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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Quelques exemples de communication illustrée des sciences de la terre

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Academic year: 2021

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QUELQUES EXEMPLES DE COMMUNICATION ILLUSTRÉE

DES SCIENCES DE LA TERRE

Marco GIARDINO

Dipartimento di Scienze della Terra - Università di Torino

MOTSCLÉS: GÉOLOGIE COMMUNICATION SCIENTIFIQUE -DOCUMENTATION AUDIOVISUELLE - DIDACTIQUE

RÉSUMÉ: Dans les Sciences de la Terre - comme en chaque autre discipline scientifique - il existe la possibilité de communiquer les concepts fondamentaux avec des techniques de mise en spectacle de leur contenu. Dans le cas spécifique d'un Département Universitaire, il est montré quelques exemples d'application des techniques audiovisuellesàla documentation et communication de la recherche scientifique (dans le champ de la Géologie du Quaternaire et de la Néotectonique) et ils sont illustrées des solutions didactiques pour quelques concepts des Sciences de la Terre.

SUMMARY : Earth Sciences - like other sciences- offer possibilities of communicating basic concepts using spectacular showing techniques. In a University Departrnent audiovisual techniques can be used in scientific researches documentation and communication. Here are presented sorne application of these techniques to Quaternary researches and Neotectonis. Sorne examples of didactics solutions aboutEarthSciences concepts are also proposed.

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1. RÉFLEXIONS THÉORIQUES SUR LA DIVULGATION SCIENTIFIQUE

Le sens de cette intervention sur la communication audiovisuelle dans les sciences de la terre doit être rapporté à quelques considérations générales.

1.1 Science et culture

La première concerne le rôle de la Science, qui à son début se développe et se perfectionne dans un milieu restreint de spécialistes et ensuite, quand elle atteint un certain degré de maturité, elle tend à se présenter dans le monde de la culture et dans l'expérience de tous. Cette évolution "de rôle" a induit différentes attitudes sociales à l'égard de la Science (Lembi,1980) : de l'adaptation inconditionnelle ("je crois, parce que je ne comprends pas") typique d'une société étonnée par le progrès scientifique, au doute sur la bonté des conséquences sociales de la science, à la suite de ses fautes et des inconvénients de ses réalisations ("je me méfie parce que je ne comprends pas") jusqu'au désir de comprendre les modalités et les conditions de validité de la recherche scientifique.

Pour satisfaire la troisième de ces attitudes sociales, certainement la plus équilibrée et mûre, un effort apparaît nécessaire non seulement du côté de celui qui veut comprendre, mais aussi du côté des opérateurs scientifiques, qui doivent aborder et résoudre les problèmes de communication des contenus. La difficulté de dialogue entre les "hommes de science" et les non-professionnels n'est pas tout simplement conséquence d'un problème de langage, mais parfois de véritables différents manières de raisonner, et enfin aussi de l'absence d'un cadre de connaissances de références communes (Host, 1992).

Il paraît nécessaire de repérer des parcours alternatifs pour la communication scientifique adressée au grand public; entre les routes praticables, en accord avec Guillemot (1991), il Ya celle qui porte les destinataires de la communication au désir de connaître à travers une "mobilisation des esprits". C'est-à-dire de s'adresser à l'imagination pour intéresser l'intellect; et, pour encourager d'une façon plus incisive le goût du savoir scientifique, d'utiliser des instruments de communication qui en permettent une manifestation spectaculaire.

1.2 Image et communication scientifique

La deuxième considération générale est sur le rôle privilégié qu'a pris l'image dans le circuit de la communication. Selon des nombreux spécialistes des sciences de la communication,ils'est produit un véritable phénomène de transformation bio-culturelle qui intéresse directement les centres de formation de la pensée : surtout les nouvelles générations, par leurs modalités de prendre et d'élaborer l'information, privilègient les aspects figuratifs. Les résultats de telles recherches ont été résumés par Novi (1984) dans un tableau présenté dans une publication du Centre de Photographie Didactique Ilford (Fig. 1). Si l'on veut omettre une comparaison avec les autres organes des sens, au [m du sujet ici traité, la donnée la plus intéressante mise en évidence par l'auteur, est celle qui indique la priorité de la vue et de l'ouïe non seulement dans le procès de compréhension mais surtout dans celui de mémorisation des informations. Ces faits sont probablement causes et en même temps effets

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du succès des moyens audio-visuels(laro sensu)entre les nouveaux systèmes de relation sur le plan communicatif. f t

o

d

o

n appren n re len

1% avec le goût 10% de ce qu'on lit

1,5 avec le toucher 20% de ce qu'on écoute

3,5 avec l'odorat 30% de ce qu'on voit

Il % avec l'ouïe 50% de ce qu'on voit et on écoute 83% avec la vue

De 1 ensel2nement on retIent

après3heures après3jours

donné seulement oralement 70% 10%

donné seulement visuellement 72% 20%

donné visuellement et oralement 85% 65%

FIG. 1

1.3 Stratégies pour l'usage de l'image scientifique

Les considérations précédentes imposent au monde de la Science une réflexion attentive sur l'image scientifique, soit comme infonnation pour la description des objets soumis à la recherche, soit comme moyen pour communiquer les connaissances scientifiques aux non-professionnels.

Un emploi correct de l'image scientifique présente en effet une double vaillance: d'un côté, elle facilite énonnément la compréhension et l'échange d'idées entre les chercheurs, de l'autre, elle représente l'élément fondamental pour susciter l'intérêt du public non expert en face de connaissances non directement intuitives. Dans les Instituts scientifiques est indiquée la nécessité d'avoirà disposition des instruments adéquats, praticables et efficients pour la documentation audio-visuelle des activités de recherche et pour la communication scientifique; instruments qui soient de plus compatibles avec la désormais vérifiée limitation du temps et des ressources applicables.

