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Approche probabiliste de la durée des bétons en environnement marin

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Academic year: 2021

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Cette th`ese a ´et´e r´ealis´ee entre 2005 et 2008 au Laboratoire Mat´eriaux et Durabilit´e des Constructions de Toulouse (LMDC).

Je tiens, tout d’abord, `a remercier mes directeurs de th`ese, Myriam CARCASSES et Alain SELLIER, pour leurs grandes comp´etences scientifiques, les valeurs humaines que nous parta-geons, leur soutien dans les moments difficiles, mais aussi pour la confiance, l’autonomie et la libert´e qu’ils m’ont accord´ees dans la conduite de mes recherches. Je leur dois beaucoup dans la r´eussite de ce travail.

Je souhaite exprimer mes remerciements aux directeurs du LMDC, Ginette ARLIGUIE et son successeur Gilles ESCADEILLAS, pour m’avoir accueilli au sein du laboratoire et soutenu pendant ces trois ann´ees de th`ese.

Je remercie mes rapporteurs de th`ese, Jean-Michel TORRENTI et Ahmed LOUKILI, dont les remarques pertinentes et constructives feront avancer mes travaux de recherche.

Merci ´egalement `a Christian CREMONA et Lars-Olof NILSSON pour leur participation `a mon jury de th`ese et leurs ´eclairages de sp´ecialistes sur mon travail.

Ce travail de th`ese a ´et´e motiv´e par deux collaborations. Je tiens `a remercier Abdellah CHOUKIR et Mustapha HAFIDI, du Laboratoire Public d’Etudes et d’Essais (LPEE) du MA-ROC, d’avoir initi´e une coop´eration scientifique mais ´egalement d’avoir ´et´e pr´esent `a mon jury du th`ese. Je remercie ´egalement toute l’´equipe du LPEE, rencontr´ee `a Casablanca, pour leur ac-cueil et leur disponibilit´e. La seconde collaboration, au sein du projet ANR APPLET, me permet de remercier l’ensemble des participants du GT1 pour leur sympathie et leur professionnalisme. Je voudrais remercier les membres du LMDC, le personnel technique et administratif, ainsi que les doctorants. Un merci tout particulier au service chimie. Un grand merci `a mes coll`egues de bureau, devenus des amis au fil de ces ann´ees.

(4)

Brive puis Limoges, Marseille, Rennes, Paris et enfin, Toulouse. Une histoire de rencontres. Du fond du coeur, merci `a vous tous, mes amis.

Enfin, je tiens `a exprimer mes remerciements `a toute ma famille. Un immense merci `a ma famille la plus proche qui a toujours ´et´e pr´esente et avec laquelle je partage tant de bonheur : mes parents, Jacques et Patricia, qui m’ont offert l’opportunit´e de poursuivre des ´etudes, mon fr`ere Alexandre, pour avoir toujours ´et´e un exemple, Anne et Baptiste.

Mes derniers remerciements vont `a Sandra, avec qui j’ai d´ej`a tellement partag´e, mon premier soutien dans ce travail. L’avenir est `a nous.

Une pens´ee ´emue `a ceux qui ne sont plus l`a et qui n’auraient pas ´et´e peu fiers de lire ce manuscrit. . .

(5)

Introduction g´en´erale 1

1 Connaissances pr´eliminaires 5

1.1 Introduction. . . 5

1.2 Aspects physico-chimiques et mod´elisation de la p´en´etration des chlorures dans le b´eton . . . 5

1.2.1 La corrosion des armatures par les ions chlorures . . . 6

1.2.1.1 D´epassivation des armatures . . . 6

1.2.1.2 Seuil d’amor¸cage de la corrosion . . . 8

1.2.2 Description ph´enom´enologique de la p´en´etration des chlorures . . . 10

1.2.2.1 La diffusion mol´eculaire . . . 10

1.2.2.2 La diffusion ionique . . . 11

1.2.2.3 Interactions des chlorures . . . 13

1.2.2.4 Equation de conservation en milieu satur´e. . . 15

1.2.3 Pr´ediction de la durabilit´e . . . 16

1.2.3.1 Mod`eles fond´es sur la loi de Fick . . . 17

1.2.3.2 Mod`eles fond´es sur la relation de Nernst-Planck . . . 19

1.2.3.3 R´ecapitulatif . . . 19

1.3 Mesure du coefficient de diffusion des chlorures . . . 20

1.3.1 Mesure en diffusion naturelle . . . 21

1.3.1.1 Essai de diffusion en r´egime stationnaire . . . 21

1.3.1.2 Essai de diffusion en r´egime transitoire . . . 23

1.3.2 Mesure sous champ ´electrique . . . 25

1.3.2.1 Essai de migration en r´egime stationnaire . . . 25

1.3.2.2 Essai de migration en r´egime transitoire . . . 27

1.4 Les approches probabilistes . . . 32

1.4.1 Les variables al´eatoires. . . 33

1.4.1.1 Caract´eristiques statistiques . . . 33

1.4.1.2 Exemples . . . 34

1.4.2 Probl`eme de base . . . 35

1.4.2.1 Probabilit´e de d´efaillance . . . 36

1.4.2.2 M´ethodes de justifications de la s´ecurit´e . . . 38

1.4.3 Les m´ethodes de niveau 2 . . . 39

1.4.3.1 Espace r´eduit . . . 40

1.4.3.2 Indice de fiabilit´e . . . 42

1.5 Les r´eseaux bay´esiens . . . 44

1.5.1 Principes g´en´eraux . . . 45

1.5.1.1 Phase de construction . . . 45

(6)

1.5.1.3 Remarques sur les r´eseaux bay´esiens . . . 47

1.5.2 Exemple d’application . . . 48

1.5.2.1 Identification des variables al´eatoires. . . 48

1.5.2.2 Construction du r´eseau bay´esien . . . 49

1.5.2.3 Utilisation du r´eseau bay´esien . . . 51

2 D´eveloppement de la m´ethodologie 55 2.1 Introduction. . . 55

2.2 Algorithme probabiliste . . . 55

2.2.1 M´ethode du gradient projet´e avec contrˆole d’erreur . . . 56

2.2.1.1 Pr´esentation . . . 56

2.2.1.2 Mise en oeuvre et r´esultats . . . 60

2.2.2 Validation . . . 63

2.2.2.1 Exemple 1 : durabilit´e en milieu marin . . . 63

2.2.2.2 Benchmark 1 : oscillateur dynamique . . . 67

2.2.2.3 Benchmark 2 : cylindre nervur´e . . . 69

2.3 Mod`ele d´eterministe . . . 71

2.3.1 Immersion . . . 72

2.3.1.1 Pr´esentation . . . 72

2.3.1.2 Mise en oeuvre et r´esultats . . . 74

2.3.2 Validation . . . 77

2.3.2.1 Comparaison avec un mod`ele physique multi-esp`eces . . . 77

2.3.2.2 Validation exp´erimentale . . . 80

3 Les variables al´eatoires 87 3.1 Introduction. . . 87

3.2 D´etermination des densit´es de probabilit´e . . . 89

3.2.1 Coefficient de diffusion . . . 90

3.2.1.1 Ciment CEM I . . . 90

3.2.1.2 Ciment CEM I avec additions . . . 98

3.2.2 Isotherme d’interaction des chlorures . . . 106

3.2.2.1 Ciment CEM I . . . 106

3.2.2.2 Ciment CEM I avec additions . . . 111

3.2.2.3 Compl´ements. . . 115

3.2.3 Autres variables al´eatoires . . . 115

3.2.3.1 Porosit´e . . . 116

3.2.3.2 Enrobage . . . 117

3.3 Actualisation bay´esienne des densit´es de probabilit´e . . . 118

3.3.1 Pr´esentation du r´eseau bay´esien . . . 118

3.3.1.1 Construction du r´eseau . . . 118

3.3.1.2 Mod`ele de diffusion associ´e . . . 121

3.3.2 M´ethodes d’actualisation . . . 122

3.3.2.1 Actualisation directe par le coefficient de diffusion . . . 122

3.3.2.2 Actualisation indirecte par les profils exp´erimentaux . . . 128

4 Application probabiliste 135 4.1 Introduction. . . 135

4.2 Aspects r´eglementaires . . . 137

4.2.1 Dimensionnement . . . 137

(7)

4.2.1.2 Etat limite et indice cible . . . 138

4.2.2 Mat´eriau . . . 140

4.2.2.1 Formulation . . . 140

4.2.2.2 Enrobage . . . 142

4.3 Exemple . . . 144

4.3.1 Donn´ees d’´etude . . . 144

4.3.1.1 Mat´eriau . . . 144

4.3.1.2 Param`etres physiques et r´eglementaires . . . 145

4.3.1.3 Variables al´eatoires, fonction performance . . . 147

4.3.2 R´esultats . . . 150

4.3.2.1 Indice de fiabilit´e et facteurs d’importance . . . 150

4.3.2.2 Am´elioration de la qualit´e, d´etermination des enrobages . . . 154

4.3.2.3 Discussion . . . 156

4.4 Outil simplifi´e pour l’ing´enierie . . . 159

4.4.1 Mod`ele de diffusion simplifi´e . . . 160

4.4.1.1 D´eveloppement. . . 160

4.4.1.2 Validation . . . 163

4.4.2 Approche semi-probabiliste . . . 164

4.4.2.1 Coefficients de s´ecurit´e, valeurs repr´esentatives . . . 164

4.4.2.2 Application au mod`ele simplifi´e de durabilit´e . . . 166

Conclusion g´en´erale et perspectives 171

(8)
(9)

