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Tout le village vit des revenus tirés

de la broderie,

de la confection

de smocks et de

1990 2010 1990 2010 1990 2010 Afrique subsaharienne Asie du Sud Asie de l’Est et Pacifique 0

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

1990 2010 1990 2010 1990 2010

Afrique subsaharienne Asie du Sud Asie de l’Est et Pacifique

Pourcentage

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Pourcentage

a. Pays à revenu faible b. Pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure

Agriculture Industrie (hors secteur manufacturier) Secteur manufacturer Services

Figure 1.7 Au cours des vingt dernières années, la part de l’agriculture dans le PIB s’est contractée en Afrique, mais le secteur manufacturier ne l’a pas remplacée

Source : Banque mondiale, différentes années.

16 % dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, alors que celle des secteurs de l’industrie et des services a augmenté.

Les moteurs de cette croissance ont été, d’une part, les réformes des politiques écono-miques, rendues nécessaires par les mesures peu judicieuses prises par le passé, et d’autre part, la hausse des cours des matières premières, qui a amélioré les termes de l’échange (Devarajan et Fengler, 2013). Ces deux facteurs ont permis à la demande intérieure, en particulier de construc-tion et de services du secteur privé, de stimuler la croissance. L’impressionnante trajectoire de croissance de l’Afrique a toutefois largement suivi les cours des produits de base, et les exportations africaines restent encore concen-trées sur les matières premières. À l’opposé, c’est la rapide progression des exportations de produits manufacturés qui a permis à l’Asie de l’Est de réaliser son dividende démogra-phique. Au cours des deux dernières décennies, la part du secteur manufacturier dans le PIB a de fait chuté en Afrique, alors qu’elle progres-sait dans les pays asiatiques à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (Figure 1.7). Aujourd’hui, la part des produits manufacturés dans les exportations de mar-chandises est de 30 % en Afrique, contre 50 % en Amérique latine (une autre région riche en ressources) et 60 % en moyenne dans les pays

à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

Les exportations de produits manufacturés n’ont tiré la croissance que dans un seul pays africain : Maurice. L’Afrique est si loin derrière l’Asie de l’Est qu’il lui faudra du temps pour combler son retard.

Structure de l’emploi dans les pays africains

La dépendance de l’Afrique vis-à-vis des expor-tations de matières premières, de l’aide inter-nationale et de la demande intérieure, en tant que sources de croissance, n’a pas conduit à une transformation majeure de l’emploi (Figure 1.9 ; voir Encadré 1.2 pour une explication de la façon dont sont obtenues les estimations de l’emploi). Bien que la part de l’agriculture dans le PIB ait considérablement diminué, presque 60 % de la population active de l’Afrique décla-raient toujours, en 2010, l’agriculture comme principale activité économique.

Ce résultat n’est pas totalement inattendu : la transformation de la main-d’œuvre s’opère toujours après celle de la production (il faut plus de capital par travailleur pour employer des gens dans des emplois plus productifs). La combinaison de la part importante de la main-d’œuvre agricole et de la croissance constam-ment faible de la productivité agricole aide à expliquer la persistance des faibles revenus et de

la pauvreté en Afrique. Les données confirment que le chômage reste bas, sauf dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, et en particulier en Afrique du Sud, où il reste obstinément élevé (voir Note thématique 4).

La décennie de croissance africaine n’a pas été « sans emploi », mais les modèles de crois-sance de l’emploi différaient d’un pays à l’autre.

La croissance s’est éloignée de l’agriculture dans certains pays : le Ghana, le Nigéria, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie, par exemple, ont tous enregistré une forte croissance de l’emploi sala-rié et dans les entreprises individuelles (Figure 1.10). Les pays exportateurs de minéraux, tels que le Cameroun et le Mozambique, ont connu une croissance de l’emploi, mais peu ou pas de transformation de sa structure, bien que la création d’emplois non agricoles au Nigéria au cours des dix dernières années montre qu’une diversification est possible dans un pays afri-cain exportateur de pétrole.

