GERER L'AIDE DIDACTIQUE
Charles de CARLINI LDES - Genève
Lors de la première journée, Jean-Pierre ASTOLA remarquait qu'il y a pléthore d'aides didactiques.
lifaut apprendreàla gérer.
MAIS GERER L'AIDE DIDACTIQUE, POURQUOI ?
André GIORDAN, quant àlui, a utilisé la métaphore du dinosaure: une petite fiUe devant une maquette de dimétrodon, voilà un symbole accrocheur. Sans qu'on se soit concerté, j'avais prévu de m'appuyer sur l'archéoptéryx. La lecture de cette image peut être utilisée de différentes façons.
Au premier degré, elle représente un fossile d'archéoptéryx. Le transparent peut être le support d'un cours de Biologie.
Mais cet après-midi, je m'en servirai pour illustrer l'aide didactique qui, comme cet animal, possède deux aspects : son aspect reptilien, c'est-à-dire son squelette, ses pattes et ses griffes pour asseoir son discours, mais qui ne serait rien sans ses ailes qui lui permettent de voler...
1. GERER LA DIDACTIQUE, C'EST:
Par la formation des enseignants, leur donner les moyens d'utiliser les aides didactiquesàbon escient. Pour y parvenir, il faut également développer des aides didactiques à la formation.
Par ,'aideàla réalisation des aides didactiques, donner aux enseignants les moyens de réaliser les produits dont ils ont besoin.
Par l'aide à l'institution, qu'elle soit scolaire ou non, donner les informations, le soutien scientifique et technique, les moyens nécessaires à la réalisation des objectifs qu'eUe s'est fixés.
2. LA FORMATION
Presque tous les intervenants ont déjà mis en lumière la nécessité de la fonnation dans le domaine
des aides didactiques, que cette formation soit initiale ou continue. Par ailleurs, celle-ci rejoint la fonnation générale et ne peut pas en être dissociée.
On utilise l'image mais André GIORDAN nous rappelle qu'il n'y a toujours pas d'apprentissage de la lecture l'image en classe.
Jean-Louis MARTINAND nous démontre les contradictions et les paradoxes inhérents aux manuels, et en déduit qu'une formation didactique est indispensable.
Cet aspect sera repris par Jacques TOUSSAINT qui développera comment, par leurs recherchesà l'INRP, ses collaborateurs et lui-même, sont parvenusàproposer une typologie de l'aide didactique.Le
professeur M. CHASTRETTE, quant à lui, proposera une étude de rédaction de manuels de chimie qui tiendra compte de ses recherches récentes en cette matière.
L'utilisation d'outils (rétroprojecteur, tranparents) qui accompagnent obligatoirement l'aide didactique, doit être optimalisée. Trop souvent, le transparent n'est que la photocopie d'une page de cours et n'amène aucun élément nouveau. Son usage trop rapide devient souvent plus un obstacle qu'une aide véritable en accaparant l'attention sans la favoriser, comme ce devrait être sa véritable finalité.
Le message transmis par une diapositive ou une vidéo possède un impact qui parfois, voire souvent, dépasse les intentions de son utilisateur. Daniel BERNARD, sont l'agence proposeàses clients de réaliser l'illustration audio-visuelle optimale correspondante à leurs besoins, parlera de l'interprétation du message audio-visuelà travers ses différents supports.
Par ailleurs, l'utilisation de la vidéo n'est pas chose aisée. Il y a une méthodologie de ce support dont l'apprentissage en formation initiale ou continue me paraît indispensable. Passer une séquence entière ou couper, débattre tout de suite, tester ce que les élèves ont retenu, analyser les objectifs, etc...., toutes ces questions doivent être prises en compte. Il faut en avenir l'enseignant débutant. Et même si, comme on l'a entendu, l'évaluation de l'aide didactique n'est possible qu'au coup par coup, il faut pouvoir donner aux jeunes enseignants les moyens nécessaires à l'évaluation qu'ils seront forcément amenés à faire.
Avec les didacticiels (matériel pédagogique informatique), le problème est encore plus compliqué. S'il est souhaitable que l'enseignant puisse compter sur ce moyen, il faut le fonneràson utilisation. Quels seront donc les supports que l'on développera pour cette formation? Comment organiser la formation continue? Du point de vue institutionnel, quel temps est-on disposéàinvestir dans cette fonnation ?
3. L'AIDE A LA REALISATION
Jean-Pierre ASTOLFI nous a montré, et personnellement je vis cela tous les jours, que lorsque l'on a obtenu une aide didactique, on la démonte, on la critique, parce qu'elle estmaladaptée et que ses objectifs sont flous.
IL faut la transformer en points d'appui pour se l'approprier ou la faire soi-même. Mais on a dit aussi qu'il faut éviter de refaire la roue. François BUGNIET présentera un dispositif qui,àGenève, tente d'aider les enseignants dans la réalisation d'innovation pédagogique qui s'accompagnent pratiquement toujours d'aides didactiques.
4. LE POINT DE VUE DU GESTIONNAIRE ET L'AIDE A L'UTILISATION
Enfin pour clore cette introduction, il m'apparaît qu'il ne faudrait pas négliger l'aspect plus pragmatique, certes, mais réaliste, de l'intendance et des bâtiments. Aucune aide didactique ne peut survivre longtemps sans une bonne gestion à l'échelon du bâtiment scolaire. Je ne prendrai pour exemple que la gestion des diapositives souvent utilisées comme aideàl'enseignement, notamment en Biologie. Le professeur doit pouvoir compter sur une collection miseàjour, bien classée et documentée. S'il se perd parmi une multitude d'exemplaires mal décrits, si après avoir perdu des heuresàfaire son choix il ne peut en obtenir un en bon état, s'il est privé des clichés absents parce qu'empruntés et non rendus, il se lassera et abandonnera l'idée de projeter à ses élèves l'image complémentaire de son propos. Dommage. Pour éviter les inconvénients dus à ces difficultés de classement, le vidéodisque apporte actuellement des solutions encourageantes surtout lorsqu'il est interactif. Mais l'équipement d'un bâtiment en un pareil support suppose un investissement considérable, en temps, en personnel comme en matériel. Se pose alors la question du rapport qualité/prix/efficacité. Et si l'on regroupe les établissements, si le coût par élève diminue, l'efficacité aussi, car interviennent alors des questions d'horaire dont la complexité s'accroît.
Lamobilité d'une installation est également un facteur important. Sileprofesseur possède l'appareil dans sa classe (rétroprojecteur, vidéo, etc...),l'utilisation est facilitée. Avec l'utilisation didactique de l'ordinateur, le problème se pose plus fréquemment autrement. Qui se déplace? La classe vers l'atelier d'informatique ou l'ordinateur vers la classe? De quelle manière et suivant quel horaire? Ces composantes administratives ruinent parfois les meilleurs projets pédagogiques et l'aide didactique est réduiteàune illusion qui dort dans des placards.
Les conférenciers réunis autour de celte table ne vont pas répondreà tous ces problèmes mais ils vont toutefois y apporter des éléments de réponse.
De l'aide didactique offerteàl'étudiant en formationà celle apportée au professeur en fonction, du dispositif de recherche qui tente de répondre aux préocccupations des enseignants et de favoriser les innovations pédagogiques au bureau privé qui metàdisposition du client le spécialiste qui lui conseillera le support approprié, nous allons essayer d'avancer un peu dans la problématique.