1 Pont Gimsøystraumen en Norv`ege, histogramme du coefficient de diffusion mesur´e

depuis des carottages en superstructure [Fluge, 2001] . . . 1

1.1 Conditions d’exposition en environnement marin [CEB, 1989] . . . 6

1.2 Diagramme potentiel-pH simplifi´e du fer `a 25˚C [Pourbaix, 1963] . . . 7

1.3 Processus ´electrochimique de corrosion par les chlorures [Baron et Ollivier, 1992] 7 1.4 loi de distribution de la concentration critique en chlorures totaux pour un b´eton CEM I, en immersion, de E/C=0,5 [Izquierdo et al., 2004]. . . 9

1.5 Allure classique d’une isotherme d’int´eraction [Nguyen, 2006] . . . 14

1.6 Repr´esentation du flux de chlorures dans le b´eton . . . 15

1.7 Exemple de pr´ediction de profils en chlorures dans le b´eton . . . 17

1.8 Organigramme des mod`eles de diffusion des chlorures. . . 20

1.9 Organigramme des m´ethodes de mesure du coefficient de diffusion des chlorures . 21 1.10 Principe de la cellule de diffusion . . . 22

1.11 Evolution du flux de chlorures en aval . . . 22

1.12 Principe de l’essai d’immersion . . . 23

1.13 Profil en chlorures dans le b´eton apr`es immersion . . . 24

1.14 Principe de la cellule de migration . . . 26

1.15 Front d’avancement des chlorures en migration . . . 27

1.16 Sch´ema de principe de la m´ethode NT Build 192 [NTBuild192, 1999] . . . 28

1.17 Mesure du front d’avancement des chlorures [NTBuild192, 1999] . . . 28

1.18 Point d’inflexion du front de chlorures en migration. . . 30

1.19 Densit´es de probabilit´e d’une loi normale et log-normale de mˆeme moyenne et ´ecart-type . . . 35

1.20 Repr´esentation du probl`eme probabiliste . . . 36

1.21 Illustration de la m´ethode de Monte-Carlo . . . 39

1.22 Illustration du passage de l’espace physique `a l’espace r´eduit . . . 40

1.23 Transformation d’une loi de distribution en loi normale centr´ee r´eduite . . . 41

1.24 Repr´esentation de l’indice de fiabilit´e β dans l’espace r´eduit . . . 42

1.25 Correspondance β et Pf . . . 43

1.26 Graphe causal (exemple d’application d’un r´eseau bay´esien) . . . 49

1.27 R´eseau bay´esien (exemple d’application d’un r´eseau bay´esien) . . . 51

1.28 R´eseau bay´esien (exemple d’application d’un r´eseau bay´esien) . . . 52

1.29 Observation sur xr (exemple d’application d’un r´eseau bay´esien) . . . 53

1.30 Observations sur C(xr, T ) et xr (exemple d’application d’un r´eseau bay´esien) . . 53

2.1 Illustration d’une it´eration de l’algorithme de Rackwitz-Fiessler . . . 56

2.2 Organigramme de l’algorithme GPACE [Nguyen, 2007] . . . 61

2.3 Oscillateur non lin´eaire. . . 67

(10)

2.5 Discr´etisation spatiale de l’´el´ement de b´eton . . . 74

2.6 Profils en chlorures obtenus par Immersion et MsDiff apr`es 200 jours d’immersion 80

2.7 Profil en chlorures totaux exp´erimentaux et obtenus par Immersion pour un mor-tier de CEM I . . . 82

2.8 Plateforme offshore Brent B . . . 83

2.9 Profils exp´erimentaux en chlorures totaux et profil obtenu par Immersion pour un b´eton de CEM I. . . 84

2.10 Profils en chlorures totaux obtenus par Immersion avec variation du coefficient de diffusion . . . 85

3.1 Evolution du coefficient de diffusion apparent en migration en fonction du rapport E/C pour un b´eton de ciment CEM I [Tang, 1997] . . . 91

3.2 Degr´e d’hydratation final d’un CEM I pour diverses valeurs de E/C [Waller, 1999] 92

3.3 Loi d’´evolution du coefficient de diffusion effectif des chlorures pour une pˆate de ciment CEM I en fonction de sa porosit´e ppˆate . . . 93

3.4 Loi d’´evolution du coefficient de diffusion effectif sur pˆate en fonction de la porosit´e de la pˆate de ciment ppˆatepour un ciment CEM I, et comparaison avec les r´esultats

exp´erimentaux . . . 97

3.5 Histogramme de l’erreur du mod`ele ´el´ementaire sur le calcul du coefficient de diffusion effectif des chlorures ErrD pour un mat´eriau de CEM I . . . 97

3.6 Evolution relative du coefficient de diffusion effectif en fonction du taux de rem-placement de ciment CEM I en fum´ees de silice [Song et al., 2007] . . . 99

3.7 Histogramme de l’erreur du mod`ele ´el´ementaire sur le calcul du coefficient de diffusion effectif des chlorures ErrDf s pour un mat´eriau de CEM I avec fum´ees

de silice . . . 105

3.8 Isothermes de fixation des chlorures obtenues sur des hydrates synth´etis´es [Hirao et al., 2005] . . . 106

3.9 Comparaison entre les quantit´es mesur´ees de chlorures fix´es et le mod`ele ´

el´ementaire propos´e pour l’isotherme de fixation . . . 110

3.10 Histogramme de l’erreur du mod`ele ´el´ementaire sur le calcul des chlorures fix´es ErrC pour un mat´eriau de CEM I . . . 110

3.11 Histogramme de l’erreur du mod`ele ´el´ementaire sur le calcul des chlorures fix´es ErrCf s pour un mat´eriau de CEM I avec fum´ees de silice . . . 114

3.12 Pont Barra au Portugal . . . 118

3.13 R´eseau bay´esien associ´e `a la durabilit´e des b´etons en environnement marin . . . 119

3.14 Histogramme du coefficient de diffusion effectif du b´eton C50/60 mesur´e en r´egime transitoire sous champ ´electrique pour le projet APPLET . . . 123

3.15 R´eseau bay´esien associ´e au b´eton C50/60 du projet APPLET . . . 124

3.16 Vraisemblance d’observation de l’histogramme du coefficient de diffusion effectif b´eton C50/60 du projet APPLET . . . 125

3.17 Comparaison de l’actualisation effectu´ee avec le b´eton C50/60 du projet APPLET suivant la confiance accord´ee aux r´esultats . . . 126

3.18 Histogramme du coefficient de diffusion apparent du b´eton F6 mesur´e en r´egime transitoire sous champ ´electrique . . . 128

3.19 Profils exp´erimentaux du b´eton 1-40L expos´e `a l’eau de mer [Tang, 1997] et pr´ediction du mod`ele simplifi´e . . . 129

3.20 R´eseau bay´esien associ´e au b´eton 1-40L . . . 130

(11)

3.22 Comparaison des histogrammes de ErrD et ErrC avant et apr`es actualisation sur

les profils en chlorures du b´eton 1-40L . . . 132

4.1 Organigramme g´en´eral de la m´ethodologie probabiliste . . . 136

4.2 Evolution de la corrosion des aciers dans le b´eton [Tuuti, 1982] . . . 139

4.3 S´erie chronologique de variation de la salinit´e [Petrie et al., 1996] . . . 147

4.4 Lois de distribution des erreurs ErrD ErrDf s des mod`eles ´el´ementaires de calcul du coefficient de diffusion effectif des chlorures . . . 148

4.5 Lois de distribution des erreurs ErrC ErrCf s des mod`eles ´el´ementaires de calcul des chlorures fix´es . . . 148

4.6 Evolution dans le temps de l’indice de fiabilit´e pour les b´etons de CEM I et CEM I avec fum´ees de silice . . . 151

4.7 Evolution dans le temps de l’indice de fiabilit´e pour le b´eton de CEM I, fabriqu´e en qualit´e courante ou am´elior´ee . . . 154

4.8 Evolution dans le temps de l’indice de fiabilit´e pour le b´eton de CEM I avec fum´ees de silice, fabriqu´e en qualit´e courante ou am´elior´ee . . . 154

4.9 Evolution de l’indice de fiabilit´e `a 50 ans en fonction de l’enrobage nominal moyen pour les b´etons de CEM I et CEM I avec fum´ees de silice . . . 155

4.10 Evolution de l’indice de fiabilit´e `a 50 ans en fonction du seuil d’amor¸cage de la corrosion pour le b´eton de CEM I. . . 156

4.11 Profil de pr´ediction du b´eton 1-40L expos´e `a l’eau de mer et seuils d’amor¸cage de la corrosion . . . 159

4.12 Comparaison entre l’isotherme de fixation des chlorures compl`ete (´equation 3.20) et des isothermes lin´eaires . . . 161

4.13 Comparaison entre des profils en chlorures totaux calcul´es par Immersion et par le mod`ele simplifi´e . . . 162

4.14 Repr´esentation graphique des coefficients de s´ecurit´e pour les approches semi-probabilistes. . . 165

(12)
(13)

1.1 Concentrations critiques en chlorures totaux pour un b´eton de

CEM I [Izquierdo et al., 2004] . . . 10

1.2 Etapes de la construction d’un r´eseau bay´esien [Na¨ım et al., 2007] . . . 46

1.3 Distributions a priori (exemple d’application d’un r´eseau bay´esien) . . . 49

1.4 R´esultats exp´erimentaux sur la concentration en chlorures totaux `a l’enrobage (exemple d’application d’un r´eseau bay´esien) . . . 51

2.1 Param`etres des variables al´eatoires du probl`eme de durabilit´e pour la validation de la m´ethode GPACE . . . 65

2.2 Param`etres de la variable interm´ediaire pour le probl`eme de durabilit´e pour la validation de la m´ethode GPACE . . . 66

