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Chapitre 1 : Gang, Pandillas, Banda Latina : « We are Revolutionaries »

1) Bebo (1992-2006)

- Début des années 1990

Bebo a 15 ans lorsqu’il se fait arrêter par la police près de San Juan, la ville de Porto Rico où sa famille est revenue vivre peu de temps après sa naissance dans le South Bronx. Suite à une bagarre dans un club de danse, il est envoyé en prison pour mineurs pendant six mois. C’est là qu’il rencontre pour la première fois des Ñetas qui lui parlent du mouvement et de leurs règles. Mais ce n’est que six ans plus tard, alors qu’il revient vivre à New York, que les Ñetas resurgissent dans sa vie. Son frère, incarcéré à Rickers Island, fait partie de La Asociación et le persuade d’ouvrir un chapter dans le quartier de Castle Hill dans le South Bronx. À cette époque, en 1992, les Ñetas font une percée dans les rues de la ville. Jusqu’alors, le groupe n’avait d’existence que dans le système carcéral de Porto Rico ou de l’État de New York. C’est une véritable transition à laquelle Bebo prend part au début des années 1990. Obtenant des lettres de soutien de son frère et d’un autre leader Ñetas en prison, il ouvre son propre

69 Interpellations et Fouilles : méthode de profilage permettant aux policiers new-yorkais d’interpeller, de

chapter qui réunit treize personnes. Les Ñetas ne sont pas encore organisés et centralisés, et

plusieurs groupes naissent de manière relativement isolée les uns des autres. À partir de 1992, certains leaders se contactent et organisent des Universals, réunions générales entre chapters. Remarqué dans une de ces réunions à Hunts Point, Bebo reçoit quelques jours plus tard la visite de plusieurs leaders qui lui demandent de devenir secrétaire de la Junta central du Bronx –la structure qui chapeaute l’ensemble des chapters du Bronx–. Pour Bebo, les choses vont vite. En deux mois, il devient numéro trois du commandement du Bronx qui réunit trente-trois chapters. Les rangs de la Junta central du South Bronx grossissent, ceux des autres quartiers aussi : East Harlem, Buswick, Red Hook, Washington Height. Selon Bebo, ils seraient au total entre trois et quatre mille membres. Les chapters se réunissent en une Junta

central à l’échelle de la ville, appelée Tri State, où Bebo rencontre Spade et Splinter.

Spade a rejoint les Ñetas deux années plus tôt, en 1990, à Bushwick, un quartier de Brooklyn. Son chapter est composé de portoricains qui, à leur sortie de prison, ont décidé de reformer un groupe. Tous ont été Ñetas à Porto Rico avant d’immigrer à New York. Il a alors dix-neuf ans et il travaille dans une organisation de quartier à Washington Heights, à l’autre bout de la ville. Au début des années 1990, Splinter, sous l’impulsion d’un de ses cousins, s’initie auprès des Latin Kings. Mais après une rencontre avec un ami tout juste sorti de prison qui lui parle des Ñetas et du lien du groupe avec Porto Rico, il décide de devenir Ñetas. Il a 18 ans et son

chapter réunit cent à deux cent personnes. Entre 1990 et 1995, les Ñetas sont en guerre avec

plusieurs autres gangs dans le South Bronx. La Familia, la Zulu Nation et plus tard les Crips, les Bloods et les Latin Kings. À Brooklyn, les Norteños et les Sudeños s’ajoutent à la liste des ennemis. Selon Bebo, les Ñetas deviennent rapidement le gang latino le plus violent de la ville, imposant leur présence par la force.

