• Aucun résultat trouvé

Evaluation des produits du «pattern language».

Dans le document Les modèles chez Alexander (Page 116-125)

5. IDEES A N TER IEU RES M O D IFIEES OU

7.2. Evaluation des produits du «pattern language».

7.2.1. Evaluation p onctuelle des p ro d u its des « patterns». L ’évaluation devrait p o rte r sur d eux po in ts : la tran scrip tio n des solutions spatiales dans un p ro jet particulier et l ’efficacité des solutions p ar rap p o rt au program m e particulier correspondant. A u trem en t d it : la solu tio n présente dans le p ro jet respecte-t-elle la relation spatiale préconisée dans le «pattern» ? Si oui, résout- elle effectivem ent le conflit particulier présent dans le program ­ me ? Ces questions ne sont pas posées p a r C. A lexander et ses collaborateurs bien que le problèm e de l ’évaluation d ’un projet par rap p o rt au program m e correspondant ait été abordé, mais d ’une façon générale, p ar C. A lexander et B. P oyner (cf. supra). 1

(1) «These linkages [between patterns] seem to be derived after the fact and are

not likely to be a reliable guide for other problems. It is indicative of the intractable nature of this problem that earlier attempts at mechanically recor- ding such linkages had to be abandoned. The major practical difficulty is the labor of anticipating for any one pattern ail likely combinations and linkages.»

• (F. Duffy et J. Torrey, 1968, p. 265).

Un seul m ode d ’évaluation semble co m pter p o u r les chercheurs du C.E.S. : l ’observation a posteriori du fo n ctionn em en t du b âtim en t ou l ’observation de b âtim ents analogues. Si le résultat de l ’observation est négatif, ils concluent :

— que le «pattern» n ’a été que p artiellem ent appliqué ; — ou bien que le «pattern» est inadéquat.

L ’observateur est laissé à ses capacités p o u r déterm iner où le bât blesse.

Les deux exem ples suivants illustrent ce que nous venons de dire sur la dém arche des chercheurs du C.E.S. :

• D éfinition d ’une tendance (A lexander et Poyner, 1968, p. 310) :

C om portem ent : «dans les b u reaux, les gens essaient d ’avoir une place près de la fenêtre quand ils en o n t l ’occasion».

Prem ière hyp o th èse sur la tendance sous-jacente à ce com porte­ m ent : «ils ch erchent à avoir de la vue».

O bservation contraire : dans u n b ureau «où l ’intensité lumineuse est la m êm e d ’un b o u t à l ’autre, parce que l ’éclairage artificiel vient s ’ajo uter à la lum ière provenant des fen êtres» , les gens es­ sayent de travailler près de la fenêtre.

D euxièm e hyp o th èse : «ils essaient sim plem ent d ’obten ir davan­ tage de lum ière».

• Pour l’Université d ’Oregon, C. A lexander et ses collaborateurs (1975 b, pp. 140-145) m e tte n t en place une procéd ure d ’évalua­ tio n perm an en te dénom m ée «diagnostic» , elle règle essentielle­ m en t des m odalités pratiques sans que soient précisés les critères et les m éthodes de l ’évaluation elle-même. N ous nous lim itons dans ce paragraphe à la partie évaluation ponctu elle du diagnostic. On p e u t distinguer deux m odes d ’évaluation des nom breux lieux qui com posent l ’université : l ’un p ar référence aux «patterns», l ’autre p a r la «perception affective de l ’environnem ent» car «notre percep tio n affective de l ’environnem ent e t de sa vie dé­ bordera toujours le systèm e des modèles» (1). L ’évaluation par référence aux «patterns» a b o u tit à des «schémas» partiels. Chaque schém a correspond à un m odèle et indique quatre sortes de lieux: «1. les lieux où le m odèle est réalisé et où le pro­ blèm e qui en faisait l ’ob jet est résolu ; 2. les lieux où il s ’en faut de très peu que le m odèle soit réalisé [...] ; 3. les secteurs p ratiq u em en t inutilisables, bien q u ’une certaine version du 1

m odèle y soit réalisée : de tels lieux sont destinés à une rén o ­ vation radicale ; [...] 4. les secteurs [...] où le problèm e énoncé se pose effectivem ent, m ais où la solution fait to talem en t défaut, (pp. 140-141). A cet inventaire, établi par référence à des

« patterns», s’ajo u ten t des «inform ations» supplém entaires fondées sur des « intuitions», sur des «impressions» de l ’obser­ vateur.

