se m êler dans la m êm e définitio n :

Exem ple 1.

Univers de conception M onde réel

«des relations

géom étriques entre «une relation

de tels objets concrets...»

géom étrique entre des élém ents m atériels déterm inés...» (3)

( 1 ) « The pattern», « the solution» proposed is both necessary and sufficient to prevent

conflict between tendencies». (Alexander et Poyner, 1968, p. 314).

(2) 1. «Patterns are foundedupon the analysis of real forces...» (Duffy et Torrey,

1968, p. 266).

2. «Patterns are like hypothèses ; they are based upon empirical évidence...» (Duffy et Torrey, 1968, p. 267).

(14)

Exemple 2.

Les deux expressions se tro u v en t dans la m êm e définition, la deuxièm e p araphrasant la prem ière (A lexander et al. 1969, p.53).

M onde réel

«... une configuration d ’élém ents dans l ’environnement...» Univers de conception

«... la configuration spatiale d ’élém ents dans le contexte...»

M onde réel (4)

Certains m ots ne relèvent que d ’u n niveau : «forces», «conflit», p ar exem ple. D ’autres, com m e «problèm e», «configuration» ou «tendance» sont rattachés ta n tô t à u n niveau ta n tô t à u n autre. «Problème» et «tendance» sont des com posants de l ’univers de conception, «configuration» un com posant du m onde réel, et cependant les auteurs des «patterns» p arlent de :

Univers de conception M onde réel

«problèm e social, psychologique ou technique» « configuration géom étrique»

« configuration typique»

«conflit de tendances» (5)

2.2. Définition des composants du monde réel.

2.2.1. Les forces e t les tendances.

Le term e «force» tel q u ’il est em ployé p ar C. A lexander et ses collaborateurs a précisém ent le sens qui lui a été a ttrib u é en m écanique de «to u te cause capable de déform er u n corps, d ’en

(3) «geometrical relationships between such concrète pièces» (Alexander et

Poyner, 1968, p. 312).

«a géométrie relationship between specified physical éléments» (id.,p. 318).

(4) «An arrangement of parts in the environment» ; «the spatial arrangement of

parts in the context».

(5) «social, psychological or technical problem» (Alexander et al. 1969, p. 53) ;

«geometrical arrangement» (Alexander et Poyner, 1968, p. 313) ; «typical arrangement» (Duffy et Torrey, 1968, p. 262) ; «conflict between tendencies» (Duffy et Torrey, 1968, p. 262).

(15)

m odifier le m ouvem ent, la d irection, la vitesse» (définition du dictionnaire P e tit R o b e r t). Les prem ières lignes du chapitre 2 de N o te s on the synthesis o f fo r m sont claires sur ce p o in t et les em plois ultérieurs du m o t «force» ne fo n t que confirm er l’in te rp ré ta tio n tirée de ces lignes. Par analogie, sont égalem ent nom m ées «forces» les causes psychologiques et sociologiques qui p ro v o q u en t des changem ents dans les corps hum ains, au trem en t d it des com portem ents.

D eux sortes de forces son t donc distinguées : les forces d ’origine hum aine et les forces d ’origine n o n hum aine, naturelle ou a rti­ ficielle.

Forces d ’origine hum aine : Elles peuvent se m anifester dans «une personne isolée», dans «un groupe», ou encore être «une partie d ’u n phénom ène de masse» (A lexander et Poyner, 1968, P - 311).

C. A lexander et ses collaborateurs schém atisent dans un p ro ­ gram m e à trois volets le déploiem ent de l’activité hum aine. Le vocabulaire et la form e syntaxique utilisés p o u r décrire les activités des usagers sont sym ptom atiques ; phrases ou p a ra ­ graphes s’organisent largem ent selon le schém a type :

« ils SUJET essaient de faire quelque chose VOULOIR FAIRE I______________ I «force» p o u r obtenir quelque chose(l)» VOULOIR AVOIR

Ce schém a p e u t aussi être présenté de la façon suivante :

A rgum ents • le sujet

l’o b jet du désir du sujet

E nch aînem ent des prédicats en 3 volets : vouloir | faire | avoir

cause —■- effet

i--- 1 c a u s e e f f e t

Le vouloir faire est subordonné au vouloir avoir ; le vouloir faire est «une force active» (A lexander et Poyner, 1968, p. 309)

(16)

qui se m anifeste dans un co m p o rtem ent. C est ce que nous illustrons dans l’exem ple suivant, donné par A lexander et Poyner

(1968, pp. 309-310) :

«Dans les bureaux, les gens

SUJET

essaient d ’avoir une place près de la fenetre.»

VOULOIR FAIRE

V ouloir avoir :

«Pour» «Avoir vue sur l’extérieur» «Avoir plus de lumière»

«Avoir une m eilleure ventilation» «Profiter de la lumière naturelle»

«Pouvoir distinguer clairem ent le visage de leurs collègues», etc. (1).

Les forces psychologiques et sociologiques d ’origine hum aine sont couram m ent désignées dans les docum ents com m e des «tendances» b ien que le term e de «tendance» soit expressém ent in tro d u it com m e u n com posant de l ’univers de conceptio n com m e on le verra en detail plus bas.

Forces non-hum aines : Nous en donnons d eux exem ples . 1) D uffy e t T orrey, 1968, p . 262 : «Les forces naturelles du

vent et de la pluie, les forces structurelles de tension et de com pression...».

2) A lexander e t al., 1969 : «La lum ière, la chaleur, l ’hum idité de l ’air, le b ru it des v oitures».

2.2.2. L ’environnem ent.

(Le m ot «contexte» rem place souvent le m o t «environnem ent» bien q u ’il soit présenté com m e ayant u n sens relevant de 1 u n i­ vers de conception).