Dans les pays dont la croissance rapide ne dépendait pas largement des ressources miné-rales, l’emploi a suivi la production en s’éloi-gnant de l’agriculture, le secteur affichant la plus faible productivité, pour se tourner vers l’industrie et les services, des secteurs à plus forte productivité. Ces pays ont vu l’emploi salarié non agricole dans le secteur privé progresser à un rythme rapide, qui a sou-vent dépassé celui de la croissance du PIB. La majeure partie de la croissance de l’emploi sala-rié (public et privé) a eu lieu dans le secteur des services en pleine expansion, tandis que la croissance dans l’industrie à haute intensité de main-d’œuvre a été lente, en raison du déve-loppement limité de la manufacture destinée à l’exportation.

En 2010, le secteur privé créait la plupart des emplois salariés identifiés en Afrique (Figure 1.11). Une grande partie de la croissance de l’emploi salarié a eu lieu dans l’emploi non

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Afrique subsaharienne Asie de l’Est et Pacifique Asie du Sud

2005 2011

Exportations de biens et services (% du PIB) Exportations de biens et services (% du PIB) Exportations de biens et services (% du PIB)

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1990 1995 2001 2005 2011

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1990 1995 2001 2005 2011

Pays à faible revenu Pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure Pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure 0

Exportations de produits manufacturés (% des exportations de marchandises) Exportations de produits manufacturés (% des exportations de marchandises) Exportations de produits manufacturés (% des exportations de marchandises)

Asie de l’Est et Pacifique

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1990 1995 2001 2005 2011

Asie du Sud

1990 1995 2001 2005 2011

Figure 1.8 Les exportations représentent une plus petite part du PIB en Afrique qu’en Asie de l’Est et une part plus importante qu’en Asie du Sud, mais les pays africains, même riches, exportent des matières premières et non des produits manufacturés

Source : Banque mondiale, différentes années.

contractuel, tel que le travail à la journée ou l’emploi temporaire. Souvent appelé « emploi salarié informel », il représente environ la moi-tié de l’emploi salarié non agricole en Afrique.

Malgré la récente création d’emplois salariés dans le secteur privé, la part de l’emploi salarié reste faible à travers l’Afrique, en partie parce que le secteur public a supprimé de nombreux emplois dans les années 1980 et 1990 (Fox et Gaal, 2008). Si dans les années 1960 et 1970, la majeure partie de l’emploi salarié non agri-cole relevait essentiellement du secteur public, cette tendance s’est inversée dans les pays sans richesse en ressources naturelles au cours de leur récente poussée de croissance. Elle s’est, par contre, maintenue dans les économies dont la croissance est due à l’accroissement de l’ex-traction de minéraux : l’État distribue une par-tie des bénéfices tirés de ces ressources sous la forme d’emplois dans le secteur public. Celui-ci continue de fournir la plupart des emplois salariés dans les pays riches en ressources, parce que l’incitation du secteur privé à créer des emplois y reste faible (Encadré 1.3).

L’emploi non agricole privé a connu sa croissance la plus rapide dans le secteur des entreprises individuelles, car les ménages ruraux et urbains ont utilisé leurs revenus supplémentaires pour lancer leurs propres affaires (Figure 1.10). Les données présentées ici peuvent sous-estimer la croissance du sec-teur des entreprises individuelles, parce qu’elles

ne prennent en compte que l’emploi princi-pal, alors qu’en fait une part importante de la population active (jusqu’à 50 % dans certains pays) a deux activités économiques (emplois)

Estimation de la structure de l'emploi en Afrique par type de pays, 2010

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Agriculture Entreprises indivduelles Emplois salariés dans les services

Emplois salariés dans l’industrie

Chômage Figure 1.9 En Afrique subsaharienne, la majorité des travailleurs des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure travaillent dans l’agriculture et les entreprises individuelles non agricoles

Source : Fox et coll., 2013.

Note : Sur l’axe horizontal, les chiffres représentent la taille de la population active de chaque groupe.

