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Vivre simultanément différentes transitions

Afin de bien comprendre la nature de l’expérience d’une personne, Meleis (2010) souligne l’importance de s’attarder à toutes les transitions vécues par celle-ci. Dans le cadre de la présente étude, il est ressorti que les infirmières immigrantes en transition professionnelle vivaient également d’autres transitions qui avaient un impact sur la première. La nature des transitions et l’intensité émotive de ces expériences étaient souvent

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diversifiées compte tenu du contexte personnel de chacune, mais elles avaient toutes en commun de vivre d’autres transitions parallèlement à leur transition professionnelle. Le premier thème émergeant de l’analyse thématique porte donc sur les différentes transitions vécues par les infirmières immigrantes. Dans cette section, la transition commune à toutes les participantes soit l’immigration sera présentée de même que d’autres transitions jugées particulièrement significatives : le renouvellement du réseau social, la modification des structures et des rôles familiaux et les problèmes de santé.

Tableau 4. Thème 1 et sous-thèmes

Sous-thème 1.1 : Parcours migratoire

L’immigration est au cœur de l’expérience des infirmières diplômées hors Québec. Afin de mieux comprendre l’importance de celle-ci, les motifs d’immigration des infirmières participantes seront présentés de même que la trajectoire personnelle et professionnelle des participantes. Finalement, le processus d’adaptation et les défis qu’il entraîne seront énoncés.

Motifs d’immigration

Différents facteurs ont influencé le désir d’immigration des participantes. En effet, pour différentes raisons professionnelles et personnelles, ces dernières ont fait le choix de s’installer au Québec. Dans un premier temps, la profession infirmière facilite la mobilité internationale. En effet, le contexte mondial de pénurie d’infirmières amène les différents États, dont le Québec, à mettre en place des stratégies de recrutement de la main-d’œuvre infirmière à l’étranger. Ainsi, une participante mentionne : « Je n’ai pas fait une demande d’immigration comme ça, au hasard. J’avais vu dans un journal qu’on demandait beaucoup d’infirmières au Québec » (E2). Une autre participante décrit sa participation au Salon infirmier de Paris en ces termes : « Il y a des opportunités qui se sont présentées. […] J’ai participé au Salon infirmier et c’est vrai que les propositions

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étaient mirobolantes » (E1). Toutes les infirmières rencontrées ont été influencées par ces efforts de recrutements.

De plus, certaines participantes, qui sont devenues infirmières suite à une réorientation de carrière, ont choisi cette profession en vue d’avoir la possibilité de travailler à l’étranger : « Je me disais que ça (la mobilité internationale) allait être possible, donc ça faisait partie de l’intérêt du métier » (E3). Une autre participante souligne que

« ça faisait un moment qu’[elle] pensait à ça, mais dans le métier qu’[elle] faisait avant ce n’était pas possible. Enfin, c’était compliqué. Donc [elle s’est] dit : « ben voilà, je suis maintenant infirmière, c’est l’occasion d’aller faire infirmière au Canada » (E3).

Dans un autre ordre d’idées, l’intérêt envers la pratique infirmière québécoise en a influencé plus d’une. La perception de celle-ci comme une pratique de pointe ou un idéal de pratique a constitué un facteur qui a influencé certaines participantes dans leur choix d’immigrer au Québec. Par exemple, une participante souligne qu’on lui « a beaucoup parlé des infirmières québécoises qui à priori avaient une longueur d’avance sur tout ce qui entoure la pratique réflexive, que ça serait intéressant [pour elle] d’aller voir » (E3). Une autre infirmière, qui avait fait une formation spécialisée en oncologie pédiatrique en collaboration avec un centre de recherche aux États-Unis, un hôpital en Ontario et le centre de recherche de Ste-Justine, mentionne qu’elle a « beaucoup aimé la façon de procéder aux soins, la façon d’enseigner des infirmières québécoises, que cela répondait à ce [qu’elle] voulait » (E2).

