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Vivre à la marge du monde du travail

Chapitre 2: Solidarité et marginalité : Le Fondo

2) Vivre à la marge du monde du travail

Lors de ma période de terrain à New York, entre 2011 et 2013, certains des membres des Ñetas avaient un emploi stable, comme gardiens d’immeuble, facteurs ou serveurs mais d’autres étaient sans emploi, comme Mikey et Smokey, ou entre deux emplois précaires,

comme Tony. Ce sont ces derniers qui sont les plus présents aux activités des chapters. À Barcelone, la majorité des membres travaillent, certains de manière illégale à défaut de permis de travail, d’autres de manière légale. Ces situations de marginalisation économique ne sont pas sans effets sur l’organisation des Ñetas et sur leur lutte politique. C’est ce que j’analyserai ici à partir de trois figures et trois relations au travail.

- Mikey

Lorsque je rencontre Mickey pour la première fois en 2012, il est à la recherche de travail. En attendant de trouver un emploi stable, il saute d’un emploi d’appoint à l’autre et donne le reste de son temps pour La Asociación. Il sera d’ailleurs élu président en 2013 en raison de son investissement dans l’organisation des différentes activités. En hiver 2013, Tony réussit à le faire embaucher dans une équipe de nettoyage de nuit dans un hôpital de Coney Island. Pendant les quelques semaines de travail qui suivent, Mikey est moins joignable. Il poste plusieurs photos de lui et de Tony en blouse de travail, commentant fièrement ses nuits. Quelques jours plus tard, alors que nous nous retrouvons pour manger une pizza dans East Harlem, Mikey et Tony discutent du travail à venir.

MIKEY : Yo’, Ton’… Tony, bon, quand est-ce qu’on bosse à l’hosto ? [Puis, se tournant vers moi] On sait jamais du jour au lendemain s’il y’aura du boulot pour nous.

Tony s’écarte pour passer quelques coups de fil.

TONY : Mauvaise nouvelle bro’. Y’aura plus de travail pour nous ! MIKEY [déglutit] : Quoi !?!

TONY : Apparemment, le boss aurait les syndicats sur le dos qui feraient pression. Il embauche des travailleurs non-syndiqués et donc moins payés. Le gars contournerait le droit du travail de l’État… Il a peur de perdre sa licence. En attendant, il nous doit du fric.

Mikey et Tony sont à la marge du marché du travail. Non pris en charge par les syndicats, ils virevoltent d’un emploi à un autre, essayant de tenir les deux bouts. Ils travailleront deux jours de plus, puis ne seront jamais rappelés. De fait, Mikey et Tony ont un lourd passé d’incarcération, 9 ans pour l’un et 13 pour l’autre, ce qui les empêche de trouver un emploi stable. S’ils sont sortis de prison il y a plusieurs années déjà (respectivement 5 et 9 ans), leurs

casiers judiciaires continuent de jouer contre eux. Quand bien même ils arriveraient à cacher leur passé à leurs futurs employeurs, ayant passé une grande partie de leur vie de jeune adulte incarcérés et de leur adolescence dans la rue, ils n’ont pas de formation, pas de qualification, ni même d’expérience pour entrer durablement dans le marché du travail. Par ailleurs, Mikey ne veut pas travailler pour ce qu’il appelle des corporations- les grandes entreprises comme Wall Mart ou Mc Donald- puisque cela trahirait ses idéaux. Il tire d’ailleurs beaucoup de fierté de n’avoir jamais contredit ses propres principes.