La classification des pays est basée sur le revenu national brut (RNB) par habitant, tiré de Banque mon-diale : différentes années. Voir Encadré 1.2 pour une explication sur la détermination des estimations de l’emploi et la classification des pays.

a. Les chiffres ne correspondent pas au total pour des questions d’arrondi.

Les données sur la structure de l’emploi en Afrique sont dif-ficiles à obtenir. Beaucoup de pays ne les rassemblent pas régulièrement, elles ne sont souvent publiées que longtemps après leur collecte et, dans certains cas, seules les agrégats sont publiés. Quelle que soit la façon dont elles sont publiées, leur qualité laisse souvent à désirer (Fox et Pimhidzai, 2013).

Pour nos estimations, toutes les sources possibles de don-nées ont été consultées pour avoir au moins une idée de la structure de l’emploi dans chaque pays au cours de la période 2000–2010, à titre de référence. Nous avons été capables de le faire pour 28 pays d’Afrique sur 47, couvrant ainsi 73 % de la population active. Nous avons attribué aux autres pays une répartition de la main-d’œuvre déterminée à partir des moyennes des pays similaires. Pour chaque pays,

la taille de la main-d’œuvre a été établie à l’aide des projec-tions de la population en âge de travailler réalisées par les Nations Unies et d’un taux d’activité. Les pays ont été grou-pés selon leur revenu : un faible revenu correspond à un RNB par habitant inférieur à 1 000 dollars EU, un revenu intermé-diaire de la tranche inférieure à un RNB par habitant compris entre 1 000 et 4 000 dollars EU, et un revenu intermédiaire de la tranche supérieure à un RNB par habitant dépassant 4 000 dollars EU. Les pays riches en ressources ont été esti-més dans un groupe séparé. La Figure 1.9 montre la distri-bution de référence par groupe de pays, estimée à l’aide de cette méthode pour 2010.

Source : Fox et coll., 2013.

Comment nos estimations de l’emploi sont-elles établies ?

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ou plus sur une période de 12 mois. En par-ticulier en milieu rural, où vit encore la majo-rité de la population africaine, un ménage peut mentionner son entreprise individuelle en tant qu’activité secondaire, après son exploitation agricole (Fox et Sohnesen, 2012).

Structure de l’emploi en Afrique comparée à celles d’autres régions La part de la population active travaillant dans l’agriculture n’est pas anormalement élevée en Afrique, en particulier dans les pays à faible revenu. Au Vietnam et en République

démo-cratique populaire lao, où le revenu annuel par habitant dépasse à peine 1 000 dollars EU, 50 % ou plus de la population active travaille tou-jours dans l’agriculture, une moyenne proche de celle des pays africains à revenu intermé-diaire de la tranche inférieure (Tableau 1.1).

La différence est que ces pays d’Asie de l’Est affichent une productivité agricole plus élevée, qui les a aidés à réduire la pauvreté rurale à des niveaux nettement inférieurs à ceux des pays africains. Même si l’Afrique et ces pays d’Asie de l’Est ont la même part de la population active travaillant dans l’agriculture, la crois-sance constamment faible de la productivité agricole empêche la population active africaine de réduire la pauvreté au même rythme que ses homologues asiatiques (FMI, 2012). Le sec-teur des entreprises individuelles est également important dans tous les pays de comparaison à faible revenu, en particulier au Bangladesh, le plus pauvre d’entre eux.

La faible part de la population active employée dans l’industrie privée est ce qui rend la structure de l’emploi si différente dans les pays à faible revenu et à revenu intermé-diaire de la tranche inférieure en Afrique par rapport aux pays en croissance rapide d’Asie ou d’Amérique latine (Tableau 1.1). Tous les pays de comparaison, à l’exception de la République démocratique populaire lao et de la Mongolie, ont une plus grande part de leurs populations actives dans les emplois salariés industriels, parce qu’ils comptent un nombre élevé d’em-plois manufacturiers. L’importance des rentes minières dans l’accroissement du revenu par habitant des pays africains à revenu intermé-diaire de la tranche inférieure contribue clai-rement à cette différence. L’extraction des res-sources ne génère pas de nombreux emplois, et les profits énormes tirés des ressources natu-relles peuvent créer une structure économique défavorable à l’industrie privée à haute intensité de main-d’œuvre (Gelb, 2010). Les économies de la République démocratique populaire lao et de la Mongolie, toutes deux exportatrices de minéraux, présentent des structures similaires à celles des pays africains riches en ressources (Figure 1.12). Même dans ce cas, les pays afri-cains avec des niveaux élevés d’exportation de minéraux se distinguent parce qu’ils ont encore moins d’emplois salariés dans l’industrie que