Finalement, d’autres facteurs professionnels ont également influencé les infirmières rencontrées : la perspective d’un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail, la possibilité d’avancement de carrière, l’opportunité de faire des études plus avancées ou simplement l’envie de découvrir une nouvelle pratique. Cependant, la décision d’immigrer n’est pas qu’influencée par des motifs professionnels. Différentes raisons personnelles ont également été soulevées par les participantes.

D’abord, la recherche d’une meilleure qualité de vie semble être un facteur influençant grandement la décision d’immigrer. En effet, certaines participantes ont mentionné être insatisfaites du contexte sociopolitique de leur pays d’origine : « On recherchait une meilleure qualité de vie en général, parce qu’en France ça commençait à changer au niveau sociopolitique » (E4) ou encore « Dans certains pays sous-développés, c’est le régime politique qui gère et non les droits de l’Homme. Je trouvais ça exaspérant » (E2). Les participantes qui ont immigré avec leurs enfants ont également exprimé le désir de leur offrir quelque chose de différent. À cet effet, une des infirmières rencontrées affirme avoir immigré pour que ses deux enfants « connaissent autre chose que ce qui se passe en France » (E4). Une autre mentionne qu’une des raisons motivant son immigration était son enfant afin de « lui offrir un meilleur enseignement, des meilleures études » (E2).

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De plus, pour certaines d’entre elles, le désir d’immigrer de leur conjoint a été un élément déterminant dans le projet d’immigration. « C’était plus mon conjoint qui adore ça depuis qu’il est tout petit » (E1) affirme une participante alors qu’une autre mentionne que « lui c’était le premier parti quasiment. Quand je l’ai connu, il voulait déjà partir. C’est moi qui ai mis plus de temps à me décider » (E4). Finalement, le fait d’avoir déjà voyagé au Québec et que cette province soit francophone sont deux éléments qui semblent avoir influencé deux participantes dans leur choix de s’y installer.

En somme, bien que des raisons professionnelles (intérêt envers la pratique québécoise, recherche de meilleures conditions de travail, possibilité d’avancement de carrière, opportunité de faire des études plus avancées ou envie de découvrir une nouvelle pratique) incitent les infirmières à immigrer au Québec, le projet d’immigration s’inscrit souvent dans un cadre plus large, celui d’un projet de vie et de famille. Plusieurs raisons personnelles telles que la recherche d’une meilleure qualité de vie, le bien-être des enfants ou le désir d’immigrer du conjoint, influencent le projet d’immigration. S’intéresser aux motifs d’immigration des infirmières diplômées hors Québec permet ainsi de mieux saisir leurs attentes face à leur nouvel emploi et à leur nouvelle vie.

Trajectoire personnelle et professionnelle

Un autre élément exploré afin de mieux comprendre le parcours migratoire des participantes est l’ensemble des démarches personnelles et professionnelles effectuées. D’abord, les démarches d’immigration et la préparation seront présentées. Par la suite, les démarches professionnelles des infirmières rencontrées, c’est-à-dire celles visant à l’obtention d’un permis de pratique au Québec, seront exposées.

Afin d’immigrer au Québec, les participantes ont dû compléter un dossier d’immigration au niveau provincial puis au niveau fédéral. La moitié d’entre elles a souligné que le processus était long et coûteux, malgré le fait qu’elles étaient priorisées en raison de leur profession : « C’est lourd pour avoir les papiers. L’avantage quand on est infirmière c’est qu’on est prioritaire, mais c’est super long comme démarche » (E5). Le fait d’immigrer en famille engendre aussi des coûts plus importants: « Ça demande beaucoup de frais. Tu payes pour ton conjoint, pour le fils que tu viens d’avoir, tu payes pour les visites médicales. C’est de l’argent. Ça m'a coûté environ 6000$ » (E2).

