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D E FIN ITIO N DE L ’OBJET «PATTERN LANGUAGE»

Dans le document Les modèles chez Alexander (Page 41-62)

3.1. A spect m éthodologique du « p attern language».

3.1.1. Aide à la program m ation et au projetage.

F. D uffy et J . T orrey (1968, p. 218) présen ten t le «p attern language» com m e «une m éthodologie de la co nceptio n à la fois exhaustive et très prom etteuse» (a m o st h o p e fu l and all-embra- cing design m eth o d o lo gy ). Une m éthodologie de la conception d ’une telle envergure devrait fournir u n appareil de procédures de découverte p e rm e tta n t d ’élaborer u n program m e et le projet correspo n d an t ; ce que disent C. A lexander e t B. Poyner, (1968, p. 308) au d é b u t de leur article confirm e que l’am b itio n des auteurs du «p attern language» consiste bien à découvrir «quelle d o it être la fo n ctio n d ’u n b â tim e n t [et ] quelle d o it être l ’appa­ rence de celui-ci p o u r la rem plir». (1) Le « p attern language» est censé fo u rn ir des in stru m ents d ’aide à la program m ation et au projetage. O n rem arquera que, p o u r C. A lexander et B. Poyner, la phase la plus im p o rtan te du travail de co n cep tio n p a ra ît être la program m ation car de l ’ex actitude du program m e dépend l ’adéq u atio n du p ro jet : «Nous pensons [ . . . ] q u ’il est possible d ’écrire u n program m e qui soit à la fois objectivem ent correct et rende com pte de la géom étrie concrète réelle du bâtim ent»(2)- Les p rocédures, mises e n je u par le «p attern language» fonction­ n e n t à deux niveaux différents, qui sont celui de la production e t celui de l’utilisatio n :

(1) « What a building has to dojândjwhat the building must be like to do it».

(2) «We believe T...] that it is possible to Write a program which is both objectively

Les rôles d ’agents de la p ro d u c tio n e t de l’utilisation ne so n t pas joués p ar les m êm es personnes en général. Les princip au x p ro d u c ­

teurs de «patterns» sont actu ellem en t les m em bres du C.E.S. et les principaux utilisateurs sont les architectes o u /e t les usagers qui o n t recours à la banque de «patterns» du C.E.S. Il p e u t y avoir syncrétism e des d eu x rôles dans les mêmes personnes : des m em bres du C.E.S. utilisen t les «patterns languages» q u ’ils o n t constitués p o u r faire des p ro je ts d ’architecture ; c ’est le cas des h u it p ro jets de centres à équipem ents m ultiples ou du projet p o u r u n q u artier d ’h ab itatio ns à b o n m arché à Lima. Des u tili­ sateurs peuv en t à leur to u r soit prop oser des m odifications aux «patterns» existants, soit de nouveaux «patterns».

«1) T o ute personne p e u t p ro p o ser q u ’un m odèle original soit intégré au langage ;

2) T oute personne p e u t a p p o rte r des critiqu es, proposer des rapp orts ou des ex p érim en tatio n d e faço n à m odifier un m odèle et à l’intégrer au langage ;

3) Le groupe de projeteu rs à l’origine du langage (les chercheurs du C.E.S.) exam ine ces propositions e t, sous réserve de cohérence, les incorpore au langage sous nom d ’auteur.» (C.E.S., 1967,

page 39).

Dans le cas p articulier de l ’am énagem ent de l ’Université d ’Oregon, il est prévu que «l’ensem ble des m odèles ainsi adoptes £par le b ureau d ’am énagem ent] devra faire l ’ob jet d une révision annuelle publique, où to u t m em bre de la collectivité p o u rra introduire de nouveaux m odèles ou prop o ser des rectifications.» (A lexander et al.,1975b, p. 129).

3.1.2. Les procédures de découverte dans la p ro d u ctio n du « p attern language».

C. A lexander et B. P oyner (1968, p. 314) décrivent ainsi le travail de concep tio n d ’u n p ro jet d ’architecture : «En vue de créer un b âtim en t où n ’existe aucun conflit de tendances, le concepteur d oit s’efforcer de prévoir to us les conflits susceptibles de s’y pro­ duire, de définir les relations géom étriques qui em pêchent ces conflits, et de com biner ces relations en u n to u t cohérent» (1). La p rocédure de découverte co m p orte donc 3 étapes .