–25

Nigéria Rwanda Ghana Ouganda Tanzanie Sénégal Côte d’Ivoire Évolution en points de pourcentage de la part de l’emploi

Agriculture Emploi salarié privé Entreprises individuelles et moyennes Figure 1.10 La croissance a diminué la part de l’agriculture dans l’emploi dans certains pays, mais pas dans d’autres

Source : Sur la base des enquêtes de ménages et d’emploi harmonisées (voir annexe).

0 Part de l’emploi salarié public dans l’emploi salarié total (%)

Figure 1.11 La plupart des emplois salariés se trouvent dans le secteur privé (mais pas dans les pays riches en ressources)

Source : Fox et coll., 2013.

ces deux pays asiatiques. Les ressources natu-relles n’entraînent toutefois aucune fatalité, comme le montrent les bonnes performances de la Bolivie dans le secteur manufacturier orienté vers l’exportation.

Le manque d’emplois dans le secteur manu-facturier destiné à l’exportation n’est pas le seul facteur qui distingue l’Afrique. Comme dit plus haut, la population active croît nettement plus vite en Afrique qu’en Asie ou en Amérique latine,

Si le débat sur l’existence et la nature de ce qu’on a appelé la

« malédiction des ressources » reste animé, il y a néanmoins peu de doute que l’emploi des jeunes est confronté à des défis particuliers dans les pays très riches en ressources miné-rales. S’ils ne sont pas judicieusement gérés, les bénéfices tirés des ressources entraînent une surévaluation des taux de change et des salaires non concurrentiels. Ces deux résul-tats pénalisent le développement des secteurs échangeant des biens autres que les ressources minérales, en particulier lorsque le capital humain ou les infrastructures productives d’un pays n’ont pas été améliorés à l’aide de la richesse tirée de ses ressources. Les secteurs traditionnels de biens ou de services exportables, notamment l’agriculture orientée vers l’exportation, peuvent rapidement se contracter, tandis qu’en même temps, les industries basées sur l’extraction des ressources naturelles créent peu de nouvelles opportunités d’emploi rémunéré.

La plupart des travailleurs se retrouvent devant peu de choix. Soit ils retournent à l’agriculture de subsistance à faible productivité, soit ils migrent vers des zones urbaines, où ils restent souvent sous-employés. Les quelques opportunités d’emplois fortement rémunérés — dans le secteur des res-sources naturelles et le secteur public (où la croissance est ali-mentée par les bénéfices tirés des ressources) — contribuent à instaurer un modèle où les jeunes choisissent d’attendre obstinément un poste dans ces secteurs et développent un refus des autres formes d’emploi. L’espoir de décrocher un

« emploi de bureau » dans le secteur public fausse les choix éducatifs des jeunes et crée un vaste groupe de diplômés dont les compétences ne sont pas adaptées aux besoins du secteur privé.

Les richesses tirées des ressources naturelles s’accom-pagnent souvent d’importants déficits dans l’environnement institutionnel qui freinent la croissance de l’emploi dans le secteur privé. Lorsqu’un revenu issu des ressources naturelles est disponible, l’incitation aux réformes du climat des affaires est réduite et le secteur public joue un rôle excessif dans l’activité économique.