L ’environnem ent - ce qui environne, ce qui est a u to u r - ne p e u t être défini q u ’en fo n ctio n d ’a u tre chose. U n o b jet, ou un groupe d ’objets, et leurs environnem ents co n stitu en t une p o rtio n du m onde réel.

(1) «People in offices I try I to get desks near the window.»

« in order to» : « ge t a view» ; « get more light» ; « get better ventilation» ; « get direct sunlight» ;«get to see the light on the faces of their compamons», etc.

(17)

Objets physiques

Environnement de G = objets physiques + forces afférentes Forces interactives

L ’environnem ent est la p o rtio n de m onde réel com prenant tous les objets physiques qui peuvent avoir une influence sur G, autre­ m ent d it, d o n t les forces peuvent interférer avec les forces de G. La n atu re des interférences dépend com m e nous l’avons vu plus h a u t, des configurations form ées p a r les objets physiques ; nous préciserons que ces objets physiques relèvent de ce qui environne ou de ce qui est environné, la deuxièm e liaison n ’é ta n t pas évidente dans les «patterns». Dans la partie solution des «patterns» proposés p ar A lexander et p ar ses collaborateurs, seuls in te r­ viennent des objets physiques, provenant de l ’environnem ent et leurs configurations. En revanche, dans la partie problèm e, sont considérés conjo in tem ent des objets physiques appartenant soit à G soit à son environnem ent. En fait, les configurations des objets physiques de l’environnem ent résulten t des configu­ rations constituées p ar les objets de G , d ’une p a rt, e t p ar les objets de son environnem ent, d ’autre p art.

C onfigurations considérées dans le problèm e :

Deux sortes de configurations sont superposées dans le problèm e figuré ci-dessus :

Objet physiqi

:ie de la configuration G + son environnement = portion de monde réel.

G

Environnement

Lien de dépendance

configurations considérées dans la solution.

(18)

«Cuisine où l ’on a la place de se retourner» (E lbow room k it­ chen) (A lexander et al. 1969, p. 151) :

Solution : «La cuisine est suffisam m ent grande p o u r contenir une table et u n plan de travail de 3,60 m au moins» (!)•

De la solution on p eu t extraire :

a) Les objets physiques de l ’environnem ent : — Table

— Plan de travail

— Murs qui lim iten t la cuisine (sont sous-entendus dans «la cuisine est suffisam m ent grande p o u r contenir...»). b) Les configurations :

— Ecarts entre les m urs (en fo n ctio n des écarts entres les m urs, la table et le plan de travail de 3,60 m de lo n ­ gueur m inim um ).

Exemple de «pattern» :

Problèm e :

a) Objets physiques :

— O bjets physiques de l ’environnem ent d éjà cités

— Les objets physiq u es/ usagers de la cuisine en fonction desquels est organisé l ’environnem ent.

b) C onfigurations :

— Ecarts entre les m urs, la table e t le plan de travail, 3 p e r­ sonnes au plan de travail, et des personnes à la table.

C onfigurations considérées dans le problèm e

f u tilisant le plan de travail /

C onfigurations considérées dans la solution

^ Murs Plan de travail , y vTable ^ ^ V_ __ _ La configuration su p p o rt des interférences e n tre G e t les objets physiques de son environnem ent a été oblitérée.

(1) «The kitchen is large enough to contain a kitchen table, and at Ieast 3.60 meters of counter.»

(19)

A titre d ’exem ple, nous reproduisons ci-dessous le plan fait par C. A lexander et ses collaborateurs p o u r le p ro jet d ’u n quartier de Lima. Ce plan est une in te rp ré ta tio n parm i d ’autres, également possibles, du «pattern» considéré.

Cours

à manger, de séjour

2.2.3. Les objets physiques :

L o rsq u ’on p a rco u rt les exem ples donnés p ar C. A lexander et ses collaborateurs ou les «patterns» q u ’ils o n t élaborés, on constate que les objets physiques se distinguent en :

hum ains / n o n hum ains naturels / artificiels

m obiles / im m obiles (nous entendons par m obiles, les objets auto-m obiles ou destinés à être déplacés p ar une quelconque force m otrice).

Exem ples : adultes, enfants, clients d ’u n magasin, dômes tiques ; autom obiles, m eubles, m u rs,to its, caisses et chariots de grands magasins ; vent,pluie, soleil.

«Du p o in t de vue de l ’arch itecte, la partie physiqu em ent im m u­ able du systèm e [au trem en t d it, G et son environnem entj est d ’u n in térêt particulier» (A lexander, 1965, p. 4). Nous quali­ fierons «la p artie physiq u em en t imm uable» de «construite» égalem ent. Parlant d ’«objets c o n c re ts» , expression équivalente à celle d ’objets physiques, C. A lexander et B. P oy ner (1968, p. 312) citen t les briques, les p o rtes, les to its. Dans les «patterns» élaborés par le C.E.S. (1) les objets physiques m anipulés par les auteurs sont des élém ents co nstruits : pièces, ouvertures, balcons, cours, recoins, alcôves, etc.

A lexander (1 9 6 5 , p. 4) donne l ’exem ple suivant :Soit G et son environnem ent : un kiosque à jo u rn a u x et u n feu rouge a cote, sur le m êm e tro tto ir ; des piéto ns, en a tte n d a n t le feu vert pour

(20)

traverser, achèten t un jo u rn a l et com m encent à le lire ou se c o n te n ten t de lire les gros titres des jo u rn a u x à l ’étalage. «Le kiosque, le feu rouge, le tro tto ir, liés com m e ils le so n t, con sti­ tu e n t la partie fixe du systèm e» qui intéresse l ’architecte. On no tera, et cela p e u t être rem arqué dans la p lu p art des cas étudiés dans les « p attern s» , que G a le caractère hum ain et jo u e u n rôle sub o rd o n n an t p ar rap p o rt aux «objets physiques» de son environnem ent, qui sont conservés ou éliminés et d o n t les configurations sont m odifiées en fo n ctio n de l ’usage que G est censé faire d ’eux. Ainsi les m urs, p o u r ne parler que de ce ty pe d ’élém ents co nstruits, sont am putés, épaissis, creusés, troués, rapprochés, orientés, p o u r assurer fraîcheur, lum ière, espace, intim ité ou relations sociales à l ’occupant hum ain du lieu entouré ou exclu p ar eux.