2.3 R´esultats de l’algorithme GPACE pour le probl`eme de durabilit´e . . . 67

2.4 Caract´eristiques des variables al´eatoires de l’oscillateur dynamique . . . 68

2.5 R´esultats de l’algorithme GPACE pour l’oscillateur dynamique . . . 68

2.6 Caract´eristiques des variables al´eatoires du cylindre nervur´e . . . 70

2.7 R´esultats de l’algorithme GPACE pour le cylindre nervur´e. . . 71

2.8 Composition du b´eton d’´etude pour comparaison Immersion-MsDiff . . . 78

2.9 Composition de Bogue du ciment CEM I 52,5 R pour comparaison Immersion-MsDiff . . . 78

2.10 Donn´ees d’entr´ee des mod`eles pour la comparaison Immersion-MsDiff . . . 79

2.11 Composition du mortier pour comparaison entre Immersion et les donn´ees exp´erimentales . . . 81

2.12 Composition chimique du ciment CEM I 52,5 PM ES pour comparaison entre Immersion et les donn´ees exp´erimentales. . . 81

2.13 Donn´ees d’entr´ee du mortier de CEM I pour la pr´ediction avec Immersion . . . . 81

2.14 Composition du b´eton pour comparaison entre Immersion et les donn´ees exp´erimentales . . . 83

2.15 Donn´ees d’entr´ee du b´eton de CEM I pour la pr´ediction avec Immersion . . . 84

3.1 Composition des b´etons de CEM I ´etudi´es [Tang, 1997] . . . 90

3.2 Comparaison entre le mod`ele ´el´ementaire et les donn´ees exp´erimentales issues de b´etons de CEM I [Tang, 1997] . . . 94

3.3 Comparaison entre le mod`ele ´el´ementaire et les donn´ees exp´erimentales issues de pˆates ciment de CEM I [Richet et al., 1996] . . . 95

3.4 Comparaison entre le mod`ele ´el´ementaire et les donn´ees exp´erimentales issues de pˆates de ciment de CEM I [Mejlhede Jensen et al., 1999] . . . 96

3.5 Comparaison entre le mod`ele ´el´ementaire et les donn´ees exp´erimentales issues de pˆates de ciment de CEM I [Ngala et al., 1995] . . . 96

(14)

3.7 Composition des b´etons de CEM I avec fum´ees de silice ´etudi´es [Hooton et al., 1997]102

3.8 Composition des b´etons de CEM I avec fum´ees de silice ´

etudi´es [Baroghel-Bouny et al., 2002] . . . 102

3.9 Comparaison entre le mod`ele ´el´ementaire et les donn´ees exp´erimentales issues de b´etons de CEM I avec fum´ees de silice [Tang, 1997] . . . 103

3.10 Comparaison entre le mod`ele ´el´ementaire et les donn´ees exp´erimentales issues de b´etons de CEM I avec fum´ees de silice [Hooton et al., 1997] . . . 103

3.11 Comparaison entre le mod`ele ´el´ementaire et les donn´ees exp´erimentales issues de b´etons de CEM I avec fum´ees de silice [Baroghel-Bouny et al., 2002] [Djerbi, 2007]104

3.12 Comparaison entre le mod`ele ´el´ementaire et les donn´ees exp´erimentales issues de pˆates ciment de CEM I avec fum´ees de silice [Bentz et al., 2000]. . . 104

3.13 Comparaison entre le mod`ele ´el´ementaire et les donn´ees exp´erimentales issues de pˆates ciment de CEM I avec fum´ees de silice [Mejlhede Jensen et al., 1999]. . . . 104

3.14 Composition chimique des ciments CEM I 52,5 PM ES [Nguyen, 2006], 42,5 [Bigas, 1994], « HS65 » et « EZ375 » [Larsen, 1998], 52,5 N [Arliguie et Hornain, 2007] . . . 108

3.15 Composition des mat´eriaux de CEM I ´etudi´es [Nguyen, 2006] [Bigas, 1994] [Larsen, 1998] [Arliguie et Hornain, 2007] . . . 108

3.16 Comparaison entre le mod`ele ´el´ementaire et les donn´ees exp´erimentales is-sues de mat´eriaux de CEM I [Nguyen, 2006] [Bigas, 1994] [Larsen, 1998] [Arliguie et Hornain, 2007] . . . 109

3.17 Composition des mat´eriaux de CEM I avec fum´ees de silice ´etudi´es [Larsen, 1998] [Dizayee et al., 2007] . . . 112

3.18 Comparaison entre le mod`ele ´el´ementaire et les donn´ees exp´erimentales issues de mat´eriaux de CEM I avec fum´ees de silice [Larsen, 1998] [Dizayee et al., 2007] . . 113

3.19 Composition du b´eton C50/60 du tunnel de l’autoroute A86 pour le projet APPLET122

3.20 Constantes du r´eseau bay´esien sur le b´eton C50/60 du tunnel de l’autoroute A86 pour le projet APPLET . . . 125

3.21 Composition du b´eton F6 pour le chantier de r´enovation `a Casablanca . . . 127

3.22 Composition du b´eton 1-40L expos´e `a l’eau de mer [Tang, 1997]. . . 129

3.23 Composition min´eralogique du ciment CEM I du b´eton 1-40L [Tang, 1997]. . . . 129

3.24 Constantes du r´eseau bay´esien associ´ees au b´eton 1-40L . . . 130

3.25 Chlorures totaux mesur´es dans le b´eton 1-40L `a 1,5 cm apr`es un an d’exposition 130

4.1 Classes d’exposition XS1, XS2 et XS3 [AFNOR, 2004] . . . 137

4.2 D´efinition des classes de cons´equences [AFNOR, 2003] . . . 139

4.3 Indice de fiabilit´e β minimum / Probabilit´e de d´efaillance Pf maximum, selon la

classe de fiabilit´e [AFNOR, 2003] . . . 140

4.4 Sp´ecifications relatives aux b´etons immerg´es dans l’eau de mer . . . 141

4.5 Sp´ecifications relatives aux ciments CEM I PM et CEM II/A PM [AFNOR, 2001] 141

4.6 Modulation de la classe structurale pour la classe d’exposition XS2 [AFNOR, 2005]143

4.7 Valeurs de cmin,dur pour la durabilit´e en classe d’exposition XS2 [AFNOR, 2005] 143

4.8 Composition du b´eton de CEM I ´etudi´e dans l’exemple d’application de la m´ethodologie probabiliste [Codina et al., 2008] . . . 144

4.9 Composition chimique du ciment CEM I 52,5 PM ES CP2 pour l’exemple d’ap-plication de la m´ethodologie probabiliste . . . 145

4.10 Caract´eristiques des b´etons `a l’´etat durci [Codina et al., 2008] . . . 145

4.11 Propri´et´es physico-chimiques des b´etons pour l’exemple d’application de la m´ethodologie probabiliste . . . 146

(15)

4.12 Test d’ad´equation du χ2 pour la variable al´eatoire ErrDf s . . . 149

4.13 Lois de distribution des variables al´eatoires . . . 150

4.14 Coefficients d’importance des variables al´eatoires . . . 152

4.15 Comparaison entre les coordonn´ees du point de conception dans l’espace physique et les valeurs moyennes des variables al´eatoires pour les b´etons de CEM I avec ou sans fum´ees de silice apr`es 10 ans d’exposition. . . 153

4.16 Indices de fiabilit´e `a 50 ans obtenus avec le crit`ere d’amor¸cage de la corrosion `a 1 % de chlorures totaux en masse de ciment, pour les b´etons de CEM I avec ou sans fum´ees de silice . . . 157

4.17 Evolution des coefficients d’importance des variables al´eatoires en fonction du seuil d’amor¸cage de la corrosion . . . 158

4.18 Comparaison des indices de fiabilit´e obtenus avec l’algorithme GPACE coupl´e au mod`ele de diffusion Immersion ou au mod`ele simplifi´e . . . 163

4.19 Composition chimique des ciment CEM I 52,5 PM ES CP2 (a) et CEM I 52,5 PM ES (b) pour la d´etermination des coefficients de s´ecurit´e . . . 167

4.20 Composition des b´etons de CEM I et param`etres physico-chimiques pour la d´etermination des coefficients de s´ecurit´e. . . 167

4.21 Coefficients de s´ecurit´e sur les b´etons de CEM I ´etudi´es, pour l’indice de fiabilit´e cible β = 1, 5 `a 50 ans . . . 167

4.22 Composition des b´etons de CEM I avec fum´ees de silice et param`etres physico-chimiques pour la d´etermination des coefficients de s´ecurit´e . . . 169

4.23 Coefficients de s´ecurit´e sur les b´etons de CEM I ´etudi´es, pour l’indice de fiabilit´e cible β = 1, 5 `a 50 ans . . . 169

(16)
(17)

La durabilit´e constitue l’une des pr´eoccupations essentielles dans la conception, la r´ealisation ou l’entretien des ouvrages de g´enie civil. La corrosion des armatures est la principale cause de d´egradation des structures en b´eton arm´e et la plus importante en termes de coˆuts de r´eparation. La p´en´etration d’agents agressifs dans le b´eton, notamment les chlorures en environnement marin, conduit `a l’amor¸cage et au d´eveloppement du processus de corrosion. Afin d’assurer une durabilit´e minimum, la nouvelle norme NF EN 206-1 ´etablit des prescriptions r´eglementaires de formulation des b´etons en fonction de l’agressivit´e des conditions environnementales d´efinies sous forme de classes d’exposition.

Compte tenu des nouvelles exigences de dur´ee de vie des ouvrages d’importance ´economique et strat´egique, la pr´ediction de la dur´ee de vie des ouvrages est un v´eritable enjeu. Les outils de pr´ediction permettent de quantifier la long´evit´e des futures r´ealisations et d’aider `a la formulation des b´etons en exigeant des performances sur ses caract´eristiques physico-chimiques.

