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Les vestiges d’un bâtiment dans le mobilier archéologique

Chapitre 5 : le site de Delémont - La Deute

6.3 Les diverses zones d’occupation liées à la couche 6.1.2

6.4.2 Les vestiges d’un bâtiment dans le mobilier archéologique

Aucune structure mise au jour dans la zone A ne prouve la pré-sence d’un bâtiment. Même le foyer 4 peut en effet n’être qu’un simple foyer en plein air.

Néanmoins, il y a un indice net parlant en faveur d’au moins un bâtiment dans cette zone. Parmi le mobilier ramassé dans la couche 6.1.2, on a identifié un petit ensemble d’environ 100 fragments de terre cuite, en général informes et d’une taille inférieure à 4 cm, dont l’interprétation fonctionnelle se révèle difficile. Quelques fragments montrent des impressions nettes

de baguettes permettant de les interpréter comme débris d’une paroi en torchis sur clayonnage (fig. 106). Il est probable que la majorité des autres fragments de terre cuite soient également des restes de parois en torchis. Pour l’essentiel, ils se concentrent sur deux, voire trois zones d’environ 20 à 40 m2 chacune. Ils pour-raient marquer l’emplacement d’au moins un bâtiment, peut-être de deux ou trois (fig. 107).

En l’absence totale de trous de poteau, on peut supposer que la construction rigide du bâtiment reposait sur des sablières basses (Ständerbau) ou a été faite selon un système de

Block-bau. Les sablières basses ne se sont pas conservées dans le sol.

Elles n’ont pas non plus laissé de traces négatives dans les sé-diments décapés. L’absence de dalles ou de murets de pierres montre qu’aucun soubassement en dur n’a été mis en place pour protéger une potentielle construction en Blockbau ou en

Ständerbau.

Fig. 106. Les Prés de La Communance, zone A. Fragments de limons cuits avec des impressions de verges.

Fig. 107. Les Prés de La Com-munance, zone A. Répartition spatiale des objets en terre cuite.

N

10 m 0 Peson Fusaïole Terre cuite Zone A

Occupations protohistoriques au sud de Delémont : de l’âge du Bronze final au Second âge du Fer CAJ 31

6.4.3 La datation 14C

Un seul échantillon de charbon de bois a été soumis à une data-tion 14C. Il s’agit de fragments prélevés entre les pierres du foyer 4. Si l’on retient le résultat à 1 sigma, la structure 4 date du 5e siècle av. J.-C., donc d’une période plus récente que le mobilier céra-mique recueilli dans la zone d’habitat A (annexe 6.1, p. 155). 6.4.4 Le mobilier

Le mobilier de la zone A a été principalement trouvé dans la couche 6.1.2 (fig. 108). Toutefois, une vingtaine de tessons de céramique, tous de petits fragments de panse du Bronze final, ont été récoltés épars tout au sommet de la couche inférieure 6.2. Daté du Tardiglaciaire, ce sédiment est stérile en mobilier archéologique en dehors de ces tessons Ces derniers ont pu s’in-filtrer, soit du fait d’activités anthropiques, soit par des phéno-mènes naturels, par exemple des fissures de dessiccation. Ils sont, sans grand doute, à rapprocher de l’ensemble céramique de l’âge du Bronze final de la couche 6.1.2.

Les 81 objets qui proviennent du complexe sédimentaire sus-jacent, les couches 2.2 et 2.1, marquent une étape nettement plus récente dans l’histoire de l’occupation du site. Ce mobilier date de La Tène finale, de l’Epoque romaine et, plus rarement, du Haut Moyen Age.

