cYl3ERNOPEDIE UN ENSEIGNEMENT ASSISTE SANS ORDINATEUR
Frédér ic MARTHALER
Ecole d'Ingénieurs Bienne (Suisse)
RéEumé Dans le cadre d'une rencontre qui semblait être toute vouée à l'ordinateur, il a semblé à l'auteur que ce titre un pe~
provocateur pousserait quelques intéressés à se replonger dans l'origine véritable de l'enseignement programmé, où le loglciel primait sur les machines elles-mêmes.
La provocatiO!1 f i t long fpu car, sur sa lancée, la secrétaire qui a tapÉ le programme a corrigé le titre du manuscrit en
"Cybernop~die, U~ enseignement assisté par ordinateurU ! n'est donc probablement pas les personnes c0ncernées qu~ ont assisté à cette "c::mmunicat.l.on spécialisée". qui n'en
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-C'est pl~t5t un so~cis cistori~ue - et ur. peu
réac-tio~~aire - ~~i nOQS a poussé à eL~~e~ les expériecces qui sont re~atées ici. L'ordinateur, qui a supplanté ~es =achi-nes à e~seigner ~écaniques nIa cepe~àant pas co~pl~~eme~t
changé les idées de oase que nous avions envie Ge rappeler. Lors d'~~ sémi~ire organisé il y a plusieurs a:~"ées car la Faculté des lettres de l'université de Neuchâtel (Suisse). sous l!init~ative du professeur Gonthier, le soussig~éa eu l'occasion de découvrir l~e mé:hode d'e~seig~8~en~ 9rog~~
rué, au moyen ri'un l'cours" écrit, soi6neusemer~t sé~uar.cé u-tilisable en classe ou individuellement.
C'est ce qu'on pouvait alors appe~er lF~~:o-ins-truction ,,
.
Chaque :"t:em (infor:.:.ation orga!:..:.sée car:è'J.':"sa.:.-:..: ..;.,e
lecteur vers 2.{r;,.cquisition d1~J...;.e conna':'ssance é_-3rrle:l-:aiye donne l:'eu. à des q·c..estions de Gon-r;rô2.e il:Lmédia: lü''::' :c.' ir:-vite lfélèv~ ~ cQntin~er 1!2t~de que 3 t
i l a çÇw :::'a ::.e:--nière séc'...i..e:::.ce. Des validati8ns en COi..L:'S ::'-2t-:l.'~2j __ è...La
tei:lt. -'j73t.l..::.la:ion :L.;' l':,enèemen:il clI,;.r... :el. "~
C'est l'Américain 3~INNER qui, en 1~54 a cOŒmencé de pratiquer aux Etats-Gnis cette mé:hode d'enseignement pro-grammé er. introduisant de façon systématique le précepte car-tésien (Hen connu. Son ·out était en quelque sorte d'
"atomi-ser" la difficulté à vaincre en multiples questions plus
fa-ciles, ~ais capables de donner immédiatement au lecteur le
sentiment de la réussite.
Ce système a connu assez vite un grand succès et a
fait des adeptes jusqu'en Europe.
4. DES :1hCHIlŒS À ENSEIGli3R.
Pour perfectionner la méthode, des machines ont été
ccnçues qui, mécaniquement, pe~ettaientde contrôler les
ré-ponses de l'élève et un compteur totalisait les réré-ponses fausses (pressey).
L"~iversitérÂrvard (où travaillait Skinner) dis-posait d'une salle qui comptait plusieurs cellules équipées
de ces appareils servant à l'auto-instruction.
Les branches enseignées couvraient beaucoup de
do-maines, depuis l'arithmétique à l'orthographe, en passant
par "la pensée musicale" et bien d'autres disciplines. Les buts recherchés étaient bien sûr avant tout comme d'ailleurs le laisse entendre le mot discipline - de so~et~re l'élève à ~~ ensemole de comportements jugés
né-cessai=es pour nconna!tre" ur... e branche d.u savoir. POtlT cela
on entraînait l'élève à répondre d'une QaUière appropriée à
chac~e stiffiulus de la macni~e cu du cou:s programmé.
Dans -~ ouvrage de ~. F. S~in.~er 2) on voit, outre
la reproduction de diverses machines à enseigner, celle d'un
appareil où -un pi6 eon qui frappe un carreau translucide avec
un certain ré 5 ime, reçoit à chaque rois de la nourriture et
~e ~utre, montr~~t ~~ rat appuyant sur le ievier d'une cage
de Ski~~e~ avec la ~ême 8onséq~e~ce.
Po~r 3ki~iller, l'en3ei;neme~t aes humai~s consiste
2\ La :::,2"Tol'..l"Cion sCl.eL1:~fiG_ue d.e l! er... sei.;.::en:.e:l:, :·essa.:--:; 'j.;
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-,
PS.GC?....·;,..:L'·:.z,S .
tenir de ses élèves la cormaissance je notior..s 2 __:;;~3n"'t;a.:res
(opérations arithmé~i~~esJ rèsles d'orttograpns: ~:c) sont grandement :aci2.~"Câes s:ar l'existence de cer"t,~:.:~:,.;., :.e ces
II d._~)i-: exister en la.r.l.~ue an5~aisa pl'..ls '-.l::;.; 20 JGü
t itres :i',):...;.vrages -;Jasés s:;.r cette rnétLoàe et en. ;;'S8i.;':: aÜ.-jourd'hU.i er.l.core~ représen"taIl-OC plus de 100 aGe uË'\.L:'es d! étu-de 3) pour ;u lecteu:.