1) Id en tifier tous les conflits ;

2) D éfinir les relations géom étriques qui les préviennent ; 3) Com biner ces relations en u n to u t cohérent.

On rem arquera que la recherche im pliquée par les po in ts 1 et 2 et que C. A lexander et B. Poyner a ttrib u e n t au co ncepteu r du p rojet d ’architecture, est en fait évitée à celui-ci dans le cadre du

«pattern language» : l ’architecte, co n fro n té à u n program m e et qui reco u rt à u n certain nom bre de «patterns» n ’aura pas à ef­ fectuer les tâches définies en 1 et 2 ; les «patterns» lui fourniront directem ent les résultats des étapes 1 et 2 de la p rocédure de de- couverte.

Un autre p o in t différencie le concep teur d ’u n p ro jet particulier et le p ro d u cte u r de «patterns» : le prem ier essaie de trouver une solution à u n problèm e local alors que le second cherche le type de solution applicable à u n ty p e de problèm e ; l ’u n reste dans les lim ites d ’u n seul problèm e local, tandis que l ’autre te n te , a partir de plusieurs problèm es locaux, de trouver une form ule applicable à un nom bre inconnu de problèm es locaux semblables.

Procédure de découvertes des «patterns»;

Nous référan t aux parties 2.3. et 2.4. du p résent tex te nous résu­ m erons ainsi le développem ent de la procéd ure de découverte relative à l’identification conjointe des conflits et des configura­ tions spatiales :

( 1) «In order to create a building in which no tendencies confhct, the design

trv to predict ail the conflicts that could possibly occur in it, define the geo metric relations that prevent these conflicts, and combine theses relations to form a cohesive whole».

Etapes de la p rocédure de

découverte R ésultats

O bservation e t com paraison Repérage d ’analogies :

de situations réelles — en tre des tendances,

— en tre des conflits en tre ces tendances,

— en tre des configurations spatiales d ’objets physiques co ïn c id a n t avec ces conflits.

In d u ctio n e t généralisation H ypothèses sur des ty p es de

à p artir des analogies repérées conflits, de configurations spatiales

E x p érim en tatio n ou observation In firm a tio n ou con firm atio n

des hypothèses.

Pour les auteurs des «patterns», la réflexion sur les conflits et la réflexion sur les configurations spatiales ne peuvent se faire que sim ultaném ent : «Les p a tte rn s ne sauraient exister sans données, et les données sans rap p o rt avec les problèm es de conception sont difficiles à utiliser. Le concepteur utilise sim ultaném ent les données et les idées intéressant des solutions m atérielles et ne veut pas q u ’on les lui p résente séparém ent» (1). C. A lexander et B. Poyner rem arqu en t p a r ailleurs que «la défin ition d ’une tendance é ta n t une m anière d ’in te rp ré te r des observations, nous devons nous efforcer d ’élim iner dans la m esure du possible to u tes les autres hypothèses (2).»

Nous donnerons m ain ten an t un exem ple d ’une procédu re de découverte des po in ts 1 et 2 extraite de l ’article de C. A lexander et B. Poyner (1968, p. 310) : «Nous avons rem arqué, adm etton s, que lés gens s’efforcen t de rapprocher leur b ureau de la fenêtre quand ils en o n t l ’occasion. On p e u t en déduire q u ’ils essaient d ’avoir une vue sur l ’extérieur. Mais on po u rrait en déduire égale­ m ent l’existence d ’autres tendances. Peut-être cherchent-ils à avoir davantage de lum ière, une m eilleure ventilatio n, ou à p ro ­ fiter de la lum ière naturelle. Ou encore s’agit-il de quelque chose de beaucoup plus com plexe ; ils peuvent rechercher une place leur p e rm e tta n t de distinguer clairem ent le visage de leurs col­ lègues au lieu de le voir se profiler contre la fenêtre. Afin de s’as­ surer que les gens ch erchen t véritablem ent à avoir de la vue, il

(1) «Patterns cannot exist without data, and data unrelated to design problems

are difficult to use. The designer uses datas and ideas about physical solutions simultaneously and does not want themto be presented to him separately». (Duffy et Torrey, 1968, p. 267).