Le long du bord oriental de la zone A, l’érosion avancée a rendu difficile la distinction entre la couche 2.2 et la couche 6.1.2. Par endroits, la couche 2.2 était fortement réduite, voire totalement détruite. Ainsi, au sommet de la couche 6.1.2, quatre petits arte-facts d’argile scorifiée ont été retrouvés mêlés à du mobilier de l’âge du Bronze final. Inattendus dans ce contexte, ils doivent plutôt provenir de la couche 2.2 qui a fourni dans ce même secteur d’autres fragments d’argile scorifiée ainsi que quelques calottes de scories (chap. 6.8.3.1). C’est pourquoi, les quatre artefacts ont été attribués à la couche 2.2.

Pour l’essentiel, le mobilier de la couche 6.1.2 et celui de la couche 6.2 se composent de tessons de céramique. Six pour cent sont des fragments de terre cuite dont la majorité peuvent être interprétés comme débris de parois en torchis sur clayonnage (chap. 6.4.2). Un seul artefact en silex appartient à ce complexe. Notons qu’aucun objet en métal ou en pierre travaillée n’a été découvert dans la couche 6.1.2. Signalons aussi qu’aucune des

datations 14C réalisées ne concerne l’occupation de l’âge du Bronze final. La datation précise du complexe ne peut donc être basée que sur le mobilier céramique.

6.4.4.1 La céramique

Environ 1500 tessons, pesant au total 18,4 kg, ont été ramas-sés dans la couche 6.1.2. Du fait des conditions de conservation défavorables, inhérentes à un site de terre ferme, la majorité des fragments sont de petite taille, de l’ordre de quelques cen-timètres. Ce haut degré de fragmentation s’exprime également dans la moyenne du poids qui ne s’élève qu’à 13 g / tesson. Cette valeur correspond bien à celles obtenues sur le site voisin de La Beuchille (14 g, chap. 4.5.1.1) ou sur les sites néolithiques de Douanne (BE) (12-17 g, Stöckli 1981, p. 7, tab. 1 et p. 81) et de Zürich - Mozartstrasse (ZH) (14 g, Bleuer et Hardmeyer 1993, p. 23). Par contre, la valeur moyenne est nettement plus grande dans les sites littoraux de l’âge du Bronze final. A Zug - Sumpf (ZG), elle oscille dans les diverses couches entre 36 g et 44 g par tesson (Seifert 1997, fig. 10). A Greifensee - Böschen (ZH), elle s’élève à 26 g/tesson (Eberschweiler 1995, fig. 20).

Malgré les nombreux essais de remontage, seuls de rares tessons ont pu être recollés. En général, les cassures ont été trop forte-ment endommagées au fil du temps pour permettre un collage sûr, même lorsque que deux tessons proviennent vraisemblable-ment du même récipient.

Au total, on a identifié 109 bords et 61 fonds. Analogues à ceux des complexes du Bronze final de La Deute et de La Beuchille, les bords ont été regroupés selon les formes de base suivantes : pot / jarre, écuelle, jatte, urne / gobelet, vase à épaulement et vase à col (fig. 109 ; chap. 1.2). De plus, le groupe « récipients spé-ciaux » comprend des formes rarement identifiables dans des complexes. Vingt bords étaient trop petits pour permettre une attribution typologique.

Du point de vue quantitatif, on relève le même problème fon-damental que pour le site de La Beuchille. Les 89 bords classés constituent une petite, voire une trop petite base pour réaliser une analyse quantitative. Les résultats peuvent, par conséquent, être fortuits et de ce fait non interprétables. Ainsi la compa-raison des pourcentages des formes de base avec d’autres sites suisses fait déjà apparaître des chiffres difficiles à interpréter

Mobilier Couche 6 .2 Couche 6 .1 .2 Couche 2 .2

nb % nb % nb %

Tesson de céramique 21 100 1450 93 67 82,7

Fragment de terre cuite 103 6,6

Objet en silex 1 0,1

Objet lithique

Objet en bronze

Objet en fer 1 1,3

Scorie 6 7,4

Morceau d’argile scorifiée 4 0,3 7 8,6

Total 22 100 1558 100 81 100

Fig. 108. Les Prés de La Communance, zone A. Décompte du mobilier archéologique. Forme de base nb % Pot / jarre 17 19 Ecuelle 65 73 Jatte 1 1 Urne / gobelet 1 1 Vase à épaulement

Récipient à col (en forme d'entonnoir) 5 6

Bol / tasse

Récipient spécial

Total 89 100

Indéterminé 20

Fig. 109. Les Prés de La Communance, zone A, couche 6.1.2. Nombre et pourcentage des formes de base par rapport aux bords déterminés.

