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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Les pratiques des enseignants innovateurs en Sciences de la Vie et de la Terre avec les espaces numériques de travail

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Academic year: 2021

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LES PRATIQUES DES ENSEIGNANTS INNOVATEURS EN

SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE AVEC DES ESPACES

NUMÉRIQUES DE TRAVAIL

Sandrine HÉNOCQ,

Étudiante en Master, UMR STEF ENSC/INRP UniversSud Paris.

MOTS-CLÉS : PRATIQUES ENSEIGNANTES – ESPACE NUMÉRIQUE DE TRAVAIL –

ENT – ENSEIGNANTS INNOVATEURS EN SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE OU SVT

RÉSUMÉ : l’objectif de cette recherche exploratoire est de réaliser un panorama des catégories de

pratiques des enseignants innovateurs en SVT avec les espaces numériques de travail et de déterminer l’origine des différences de leurs pratiques. Trente-cinq catégories différentes existent avec des caractéristiques spécifiques. Quatre contraintes principales influencent la mise en œuvre des pratiques avec les élèves, qui sont synthétisées sous la forme d’un paramètre complexe : « le profil d’usages ». Ce « profil d'usages » permettrait d'envisager la future évolution des ENT en SVT. Deux de ces contraintes peuvent engendrer des inégalités.

ABSTRACT : The aim of this explorator research conceive of an overview of teachers’s practices in biology and geology with a digital environnment and what reasons explain the different categories of practice. Thirty-five categories exist with specific characteristic. Four main constraints influence teacher’s practices with pupils, which is synthesize in “habitual practice’s profil”, a complex parameter. This profil let them devise what futur evolution of practice in biology and geology we can have. Particulary two of them lead to inegalities.

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INTRODUCTION

L’objectif de cette recherche exploratoire est de réaliser un état des lieux sur les pratiques enseignantes en Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) avec les Espaces Numériques de Travail (ENT) ou plateformes. Au sens commun les pratiques enseignantes en SVT avec les ENT sont définies comme l’ensemble des activités menées avec des élèves dans le contexte scolaire « en classe » ou « en dehors de la classe ». Deux principales questions se posent dans ce domaine inexploré :

- Quelles publications et quelles diffusions de ces pratiques en SVT avec les ENT ont ces enseignants innovateurs ?

- Quelles caractéristiques et quelles contraintes influencent leurs mises en œuvre ?

1. LES PROBLÈMES DE PUBLICATION ET DE DIFFUSION DES PRATIQUES INNOVANTES DES ENSEIGNANTS DE SVT AVEC LES ENT

En SVT seules cinq activités, exemples de pratique, sont publiées sur Educnet dans un tableau de typologie d’usages1. D’autres activités peu nombreuses ont été repérées sur les sites académiques

spécifiques SVT ou non : dans les académies de Bretagne2 et de Strasbourg3, par exemple et une dans le bulletin de l’association des professeurs de biologie et de géologie (APBG)…

Des descriptions d’activités restent peu nombreuses et donc peu représentatives des pratiques réelles des enseignants de SVT alors que les ENT existent déjà depuis une dizaine d’années.

Quelles sont les pratiques mises en œuvre ?

Pour prendre connaissance des activités réelles menées, il a été nécessaire de trouver des enseignants qui utilisent un ENT. Dans l’académie de Versailles les enseignants identifiés l’utilisant sont au nombre de quatre. En ce qui concerne la région du Nord Pas de Calais, seul un enseignant a été identifié. En Bretagne, un a été contacté, ainsi qu’un en Normandie. Cela montre un décalage important en SVT entre la situation réelle actuelle et la situation déclarée institutionnellement de mise en place et d’utilisation des ENT.

1 www2.educnet.education.fr/sections/services/ent/scolaire/usages_ent

2 back.ac-rennes.fr/pedagogie/svt/svt2.htmback.ac-rennes.fr/pedagogie/svt/cartelec/cartable.htm back.ac-rennes.fr/pedagogie/svt/tice_ent/index.htm

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2. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE EXPLORATOIRE

Sept enseignants ont été interviewés par entretien non directif à semi-directif, à partir d’un canevas d’entretien. Deux sous-groupes se distinguent dans ces enseignants innovateurs, ceux qui sont plus expérimentés, qu’on nomme « experts », et ceux qui le sont moins, qu’on nomme « novices ». Le canevas d’entretien a été adapté et retravaillé après les deux premiers entretiens avec les deux « enseignants experts ». Il a ensuite été utilisé avec les cinq autres enseignants innovateurs.

