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Comparaison avec d’autres sites de l’âge du Bronze final

4.6 Graines et fruits carbonisés provenant des fosses 13 et 17

4.6.5 Comparaison avec d’autres sites de l’âge du Bronze final

L’épeautre, les millets, les fèves et les lentilles n’apparaissent en Suisse qu’à l’âge du Bronze (Stöckli et al. 1995, p. 86 ; Hochuli et al. 1998, p. 169). Les millets sont devenus un aliment de base à l’âge du Bronze final (Hochuli et al. 1998, p. 151-170), l’orge et l’épeautre sont fréquents, mais le blé amidonnier, l’en-grain et le blé « nu » sont aussi présents. Il existe maintenant des trouvailles de provisions de fèves et de lentilles, les pois sont rares. On cultivait le lin, le pavot et la carmeline ; des fruits de cueillette tels que fruits sauvages et noix ont été retrouvés fréquemment.

Depuis l’âge du Bronze ancien, le paysage s’ouvre. A l’âge du Bronze final, il existe de plus grandes surfaces de culture, de prairies et de forêts exploitées (Hochuli et al. 1998, p. 148-151). Dans le bassin de Delémont, on commence à défricher à partir de l’âge du Bronze moyen et final (Guélat et al. 1993, p. 66-68). On observe des traces d’occupation dans l’environne-ment (Pousaz et al. 2001, p. 56-70 ; Pousaz et al. 2002, p. 59-60). Bien que les restes végétaux issus des urnes de la nécropole de l’âge du Bronze final de Delémont - En La Pran soient peu abondants, les céréales caractéristiques de cette époque, comme l’orge, l’épeautre, le millet cultivé et le millet des oiseaux, y ont été mises en évidence (Pousaz et al. 2003, p. 33-35). Les trou-vailles bien conservées en contexte humide des sites palustres de l’âge du Bronze final (Ha B) ne sont pas appropriées à une comparaison 11. Des sites terrestres en contexte sec qui ont livré de faibles traces botaniques ne sont connus pour l’instant qu’en Suisse romande 12.

L’éventail des plantes cultivées à l’âge du Fer est peu différent. Toutefois, l’importance de l’engrain et de l’épeautre augmente et l’avoine apparaît pour la première fois, quoique en très faible quantité (Müller et al. 1999, p. 86-87).

Les trouvailles d’épeautre, de millet cultivé, de lentilles et peut-être de fèves à Delémont - La Beuchille correspondent très bien avec l’image attendue à l’âge du Bronze final. L’absence de cer-taines plantes, telles que par exemple le lin et le blé « nu » peut

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avoir de multiples raisons. Il se peut que cette absence soit en rapport avec la faible probabilité de carbonisation de divers taxons (p. ex. le lin) ou avec le fait que la fonction des fosses où l’on ne travaillait peut-être que certains aliments n’est pas connue.

Des contaminations plus récentes dans l’éventail des végétaux n’ont pas été démontrées, mais ne peuvent pas non plus être totalement exclues.

4.6.6 Bilan

Les graines et les fruits carbonisés issus des fosses de l’âge du Bronze final, pauvres en trouvailles, correspondent à un large éventail de céréales, avec peu d’indices sûrs concernant leur fonc-tion. Les plantes cultivées caractéristiques de cette époque sont bien représentées. L’unique présence du blé à glumes et des légu-mineuses peut être due à la conservation, mais aussi à la fonction spécifique des fosses.

Notes

2 Je remercie Ursule Babey et Jean-Daniel Demarez pour la détermination du mobilier romain et postmédiéval.

3 Une bonne vue d’ensemble se trouve dans le registre du SPM III (Hochuli et al. 1998, p. 371-396).

4 L’absence d’une nomenclature commune, d’une définition identique ainsi que de méthodes de travail similaires ne facilitent pas les comparaisons entre les diverses études. Il peut arriver que, d’une publication à l’autre d’un même site, l’auteur change le nom des formes de base (Seifert 1992 et 1997).

5 La figure 25a contient une erreur graphique. La barre des pots a été dessinée de 10 % trop courte.

6 Des contaminations issues d’époques plus tardives sont possibles. 7 D’autres études archéobotaniques de l’âge du Bronze final ont déjà

été effectuées dans la région de Delémont. Le contenu des urnes de la nécropole Delémont - En la Pran datant de cette époque a livré des informations concernant les offrandes funéraires (Pousaz et al. 2003) et les dépôts naturels d’un méandre du ruisseau La Pran des renseignements sur l’environnement à cette époque (Ramstein et al. 2005 ; Pousaz et al. 2009).