Une participante a souligné que le temps requis par les démarches lui a permis de bien se préparer : « À partir du mois de novembre jusqu’en avril j’ai pu préparer le voyage, les papiers, me renseigner un petit peu. J’ai eu du temps pour ça. C’était bien » (E3). Dans ce même ordre d’idées, les participantes mentionnaient s’être

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préparées méticuleusement en se renseignant tant sur la culture que sur les aspects plus pratique de la vie au Québec comme, par exemple, cette participante :

« On s’est quand même pas mal préparés pour savoir exactement vers quoi on s’en allait. [...] Malgré le fait que ça soit la même langue, ce n’est pas la même culture. Il y avait quand même pas mal de choses qui différaient. On voulait être prêts. » (E4);

Une autre soulignait être « allée chercher sur Internet des trucs tout bêtes comme : est-ce qu’on peut emmener notre télévision, comment se passe le système de santé, le système scolaire, le travail » (E6). Les sources d’informations utilisées par les participantes étaient principalement des documents et des rencontres d’informations du service d’immigration; des livres; et Internet, tant sur des sites officiels tels ceux de l’ambassade que sur des forums. Une des participantes qui avait déjà réalisé un stage au Québec était restée en contact avec une Québécoise qui a pu répondre à ses interrogations.

En ce qui concerne l’obtention du permis d’exercice de la profession infirmière au Québec, pour les quatre participantes qui ont bénéficié de l’ARM, les démarches ont débuté par la visite du Salon infirmier de Paris. En effet, ces infirmières ont été recrutées directement en France tel que le mentionne une participante :

« Ça a commencé par ces fameux entretiens, je pense que c’est 3 ou 4 avec différentes personnes du Ministère de la Santé du Québec, avec des infirmières et des personnes des ressources humaines. Donc après, ils nous disent si c’est bon ou pas. S’ils sont intéressés par nous. Une fois qu’ils nous ont dit que c’était OK, on signe le contrat et à partir de ce moment-là, on commence les démarches d’immigration » (E3).

La présence d’une délégation du Québec à ce grand rassemblement professionnel infirmier facilite et accélère beaucoup la recherche d’emploi pour les infirmières françaises désirant immigrer au Québec. Certaines des participantes ont mentionné avoir pris leur rendez-vous pour une entrevue un an à l’avance alors que d’autres ont agi sous l’impulsion du moment. Par exemple, une participante qui allait au Salon infirmier pour se trouver un emploi en France mentionne avoir visité le kiosque de la délégation du Québec avec une amie qui désirait immigrer. Sur place, elle s’est finalement inscrite pour passer une entrevue avant même d’en parler avec son conjoint :

« J’ai eu un entretien et ça s’est bien passé. Je leur ai dit oui, mais que je devais en parler avec mon mari. Parce qu’on n’avait pas pris la décision quand même. Donc, j’ai signé un contrat et tout pour deux ans et je leur ai dit je vous tiens au courant » (E5).

Une autre raconte une histoire similaire :

« Ils sont très bien organisés, parce que moi, je venais juste pour des renseignements et finalement en 2 heures, j’avais eu mon entrevue, vu quelqu’un de l’OIIQ qui m’expliquait comment ça fonctionnait, rencontré quelqu’un du Ministère de l’Immigration et quelqu’un du Ministère de la Santé qui m’avait proposé un établissement en lien avec mon expérience professionnelle » (E4).

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Toutes les infirmières rencontrées qui ont participé au Salon infirmier de Paris se sont fait proposer un contrat d’embauche de deux ans dans la ville de leur choix et ont été placées dans un hôpital et un département en fonction des besoins de la région choisie. « On ne choisit pas son service, on ne choisit pas son quart de travail et on choisit plus ou moins l’hôpital. On est très dirigée » (E1) souligne une participante. Une fois arrivées au Québec, celles ayant bénéficié de l’ARM avaient un permis de pratique restrictif et elles ont fait un stage d’intégration de 75 jours suite auquel elles ont reçu leur permis définitif.

Pour les deux autres participantes, les démarches afin d’obtenir un permis de pratique ont été légèrement différentes. En effet, elles ont dû faire évaluer leur formation par l’OIIQ avant d’obtenir un permis de candidate à la profession infirmière (CEPI) et de passer l’examen professionnel :

« Donc, il a fallu que je fasse évaluer mon diplôme au niveau de l’Ordre. J’ai dû faire compléter des papiers à mon institut de formation en soins infirmiers et présenter toutes les preuves comme quoi j’avais bien suivi ma formation et que j’avais eu mon diplôme » (E4).

