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Chapitre 1 : Gang, Pandillas, Banda Latina : « We are Revolutionaries »

3) Le Padrino (2006-2014)

« Nous sommes inscrits dans une lutte globale » me dit le Padrino, à Barcelone, alors que nous discutons des activités que les Ñetas organisent en Espagne. Cela fait quelques mois, depuis notre premier rendez-vous en juin 2013, que je connais le Padrino. C’est Bebo qui a rendu cette rencontre possible, en demandant à son ami de s’occuper de moi comme de son frère. Les deux années suivantes, je dormirai chez le Padrino lors de mes séjours à Barcelone. Entre 2013 et 2015, je n’ai suivi que des activités internes (cérémonies, réunions, championnat de foot). À la différence de New York, la plupart des membres Ñetas à Barcelone travaillent, ou sont encore à l’école. Ils sont occupés la plupart de la journée et l’essentiel de la socialisation se fait donc en dehors des horaires de travail, le soir ou les weekends. Le Padrino aurait aimé participer au mouvement des indignés avec son capítulo en 2011, mais comme tous les membres de son groupe, il travaillait pendant la journée et était trop fatigué le soir. Ne pouvant perdre son travail, il ne participe pas au mouvement. Entre 2006 et 2011, les Ñetas barcelonais ont participé à des manifestations politiques, pour le droit des sans-papiers, le droit des prisonniers ou encore contre l’expulsion des prisonniers étrangers. Malgré tout, la fin de la Junta central a marqué un arrêt dans l’implication politique des Ñetas. Bien que plus nombreux qu’à New York, les Ñetas à Barcelone sont moins « actifs » dans les activités externes, en raison notamment du manque de communication entre les différents capítulos. C’est le Padrino qui fait le plus d’efforts pour réunir les différents

capítulos, que ce soit dans des actions politiques, ou simplement dans des moments de conviviencia, de partage entre membres. C’est aussi lui qui, des Ñetas à Barcelone, a le plus

d’expérience dans La Asociación.

Adolescent, le Padrino s’est enfui de la maison de ses parents à Guayaquil, pour vivre chez des amis dont la mère a immigré en Espagne. Il y découvre l’existence des Ñetas, mais ce n’est que plus tard qu’il décide d’en devenir membre, suite à sa rencontre avec un Ñeta plus âgé. Il gravit alors rapidement les échelons, pour devenir le président de la zone sud, contrôlant la moitié de la ville et menant la guerre contre les Latin Kings. La Asociación s’est développée dans les rues de Guayaquil vers 1993, suite à l’expulsion des Etats-Unis de Simon et Raúl, deux équatoriens qui ont fait de la prison à Rickers Island et y sont devenus Ñetas. Après avoir purgé leur peine, ils sont renvoyés en Équateur, où ils décident de former un

chapter, sans en avertir les Ñetas new-yorkais. Rapidement, le groupe se développe et

d’autres chapters sont formés, à Guayaquil mais aussi à Quito. Les Latin Kings connaissent une circulation similaire et les deux groupes entrent en guerre. Lorsque le Padrino quitte définitivement l’Équateur, pour rejoindre sa mère en Espagne, il laisse derrière lui un chapter en guerre. S’installant d’abord en Andalousie, il travaille comme saisonnier et prend ses distances avec la vie Ñetas. Mais lors de son arrivée à Barcelone, il s’implique à nouveau. En 2006, Bebo rend visite aux Ñetas à Barcelone afin de négocier une paix avec les Latins King eux aussi présents dans la ville espagnole. Rencontrant plusieurs présidents de capítulo, Bebo les pousse à adopter la nouvelle voie qu’il a, avec d’autres, mis en place à New York depuis le milieu des années 1990 et à abandonner les activités illégales (guerre contre d’autres gangs, commerce de drogue, etc.). À la suite de son passage, plusieurs capítulos se regroupent et forment la première Junta central de Barcelone et de ses environs. Bebo, avec le révérend Luis Barrios qui fait aussi partie du voyage, met en contact les dirigeants de la Junta central avec les autorités catalanes afin de négocier la reconnaissance du groupe. En 2007, le ministère de Justice de la Generalitat inscrit les Ñetas dans le « registre des entités » sous le nom de Asociación sociocultural, deportiva y musical de Ñetas. Cependant, à partir de 2010- 2011, des conflits au sein de la Junta central explosent, séparant les différents capítulos. Malgré tout, un dialogue s’est durablement établi entre certains dirigeants de la Junta central, comme le Padrino, et les autorités catalanes. Légalisés, les Ñetas peuvent bénéficier de l’aide des services municipaux des différentes villes catalanes pour organiser des activités sportives dans les parcs publics. Le lien avec les autorités locales s’étend au-delà de la municipalité et le Padrino est en contact avec certains policiers.