Fig. 1 – Pont Gimsøystraumen en Norv`ege, histogramme du coefficient de diffusion mesur´e depuis des carottages en superstructure [Fluge, 2001]

Cependant, les conditions de fabrication et de mise en oeuvre sur chantier conduisent in´evitablement `a observer une fluctuation des propri´et´es de durabilit´e du b´eton, comme l’illustre

(18)

l’histogramme des valeurs exp´erimentales de coefficient de diffusion sur la figure1[Fluge, 2001]. La variabilit´e des actions ou encore des param`etres g´eom´etriques du mat´eriau, comme l’enrobage, doit ´egalement ˆetre prise en compte.

Les mod`eles de durabilit´e utilisent des valeurs fixes comme donn´ees d’entr´ee. Ces valeurs sont, la plupart du temps, issues d’une moyenne sur deux ou trois essais afin de d´eterminer des t´emoins de dur´ee de vie, comme par exemple un profil en chlorures. Ces mod`eles d´eterministes ne tiennent pas compte de la variabilit´e observ´ee et n’expliquent donc pas l’apparition progressive de d´egradations.

D’un point de vue m´ecanique, les concepteurs d’ouvrages pr´eviennent les dangers socio-´

economiques li´es aux diff´erentes sources d’al´ea (r´esistance des mat´eriaux, charges, g´eom´etrie. . .) en leur associant des valeurs de r´ef´erences et des coefficients partiels de s´ecurit´e propos´es dans les r`eglements de calcul semi-probabilistes. La calibration de ces r`egles communes provient d’une approche th´eorique plus compl`ete issue des m´ethodes de la m´ecanique probabiliste. Elles s’arti-culent suivant quatre ´etapes pluri-disciplinaires successives [Lemaire, 2008] :

1. la fiabilit´e identifie les diff´erents sc´enarios de d´efaillance `a explorer,

2. la m´ecanique, transform´ee ici en physico-chimie, analyse le comportement des mat´eriaux et des structures pour d´egager un mod`ele de comportement, l’implanter num´eriquement, identifier les donn´ees n´ecessaires et construire une fonction de performance associ´ee, 3. la statistique extrait des donn´ees pour les mod´eliser sous forme de variables al´eatoires, 4. et les probabilit´es g`erent le transfert des incertitudes en proposant des m´ethodes de calcul

du risque et des outils d’interpr´etation.

En constante am´elioration, les techniques employ´ees font largement leurs preuves dans la mod´elisation de l’incertain. Les outils simplifi´es semi-probabilistes en d´ecoulant sont ´egalement familiers aux ing´enieurs des bureaux d’´etudes. Dans ce contexte, l’objectif du pr´esent travail de th`ese est de d´evelopper et transposer `a la durabilit´e des b´etons en environnement marin cette m´ethodologie en quatre points permettant d’aboutir `a un dimensionnement probabiliste complet en proposant des r`egles de calcul simplifi´ees.

Dans cette perspective, le premier chapitre de ce manuscrit est consacr´e `a une revue biblio-graphique des connaissances n´ecessaires `a la mise en place de la m´ethodologie. A cet effet, les ph´enom`enes physico-chimiques de p´en´etration des chlorures et les essais de mesure des grandeurs

(19)

physiques associ´ees sont rappel´es. Les outils fondamentaux de probabilit´e, class´es en quatre ni-veaux, sont d´evelopp´es en vue de d´eterminer la m´ethode la plus adapt´ee `a l’objectif. Enfin, outre les ´el´ements de statistique habituels, la m´ethode d’actualisation par r´eseau bay´esien est pr´esent´ee.

Le mod`ele de diffusion des chlorures et l’algorithme probabiliste, pr´esent´es dans le chapitre 2 de cette ´etude, sont d´evelopp´es pour ˆetre suffisamment robustes mais ´egalement ´economiques. Leur couplage fait en effet appel `a des temps de calcul qui peuvent s’av´erer tr`es longs. Les donn´ees d’entr´ee du mod`ele de diffusion sont r´eduites et s´electionn´ees pour leur signification physique. La m´ethode probabiliste propos´ee sollicite a minima le mod`ele de diffusion.

Le chapitre 3 est consacr´e aux variables al´eatoires, et notamment `a leur collecte, leur in-terpr´etation et leur traitement, afin de proposer une base de donn´ees r´ealiste. Le r´eseau bay´esien associ´e au probl`eme de diffusion est construit pour offrir un outil d’actualisation des donn´ees recueillies. Enfin, apr`es un bilan sur la r´eglementation, le dernier chapitre est consacr´e `a l’ap-plication de la m´ethodologie. Un mod`ele simplifi´e est propos´e avec les valeurs repr´esentatives et les coefficients de s´ecurit´e associ´es.

En plus de la mod´elisation physico-chimique et probabiliste, l’acquisition de donn´ees r´ealistes pour les variables al´eatoires constitue un point important du d´eveloppement. Ce travail de th`ese s’inscrit dans une participation au projet ANR APPLET et une collaboration avec le Laboratoire LPEE du Maroc qui ont permis d’explorer ´egalement les aspects probabilistes exp´erimentaux.

L’objectif principal de cette ´etude est d’appliquer les m´ethodes de la m´ecanique probabiliste, jusqu’aux outils semi-probabilistes pour une utilisation en ing´enierie. L’avancement des connais-sances sur la physico-chimie des b´etons en environnement marin a permis d’envisager un tel travail. La complexit´e des ph´enom`enes mis en jeu et les recherches toujours actives conduisent n´eanmoins `a r´eduire le champ d’application de la m´ethodologie. La restriction la plus impor-tante concerne la classe d’environnement : seules les parties immerg´ees dans l’eau de mer sont concern´ees. Toutes les ´etapes sont, en revanche, franchies afin de prouver la faisabilit´e compl`ete de la m´ethodologie et la transposition des outils probabilistes de m´ecanique `a la durabilit´e.

(20)
(21)

Connaissances pr´

eliminaires

1.1

Introduction

Les connaissances pr´eliminaires au d´eveloppement de la m´ethodologie de dimensionnement probabiliste de la durabilit´e des b´etons sont d´evelopp´ees au cours de ce chapitre. Les aspects physico-chimiques fondamentaux de la p´en´etration des chlorures dans le b´eton sont r´ecapitul´es dans une premi`ere partie. Une synth`ese et une classification des mod`eles associ´es sont propos´ees pour faciliter le choix du mod`ele d´eterministe le plus adapt´e `a une utilisation probabiliste. Face `

a leur nombre important, les techniques de mesure du coefficient de diffusion des chlorures sont ´egalement inventori´ees dans la deuxi`eme partie. Un r´ecapitulatif est pr´esent´e pour comprendre quelle grandeur est mesur´ee et comment. Cette ´etape est n´ecessaire afin de synth´etiser correcte-ment les donn´ees exp´erimentales, construire une base de donn´ees coh´erente et proposer des lois de distribution r´ealistes. Les deux parties suivantes sont consacr´ees `a la pr´esentation des outils de fiabilit´e pour mener des pr´edictions probabilistes, avec une ´etude plus d´etaill´ee des m´ethodes dites de niveau 2. Pour la gestion et l’actualisation des bases de donn´ees, un outil statistique adapt´e est expos´e dans son fonctionnement et ses applications : les r´eseaux bay´esiens.

1.2

Aspects physico-chimiques et mod´

elisation de la p´

en´

etration

des chlorures dans le b´

eton

L’objet de cette partie est de pr´esenter succinctement les ph´enom`enes physico-chimiques de la p´en´etration des chlorures dans le b´eton. Le rˆole des chlorures sur la d´epassivation des

(22)

armatures est tout d’abord expos´e. Les aspects th´eoriques de la p´en´etration des chlorures sont ensuite ´etudi´es. Une revue rapide des diff´erents mod`eles de pr´ediction existants est ´egalement effectu´ee.

1.2.1 La corrosion des armatures par les ions chlorures

1.2.1.1 D´epassivation des armatures

Les ions chlorures constituent un facteur important de risque pour le b´eton arm´e : ils p´en`etrent, en effet, dans le b´eton et peuvent provoquer la corrosion des armatures. Ces chlo-rures, d’origine externe, sont pr´esents dans les ouvrages en environnement marin ou lorsque des sels de d´evergla¸cage sont utilis´es. Les conditions d’exposition de la structure sont des ´el´ements pr´epond´erants dans le m´ecanisme de d´egradation. Suivant le type d’exposition, diff´erents m´ecanismes de transports des ions chlorures sont consid´er´es. En environnement marin par exemple(figure 1.1), on distingue les zones submerg´ees, pour lesquelles le b´eton est satur´e ce qui conduit `a un transport des chlorures uniquement par diffusion, de celles o`u le transport se fait par diffusion et convection lorsque le b´eton n’est que partiellement satur´e (zone de marnage par exemple).

Fig. 1.1 – Conditions d’exposition en environnement marin [CEB, 1989]

Dans des conditions normales, les armatures enrob´ees de b´eton sont prot´eg´ees de la corro-sion par un ph´enom`ene de passivation qui r´esulte de la cr´eation, `a la surface du m´etal, d’une pellicule de ferrite Fe2O3. En effet, grˆace aux r´eactions d’hydratation du ciment, le pH de la

(23)

solution interstitielle du b´eton sain est de l’ordre de 13 `a 13,5, ce qui maintient l’acier dans un ´etat de passivation. La passivation des armatures s’illustre par le diagramme de Pourbaix (fi-gure1.2) pour le syst`eme Fe-H2O. Trois domaines thermodynamiques sont pr´esents en fonction

du potentiel ´electro-chimique de l’acier et du pH environnant : immunit´e, corrosion (formation des ions Fe2+) et passivation (correspondant `a un film passif de Fe3O4 ou Fe2O3).

Fig. 1.2 – Diagramme potentiel-pH simplifi´e du fer `a 25˚C [Pourbaix, 1963]

En pr´esence de trop d’ions chlorures dans le b´eton, la corrosion des aciers est observ´ee (figure 1.3). Ils modifient la morphologie de la couche passive en donnant des ions FeCl3− ou FeCl2 (Fe + 3Cl− ⇒ FeCl3− + 2e− ou/et Fe2+ + 2Cl− ⇒ FeCl2) qui consomment les ions

OH−pr´esents (FeCl3− + 2OH−⇒ Fe(OH)2 + 3Cl−ou/et FeCl2 + 2H2O ⇒ Fe(OH)2 + 2HCl).