Pour les participantes qui venaient d’Europe, cela n’a pas été problématique. Cependant, celle d’origine maghrébine a fait face à des difficultés supplémentaires. En effet, avant même de quitter son pays d’origine alors qu’elle demandait des copies de ses diplômes, elle a dû faire face à la réprobation de ses pairs : « C’est difficile, parce que quand tu prépares ça, ils savent que tu vas changer de pays et ils n’aiment pas ça. Je n’ai pas le droit de retourner travailler dans mon pays » (E2). Puis, une fois au Québec, l’OIIQ a perdu son dossier. Par chance, elle avait fait des copies de tous les documents nécessaires avant de quitter son pays. Finalement, après plus d’un an hors de la profession infirmière au Québec, elle a pu débuter son équivalence au CÉGEP. Elle résume son expérience ainsi : « Je savais que j’aurais des cours à reprendre, mais je ne savais pas que c’était difficile. Je ne savais pas que j’allais attendre des mois et des mois pour avoir une réponse » (E2).

Comme il est possible de le constater, peu importe les origines des participantes, elles ont des démarches similaires, mais des vécus différents à travers ces processus administratifs. Les démarches peuvent se révéler longues et coûteuses, particulièrement lorsque l’infirmière est accompagnée de sa famille. Au niveau professionnel, la présence d’une délégation du Québec au Salon infirmier de Paris facilite grandement les démarches pour les infirmières françaises. En ce qui concerne l’obtention d’un droit de pratique au Québec, les infirmières bénéficiant de l’ARM sont nettement avantagées par rapport à celles qui doivent faire évaluer leur dossier par l’OIIQ, et celles qui passent par la filière ARM peuvent entrer en pratique plus rapidement.

54 Adaptation difficile

L’immigration est également l’occasion de découvrir de nouvelles choses : une ville, une région ou des loisirs différents par exemple. Une participante, récemment arrivée au Québec, affirme qu’elle est présentement dans une « phase découverte » de son nouvel environnement (E3). Un autre souligne que les sports d’hiver tel le ski et le patin ont aidé sa famille à apprivoiser la saison froide qui correspondait aussi à leurs premiers mois au Québec : « On s’est dit, si on ne fait pas quelque chose, on va reprendre un billet d’avion dans trois mois » (E6).

Les découvertes ne se limitent cependant pas qu’à l’environnement. Au fur et à mesure qu’elles passent du temps au Québec, les participantes remarquent de plus en plus des différences culturelles. Les deux extraits suivants résument bien ce phénomène : « Au début, on ne se rend pas compte qu’on est vraiment immigrant. J’ai l’impression qu’on le ressent plus au bout de quelques mois. » (E1); « J’ai l’impression que plus je vis ici, plus je me rends compte qu’on est différent. C’est en vivant certaines choses que je me rends compte qu’en fait, on est plus éloignés que je ne le pensais » (E5). Des différences relativement à la communication ont été soulevées par les participantes tant au niveau des expressions, de l’accent, de l’humour que de la façon d’exprimer son mécontentement. Au niveau social, une participante mentionnait percevoir un décalage entre son pays d’origine et le Québec : « J’ai l’impression qu’il y a un décalage d’une génération entre la France et le Québec. Ce que l’on vit présentement, ça ressemble à ce que la génération de mes parents a vécu » (E4). Pour elle, les enjeux sociaux vécus au Québec au moment de l’entrevue, tel que le débat sur la gratuité des frais de scolarité, ressemblaient plutôt à des enjeux de société auxquels ses parents ont eu à faire face dans leur jeunesse.