En ne s’intéressant q u ’à l’évaluation du b âtim en t les chercheurs du C.E.S. sauten t la phase nécessaire de l’évaluation du projet. Ne pas évaluer le p rojet revient à tolérer que des erreurs, qui auraient pu être évitées p a r un exam en critique préalable, soient transcrites «en dur» et deviennent, p a r ce fait, quasim ent irré­ parables. Dire que les chercheurs du C.E.S. sont au-dessus de telles erreurs est peu croyable. Nous citerons en exem ple le cas de l ’application d u «pattern» n ° 37 «Panoram a du directeur» (D irector’s overview) (1) : De son b ureau au prem ier étage, le d irecteur p e u t voir le mail e t les services sociaux du rez-de- chaussée, mais le mail e t les services sociaux du quatrièm e étage lui sont cachés ; le «pattern» a été tran scrit incom plètem ent puisque le directeu r ne p e u t voir q u ’une partie du mail et des services sociaux depuis son bureau.

7.2.2. Evaluation globale des p ro d u its du « pattern language». L ’évaluation globale pose le m êm e ty p e de question que l’éva­ luation ponctu elle : la tran scription des liaisons entre «patterns», dans un p ro je t particulier, est-elle correcte ? Si oui, le p rojet élaboré apporte-t-il une solution cohérente à l ’ensem ble des conflits répertoriés dans le program m e particulier correspondant ? A propos de l ’évaluation globale d ’u n p ro je t, par ra p p o rt à un

« pattern language» et p a r rap p o rt au program m e correspondant, nous ne pouvons que rép é ter ce que nous avons d it au sujet de l’évaluation ponctuelle : la prem ière n ’a p p a ra ît pas plus que la deuxièm e dans les publications du C.E.S. et p o u rta n t 1 une m érite a u ta n t d ’a tte n tio n que l ’autre. Prenons p ar exem ple le

«pattern» «Murs épais» (A lexander et al., 1969, p . 137) :

S olution :

«Le m ur [m u r intérieur] a u n e certaine «épaisseur», de 40 cm au m oins, laquelle est créée par une ossature rigide aisém ent façonnable, p résen tan t à intervalles réguliers et rapprochés to u te une variété de niches, d ’étagères, de sièges, de placards, de p o teau x co ntre lesquels s ’appuyer, e t de m iradors. C ette ossature façonnable est faite en m atériaux très courants q u ’on p e u t facilem ent découper, transform er, peindre, clouer, coller et rem placer à l ’aide d ’outils disponibles chez n ’im porte 1

(1) Cf. C. Alexander, Ishikawa et Silverstein, 1968, p. 29-31.

quel quincailler. Il p e u t s’agir de bois, contreplaqué, fibre de verre, poly sty rène, styropor. L ’ossature est surdim ensionnée : on p e u t l ’en tam er largem ent sans p o u r au ta n t en co m p ro ­ m ettre la solidité, on p eu t égalem ent rajo u ter des m orceaux ou parties sans créer une différence p ar rap p o rt à la surface d ’ori­ gine (1)».

Il n ’est pas évident que la solution préconisée soit com patible avec n ’im p orte quel systèm e constructif. Evidem m ent le choix d ’un systèm e c o n stru c tif relève de ces questions technologiques qui sont exclues th éo riquem ent des «patterns». Mais si n ’importe quelle donnée hors «pattern» p e u t introduire une incohérence dans le p ro je t, que penser d ’une m éthode qui éluderait, systéma­ tiq u em en t, a priori, de telles données ? Ce problèm e, d ’ailleurs, ne p a ra it pas du to u t négligeable à F. D uffy et J . T orrey (1968, p. 267) qui lui consacrent un paragraphe spécial in titu lé «Pro­ blèmes d ’intégration des données hors «pattern» (Problem s o f integrating nonpa ttern material). F. D uffy et J . T orrey posent une autre question — qui reste sans réponse — relativem ent à l’évaluation du p ro jet et cela après avoir tiré deux projets partiels de banques de la m êm e série de «patterns» : C om m ent évaluer com parativem ent plusieurs solutions ?