Les discours de ces enseignants ont été transcrits. Une analyse exploratoire de contenu est réalisée à partir de deux d’entre eux, qui a permis de dégager tous les points importants. Une grille d’analyse a été établie puis a permis d’exploiter les cinq autres entretiens.

3. LES TRENTE CINQ CATÉGORIES DE PRATIQUES INNOVANTES EN COLLÈGE ET EN LYCÉE ET LEURS CARACTÉRISTIQUES

3.1. Délimitation des activités possibles et de leur catégorisation

Ces enseignants « experts » ont permis de délimiter un champ des possibles activités qu’ils mettent en place et qu’ils ont exploré : un panorama de vingt-cinq activités réelles est établi. Les autres enseignants ont permis de compléter le panorama précèdent, de le préciser et d’envisager les axes de pratiques privilégiés : dix nouvelles activités ont été rajoutées. Les pratiques des différents enseignants ne sont pas les mêmes avec leurs élèves. Il est donc nécessaire de caractériser ces pratiques

3.2. Trente-cinq catégories de pratiques avec leurs principales caractéristiques

Les trente-cinq catégories de pratiques différentes présentent trois principales caractéristiques : - La localisation temporelle et géographique de ces pratiques varie. Elles peuvent être réalisées uniquement « en classe », presque exclusivement « à l’extérieur de la classe » et des situations intermédiaires où les activités sont menées « en classe et en dehors de la classe ».

- Les trente-cinq catégories de pratiques se subdivisent en deux : les activités qui sont de type « expérimentales » et des activités qui sont communes aux autres disciplines mais non expérimentales, d’après Coquidé (2000) et Giordan (1999).

- La conception des pratiques provient de transposition d’activités non réalisées avec un ENT, d’aménagement d’activités déjà réalisées avec un ENT mais en modifiant une variable ou plusieurs ou d’invention complète à partir d’une fonctionnalité d’ENT ou d’une idée.

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4. ENT MIS EN PLACE ET CONTRAINTES QUI INFLUENCENT LA MISE EN ŒUVRE DES PRATIQUES INNOVANTES SYNTHÉTISÉES SOUS LA FORME D’UN

PARAMÈTRE COMPLEXE DE « PROFIL D’USAGES » : LES FUTURES USAGES POSSIBLES DES ENT

4.1. Orientation des pratiques innovantes par les caractéristiques des ENT

D’après Puimatto (2006), les ENT sont des environnements numériques de travail, des plateformes, des portefolio… sous la forme d’un portail Internet spécifique de chaque établissement scolaire. Les utilisateurs doivent se « loguer » et indiquer leur mot de passe pour y accéder de l’établissement ou de l’extérieur. Les ENT sont organisés en plusieurs espaces : un individuel et des collectifs, qui permettent d’accéder à toutes les ressources, logiciels disponibles… Ils disposent également de tous les moyens de communications : webmail, forum, tchat. Chaque établissement possède donc son propre ENT, il n’existe pas un ENT mais des ENT. Chacun des enseignants innovateurs a mis en place sont propre ENT avec des « dispositifs libres » puis seulement 2 d’entre eux disposent actuellement d’un ENT officiel. À partir des fonctionnalités de chaque ENT, différentes catégories de pratiques sont mises en œuvre.

4.2. Orientation des pratiques innovantes : un paramètre complexe et composite de contraintes, « le profil d’usages ».

Chaque enseignant, de collège et de lycée et expert ou non, ne présente pas les mêmes activités réalisées avec ses élèves au cours du temps. Des points communs se dégagent entre enseignants. Des contraintes ont influencé la mise en place et la mise en œuvre des ENT. Chacun des enseignants présente donc ce que j’ai appelé un « profil d’usages », paramètre complexe et composite qui fait intervenir les 4 variables appelées « contraintes » identifiées.

Les deux premières contraintes sont constituées par :

1) les contraintes matérielles comme les fonctionnalités des ENT, auxquelles s’ajoutent les équipements informatiques et connexion Internet disponibles dans l’établissement et dans chaque salle accessible aux élèves, mais aussi l’équipement dont dispose chaque élève chez lui. 2) les « aides humaines » comme les aides éducateurs qui encadrent les élèves « en dehors de la

classe » ou les centres municipaux de ressources.