Les ´electrons lib´er´es par la r´eaction d’oxydation se d´eplacent `a travers le m´etal jusqu’aux sites cathodiques. D’apr`es les r´eactions pr´ec´edentes, le processus conduit `a une diminution du pH et `

a un recyclage des ions chlore.

(24)

Les produits de corrosion occupent un volume plusieurs fois sup´erieur au volume initial de l’acier. Leur formation, lorsqu’elle a atteint un volume suffisant, peut alors entraˆıner une fissura-tion du b´eton (g´en´eralement, un faci`es caract´eristique est observ´e, parall`element `a la direction du lit d’armatures) puis son ´eclatement ou son feuilletage. En termes de caract´eristiques m´ecaniques, la corrosion cr´ee une diminution de la section d’acier mais surtout une perte d’adh´erence acier-b´eton.

1.2.1.2 Seuil d’amor¸cage de la corrosion

Le processus de d´epassivation des aciers est amorc´e lorsque le front de p´en´etration des chlo-rures a travers´e le b´eton d’enrobage et atteint le premier lit d’armatures : la corrosion devient alors possible lorsque leur concentration d´epasse un certain seuil, appel´e concentration critique. Il est difficile de d´efinir pr´ecis´ement cette concentration critique susceptible d’amorcer la corrosion des armatures. Les donn´ees publi´ees par diff´erents auteurs montrent que ce seuil peut varier de fa¸con importante, de l’ordre de 0,35 `a 3 % de chlorures totaux par rapport `a la masse de ciment [Alonso et al., 2000], [Glass et Buenfeld, 1997]. L’influence de diff´erents facteurs comme la composition du b´eton, la teneur en C3A, le rapport E/C, l’humidit´e relative, la temp´erature,

la microstructure en contact avec l’acier et l’´etat de surface de l’acier sont autant de facteurs `a cette variabilit´e.

Nous verrons dans la partie 1.2.2.3 que les chlorures se d´ecomposent en trois types : les chlorures libres, les chlorures li´es (ceux qui se fixent `a la matrice cimentaire) et les chlorures totaux. Remarquons que les crit`eres retenus concernent souvent la concentration en chlorures totaux. Un crit`ere exprim´e en chlorures libres serait plus pertinent puisque ce sont eux qui conduisent `a la corrosion des armatures. Les ciments fixant beaucoup de chlorures peuvent notamment ˆetre discrimin´es par un crit`ere en chlorures totaux alors qu’ils seront favoris´es par un seuil en chlorures libres. Cependant, la mesure exp´erimentale des chlorures libres est plus d´elicate que celle des chlorures totaux (incertitude importante sur le type de chlorures mesur´es sauf pour les chlorures totaux), d’o`u un crit`ere en chlorures totaux plus fiable et, par cons´equent, plus utilis´e.

Compte tenu de ces observations, l’utilisation de la borne inf´erieure (0,4 % de chlorures totaux par rapport `a la masse de ciment) est la plus souvent retenue. Cependant, pour une approche plus fine, diff´erentes valeurs de concentrations critiques ont ´et´e ´egalement propos´ees,

(25)

grˆace `a une large revue bibliographique, en fonction des conditions environnementales et du type de b´eton [Izquierdo et al., 2004]. Ainsi, une concentration critique plus importante est obtenue en immersion (1,5 % pour un b´eton CEM I de E/C=0,5) qu’en condition a´erienne ou avec l’utilisation de sels de d´evergla¸cage (0,5 % pour le mˆeme b´eton).

Un autre crit`ere d’amor¸cage de la corrosion utilis´e est le rapport [Cl−]/[OH−]≥0.6 [Haussman, 1967]. Plus ce rapport est ´elev´e, plus la vitesse de corrosion est grande. Un rap-port compris entre 0,6 et 1 conduit g´en´eralement `a la concentration critique en chlorures. Cette relation permet de prendre en compte les interactions entre la carbonatation (diminution du pH) et la p´en´etration des chlorures (augmentation de la concentration en chlorures libres).

D’un point de vue statistique, un coefficient de variation de 30 % est estim´e [Izquierdo et al., 2004] pour ce dernier crit`ere. Des lois de distribution pour les concentrations limites en chlorures ont ´et´e ´egalement propos´ees. En immersion par exemple, pour un b´eton CEM I et un rapport E/C de 0,5, une loi log-normale de valeur moyenne 1,5 % (chlorures to-taux en masse de ciment) et de coefficient de variation 35 % est pr´esent´ee sur la figure 1.4. Ces r´esultats ont ´et´e obtenus par simulation de Monte-Carlo sur une loi empirique identifi´ee entre le potentiel ´electrochimique des armatures et la concentration critique en chlorures totaux dans des mortiers [Izquierdo et al., 2004] .

Fig. 1.4 – loi de distribution de la concentration critique en chlorures totaux pour un b´eton CEM I, en immersion, de E/C=0,5 [Izquierdo et al., 2004]

Ces mˆemes traitements statistiques de mesures potentiostatiques ont permis un classement en fonction de l’environnement et de la composition de mat´eriaux de CEM I [Izquierdo et al., 2004].

(26)

Les lois de distribution sont r´ecapitul´ees dans le tableau1.1.

Environnement E/C Moyenne Coefficient de Distribution (% de ciment) variation (%) Immersion 0,5 1,5 35 Log-normale Immersion 0,4 2,0 35 Log-normale Immersion 0,3 2,2 35 Log-normale Autres 0,5 0,5 30 Log-normale Autres 0,4 0,6 30 Log-normale Autres 0,3 0,8 30 Log-normale

Tab. 1.1 – Concentrations critiques en chlorures totaux pour un b´eton de CEM I [Izquierdo et al., 2004]

1.2.2 Description ph´enom´enologique de la p´en´etration des chlorures

La p´en´etration des chlorures n´ecessite la pr´esence d’une phase liquide. En milieu satur´e, ou partiellement satur´e mais avec interconnection de la phase liquide du b´eton poreux, les ions chlorures p´en`etrent dans le b´eton par diffusion. La diffusion r´esulte de l’agitation al´eatoire d’esp`eces soumises `a un gradient de potentiel chimique. Pour les parements soumis `a des cycles d’humidification et de s´echage (zone de marnage ou sels de d´evergla¸cage), les chlorures p´en`etrent tout d’abord par absorption capillaire et migrent avec la phase liquide par convection dans la zone concern´ee. Leur progression se fait ensuite par diffusion dans la partie `a saturation constante.

1.2.2.1 La diffusion mol´eculaire

L’approche classique de la diffusion dans les mat´eriaux poreux commence par la loi de Fick. Pour une solution contenant une esp`ece chimique, le d´eplacement naturel se fait des r´egions de forte concentration vers les r´egions `a concentration plus faible jusqu’`a un ´eventuel ´equilibre pour lequel la solution redevient homog`ene. La loi math´ematique d´ecrivant ce ph´enom`ene est formalis´ee par Adolf Fick en 1855 qui d´efinit le flux unidimensionnel J (mol/m2.s) comme suit :

J = −D∂c

∂x (1.1)

avec D le coefficient de diffusion de l’esp`ece consid´er´ee (m2/s), c sa concentration (mol/m3) et x la position (m). C’est donc le gradient de concentration qui est le moteur de la diffusion, le signe n´egatif indiquant que le flux est dirig´e dans la direction des faibles concentrations. Cette

(27)

relation s’´ecrit pour le transport mol´eculaire dans la solution contenue dans un pore du b´eton :

J∗ = −D∗∂c

∂x (1.2)

A priori, D∗ est reli´e `a D par la g´eom´etrie du pore dont la complexit´e conduit `a des pa-ram`etres difficiles `a quantifier et `a mesurer, comme la tortuosit´e. Il est donc pr´ef´erable d’utiliser un flux d’esp`ece global `a l’´echelle du mat´eriau poreux, qui s’´ecrit alors :

Je= −De

∂c

∂x (1.3)

o`u Jeest le flux effectif (mol/m2.s) et De le coefficient de diffusion effectif (m2/s). Le

coeffi-cient de diffusion effectif d´epend donc de l’esp`ece diffusante, du solide poreux et de la solution contenue dans les pores. Rappelons les deux hypoth`eses permettant d’´ecrire le flux de chlorures `

a travers le b´eton par la loi de Fick : la solution des pores est id´eale (infiniment dilu´ee) et les esp`eces chimiques sont consid´er´ees comme des particules ´electriquement neutres.

1.2.2.2 La diffusion ionique

Il est largement reconnu maintenant que la loi de Fick est une simplification du transport des chlorures puisque la solution interstitielle des b´etons est fortement concentr´ee en diff´erentes esp`eces ioniques. Un champ ´electrique local se forme entre les diff´erentes esp`eces ioniques. La combinaison entre le potentiel chimique d’une esp`ece et le potentiel ´electrostatique form´e est appel´ee potentiel ´electrochimique, qui s’applique aux esp`eces ´electriquement charg´ees, et s’´ecrit pour une esp`ece i :

˜

µi= µi+ ziF ϕ = µ0i + RT ln(ai) + ziF ϕ (1.4)

o`u µiest le potentiel chimique qui s’exprime par le potentiel chimique standard µ0i et l’activit´e

chimique ai, R la constante des gaz parfaits (8,31 J/mol.K), T la temp´erature (K), zi la valence,

F la constante de Faraday (9,65.104C/mol), et ϕ le potentiel ´electrique (Volt). Le flux de l’esp`ece ionique s’exprime par le gradient du potentiel ´electrochimique :

Ji = −

Di

(28)

o`u Di est son coefficient de diffusion et ci sa concentration. Dans le cas unidimensionnel on obtient : Ji = − ciDi RT  RT∂ ln(ai) ∂x + ziF ∂ϕ ∂x  = −Di  ciDi ai ∂ai ∂x + ziciF RT ∂ϕ ∂x  (1.6)

Or, l’activit´e ai est reli´ee `a la concentration ci par le coefficient d’activit´e γi (ai=γici).