Nous venons de voir que l ’évaluation globale du p ro jet est inexis­ tan te p ratiq u em en t dans les travaux du C.E.S. Q uan t à une évaluation globale fondée sur le fonctio nn em en t du bâtim ent, on en trouve des traces dans le «diagnostic» (paragraphe précé­ dent). «Le schém a de diagnostic global de l ’Université d ’Oregon» fait la synthèse des «schémas partiels» et intègre, de plus, les «intuitions» qui éch ap pent à l ’emprise des «patterns». Il n ’est pas donné d ’indication sur les m odes de synthèse et d ’intégration. Une nouvelle en torse aux propos théoriques tenus par C. Alexan­ der et ses collaborateurs d o it être signalée ici : Si des inadapta­ tions de l’environnem ent physique sont estimées ne pas pouvoir entrer dans des «patterns», l ’un des traits essentiels du «pattern language», qui est sa capacité à résoudre tous les conflits relatifs à un environnem ent, disparaît p u rem en t et sim plem ent. Que reste-t-il alors de l ’am bitieux outil m éthodologique q u ’était censé être le « p attern language» ? 1

(1) Solution : «The wall [interior wall] has «depth», at least 40 cm, which is

created by a hand-carvable rigid space frame, in which a continuous variety of niches, shelves, seats, cupboards, leaning posts, and window seats occur at frequent intervals. This hand-carvable space frame is made of materials whichare readily available on the retail market, and easily eut, modified, pain- ted, nailed, glued, replaced by hand, using only tools available at any hardware store. Possible examples are wood, plywood, fiberglass, styrofoam, polystyrène. The space frame is highly redundant structurally : large sections of it may be removed, without weakening it, and pièces or sections may be added in such a way that these sections become continuous with, and indistinguishable from, the original surface.»

7.2.3. U tilisation du « p attern language».

L ’évaluation des procédures d ’u tilisation du « p attern language» se heurte presque to talem en t à un obstacle infranchissable : l’absence de description de telles procédures (cf. supra 3.1.3. et 3 .4. ). Une seule indication, vague et confuse, concernant l’ordre de com binaison des «patterns» est donnée par l ’éphém ère cascade. H uit ans après, nous ne pouvons que reprendre la conclusion de F. D uffy et J . T orrey (1968, p. 262) «On a passé un tem ps considérable à discuter de la reprise des «patterns» et de leur com binaison mais, m alheureusem ent, on n ’a pas en­ core mis au p o in t un ensem ble de règles définitif.»

7.2.4. Evaluation des prod u its du « p attern language» p ar rap p o rt aux objectifs généraux de C. A lexander et de ses collabo­ rateurs.

L ’objectif ultim e des auteurs du « p attern language» — affirm é avec ferm eté dans les deux articles théoriques — est la «liberté hum aine», com m e le laissent clairem ent entendre les citations suivantes :

— «Les gens ne sauraient vivre pleinem ent q u ’en d o n n a n t libre cours à leurs tendances. L ’environnem ent d o it lâcher la bride à to u tes les tendances...» (A lexander et Poyner, 1 9 6 8 ,p. 314). — «L’idéal de la liberté hum aine est sous-jacent à l ’idée de « p a t­

tern» (D uffy et T o rrey , 1968, p. 262).

— «Nous devenons persuadés de l ’im portance q u ’il y a à adapter l ’environnem ent physique au libre exercice des tendances.»

(id., p. 268).

Une évaluation en fon ctio n du critère suprêm e posé par les chercheurs du C.E.S. dem anderait que l ’on exam ine si les te n ­ dances définies dans les «patterns» d o n n e n t une image fidèle des désirs réels des usagers et si l ’environnem ent conçu p erm et à ces tendances de se m anifester librem ent. Les désirs des usagers n ’é ta n t pas des données vérifiables expérim entalem ent, il reste que l’on p e u t essayer de voir si elles sont établies arb itrairem en t ou bien, au contraire, si elles sont fondées sur «un ensemble cohérent et logique de principes et de critères de valeur» (Daley,

1969, p. 74). On co n state que, ta n t dans le «pattern language» afférent au p ro jet de Lim a, que dans le « p attern language» p o u r centres à équipem ents m ultiples, to u te une argum entation, fondée sur des références bibliographiques e t sur des enquêtes sur le terrain, est développée p o u r soutenir l ’énoncé du problèm e. C ependant, de tem ps en tem ps, des opinions surgissent to u t armées que l’on serait bien ten té de qualifier d ’arbitraires ; d ’autres fois, ce sont les argum ents eux-m êmes qui paraissent tendancieux.