2.2.4. Le conflit.

Nous avons relevé une seule d éfinition du conflit : «Les conflits arrivent quand les tendances ou les forces viennent en opposition apparente (!)•» Horm is le fait que c e tte d éfin ition se trouve en co n trad ictio n partielle avec une rem arque de C. A lexander et de B. Poyner (1 9 6 8, p. 312) stipu lant que «souvent les tendances en conflit peuvent être cachées» (2), une question se pose : com ­ m ent se m anifeste cette «opposition apparente» ? N ous n ’avons pas trouvé de réponse dans les docum ents, en revanche nous avons renco n tré des définitions a contrario d u conflit : — «L’environnem ent d o it p e rm e ttre l’épanouissem ent de

to utes les tendances ; les conflits en tre les tendances des gens doivent être élim inés (3).»

— «Ainsi n o tre b u t d o it être de rem anier l ’environnem ent ju s q u ’à ce que toutes les tendances, to u te s les forces p uis­

sent coexister sans conflit (4).»

F. D uffy et J . T orrey soulignent : «Sous-jacent à la définition du «pattern» se trouve l ’idéal de la liberté hum aine (5).» II y a conflit si l ’occu p an t hum ain d ’u n territo ire est em pêché de faire ce q u ’il veut. L ’objet physique «occupant h u m ain », en fonction duquel est organisé le territo ire, a la prim auté sur les

(1) «Conflicts occur when tendencies or forces corne into apparent opposition».

(Duffy et Torrey, 1968, p. 262). (souligné par l’auteur).

(2) «the tendencies in conflict may often be hiden» (Alexander et Poyner,

1968, p. 312).

(3) «The environment should give free rein to ail tendencies ; conflicts between

peoples’ tendencies must be eliminated» (Alexander et Poyner, 1968, p. 314).

(4) «So our goal should be to rearrange the environment until ail tendencies, ail

forces coexist without coming into conflict.» (Alexander et Duffy, 1968, p. 262).

(5) «Underlying the définition of pattern is the idéal of human freedom.» (Duffy

et Torrey, ibid.).

(21)

autres objets physiques de son environnem ent. Nous insisterons sur ce p o in t car il n ’est pas clair dans les textes de C. A lexander et de ses collaborateurs. L orsq u’on lit les définitions, il semble que dans un environnem ent sans conflit to u te s les forces présentes peuvent fo n ctio n n er sans gêne ; en fait quand on regarde de près les «patterns» prod u its p ar le C.E.S., on s’aperçoit que les auteurs

considèrent q u ’il y a conflit si certaines et n o n pas to u tes les forces sont em pêchées de se réaliser.

Les exem ples de «patterns» donnés ci-dessous illustrent ce point : 1) «Mur d ’enceinte» (Perim eter wall)

(A lexander et al., 1969, p. 116) : Tendances en présence : — Le vouloir faire du cam brioleur qui veut p é n é trer dans la

m aison p o u r prendre quelque chose ;

— Le vouloir faire de l’occup an t de la m aison qui veut em pê­ cher le voleur de p én étrer dans la maison.

La tendance privilégiée est celle de l’occupan t de la m aison ; la tendance réprim ée est celle du cam brioleur.

2) «Zones d ’accès libre et zones interdites au public» (L ocked and u n lo ck e d zones) (A lexander, Ishikaw a et Silverstein, 1968, p. 11). Tendances en présence :

— Le vouloir faire des visiteurs du centre à équipem ents m ul­ tiples qui veulent p én étrer dans tous les locaux du centre ; — Le vouloir faire du personnel du centre qui veut em pêcher les visiteurs de p é n é trer dans certains locaux de crainte de vols de m atériels coûteux.

La tendance privilégiée est celle du personnel ; la tendance ré­ prim ée est celle des visiteurs.

Les sortes de conflits sont distinguées selon la qualité des an ta­ gonistes confro ntés :

«Il p eu t y avoir des conflits de tendances au se in d ’une personne isolée, en tre une personne e t u n groupe, ou entre u ne personne et une tendance plus vaste se ratta c h a n t à u n phénom ène de masse.» «Semblables aux tendances et s’o p po sant parfois à elles, il existe des forces n o n hum aines, com m e p ar exem ple les forces naturelles du vent et de la pluie, les forces structurelles de te n ­ sion et de com pression et les forces économ iques de l ’offre et de la dem ande, c ’est-à-dire le reflet des tendances de groupes sur le systèm e financier (1).»

(1) «There can be conflicts between tendencies within a single person, between

one person and a tendency of a group, or between a tendency in a person and some larger tendency that is part of a mass phenomenon.» (Alexander et Poyner, 1968, p. 31 l)ïSimilar to tendencies, and sometimes actingcounter them, are non human forces, such as the natural forces of wind and rain, the

(22)

antagonistes du conflit

individuels collectifs naturels artificiels

2.3. Caractères de l ’univers de conception.

La création de l ’univers de co n cep tion nécessite un e distancia­ tion par rap p o rt à une représen tation m entale du m onde réel ; une deuxièm e représentatio n , explicite et cohéren te, d o it être élaborée. C ’est p ar u n travail taxinom ique et h y p o th étiq u e effectué sur « u n grand nom bre d ’observations» (A lexander et Poyner, 1968, p. 311) que les auteurs des «patterns» co n stitu en t cette deuxièm e représentation.