L’´equation 1.6devient par cons´equent :

Ji= −Di ∂ci ∂x  1 +∂ ln(γi) ∂ ln(ci)  − ciDi ziF RT ∂ϕ ∂x (1.7) Ou encore : Ji= −Di  ∂ci ∂x + ci ∂ ln(γi) ∂x + ziF RTci ∂ϕ ∂x  (1.8)

Dans l’´equation1.8, le flux est li´e `a trois termes : le gradient de diffusion, l’activit´e chimique et le gradient de potentiel ´electrique, tous n’influant pas dans le mˆeme sens. L’influence de l’activit´e chimique (solution non id´eale) reste n´egligeable sur le flux ionique [Tang, 1999] [Truc, 2000]. En conservant cette derni`ere hypoth`ese, l’´equation 1.8, plus connue sous le nom de relation de Nernst-Planck, peut s’´ecrire pour un milieu poreux satur´e :

Je,i= −De,i  ∂ci ∂x + ziF RTci ∂ϕ ∂x  (1.9)

o`u Je,iest le flux effectif de l’esp`ece i, De,ison coefficient de diffusion effectif. On remarque que

si le potentiel ´electrique est n´eglig´e, la premi`ere loi de Fick est retrouv´ee. Le champ ´electrique local E (volt/m), cr´e´e par le mouvement des diff´erentes esp`eces ioniques, d´erive du potentiel ´

electrique ϕ :

E = ∂ϕ

∂x (1.10)

L’´equation de courant et la condition d’´electroneutralit´e permettent de le calculer :

∂ϕ ∂x = − RT F P ziDi∂c∂xi P z2 iDici (1.11)

(29)

 du b´eton (ne donnant a priori pas la mˆeme solution), le calcul devient : ∂2ϕ ∂2x + F  X zici  = 0 (1.12)

1.2.2.3 Interactions des chlorures

Lors de la diffusion des chlorures dans le b´eton, une partie des ions chlorures r´eagit avec les hydrates de la pˆate de ciment. Il convient en cons´equence de distinguer trois types de chlorures : les chlorures libres (c) sous forme ionique dans la solution interstitielle, les chlorures li´es (cb),

fix´es par le b´eton, et enfin les chlorures totaux (ct) qui constituent la somme des chlorures libres

et li´es. D`es lors, on a :

ct= c + cb (1.13)

A priori, seuls les chlorures libres peuvent diffuser et jouer un rˆole actif dans le processus de d´epassivation et de corrosion des armatures. Cependant, comme nous l’avons vu pr´ec´edemment, les seuils d’amor¸cage de la corrosion sont souvent exprim´es en chlorures totaux pour des commo-dit´es exp´erimentales et plus rarement en chlorures libres ([Cl−]/[OH−]≥0.6). Il apparaˆıt que la fixation des chlorures est tr`es importante puisqu’elle refl`ete la capacit´e du b´eton `a pi´eger les chlo-rures et conditionne donc la quantit´e de chlorures libres disponibles pour initier la d´egradation. En travaillant avec les chlorures libres ou totaux pour les crit`eres d’amor¸cage, il faut quoiqu’il en soit connaˆıtre la capacit´e de fixation par le mat´eriau.

Les chlorures li´es dans un mat´eriau cimentaire sont soit adsorb´es sur les parois solides dans les pores (fixation physique), soit li´es chimiquement dans la matrice cimentaire par r´eaction avec cer-tains compos´es (fixation chimique). Parmi les principaux composants d’un ciment Portland, les aluminates tricalciques (C3A) et les aluminoferrites tetracalciques (C4AF) sont responsables de

la fixation chimique. Ils forment, en effet, respectivement des monochloroaluminates de calcium hydrat´es (ou sel de Friedel C3A.CaCl2.10H2O) et des monochloroferrites de calcium hydrat´es

(C3F.CaCl2.10H2O) [Taylor, 2004]. La quantit´e de sulfates pr´esents dans le ciment tend `a r´eduire

cette fixation chimique. En r´eagissant avec les aluminates par formation de sulfoaluminates de calcium, la fixation des chlorures est diminu´ee.

(30)

hy-drates : les silicates de calcium hydrat´es (CSH, produits de l’hydratation des silicates tricalciques et bicalciques C3S et C2S). Ainsi, la capacit´e de fixation physique d´epend du rapport CaO/SiO2

des CSH : un rapport faible conduit `a une plus faible fixation car la charge positive `a la surface des pores est plus petite [Beaudoin et al., 1990].

Les chlorures li´es (Cb) sont fonction des chlorures libres (c) suivant une courbe appel´ee

isotherme d’interaction : Cb=f(c). Conventionnellement, les concentrations sont rapport´ees aux

quantit´es qui les contiennent : en mol/kg de solide pour Cb et en mol/m3 de solution interstitielle

pour c. D’un point de vue exp´erimental, la d´etermination de l’isotherme d’interaction peut se faire de plusieurs fa¸cons. La premi`ere consiste `a mesurer la quantit´e de chlorures consomm´es par des morceaux de b´eton concass´es (entre 0 et 2,5 mm) et immerg´es dans des solutions de chlorures `a diff´erentes concentrations [Tang et Nilsson, 1993]. A l’obtention de l’´equilibre chi-mique, le dosage des solutions permet de connaˆıtre la nouvelle concentration et d’en d´eduire par diff´erence la concentration en chlorures fix´es. Une autre m´ethode consiste `a ´etablir deux profils en chlorures apr`es immersion d’un ´echantillon dans une solution chlor´ee. Apr`es grignotage, le profil en chlorures totaux est ´etabli par attaque `a l’acide nitrique et celui en chlorures libres par une attaque `a l’eau.

Fig. 1.5 – Allure classique d’une isotherme d’int´eraction [Nguyen, 2006]

Du point de vue math´ematique, les interactions sont souvent exprim´ees par la somme de deux fonctions, l’isotherme de type Langmuir corrig´ee par une fonction puissance de type Freundlich :

Cb =

α1β1c

1 + β1c

(31)

o`u α1, α2, β1 et β2 sont des coefficients d´etermin´es par calage aux r´esultats exp´erimentaux.

La figure 1.5repr´esente l’allure classique d’une isotherme d’interaction obtenue sur un mortier de CEM I par calage sur les points exp´erimentaux entre 0 et 20 g/l [Nguyen, 2006]. Certains auteurs consid`erent ´egalement que l’isotherme est lin´eaire pour une simplification ult´erieure des calculs de pr´ediction comme nous le verrons dans la partie1.2.3.

1.2.2.4 Equation de conservation en milieu satur´e

Consid´erons un ´el´ement de volume dV de b´eton satur´e, de section S et d’´epaisseur dx, soumis `

a un flux de chlorures unidimensionnel. Pour ´ecrire l’´equation de conservation des chlorures, il est possible de travailler avec les chlorures libres ou les chlorures totaux.

Fig. 1.6 – Repr´esentation du flux de chlorures dans le b´eton

Si l’on raisonne en termes de chlorures totaux Ct0 (mol/m3de b´eton), il n’existe pas de terme source dans ce volume ´el´ementaire, donc la variation de concentration en chlorures totaux dans le temps est ´egale `a la diff´erence entre le flux effectif entrant Je xet le flux effectif sortant Je x+dx

(mol/m2.s)(figure1.6). L’´equation de conservation de chlorures totaux s’´ecrit par cons´equent :

∂Ct0

∂t Sdx = (Je x− Je x+dx) S (1.15)

Ce qui permet de poser alors :

∂Ct0 ∂t = −

∂Je

∂x (1.16)

Si on exprime la quantit´e de chlorures totaux Ct0(mol/m3de b´eton) en fonction des chlorures

(32)

Cb (mol/kg de solide) et c (mol/m3 de solution), on obtient :

Ct0 = CB0 + C0 = ρdCb+ pc (1.17)

o`u ρdest la masse volumique s`eche du b´eton (kg/m3) et p sa porosit´e. L’´equation de

conser-vation devient : ∂c ∂t  p + ρd ∂Cb ∂c  = −∂Je ∂x (1.18)

Dans le cas de la diffusion mol´eculaire, le flux de chlorures s’exprime par l’´equation 1.3et il peut ˆetre d´eduit :

∂c ∂t = De p + ρd∂C∂cb ∂2c ∂x2 = Da ∂2c ∂x2 (1.19)

L’´equation 1.19 est la seconde loi de Fick, qui fait apparaˆıtre le coefficient de diffusion apparent Da (m2/s). Da est fonction du coefficient de diffusion effectif et de l’isotherme de

fixation des chlorures. Cette isotherme n’´etant pas lin´eaire, elle d´epend donc de la concentration en chlorures.

1.2.3 Pr´ediction de la durabilit´e

Nous avons vu pr´ec´edemment que la d´epassivation des aciers est amorc´ee lorsque les chlorures traversent le b´eton d’enrobage. Au fur et `a mesure du temps, les chlorures progressent dans le b´eton et atteignent le premier lit d’armatures `a hauteur d’un certain seuil, appel´e concentration critique. Si l’´etat limite consid´er´e est l’initiation de la corrosion, pr´edire la durabilit´e consiste `a connaˆıtre la dur´ee d’exposition aux chlorures n´ecessaire pour que la concentration critique soit atteinte au niveau des aciers. La figure1.7illustre la pr´ediction d’´evolution du profil en chlorures dans le temps d’un b´eton immerg´e dans l’eau de mer.

