DISTRIBUTION CONTINENTALE DU RAYONNEMENT SOLAIRE
A. VER NET^,
professeur d’écologie agricole (ecole supérieure d’agriculture de Tunis).
I N T R O D U C T I O N
L a connaissance des rapports entre climat et végétation présente un intérêt général et quotidien encore que cet intérêt ne soit pas le m ê m e pour l’agriculteur et pour l’homme de science.
Grâce au perfectionnement chaque jour plus sensible de nos moyens d’observation, la bioclimatologie, bien que très ancienne, nous apparaît aujourd‘hui encore c o m m e une science neuve où presque tout reste
à
décou- vrir : par exemple, les installations de climatisation font de la bioclimatologie une science expérimentale; de m ê m e les récentes découvertes sur les périodismes obligentà
reconsidérer les études de phénologie; les progrès de la chimie organique et l’utilisation des élé- ments traceurs laissent prévoir des découvertes fonda- mentales en physiologie, et par voie de conséquence en biologie végétale; les progrès de la génétique et de l’amélioration des plantes obligent;à
reprendre les études botaniquesà
partir non plus des espèces mais des éco- types; les études sur l’introduction de végétaux ont permisde
connaître le comportementd’un
grand nombre d’espèces sous les divers climats; l’amélioration des variétés de plantes cultivées a permis de modifier leur aire d’extension, mais nous rejoignons ici l’agro- nomie qui permet d’envisager en fonctiondu
sol, sur lequel nous pouvons agir, l’actiondu
climat sur les végé- taux.Dans les pages
qui
vont suivre, nous avons cherchéà
rassembler quelques documents sur cet te question. Maisil
n’est pas possible, le temps et l’espace nous étant mesurés,de
présenter une étude exhaustive.Nous ferons donc surtout appel aux ouvrages généraux en illustrant des notions
déjà
bien connues au moyen d’exemples pris en Tunisie;
aussi avons-nous demandé au professeur Embergerde
bien vouloir nous autoriserà
inclure dans cette publication quelques extraits des travaux personnels, en cours de publication,de
sescollaborateurs,
MM.
L e Houérou, Gounot,Novikoff,
Schœnenberger, et Thiadt.Il
està
la fois impossible et inutile (d’excellents ouvrages récents en ayant fait le point) de rappeler ici les notionsde
base de la physiologie végétale et de la dynamique de l’atmosphère;ni
m ê m e celles de l’auto- écologie etde
la climatologie générale. Nous porterons donc plus spécialement notre attention sur les méthodes d’étude de la végétation et des climats.D a n s une predere partie, nous constaterons un renouveau des recherches
de
climatologie, provenant d’une meilleure compréhension des phénomènes d’évapo- ration et d’évapotranspiration, lesquels ne sont plus étudiés sur une plante o u sur une surface isolée, mais sur une plante o u u n e surface en place. L a mesure de l’évapotranspiration en place a permis demieux
con- naître un des principaux facteursdu
climat.Bien que le sol, dont la constitution est extrêmement variable, intervienne
du
triple point de vue physique, chimique et biologique c o m m eun
régulateurdu
climat, etque
l’actionde
ce dernier s’exerce dans une large mesure par son intermédiaire,il
paraît nécessaire, si l’on veut pouvoir comparer et classer les climats, de faire dans une certaine mesure abstraction de la naturedu
sol.Enfin, c o m m e
il
convient en général de fonder une classification sur des facteurs stables, nous étudierons de ce pointde
vue quelques modes de classification des climats.Dans une seconde partie nous envisagerons les méthodes d’étude de la végétation. Nous constaterons un renouveau qui s’explique en partie par l’intensifica- tion des recherches de pédologie. Climats, sols et végéta- i. Avec le concours des phytosoeioloyes de la Carte des groupements
vbgétaux (faculté de Montpellier),
MAI.
L c Houérou, Gouiiot, Novikoîf, Schoenenberger, Thiault.Climat et véggétation l’application ne peut avoir lieu qu’à l’échelle locale.
L’intérêt agronomique des résultats dépendra donc de la précision avec laquelle l’étude aura été menée.