8 Institut für prähistorische und naturwissenschaftliche Archäologie, Universität Basel, Labor für Archäobotanik.

9 Le terme taxon définit des unités taxinomiques, telles que l’appartenance d’une plante à un genre, une espèce ou une famille.

10 Pour l’orge, ceci n’a pas pu être déterminé de manière sûre. Les restes des espèces libérées lors du battage, dont il n’y a pas de preuve ici, tel que le blé « non vêtu » par exemple, se trouvent aussi rarement et sont donc toujours sous-représentés.

11 Jacquat 1989.

12 Avec peu de découvertes botaniques : Pousaz et al. 2003 (Delémont - En La Pran) ; Ramstein et Cueni 2005, p. 556 (Koppigen - Usserfeld) ; Ramstein et al. 2005, p. 569-614 (Ipsach - Räberain).

Avec un éventail de trouvailles un peu plus grand : Brombacher et al. 2005, p. 559-568 (Münchenwiler - Im Loch). Structure 10, CHB 28, UA-23537 Structure 12, CHB 10, UA-19242 Structure 23, CHB 43, UA-19243

2000 cal BC 1000 cal BC cal BC / cal AD 1000 calAD 2000 cal AD

2885 ± 40 1130 - 1000 AD 1220 - 930 AD 100 ± 1 1690 - 1730,1810 - 1830, 1880 - 1920 AD 1690 - 1730, 1810 - 1860, 1870 - 1920 AD 175 ± 70 1650 - 1700, 1720 - 1820, 1830 - 1880, 1910 - 1960 AD 1630 - 1960 AD

Date BP cal AD 1 σDatation cal AD 2 σDatation

Annexe 4.1

La Beuchille. Résultats des datations 14C

5.1 Les fouilles

Le lieu-dit La Deute provient du nom d’une ferme située au pied nord de la colline du Montchaibeux, entre la route cantonale Delémont – Rossemaison à l’ouest, et le plateau et la ferme La Beuchille à l’est.

Entre les lieux-dits Prés de La Communance à l’ouest et Le Tayment à l’est, l’autoroute traverse le plateau de La Beuchille le long d’une tranchée couverte (fig. 42). A La Deute, l’em-prise des travaux ne concernait donc pas seulement le tracé de l’autoroute A16, mais aussi et surtout une grande zone de dé-charge ainsi qu’une zone de stockage temporaire des sédiments

destinés à recouvrir la tranchée. Pour préparer les terrains de dé-charge et de stockage, tous les sédiments humifères ont dû être décapés.

La zone choisie comme décharge, à proximité immédiate au sud de la ferme La Deute, correspond à une petite combe profondé-ment entaillée dans la molasse tertiaire par l’érosion des eaux pro-venant de la colline du Montchaibeux (fig. 43). A l’heure actuelle, plus aucun ruisseau n’est visible au fond de la combe remblayée par les colluvions médiévales. Mais les actuels courants d’eau sou-terraine y ont été si nombreux et si actifs qu’ils pouvaient alimen-ter les grandes fontaines de la ferme pendant toute l’année. Après la pluie, le fond de la combe était régulièrement gorgé d’eau.

Fig. 42. La Deute. Situation topographique et plan des zones fouillées. Fouilles 2002 Fouilles 2001 Tranchées 1999 ROSSEMAISON DELÉMONT 445.00 440.00

N

50 m 0 435.00 244 500 59 3 200 Fouilles 2000 et 2001 Sondage 587

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Depuis plusieurs décennies, ce terrain impropre à la culture servait comme pâturage. A ce jour, comblé totalement par les travaux de génie civil, le petit vallon a disparu et le modelé du paysage a fortement changé.

En 1999, une campagne de sondages préliminaires a été réalisée pendant laquelle 50 sondages et tranchées, sur les 131 effectués, se sont avérés positifs (Paupe et al. 2000, p. 59-74). Dans la plu-part d’entre eux du mobilier protohistorique a pu être récolté. D’autres révélaient une couche archéologique marquée ou, plus rarement, une structure en creux d’origine anthropique.