Lorsqu’en 1990, David Dinkins succède à Edward Koch au poste de maire de New York, il devient le premier homme politique noir à occuper cette fonction. À la fin des années 1980, la ville de New York, gouvernée depuis 1978 par le maire républicain Edward Koch, fait face à une récession économique d’ampleur nationale, à un taux de chômage le plus élevé depuis 1980, à l’augmentation de la toxicomanie, à la prolifération de nouvelles maladies transmises par l’usage de seringues lors de la prise de drogue et à une augmentation rapide des homicides dans les quartiers pauvres. En réponse à ce pic de violence, le maire Koch étend le pouvoir et les prérogatives du New York Police Department (NYPD). Cette politique de lutte contre la criminalité s’accompagne au niveau national de la guerre contre la drogue, mise en place par l’administration Reagan et qui a des effets sans précédent sur les quartiers afro-américains et

portoricains. Investi en janvier 1990, David Dinkins bénéficie lors de sa campagne électorale d’une vaste base multiraciale, ralliant nombres d’activistes portoricains et africain-américains à ses côtés. Entrant en fonction au plus fort des guerres du crack, qui voient s’affronter les gangs autour d’enjeux de territoires de deal, Dinkins met en place un programme appelé « Safe Cities, Safe Streets » augmentant de 40% le nombre de policiers dans le NYPD. En 1993, David Dinkins perd les élections contre Rudolph Giuliani, ancien procureur général sous l’administration Reagan.

- 1994-1998

À partir de 1994, les Ñetas opèrent une transformation interne sans précédent. C’est Spade qui établira la connexion la plus importante pour le futur du groupe. Vers 1994-1993 -Spade n’est plus très sûr des dates- il est approché par Panama Alba et Richie Perez, deux anciens membres des Young Lords, qui participent au Justice Committee (JC)70 où ils organisent des marches contre la brutalité policière. Par l’intermédiaire de Spade, Panama et Richie sont introduits dans les réunions du chapter de Bushwick et y rencontrent Splinter. Ils racontent aux Ñetas la lutte qui fut la leur, vingt ans plus tôt, de 1969 à 1973 : membres du Young Lord Party, équivalent portoricain des Black Panthers, ils ont organisé des programmes de petits déjeuners gratuits, ont lancé des campagnes de dépistage de la tuberculose, distribué des vêtements et monté des cours d’histoire sur Porto Rico à East Harlem et dans le South Bronx. En septembre 1971, le groupe s’était aussi porté volontaire pour parler avec les détenus en grève lors de la mutinerie dans la prison d’Attica71.

SPLINTER : Du coup, Richie… je devais aller dans son bureau au moins une ou deux fois par

semaine…. Je m’asseyais dans son bureau et il me faisait lire des livres sur la responsabilité policière [police accountability], sur l’organisation des mouvements sociaux… c’était comme une éducation. Je n’étais pas à l’école à ce moment là. Il m’a enseigné des choses

70 Le Justice Committee (JC) est un comité organisé au sein du National Congress for Puerto Rican Rights

(NCPRR), une organisation fondée en 1981 et composée de militants tels que Richie Perez et Panama Alba (voir infra). Le JC, qui est devenu une organisation indépendante en 2005 (http://www.justicecommittee.org/#!jc- jobs/ciw3), a été constitué par le NCPRR pour s’occuper en priorité des violences policières.

71 Soulèvement de prisonniers du centre correctionnel d’Attica dans l’État de New York entre le 9 et le 13

septembre 1971, majoritairement organisé par des détenus noirs à la suite de l’assassinat du militant des Black Panthers George Jackson ; les prisonniers dénoncent les conditions de détention et le racisme des gardiens. La mutinerie prit fin lorsque les militaires prirent d’assaut la prison. Bilan : 10 gardiens et 29 prisonniers tués. Times, Fred Ferrettispecial To The New York. “LIKE A WAR ZONE’; Air and Ground Attack Follows Refusal of Convicts to Yield 9 Hostages and 28 Prisoners Die as 1,000 Storm Attica.” The New York Times, September 14, 1971. http://query.nytimes.com/gst/abstract.html?res=9F02E5DE1F3FE63ABC4C52DFBF66838A669EDE.

sur… sur le mouvement dans lequel il était, sur les trucs qu’il faisait, il m’a encouragé à retourner à l’école72.