Nous aurions
pu
rassembler et analyser, dans une troisième partie, les principales études publiées sur les rapports entre végétation et climat, mais les participants au colloque ne manqueront pas de le faire avec une documentation plus importante que celle dont nous pourrions disposer.tion forment en effet un ensemble qui ne peut être dissocié qu’arbitrairement. Les études d’écologie néces- sitent une meilleure connaissance des groupements végétaux, et inversement une meilleure connaissance
de
la végétation doit faciliter l’étudedu
milieu.D e nombreuses méthodes sont proposées par les spécialistes. Nous pouvons retenir que, s’il est possible d’étudier la végétation avec
plus
ou moins de précision suivant le but recherché,il
n’en demeure pas moins queM Z T H O D E S D ’ E T U D E D E S C L I M A T S
En
raisondu
grand nombre des facteursF i
intervien- nent et de la multiplicité de leurs combinaisons,il
est possible d’admettrequ’il
existe une infinité de climats qui se succèdent d’une façon continueà
la surfacedu
globe. Toute classification apparaîtraitdès
lors c o m m e artificielle.Si
au contraire des discontinuités-
d‘ordre physique ou biologique-
peuvent être mises en évidence, la classification se justifie.On
connaît par exemple, en cequi
concerne la duréedu
jour, deux discontinuités impor- tantes : tropiques et cercles polaires et, en cequi
concerne la circulation généralede
l’atmosphère, la discontinuitédu
30e parallèle.Mais en général les discontinuités sont créées par des rivages et des chaînes montagneuses
de
formes irrégu- lières;il
est par suite difficile de délimiter des casiers et encore plus difiicile de comparer ceux-ci entre eux.Cependant, si
deux
casiers sont géographiquement analogues et si de plus on constate que les données de la météorologie générale (température, pluviométrie, etc.)y
sont semblables, on peut admettrequ’il
en est de m ê m e pour les autres facteursdu
climat et que les deux casiers sont bien semblables.Comparons par exemple deux stations situées
à
m ê m e latitude, l’une dans la plaine intérieure de Californie, l’autre dans la plainede
la Medjerda en Tunisie; si température et pluviométriey
sont identiques, on peut admettre que l’évapotranspiration a la m ê m e valeur dans les deux stations.Des classifications établies sur ces bases, telle
que
celle de de Martonne, sont particulièrement satisfai- santes pour l’esprit, puisqu’elles expliquent la réparti- tion des climats.On
ne peut donc reprocher aux météo- rologistes de rechercher u n e classification naturelle des climats qui mette davantage l’accent sur les causes que sur les effets, alors que les biologistes, considérant les effets précédents c o m m e causesde
la répartition des végétaux, se contenteraient volontiers d’une classifica- tion reposant sur celle-ci. P e u leur importe de savoir s’ils ont affaire à un climat de mousson; ils désirent que ladénomination leur indique, aussi simplement que pos sible,
la
valeur des principaux facteursqui
les intéres- sent:
température, humidité, évapotranspiration, inten- sité et durée d’insolation.D e ce point de vue, les limites des zones climatiques devront donc être déterminées d’après les discontinuités
qui
existent dans la végétation et par conséquent dans les valeurs d’un des facteurs écologiques dominants.Nous ne pouvons mieux faire que de citer ici des passages
d’une
communication de Emberger surUne
classijïcation biogéographique des climats. Cet auteur nous
dit
: ((Il y
a bien des manièresde
classer les climats : météorologistes et physiciens, par exemple, ayant d’au- tres exigences que les biologistes, recherchent les critères dans les phénomènes cosmiques (répartition des pres- sions, circulation atmosphérique, etc.), leurs classifica- tions reposent sur des considérations dynamiques. Les biologistes, au contraire, ont besoin de connaître exacte- ment les qualités statiques des climats et les mettent a u premier rang... Il
est donc clair que les phytogéogra- phes ont besoin d’une classification adaptéeà
leurs besoins. U n e entente internationale sur ce sujet serait très féconde.Si
elle intervenait, une foule de problèmes pourraient être résolus, car les grandes aires climatiques étant ipso facto les grandes unités géographiques de la végétation, nous aurions un cadre phytogéographique solide et rationnel dans lequel chaque fait s’inscriraità
sa place, c o m m e en systématique chaque espèce reçoit sa place naturelle dans le genre et dans les autres unités systématiques. NA
priori, bien que ces deux manières de classer les climats s’opposent dans leurs principes directeurs,il
semble qu’elles doivent aboutir
à
une seule et m ê m e classification, caril
est sans doute peu fréquent que des causes fondamentalement différentes puissent produire les m ê m e s effets et qu’inversement des effets différents soient produits par les m ê m e s causes.Un
ajustement des notions et des termes est sans doute nécessaire, et possible.Climatologie, compte r e n d u de recherches
INDICES CLIMATIQUES
U n e difficulté mineure réside dans la répugnance qu’ont les physiciens pour tout ce
qui
est maldéhi.