En ?r~~ce, en 3elgique et en S~~33e, la ~é~noàe ~Ia
guère cOr:nr:ler:cé ::1'être 'lti':"isée qu1en ::365. On ccmp"!e
Fe~t-être l 000 t~:res en langue frança~se, soie e~v~ron 5 OCC
heures i I 4::--..;.àe.
:l es~ bien clair ~ue ces cou=s prog=ammés ne sent
pas des~inés à remp~acer les ~rofesseursJ ~i3 ~ ê~tre au-tres - à déc~rger 8euz-c~ ie leur tâc~e la pl~s i~5rate: ~Q-pé~er encore ~t encore l;s ~otions las pl~s élé~en~a~res, ~~ iétr~ment Qe ~a par~~e ~a pl~s intéressan~e e~ ~a ~l~s ~~~le
ie so~ ~~sel5ne~ent. ~ous ~voq~ons, ~~l. . _a- ~~a~s~~~s~on ~~~
3) Par a~lle~rs il :aut environ 10 heures de frépa=ation
d'~ cours plogr~é contre l heure de préparat:c~peur le
même ensei"pemenv trad~tionnel, ;-lais à C;>l.el n.:.. ',-eau de
pro-:ondeur ce iern~er =este-t-il gravé? Qu'on ~o~s germet~ê ie Cl ter la ";)Ol..vade Olen connue;
Je viens d'enseigner à mon chien l'art de siffle~ w;e ::lélodie.
tension, ~ais il a pour objet l'acquisition des bases, d'Q~e façon solide et durable.
C'est alors seulewent que le ~aî,re et l'élève
sau-ront dOrL."le:r' toute leur mesure au(x) cours de l ' ensei6"nell!ent ordinaire.
6. CONCLU3ION.
Il est certain que ce rappel historique ne justifie que mieux l'usage perfectionné que fait de la méthode l'en-seignement programmé eur ordinateur. Il en sera assez ques-tion au long de ces journées. Mais il faut dire tout de même que les ordir.ateurs (même "de table") sont encore très chers et le "logiciel" encore rare et coûteux lui aussi.
Il est donc encore possible et même souhaitable que les
cours programmés écrits, nombreux à ce jour, soient
uti-lisés dans une plus large mesure là où les machines élec-troniques sont encore un luxe inaccessible.
*
*
~es remarques suivantes cnt servi de point èe départ à la
dis-cussion de groupe:
1) La mise au point expérimentale d'un enseie~ement (pas les
moyens évoqués) de notions réputées non-sues d'avance par les élèves (un langage imaginaire de codage ou de
classe-œent, la numérotation ~urde, etc) nous a montré
objective-ment, en situation de classe, l'efficacité de la méthoèe.
Tous les élèves sauf Q~, sont arrivés au résultat
escompté, parfois lentement il est vrai.
2) Les aptitudes des élèves semblent donc dépistées de façon
plus large par ~~ enseignement non sanct~onné par la
limi-tation de durée. Chaque individu a son rytr~e! La sélection
i:abi tuelle élinine bien des" espri ts sa.i;aces et créateurs.
Mais une cause de la désaffection de l'enseignement
prograumé n'est-elle pas justement qu'il pou=rait offrir
~~e vraie égalité des chances? (Ncus ne sommes peut-être
pas encore prêt à accepter vraiment l'éga:lté des individJs.)
3)
Le système que nous avons utilisé av~it le défaut d'êtreper~ec-5) CybernopéQ~e, cycer~ét~~ue!
fai-c conna':~re ~e rr.o"': "cy'oerné"Sique" ju.steme:1:, ;:;: ;râce à
canisme en ~üuc:e déjà noté par P~atoc, que ~2 ~2:~re e:
e~-1) ~apta€8 de l'info~at~on
2) trai:emen~ de l'info~~ion 3) action (e~ retou=)
...:'~ ~ ~
-J. ..l.~_L'= cie
oe=:létique) ait négli 5é de frendre à son compte :e traisièr::e
Bibliographi.e
..
..
1) Buber, T=effinger~ Tracy:
Self-Ins-cr'.lc-ciona:' ~;se oÎ PrOè;r2.!lli!led Creativit~; ... l'::.~a':"!:~.:-.i.'; ~~teria~s w~~n ~lf7eQ ana rte5~lar 3t~dents,
2) Nathenson + ~encerson
Student feeàoack i~ pe~spec0ive
in using stude~t reedbacK ta Lnprove 1earni~g2a:er:als, Croom ~elm, London 1980
3) Louis i!3a~~~~
"Poid.s el: rr.asse'i, C8UYS p:-c€=-arnmé, Eachet-:e, :"Sn5 4) .~~~dré G..or...thier,
Biol':'ogyaphi.a ':JO~ ::'a :ecr..nolo,gie oie .:...'~G.ucê..l:i~n e": ::a:alc's'-le ies cours ~ro5r~es,
J.rou.pe G.e :;SiC1:o':"'J:;ie e.;;~:'~1-léeie.::..'·i..L."l':"·Tersi:é ie \~e'c..:..cr:~~;=':"-,