Les mod`eles de pr´ediction permettent de calculer un profil en chlorures `a un temps d’expo-sition donn´e. Ils peuvent ˆetre class´es suivant la description physique du transport des chlorures retenue, comme expos´e dans la partie pr´ec´edente, `a partir de la loi de Fick ou de la relation de Nernst-Planck. Un bref passage en revue de diff´erents mod`eles existants va ˆetre effectu´e dans le paragraphe suivant. Pour plus de d´etails sur les r´ef´erences compl`etes et la nature des

(33)

mod`eles cit´es, notamment sur les donn´ees d’entr´ee exactes, les r´esultats en sortie ou encore les solutions math´ematiques employ´ees, des revues d´etaill´ees ont d´ej`a ´et´e effectu´ees [AFGC, 2004], [ChlorTest, 2004], [Khitab, 2005].

Fig. 1.7 – Exemple de pr´ediction de profils en chlorures dans le b´eton

1.2.3.1 Mod`eles fond´es sur la loi de Fick

Ces mod`eles sont d´ecrits par la premi`ere loi de Fick. Ceci signifie que les autres esp`eces chimiques pr´esentes dans la solution interstitielle du b´eton n’influencent pas le flux des chlorures. La r´esolution math´ematique se fait alors par la seconde loi de Fick (voir ´equation 1.19). C’est le coefficient de coefficient apparent Da qui conditionne la r´esolution ; il d´epend du coefficient de

diffusion effectif, de la porosit´e, de la masse volumique et de la pente de l’isotherme d’interaction. Tous ces param`etres d´ependent a priori du temps t (´evolution de la microstructure pendant l’hydratation), de la position dans le b´eton x (effet du b´eton de peau pour les trois premiers, ´evolution de la concentration en chlorures libres donc changement de pente pour l’isotherme d’interaction), de la temp´erature T . Les mod`eles fond´es sur la loi de Fick se distinguent les uns des autres suivant la m´ethode de r´esolution retenue, analytique ou num´erique, et la d´ependance `

a t, x, et T des param`etres physiques du b´eton. Ces mod`eles peuvent en cons´equence ˆetre class´es suivant leur degr´e de complexit´e.

Le mod`ele le plus simple consiste `a d´efinir tous les param`etres constants ainsi que les condi-tions aux limites. En consid´erant ´egalement le b´eton comme un milieu semi-infini, l’´equation1.19

(34)

L’´equation de pr´ediction du profil en chlorure est la suivante : C(x, t) = Ci+ (Cs− Ci) erf c x 2pDa(t − tex) ! (1.20)

o`u C est la concentration en chlorures, Cs la concentration `a la surface du b´eton, Ci la

concentration initiale dans le b´eton, t l’ˆage du b´eton et tex l’ˆage de mise en exposition aux

chlo-rures. Cette relation peut s’exprimer en chlorures libres ou totaux (valable car Da est constant

donc l’isotherme de fixation est lin´eaire). En 1970, Collepardi [Collepardi et al., 1970] proposa ce mod`ele qui fut largement appliqu´e jusqu’en 1990 pour la facilit´e de son utilisation et sa transparence pour n’importe quel utilisateur.

Cependant, il a ´et´e constat´e par le retour d’exp´eriences que ce mod`ele surestime la p´en´etration des chlorures puisque le coefficient de diffusion apparent diminue dans le temps, ce qui constitue le point le plus critiquable du mod`ele. Il reste n´eanmoins largement utilis´e sous des formes plus ou moins ´evolu´ees pour lesquelles Da est d´ependant du temps ainsi que Cs au

travers de divers termes correctifs. Ces mod`eles sont souvent qualifi´es d’empiriques puisque la fonction erf c n’est alors plus une solution math´ematique correcte de la seconde loi de Fick. Pour les mod`eles les plus sophistiqu´es, la signification et l’utilisation des param`etres correctifs n’est pas toujours facile `a comprendre et ils doivent donc ˆetre clairement d´efinis pour que l’utilisateur tire parti au mieux de ces mod`eles. Peuvent ˆetre cit´es dans les mod`eles empiriques : False ERFC, Meljbro-Poulsen, Hetek, LEO, DuraCrete, SELMER et JSCE.

La r´esolution de l’´equation 1.19, en prenant en compte la d´ependance temporelle et/ou spatiale des param`etres physiques, des conditions aux limites ou encore la non-lin´earit´e de l’isotherme de fixation des chlorures, peut ˆetre obtenue par m´ethodes num´eriques. Plusieurs mod`eles proposent ce type de r´esolution suivant diff´erents sch´emas num´eriques. Notons alors que le nombre de param`etres physiques n´ecessaires `a l’entr´ee du mod`ele augmentent notamment si l’isotherme d’interaction est prise en compte. Cependant, les donn´ees d’entr´ee restent des pa-ram`etres directement mesurables par des essais (porosit´e `a l’eau, coefficient de diffusion effectif ou apparent, isotherme de fixation des chlorures) ayant fait l’objet de nombreuses ´etudes et dont les protocoles exp´erimentaux sont connus. Ainsi, les donn´ees d’entr´ee ont une signification phy-sique et leur nombre n’est pas si important en regard des termes correctifs et des param`etres de calage n´ecessaires aux mod`eles empiriques. Seront cit´es pour ces mod`eles num´eriques : Life-365,

(35)

ClinConc, LERM.

1.2.3.2 Mod`eles fond´es sur la relation de Nernst-Planck

Pour une description plus compl`ete des ph´enom`enes mis en jeu et notamment la cr´eation d’un champ ´electrique dans la solution interstitielle par les esp`eces ioniques, le flux de chlorures peut ˆetre d´ecrit par la relation de Nernst-Planck. L’utilisation de cette relation n´ecessite alors une approche multi-esp`eces pour la r´esolution du probl`eme puisqu’il existe un terme de couplage dans l’´equation 1.9, le champ ´electrique. Il est cr´e´e par les esp`eces ioniques de signes oppos´es, de telle sorte que les ions les plus rapides sont ralentis et les plus lents acc´el´er´es.

La sortie du mod`ele n’est plus uniquement le profil en chlorures, mais ´egalement le profil de toutes les esp`eces retenues. Ces profils sont obtenus par r´esolution num´erique de l’´equation de conservation de chaque esp`ece. Les esp`eces prises en compte sont au minimum les ions les plus pr´esents dans la solution interstitielle : Na+, K+, Cl− et OH−. Peuvent ˆetre ´egalement ajout´ees les r´eactions de dissolution et pr´ecipitations des hydrates en pr´esence en utilisant leur constante d’´equilibre pour rendre le probl`eme encore plus complet.

Bien que proposant la description physique la plus juste des ph´enom`enes physiques des m´ecanismes de diffusion, le nombre de donn´ees d’entr´ee pour ces mod`eles est tr`es important et de nombreux param`etres ne sont plus mesur´es mais ´evalu´es grˆace `a certaines hypoth`eses. Par exemple, il semble, en effet, difficile de mesurer les coefficients de diffusion de toutes les esp`eces en pr´esence. Ces mod`eles sont donc tr`es complexes et restent difficilement utilisables actuellement dans un autre contexte que celui de la recherche. De nombreux d´etails sont trait´es ce qui rend l’´evaluation de l’exactitude et de la pertinence des r´esultats difficile pour la majorit´e des utilisateurs. Au titre de ces mod`eles num´eriques fond´es sur la relation de Nernst-Planck seront cit´es notamment : MsDiff, Stadium, Johannesson, Li and Page, ou encore celui d´evelopp´e au LEPTAB de La Rochelle.

1.2.3.3 R´ecapitulatif

Tous les types de mod`eles existants ont ´et´e pr´esent´es rapidement du plus simple au plus complexe suivant la description physique et l’approche de r´esolution retenue. De fa¸con g´en´erale, ces mod`eles sont valables en milieu satur´e bien que la prise en compte de la non-saturation soit utilis´ee dans certains mod`eles o`u un terme de convection a ´et´e ajout´e (mod`eles du LERM ou du

(36)

LEPTAB).

Ces mod`eles peuvent ˆetre ´egalement class´es d’un autre point de vue : les mod`eles empiriques bas´es uniquement sur la r´esolution de la seconde loi de Fick et les mod`eles physiques o`u le transport des chlorures est compl´et´e par des ´equations provenant des m´ecanismes physiques (isotherme d’interaction, champ ´electrique, ´equilibres chimiques. . .). La figure 1.8 propose un organigramme r´ecapitulatif des mod`eles de diffusion existants.

Fig. 1.8 – Organigramme des mod`eles de diffusion des chlorures

1.3

Mesure du coefficient de diffusion des chlorures

En plus des propri´et´es physiques ´el´ementaires, la porosit´e et la masse volumique par exemple, le coefficient de diffusion est un param`etre fondamental pour d´ecrire la p´en´etration des chlorures dans les mat´eriaux cimentaires comme le b´eton. De nombreuses m´ethodes exp´erimentales ont ´

et´e d´evelopp´ees ces derni`eres ann´ees pour comprendre les ph´enom`enes de transport des chlo-rures, mesurer le coefficient de diffusion et pr´edire la durabilit´e potentielle d’une structure. La complexit´e des param`etres physico-chimiques du b´eton et le besoin des ing´enieurs d’un outil

(37)

de mesure toujours plus rapide sont `a l’origine du d´eveloppement de nouvelles m´ethodes ou de l’am´elioration des anciennes.

Il est important de d´efinir correctement la grandeur mesur´ee et de connaˆıtre pr´ecis´ement ses conditions de mesure exp´erimentale. Selon les processus utilis´es de diffusion et de migration, avec int´egration ou non des int´eractions chimiques, deux types de coefficients de diffusion ont ´et´e ainsi d´efinis, le coefficient de diffusion apparent Da, et le coefficient de diffusion effectif De.