L’exemple classique est celui des indices actino-thermiques (indica- tion de thermomètres exposés au soleil),qui
sont incon- testablement plus voisins de la température des jeunes bourgeons que ne l’est la température de l’air[34]
1.Ces indices sont faciles
à
obtenir et par conséquent très commodes.Il
suffirait pour qu’ils soient comparables d’utiliser des thermomètres standard; mais, par principe, les physicienss’y
opposent parcequ’un
thermomètre n’est pas fait pourindiquer
sa propre température.Nul,
cependant, n e se fait d’illusions sur la valeur réelle des indications données par les thermomètres sous abri sur les températures maxima et minima, puisque l’abri rend le thermomètre moins sensible aux variations rapides de température. Pour rendre comparables les((températures sous abris ))
il
abien
fallu standardiser les abris. lhidemment, la mesure d‘indices ((actino- thermiques ))serait inutile si les données physiques étaient suffisantespour
permettre de calculer facilementla
température des organes végétaux; de m ê m e que la température sous abri serait inutile si cette donnée pouvait se déduire de mesures de rayonnement, de pression barométrique et de dynamique de l’atmosphère, etc.Si,
malgré les difficultés que nous venons de rappeler, les biologistes admettentque
la température sous abri constitue une indication suffisante, ils manquent par contre de données concernant le phénomène fondamental de l’évaporation et de l’évapotranspiration.Si
la températured’un
corps dépend de sa nature, de sa forme et de sa situation, les pertes de vapeur d’eau dépendent de facteurs encore plus complexes. Leur évaluation,à
partir des données climatiques, aboutità
des expressions mathématiques compliquées (Penman) etil
est certainement plus facile de les mesurer directe- ment.Il
s’agit suitout d e définir ce que l’on doit mesurer : évaporationà
la surface d’une nappe d’eau, évaporationd’un
herbage parfaitement irrigué, etc. Faute d’avoir été ainsi délimitées, les études d’évaporation ont piétiné.D’autre part, l’évaporation ou la transpiration varie beaucoup selon l’appareil utilisé
ou
la plante consi- dérée.Les indications des appareils tels que Piche,
Wild,
atmomètres, bacs Colorado, étaient difficilement inter- prétables, et le terme ((pouvoir évaporant de l’air ))
traduit cette difficulté. L e terme N évapotranspiration potentielle ))désigne par contre un phénomène bien
défini :
la perte d’eau subie par un gazon de ((ray-grass ))irrigué en permanence. L a m e ~ w e se fait sur une partie de ce gazon limitée par un bac enfoui dans le sol.
Il
semble que la naturedu
végétal cultivé intervienne peu condition que le couvert soit total; une forêt ne paraît pas perdre plus d’eau qu’un gazon.86
Cette donnée ne dépend que
de
facteurs climatiqucsEn
particulier, elle paraît dépendre étroitement de l’insolation et pouvoir être comparéeà
l’évaporation subie par une nappe d‘eau. Sa mesure est actuellement recommandée pour les stationsde
climatologie[70].
Faute d’observations généralisées, nous en sommes réduits
à
chercher, implicitement ou explicitement, une relation empirique entre évapotranspiration et tempéra- ture: a)
relation linéaire d’abord :T
de Lang et Gaussen;T + 10
de de Martonne;b)
relation plus compliquée d’Emberger(M -
m) ( M +
m),M
étant la moyenne des maximadu
mois le plus-
chaud, m la moyenne des minimadu
mois le plus froid; ____ + n’est pas très2
éloigné de la moyenne annuelle,
(M -
m) de l’amplitude thermique maximum, fonctiondu
continentalisme (la valeur de l’indice est voisine de M2 dans les régions méditerranéennes);
c) forme exponentielle d’hgstrœm1,07T.