C onsidérons, p ar exem ple, les lignes suivantes : «Tous les «patterns» ne sont pas appropriés à u n b â tim e n t déterm iné. Ainsi le «pattern» n ° 4, «territoire com m unautaire», n ’est pas applicable à l ’im m euble de Bowery — les vieillards o n t besoin de co n fo rt, ils n ’o n t pas besoin d ’être organisés politiquem ent (1).» Le centre de Bow ery «est essentiellem ent destiné aux pauvres e t aux vieillards ; la grande m ajorité de la pop u lation a plus de 60 ans.» (id. p. 34). Le «pattern» «territoire com ­ m unautaire» com prend «un espace où n ’im porte quel groupe de la com m unauté p e u t im planter un bureau ou un atelier orienté vers la résolution d ’un problèm e com m unautaire (des projets im pliquant, par exem ple, un groupe en lu tte contre les «seigneurs des taudis», un autre s’occupan t de faire fonc­ tion n er une garderie...)(2).» Est-ce à dire q u ’à Bow ery, U.S.A., il n ’y a jam ais d ’expulsions de personnes âgées du fait de p ro ­ m oteurs ? ... Sans co m p ter to u tes les autres difficultés, réglables p ar des m oyens «politiques», auxquelles sont aux prises les personnes âgées dites «économ iquem ent faibles».

De m êm e dans le «pattern» n° 14 « A ttente sans contrainte» (Free w aiting) (id., pp. 1 1 9 -1 2 2 ), les auteurs ex prim en t l ’opi­ nion suivante : «Toutes les grandes in stitutio n s em ployant un personnel très affairé im posent à leurs clients une atte n te interm inable. [...] Il est inévitable de faire atten d re les clients. Il n existe pas de systèm e de rendez-vous p e rm e tta n t de résoudre cette difficulté.» Les argum ents avancés p o u r c o n fo rter cette déclaration sont que «ceux qui fo n t passer les interviews doi­ vent en intégrer le m axim um dans un program m e déjà chargé, et ne peuvent se p erm e ttre d ’atten d re entre les rendez-vous. [...] De m êm e, certains en tretiens p ren n en t plus de tem ps que d ’autres, et la durée exacte de chacun est im prévisible.»... A utre­ fois on atte n d ait une m atinée entière avant d ’accéder au cabinet de son d entiste. M aintenant il existe des cabinets où travaillent plusieurs dentistes ; les rendez-vous sont donnés de demi-heure en dem i-heure et une certaine heure de la jo u rn ée est gardée libre p o u r les urgences. Mais ces dentistes o n t dû d ’abord décider que le tem ps de leurs clients était aussi précieux que le leur et qu une a tte n te , donc une d é te n te de quelques m inutes entre deux clients, pouvait augm enter la ren tabilité du praticien en régénérant ses forces physiques et nerveuses. Sans co m pter que le b u t de l ’existence n ’est p eu t-être pas de la transform er en m aratho n sous p réte x te de gagner de l ’argent ou d ’avoir une

(1) «Not ali the patterns are relevant to any given building. Thus community ter-

ritory (4) is not relevant in the Bowery building — old people need comfort, they do not need to be organized politically» (Alexander, Ishikawa et Silver- stein, 1968, p. 55). 2

(2) «Space where any community group can set up an office or workshop oriented

towards a spécifie community problem (examples of such projects include a group fighting slumlords, a group concemed with school reform, a couple of women who décidé to run a child care center...)»(id., pp. 80-81).

position sociale... On dirait que l ’obligation p o u r les em ployés des services sociaux de ne pas p rendre le tem ps de respirer entre deux interviews est une fatalité du destin. Ne serait-ce pas p lu tô t la fatalité de l ’em ployeur : m oins d ’em ployés qui travaillent plus p o u r le m êm e prix ?

Dans la b rochure sur le p ro jet de Lim a, C. A lexander e t ses collaborateurs considèrent les m œurs péruviennes — que ce soit en m atière de séparation des sexes, de rapports enfants-parents, fam ille-dom estique, fam ille-parents âgés, d ’étroitesse des liens fam iliaux, etc. — com m e des tendances à respecter. Mais l ’ordre social établi est u n o rdre de convention. Est-il le m eilleur ? Est-ce bien dans son cadre que les tendances de chacun p o u rro n t se développer à leur aise ? E t encore faut-il voir q u ’à cet ordre social, se superpose l ’ordre de l’architecte. C. A lexander e t ses collaborateurs, depuis l ’ouvrage de 1963, o n t leurs idées sur les tendances essentielles de l’hom m e face à son environnem ent physique : recherche alternée de l’intim ité et de la vie co m m u­ nautaire, désir de variété, en p articulier. Ainsi la définition des tendances se trouve égalem ent gauchie a priori par ces deux types d ’idées préconçues.