2.3.1. Caractère générique du « p a tte rn ».

T o ut en ad m e tta n t que «le problèm e local que pose chaque . situation particulière» nécessite une analyse spéciale, F. D uffy et J . Torrey préconisent cep en dant «une approche typologique». Pour eux les problèm es de conceptio n ne sont pas systém ati­ quem ent des cas particuliers « dépendant en tièrem ent de circons­ tances locales fortuites» ; au contraire, des «sim ilitudes», des traits com m uns peuvent être «détectés» qui autorisen t des re ­ groupem ents p a r classes. «Les typologies de solutions» existent, affirm ent-ils. «En tém oigne, p a r exem ple, le systèm e quasi-uni­ versel de relations entre l ’en trée, la réceptionniste e t la salle d ’a tte n te dans les bureaux.» (D uffy et T orrey, 1968, pp. 261- 262). S’e n tê te r à considérer que « chaque problèm e local de construction est unique en son genre et nécessite une solution to u t à fait originale, c ’est à coup sûr a b o u tir à u n travail de co nception inutile et rép é titif, car, il n ’y a en général en m atière de co n stru ctio n , pas plus de solutions spécifiques que de p ro ­ blèmes spécifiques. Problèm es et solutions peuvent u tilem ent être classés p a r types (2).»

Une question se pose : Q u ’est-ce q u ’u n ty p e dans la pensée des auteurs des «patterns» ? A pparem m ent, et conform ém ent au sens du m o t d ’ailleurs, u n ty p e est l ’ensem ble de traits com m uns à un certain nom bre de solutions ou de problèm es

architectu-structural forces of tension and compression, and the économie forces of supply and demand, i.e. reflections in the financial System of the tendencies of group.» (Duffy et Torrey, 1968, p. 262).

(2) « Each local building problem is unique and needs an entirely original solution

is bound to lead to unnecessaiy and répétitive design work, because building problems are generally not unique, nor are building solutions. Both problems and solutions can be classified usefully into types.» (Duffy et Torrey, 1968, p. 266).

(23)

raux. Si l’on p a rc o u rt les «patterns» élaborés p ar le C.E.S. on constate que les traits com m uns d o n t l ’ensem ble co n stitu en t u n type de problèm e sont :

- des objets physiques : G et les objets physiques de son envi­ ron n em en t ;

- des tendances ou des forces physiques qui pro vo qu en t un type de co nflit défini entre les tendances ou les forces. Une fois repérés les traits com m uns a des problèm es architec­ tu ra u x , le travail taxinom ique passe à u n deuxièm e stade :

«Certaines configurations pro v o q u en t le c o n flit,d ’autres, de caractère «opposé», em pêchent q u ’il se produise. Ces deux classes de configurations s’excluent. Nous avons p o u r tâche, quelle que soit la n atu re du co nflit, de définir la classe des confi­ gurations susceptibles d ’em pêcher le conflit (1).» Ici, nous proposerons le tableau ci-dessous qui vise a rassem bler ce que nous savons m ain ten ant des élém ents m anipules dans le travail taxinom ique, et de leurs rapp orts :

classe 1 classe 2 Problèm es et leurs solutions Type 1 O bjets physiques classe 1 de configurations classe 2 de configurations

lien de cause à effel

classe 1 de conflits classe 2 de non-conflits tendance inter liées à des ob s ou forces actives jets physiques T ype 2 T ype n

( 1) «There are certain arrangements causing the conflict and certain « opposite»

arrangements that prevents the conflict. These two classes of arrangements are mutually exclusive. Our task, given any conflict, îs to define the class ot arrangements that prevents the conflict.» (Alexander et Poyner, 196o, p .d l )

(24)

Un type de solution est l ’ensem ble de traits com m uns aux configurations d ’une classe 2. La n atu re de ces traits com m uns est définie dans la troisièm e et dernière étape du travail tax in o ­ m ique : «En théorie, la classe [des configurations qui em pêchent le conflit] est infinie ; en pratiq u e, elle est encore très étendue. Il nous ap p artien t donc de définir une p ropriété géom étrique abstraite com m une à tou tes les configurations de la m êm e classe, à l ’exclusion de to u te autre. C ’est ce que nous entendons par relation. Une relation est une défin ition précise de la classe de configurations em pêchant u n conflit déterm iné. Sa form ula­ tio n d oit inclure to u tes les configurations em pêchant le conflit et exclure to u tes celles qui le p ro v o q u en t (l).»L e«pattem » fonc­ tion n e com m e u n concept : « [il] exprim e u n principe univer­ sellem ent valable, auquel on p eu t recou rir à l’in fin i» . «Il a p o u r ob jet d ’ap p o rter des idées génériques essentielles, susceptibles de s’appliquer u n grand nom b re de fois à des cas particuliers (2).»

Les «patterns» suivant exem plifient le problèm e des configura­ tions antagonistes :

l) - «R elations entre la cuisine et la salle à m anger/ salle de séjour» (K itchen fa m ily room relationship) (3). (A lexander et al., 1969, p . 145).

• G et son environnem ent : cuisine, salle à m anger/ salle de séjour, personnes et m eubles occupant ces pièces.

even in practice it is very large. We must, therefore, define an abstract géométrie property shared by ail arrangements in the class and by no others. This is whatwe mean by a relation. A relation is a précisé définition of the class of arrangements preventing a given conflict. It must be so worded as to include ail the arrangements that prevent the conflict and exclude ail those which cause it.» (Alexander et Poyner, 1968, p. 313).

(2) «fltj expresses a generally valid principle, which can be used over and over again.»

(Alexander et al., 1969). «It is meant to convey some essential, generic ideas, which can be applied many times over to spécial cases.» (Alexander, Ishikawa et Silverstein, 1968, pp. 1-2).

(3) L’expression «family room » étant présentée, dans la brochure du projet de Lima

comme l’équivalent anglais des termes espagnols «comedor estar», nous la tra­ duisons en français par «Salle à manger/Salle de séjour» pour respecter l’idée du syncrétisme des lieux où l’on prend ses repas et où l’on séjourne, idée donnée par l’expression espagnole.