Par l’intermédiaire des deux hommes, Spade et Splinter sont initiés aux questions de justice sociale et à la lutte contre la brutalité policière. À partir de 1994, Spade est élu à la Junta

central de New York, où il rencontre Bebo. Il sera remplacé par Splinter lorsqu’il décidera de

prendre du recul et de se retirer momentanément. En attendant, il pousse les Ñetas à s’impliquer dans la lutte pour la justice sociale et à participer aux marches annuelles contre la brutalité policière. L’assassinat de Anthony Baez, le 22 décembre 1994, par le policier Francis Livoti, donne aux Ñetas la première occasion de participer à une mobilisation à l’échelle de New York, lors des premiers Racial Justice Days. C’est aussi la première fois que Latin Kings et Ñetas collaborent et fournissent le service d’ordre des grandes manifestations de rue contre les violences policières, aux côtés des Mother’s Against Police Brutality ou du National Congress for Puerto Rican Rights (NCPPR) où siègent Panama et Richie. La coalition regroupe aussi des personnalités religieuses, tels le révérend Luis Barrios, le révérend Al Sharpton de la National Action Network, le révérend Eddy Lopez ou encore des membres de la Nation of Islam dirigée par Louis Farrakhan. Des membres de diverses organisations communautaires sont aussi présents et aident à l’organisation de la coalition.

Richie Perez réussit le tour de force de réunir à la même table, au centre du Community Service Society (CSS) où il travaille et au NCPPR où il milite, les principales « familles de rues » (street families)73 : Ñetas, Latin Kings, Zulu Nation, New Black Panthers, La familia, puis plus tard Bloods et Crips. C’est le début de l’UFC, pour United Family Coalition, un environnement où les leaders des différentes familles peuvent régler ensemble les problèmes, mais surtout trouver des façons de promouvoir le combat pour la justice sociale.

BEBO : On a commencé à se rencontrer, avec tous les autres leaders des street organisations ou

des gangs. Latin King, Zulu Nation, la familia…. Tout cela, sous Giuliani, qui était déjà le dictateur de New York. Sous son régime, c’était le moment où notre organisation était la mieux structurée et où l’on faisait le plus d’actions sur plusieurs problèmes : la violence à l’école, les tensions raciales dans les prisons, les guerres de territoire dans les quartiers… En même temps, on travaillait à internaliser ce type d’organisation, organisant les frères et les sœurs, et avec différentes personnes, d’anciens Young Lord, d’anciens Black Panthers, des

72 Entretien avec Splinter- 2 mai 2013.

73 C’est ainsi que les appelle Spade lors de notre entretien. Il est étonnant que peu de littérature soit consacrée à

ce sujet. Voir Curtis Branch qui y consacre quelques pages (p27 à 38) : Branch, Curtis W. Adolescent Gangs: Old Issues, New Approaches. Philadelphia, PA: Brunner/Mazel, 1999.

organizer74… ils nous aidaient dans ce processus. Parce qu’on savait que quelque chose n’allait pas bien.75

Lorsqu’en 1995-1996 des tensions raciales éclatent à Rickers Island entre Latin King et Ñetas d’un côté et Bloods et Crips de l’autre, les Ñetas parviennent à entrer dans la prison, avec l’aide de curés et de pasteurs qui les déguisent en leurs assistants personnels. Ils peuvent ainsi parler avec leurs membres incarcérés et empêcher une montée de la violence. À la même époque, les Ñetas interviennent dans les écoles auprès des membres plus jeunes pour faire baisser les violentes guerres qui y surgissent. À Sunset Park, ils sont invités par le lycée pour intervenir dans les programmes post scolaires et assurer la sécurité.

Cette redirection de La Asociación dans les mouvements contre la brutalité policière se fait en parallèle avec une recherche par les Ñetas de leur origine politique dans l’île de Porto Rico. Richie Perez et Panama Alba aident les Ñetas, comme les Latin King, à redécouvrir leur passé, celui de Carlos et de sa lutte. Ils lient cette histoire à l’histoire raciale des latinos, et plus particulièrement des portoricains à New York et à leur lutte identitaire. À partir de ce moment, les Ñetas organisent des réunions d’éducation informelle dans les caves, les parcs et les halls d’entrée, où ils s’éduquent aux principes politiques de la lutte de Carlos mais aussi des groupes qui les ont précédés, les Young Lords : indépendantisme, anticolonialisme, anti- impérialisme, socialisme, démocratie directe et actions collectives.