(Eberschweiler 1995 ; Gross 1986 ; Seifert 1997). Contrairement au site de La Beuchille (chap. 4.5.1.1, fig. 28), aux Prés de La Communance les écuelles dominent nettement l’ensemble céra-mique alors que seul un bord sur cinq appartient à un pot ou à une jarre. Les autres types restent marginaux. Même si l’on admet une évolution quantitative des divers types de base au cours de l’âge du Bronze final, le pourcentage des écuelles est trop haut et celui des urnes / gobelets et vases paraît trop bas dans l’ensemble de la zone A des Prés de La Communance.

6.4.4.1.1 Les écuelles

Une soixantaine de bords peuvent être classés comme écuelle. Ce sont presque toutes des écuelles en calotte. De rares individus présentent un bord droit et légèrement rentrant (pl. 24.2,5-6), un seul récipient montre un rebord légèrement évasé (pl. 24.11). Sur la seule base des bords, les écuelles tronconiques à paroi rec-tiligne ne peuvent pas être identifiées, mais ce type d’écuelle est probablement attesté par un fond (pl. 27.6).

Toutes les écuelles, sauf une, sont façonnées avec une pâte à dé-graissant fin. L’épaisseur moyenne de panse est de 5,9 mm et le diamètre moyen de 16,5 cm. Les diamètres oscillent entre 10 et 30 cm, mais ceux entre 12 et 17 cm dominent (fig. 110).

Trois formes de lèvre peuvent être identifiées, les arrondies (70 %), les arrondies et amincies (15 % ; pl. 24.7), et celles à biseau interne (15 %). Souvent, ce biseau n’est que faiblement marqué par une arête (pl. 24.1,13,18). Les écuelles munies d’un rebord bien détaché sont absentes.

Aucune écuelle n’est pourvue de décor, mais du fait de l’érosion qui a endommagé la plupart des surfaces, on ne peut exclure que des décors polychromes, qui apparaissent à la fin de l’âge du Bronze final, aient pu exister.

Aux Prés de La Communance, aucun profil complet d’écuelle, qui aurait permis de décrire la forme du fond, n’est attesté. Comme sur les sites littoraux, on peut imaginer une coexistence de fond plat à profil continu et discontinu. D’après la chronologie, on peut supposer que les fonds de petits diamètres dominent.

6.4.4.1.2 Les pots / jarres

Aux Prés de La Communance, 17 récipients peuvent être classés dans cette catégorie. Huit d’entre eux ont été fabriqués avec une pâte grossière, les autres l’ont été avec une pâte plutôt moyenne ou fine. En dehors d’un petit bord attribué à une écuelle, tous les récipients en céramique grossière sont des pots.