Télévision Personnes pren an t leur repas Plan de travail de cuisine Personne travaillant à la cuisine T able p o u r manger (im plicite dans les expressions : «quand ils sont en train de m anger», «le m ilieu

Cloison de la salle à m anger/

Salle de séjour).

(1) «In theory the class (of arrangements that prevents the conflict] is infinité ;

(25)

• C onflit possible entre :

— les tendances des personnes p ren a n t leur repas dans la salle à m anger et qui ne veulent voir ni la dom estique en train de faire la cuisine, ni la vaisselle sale.

— les tendances des «fem m es de la famille» qui veulent voir les personnes p ren a n t leur repas ou la télévision to u t en faisant le travail de cuisine.

• Type de configuration prévenant le conflit :

Les différentes parties de la configuration se décom posent de la façon suivante :

- Parties 1 , 5 , 4 : cloison entre les plans de travail d ’une part, la table p o u r m anger et la télévision d ’autre p a rt. De plus, en ce qui concerne la p artie 1, la cloison est plus h au te que les plans de travail de façon à cacher ceux-ci à la vue des personnes se trouvant à la table ; en ce qui concerne les parties 4 e t 5, la cloison est suffisam m ent basse, en m êm e tem ps, p o u r q u ’une personne aux plans de travail puisse voir les personnes à la table ou la télévision.

- Partie 2 : distance entre les plans de travail et la table comprise entre 2,5 et 5 m.

- Parties 2, 3 et 6 : elles rep ren n en t sous une autre form e les parties 1 , 5 , 4 : la table p o u r m anger et la télévision son t du m êm e côté de la cloison p a r rap p o rt aux plans de travail situés de l ’autre côté de la cloison.

2) «Maison traversée p ar le vent» (Cross ventilated house) (A lexander et al., 1969, p. 118).

• G e t son environnem ent (une pièce de la m aison avec ses occupants).

Plans de travail

Cloison Table p o u r m anger

Télévision

F enêtre 1

Personne o cc u p an t la pièce

(26)

• Conflit possible en tre :

— La tendance des personnes qui veulent un air am biant frais et sec,

— La force therm ique de l ’air am biant.

• Type de configuration prévenant le conflit :

Les différentes parties de la configuration se décom posent de la façon suivante :

— Parties 1 et 2 de la configuration : les fenêtres sont dans l ’axe du m ouvem ent de l ’air.

— Partie 3 : les fenêtres sont en ligne p ar rap p o rt à l ’axe du m o u ­ vem ent de l ’air.

2.3.2. Caractère h y p o th étiq u e du «pattern».

A p artir de l ’observation em pirique, deux types d ’hypothèses sont form ulés :

O bservation em pirique O bservation em pirique de com p o rtem en t

|

de configurations spatiales pro v o q u an t ou em pêchant u n type de conflit.

H y p o th è se^ é fin issa n t H ypothèse définissant

la «tendance» la relation spatiale com m une aux configurations

em pêchant ce ty p e de conflit.

«Définir une tendance revient à form uler une hyp o th èse, à es­ sayer de condenser u n grand n om bre d ’observations à l ’aide d ’une défin itio n de caractère général. £ ...] La d éfinitio n d ’une tendance é ta n t u n e m anière d 'in te rp ré te r des observations, nous nous efforcerons dans la m esure du possible d ’élim iner to u tes les autres hypothèses (1).»

(1) «Every statement of a tendency is a hypothesis, an attempt to condense a large

number of observations by means of a general statement [...] Since a statement of a tendency is a way of interpreting observations, we must try as hard as possible to raie out alternative hypothèses.» (Alexander et Poyner, 1968, p. 309).

(27)

Pour définir la relatio n spatiale ty p iq u e on procède de la même façon que p o u r déterm iner la tendance : «Nous exposons le conflit, donnons des exemples de configurations qui le provo­ qu en t ou qui l ’em pêchent, puis essayons d abstraire la relation définissant la dernière classe (1)-» Les hypothèses sur les forces non-hum aines, d ’origine naturelle ou artificielle, so n t, dans 1 en­ semble, évidem m ent plus fiables que les hypothèses sur les ten ­ dances car elles jouissent en général d ’u n certain acquis de vérifications répétées à caractère pratiqu e ou scientifique. Il en est ainsi p a r exem ple des hypothèses sur les effets de 1 ensoleil­ lem ent, du vent, de l ’hum idité ou des «forces structurelles de tension et de décom pression» d éjà citées (A lexander et al., 1969,

«patterns» p. 118 sur la ven tilation , p. 187 sur l ’ensoleillement). Les conflits provoqués p ar ces forces, et leurs rem èdes, sont souvent m ieux connus e t dans tous les cas plus accessibles à une form e de pro sp ectio n de nature scientifique. E n tre les hypothèses sur les tendances et les hypothèses sur les relations spatiales il m anque des hypothèses interm édiaires qui reste n t implicites dans les textes ; ce sont les hypothèses sur les conflits en tre tendances. Le conflit n ’est pas présenté clairem ent com m e une hypothèse et rien n ’est dit des critères qui p e rm e tte n t de caractériser l ’état de coexistence de d eux tendances com m e u n conflit. Dans les «patterns» élaborés par le C.E.S., le critère d ’existence du conflit est très souvent assimilé à l’im pression désagréable que ressentent les personnes prises dans u n certain ty pe de configuration spatiaie. De nom breuses expressions telles que «ils ne veulent pas», «us n ’aim ent pas», «ils craignent», «ils souffrent de», traduisent cette im pression. E t inversem ent d ’autres expressions de sens contraire décèlent l’é ta t de n o n conflit.