Bien que ces travaux préliminaires ne montrent qu’une image ponctuelle de l’importance du site et de son état de conserva-tion, ils ont permis de localiser une zone archéologique inconnue jusqu’alors ; en effet aucune source historique ne mentionnait cette localité. Cette zone est située sur les communes de Delémont et de Rossemaison. Pour garder l’unité du site, toutes les interventions archéologiques figurent sous l’appellation Delémont - La Deute. Deux campagnes de fouilles ont été réalisées. La première inter-vention a été menée entre les mois de juillet et décembre 2000, la deuxième entre les mois de juin et décembre 2001.

La zone archéologique d’environ 35 000 m2 s’étend sur les deux flancs de la petite combe. Grâce à une terrasse intermédiaire qui a conservé la couche archéologique, le coteau occidental semblait le plus prometteur. La priorité des fouilles archéologiques s’est donc portée sur cette zone. S’étendant sur une longueur de 200 m, le long d’un ruisseau déjà disparu à l’époque historique, la pre-mière terrasse a entièrement été fouillée. Sa largeur oscille entre 10 et 40 m et comprend une surface totale de 6500 m2 (fig. 42). Pendant l’été 2001, une surface a également été ouverte sur le flanc oriental. Située au fond sud de la combe, elle est à proximi-té immédiate du sondage 587, qui, par la découverte d’une struc-ture en creux, semblait être le plus prometteur de la zone. Mais l’état de conservation de la couche archéologique était mauvais ; soit il ne subsistait plus que de petits lambeaux du gisement, soit la couche était totalement érodée, ne laissant que des concen-trations fortuites de mobilier remanié et chronologiquement hétérogène. Les observations recueillies ne justifiaient pas une

intervention plus importante. Les travaux sur le flanc oriental ont donc été arrêtés. Sans compter la surface des sondages, 300 m2

ont été fouillés dans ce secteur de la zone archéologique. Une troisième zone d’intervention a dû être implantée à l’extré-mité sud de la décharge après que la zone de stockage ait été élar-gie au cours de l’été 2002, sans que les archéologues n’en soient avertis. En septembre, une petite surface d’environ 100 m2 a éga-lement pu être investiguée (Wey 2003a). Trois structures en creux avec des ossements d’animaux ont été documentées. Elles ont été datées par la méthode 14C sur un os du 19e siècle/début 20e siècle ap. J.-C. On ne reviendra donc plus sur cette petite intervention. A plusieurs endroits, il a été essayé de pratiquer une longue coupe à travers la combe. Toutefois, à cause de l’infiltration permanente des cours d’eau souterrains ainsi que de la très faible stabilité des sédiments comblant le fond du vallon, il a fallu se contenter de réaliser des tranchées courtes depuis le flanc occidental de la combe jusque vers son centre.

Les mêmes méthodes de fouille que pour les sites de La Beuchille et des Prés de La Communance ont été utilisées (chap. 4.1). La surface à fouiller a été divisée en secteurs rectangulaires de 10 m sur 5 avec l’angle nord comme point d’origine pour toutes les mesures à l’intérieur du secteur. L’ensemble du mobilier pro-venant des couches décapées à la pelle mécanique a été prélevé avec un positionnement depuis ce point en coordonnées x, y et z d’une précision centimétrique, de manière à permettre, par la suite, une répartition spatiale précise.

En dehors de quelques exceptions, les anomalies apparaissaient toujours à la base de la couche protohistorique 6.1.2. Celle-ci n’est pas la seule couche contenant du mobilier archéologique, mais elle est l’unique résultant d’une occupation anthropique. Un car-royage local, intégré par la suite dans le réseau principal, a été mis en place pour les anomalies faisant l’objet d’une fouille fine.

5.2 La stratigraphie

Du fait de la topographie et de l’extension longue, étroite et sinueuse de la terrasse, la stratigraphie du site a été étudiée au travers d’une quinzaine de coupes afin d’en cerner ses caractéris-tiques (fig. 44). Leur emplacement a été choisi de manière à ce que chaque zone de la fouille puisse être observée. La longueur des coupes oscille de quelques mètres pour les plus courtes, à 50 m pour la plus longue (coupe 3).

Lors de l’étude du mobilier, ces nombreuses coupes ont égale-ment permis de vérifier la situation stratigraphique des objets soupçonnés d’avoir une attribution fausse.