L’immigration a entraîné une perte de repères pour les infirmières participantes : « Tu perds tous tes repères. Déjà quand tu déménages dans ton pays, ce n’est pas facile, mais là c’est vraiment un gros changement. […] C’est un déracinement total en fait » (E5). Cette perte de repères de même que tous les changements auxquels les infirmières immigrantes font face contribuent à rendre leurs premiers mois au Québec difficiles : « La première année, c’était difficile parce qu’il y avait tellement de différences » (E4). Cette « nouvelle vie », même en s’y étant préparée, entraîne une adaptation graduelle pour les infirmières et leur famille (E4). Une participante mentionne qu’au début, elle « s’est laissée porter par le flot [en se disant] toujours : ça va s’arranger, je vais me stabiliser » (E6). Cependant, plus le temps passait, plus elle constatait un « décalage » entre ses attentes et la réalité.

À cet effet, plusieurs participantes ont fait mention de l’idéalisation du Québec par les services d’immigration : « Dans les réunions d’informations, ils te vendent le Québec comme un Eldorado » (E4). Tout en étant consciente que ces personnes sont là pour faire la promotion de l’immigration au Canada et au Québec,

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les participantes avaient quand même tendance « à croire ce qui est dit par quelqu’un qui est bien placé au ministère » (E1). Une participante raconte son expérience en ces mots :

« Un représentant de l’ambassade nous a dit cette fameuse phrase : « Le Québec a gagné deux éléments et [mon pays d’origine] en a perdu deux. ». [À ce moment,] on savait qu’on aurait des démarches ou des cours à refaire pour faire reconnaître nos diplômes, mais on ne savait pas que ça serait si difficile. On ne savait pas qu’on aurait de la difficulté à trouver un loyer. On ne nous a pas expliqué tout ça » (E2).

Cette participante a d’ailleurs eu un vécu particulier en ce sens qu’étant d’une origine ethnoculturelle différente et qu’elle a fait face à de la discrimination dans la société : « On te juge, peut-être qu’on juge ta religion, parce que tu as un nom et que tu as l’air d’une musulmane. Ça fait peur aux autres des fois, il y a beaucoup de stéréotypes » (E2). Elle a, en conséquence, eu beaucoup de difficultés à se trouver un logement, une garderie et même un emploi (non en lien avec la profession infirmière) en attendant l’évaluation de sa formation par l’OIIQ, ce qui a pris environ un an. Bien que cette expérience ne soit pas commune à toutes les participantes, elle met en lumière l’importance de considérer le vécu unique de chaque infirmière diplômée hors du Québec.

Une autre participante mentionnait quant à elle vivre beaucoup d’ambivalence face à sa nouvelle vie : « Des moments on se dit c’est super, des moments on se dit c’est moins bien » (E6). D’un côté, elle mentionnait avec entrain avoir maintenant la possibilité d’avoir des loisirs avec les enfants et de voyager aux États-Unis. De l’autre, elle exprimait avec beaucoup d’émotions devoir « lutter à tous les jours pour ne pas perdre [ses] expressions [et son] accent » parce que cela fait partie de « son identité et [qu’elle] en est fière » (E6). D’autres participantes ont aussi affirmé avoir remis en question à un moment ou à un autre le choix d’avoir immigré. « Est-ce que j’ai fait le bon choix ? Est-ce que je vais réussir à me faire à cette nouvelle façon de vivre? » (E4) s’était questionné une participante peu de temps après son arrivée au Québec. Elle avait peur d’avoir fait une erreur en venant s’installer au Québec.

Au final, aucune participante n’envisage un retour dans leur pays d’origine, à l’exception d’une seule qui dès le départ ne prévoyait pas s’installer définitivement au Canada. Malgré les difficultés qui y sont reliées, l’immigration apporte aussi son lot de conséquences positives dans leur vie. L’amélioration de leur qualité de vie a été soulignée par plusieurs participantes. Également, certaines affirment avoir beaucoup cheminé grâce à cette expérience : « Je pense que ça m’a permis de travailler sur moi en fait. » (E5); « [C’est une expérience] qui te fait encore plus grandir. […] Je me sens plus tolérante avec les gens et peut-être plus humble aussi »