(2) «Since a statement of a tendency is a way of interpreting observations, we

must try as hard as possible to raie out alternative hypothèses» (Alexander et Poyner, 1968, pp. 309-310).

nous fau t entrep rend re les observations nous p e rm e tta n t d ’éli­ m iner une p ar une les autres in terp rétatio n s possibles. Supposons par exem ple que nous construisions u n bureau ou la luminosité est la même d ’u n b o u t à l’autre grâce à la lum ière artificielle qui vient s’ajouter à celle des fenêtres. Dans u n b ureau de ce genre, les gens essaient-ils to u jo u rs de travailler près de la fenetre ? Si oui, on p e u t élim iner la possibilité selon laquelle ils s’efforcent sim plem ent d ’avoir davantage de lum ière. Elim iner to u tes les autres in terp rétatio n s q u ’on p e u t imaginer est une tâche labo­ rieuse et coûteuse. En o u tre , afin de préciser n o tre hypothèse, il nous a p p artien t de déterm iner quelle sorte de gens cherchent à avoir une vue de leurs b u reau x, d u ran t quelle p artie de leur tra­ vail ils la recherchent le plus, quel angle de vue ils souhaitent réellem ent, etc. (1

Procédure de découverte du systèm e des liaisons entre «patterns»: Les auteurs du « p attern language» sont parfaitem en t conscients de l ’im portance d u problèm e de la définition des liaisons entre «patterns». F. D uffy et J . T orrey com m encent ainsi la partie de leur article intitu lé : «L’idée d ’u n p a tte rn language»: «Mais les p a tte rn s à eux seuls ne suffisent pas. Quel que soit lçur degré de précision en ta n t q u ’instrum ents individuels dans la recherche de solutions à chaque conflit spécifique, ils reste ro n t u n matériel de référence disparate ta n t q u ’on n ’aura pas trouvé u n m oyen de les com biner et de les intégrer à des pro jets unifiés» (2). Dans le m êm e article, on relève égalem ent la phrase : «Le travail qui consiste à prévoir p o u r chaque «pattern» to u tes les combinaisons et liaisons possibles co n stitue la plus grande difficulté pratique» (3). Nous avouons ne pas avoir trouvé d ’indications, dans les tex tes d o n t nous disposions, sur une quelconque procédure qui p e rm e ttra it de préciser les possibilités com binatoires des «patterns»

( 1 ) « Suppose we hâve observed that people in offices try to get desks near the

window when they get the chance. It is possible to infer from this that Üiey are trying to get a view. But we might equally well infer the existence of other tendencies. They could be trying to get more light, or better ventilation, or direct sunlight. Or they may be trying to get something far more complicatea, they may want to be in a position from which they see the light on the faces of their companions instead of seeing them in silhouette against the window. In order to be confident that people really seek a view, we must make obser­ vations which allow us to ryle out such alternative interprétations one by one.

For example, suppose we construct an office in which light levels are umtorm throughout, because Windows are supplemented by artificial light. Do peop e still try to work near the window in such an office? If they do, we can rule out the possibility that they are merely trying to get more light. Rulmg put su the alternative interprétations we can think of is a laborious and expensive Furthermore, in order to make the hypothesis more accurate, we must try to specify what kind of people seek a view from their offices, dunng what parts of their work they seek it most, what aspects of «view» they are really looxing and so on.»

(2) «The idea of a pattern language : But patterns alone are not enough. However

sharp they may be used as individual tools, however precisely they delineate solutions to each local conflict, they will remain disparate référencé material unless a means can be found of coordinating them into unified designs.» (Duffy et Torrey, 1968, p. 262).

(3) «The major practical difficulty is the labor of anticipating for any one pattern

3.1.3. Les procédures de découverte dans l ’utilisation du « p attern language».

Le co n cep teur d ’u n p ro je t particu lier, désireux d ’utiliser le « p at­ tern language», se trouve confronté à deux difficultés ; il lui fau t d ’une p a rt, trouver les «patterns» appropriés à son sujet, d ’autre p a rt, les appliquer à ce projet.