Dans toutes les coupes, les mêmes séquences ont été relevées. In-tégrée dans une étude géologique plus globale, la numérotation des couches principales a été préalablement harmonisée avec les autres sites de l’agglomération sud de Delémont (chap. 2). A La Deute, les gisements principaux portent, de haut en bas, la numérotation suivante : 1, 2, 4, 6.1.2, 6.2.2 et 6.2.4.

Par endroits, les couches 4 et 6.2.2 ont pu être subdivisées en sous-couches. De plus, on a observé ponctuellement dans certaines zones du site des gisements supplémentaires, non reconnus ailleurs. Ce sont les couches 2.5, 2.6, 3, 5 et 6.1.3.

Atteignant la profondeur maximale de l’intervention, la couche 6.2.2 n’a souvent pas pu être décapée totalement. Pour la même raison, les tranchées révèlent rarement la couche 6.2.4.

Parmi les coupes réalisées, quatre ont été retenues, à savoir les coupes 1, 3, 13 et 14 (fig. 44). La coupe 1 montre de façon quasi idéale la situation géologique générale.

Grâce à leur emplacement, chacune des autres coupes est repré-sentative de chacune des trois zones du site : la coupe 3 pour la zone d’habitat, la coupe 13 pour la zone paléométallurgique et la coupe 14 pour la zone intermédiaire (fig. 45).

Fig. 44. La Deute. Plan du site avec les coupes importantes.

Zone paléométallurgique

Zone intermédiaire

Zone d’habitat Tranchée pour canalisation

Ruisseau

N

30 m 0

Fig. 45. La Deute. La surface fouillée avec la zone d’habitat, la zone paléométallurgique et la zone intermédiaire.

N

30 m 0 Coupe 1 Coupe 3 Coupe 14 Coupe 13 M-5 M0 M40 M-5 M0 M7 M55 M34 M3 M20 M-3 M0 Coupe 10 Coupe 16 Coupe 16A Coupe 8 Coupe 7 Coupe 6 Coupe 2

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5.2.1 La coupe 1

Située dans la zone septentrionale, c’est la coupe qui révèle la séquence la plus complète du site. Seules les couches 2.5 et 2.6, observées sur une zone bien restreinte et datant d’une période moderne, ainsi que la couche 5, en sont absentes. Pour l’étude géologique, il s’agit de la coupe de référence (chap. 2.6). Seules les nouvelles couches et des observations particulières seront mentionnées dans ce chapitre.

5.2.2 La coupe 3

Cette coupe traverse la zone d’habitat (fig. 45 et 46). Elle est mar-quée par la présence de structures d’habitat laténiennes et par la richesse en mobilier protohistorique. Elle constitue, par consé-quent, la coupe principale de point de vue archéologique. C’est dans la couche 6.1.2 qu’ont été décelées les traces de l’occu-pation laténienne. Ce niveau archéologique repose entièrement sur la couche 6.2.2. Grâce à une certaine richesse en charbons de bois, il se distingue bien de la couche inférieure par une cou-leur brun foncé et par une base nettement marquée par de nom-breuses bioturbations. Par contre, la séparation avec la couche supérieure, la couche 4, ne s’est pas toujours révélée facile, l’éro-sion ayant altéré le sommet de la couche 6.1.2.

Contrairement à la situation topographique actuelle, on peut nettement constater que la couche 6.1.2 s’étend sur une terrasse assez plane. A l’est du mètre 7, le sol protohistorique descend fortement en deux étapes vers le fond de la combe. A l’ouest du mètre 37, il passe de la terrasse plane à une montée d’inclinaison régulière. Cet endroit marque également le point à partir duquel une distinction entre la couche 6.1.2 et la couche 4 n’est plus guère possible.

La couche inférieure 6.2.2, composée de limons décarbonatés jaunes à gris jaune, contient également du mobilier protohis-torique. Ce mobilier a été récolté dans tous les niveaux de cette couche, mais il est majoritairement situé dans sa partie som-mitale. Les trouvailles indiquent une occupation dès l’âge du Bronze final. La présence de mobilier protohistorique dans la couche 6.2.2 est très étonnante car celle-ci est attribuée au Tardi- glaciaire du point de vue géologique. Cette situation signifie que les parties sommitales de la couche 6.2.2 ont été fortement remaniées. L’absence d’une couche archéologique attribuable à l’occupation de l’âge du Bronze final, donc entre la 6.2.2 et la 6.1.2, ne peut être expliquée que par l’érosion totale du sol. En conséquence, le mobilier ramassé dans la couche 6.2.2 est en position secondaire après avoir été déplacé lors d’une phase d’érosion active.