Quelques semaines plus tard, Mikey est convié par le Riviera Center à rencontrer l’équipe de

Save Our Street (SOS). Mis en place à Brooklyn, SOS est un projet importé d’un programme

expérimenté dans les années 1990 à Chicago visant à réduire la violence dans les quartiers défavorisés. Pour cela, SOS fait appel à des patrouilleurs de rue qui agissent « là où la police ne peut le faire » 152, grâce leurs contacts développés dans les quartiers en question. Cette méthode a connu un certain succès médiatique, grâce notamment à un documentaire mettant en vedette les patrouilleurs de l’organisation à Chicago153. Ces derniers sont souvent d’ex membres de gang repentis ou des leaders charismatiques de la communauté où l’intervention a lieu. Depuis Brooklyn, le projet SOS projette de s’étendre au South Bronx et prend pour base le Riviera Center, où travaille Bebo comme project manager. Ce dernier soumet le nom de Mikey, bien qu’en conflit avec lui depuis quelques années déjà, car SOS cherche d’anciens membres de gangs connaissant bien les rues du South Bronx. Le premier entretien se passe plutôt bien, à en croire Mikey, et il doit effectuer un test d’urine avant une nouvelle audition. Cependant, lorsque je le revois à la Noche Buena au cours de la soirée qu’il organise dans la maison de sa mère le 24 décembre au soir, Mikey me raconte que le plan a tourné court. Selon lui, les gens de SOS ont eu peur de son affiliation avec les Ñetas. Il s’énerve qu’ils soient venus le chercher pour cette même raison et qu’ils n’aient finalement pas voulu le prendre parce qu’il est toujours actif. Quelques jours plus tard, lors d’une discussion avec Bebo, ce dernier reproche à Mikey son incapacité à tenir parole. Selon lui, c’est Mikey qui a « tout fait foirer » alors que les gens du SOS n’avaient que faire de son appartenance aux Ñetas. Au

152 20, Published: February, and 2013 6:45 Pm. “Save Our Streets Looks to Reduce Crime in the South Bronx.” News 12 Bronx. Accessed July 22, 2014. http://bronx.news12.com/news/save-our-streets-looks-to-reduce-crime- in-the-south-bronx-1.4682816.; “Bronx Group Works to Stop Rampant Gun Violence.” MSNBC, February 2, 2013. http://www.msnbc.com/msnbc/how-stop-gun-violence-im-out-here-hustl.; Heights, S. O. S. Crown. “S.O.S. Crown Heights and S.O.S. Bed-Stuy: A Visit to the Bronx.” Accessed July 22, 2014. http://www.soscrownheights.org/2013/02/a-visit-to-bronx.html.; “The Model.” Cure Violence. Accessed July 22, 2014. http://cureviolence.org/the-model/.

153 James, Steve, Alex Kotlowitz, Justine Nagan, Gordon Quinn, Teddy Leifer, Paul Taylor, Ameena Matthews,

contraire, c’est pour eux une bonne base, me dit Bebo, et Mikey est juste incapable d’être responsable pour le travail.

Le soir de la Noche Buena, Mikey s’ouvre pour la première fois et me parle un peu de son histoire et de sa situation154. Adolescent, il a fait partie de plusieurs petits gangs dans le South Bronx, comme les Power Rule, un gang des années 90 remarqué pour sa violence. Sa mère, la

Vieja, faisait elle-même partie des Javelins, un gang notoire des années 1970, basé sur Vyse

Avenue. Mikey devient petit dealer pour d’importants importateurs dominicains, mais il se fait rapidement arrêter et il passe près de 9 ans en prison pour deal. C’est sûrement là qu’il rencontre les Ñetas pour la première fois. À sa sortie, sans travail, il recommence la vente de drogue. Deux mois après la naissance de son fils, Mikey est incarcéré pendant 9 mois pour récidive. Il participe aux programmes d’accélération de peine proposés par l’État de New York et s’inscrit pour le Boot Camp, camp de discipline basé sur les méthodes militaires d’incarcération de choc, qui ont pour objectif « d’améliorer » l’attitude et le comportement des prisonniers en les soumettant notamment à une série d’entrainements physiques155. À son retour, il décide de laisser de côté sa vie de dealer. Sans travail, Mikey est bientôt à court d’argent. Ce sont les Ñetas qui viennent le chercher et le sortent de sa situation difficile. Bebo me dit que c’est lui qui est allé vers Mikey. Il sait qu’il a été assermenté (sworn in, disent les Ñetas à New York) et qu’il est sorti de prison. Au début, Mikey ne veut plus rien entendre de ce monde là, cherche à se replier sur sa famille, à construire une nouvelle vie. Mais les Ñetas insistent, et Mikey intègre le capítulo de Bebo, qui l’aide économiquement. Quand il est à court, il peut appeler ses hermanitos pour être dépanné. Lorsqu’il il arrive aux réunions, le ventre vide, les autres membres s’assurent qu’il mange à sa faim. S’il lui manque des coupons de l’assistance sociale pour faire les courses, il se trouve toujours des membres pour lui en donner. C’était magnifique me dit-il. Finalement, il décroche un emploi, avec la Columbia University, pour contribuer à une enquête sur les anciens détenus et leur réinsertion. Ce sont les Ñetas, contactés directement par l’université, qui lui ont fait passer le message.