La photographie, employée de façon "stratégique" est un de ces moyens et elle offre l'avantage de se prêter à des élaborations spectaculaires successives et à la mise en spectacle.

2. QUELQUES EXPÉRIENCES PRATIQUES

2.1 Images géologiques pour la recherche et la communication

Dans l'activité d'un Département Universitaire de Sciences de la Terre, la photographie, avant de réaliser son rôle dans la communication scientifique, représente essentiellement un instrument de

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recherche et de recueil de données, et pourtant elle exige un usage propre, pour pouvoir toujours référer avec précision l'image à un contexte défmi. C'est la première raison pour la quelle on parle de "stratégie" en documentation photographique. Pour illustrer ce concept par des exemples sont présentées des images des travaux de récupération de fossiles d'un vertébré (fouilles dans l'aire de Villafranca d'Asti, effectuées en collaboration entre les Universités de Turin et Ferrara et le Musée Régional de Sciences Naturelles de Turin) et une partie de la documentation iconographique relatif à une étude (Carraro et al., 1992) sur les défonnations récentes dans l'aire de Campo Imperatore, Gran Sasso d'Italia.

Quand l'on retrouve des pièces fossiles de remarquable intérêt, pour ne pas risquer de disperser des importantes informations sur les pièces mêmes et la stratigraphie locale, il faut organiser une fouille d'une telle façon qu'elle devienne un laboratoire pour le recueil systématique des données; l'enregistrement des informations à travers des instruments photographiques exige la même systématicité et le même soin qu'un relief topographique.

De plus, si l'on entend, au-delà des fossiles, documenter la méthodologie de la récupération pour en faire un objet de communication scientifique, alors il est indispensable d'élaborer avec l'équipe de fouilles un plan de l'illustration photographique qui comprenne en séquence tous les moment-clés de l'opération. Les images présentées font partie d'un récit photographique qui devient audio-visuel avec l'utilisation de projecteurs de diapositives à fondu enchaîné et d'un conunentaire sonore synchronisé.

Pour rendre "dynamique et conséquentielle" la documentation photographique, en prévision de son utilisation comme audio-visuel, on peut se servir de simples expédients, tels que le "zoom" sur les particuliers ou le filmage répété du même cadrage en différents temps quand la scène est en rapide évolution.

Dans différentes activités géologiques du terrain, la documentation photographique réalisée pendant le travail de recherche peut être assemblée avec d'autre matériel graphique et photographique pour construire des présentations audiovisuelles. Reproduction de photos aériennes, cartographie géologique, graphiquesàl'ordinateur ou traditionnels peuvent être insérés en séquences qui illustrent les résultats de l'abstraction scientifique en gardant une constante référence à la réalité visible.

2.2 La mise en spectacle des images géologiques.

La géologie, science "graphique", se prête bien à fournir des images avec un fort contenu pour la mise en spectacle, soit parce que pendant le travail sur le terrain on a souvent à faire avec des paysages qui frappent l'imagination et satisfont le sens esthétique de l'observateur, soit parce que ['étude approfondie de fonnes naturelles à différentes échelles peut devenir une source inépuisable de créativité "graphique".

"L'imagination créative" qui est composante de l'activité scientifique des chercheurs (Viard, 1990) devient le moyen pour l'individuation de parcours communicatifs qui peuvent attirer l'attention du grand public sur les thèmes géologiques.

Les expédients peuvent être très nombreux pour étonner, passionner, "toucher les coeurs" et émouvoir vers le désir de connaissance et l'appropriation du savoir.

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Les dernières images proposées sont extraites d'une recherche photographique réalisée par l'auteur et présentéeà l'occasion de l'Année Européenne pour l'Environnement (1987) dans une exposition réalisée par les Assessoratsà l'Éducation et à l'Environnement de la Région Piémont et de la Cité de Turin ; les images de cette recherche ont été ensuite réunies en produit audiovisuel par l'Étude AV de Milan. Ces images utilisent les symétries et les identités des caractères géométriques des structures géologiques et autres formes naturelles et non, pour inviter l'observateuràse poser des questions sur la vraie nature de l'objet qui est devant lui. Les séquences "en fondu" qui sont présentées pendant la projection, avec le passage imperceptible de l'image séduisante du particulierà celle descriptive de la situation entière, jusqu'au plan d'interprétation du phénomène, se proposent de rendre l'imagination du spectateur sensible aux caractéristiques des structures géologiques et aux procès qui les ont produites.

BIBLIOGRAPHIE

CARRARO(E),GIARDINO (M.), Geological evidence of recent fault evolution. Examples from Campo Imperatore (L'Aquila - Central Apennines), Il Quaternario, 1992,5(2), 181-200.

GUILLEMOT (G.), La macchina deI Tempo, Preprint Atti dei Convegno "Il museo spettacolo", Pordenone, 31 maggio-l/2 giugno 1991.

HOST (V.), Les enjeux de la formation scientifique et technique, Lettre CECSI, 1992,7.

LEMBI (A.), Premisse, La ricerca scientifica e le sue conseguenze sociali, The Open University/Mondadori Milano, 1992, 158pp.

NOVI(C.),Fotografia didattica-l'audiovisivo, Centro di fotografia didattica lLFORD, Saronno (VA), 1984.

VIARD (J.), Le rôle de l'imaginaire dans l'élaboration de la connaissance scientifique. Quelques applicationsà la didactique, Actes des X/lèmes Journées Internationales surl'Éducation Scientifique, 1990.

Références

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