Nous résum ons dans le schém a ci-dessous ce que nous savons m ain ten ant du p a ttern :

Niveau de la description des tendances e t des forces

PA T T E R N = HYPC Sur :

Niveau de la description des relations spatiales

)TH ESE DOUBLE Sur :

relation générique entre des tendances ou des forces

relation générique entre des objets situés spatialem ent lien d ’im j

(relation de conflit ou de coexistence pacifique).

ilication

(Il «We State th e co n flict, give exam ples o f arrangem ents causing o r preventm g it> and th en try to ab stract the relation th a t defines th e la tte r class.»

(28)

Le schéma rend évident le caractère partiellem ent formalisé du pattern. Le p a tte rn rép on d à u n effo rt de généralisation par la d éfinition de structures form elles à p a rtir « d ’observations empiriques» révélant des sim ilitudes. «Nous avons une généra­ lisation», d it Chom sky «quand des form ulations distinctes p o rta n t sur des élém ents linguistiques distincts, peuvent être rem placées p a r une form ulation unique, ou par des form ulations voisines». C ’est devenu une banalité de dire que le travail essen­ tiel de la science consiste à chercher des généralisations plus puis­ santes que celles déjà connues, à rendre co m p te du m axim um de faits avec le m inim um de m oyens.» (R uw et, 1967, p. 80).

2.4. Définition des composants de l’univers de conception.

L ’univers de concep tion com p rend trois parties : le problèm e, sa solution et le con texte.

2.4.1. Le problèm e.

Dans le problèm e so nt rassemblés et organisés les p ro d u its du double travail sélectif et taxinom ique effectués sur la représen­ ta tio n m entale du m onde réel.

P ortion de m onde réel 1

O bjets physiques particuliers C onfiguration spatiale unique

C om portem ents hum ains ou Conflit ou n o n -co n flit unique phénom ènes n o n hum ains ►

tangibles

~

I

P.éduction p ro d u ite par le travail sélectif e t taxinom ique

I

Problèm e (m odèle représentatif) Types d ’objets physiques

P l ... Pk (k < n) Type 1 de \ T ype 2 de configuration 1 configuration spatiale ! spatiale Tendances ou types de

forces n o n hum aines f l ... fj ( j < m )

Type de , Type de conflit | n o n -co n flit

1 1

(29)

Dans le cas du « pattern language» élaboré p o u r le p ro jet de Lim a (A lexander et al., 1969), l ’équipe des chercheurs du C.E.S. a observé p ar elle-même des logem ents occupés p ar des familles dans des quartiers de Lima. Elle a aussi étudié des com ptes rendus d ’enquêtes faites dans des lieux analogues. De m êm e, la référence à des observations faites par l ’équipe du C.E.S. ou par d ’autres chercheurs est co n stante dans la partie problèm e des

«patterns» de la b ro chu re sur les centres à équipem ents multiples (A lexander, Ishikaw a et Silverstein, 1968).

G ro u pem ent de po rtio n s similaires

— - ■--- — — —

(...)

P o rtio n de m onde réel N

(analogue aux précédentes)

Travail sélectif et taxinom ique

PROBLEME (Modèle représentatif)

(...) (...)

( ...) (...)

La nature et l’origine des types m anipulés dans le problèm e ne sont pas identiques.

Les types d ’objets physiques so nt, la p lu p art du tem ps, des concepts attachés à des m ots de la langue naturelle d ’usage co urant. Les m ots «table», « to it» , «balcon», «m ère», «dom es­ tique» désignent des catégories d ’objets d éjà constituées. Quel­ ques types d ’objets physiques —rares— sont cependant le produit d ’un e ffo rt de classification conscient. Il en est ainsi du type dénom m é «espace habitable intérieur/extérieur» (any habitable indoor-outdoor space) d o n t l ’extension com prend «balcon, véranda, galerie, p o rch e, passerelle ou arcade» (balcony, véranda, gallery, porch, deck or arcade) (A lexander et al. 1969, p. 189).

Le croquis ci-après p erm et de schém atiser ainsi les rap p orts des objets physiques et les d eux sortes de types d ’objets p h y siq u e s. D eux types p ro cèd en t d ’un travail de classification et constituen t des hypothèses ; ce sont d ’une p a rt les tendances et les types de forces n o n hum aines, et d ’autre p a rt les types de configurations spatiales. Par co n tre, les caractères h y p o th étiq u e et générique des types de conflits ne sont pas évidents com m e nous l ’avons vu plus h a u t (cf. 2.3.2).

(30)

O bjets réels

O bjets physiques Type 1:

C oncept recouvert par u n m o t et co n ten a n t im plicitem ent les p ro ­ priétés com m unes de N objets réels.

O bjets physiques Type 2 :

Expression de u n ou p lu ­ sieurs m o ts m anifestant les propriétés com m unes explicitées de plusieurs cc

On rem arquera que l’o p p o sitio n des tendances en conflit n ’est pas toujo u rs clairem ent présentée. Peu de «patterns», élaborés par la suite, o n t la rigueur de form u lation de l ’exem ple des cinq «patterns» établis p o u r les grands magasins et présentés par C. A lexander et B. Poyner. Ces cinq «patterns» c o m p o rten t, en prem ière partie, la description du type de configuration spatiale, en deuxièm e partie, la description des deux tendances en conflit ; on trouvera l ’u n des cinq «patterns» en exem ple ci-dessous : Type de configuration spatiale :

«Des paniers ou des caddies placés dans et devant l ’entrée». Conflit e n tre deux tendances :

1) La direction s’efforce d ’encourager les clients à utiliser des paniers de m anière à les in citer‘à prendre des m archandises supplém entaires.

2) Les clients o n t tendance à faire leurs em plettes aussi vite que possible et so n t donc susceptibles d ’oublier de prendre un panier (1).»