Mikey écrase sa cigarette et jette le mégot. Ouvre une énième bouteille de corona et réfléchit. Il se sent fatigué. De tout. De l’activisme, de se battre. Il ne veut pas finir comme un militant de 70 ans, cassé par les années de lutte, radotant. Il voudrait partir vivre à Puerto Rico, avec sa

154 Mikey est l’un des seuls Ñetas new yorkais qui ne m’a pas accordé d’entretien enregistré. Sans refuser

directement, il a toujours réussi à dévier la conversation, arriver en retard au rendez-vous ou simplement ne pas venir, faisant capoter tout possibilité de travail. Les propos qui sont retranscrits ici ne proviennent pas d’un enregistrement mais de mes notes de terrain.

femme et ses enfants. Emmener la Vieja, acheter une maison. Jouer aux dominos dans la rue, se laisser vieillir tranquillement. Nous sommes adossés à la voiture de son beau père ; à l’intérieur de la maison les deux énormes enceintes crachent de la bachata si bien qu’il est impossible d’y tenir une conversation. C’est la troisième ou quatrième fois que je suis invité aux soirées qu’organise Mikey chez sa mère. Il vit avec sa femme et trois de leurs enfants dans ce qu’il appelle un shelter, fourni par le Department of Homeless Services (DHS)156. Le terme de shelter est en lui même péjoratif à New York et Mikey reste très discret quant à sa condition. Le South Bronx est quadrillé de ces logements, qui prennent la forme de bâtiments ou parfois de petites maisons. Le shelter où vivent Mikey et Jaselina a des règles strictes, comme l’imposition d’un couvre feu. Les habitants doivent revenir avant 9h du soir pour pouvoir réintégrer leur appartement. Ils n’ont pas le droit de recevoir de visite, même s’il s’agit de la famille proche et les parents peuvent être sanctionnés dans le cas où un incident se produit avec leurs enfants.

MIKEY : L’autre jour, par exemple, des enfants remplissaient leur pistolet d’eau avec les

robinets des units [appartements] où ils vivent et ils ont commencé à jouer dehors, devant le building… avec cette chaleur… Et les parents ont été sanctionnés. Un des parents a commencé à ouvrir sa bouche et il a été bougé du building [expulsé].

Les gestionnaires font des inspections régulières et par surprise, dans chaque appartement et contrôlent les dépenses faites chaque mois par le ménage. Le personnel du DHS travaille en liaison avec la police et n’hésite pas à dénoncer tout incident aux règles de discipline. Les résidents au chômage sont contraints de faire des démarches pour trouver un emploi, à moins que le personnel n’intervienne directement et ne les envoie à des entretiens d’embauche, sans même leur demander leur accord.

MIKEY : Mais le pire pour moi, c’est les matelas… j’ai l’impression d’être dans les mêmes qu’à Rikers [Island].

156 Sur la place des Shelter et les liens avec le secteur Non Profit, voir le chapitre 6.

En Mars 2014, quelques 41 260 familles avec enfants étaient hébergées dans des temporary shelter par le DHS. 4,300 d’entre elles d’origine hispanique pour 6,880 noirs. Pour des études sur l’accueil des familles en shelter à New York, voir : Dordick, Gwendolyn A. Something Left to Lose: Personal Relations and Survival among New York’s Homeless. Philadelphia: Temple University Press, 1997. Freidenberg, Judith. The Anthropology of Lower Income Urban Enclaves: The Case of East Harlem. New York, N.Y.: New York Academy of Sciences, 1995. Pour les règles et le contrôle social dans les Shelter, voir la très bonne ethnographie de A. Waterston : Waterston, Alisse. Street Addicts in the Political Economy. Philadelphia, Pa.: Temple University Press, 1993.