SPADE : À partir de ce moment, on a intensifié, car on était capable de toucher tous les chapters qui étaient avec nous… on a atteint un niveau plus profond, un niveau plus éducatif… on a commencé à avoir des classes, enseigner aux gens... pas seulement l’histoire de Porto Rico en fonction de La Asociación, mais aussi l’histoire ici... sur La Asociación mais aussi la lutte de la communauté latino, et celle de la communauté de couleur en général. Juste pour être capable de faciliter la transition des individus entre une mentalité strictement de rue à une mentalité de justice sociale. Donc… c’était ça notre but.76

À John Jay College, Spade rencontre un professeur, Luis Barrios, prêtre à East Harlem, qui met son église de la 125e rue et St Marys à disposition des Ñetas et des Latin King. Les deux groupes y organisent leurs réunions et leurs cérémonies spirituelles77. Plusieurs fois, les Ñetas

74 Voir le chapitre 4 sur les organisations communautaires. À défaut de traduction adéquate, je laisse le terme

anglais. Il s’agit d’une personne travaillant pour organiser la communauté ou les syndicats.

75 Entretien avec Bebo- 26 mars 2012 76 Entretien avec Spade- 15 mai 2013.

travaillent directement pour des partis politiques. Ils participent ainsi à la campagne électorale de Al Sharpton78 aux élections municipales de New York en 1997. Richie Perez fournit à plusieurs reprises du travail à certains membres Ñetas, comme Splinter, qui inscrivent les habitants du South Bronx sur les listes électorales en 1993 puis en 1997. Richie Perez convainc les Ñetas de s’organiser et de fournir une main d’œuvre tout en leur garantissant un emploi.

Mais la transition est difficile. Spade d’abord, Splinter puis Bebo ensuite, font face à des oppositions internes et subissent de fortes pressions. Certains chapters refusent la nouvelle voie donnée par les leaders alors que d’autres ne soutiennent pas la nouvelle politique médiatique du groupe. S’engage une lutte de pouvoir interne, qui se solde par plusieurs élections et enfin par une scission d’avec le groupe du Queens et le reste. C’est le « Split ».

En 1993, la ville de New York se dote d’un nouveau maire. Rudolph Giuliani inaugure une politique de tolérance zéro et de guerre contre la drogue. Nommé procureur du district sud de New York en 1983, Giuliani s’est déjà fait connaître pour sa traque des différents chefs des familles mafieuses. A la tête de la mairie de New York, il déclare la guerre aux gangs de rues, basant sa stratégie sur le modèle qu’il a utilisé en tant que procureur.

SPLITER : Et puis, ils ont commencé le RICO, une investigation, et je savais que j’étais l’objet

d’une enquête à ce moment-là…79

Décrété en 1970 afin de combattre le crime organisé (et surtout les mafias), le Racketeer Influenced and Corrupt Organizations (RICO) Act permet aux autorités fédérales d’atteindre plus facilement les gangs de rue. Grâce à cette procédure, une personne ayant commis deux des trente cinq crimes listés sur une période de 10 ans peut être arrêtée pour racket, et son organisation suspectée.

En 1994, le maire Giuliani nomme William Bratton préfet de police de la ville (NYPD Chief Commissioner). Bratton augmente le nombre de policiers patrouillant dans les rues de New York et met en place le système CompStat, un dispositif de management quantitatif de la police poussant à réaliser le plus d’actions possible80. Le système centralise les activités

78 Ministre du culte protestant et homme politique africain-américain, Al Sharpton a été candidat à l’investiture

démocrate pour l’élection présidentielle américaine de 2004. Il a été hué lors manifestations à Ferguson en 2014 par des manifestants dénonçant une tentative de récupération politique.

