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EV OLUTION RECENTE DU «PATTERN LANGUAGE».

Dans le document Les modèles chez Alexander (Page 125-148)

L orsq u’on lit les déclarations de C. A lexander et B. Poyner (1968) sur le libre exercice des tendances, on retire l ’impression que l ’architecte est le m édecin universel. Nous venons de voir, par les exem ples ci-dessus, q u ’en fait le pouvoir de C. Alexander et de ses collaborateurs est aussi lim ité que celui des autres archi­ tectes et q u 'ap p arem m en t cela ne gêne pas l ’équipe du C.E.S. puisque les contraintes d ’ordre sociologique, économ ique et po­ litique sont acceptées sans m urm ures. En revanche, cet aspect du travail de l ’architecte n ’avait pas échappé à F. D uffy et J . T orrey : «Nous devenons persuadés de l ’im portance q u ’il y a à adap ter l ’environnem ent physique au libre exercice des ten ­ dances mais restons mal à l ’aise en sachant p ertin em m en t que d ’autres types d ’ajustem ent — législatif, réglem entaire et même fiscal — po u rraien t avoir le m êm e effet. Quelle lim ite y a-t-il à l’effet de m esures de caractère physique ? (1).»

Nous voyons le principal signe d ’évolution dans la pensée de l ’équipe d u C.E.S. dans le fait q u ’ils com m encent à parler de contraintes économ iques et q u ’ils les co n testen t ; ce n ’est q u ’un tim ide d é b u t d ’ailleurs. C. A lexander a raco nté, lors de sa confé­ rence à Paris, à quel m om ent précis l ’oppression du système économ ique lui est apparue évidente. C. A lexander travaillait alors avec u ne équipe sur un p ro je t de clinique psychiatrique en Californie. La réalisation du p ro je t fu t confiée à une agence privée. C. A lexander estim ait le résultat désastreux et attribuait l’échec à des causes «politiques» c ’est-à-dire à l ’«intervention de l’en trep ren eur selon la procéd ure habituelle» (norm al contrac- tm g p ro ced u re) et à l ’utilisation des «élém ents préfabriqués courants» (n orm alprefabricated co m p o n en ts). De ce jo u r, un nouvel o b jectif a rejo in t l’em pyrée du C.E.S. : trouver «une m éthode de construction» (a building process) indépendante du papier et des entrepreneurs. La prem ière tentative de cons­ tru ctio n en dehors des circuits trad ition nels a été faite aux Etats-Unis sur une m aison de d eux étages dans un jard in . La conception, en pensée, a duré trois jo u rs, la co n stru ctio n une dizaine de jo u rs. Les décisions étaient prises sur place, au fur et à m esure de la co n stru ctio n ; le principe é ta it : imaginer to u t en réalisant. Puis C. A lexander a mis au p o in t « l’u n ité concrète» de la m étho d e de co n structio n : «le chantier de constructeurs» (the b u ild er’s yard). Les principes de la «nouvelle m éthode de construction» (new building process) p o rte n t sur le m ode de con struction lui-m êm e — m atériaux, mise en œuvre — et sur la place de l ’architecte dans les processus de conception et de réalisation : «Depuis quelques années, nous m etto ns au point 1

(1) «We become persuaded of the importance of adjusting the physical environment

to permit tendencies free play but remain incomfortably aware that other sorts of adjustments — legislative, regulatory, even fiscal — might hâve the same effect. What edge is there to the effect of physical measures ?» (1968, p. 268).

une m éth o de de con stru ctio n entièrem ent nouvelle, à p a rtir de m atériaux simples, solides, peu coûteu x et conçus de telle façon que le b âtim en t p e u t se développer organiquem ent à p artir du sol sans plans com plexes ni croquis, sous la direction d ’un architecte co nstru cteur, voire avec le concours des utilisateurs (1).»