Parfois, ne supportant plus ces règles, Mikey dort chez sa mère. C’est Jaseline qui a obtenu, à son nom, la place dans le Shelter. C’est d’ailleurs grâce à elle que la famille peut manger. C’est elle qui reçoit les coupons de nourriture (food stamp) distribués par l’État de New York. Ceux-ci se présentent sous forme de voucher ou de cartes (Electronic Benfit Transfer), très similaires dans leur forme aux cartes de crédit américaines. C’est donc à la famille que revient de s’organiser et de se rationner157. Ces bons ne peuvent pas être utilisés pour de l’alcool, des sandwichs (fast food) ou des produits traiteurs, mais peuvent être dépensés dans les supermarchés158. Sans l’accès à la carte de sa femme, Mikey ne pourrait acheter de quoi manger. Plusieurs fois, il m’appelle pour annuler un rendez-vous car il n’a pas assez d’argent pour payer une MetroCard et un passage de métro. Sa femme, qui a 5 enfants dont un seul avec lui, bénéficie du Supplemental Nutrition Assisance Program(SNAP) et d’un logement en tant que mère de famille nombreuse, assurant à elle seule le revenu mensuel de la famille. Cette situation n’est pas isolée parmi les membres des Ñetas. Bien souvent, les hommes dépendent de leur conjointe (rarement d’ailleurs homme et femme sont mariés d’un point de vue légal) en ce qui concerne la nourriture et le logement. Smokey, qui se dispute souvent avec sa femme, est obligé, quand c’est le cas, d’aller vivre chez sa mère. Il passe alors du

shelter de sa conjointe dans Bushwick, à Brooklyn, à celui de sa mère dans East Harlem. - Bebo

En mars 2012, je me rends un soir chez Bebo pour prendre un verre. Il m’a expliqué rapidement lors d’une visite à son bureau un peu plus tôt dans la journée qu’il est dans une passe économique difficile et qu’il a déjà failli être expulsé deux fois de son appartement. Assis à la table de la cuisine, je lui propose de faire un entretien enregistré. Il éteint la télé

157 Ces coupons sont distribués par le Supplemental Nutrition Assisance Program (SNAP), le programme d’aide

alimentaire fédéral, aussi connu sous le nom de Food Stamp Program, initié après l’adoption du Food Stamp Act en 1964 sous l’administration Johnson157. Le premier programme de Food Stamp est mis en place en 1939 par le Secrétaire de l’Agriculture Henry Wallace. Il est destiné à permettre aux personnes à bas revenus d’acheter des produits agricoles qui autrement auraient été jetés. Ce programme ne dure que jusqu’en 1943. À l’origine, le programme prévoit un investissement de 75 millions de dollars pour 350 000 individus à faibles ou sans revenus. En avril 2011, près de 46 millions d’Américains (15% de la population) vivent des bons alimentaires. Cette aide peut être obtenue à condition d’être en dessous d’un plafond mensuel de ressources. Pour une famille de quatre personnes, ce plafond est fixé à 2 389 dollars par mois. L’allocation est alors de 300 dollars.

Voir : Deparle, Jason, and Robert Gebeloff. “Food Stamp Use Soars, and Stigma Fades.” The New York Times,

November 29, 2009, sec. US. http://www.nytimes.com/2009/11/29/us/29foodstamps.html.;

http://www.fns.usda.gov/snap/outreach/Translations/French/fr-brochure-french.pdf.