Pour l’essentiel, les pots montrent un profil sinueux, peu accentué. L’embouchure est courte et guère détachée, elle n’est pas mar-quée par une arête sur la surface intérieure. Les rares diamètres déterminés oscillent entre 17 et 31 cm, la moyenne semblant se situer autour de 24 cm. Variant de 5 à 9 mm, l’épaisseur moyenne de la panse des 17 pots est de 7,2 mm. Environ la moi-tié des pots portent un décor. Il s’agit presque toujours d’orne-ments traditionnels de l’âge du Bronze final. On peut mention-ner en premier lieu les impressions digitées (pl. 25.1 ; 26.13) et les rainures diagonales (pl. 25.4-5) appliquées sur la lèvre ou sur le col des pots. Ensuite, il y a des cordons qui peuvent être sans aucun décor (pl. 26.18) ou porter des impressions souvent digi-tées (pl. 25.6-7 ; 26.14-17). Un seul pot est orné sur le col d’une ligne de points imprimés (pl. 25.3), alors que deux pots portent des mamelons verticaux au-dessous de la lèvre (pl. 25.8 - 9). Ce décor ressemble à un ornement néolithique, mais on en trouve de rares parallèles en Suisse orientale; dans la couche ancienne de Zug - Sumpf (Seifert 1997, pl. 75.1131; 80.1196; 82.1224), à Ürschhausen-Horn (Nagy 1997, pl. 47.523,527-528 ; 48.532 ; 91.806-808 ; 96.842-843 ; 101.864-865 ; 110.935) et à Eschenz-Insel Werd (Primas et al. 1989, pl. 4.79; 8.183 ; 9.199).

6.4.4.1.3 Les autres types

Sous l’appellation récipient à col, ont été regroupés cinq vases marqués par un col élevé en forme d’entonnoir (pl. 28.2-5). Par contre, parmi les bords, aucun récipient à col cylindrique ou rentrant n’a été identifié. Le profil des récipients à col n’est com-plet dans aucun cas, seul le col est conservé jusqu’au début de l’épaule. Certains sites présentant des individus plus complets, où la largeur maximale est généralement supérieure à la hau-teur (Nagy 1997, pl. 50-78 ; Roth 2005), montrent qu’il ne s’agit pas de pots / jarres. D’autres auteurs classent ces récipients à col en forme d’entonnoir dans les types urne (Gross 1986, p. 39), bouteille (Seifert 1992, p. 69-72), cruche (Seifert 1997, p. 21) ou simplement pot (Moinat et David-Elbiali 2003, p. 130). Les cinq bords des Prés de La Communance ont une lèvre arrondie. Tou-jours d’une pâte assez fine, ces récipients possèdent des surfaces bien lissées. Les panses ont une épaisseur moyenne de 6 mm, nettement plus minces que celles des pots. En général, lorsqu’il y a un décor, celui-ci se trouve sur l’épaule ou sur la panse. Aux Prés de La Communance, aucun n’est attesté sur ce type de réci-pient. Parmi les fragments de panse, on peut constater quelques fragments bulbeux décorés d’incisions en arêtes de poisson ou de lignes de points imprimés (pl. 26.6-7,9). On ne peut pas exclure qu’ils puissent appartenir à un vase à col en forme d’entonnoir. Sous réserve, un seul récipient peut être interprété comme jatte (pl. 28.7). Très mal conservé, il a une embouchure courte et éva-sée et présente un profil en S. Aucun décor n’est attesté sur ce récipient.

Fig. 110. Les Prés de La Communance, zone A. Répartition des écuelles par diamètre de l’embouchure.

180

0 1 2 3 4 5 6 > 30 28-29,9 26-27,9 24-25,9 22-23,9 20-21,9 18-19,9 16-17,9 14-15,9 12-13,9 10-11,9 8-9,9 < 8 nb Diamètre (cm)

Occupations protohistoriques au sud de Delémont : de l’âge du Bronze final au Second âge du Fer CAJ 31

Pour finir, on peut mentionner encore un petit bord probable-ment attribuable à une petite urne ou à un gobelet.

Sur la base des seuls bords, les vases à épaulement ne sont pas identifiables. Sous toute réserve, ce type de récipient semble quand même être présent dans cet ensemble céramique. Quelques fragments de panse révèlent en effet un corps bulbeux avec une étroite épaule accentuée (pl. 26.3,8,11). Avec un dia-mètre de 22 cm, l’un d’entre eux fait penser à une jatte à épaule-ment, la variante large des récipients à épaulement (Mäder 2001, p. 10). La panse peut être ornée d’une bande d’un décor simple de points imprimés ou, dans un cas, d’un décor complexe, vrai-semblablement des métopes composées de cannelures larges et délimitées par des points imprimés alternant avec des métopes constituées par des incisions en arêtes de poisson (pl. 26.3). D’autres fragments de panse bulbeux avec le même style de dé-cor peuvent également appartenir à ce type de récipient, mais ils peuvent aussi provenir d’un récipient à col en forme d’entonnoir (pl. 26.4,6-7,9).

