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sans inclusions minérales visibles ou perceptibles au tou- tou-cher, contenant parfois de la chamotte :

4a aspect et toucher fins ;

4b aspect plus grossier, avec pores, probablement dû à un dé-graissant végétal.

Aux Prés de La Communance, zone C, seuls quelques tessons à pâte poreuse et un tesson fumigé à pâte claire (DEL 000/2311 PC) ne se classent pas dans ces quatre groupes.

Plusieurs parallèles, concernant l’aspect de pâte, existent. Premièrement, sur des sites de production :

– des céramiques à inclusions de pyroxène ont été fabriquées sur plusieurs sites autour du Kaiserstuhl (Röder 1995). La res-semblance, tant au niveau de la pâte que celui de la typologie, des récipients des Prés de La Communance, zone C, avec cette production, a été relevée aussi par B. Röder elle-même 30 ; – une production de céramique ajoulote de La Tène ancienne a

été définie sur la base de l’étude archéométrique du corpus de Noir Bois (Alle-NB prédominant). Ses caractéristiques corres-pondent à la pâte 4.

Deuxièmement, sur des sites de consommation :

– à Delémont - En La Pran (Piuz Loubier 2009), une partie du mobilier céramique montre des pâtes similaires aux pâtes 1 et 3. Ces céramiques n’ont cependant pas fait l’objet d’analyses archéométriques systématiques ;

– des groupes minoritaires de la céramique de Noir Bois sont ca-ractérisés par la pâte 1 et la pâte 2a 31. Le caractère exogène des céramiques à pâte 2a est confirmé par l’étude archéométrique (Thierrin-Michael 2008), leur provenance supposée étant la région du Kaiserstuhl. La provenance des céramiques à pâte

No analyse Planche No inventaire Classification

macroscopique Classification analyse

JU494 32.6 DEL 999/5248 PC Pâte 2a, Px sûr, écuelle à cannelure Del-px JU495 34.12 DEL 999/5463 PC Pâte 2a, Px sûr, bord forme S

JU496 33.3 DEL 999/5443 PC

Pâte 2b, Px ?, bord simple Del-1 JU497 33.4 DEL 999/5541 PC

JU498 35.3 DEL 999/5228 PC Pâte 2b, Px ?, fond JU499 DEL 999/5207 PC pâte 2b, Px ?,tesson panse JU500 34.9 DEL 999/5359 PC

Pâte 1, sable fin

Del-4a JU501 31.7 DEL 999/5118 PC Del-1 JU502 31.12 DEL 999/5505 PC JU503 31.10 DEL 999/5263 PC JU504 32.7 DEL 999/5518 PC JU505 32.3 DEL 999/5025 PC JU506 33.8 DEL 999/5422 PC JU507 DEL 000/2319 PC JU508 DEL 000/2314 PC JU509 33.1 DEL 999/5426 PC JU510 32.8 DEL 999/5080 PC JU511 31.9 DEL 999/5315 PC

Pâte 4, dense et évent. chamotte Del-4a JU512 32.5 DEL 999/5089 PC Del-4b JU513 33.5 DEL 999/5029 PC JU514 31.6 DEL 999/5217 PC

JU515 DEL 999/5446 PC Del-4a

JU516 35.5 DEL 999/5277 PC Del-4b

JU517 DEL 999/5253 PC

Del-4a JU518 35.2 DEL 999/5213 PC Pâte 2b, Px ?, fond

Occupations protohistoriques au sud de Delémont : de l’âge du Bronze final au Second âge du Fer CAJ 31

1 trouvées à Noir Bois reste cependant indéterminée, même si un sous-groupe a été reconnu comme importation certaine grâce à une composition chimique proche des céramiques à pyroxène (avec les échantillons JU19, JU39, JU59, JU61); – à Pfulgriesheim (Balzer et Meunier 2005), comme sur les sites

de La Tène ancienne du sud de l’Alsace et du Pays de Bade trai-tés par B. Röder (1994, 1995), des poteries tournées à inclu-sions de pyroxène (pâte 2a) sont présentes.