158 En juin 2014, le journal en ligne Mother Jones rapporte que 18% du bénéfice monétaire total est dépensé à

Walmart. Cette compagnie, et avec elle Pepsie, Coke et Kroger, fait du lobby pour que le programme SNAP reste en place et pour éviter les coupes budgétaires : “9 Questions about Poverty, Answered.” Mother Jones. Accessed July 23, 2014. http://www.motherjones.com/politics/2014/06/nine-questions-us-poverty-answered.

pour mieux se concentrer et Kayla, sa femme, nous rejoint. Depuis que Bebo n’est plus actif chez les Ñetas, il s’est reconverti en community organizer et a lancé sa propre organisation,

Better Future159, avec deux autres amis. Celle-ci a fait faillite, mais c’est ainsi qu’il a pu entrer dans le monde des associations communautaires, sans diplôme et avec une expérience réduite dans le domaine160. Selon lui, le travail qu’il a mené avec les Ñetas lui a permis de développer ses capacités et compétences d’organisateur. C’est aussi par le biais des Ñetas qu’il développe des contacts avec le monde associatif, et alors qu’il n’est plus un membre actif, il peut investir ses compétences ailleurs. De fait, plusieurs anciens responsables des Ñetas tels que Splinter et Spade ont suivi le même processus de reconversion.

Bebo vit avec sa femme et leurs deux enfants, Maria et Don (12 et 16 ans) dans un low-

income housing, logement réservé aux ménages à petits revenus mis à disposition par la New York City Housing Autority (NYCHA). Avant cela, la famille vivait chez les parents de Bebo.

Lorsqu’ils obtiennent l’appartement, en juin 2010, Bebo est employé à plein temps, et Kayla, blessée au genou, touche encore des compensations pour son arrêt maladie. Le loyer représente 33% du revenu familial, à savoir 900 dollars par mois. Cependant, deux mois après avoir emménagé, Better Future est déclaré en faillite, et Bebo arrête de travailler, touchant quatre cents dollars de chômage par mois pendant quelques mois. À ce moment, il n’a pas accès au Food Stamp et il ne bénéficie pas non plus de l’assurance médicale du gouvernement. Malgré la perte de son emploi, le loyer n’a pas encore été recalculé et Bebo doit payer les impôts d’une année de salaire à temps plein.

« Donc, on avait plus rien. Et on n’arrivait pas à payer [we were failing to pay]. Je suis allé voir mon conseiller en logement [de la NYCHA] pour lui parler de la situation et il m’a dit que je pouvais payer un peu à chaque fois. Mais il m’a dit de ne pas le faire parce qu’ils ne vont pas l’accepter. Donc bien entendu, je l’écoute, parce que je n’avais jamais vécu dans un Public Housing avant, sauf quand j’étais enfant. Mais ce n’était pas vrai. Ils m’ont emmené au tribunal parce que je ne les payais pas ». Entretien avec Bebo_ 2 mars 2012

Bebo arrive à obtenir une aide sociale appelée le One Shot Deal. Ce programme permet d’aider les personnes qui reçoivent un revenu trop élevé pour prétendre aux bons alimentaires, et est destiné entre autres à aider au paiement du loyer. C’est un programme de secours d’urgence aussi appelé Emergency Assistance Grant, mis en place par la ville de New York,

159 Come le nom des personnages, j’ai changé le nom de l’organisation de Bebo par souci d’anonymat.

160 Bebo a toujours travaillé, même lorsqu’il était l’un des personnages les plus haut placés dans La Asociación.

et auquel les demandeurs ne peuvent postuler qu’une seule fois161. Bebo obtient aussi l’aide d’une autre Non Profit (il ne précisera pas laquelle) et est capable de payer son loyer.

« Ensuite, c’est arrivé de nouveau, et nous étions encore incapables de payer, parce que le loyer était trop élevé. À ce moment, j’ai eu un prêt, que je n’ai pas payé, donné par une Non Profit. Ils te donnent de l’argent et t’en prêtent aussi. C’est un ami qui m’en avait parlé. Ça s’appelle le Bridge Fund. Donc ils m’ont donné de l’argent et m’ont fait un prêt. Et encore une fois, on a été capable de payer le loyer ». Entretiens avec Bebo_ 2 mars 2012

Fondée en 1992 à New York, la Bridge Fund of New York City Inc est une organisation privée