6.4.4.2 Les objets en terre cuite

Une centaine de fragments de terre cuite ont été repérés dans la zone A. Il est à noter que cette dernière est la seule, sur le site des Prés de La Communance, a avoir fourni ce type de restes, mis à part quelques fragments isolés.

Pour l’essentiel, ce mobilier se compose de petits fragments informes d’une taille inférieure à 4 cm. Leur pâte sableuse pré-sente une cuisson toujours faible ; généralement orange, ils peuvent plus rarement être gris à noir. Une interprétation sûre de ces petits fragments n’est souvent pas possible. On peut sup-poser qu’il s’agit de débris de parois en torchis sur clayonnage, de restes d’un foyer ou d’un sol tassé et rubéfié, mais aussi de fragments d’objets tels que des poids de tisserand, des chenets ou des fusaïoles.

6.4.4.2.1 Les fragments de torchis

Une dizaine de fragments de terre cuite montrent des impres-sions plus ou moins nettes de baguettes ou de rondins, qui per-mettent de supposer qu’il s’agit de débris de parois en torchis sur clayonnage (fig. 106). Bien qu’elles contiennent très peu de dégraissant, cette pâte sableuse est hétérogène, elle contient en effet des résidus organiques mal ou non carbonisés.

La majorité des objets en terre cuite indéterminés semblent pou-voir être rapprochés des fragments de torchis. Ils se concentrent sur deux, voire trois petites surfaces mesurant chacune entre 20 et 40 m2. Ces concentrations peuvent marquer l’endroit d’au moins un, peut-être de deux ou trois bâtiments d’habitat dans la zone A.

6.4.4.2.2 Les poids de tisserand

Cinq objets en terre cuite semblent pouvoir être interprétés comme poids de tisserand. Il n’est pas exclu que d’autres frag-ments de poids soient restés non identifiés et se trouvent encore parmi le reste du corpus. Les cinq poids identifiés sont façon-nés dans une pâte claire sans ou avec peu de dégraissant très fin.

Ils sont caractérisés par une cuisson très faible. Leurs formes et leurs dimensions ne peuvent pas être décrites, sauf pour un peson dont le diamètre mesure environ 10 cm à sa base. Quatre des cinq fragments sont probablement des bases. Plusieurs petits fragments non raccordables constituent certainement la base d’un cinquième.

Quatre de ces poids de tisserand ont été retrouvés à 7 m les uns des autres dans la partie nord-est de la zone A (fig. 107). 6.4.4.2.3 Les fusaïoles

Deux fusaïoles en terre cuite sont présentes. Elles peuvent être attribuées au type des fusaïoles ovales à profil arrondi (Anastasiu et Bachmann 1991, p. 21 ; Holstein 1998, p. 258).

L’une des deux est presque entièrement conservée (pl. 26.1) ; elle est sans aucun décor, comme la majorité des fusaïoles décou-vertes sur d’autres sites. L’autre fusaïole est pourvue d’impres-sions digitées sur le pourtour (pl. 26.2). C’est l’ornement le plus fréquent sur ce type d’objets (Anastasiu et Bachmann 1991, p. 23, fig. 10).

Les fusaïoles ovales à profil arrondi sont des types très courants durant la Protohistoire, aucune attribution chronologique ne peut donc être proposée.

Distante de seulement 2 m l’une de l’autre, les deux fusaïoles ont été trouvées dans la partie septentrionale de la zone A (fig. 107). 6.4.4.3 Le matériel lithique taillé

Jean Detrey

Un seul artefact, une esquille, a été repéré dans la couche 6.1.2 de cette zone. Aucune conclusion concernant la présence de cet objet ne peut être tirée.