Les essais sont syst´ematiquement r´ealis´es en conditions satur´ees et sans gradient de pression pour que seul le ph´enom`ene diffusif intervienne. La solution de saturation contient g´en´eralement de l’eau de chaux ou de l’hydroxyde de sodium et de l’hydroxyde de potassium (NaOH et KOH) pour limiter la modification du pH et des ´equilibres chimiques. De plus, les diff´erents dispositifs de mesure utilisent des compartiments contenants, hormis les chlorures, une solution support `a base de NaOH et/ou KOH pour ´eviter au maximum la lixiviation des alcalins du b´eton.

Le sch´ema suivant 1.9 propose une synth`ese des m´ethodes de mesure et des coefficients de diffusion obtenus, d´ecoup´ee en quatre axes, correspondants `a la diffusion seule, la diffusion et la migration, le r´egime stationnaire ou le r´egime transitoire. L’objet de cette partie est de pr´esenter rapidement les diff´erentes m´ethodes de mesure des deux coefficients de diffusion.

Fig. 1.9 – Organigramme des m´ethodes de mesure du coefficient de diffusion des chlorures

1.3.1 Mesure en diffusion naturelle

1.3.1.1 Essai de diffusion en r´egime stationnaire

Un ´echantillon de b´eton satur´e est dispos´e entre deux compartiments de concentrations en chlorures diff´erentes, le plus souvent nulle dans le compartiment aval. Sous l’effet du gradient

(38)

de concentration de part et d’autre de l’´eprouvette, les chlorures diffusent au travers de celle-ci de l’amont vers l’aval. Cet essai est plus commun´ement appel´e essai de diffusion. Le gradient de concentration est maintenu constant en renouvelant r´eguli`erement les solutions dans les com-partiments. Le dispositif est pr´esent´e sch´ematiquement sur la figure 1.10.

Fig. 1.10 – Principe de la cellule de diffusion

Par dosages chimiques r´eguliers du compartiment aval, le flux de chlorures au travers de l’´echantillon est mesur´e. La figure1.11pr´esente la courbe d’´evolution avec le temps de la quan-tit´e cumul´ee W (mol) de chlorures ayant p´en´etr´e dans le compartiment aval (A est la surface expos´ee de l’´echantillon (m2), L son ´epaisseur (m), et cupla concentration en chlorure `a l’amont

(mol/m3)).

Fig. 1.11 – Evolution du flux de chlorures en aval

Le r´egime permanent apparaˆıt au bout d’un certain temps d’essai et se traduit par la partie lin´eaire de la courbe. Le flux constant (∆W /A.∆t) permet de calculer le coefficient de diffusion effectif en utilisant la premi`ere loi de Fick :

Je= De

cup

(39)

avec Je le flux effectif en r´egime stationnaire (mol/m2.s) et De le coefficient de diffusion

effectif (m2/s). Le coefficient de diffusion est, en cons´equence, la pente de la partie lin´eaire de la courbe figure 1.11. Il s’agit d’une simplification puisque l’expression du flux par la premi`ere loi de Fick est incompl`ete. Il faudrait connaˆıtre le champ ´electrique local cr´e´e par les esp`eces ioniques en pr´esence pour l’exprimer avec l’´equation de Nernst-Planck. Les valeurs obtenues d´ependent donc de la concentration cup et du cation associ´e `a Cl−.

La dur´ee de cet essai est fonction de l’´epaisseur de l’´echantillon et des caract´eristiques du b´eton comme le type de ciment (la capacit´e de fixation augmente la dur´ee du r´egime transitoire), le rapport E/C, la taille des granulats. . . Cependant, le d´elai d’obtention du r´egime permanent est tr`es long, plus d’un an pour un ´echantillon d’un b´eton ordinaire de 3 cm d’´epaisseur.

1.3.1.2 Essai de diffusion en r´egime transitoire

Pour diminuer la dur´ee de l’essai de diffusion, deux possibilit´es sont envisageables : ´evaluer le coefficient de diffusion en r´egime transitoire et/ou augmenter le gradient de concentration en augmentant cup. Un ´echantillon de b´eton satur´e est plac´e en immersion dans une solution `a

forte concentration en chlorures. La diff´erence fondamentale avec l’essai pr´ec´edent provient de la mesure : au lieu d’´etudier le flux de chlorures, c’est le profil de concentration en chlorures dans l’´echantillon qui est d´etermin´e `a un instant donn´e. Cet essai est souvent appel´e essai d’immersion. Le principe est d´ecrit sur la figure 1.12.

Fig. 1.12 – Principe de l’essai d’immersion

Pour mener cet essai, un ´echantillon de b´eton, g´en´eralement cylindrique, est rendu ´etanche sur toutes les surfaces sauf une des bases par laquelle la diffusion des chlorures va intervenir. Cette ´etanch´eit´e est n´ecessaire pour assurer une p´en´etration unidimensionnelle des chlorures. La

(40)

surface accessible est expos´ee `a une solution sal´ee pendant une dur´ee d´etermin´ee. La m´ethode nordique NT Build 443 [NTBuild443, 1995] recommande une immersion minimale de 35 jours dans une solution de chlorures de sodium `a 165g/l, tandis que la proc´edure AASHTO T259 [AASHTOT259, 1980] pr´evoit une dur´ee de 90 jours et une solution de NaCl `a 3 % (30g/l).

A la fin de la p´eriode d’exposition, le profil de concentration en chlorures est d´etermin´e comme indiqu´e sur la figure 1.13. De la poudre de l’´echantillon est collect´ee `a diff´erentes profondeurs par grignotage puis les chlorures totaux sont mesur´es par dosage titrim´etrique de la solution contenant les chlorures solubles `a l’acide.

Fig. 1.13 – Profil en chlorures dans le b´eton apr`es immersion

A partir de ce profil, la solution analytique de la seconde loi de Fick en milieu semi infini est ajust´ee au profil exp´erimental (figure 1.13) o`u trois param`etres de calage sont n´ecessaires dont le coefficient de diffusion recherch´e :

C(x, t) = Ci+ (Cs− Ci) erf c

x 2pDa(t − tex)

!

(1.22)

avec C(x, t) la quantit´e de chlorures totaux (mol/kg de b´eton) au temps t (s) et `a l’abscisse x (m), Cs la concentration en surface de l’´echantillon (mol/kg de b´eton), Ci la concentration

initiale dans l’´echantillon (mol/kg de b´eton), Da le coefficient de diffusion apparent (m2/s), et

tex la dur´ee de l’immersion (s).

Le coefficient de diffusion mesur´e n’est donc pas le mˆeme que dans l’essai de diffusion pr´ec´edent, o`u il s’agissait du coefficient de diffusion effectif De, puisqu’il prend en compte non

(41)

de Fick est utilis´ee avec la limite qu’elle sous-tend : une description incompl`ete des transferts ioniques. De plus, le coefficient de diffusion apparent est consid´er´e comme constant ce qui est vrai seulement si le mat´eriau est homog`ene, non-´evolutif et l’isotherme de fixation lin´eaire ; ce dernier point ´etant le plus discutable. L’avantage principal de cet essai est d’ˆetre une bonne simulation des conditions d’exposition r´eelles avec une dur´ee d’essai acceptable. Cependant, la proc´edure d’obtention du profil en chlorures par grignotage et dosages chimiques est tr`es longue et fastidieuse.

1.3.2 Mesure sous champ ´electrique

Le processus de diffusion reste un processus lent pour lequel l’essai de diffusion et l’essai d’immersion ne sont pas satisfaisants pour un b´eton au jeune ˆage (´evolution de la microstructure pendant la dur´ee de l’essai) ou encore en cas de besoin d’un r´esultat rapide (nombreux essais, comparaison de diff´erents b´etons. . .). Des essais de migrations ont ´et´e d´evelopp´es afin d’acc´el´erer le transport des chlorures. Il s’agit d’appliquer une diff´erence de potentiel de part et d’autre de l’´echantillon de b´eton par l’interm´ediaire d’´electrodes. Sous l’influence du champ ´electrique cr´e´e, le mouvement des chlorures, ainsi que celui des autres esp`eces ioniques, est acc´el´er´e vers l’´electrode de signe oppos´e.

1.3.2.1 Essai de migration en r´egime stationnaire

Le principe de l’essai est identique `a celui de la cellule de diffusion avec en plus la mise en place des ´electrodes fix´ees sur les deux faces de l’´echantillon et reli´ees `a un g´en´erateur de tension. L’´eprouvette de b´eton satur´e est plac´ee entre les deux compartiments amont, contenant la solution sal´ee et la cathode (signe n´egatif), et aval, sans chlorures et contenant l’anode (signe positif). Sous l’effet du champ ´electrique, les chlorures migrent de la cathode vers l’anode. Le dispositif est pr´esent´e sch´ematiquement sur la figure1.14.

Le g´en´erateur de tension est r´egl´e le plus souvent dans ce type d’essai afin d’obtenir un champ ´electrique de l’ordre de 4 V/cm (soit 12 V pour un ´echantillon de 3 cm). Cette valeur reste suffisante pour obtenir une bonne acc´el´eration du mouvement des chlorures mais n’est pas trop ´elev´ee afin d’´eviter une augmentation excessive de la temp´erature et l’apparition de perturbations au niveau des ´electrodes, notamment la formation d’hypochlorite [Prince et al., 1999].

Figure

Fig. 1 – Pont Gimsøystraumen en Norv` ege, histogramme du coefficient de diffusion mesur´ e depuis des carottages en superstructure [ Fluge, 2001 ]
Fig. 1.7 – Exemple de pr´ ediction de profils en chlorures dans le b´ eton
Fig. 1.9 – Organigramme des m´ ethodes de mesure du coefficient de diffusion des chlorures
Fig. 1.16 – Sch´ ema de principe de la m´ ethode NT Build 192 [ NTBuild192, 1999 ]
+7

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