Souvent plus de d eux tendances so n t en conflit dans les

«patterns» et dans nom bre de «patterns» les tendances opposées restent sou s-en ten d u es;o n p e u t le co nstater en exam inant l’exem ple de «pattern» suivant :

«Tous les services d o n n e n t sur le mail» (ail services o ffa re n a ) (A lexander, Ishikawa e t Silverstein, 1968, p . 113-117).(On re ­ m arquera que, dans ce « pattern », on ne parle pas de tendances ni de conflits mais sim plem ent de «dem andes».)

(1) «Baskets or trolleys inside the entrance and directly in front of it.

1. Management tries to encourage shoppers to use baskets, so that they are not reluctant to pick up extra goods.

2. Shoppers tend to move as fast as possible for the goods and are therefore likely to miss the basket.» (Alexander et Poyner, 1968, p. 312).

ancepts

(31)

SI : Il existe u n centre à équipem ents m ultiples, ou un autre b âtim en t public co m p o rtan t u n grand nom bre de services fonc­ tio n n an t parallèlem ent

PROBLEME

Ce p a tte rn repose sur les dem andes suivantes :

1 ) Les m em bres de la collectivité considèrent les services comme é ta n t la partie la plus im p o rtan te du centre à équipem ents m ul­ tiples.

2) Les services é ta n t destinés à fo n ctio n n er parallèlem ent, aucun service ou groupe de services ne saurait être plus im p o rta n t que les autres.

3) On d o it pouvoir aller très facilem ent d ’u n service à un autre si l ’on veut que les dem andeurs n ’hésitent pas à se rendre dans d ’autres services lo rsq u ’ils y sont envoyés.

4) Le succès du multi-service exige que les gens soient au co u ­ ran t de tous les services disponibles dans le b âtim en t.

5) Le multi-service est am élioré lorsque le personnel d ’accueil d ’un service est en co n tact avec celui d ’autres services (1). (V ient ensuite u n exposé détaillé des cinq dem andes.)

SOLUTION

1) Un étage est repéré com m e é ta n t l ’étage principal.

2) C haque service a son espace d ’accueil entièrem en t situé à l’étage principal (mêm e s’il arrive que le personnel qui n ’est pas en relation avec le public travaille à d ’autres étages).

3) A l’étage principal, tous les services d o n n e n t sur une aire d ’at­ ten te com m une (le m ail, si le p a tte rn 4 est toujours valable). 4) C haque service a à peu près la m êm e longueur de façade sur cette aire d ’a tte n te , soit 3 à 6 m ètres en général.

5) Si le service dispose d ’une réceptionniste, celle-ci d o it être im m édiatem ent visible e t accessible à p a rtir du m ail (2 ).w

(1) IF : There is a multi-service center, or other public building which contains a

number of services, working in parallel,

PROBLEM. This pattern is based on the following demands :

1) The members of the community regard the services themselves as the most important part of the multi-service center.

2) Since the services are intended to operate in parallel, no one service or group of services should dominate the others.

3) In order to make the referral process successful, it must be very easy to get from one service to another.

4) The success of multi-service requires that people be aware of ail the services available in the building.

5) Multi-service is improved when the interviewers of one service are in touch with interviewers of other services.

(2) SOLUTION.

1) There is a floor clearly identified as the main floor.

2) Each service has ail its interview space on the main floor (even though back-up personnel may be working on other floors).

3) On the main floor, ail the services open off a common waiting area (the arena, if Pattern 4 holds).

4) Each service has approximately equal frontage on this waiting area, typically 10-20 feet.

5) If the service has a receptionist, she must be directly visible and accessible from the arena.

(32)

De la lecture d u «pattern» entier, nous tirons deux tendances A et B et les tendances qui leur sont opposées respectivem ent :

Tendance A :

Les organisateurs du C entre ch erchent à éviter q u ’u n service soit privilégié p ar rap p o rt aux autres. Le privilège résiderait dans un accès visuel et kinésique plus aisé qui inciterait les usagers à aller davantage vers u n service que vers u n autre.

Tendances opposées à A :

Si l ’on ne considère que la dem ande n ° 2, il semble que le conflit puisse provenir de la tendance des services à rivaliser entre eux. En revanche, si l’on p a rc o u rt l ’explication détaillée, on s’aperçoit que le conflit est afférent non pas aux services mais aux usagers. Une prem ière tendance opposée à A sera que les usagers ten d e n t à ne rem arquer que les services qui sont mis en évidence p a r leur configuration spatiale (position dans le b â tim e n t, im portance relative de la façade de chaque service). La deuxièm e tendance opposée à A réside dans le fait que les usagers ne veulent pas faire tro p d ’efforts (m archer, chercher son chem in) po u r aller ju sq u ’à u n service.

Tendance B :

Une fois le service a tte in t, les usagers cherchent à o b ten ir une aide de la m eilleure qualité possible, le personnel cherche à fournir c e tte aide.

Tendances opposées à B :

Le personnel ne veut pas faire tro p d ’efforts p o u r chercher des inform ations auprès d ’autres collègues.

Le conflit ente A et la prem ière tendance qui lui est opposée est traité dans les dem andes 1, 2 e t 4 ; le con flit en tre A et la deuxièm e tendance opposée, dans la dem ande 3 ; et le conflit entre B e t la tendance opposée dans la dem ande 5. Les lim ites entre dem andes ne sont pas n ettes ; des chevauchem ents se p ro ­ duisent : ainsi la dem ande 4 reprend partiellem ent la dem ande 2 ; de m êm e la solution 4 figure dans l ’explication détaillée de la dem ande 2 «aucun service ne d o it avoir une façade sur le mail plus éten d u e q u ’une autre» ; la solution 2 est form ulée d ’une façon équivalente dans l ’explication détaillée de la dem ande L: «Les services doivent donc occuper l ’étage principal du centre». Chaque discussion d ’un conflit est accom pagnée p a r la descrip­ tion des d eux types antagonistes de configuration spatiale qui le p rovo q uen t ou qui le préviennent. Pour la dem ande 2 «Aucun service ou groupe de services ne devrait dom iner les au tres» , on a ainsi :

(33)

Type de configuration spatiale prov o q u an t le conflit :

T ype de configuration spatiale prévenant le conflit :

Certains services so n t à l’étage principal ; d ’autres ne le sont pas. Certains services o n t une façade plus im p o rta n te que d ’autres.