6.6.3.2.3 Questions et méthodes d’analyses

Sur la base de la classification macroscopique, des parallèles rele-vés et du contexte géologique de la vallée de Delémont, plusieurs hypothèses et questions peuvent être formulées :

a) les tessons à pyroxène appartiennent à des céramiques

impor-tées. Sont-elles attribuables aux productions du Kaiserstuhl ? Peut-on exclure leur fabrication avec un mélange d’argiles locales et de dégraissant à pyroxène ?

b) les tessons à inclusions de couleurs variées ressemblent-ils

également à la production du Kaiserstuhl ? Dans la négative, y a-t-il d’autres arguments en faveur d’une origine en dehors de la vallée de Delémont ?

c) vu la ressemblance de la pâte avec des céramiques de l’âge

de Bronze du site voisin d’En La Pran (Piuz Loubier 2009), les récipients à pâtes 1 et 3 sont supposés provenir en grande partie de productions régionales. Cette origine n’est cepen-dant pas assurée a priori, car selon les analyses effectuées, certains exemplaires à pâte 1 trouvés à Noir Bois, sont indu-bitablement importés de la même région que les céramiques à pyroxène. Il faudrait donc vérifier d’une part, dans quelle mesure le groupe de pâte 1 est homogène et compatible avec l’environnement géologique de la vallée, et d’autre part, s’il y a coïncidence avec le sous-groupe cité de Noir Bois ;

d) comme les tessons classés en pâte 4 ressemblent fortement à la

production ajoulote massivement présente à Noir Bois, s’agit-il Fig. 131. Les Prés de La Communance, zone C. Echantillonnage groupé selon le type de pâte défini par analyse. Manquent les tessons sans caractéris-tique typologique JU499, JU507, JU508, JU515 et JU517.

JU496 JU497 JU498 JU500 JU513 JU512 JU514 JU516 JU518 JU511 JU502 JU503 JU504 JU505 JU509 JU510 JU506 JU501 JU495 JU494 1999-5248 1999-5463 Del-px Del-1 Del-4a Del-4b 1999-5518+5520+5539 1999-5025 1999-5080 1999-5505 1999-5263+5303 1999-5443 1999-5541 1999-5422 1999-5426 1999-5228 1999-5118 1999-5359 1999-5213 1999-5315 1999-5089 1999-5029 1999-5077 1999-5217

No analyse Matrice Inclusions Remarques grasse maigre isotrope aniso-trope diamètre max. (mm) quantité (vol%) diam max.pyroxène minéraux isolés fragments de roches chamotte

JU494 x x 0,6 30 0,4 qz, px, kfs, mica, plag Granite, indét. Très peu de fragments de roches, pas de fragments de roches volcaniques

JU495 x x 0,75 25 0,75 qz, px, kfs, mica, plag Granite, qz métamorphique Très peu de fragments de roches, pas de fragments de roches volcaniques

JU496 x x 1 25 qz, kfs, plag, mica Granite, chert Mica grossier, matrice fibreuse

JU497 x x 0,8 30 qz, kfs, plag, mica Granite, indét. Mica grossier, matrice fibreuse près de la surface et opaque au cœur JU498 x x 1,1 30 qz, kfs, plag, mica Granite, chert, indét. Mica grossier, plag souvent séricitisé,matrice fibreuse près de la surface et opaque au cœur

JU499 x x 0,65 30 qz, kfs, plag, mica, épidote Moins de mica grossier que précédents

JU500 x x 1,2 25 qz, kfs, plag, calcite Chert ou rhyolithe Matrice rouge sous polariseurs croisés

JU501 x x 1,35 35 qz, kfs, plag, mica, épidote Rhyolithe (et chert ?), granite Mica grossier, matrice fibreuse

JU502 x x 0,8 30 qz, kfs, plag, mica Granite, chert Très peu de mica, matrice fibreuse

JU503 x? x 0,8 20 qz, kfs, plag, mica Granite, chert Mauvaise lame (beaucoup de matière manquante)