Le côté positif de l’histoire est que les pays dotés d’impor-tantes ressources naturelles disposent de moyens financiers substantiels à investir dans le développement humain, l’in-frastructure et la promotion de nouvelles sources de

crois-sance économique. Une des principales préoccupations est de garantir la cohérence entre les politiques encourageant le développement du capital humain, notamment les pro-grammes spécifiques en faveur de l’emploi des jeunes, et celles promouvant l’investissement public dans l’infras-tructure et les secteurs productifs. En Afrique centrale, par exemple, les examens de la dépense publique de la Guinée équatoriale et du Gabon ont révélé la trop grande impor-tance accordée aux investissements dans l’infrastructure physique par rapport au capital humain (Banque mondiale, 2010, 2012c). En dépit du chômage élevé des jeunes diplô-més, les entreprises actives dans les secteurs économiques émergents ont des difficultés à trouver du personnel qua-lifié, démontrant ainsi que les compétences apportées par le système éducatif ne conviennent pas réellement aux efforts visant à promouvoir de nouvelles activités écono-miques (Banque mondiale, 2012d, 2013). Les restrictions arbitraires imposées à l’emploi des étrangers peuvent égale-ment constituer un obstacle important aux affaires, et même lorsque des expatriés sont employés, trop peu d’efforts sont déployés pour transférer leur expertise aux nationaux.

Des entrepreneurs étrangers réalisent souvent des projets d’investissement public à grande échelle en faisant très peu appel à la main-d’œuvre locale, même pour les activités nécessitant un faible niveau de qualification qui pourraient employer des jeunes de la région à court terme. Un examen des programmes en faveur de l’emploi des jeunes au Came-roun a révélé qu’ils abordent un large éventail de problèmes spécifiques mais manquent de cohérence, et qu’ils ne sont pas clairement intégrés avec les politiques générales visant à lever les obstacles à la croissance et à l’emploi (Banque mon-diale, 2012b).

Les pays riches en ressources qui réussissent en dehors de l’Afrique, tels que le Chili et la Malaisie, ont placé les compé-tences et l’éducation au cœur de leurs stratégies de diversifi-cation (Gelb, 2010). Plutôt que de « choisir les gagnants » et de subventionner des secteurs spécifiques, ces pays ont uti-lisé de façon stratégique les revenus tirés de leurs ressources naturelles pour identifier les contraintes pesant sur les com-pétences et s’y attaquer, en étroite collaboration avec le sec-teur privé. Cette approche a permis de promouvoir efficace-ment la diversification économique et l’emploi des jeunes.

Le défi de la diversification de la production et de l’emploi dans les pays riches en ressources : exemples tirés de l’Afrique centrale

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rendant ainsi encore plus difficile la transfor-mation de la structure de l’emploi. Par exemple, parce que la croissance de la population active du Vietnam n’atteignait que les deux tiers de

celle du Sénégal au cours de la dernière décen-nie (2,1 % contre 3,1 % par an), chaque dollar investi dans la création d’emplois manufactu-riers à haute intensité de main-d’œuvre aura un effet plus important sur la structure de l’emploi (mesurée en part de la population active) au Vietnam qu’au Sénégal. En d’autres termes, par rapport au Vietnam, le Sénégal a besoin de 50 % d’investissements supplémentaires dans le sec-teur manufacturier, simplement pour amener sa part de l’emploi dans l’industrie au niveau de celle du Vietnam en 2008.

En fin de compte, après une décennie de croissance et de création d’emplois, la majo-rité de la population active de l’Afrique tra-vaille toujours dans son secteur le moins pro-ductif — l’agriculture — dont la productivité doit encore subir la substantielle amélioration observée dans les économies non africaines en forte croissance. Pour créer des emplois plus productifs, l’Afrique reste confrontée au double défi d’accroître la productivité de son agricul-ture et de diversifier l’emploi en dehors de ce secteur.

À quoi l’Afrique peut-elle s’attendre dans le futur ?

La forte croissance de l’Afrique au début de la présente décennie a nourri l’espoir qu’à la fin des années 2010, la majeure partie de sa

popula-Tableau 1.1 Les pays africains ont un taux d’emploi salarié inférieur à celui des pays de comparaison à forte croissance

(% de l’emploi)

Niveau de revenu et région ou pays

Emploi salarié

Emploi salarié