LA FORMATION PERMANENTE
DES
ENSEIGNANTS
Nul aujourd'hui ne met en question la nécessité d'une forma-tion permanente pour les enseignants : ni l'Administraforma-tion qui s'efforce d'organiser des actions de formation, ni les ensei-gnants qui souvent prennent sur leurs heures de liberté pour en bénéficier, voire pour trouver eux-mêmes des occasions de recyclage, notamment en entreprise.
Une enquête menée par la "Conférence des présidents d'asso-ciations de professeurs spécialistes" (à laquelle l'APTEP parti-cipe) au sujet des MAFPEN aboutit aux demandes suivantes : main-tien des MAFPEN ; harmonisation entre Académies ; meilleure circulation de l'information ; prise en compte des demandes spé-cifiques ; reconnaissance des Associations comme partenaires. Nous pouvons nous y associer, en y ajoutant les conclusions de notre propre enquête gui fait ressortir plus encore le carac-tère disparate des stages effectués par les uns ou les autres, et l'urgence d'un plan national cohérent.
Le moment est venu de dépasser les expédients localisés, les recettes ponctuelles.
L'année sabbatique -à ne pas confondre ici avec une année de repos !- moitié à l'Université, moitié en entreprise, résoudrait le problème. Elle assurerait à chaque catégories d'enseignants un complément périodique de formation sûr, automatiquement inclus dans la carrière.
Essentieliement prévisible, son organisation serait, en principe, facile. Trouver des places pour les stagiaires en Université est une question dont le ministère de l'Education conserve la maî-trise ; et les stages industriels peuvent aussi se trouver : les chefs d'entreprise y sont favorables. On trouve bien des stages pour les élèves dont le nombre, par construction, est supérieur au nombre des professeurs ... On imagine également sans peine des modes de contrôle fort différents d'un examen mais permettant de prouver la réalité du travail fourni au cours de cette année sabbatique.
Certes, tout cela ne serait pas gratuit
Un pilote de ligne passe près d'un quart de son temps d'ac-tivité en stages et recyclages de toutes sortes (l'année sabba-tique représenterait 14%) ; personne -surtout pas les usagers de l'avion- n'y trouve à dire. Les responsabilités du pilote sont si évidentes, si lourdes, si faciles à chiffrer ...
A la réflexion, ce pilote a d'abord été notre élève : notre responsabilité d'enseignant se situe en amont, elle est plus modeste, plus diffuse, non chiffrable. Il faut une volonté, un véritable courage politique, pour reconnaître ce genre de res-ponsabilité, se décider à en payer le prix ... Et si c'était là un signe majeur de civilisation ?
D.Sauvalle
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