L ’accès à la banque de «patterns» :

Il est précisé dans u n dépliant du C.E.S. (1973) que : «Le p a tte rn language con stitu e un réservoir d ’inform ations p e rm e tta n t d ’o b te ­ nir tous les «patterns» se rap p o rtan t à u n p ro je t donné» (1). Le dépliant de 1967 d o n n a it une inform ation semblable : «A l ’avenir langage et m odèles seront traités p ar ordinateur. U n utilisateur pourra ainsi disposer de to u te s les inform ations nécessaires au d é­ marrage d ’u n projet.» Mais quelle dém arche devra ensuite suivre l’utilisateu r p o u r trouver les «patterns» d o n t il a besoin ? Nous n ’avons pas trouvé de réponse à c e tte question bien que celle-ci soit considérée com m e capitale au m oins p a r F. D uffy et J . T orrey qui lui consacrent un volum ineux paragraphe dans leur article, sous le titre «Reprise» (R etrieval) (D uffy et T orrey, 1968, pp. 267-268). N ous donnons ci-dessous d eu x exem ples de la façon d o n t sont sélectionnés les «patterns» :

1) Cas des centres à équipem ents m ultiples (A lexander, Ishikaw a et Silverstein, 1968, pp. 55-56) :

La sélection des «patterns» est laissée à l ’appréciation de l ’u tili­ sateur du « p attern language» : «

[T .if

tous les pattern s ne so nt pas adaptés à u n b â tim e n t do n n é £.]. P o ur u n centre à équipem ents m ultiples on p e u t très bien n ’utiliser que 40 ou 50 p atterns sur les 64 proposés. E tan t d o n n é q u ’il y a de m ultiples façons de choisir 50 p a tte rn s sur 64, une grande variété de com binaisons est possible» (2).

2) Cas de l’université d ’Oregon (A lexander et al. 1975b, p. 99) La sélection des «patterns» est égalem ent laissée à l ’appréciation des utilisateurs. Une fois choisis, certains «patterns» resten t «facultatifs» ; «les usagers [de l ’université] sont libres de se conform er ou non [a ces «patterns»] , selon leur in tu itio n , au cours de l ’élaboration des projets.»

(1) «Pattern language» functions as an information store, which allows people to

obtain ail the patterns relevant to a given project.»

(2) «Not ail the patterns are relevant to any given building f...]. Any given multi­

service center may use only forty or fifty of the sixty-four patterns. Since there are many, many ways of choosing fifty patterns from sixty-four, this créâtes a rich variety of combinations.»

(Alexander, Ishikawa et Silverstein, 1968, pp. 55-56).

A pplication des «patterns» à u n p ro jet particulier:

Dans cette phase de son travail, il semble que le concepteu r doive se h e u rte r à des problèm es :

— de spécification : com m ent passer d ’u n type générique abstrait à un cas p articulier co ncret ?

— de rep résen tation : com m ent passer d ’une figure virtuelle à une figure réelle ; au trem en t d it, com m ent traduire u ne descrip­ tio n verbale en u n dessin ou une m aq u ette ? Ou encore, com ­ m en t tran sform er u n dessin flou en u n dessin précis ?

Ces questions ne sont pas abordées par les auteurs du «pattern language». Par contre une certaine dém arche est proposée pour com biner les «patterns» et les'intégrer à des projets unifiés" (D uufy et T orrey, 1968, p. 262), p o u r les assem bler dans'im tout cohérent"(A lexander et Poyner, 1968, p. 319). Un ordre de com­ binaison des «patterns» est proposé à l ’utilisateu r ; nous l ’é tu ­ dions en détail plus bas (cf. chap. 3.4.). Reste le problèm e de la découverte des relations à établir en tre «patterns» com binés. C. A lexander et ses collaborateurs recom m andent la co ncentra­ tio n d ’esprit com m e solution à ce problèm e : «Il [le concepteur] d o it co ncentrer son a tte n tio n sur les groupes de «patterns» qui se trouv en t rapprochés dans la cascade» (1), la cascade étan t la rep résentation graphique de l ’ordre de com binaison.

3.2. «L’analogie linguistique» (3).

L ’idée d ’u n « p attern language» est form ulée po u r la prem ière fois — dans les docum ents d o n t nous disposions - dans l ’article de F. D uffy et J . T orrey. Du reste, C. A lexander et B. Poyner renvoient à cet article dans une n o te à la fin de leur p ropre exposé théorique : «Depuis la rédaction de la prem ière version de ce docu m en t [l'article de C. A lexander et B. Poyner] le cadre théorique a évolué. £...] Plusieurs chercheurs de Berkeley ont développé l’idée d ’u n « p attern language» ... (2

F . D uffy et J . T orrey voient un e «analogie» entre le «pattern language» et les «langues naturelles» (4) en ceci que le prem ier a, com m e les secondes, le pouvoir de p ro du ire des objets variés p ar la com binaison d ’u n certain no m bre d ’élém ents de base :

( 1 ) «He [the designer] must focus on clusters of patterns which are near one

another in the cascade».(Alexander, Ishikawa, Siverstein, 1968, p. 55).