Ainsi lorsqu’en mars 2014, Charli, un membre du capítulo du Padrino qui vit dans une ville de la périphérie de Barcelone, est harcelé et menacé de mort par des Latins Kings qui n’acceptent pas qu’un Ñetas vive dans leur ville, le Padrino s’empresse d’appeler Mike, le

chef de l’escadron de Mossos (la police Catalane) qui s’occupe, entre autres, de la ville ou vit Charli, afin de lui demander son aide. Prenant au sérieux ces menaces, Mike promet de placer une voiture de surveillance devant la discothèque où travaille Charli, en attendant de rencontrer le Padrino et de discuter de la situation. Le lendemain matin, nous retrouvons Charli, Mike et un de ses collègues dans un petit café aux abords du métro Sagrera, où le Padrino et le policier essayent de trouver une solution au problème de Charli.

Deux mois plus tard, le Padrino et moi sommes invités dans un restaurant dans le centre de Barcelone pour discuter avec Miranda, la responsable de la jeunesse à la mairie de Barcelone, et négocier l’ouverture d’un terrain de basketball afin que les Ñetas puissent organiser des tournois entre membres. Avant cela, Xavier, le collègue de Miranda, nous a accompagnés au centre d’aide pour l’obtention de permis de travail afin que le Padrino puisse régulariser sa situation. C’est le Padrino qui a demandé son aide à Xavier, pensant que la présence d’un agent municipal pourrait faire accélérer la procédure. En leur octroyant le statut d’association de jeunes en 2007, les autorités catalanes ont obligé les Ñetas à repenser leur relation avec le monde environnant. Ce statut, émancipateur pour certains, venant confirmer la direction et le travail de la Junta central, a entériné la nouvelle voie choisie par les Ñetas94. Reconnus, les Ñetas cessent d’être un élément stigmatisé, cible de la répression policière, pour entrer au sein de la société espagnole comme une « entité », non pas politique au vu de leur statut, mais culturelle et sociale. Dès lors, les relations avec les autorités catalanes changent et s’inscrivent dans la négociation et l’échange mutuel d’informations. Les relations avec les autorités policières sont pourtant ambivalentes car une reconnaissance et une coopération réelles coexistent avec un climat de peur. Lors d’une bagarre où le Padrino intervient en légitime défense, et alors que le son des sirènes de police se fait entendre, le Padrino me crie de déguerpir. Pris de panique, il s’enfuit en courant et il me dira plus tard qu’il ne veut pas être en contact avec la police car il a un casier judiciaire ; cette rencontre ne pourrait lui apporter que des ennuis. Si la situation de surveillance et de contrôle policier n’a rien à voir avec celle des ghettos américains, ce dernier exemple montre que les pratiques de fuite et d’évitement vis-à-vis de la police subsistent, nuançant le constat de reconnaissance sociale mis en évidence plus haut.