La couche 3 n’est observable qu’à l’ouest du mètre 28.

Dans le tronçon M 19 à M 23, un nouveau niveau 2.5 s’intercale entre les couches 4.1 et 2, uniquement visible dans cette coupe. Composée de limons argileux brun foncé et riche en fragments et paillettes de charbon de bois, cette couche contient également quelques tessons protohistoriques. Malgré la présence de ces der-niers, il s’agit d’une colluvion récente.

5.2.3 La coupe 13

Elle est située tout au sud de la surface fouillée. Dans cette zone, la terrasse atteint sa largeur maximale. Elle est marquée par quelques structures en creux indiquant une activité paléométal-lurgique à la période de La Tène (fig. 47). Le tronçon oriental de la coupe 13 passe immédiatement au nord-est des fosses paléo-métallurgiques.

Fig. 46. La Deute. Stratigraphie de la coupe 3. M 4 M 33 M 18 M 18 433,00 433,00 433,50 433,50 433,50 433,00 1 6.2.2 6.1.2 2 4.2 CHE 1.5 CHE 2.2 Anomalie 24 6.2.2 6.1.2 1 2 3 4 4.1 0 2 m CHE 2.3 6.2.4 SE NW 2 3 4.2

La base de la coupe est toujours constituée par la couche 6.2.2. On peut y observer des sous-couches dont les couleurs varient entre le gris, le jaune et l’orange. Elles sont très décarbonatées et fortement marquées par des précipitations manganiques. Une centaine de fragments de céramiques datant de l’âge du Bronze final ont été récoltés, surtout dans les parties sommi-tales.

Dans presque toute la zone paléométallurgique, l’état de conser-vation de la couche laténienne 6.1.2 est très mauvais. Elle est encore bien observable le long du bord du ruisseau. Plus on s’éloigne en direction de l’ouest et plus la distinction avec les autres couches devient vague. Les bioturbations qui marquent la base deviennent toujours plus rares et les charbons de bois ne sont guère présents. Le mobilier archéologique n’y est pas abondant. Du fait des difficultés à reconnaître correctement les diverses couches, l’attribution stratigraphique du mobilier devient de plus en plus incertaine à mesure que l’on se déplace vers l’ouest.

5.2.4 La coupe 14

Elle est située dans une zone où la surface étroite est limitée à l’ouest par l’emprise et, à l’est, par un méandre de l’ancien ruis-seau. Dans ce secteur, une quinzaine de structures en creux ont été découvertes.

La majorité du mobilier récolté dans la couche 6.2.2 provient de cette zone. Ce mobilier est concentré le long du bord du ruisseau historique dans une bande étroite d’environ 5 m. Les parties plus éloignées sont pauvres voire stériles en mobilier. On peut suppo-ser que cette concentration de mobilier est le résultat de l’érosion du sommet de la couche 6.2.2.

La couche laténienne 6.1.2 se développe similairement à la situa-tion observée dans les coupes 1 et 3. On peut supposer que la terrasse y est aussi large et plane que dans la partie septentrionale du site. Aux abords immédiats du ruisseau, le contact entre la couche inférieure 6.2.2 et la couche 6.1.2 est fortement bioturbé, ce qui est l’indice d’une végétation constituée d’arbustes, de buis-sons ou de petits arbres.

Entre les mètres 3 et 5, la coupe 14 passe à travers la fosse 67 (fig. 48). Les problèmes de l’ancrage stratigraphique de cette structure sont ici parfaitement illustrés. Les diverses couches de comblement se distinguent nettement au niveau de la couche 6.2.2. Par contre, du fait de leur composition similaire à celle des sédiments de la couche 6.1.2, il n’est pas possible de les distin-guer de cette dernière. Le niveau de creusement de la structure 67 au sein du sédiment 6.1.2 n’est donc pas déterminable. Cette constatation est malheureusement valable pour la grande majo-rité des structures en creux du site.