JU504 x x 0,7 25 qz, kfs, plag, mica Chert, qz métamorphique Un peu de mica grossier, matrice fibreuse près de la surface et opaque au cœur JU505 x x 0,7 25 0,25 qz, kfs, plag, mica, px Granite, chert, indét. Très peu de composantes volcaniques (1 grain de pyroxène identifié)

JU506 x x 2 20 qz, kfs, plag, mica, épidote Granite, chert, volcanique Peu de mica

JU507 x x 0,5 30 qz, kfs, plag, mica, épidote Granite, qz métamorphique Matrice partiellement opaque (matière organique)

JU508 x x 0,65 30 qz, kfs, plag, mica Granite, chert, volcanique, indét. Peu de mica grossier, matrice fibreuse près de la surface

JU509 x x 1 25 qz, kfs, plag, mica, horneblende Granite, chert,volcanique, indét. Beaucoup de mica

JU510 x x 1,6 25 qz, kfs, plag, mica Granite, chert, volcanique, indét. Beaucoup de mica

JU511 x x 0,85 15 qz, kfs, plag Indét. ?

JU512 x x 0,85 10 qz xx Inclusions organiques

JU513 x x 0,5 10 qz, fs Indét. xx

JU514 x x 0,6 15 qz, fs ? Mica très fin, certainement nodules argileux, évent.l chamotte

JU515 x x 1,35 20 qz, kfs, plag, mica Chert, indét. Peu de mica

JU516 x x 1,15 10 qz, fs ? Certainement nodules argileux, evtl chamotte

JU517 x x 0,85 20 0,35 qz, kfs, plag, mica, px Indét. x Pyroxène probablement de chamotte

JU518 x x 0,7 20 qz, kfs, plag, mica, épidote Granite, chert, indét. Très peu de fragments de roches d’échanges éventuels entre les deux sites ou quelques potiers

de la vallée de Delémont ont-ils simplement utilisé un même procédé de préparation de la pâte ?

Afin de vérifier ces hypothèses et de répondre à ces questions, 25 échantillons ont été choisis parmi les types de pâtes 1, 2 et 4 (fig. 130 et 131). Deux échantillons contiennent des grains de pyroxène identifiables à l’œil nu, et concernent donc directe-ment la question a). Cinq d’entre eux montrent des inclusions à couleurs variées, parmi lesquelles se trouve éventuellement du pyroxène ; ils touchent plus particulièrement la question b). Les onze tessons à pâte 1 sont destinés à élucider la question c), tan-dis que les sept derniers servent à vérifier une éventuelle parenté avec la production ajoulote définie à Noir Bois. Aucun échan-tillon n’appartient à la pâte 3 pour laquelle les échanéchan-tillons de comparaison font défaut et dont une étude approfondie n’était par conséquent pas possible dans le cadre donné.

Deux méthodes d’analyses ont été principalement appliquées : – l’analyse pétrographique de lames minces au microscope

pola-risant. La fabrication de la lame nécessite le prélèvement d’une tranche de 3 à 4 cm de longueur et d’environ 6 mm d’épaisseur, coupée perpendiculairement à la paroi et au sens du montage. Cette direction de coupe a été préférée, car elle garantit la meil-leure comparabilité des lames et facilite les estimations granu-lométriques ;

– l’analyse chimique par fluorescence RX - WDS 32. Dosage sur pastille en verre de SiO2, TiO2, Al2O3, Fe2O3, MgO, MnO, CaO, Na2O, K2O et P2O5 en % poids, ainsi que de Ba, Cr, Cu, Nb,

Ni, Pb, Rb, Sr, Y, Zn et Zr en ppm. Ce type d’analyse nécessite le prélèvement d’une portion de tesson d’au moins 5 g dans le cas de pièces à inclusions grossières, ce qui est le cas pour la plupart de nos échantillons.