T ous les services sont à l’étage principal.

T ous les services o n t la m êm e étendue de façade.

2.4.2. La solution.

La solution est une p artie du problèm e :

SOLUTION

Types d ’objets physiques P 1 ... Pi (i < k ) --- 1---l P artie du ty p e 2 de ' configuration spatiale s’app liq u an t à . (P 1 ... Pi> i 1 1 ______________ 1_________________________ -PROBLEME

(Se rep o rter au schém a com plet du problèm e, p . 21).

Dans le passage du problèm e à la solution, certains types d ’objets physiques sont oblitérés ; ce sont ceux qui relèvent de G. Le schém a que nous avons tracé P. 11 à propos du «pattern» «Cuisine où l’on a la place de se retourner» est clair à ce sujet. La relation générique et h y p o th étiq u e établie entre les types d ’objets p h y ­ siques est qualifiée de «géom étrique» (A lexander et Poyner, 1968, p. 318) ou encore de «spatiale et abstraite» (A lexander et al., 1969, p . 15). Les term es em ployés p ar C. A lexander et B. Poyner (1968, p. 312) p o u r décrire les «relations géom étriques» dans l’exem ple du superm arché p e rm e tte n t de se faire une idée de la n ature de ces relations en général.

Termes em ployés : près

à l’intérieur devant derrière entre

oblique (tapering cross se ctio n ) à angle d ro it

L ’instru m ent de description des relations est essentiellem ent verbal. Les représentations visuelles sont peu n o m b r e u s e s ; elles gardent to u jou rs u n aspect figuré qui évoque, ne serait-ce que

(34)

de façon très grossière l ’ob jet à produ ire —u n plan, en général — et elles servent sim plem ent d ’illustration à u n te x te qui les explique ou les paraphrase :

Exem ples : (Schémas redessinés d ’après les originaux d ’A lexander).

Titre du «pattern» : «Alcôve de la Salle à m anger/Salle de séjour».

(Family room alcôve)

A lexander et al., 1969, page 143.

offices

T itre du «pattern» : «A tten te sans contrainte»

(Free waiting)

A lexander, Ishikaw a et Silverstein, 1968, page 119.

A lexander, Ishikaw a e t Silverstein, 1968, page 182.

T itre du «pattern» : «Em placem ent de la garderie»

( Child-care position ).

(35)

Un certain nom bre de catégories sém antiques son t présentes im plicitem ent dans les énoncés verbaux ; elles peuvent être dis­ tribuées selon un certain nom bre d ’axes sém antiques :

axes sém antiques clôture o rien tatio n etc. catégories sém antiques - ouvert / fermé

- in té rie u r/e x té rie u r - e n fo n c é /p ro é m in n t

(term e neu tre : plat) - v ertical/h o rizo n tal

(term e com plexe : oblique) - b a s / haut

- d ro ite /g a u c h e - devant / derrière

2.4.3. Le co n tex te.

Le co n tex te est défini com m e «un ensem ble de conditions» (A lexander, Ishikaw a et Silverstein, 1968, p. 15 ; A lexander et al. 1969, p. 53) d o n t dépend l’apparition d ’un conflit. Les te n ­ dances en con flit p o ten tiel et les types d ’objets physiques auxquels so n t rattachées les tendances ne fo n t pas p artie des conditions p ar définition. E n tre n t dans les conditions, les types d ’objets physiques P l Pi (Cf.supra le schém a de la solution) et les forces qui leur sont attribuées : «les élém ents sont les com posants dénom m és du co n tex te et du «pattern» (1)-» (Ici «éléments» est synonym e d ’«objets physiques», e t «pattern» de solution). Les conditions sont com m unes aux états de conflit et de non conflit : «Y définit u n problèm e qui est toujours sus­ ceptible de se présenter dans les conditions X .Z définit une relation spatiale abstraite qui d o it nécessairem ent exister dans les conditions X, en vue de la résolution du problèm e Y (2).» Quelles sont ces conditions com m unes, en dehors des types d ’objets physiques P i ...Pj ? R appelons que le conflit est p ro ­ voqué non pas p ar ces objets physiques mais p ar les relations spatiales établies en tre eux. Les conditions com m unes englobent donc aussi le ty pe de configuration spatiale que fo rm e n t P i ... Pp Ce typ e n ’est ni le typ e 1 qui provoque le con flit, ni le ty p e 2 qui évite le conflit pu isq u ’il est com m un aux deu x états. Nous conclurons — mais cela n ’est q u ’im plicite dans les «patterns» pro­ duits p ar le C.E.S. - qu’il s ’agit d ’u n troisièm e ty p e regroupant les traits com m uns aux types 1 et 2 applicables à P ^ .... Pj.

(1) «Parts are named components of context and pattern.» (Duffy et Torrey

1968, p. 262).

(2) «Y defines some problem which is always liable to occur under the conditions

X. Zdefines some abstract spatial relation which needs to be présent under the conditions X, in order to solve the problem Y.» (Alexander, Ishikawa, Silverstein, 1968, p. 15).

Figure

Diagram m e  de  la form e  (p.  128)  :
diagramm es  sp é cifiq u e s------►  «patterns»  génériques En  fait  si  nous  exam inons de près l ’exem ple donné p ar S
diagram m e co n stru ctif ensemble équilibre form e frontière graphe hiérarchie in ad ap tationin teractio ninvariancelogiquem odèleordre perform anceproblèm e

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