Ces deux contraintes entraînent des inégalités entre établissements, entre élèves, entre formations. Les deux autres contraintes influencent la mise en œuvre des pratiques et sont constituées par : 3) l’objectif initial avec lequel l’enseignant a mis en place un ENT pour l’utiliser avec ses élèves.

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4) Le parcours de l’enseignant :

- tous les enseignants innovateurs rencontrés sont des enseignants qui ont un parcours de formateur ou de chercheur. Ils disposent de nombreuses expériences de l’enseignement qui diversifient et orientent les pratiques ;

- l’enseignant innovateur est influencé s’il est et reste concepteur de son ENT ou s’il devient uniquement contrôleur d’ENT voir simple utilisateur ;

- les pratiques mises en œuvre sont également influencées par les pratiques sociales de référence qu’ils ont acquises dans d’autres situations.

Ces quatre principales contraintes influencent les pratiques mises en œuvre avec les élèves et peuvent les déterminer inconsciemment et consciemment.

CONCLUSION

Les sept enseignants, qui ont participé à cette recherche et qui utilisent cet outil pédagogique, sont des innovateurs qui créent de nouvelles pratiques. Ils transforment leur profession et permettent aux élèves d’accéder à un outil « professionnel ».

Le résultat principal de cette recherche est la réalisation d’un panorama de trente-cinq catégories de pratiques, décrites avec les Espaces Numériques de Travail en Sciences de la Vie et de la Terre, qui peuvent être menées du collège au lycée. Ces pratiques présentent des caractéristiques spécifiques des disciplines expérimentales ou non, des caractéristiques temporelles et géographiques et d’utilisation de nouveaux moyens de communication. Cependant ces pratiques dépendent de quatre contraintes principales. Dans le cas d’un usage plus large et étendu à tout le territoire des ENT, l’identification de ces contraintes pourrait permettre d’infléchir le profil initial de chaque enseignant pour lui permettre une diversification de ses pratiques.

Néanmoins des obstacles existent :

- d’un point de vue matériel, ils peuvent engendrer des inégalités ;

- d’un point de vue professionnel, les limites entre le temps travaillé et le temps non travaillé deviennent floues et inadaptées. Le temps nécessaire à la prise en main et à la conception de pratique augmente le temps de préparation ;

- d’un point de vue didactique, les ENT sont, en biologie, un intermédiaire supplémentaire entre le vivant et la compréhension de celui-ci4. Cela ne va-t-il pas accroître les obstacles préexistants ?

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- Enfin la diffusion des pratiques réelles menées par ces innovateurs doit être réfléchie et organisée pour permettre au plus grand nombre d’enseignants de les consulter et de développer l’usage des ENT.

Cette recherche exploratoire permet de poser quatre hypothèses à tester. La première est que le « profil d’usages » des enseignants innovateurs dépend des quatre contraintes identifiées. La seconde est que le « profil d’usages » dépend des représentations de l’apprentissage et de l’enseignement des enseignants. La troisième est que les pratiques des enseignants innovateurs de genre féminin soient les mêmes que celles de genre masculin, seuls des enseignants masculins ayant participé a cette recherche. Enfin la dernière, le profil d’usages influence le déploiement des ENT.

BIBLIOGRAPHIE

COQUIDÉ, M. (2000). Le rapport expérimental au vivant. Mémoire d’Habilitation à Diriger des Recherches. Université Paris-Sud.

GIORDAN, A. (1999). Une didactique pour les sciences expérimentales. Paris : Belin.

HÉNOCQ, S. (2008). Le discours des enseignants innovateurs en Sciences de la Vie et de la Terre sur les activités qu’ils mènent avec les espaces numériques de travail ou ENT. Mémoire de Master2 en Communication et recherche en didactiques des sciences expérimentales et technologiques, École Normale Supérieure de Cachan : France.

POYET, F. & BACCONNIER, B. (2006) Les environnements numériques de travail en milieu scolaire. La lettre d'information de la veille scientifique et technologique de l'INRP, n° 21. Consulté en septembre 2007 à l’adresse :

http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/octobre2006.htm

PUIMATTO, G. Coord (2007). TICE : l’usage en travaux, dans les dossiers de l’ingénierie éducative, hors Série. Paris : Sceren-CNDP

PUIMATTO, G. (2006). Les réseaux numériques éducatifs, régulateurs, acteurs et vecteurs de l’évolution des pratiques et de l’organisation des établissements et de l’institution scolaires. Thèse de Doctorat, Paris XIII, soutenue le 7 juin 2006. Pages 394 et sq. Paris, France.

Références

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