Thornthwaite utilise une relation compliquée dans laquelle interviennent la température et la durée
du jour,
facteurqui
paraît fondamental. S a méthode est fondée sur les observations directes. Les valeursde
l’évapotranspiration qu’elle permet de calculer sont par conséquent assez voisines des valeurs observées et peuvent être utilisées quantitativement. Cette méthode està
rapprocher d’autres méthodes empiriques telles que celles de Blaney et Criddle, Lowry et Johnson. Nous en verronsplus
loin une application.Livingstone propose un indice facile
à
mesurer,à
savoir la différence d’évaporation entre la boule blanche et la boule noire de SOR atmomètre. L a corrélation et l’évapotranspiration potentielle mesurée directement serait plus étroite qu’avec les autres indices[14].
D e telles mesures paraissentinté-
ressantes, m ê m e si l’évapotranspiration potentielle peut être calculéeà
partirde
va physiquesbien
définies (si tant est que les moyeaient un sens physique).
L’évapotranspiration actuelle, perte d‘eau par un couvert végétal non irrigué,
dépend
des réserves en eaudu
sol.Elle
est donc inférieureà
I’évapotranspi- ration potentielle et ne peut en être déduite que moyen- nant certaines hypothèses sur la naturedu
terrain et sur le m o d e d’utilisation par les plantes des réserves en eau.Thornthwaite considère un sol standard capable d’aceumuler une pluviométrie de
100
m m et fait des hypothèses sur le m o d e de percolation de l’eau,de
faqon
à
conserverà
la valeur calculée de l’évapo- transpiration actuelle le caractèred’un
facteur clima- tique indépendant de la naturedu
sol. Pour la pratique et m ê m edu
pointde
vue théorique, la méthode Thornth- waite paraît trop rigide.Gaussen constate par exemple que la neige gui s’accumule en hiver et se rassemble en certains points 1. Les numBros entre crochets renvoient à la bibliographie e n fin
d’article.
constitue une réserve d’eau
qui
sera utilisée a uprin-
temps lors de la fonte des neiges.Les hydrauliciens, pour lesquels l’évapotranspira- tion constitue le déficit d’écoulement, préfèrent utiliser les méthodes empiriques d’évaluation telles que celle de Hénin et Turc
[46],
fondées sur les études en cases lysimétriques et les observations sur bassins versants.Il
semble que le m u rqui
séparait les physiciens des biologistes soit actuellement fortement ébranlé puisque nous constatons que les géophysiciens préconisent l’installation de stations agroclimatologiques et pro- posent la mesure de l’évapotranspiration.L e moment paraît donc propice pour préconiser : 10 la comparaison, dans diverses stations, des indices fournis par divers appareils (tels que l’>atmomètre de Livingstone) avec les valeurs directement observées
;
20 l’harmonisation des diverses définitions des climats et de leurs classifications en prenantpour
base les mesures et les indices actuellement disponibles.Il
ne paraît pas utile, en raisondu pouvoir
tampondu
sol et de la plasticité des végétaux, de rechercher une précision actuellement illusoire et inutile. L e pouvoir tampondu
sol amortit en effet les fluctuations d e faible amplitude(il
peut être très fortement aug- menté par les techniques culturales). D’autre part, la plasticité des végétaux est considérable; nous en prendrons des exemples parmi les végétaux cultivés dont l’écologie est bien connue.U n e m ê m e variété de blé, telle que le Florence Aurore, est cultivée dans tout le bassin méditenca- néen sous une pluviométrie allant de
100 à 200
mm.D a n s une m ê m e localité, elle est soumise suivant les années
à
des conditions climatiques très différentes.A
Tunis, la pluviométrie moyenne fluctue entre250
et700
mm autour d’une moyenne de4g50 mm;
la répartition des pluies est encore plus capricieuse[84].