Afin de disposer d’une base de comparaison directe, 25 céra-miques provenant des sites La Tène ancienne du Kaiserstuhl ont pu être analysées de la même manière 33. Il s’agit de pièces traitées dans le travail de B. Röder (1995). Quelques-uns des échantillons choisis font partie des analyses pétrographiques effectuées par H.-J. Maus et K.-D. Baatz, commentées dans le travail cité. Grâce à cette étude pétrographique, la production céramique de la région du Kaiserstuhl a été décrite dans son ensemble. Elle s’est révélée très hétérogène au niveau pétrogra-phique, voire technique. Le groupe de référence élaboré dans le cadre de cette étude, limité à 25 échantillons, a pour objectif des comparaisons avec les céramiques potentiellement exportées. Il fallait donc cibler le choix des échantillons en vue de cet ob-jectif. Aussi, l’échantillonnage comprend-il principalement des tessons à pyroxène de récipients tournés, montés à la main ou à montage mixte de « belle facture », ainsi que quelques pièces tournées, à pâte fine mais sans pyroxène apparent.

6.6.3.2.4 Les résultats L’analyse pétrographique

L’analyse des lames minces porte sur la structure de la matrice, ainsi que sur la nature et la quantité des inclusions de taille supérieure à 0,06 mm. La matrice peut contenir plus ou moins

Occupations protohistoriques au sud de Delémont : de l’âge du Bronze final au Second âge du Fer CAJ 31 a b c d e 2 mm 2 mm 2 mm 2 mm 2 mm 10 mm 10 mm 10 mm 10 mm 10 mm

Fig. 133. Les pâtes céramiques. Vues macroscopiques :

a) JU494, Del-px, à noter les inclusions noires brillantes, de forme allongée, identifiées comme

pyroxène ; b) KST13, échantillon de

réfé-rence, Sasbach - Jechtingen (D), surface conser-vée et inclusions de pyroxène ; c) JU505, Del-1 ; d) JU497, Del-1 ; e) JU511, Del-4a ; f) JU512, Del-4b. Vues microscopiques, détails sous polariseurs croisés, des grains de pyroxène sont entourés :

g) JU494 ; h) référence KST19 ; i) JU505 ; j) JU497 ; k) JU517, un grain de chamotte à inclusion de pyroxène (entouré) ; l) JU511 ; m) JU512.

f g i k m h j l 2 mm 500 µm 500 µm 500 µm 500 µm 500 µm 500 µm 500 µm 10 mm

Occupations protohistoriques au sud de Delémont : de l’âge du Bronze final au Second âge du Fer CAJ 31

d’inclusions fines et elle peut être isotrope (opaque) ou aniso-trope. Le tableau des caractéristiques pétrographiques contient, en plus de la quantité globale des inclusions, aussi des remarques concernant la quantité de certains composants, ainsi que sous « diamètre max.» le diamètre du plus grand grain de la lame en millimètres et sous « pyroxène diam. max.» le diamètre du plus grand grain de pyroxène (fig. 132). Afin de faciliter la lecture de cette figure, les inclusions sont séparées en trois rubriques (miné-raux isolés, fragments de roches et chamotte).

La majorité des échantillons analysés possède une matrice maigre, c’est-à-dire une matrice à inclusions fines en dessous de 0,06 mm. A l’exception de la lame JU495, les échantillons montrent une matrice au moins en partie anisotrope. Les para-mètres granulométriques – diamètre maximal et quantité des inclusions – reflètent le choix initial des échantillons, dont les pâtes à inclusions grossières (pâte 3) sont exclues. La taille maxi-male se situe autour d’une moyenne de 0,9 mm, mais dans six tessons les grains dépassent 1 mm, tandis que dans dix ils restent en dessous de 0,8 mm. Les tessons à pâte 1 et 2 (JU494 à JU510) contiennent entre 20 et 35 vol % d’inclusions, ceux à pâte 4 entre 10 et 20 vol %. Seuls les deux échantillons à pâte 2a possèdent une quantité appréciable de pyroxène. Cette composante n’a pas été identifiée dans les représentants à pâte 2b analysés, tandis qu’un grain isolé de pyroxène se trouve dans l’échantillon JU505 (pâte 1) et que JU517 (pâte 4) contient des grains de chamotte à pyroxène, ainsi que quelques petits grains isolés de ce miné-ral. Peu de différences sont à constater concernant la nature des inclusions des autres échantillons : le quartz constitue toujours la composante principale, suivi par des quantités variables de feld-spath potassique et de plagioclase. En général, le mica fait partie des inclusions, dans certains cas même en paillettes autour de 0,2 à 0,5 mm. D’autres minéraux, comme l’épidote et la hornblende, sont parfois présents, mais toujours en très petite quantité et tou-jours de petite taille, à la limite des possibilités d’identification. Les fragments de roches sont plutôt rares, présents surtout parmi les inclusions des échantillons à pâte 1 les plus grossiers.