94 Comme je l’expliquerai dans le chapitre 3, cette nouvelle voie ne s’est pas imposer sans conflit, créant une

La situation des Ñetas à Madrid est encore différente95. Toujours interdits par le gouvernement espagnol, passibles d’emprisonnement et d’expulsion pour le simple fait de se réunir, les Ñetas se cachent et ne sont pas impliqués dans des actions collectives en dehors de celles de leurs propres groupes. Surtout, ils sont en guerre contre divers autres groupes, notamment les Dominican Don’t Play et les Trinitarios.

Conclusion : logiques et itinéraires de lutte

SPADE : Maintenant… si je reviens sur les Ñetas… c’est très important, pour moi… de ne jamais, jamais associer le mot gang avec celui de Ñetas, pour moi. Et, qu’il y ait des activités de gang chez certains membres, c’est une chose. Mais pour moi, ce n’est pas la façon d’expliquer La Asociación, parce que j’ai étudié, j’ai appris et j’ai vécu la véritable essence de La Asociación. (…) L’essentiel, c’est le combat pour la justice, le combat contre les abus. [À Porto Rico] c’était un besoin de se battre contre ceux qui prenaient avantage sur les plus faibles ou les humbles. Et pour moi, c’est ça la véritable essence. Le reste, c’est de la poubelle. Pour moi, juste pour clarifier, c’est comme si il n’y avait aucune relation entre ce que la société décrit comme un gang et ce que mon Asociación est réellement.96

De sa voix toujours tranquille, Spade me reprend vivement. Il a finalement accepté de me rencontrer, pratiquement deux ans après que Bebo m’a donné son numéro. S’il n’est plus actif aujourd’hui, il est considéré, avec Splinter, comme l’un des leaders les plus importants des années 1990 par le reste des membres. Nous sommes en mai 2013. Il m’aura fallu tout le soutien de Bebo et d’une bonne partie des membres actifs comme inactifs pour que Spade accepte de répondre à mes sollicitations. Grand et fort, Spade a le regard calme et la voix posée. Il écoute avec attention et attend que je finisse pour commencer à parler.

Ce n’est pas la première fois que des membres, actifs ou non, démentent avec véhémence l’étiquette de gang. Pour Bebo, la distinction entre gang ou pas est un peu plus floue. Et il accepte volontiers que pendant un temps de son histoire, au début de la formation des

chapters de rue, les Ñetas aient pu être un gang ou du moins, se comporter comme tel pour

une partie d’entre eux.

95 Je n’ai pas fait de terrain à Madrid, mais j’y ai rencontré certains membres, par l’intermédiaire et/ou avec le

Padrino.

BEBO : Il y avait trois raisons qui ont poussé à la formation des Ñetas dans les rues depuis les

prisons. Il y avait un groupe de gens qui s’organisaient pour le soutien, d’autres qui s’organisaient pour le besoin, et enfin un qui s’organisait pour commettre des actes criminels.97

Selon lui, lorsque les Ñetas sont apparus au début des années 1990, il y avait un besoin d’organiser les jeunes portoricains à New York. Mais les Ñetas faisaient aussi le lien entre la prison et le monde de la rue : les prisonniers recréaient à leur sortie le groupe auquel ils avaient appartenu afin de conserver les liens d’entraide qu’ils connaissaient dans le système carcéral. Et Bebo reconnait volontiers que certains groupes ou individus utilisaient les Ñetas comme plateforme pour commettre des actes criminels.

BEBO : Il y a même des gens qui disent qu’à East Harlem, la raison pour laquelle les Ñetas se sont formés est strictement liée à la drogue. Au point où il y avait des gens qui vendaient de l’héroïne avec les signes Ñetas sur le sachet…. Mais y’a un truc qu’on a tous eu faux, même moi parce que j’avais un chapter à ce moment, c’est que notre connaissance était vraiment… comparée à maintenant… pour ce que j’ai compris, ce qui est plus que savoir, c’est que nous avions très peu de savoir et de compréhension du truc. On a tous merdé. Entre 1992 et 1995, on a tous merdé, laissant passer des trucs qu’on savait pas justes [right].