(2) «Since the first version of this paper was written, the theoretical framework

has been developing. £..J Several workers in Berkeley hâve been developping the idea of a pattern language...» (Alexander et Poyner, 1968, p. 314).

(3) Expression de Peter Collins ( 1965).

(4) Les «langues naturelles», en linguistique, sont les langues effectivement parlces

«C’est com m e si nous avions u n langage de la m açonnerie : les briques (ou patterns) n ’o n t pas de signification particulière au- delà de leur existence, il y a néanm oins une analogie dans la mesure où il existe une gram m aire de règles p o u r com biner les briques et en faire des m urs.

Le p a tte rn language est censé être un ensem ble de règles de com binaison des patterns» (1)

«Pattern language» a deux sens ; l ’u n restreint, se rap p o rte seu­ lem ent à la «grammaire de règles», l ’au tre, large, englobe gram ­ m aire et élém ents com binés selon la gram m aire.

3.2.1. Les niveaux linguistique et m étalinguistique.

A quel niveau se situe le « p attern language» : au niveau linguis­ tique ou au niveau m étalinguistique ? La com paraison avec les langues naturelles inclinerait à pencher p o u r le niveau lin ­ guistique ; cepend an t, le qualificatif de gram m aire a ttrib u é au « pattern language» rattach erait celui-ci au niveau m étalinguis­ tique. Nous retrouvons la m êm e am biguïté dans la p résentation du « pattern language» p o u r centres à équipem ents m ultiples (A lexander, Ishikaw a et Silverstein, 1968, p. 51). D ’une p a rt, le fo nctionn em en t du «p attern language» est assimilé à celui d ’une langue naturelle : «Nous souhaitons présen ter le «p attern lan­ guage» de telle m anière que celui qui en a le désir puisse «parler» le langage, c ’est-à-dire l ’utiliser à sa m anière p o u r concevoir des centres à équipem ents m ultiples dans les différentes circons­ tances particulières q u ’il rencontre» (2). D ’autre p a rt, un paral­ lèle est fait en tre le « p attern language» et une gram m aire d ’usage. L ’am biguïté provient du caractère polysém ique de l ’expression «pattern language», du fait q ue, au sens large, le «p attern lan ­ guage» p e u t ap p araître fo n ctio n n er com m e une langue naturelle, les «patterns» p ren an t la place des m o ts, et q u ’au sens restreint, d ’«ensemble de règles» de com binaison, il p e u t p a ra ître analogue à une gram m aire.

L ’analogie avec la langue naturelle.

F. D uffy et J . T orrey (1968, p. 262) com parent les «patterns» à des «mots» (w ords). En fait les «patterns» fo n t penser aux 1 2

(1) «It is as if we had a language of brick-laying : the bricks (or patterns) hâve no

particular significance beyond their existence ; yet there is an analogy in that there is a gramraar of rules for combining bricks into walls.

The pattern language is claimed to be a set of rules, for combining patterns.» (Duffy et Torrey, 1968, p. 262).

A propos de l’expression «language of bricklaying», notons que l’analogie ici établie entre un assemblage de briques et le «pattern language» sera reprise ultérieurement. (Cf. Infra, 6.5.).

(2) «We wish to présent it [The pattern language] in such a way that anybody who

wants to, can become a «speaker» of the language — that is, he can use it, in his own way, to design multi-service centers in the various spécial circumstances which he faces.»

concepts p lu tô t q u ’aux m ots eux-m êmes : u n m o t a une form e m atérielle stable, le «pattern» no n. U n «pattern» existe antérieu­ rem ent à to u te réalisation m atérielle — sous la form e d ’u n plan, ou d ’une coupe, ou d ’une m aq u ette... — et son rôle est de sug­ gérer n on pas une, mais une variété de form es m atérielles, les chercheurs du C.E.S. insistent sur cette p ro priété des «patterns». On rem arquera par ailleurs que le «pattern language» n ’est pas hom ogène ; il englobe des sous-langages com m e le «p attern lan­ guage» p o u r centres à équipem ents m ultiples. Les auteurs du

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