Cet aperçu montre que l’échantillonnage se scinde en quatre groupes selon trois paramètres divergents. Le premier est la pré-sence de pyroxène, le deuxième la structure de la matrice et le dernier, la quantité d’inclusions. D’autres caractéristiques, qui n’apparaissent pas dans le résumé de la figure 132 s’ajoutent pour compléter la définition pétrographique :

– un premier groupe formé par les échantillons JU494 et JU495 (fig. 133a et g) et appelé Del-px, est caractérisé par la présence de pyroxène dans la fraction grossière et par une matrice à nombreuses inclusions fines et une grande propor-tion d’inclusions de fracpropor-tion plus grossière. La distribupropor-tion granulométrique paraît bimodale, avec une quantité d’inclu-sions fines plus importante que celle de la fraction grossière. L’échantillon JU505 contient un grain de pyroxène (fig. 133c et i) et se rapproche dans plusieurs de ses caractéristiques pétrographiques du groupe Del-px, mais il a plus d’inclu-sions grossières, montre donc un rapport différent entre les fractions fine et grossière. Le tesson JU517 se distingue par

une matrice grasse ; à côté de petits grains de pyroxène isolés, il y a un grain de chamotte à pyroxène et à matrice maigre (ce fragment correspond à Del-px, fig. 133k). La présence de pyroxène semble donc être due plutôt à un ajout de grains de chamotte parmi lesquels se trouvent les débris d’un récipient à pyroxène, qu’à l’utilisation d’une argile ou d’un sable conte-nant ce minéral. Dans ces deux cas, il convient de considérer aussi la composition chimique afin de pouvoir décider s’il faut rattacher ou non un ou les deux de ces échantillons au groupe à pyroxène. Par leur aspect macroscopique, le tesson JU505 appartient plutôt à la pâte 1, le tesson JU517 plutôt à la pâte 4 ; – un deuxième groupe, appelé Del-1 (fig. 133d et j), se distingue

par une proportion d’inclusions importante (en moyenne de 27 %) et par la taille des inclusions qui dépasse rarement 1 mm, avec un maximum dans la fourchette entre 0,4 et 0,8 mm. La matrice est riche en inclusions fines. Malgré la quantité assez grande d’inclusions dans une fourchette de taille restreinte, la distribution granulométrique paraît plutôt sériale. Le cortège des inclusions est surtout granitique (minéraux isolés prove-nant de roches granitiques et fragments de roches granitiques), avec une nette prépondérance des grains de quartz. Des miné-raux lourds, comme l’épidote et la hornblende font parfois par-tie de la fraction fine autour de 0,06 mm. Vu leur rareté, cette présence dans la lame relève du hasard. Les échantillons JU496 à JU499, JU501 à JU504 et JU506 à JU510 appartiennent à ce groupe. Il s’agit de tessons à pâtes 2b et 1 selon la classifica-tion macroscopique préliminaire. Quant à JU500 il montre une matrice plus grasse et JU505 ne se distingue que par son grain de pyroxène. Ce groupe montre quelques variations, par exemple dans l’assortiment des inclusions, avec plus ou moins de micas ou plus ou moins de feldspaths. Mais en l’état actuel des recherches (petit nombre d’échantillons, peu de comparai-sons et d’analogies), les variations constatées paraissent trop faibles pour définir des sous-groupes. Elles peuvent refléter les variantes dans un même gisement d’argile ou de sable ; – le troisième groupe, Del-4a (fig. 133e et l), est caractérisé par une

matrice grasse et peu d’inclusions, essentiellement constituées de quartz, mais également de nodules argileux et parfois de cha-motte. Il s’agit des pièces JU500 (classé par examen macrosco-pique en pâte 1), JU511, JU515, JU518, ainsi que de l’échantillon JU517, si l’on considère que le pyroxène provient de la chamotte. Ce groupe se compose donc seulement d’une partie des pièces à pâte 4 analysées, et d’un échantillon qui avait été classé dans la pâte 1 lors de l’examen macroscopique. La pièce JU500 contient cependant le plus d’inclusions au sein du groupe ;