MARTIN : Comme la vente de la drogue ?

BEBO : Ouais, tu sais…

C’est d’ailleurs pour cela, selon Bebo, que le groupe se scinde en 1996. Les Ñetas du Queens refusent d’abandonner leurs activités illicites, alors que les autres réalignent leurs actions sur la lutte sociale.

BEBO : C’était des comportements de gangster… tous ceux qui vendent de la drogue ne sont pas forcément dans un gang. (…) C’est un mouvement de prisonniers, donc les membres ont commis des crimes. Moi, je suis un homme, un portoricain, un père, bla bla bla… je suis un

Ñeta. Il faut séparer. Les Ñetas n’étaient pas organisés pour vendre de la drogue, les individus à l’intérieur de chapters vendaient de la drogue, mais pas au bénéfice des Ñetas.98

Pour le Padrino non plus, les Ñetas ne sont pas un gang. Bien entendu, la plupart ont été ou sont encore en prison. Mais cela ne veut pas dire que La Asociación soit une association de gangsters. Il en est de même à Guayaquil, où les membres m’expliquent clairement que si les Ñetas ont pu être en guerre violente contre les Latin Kings, ils se sont aujourd’hui détournés de cette voie. Mais les termes même de gang ou de pandilla sont sujets à une réappropriation de la part de certains Ñetas, dont Smokey qui écrit sur les réseaux sociaux le 18 janvier 2015 :

« Est-ce que les Ñetas sont une pandilla ? Oui !

Sommes nous une pandilla sans éthique et sans principe ? Non !

Nous sommes un collectif de personnes avec l’intérêt commun de défendre les droits de tous les prisonniers et de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’abus dans notre communauté »99.

Dans les médias, que l’on se trouve à New York, Barcelone ou Guayaquil, les Ñetas sont décrits respectivement comme un gang, une banda ou une pandilla. Trois termes, trois situations, mais une même organisation régie par les même règles100. Dans une des études les plus abouties sur les Latin King à New York, les sociologues David Brotherton et Luis Barrios notent que sur des centaines d’articles de journaux et de magazines entre 1989 et 1999, un article seulement n’utilise pas le terme de gang pour décrire les Latin King101. Les deux auteurs montrent que les Latin King sont décrits comme formant une « royauté » et une sorte « d’aristocratie », thème fortement lié à la définition ethnique et primitive du gang et ils concluent que la représentation médiatique des « gangs », et des Latin King en particulier, est liée de façon peu subtile à la race et l’ethnie. L’ethnographe Dwight Conquergood102, qui a étudié les Latin King à Chicago dans les années 1990, montre aussi à quel point les stéréotypes de violence et de bestialité associés aux gangs de jeunes sont des thématiques

98 Entretien 2, Bebo. 23 avril 2012.

99 Ma traduction : « Son los Ñeta una Pandilla ¡Si!, Somos una Pandilla sin Ética y Principios ¡No!, Somos un Colectivo de Persona con un Común Interés que es Defender los derechos de todo Confinado y Velar que no reine el abuso en nuestra comunidad ».

100 Sur les règles, voir chapitre 8

101 Latin Kings et Ñetas ont très souvent été comparés dans les médias. Malgré les guerres qui les opposent, les

membres se considèrent comme cousins. Aussi le traitement médiatique que décrivent les deux sociologues peut être repris pour les Ñetas.

102 Conquergood, Lorne Dwight. Homeboys and Hoods Gang Communication and Cultural Space. Evanston, IL:

constantes dans la couverture médiatique et construisent une réalité symbolique qui permet de légitimer les vagues successives de la législation anti-gangs103.