Enfin, dans leur article sur l ’am énagem ent des aires touristiques espagnoles, C. A lexander e t ses collaborateurs (1975a) envisagent une seule alternative au style actuel d ’o ccup ation des sols ; et c’est la form ule du village de vacances. Nous com prenons par là que les auteurs de l ’article cro ien t — mais ne l ’o n t pas écrit — que les touristes p réfèren t vivre grégairem ent et principalem ent avec leurs semblables.Que d o n n erait u n sondage auprès des dits touristes ? Pourquoi C. A lexander et ses collaborateurs n ont-ils pas posé le m êm e genre de questions que celles form ulées à propos du cam pus d ’O regon (A lexander e t al., 1 9 7 5 b , p. 130) : Est-il vrai que les touristes désirent h ab iter le village ?

L ’équipe du C.E.S. ne semble pas avoir toujours évité u n travers répandu et qui est de décider p o u r d ’autres, quand ce n est pas au nom des autres, sans avoir la m oindre idee de leurs aspirations. Cela est u n peu gênant quand la satisfaction des desiderata des usagers figure au prem ier rang des préoccupations de 1 équipe en question.

Nous aborderons m ain tenan t la question de savoir si les «pat­ terns languages» élaborés p ar les chercheurs du C.E.S. préfigurent effectivem ent des environnem ents propices au libre développe­ m ent des tendances. Nous avons d éjà vu que dire to utes les te n ­ dances é ta it une hyperbole et q u ’en fait certaines tendances étaient privilégiées p ar ra p p o rt à d ’autres (cf. supra 2 .2.4.). Trois objectifs généraux sont présents im plicitem ent dans le * «pattern language» afféren t au p ro jet de Lim a, dans le «pattern

language» p o u r centres à équipem ents m ultiples, dans le schéma directeur de l ’Université de l ’Oregon, et dans l ’exposé des prin ­ cipes d ’am énagem ent ou de réam énagem ent des zones touristiques des côtes espagnoles :

A) A ssurer le co n fo rt psycho-physiologique de l ’usager. B) R especter les habitudes co m portem entales et les form es

spatiales traditionnelles du groupe social p o u r lequel est p ro d u it l ’environnem ent. O n n o tera que dans le cas des villages de vacances le groupe social d o n t il est ten u compte n ’est pas celui des touristes mais le pays d ’accueil.

C) R especter les coûts imposés.

Dans les trois prem iers docum ents considérés, la hiérarchie des objectifs est la suivante : B est in d u dans A do n t il est u n aspect; C est plus fo rt que A . Dans le quatrièm e d o cu m en t, la question du financem ent est envisagée mais, com m e le m o n ta n t des som­ mes disponibles n ’é ta it pas encore connu, l ’im pact des contraintes pécuniaires n ’est pas sensible.

Dans l ’annexe 1 qui accom pagne le présent te x te , on trouvera des exem ples, tirés du «p attern language» afférent au p ro je t de Lima, et illustrant l ’existence et l ’ordre de su bordination des trois objectifs. Des rem arques semblables p o u rraien t être faites au sujet des autres «patterns languages» ou projets de «patterns languages» com m e o n p e u t le co n stater en p a rco u ran t les exem ples ci-dessous :

• R espect de l’ob jectif B :

1) «Pattern language» p o u r centres à équipem ents m ultiples (1968) La hiérarchie de to u te in stitu tio n occidentale est présente dans le «pattern language» : directeur, chefs de services, em ployés, public. La distrib u tio n de l ’espace assure les séparations et les contacts traditionnels entre les différents étages de la hiérarchie : bureau du directeu r, côté personnel, côté public, gradation dans le degre de ferm eture des locaux au public (cf. «pattern» n ° 12 : «Zones ferm ées au public et zones d ’accès libre» (L o c k e d and unlockea zones). Par ailleurs les services sociaux de m êm e que les activités de q u artier so nt semblables à ceux que l ’on p e u t trouver dans des centres analogues im plantés actuellem ent dans des quartiers m odestes aux Etat-Unis.

2) A rticle sur les aires touristiques espagnoles (19 75 a) : Nous

Dans le document Les modèles chez Alexander (Page 116-125)