– le dernier groupe, Del-4b (fig. 133f et m), se distingue du pré-cédent uniquement par une matrice à nombreuses inclusions fines et par une granulométrie franchement hiatale. Il englobe le restant des échantillons à pâte 4, à savoir JU512 à JU514 et JU516. La matrice du récipient JU513 est cependant mixte : cer-taines zones sont très riches en inclusions fines, d’autres sont plutôt grasses. Son appartenance à ce groupe n’est donc pas claire sur la base de l’examen pétrographique. La matrice de ce sous-groupe rappelle celle des échantillons Del-px.

L’analyse chimique

Les données brutes de l’ensemble des compositions chimiques sont présentées en figure 134. Tout d’abord, il convient de contrôler si la composition chimique des tessons a subi des altérations lors de l’enfouissement ou lors de l’utilisation. Car si tel était le cas, l’interprétation des données chimiques serait entravée. Le P2O5 est le paramètre qui permet le plus facile-ment de détecter une contamination éventuelle et qui est, de ce fait, souvent utilisé comme paramètre indicateur. Or, dans l’ensemble de l’échantillonnage, les teneurs en P2O5 sont basses avec une moyenne de 0,33 % poids et un maximum inférieur à 0,7 % poids. Ces valeurs équivalent ou dépassent seulement de peu les teneurs habituelles en P2O5 dans les sédiments naturels selon la compilation de S. Koritnig (1978), ce qui indique que les données correspondent aux compositions originelles des céramiques étudiées. Bien que cela n’exclue pas entièrement la possibilité d’altérations concernant d’autres paramètres, la pro-babilité est faible.

Les quatre groupes définis par la pétrographie se différencient aussi au niveau chimique comme le montre la figure 135. Dans cette figure, la variation totale et la médiane du groupe sont re-présentées 34; la moitié du groupe tient à l’intérieur du rectangle, un quart au-dessus et un quart en dessous. Les échantillons pos-sédant un écart très important par rapport au reste du groupe sont indiqués spécifiquement. Del-1, Del-4a et Del-4b sont com-plètement séparés par les paramètres SiO2, TiO2 et Al2O3 et se distinguent également dans les teneurs en Fe2O3 (Del-1 des deux autres), K2O et Zr (Del-4b des deux autres). Il a été relevé que le groupe à pyroxène possède certaines ressemblances pétrogra-phiques avec Del-1 et Del-4b. Il se sépare cependant clairement par la plupart des paramètres de Del-4b, et par TiO2, Fe2O3, CaO,

K2O, Cr, Sr et Zr de Del-1. Dans la figure 136, les échantillons à peu de pyroxène (JU505 et JU517) sont intégrés respectivement aux groupes Del-1 et Del-4a ; l’échantillon JU513 est associé au groupe Del-4b.

Vu le petit nombre d’échantillons analysés dans le cadre de cette étude, les groupes n’ont que de faibles effectifs (en fait le « groupe » Del-px ne contient que deux échantillons, qui sont ce-pendant à considérer comme représentatifs du groupe des céra-miques à pyroxène présent aux Prés de La Communance, zone C, comportant au moins cinq récipients 35). On peut néanmoins discuter la variance totale des autres groupes afin d’obtenir une information concernant leur homogénéité. Le groupe Del-4a pos-sède de petites variances pour tous les paramètres, les deux autres montrent des variances légèrement plus importantes : Del-1 pour MgO, Cr et Ni principalement, Del-4b pour K2O, Fe2O3, Rb