Les sites à construire ou à rem e ttre en é ta t sont divisés en unités de voisinage (neighborhoods) ; à chaque unité est attaché u n chantier de constructeu rs encore appelé «groupe de constructeurs» (builder’s group). C haque groupe com prend environ six archi­ tectes, chacun accom pagné d ’u n ap p renti, p o u r les secteurs à construire, et u n ou d eux architectes po u r les zones à rem ettre en état. «Un aspect essentiel de n o tre m éthode est que chaque groupe de con structeurs est attach é en perm anence à cette unité de voisinage q u ’il aide à co nstruire et à rem ettre en état. En ce sens, le chantier de con structeurs rem place les architectes, am é­ nageurs, responsables du b âtim en t et groupes de co n stru ction locaux (2).» L ’ensem ble des groupes de constructeu rs est coiffé par «un groupe d ’am énagem ent» (one planning group) devant lequel so nt responsables les groupes de constructeurs tenus d ’«accepter la m éth od e im posée par le groupe d ’am énagem ent» et en p articulier le « p attern language» élaboré p ar celui-ci. Lors de la conférence de Paris, C. A lexander (1976) expliquait, à propos d ’un p ro jet en cours p o u r u n quartier d ’habitatio ns à M ex ico ,q u e le chantier des constructeurs é ta it le terrain co m ­ m un aux co n structeurs et aux usagers, que c ’était là que devaient être fabriqués les m oëllons et que devaient être entreposés outils et m achines. A cette m êm e conférence, C. A lexander a aussi parlé d ’un p ro je t encore incertain p o u r la co n stru ction de p etits im ­ meubles dans un q uartier de Paris ; nous ne résistons pas à la ten ta tio n de nous dem ander ce q u ’il resterait de la nouvelle m é­ thode de co n stru ction après que celle-ci eu t été soumise aux sévères pressions socio-économ iques q u ’im plique le fait de cons­ truire un ensem ble im m obilier assez im p o rtan t dans une ville com m e Paris. C. A lexander essaierait-il m êm e de l ’utiliser ? Ce n ’est pas certain ; il n ’est que de voir avec quelle candeur il a déclaré que p o u r ce p ro je t parisien il ré-em ploierait les «patterns» qui avaient été p ro d u its po ur un p ro je t d ’ensem ble im m obilier aux U.S.A. car, a-t-il d it en substance, les problèm es ne sont guère différents entre Paris et une ville américaine. Ainsi serait oublié le principe : im aginer sans papier et to u t en réalisant.

( 1 ) « For the last few years we hâve been developing an entirely new building pro-

cess, made of cheap, durable, simple materials, conceived in such a way that the building can grow organically, from the ground, without sophisticated plans or working drawings, under the guidance of an architect-builder, and even with the help of users.» (Alexander et al., 1975a, p. 35-37).

(2) «It is an essential part of our process, that each builder’s group is permanently

attached to that neighborhood which it helps to buid and repair. In this sense the builder’s yard replaces the architects, planners, building officiais, and local construction groups.» (iVi.).

r~

C. A lexander nous semble avoir un p en c h an t certain à l ’o ppor­ tunism e : Il pose catégoriquem ent des principes mais il les enfreint facilem ent et sans vergogne. S ’il veut changer le système actuel de co n cep tio n et de pro d u ctio n p a r sa nouvelle m éthode de co n stru ctio n , com m ent peut-il espérer attein d re un quel­ conque résu ltat si les architectes et les usagers m o n tre n t aussi peu de ténacité que lui et s’accom m odent de n ’im porte quel com prom is avec le systèm e actuel ?

Si u n d é b u t de co n testatio n p o in t dans la recherche de l’équipe du C.E.S., son esprit critique n ’a tte in t pas les prémisses écono­ m iques e t politiques des sociétés capitalistes actuelles qui po ur­ ta n t co n d itio n n en t essentiellem ent la p ro d u ctio n d u bâtim ent, com m e de m ultiples travaux depuis de nom breuses années l ’o n t prouvé. Le p ro je t de financem ent p o u r les zones touris­ tiques espagnoles (A lexander e t al., 1975 a, p. 36) prévoit des sources de revenus classiques : subventions du m inistère de l ’In fo rm atio n et d u Tourism e, «prêts garantis par le gouverne­ m en t aux constructeu rs o p érant dans la zone du p ro je t.» , fonds d ’origine privée, et à long term e, éventuellem ent, le produit d ’im pôts locaux. C. A lexander et ses collaborateurs croient-ils vraim ent que leurs com m anditaires ne seront pas tentés de p ro fite r de leur pouvoir pécuniaire p o u r exiger certains infle chissem ents d u p ro jet ?