79 Entretien avec Splinter- 2 mai 2013

80 Bratton, William J, and Peter Knobler. Turnaround: How America’s Top Cop Reversed the Crime Epidemic.

policières répertoriées de tous les preccincts (commissariats). CompStat s’inspire du

Reengineering, théorie de management provenant du monde marchand et visant à la

réorganisation d’un processus industriel pour le rendre plus efficient. L’adoption de ce système pousse les policiers à une logique du chiffre. Parallèlement, Giuliani et Bratton inaugurent une politique de « qualité de vie » (quality of life) baptisée plus tard « Tolérance

zéro ». Se basant sur la « théorie de la vitre cassée » (Broken Window Theory), explication

statistique établissant un lien direct de cause à effet entre le taux de criminalité et la détérioration de l’espace public, de George Kelling et James Wilson, le travail policier s’articule autour de la prévention des désordres dans les quartiers les plus pauvres. Dans les fait, comme le note Cathy Schneider81, cette politique policière a encouragé la police à cibler les résidents de ces quartiers de manière systématique. En 1999, un rapport de Human Rights Watch déclarait que la Tolérance Zéro avait donné aux officiers de police la liberté de décider qui arrêter et avait augmenté le potentiel de brutalité policière82.

Dès 1994, Rudolph Giuliani et William Bratton mettent en place une unité anti-gang qui traque Ñetas et Latin King, entre autres. Les arrestations se font plus fréquentes, remplissent la prison de Rikers Island et vident les rues. Au moment où les Ñetas opèrent une transformation interne, un climat de peur et de répression policière s’abat brutalement sur leurs leaders83. Splinter échappe à deux tentatives de meurtre qu’il pense commanditées par le FBI alors que Bebo soupçonne une infiltration policière du groupe. La peur de subir le même sort que les Blacks Panthers ou le Young Lord Party –qui ont tous fait l’objet d’une enquête par le FBI dans le Counter Intelligence Program (COINTELPRO)- pousse certains leaders Ñetas à prendre leur distance avec La Asociación.

Novembre 1999 marque un nouveau tournant dans la guerre contre les gangs déclarée par la Police de New York (NYPD). Une équipe spécialisée dans l’anti-gang est crée au sein du NYPD et chargée de diriger les opérations sur toute la ville. Quelque deux cent cinquante policiers sont alors appelés en renfort. Chez les Ñetas, beaucoup des plus anciens quittent le groupe, lassés des luttes intestines ou rappelés par leurs devoirs familiaux. Fatigués par les frictions avec les factions rivales, les principaux leaders à la tête de la Junta central de New York démissionnent. L’organisation centrale se délite et les chapters se désunissent. Pour un

81 Schneider, Cathy Lisa. Police Power and Race Riots: Urban Unrest in Paris and New York. Philadelphia:

University of Pennsylvania Press, 2014.

82 Dans Johnson, Marilynn S. Street Justice: A History of Police Violence in New York City. Boston, Mass.:

Beacon Press, 2003 dans Schneider, Cathy Lisa. 2014. Op. Cit.

83 Voir Brotherton, David, and Luis Barrios. The Almighty Latin King and Queen Nation Street Politics and the Transformation of a New York City Gang. New York: Columbia University Press, 2004.

temps l’association semble se replier et elle passe de 10 000 membres à 2 00084 en quelques mois.

Fin d’une première période. Bebo retourne à Porto Rico, avec sa femme, à la suite de décès dans sa famille. Spade et Splinter quittent le groupe. Ils se reconvertissent dans le Community

Organizing, Spade dans la structure où il travaillait déjà, Splinter acceptant un poste que lui

trouve Richie Perez dans son organisation.

- 2001-2006

Après deux années à Porto Rico, Bebo est revenu à New York avec le poids de la culpabilité d’avoir abandonné ses amis et le goût amer de l’échec de sa retraite sur l’île.

BEBO : Quand je suis revenu à New York, le leadership avait été démantelé, le président avait