BEBO : Je me rappelle un reportage de Gangland104, sur les Latin King. Ils nous avaient invités à

venir autour de la table, et ils ont tout enlevé finalement. Même la fois où on est venu arrêter une bagarre. Je me rappelle Hector, un Latin King, qu’il repose en paix, et moi, on était allé à Allington Avenue, dans le Bronx, et il y avait un conflit entre les Latin King et les Ñetas. Alors on rappelle chacun nos troupes dans la zone pour venir avec nous.

MARTIN : et c’était filmé ?

BEBO : ouais, mais c’est pas sorti dans le reportage. Je le savais. (…) Pas de drogue, on était attentif à qui on incluait dans le reportage… (…) parce que y’avait des mecs franchement durs dans nos rangs, et on avait besoin de personnes qui savaient se contenir.

L’instrumentalisation médiatique est réciproque, et, comme le notent Barrios et Brotherton, les Latin King ont à leur tour essayé d’influencer la vision médiatique à coup d’interviews. De leur côté, les Ñetas ont toujours essayé de rester à l’écart des médias à New York, qui ont une mauvaise réputation dans le groupe105. En Espagne, les Ñetas ont fait l’objet d’un traitement médiatique similaire lors de leur arrivée dans les années 2000. C’est l’assassinat de Ronny Tapias par des Ñetas qui défraie la chronique et fait entrer La Asociación sur la scène médiatique106. Cette fois-ci, le terme de Banda Latina est utilisé pour décrire les Ñetas, mais aussi les Lating King, les Dominican Don’t Play (DDP) ou les Trinitarios. Le sociologue Queirolo Palmas, qui a travaillé sur les bandes latino à Barcelone et sur leur rapport à l’État, indique qu’il faut remonter aux quinquis pour comprendre comment se construit la thématique des bandes de jeunes. Dans l’Espagne de la fin des années 1970, le phénomène quinqui, du nom des jeunes gypsies, désigne plus largement la jeunesse des classes dangereuses, souvent ethnicisée et renvoyée à un statut de délinquants brutaux, voire amoraux. Cette représentation ethnique revient avec force dans le vocabulaire des bandes latines, reprenant, dans la société

103 Conquergood L.D., Op. Cit. 1993: 4; cité dans Barrios et Brotherton, Op. Cit.p 314

104 La chaine étatsunienne History Channel a réalisé de 2007 à 2010 une série de reportages appelée Gangland.

La série comprend sept saisons de 12 à 13 épisodes chacune. “Gangland - Episodes, Video & Schedule.” HISTORY.com. Accessed March 18, 2015. http://www.history.com/shows/gangland.

105 À ce sujet, les chercheurs n’ont pas pour autant un accueil plus chaleureux. Nombre de membres, à New York

mais aussi à Barcelone, considèrent qu’ils se sont fait utiliser par les universitaires, rendant le travail d’approche extrêmement fastidieux.

espagnole, l’idée de « tribu urbaine »107. Selon Queirolo Palmas, des années 1990 au début des années 2000, la thématique des tribus urbaines, empruntée aux travaux du sociologue Michel Maffesoli, se répand et devient le principal support pour décrire les jeunes « déviants » d’une manière caricaturées et culturaliste. Ce discours sur les tribus reprend la description ethnique de la jeunesse des années 1970, en niant tout élément structurel à l’apparition de ces groupes108.

À Guayaquil, et plus généralement en Équateur, les médias développent un climat de peur autour des pandilleros, note le sociologue Mauro Cerbino. Cette fois-ci, la thématique latine est abandonnée au profit d’une description des crimes commis par les pandillas.

Il m’est encore aujourd’hui difficile de qualifier les Ñetas. Cette difficulté tient au fait que les Ñetas eux-mêmes sont dans une tension permanente entre ce à quoi les médias les identifient, à savoir un gang, ce qu’ils ont été par le passé, ce qu’ils sont aujourd’hui, leurs aspirations et la réalité de leur « mouvement » aujourd’hui.

Par ailleurs, alors que la définition de gang semble faire sens dans l’univers médiatique, les