9. CONCLUSION.

Pour conclure, nous aim erions citer quelques lignes datan t de 1963. Elles figurent sous le titre «La technologie est un outil» et disent : «Il fau t que les concepteurs a ffro n te n t de face les données de la science et de la technologie ; la chance véritable q u ’ils peuvent avoir de restau rer un certain hum anism e passe par leur capacité à exploiter la technique ju s q u ’à la lim ite de ses ressources. Le plus grand obstacle à l ’am élioration des niveaux de la co n cep tion est l ’obsolescence des concepteurs eux-mêmes. Leur refus obstiné d ’accepter la com plexité de la technologie m oderne et ses conséquences, est m anifeste dans le chaos de nos villes et dans la persistance des bas standards d o n t tém oigne la m ajorité des édifices contem porains (1).»

Pourquoi observe-t-on u n effilochem ent con stant de la rigueur m éthodologique dans la dém arche de C. A lexander e t de ses collaborateurs au cours de la période « p attern language» ? Pourquoi ce g oût grandissant p o u r l ’au to -con structio n , pou r le travail m anuel, p o u r des m éthodes artisanales ? S ’agit-il d ’une

( 1 ) Chermayeff et Alexander, p . 113.

évolution philosophique ou d ’un repli stratégique ? Est-ce l ’outil qui éta it mauvais ou est-ce l ’u tilisateur qui n ’a pas su s ’en servir ? Nous avons h âte de lire le volum e i n ti tu l é ^ p attern language d o n t la publication est annoncée depuis plusieurs années (1). Si ses auteurs y a p p o rte n t une réponse rigoureuse, m êm e partielle, aux problèm es considérables que pose le

« pattern language» nous serons p rêts à envisager que l ’évolution récente de C. A lexander et de ses collaborateurs est le fruit d ’une réflexion sincère et sérieuse. Si, par c o n tre, l ’ouvrage ne fait que reprendre, avec les mêmes lacunes, les autres docum ents sur le « p attern language», nous sentirions c ro ître notre dou te à l’égard de la rigueur intellectuelle de C. A lexander. Nous a tte n ­ dons avec im patience ce volume. 1

(1) Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que la parution de

l’ouvrage aux Etats-Unis, est imminente et devrait avoir lieu à la fin du mois de novembre 1976.

.

Annexe 1

ETUDE DE 38 «PATTERNS»

EX TRA ITS DE LA BROCHURE SU R LE PR O JE T DE LIMA. (A lexander et al., 1969, pp. 114 -194) (1)

On p eu t considérer que le travail de l ’architecte consiste essen­ tiellem ent à m odifier un m orceau de l ’étendue réelle de façon telle que les occupants de ce m orceau puissent y développer leurs activités de façon optim ale. Mais avant m êm e que l ’archi­ tecte n ’entreprenne son travail, deux questions se posen t à lui. D ’une p a rt, accepte-t-il que tel m orceau d ’étendue soit attribu é à tels occupants et à telles activités ? D ’autre p a rt, accepte-t-il de m odifier ce m orceau d ’étendue de façon que les activités prévues s’y développent au m ieux ? Il est évident que cette a t­ trib u tio n e t cette m odification so nt largem ent soumises à l’o r­ ganisation socio-culturelle d ’un groupe hum ain, qui to uche, par exem ple, à la séparation ou à l ’intégration du lieu de travail au logem ent, des logem ents des enfants et des p arents, ou des personnes âgées e t des familles, à la ségrégation spatiale et aux différences de qualité de l ’h a b ita t selon le revenu ou la position sociale ou encore à la dépendance de l ’organisation spatiale par rap p o rt à l ’a ttitu d e prise par la société relativem ent à l ’un de ses sous-groupes (écoles, prisons, h ô p ita u x psychiatriques, etc.).

L ’architecte acceptera-t-il ou rem ettra-t-il en question p artiel­ lem ent ou to ta le m e n t les habitudes spatio-tem porelles do m i­ nantes ? ... La récurrence des term es «famille» (fa m ily) «péru­ vienne» (Peruvian) «à faible revenu» (low incom e) dans les contextes des 38 «patterns» m ontre que leurs auteurs étaient conscients d u fait que l ’organisation spatio-tem porelle est fo rte ­ m ent dépendante de l’organisation socio-culturelle. Mais quelle a ttitu d e ont-ils adoptée face à l’organisation spatio-tem porelle dom inante ? L ’ont-ils acceptée, l ’ont-ils discutée et éventuelle­ m ent refusée ? Il ap p araît hors de question p o u r les auteurs des «patterns» de co n tester u n ta n t soit peu les rap p orts individu/ société tels q u ’ils o n t pu les observer au Pérou. Il ne s’agit pas 1