En
cas de sécheresse, le blé est capable de réduire sa croissance quitte à n e donner par épi qu’un grain unique, mais parfaitement constitué. D a n s leSud
tunisien, la réduction
du
nombre de tiges o udu
nombre de grains est souvent telle qu’elle ne permet de récolter que la semence.Mais,
si les pluies ont permis une germination nor- male et si le terrain est humide en profondeur, le blé donne une récolte, caril
peut réduire son développe- ment herbacé et enfoncer son système radiculaireà
plus de deux mètres de profondeur, cequi
réduit la transpiration et augmente l’approvisionnement en eau.D e plus
il
est évident que les techniques culturales augmentent considérablement les possibilités de la plante; la jachère travaillée procureà
la céréale une terre humide en profondeur et afisure ainsi la récolte.S e m é
à
l’automne, sur terrain profondément desséché par une culture précédente, leblé
part a u x premières pluies, consomme une grande partie des précipitationsqui
parfois ne peuvent ramener le solà
saturation sur plus de quelques décimètres d’épaisseur. Ensuite, si leClimat et végéiation printemp est sec, le blé, n e trouvant pas de réserves en profondeur, se dessèche avant d’avoir fructifié. N e serait-ce que pour cette raison, le blé, bien que très plastique, serait éliminé si l’homme n’intervenait pas, puisque en Afrique
du
Nord, quand rien n e contrarie l’action de la nature, le sol est naturellement desséché à l’automne.D a n s le m ê m e ordre d’idée, la Tunisie a subi en avril
1956
une gelée de quelques degrés au-dessous de zéro, très anormale par sa date tardive.La
vigne et le blé ontété
très durement touchés. Par contre, les plantes spontanées, à part quelques messicoles, n’ont pas souffert de l’actiondu
froid.Les plantes spontanées en effet doivent être mieux adaptées aux conditions locales de température que les plantes cultivées,
qui
sont périodiquement réintro- duites. Celles-ci ont cependant la possibilité de parer aux conditions exceptionnelles grâceà
des moyens de conservation tels que le retard de germination.La
réintroduction des plantes cultivées augmente arti- ficiellement leur plasticité de façon très efficace.Les plantes vivaces
qui
subissent l’ensemble des conditions climatiques annuelles ont une aire d’exten- sion plus limitée que les plantes spontanées, encore que très étendue. Nous donnerons c o m m e exemple l’aire d’extensiondu
caféier d’Arabie (Coffea arabica), laquelle toutefois a récemment été fortement réduite par le parasitisme 1.L’espèce est originaire des plateaux abyssins entre
70
et90
de latitude N., où le caféier est localisé à l’état spontané dans de petites vallées entre1 O00
et 2O00
m d’altitude, mais se trouve à l’état cultivé dans tout le pays.L e climat est subtempéré, la température descend rarement au-dessous de
50 C
et n e dépasse guère300 C.
Pendant toute l’année les nuits sont fraîches avec des rosées abondantes. Les pluies,
1
à1,50
m , tombent entre mai et octobre. L a saison sèche dure d’octobreà
mai. Ce climat permet, à côté de celledu
caféier, la culturedu
blé, de l’orge, de l’olivier, de la vignedu
sorgho.D a n s le sud de la péninsule arabique, Coffea arabica est cultivé dans des conditions climatiques très diffé- rentes de l’aridité générale de la péninsule. L a pluvio- métrie est tropicale : d e
800
mmà 2
m entre avril et août pendant la saison chaude. L a culture n’est pos- sible qu’en montagne entre600
et2
O00 m; à cette altitude la température dépasse rarement30oC
et descend exceptionnellementà -
10, -20C.
Les caféières sont installées dans des vallées très encaissées, véritables crevasses, où l’état hygromé- trique reste très élevé.
En
saison sèche, les arbres sont irrigués et la culture est toujours faite sous ombrage.Hors de son aire d’origine, Coffea arabica est cultivé en grand au Brésil, où les conditions climatiques 1. Note de F. Corriob, maître de recherches à l’$eole supérieure
d’agriculture de Tunis.
87
Climatologie, compte rendu de recherches
paraissent a priori très différentes de celles de l’Éthiopie.
Mais si la zone caféière
du
Brésil est très éloignéede
l’équateur
(22-2410
de latitudeS.
au lieu de 1-90 de latitudeN.)’
l’altitudey
est beaucoup plus basse :500-850
m aulieu
de1000-2 O00
m. L a pluviométrie est comparable :1300 à 1 800 mm. Le
Coffea arabica xrouve donc au Brésil des conditions qui lui convien- nent parfaitement, puisqu’ily
devient subspontané.Tout se passe c o m m e s’il