6.4.4.4 L’insertion chronologique du mobilier archéologique Comme pour les autres sites de l’âge du Bronze final présentés dans cette étude, la terminologie utilisée se réfère au nouveau modèle chronologique établi dans le 3e volume de la série SPM (Hochuli et al. 1998, p. 70-92).

Contrairement aux sites de La Beuchille et de La Deute, aucune réserve mettant en doute l’homogénéité de l’ensemble archéolo-gique des Prés de La Communance ne peut être avancée. Il s’agit d’un ensemble clos.

Du point du vue chronologique, plusieurs points concernant le mobilier archéologique méritent d’être discutés :

– presque trois bords déterminés sur quatre appartiennent aux écuelles alors que les pots/jarres ne représentent que 19 %. Sur les sites de Vinelz - Ländti (BE), couches 2 à 0/1, de Zug - Sumpf, couches ancienne et récente, et d’Ürschhausen-Horn, le pourcentage des écuelles oscille entre 27 et 45 % et celui des pots/jarres entre 27 et 40 % (Gross 1986, p. 43, fig. 25a 20 ; Seifert 1997, p. 22, fig. 21 ; Nagy 1999, p. 49, fig. 60 21).

De plus à Vinelz - Ländti et à Zug-Sumpf, on peut constater que la quote-part des écuelles descend et que celle des pots/jarres monte de la phase ancienne à la phase récente. Les 19 % des pots/jarres des Prés de La Communance peuvent éventuelle-ment encore être rapprochés de la couche 2 de Vinelz - Ländti. Par contre, le pourcentage des écuelles est très élevé et ne cor-respond à aucun autre ensemble ; il ne peut pour le moment guère être expliqué. Malheureusement, il manque toujours les données quantitatives des importants sites de Cortaillod-Est (NE), d’Hauterive - Champréveyres (NE) et d’Auvernier - Nord (NE). On ne peut que répéter la constatation d’E. Gross concernant le pourcentage des écuelles qui lui semble être net-tement plus important dans les complexes neuchâtelois qu’à Vinelz - Ländti (Gross 1986, p. 43) 22. Il n’est donc pas exclu que la forte prédominance d’écuelles aux Prés de La Commu-nance trouve des analogies dans les sites neuchâtelois. Mais il faut répéter encore une fois que l’ensemble des Prés de La Communance est très petit et qu’il n’est donc peut-être pas représentatif. Dans ce cas, il ne permet donc pas de réaliser de telles comparaisons quantitatives. Pour le moment, aucune datation ne peut être proposée sur la base des pourcentages des écuelles et des pots/jarres ;

– l’épaisseur moyenne des parois des écuelles en calotte est de 5,9 mm. Les pots/jarres ne sont pas assez nombreux pour que la valeur moyenne obtenue de 7,2 mm puisse, sans réserve, être prise en considération. Notons aussi que la plupart de la céramique a souffert de l’érosion altérant sans aucun doute l’épaisseur des tessons. A Vinelz - Ländti, l’épaisseur moyenne des panses des écuelles et des pots augmente au cours du Bronze final d’environ 6,3 mm à 7 mm pour les écuelles et de 7,8 mm à environ 8,8 mm pour les pots, entre la couche 2 et la couche 1 (Gross 1986, p. 44, fig. 27 23). A Zug - Sumpf, l’évolution de l’épaisseur moyenne des parois est minime. La plus forte augmentation concerne les écuelles en calotte qui passent de 4,9 mm à 5,3 mm (Seifert 1997, p. 30 et p. 34, fig. 32). A Ürschhausen - Horn, site attribué au Ha B3, une moyenne d’environ 8,0 mm peut être établie pour les pots 24. L’évolution de l’épaisseur moyenne n’est pas assez significa-tive pour risquer une datation. De plus, les pertes dues à