(1) Dans l’Annexe 2, on trouvera plusieurs listes relatives à ces 38 «patterns» dont

la liste des titres des 38 «patterns» et la liste des contextes de ces «patterns».

de faire éclater la cellule familiale, au contraire. Le regroupe­ m en t spatio-tem porel des individus selon la parenté — parents, enfants, personnes âgées liées p ar parenté à la famille nucléaire — est privilégié par l ’a ttrib u tio n d ’un lieu particulier — la m aison - p o u r un nom bre et des sortes d ’activités telles que les mem bres du groupe passent une grande partie de leur tem ps (et de leur tem ps le plus personnel) dans ce lieu. La rép artitio n spatiale des activités du groupe social en question est rigoureusem ent con ­ form e aux habitudes dom inantes et se tra d u it par la discréti­ sation de l ’espace et par la qualification des espaces discrétisés : salon, salle à m anger/salle de séjour (fam ily room , com edor estar), cuisine, salle de bain — W.C. (ba th ro o m ), p atio , chambres à c o u c h e rp o u r les parents, p o u r les enfants et p o u r le(s) parent(s) âgé(s).

L ’organisation sociale relative à la rép artitio n du travail et des richesses est acceptée et son inscription spatiale se fait sous la form e de lieux observables couram m ent dans l ’h a b ita t tra d i­ tionnel : cham bre p o u r le dom estique, cham bre à louer, magasin, lieu p o u r un travail à dom icile, la location de cham bre, le petit com m erce et le travail à dom icile é ta n t les trois activités cou­ ram m ent pratiquées p o u r pallier l ’insuffisance des salaires. La soum ission de la satisfaction des besoins des occupants à l’ordre économ ique et social régnant se tra d u it aussi : — Par des restrictions de surface : la m aison est considérée d ’em blée com m e tro p p e tite («pattern» p. 114) ; chaque enfant a u n e alcôve de 2 m sur 1,30 m «au moins» (p. 154) ; la surface de la cham bre des locataires, destinée à une ou deux personnes varie de 6 à 10 m ^, et réduit l’étendue de la cour arrière de m oitié au m oins.

— Par des réductions ou p ar l ’absence de certains équipem ents : appareils de chauffage, salle de bain... («Les locataires n ’o n t pas besoin de salle de bain particulière, ils p artag en t habituellem ent les installations avec le dom estique, ou utilisent un p o t de cham bre, u n broc e tu n e cuvette en émail» p. 194). On n otera q u ’en fait d ’installations, rien n ’est prévu p o u r le dom estique. — Par la réd u ctio n du nom bre des lieux (une seule salle de bain et u n seul W.C. p o u r to u te la famille).

— Par la hiérarchie dans l ’a ttrib u tio n des lieux : ceux m oins bien situés et de co n structio n m oins soignée sont destinés au dom estique (co n stru ction légère sur la terrasse ou dans la cour arrière qui sert d ’e n tre p ô t et d ’endroit p o u r éten dre le linge) et aux locataires (dans la cour arrière).

Ces contraintes socio-culturelles ne sont pas discutées. Elles sont posées com m e des principes irréfutables. Ainsi, on p e u t relever les déclarations suivantes :

• «Beaucoup de familles à faible revenu ouvrent u n p e tit com ­ merce p o u r augm enter leurs ressources.» (p. 193). Il en est de même p o u r la cham bre à lou er e t le travail à dom icile signalés ci-dessus.

• «Dans les familles nom breuses ne disposant que d ’une salle de bain, il y a tous les m atins u n gros p roblèm e, celui d ’atten dre son tour.» (p. 164). La seule solution proposée est de séparer les W.C. de la salle de bain. «Si la m aison n ’a q u ’une seule salle de bain, le choix de son em placem ent est très difficile...» (p. 131). Ces contraintes sont-elles aussi prégnantes que l ’auteu r veut bien le dire ? R efuser un certain nom bre de ces habitudes d ’organi­ sation spatiale dem anderait une telle rem ise en cause de l ’ordre socio-culturel établi q u ’il est peut-être plus sage en effet d ’accepter ces habitudes que d ’atten d re une révolution sociale ou un bou le­ versem ent des m entalités. Le niveau de vie risquant de dem eurer bas p en d an t encore longtem ps, m ieux vaut, peu t-être, procurer aux habitan ts les possibilités spatiales — m agasin, cham bre à louer, lieu p o u r le travail à dom icile — qui les aideront à se subvenir. Une solution de rechange convenable p o u r l ’h a b ita t des personnes âgées n ’é ta n t pas prévue, il est, peut-être, plus sage de s ’en tenir à l’hébergem ent tradition n el des personnes âgées par des parents. Les liens entre m em bres de la famille son t très étro its et m ieux vaut, p eu t-être, ne pas pro p o ser des organisations spatiales si différentes q u ’elles risqueraient de p rovoquer un bouleversem ent trop b rutal qui po u rrait être m al supporté. Il en est de même des com p ortem ents relatifs au besoin de p ro te c tio n de l ’intim ité. Mais tou tes les contraintes socio-culturelles sont-elles aussi p ré ­ gnantes ? N ous en d o u to n s. Il semble que l’au teur ait écarté d ’au to rité certaines alternatives alors q u ’elles étaien t to u t à fait praticables. Cela nous p a ra it flagrant dans les cas de restriction de surface, dans la réd u ctio n du nom b re de salles de bain, dans le choix d ’une qualité de co n stru ctio n m oindre p o u r le dom estique, dans le refus, dans certains cas, d ’envisager d ’autres solutions que la distanciation p o u r assurer un e insonorisation suffisante (cf. «pattern» p. 157 : «Em placem ent de la cham bre des parents» (Master bedroom location)

Dans le chapitre consacré au c o û t de la m aison, l ’au teu r souligne que les prix de revient sont légèrem ent inférieurs à ceux qui étaient fixés dans le program m e e t, de to u te façon, inférieurs de 25 % aux p rix couram m ent dem andés p o u r les H.L.M. à Lima (p. 48). D ’a u tre p a rt, il précise que son plan prévoit la co n struc­ tion de 1 726 m aisons (p. 26) au lieu des 1 500 portées dans le program m e. Ces économ ies de surfaces et d ’argent s’im posaient- elles ? N ’aurait-il pas été possible de s’en ten ir p latem en t au program m e proposé et d ’utiliser les économ ies faites sur certains points (fond atio n s, m atériau x , équipem ents, cf. p .4 8 et 50) p o u r

éviter certaines restrictions (une seule salle de bain, perform ance acoustique insuffisante de certaines cloisons, légèreté de cons­ tru c tio n de la cham bre du dom estique, absence de chauffage) ? L ’espace que les «patterns» sont censés organiser n ’est pas neutre au dép art. Il est d éjà largem ent discrétisé e t qualifié. Il est divisé en u n certain nom bre de parties séparées m atériellem ent (pièces, cours). La p lu p art de ces parties son t qualifiées d ’avance par les activités et p ar les occupants qui leur sont attribués ; les dénom i­ nations des parties exprim ent la discrétisation et la qualification de l ’espace ainsi opérées à priori. L ’espace de dép art sur lequel vont p o rte r les «patterns» est com posé com m e suit :

Selon quels critères l ’architecte va-t-il co n tin u er à discrétiser cet espace ? Selon quels critères va-t-il le m esurer et déterm iner les qualités q u ’il d o it avoir ? Le critère d ’évaluation ultim e est le plaisir psycho-physiologique de l’o ccup an t actif du lieu. Le plaisir ne pou van t se développer q u ’une fois le déplaisir exclu, les «patterns» sont destinés d ’u ne p art, à élim iner les organisations spatiales susceptibles de gêner l ’occupant dans son activité, et d ’autre p a rt, à décrire les organisations spatiales susceptibles d ’aider l’occu p an t dans son activité. Mais com m ent repérer ces deux classes contradictoires d ’organisations spatiales ? Par l’observation ou p ar l ’expérim entation : «les tém oignages que nous utilisons proviennent de trois sources : les articles publiés sur la question, les observations que nous avons faites à Lima, et nos tests et expériences en laboratoire.» (p. 54). En fait, il n ’est recouru à l ’expérim en tation que p o u r des m atériaux ou des systèm es de co n stru ction (voir la section «C onstruction» des

Dans le document Les modèles chez Alexander (Page 125-148)