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LE TRANSFERT A U SOL DES ÉLI~MENTS CHIMIQUES DE L’AIR

Dans le document RECHERCHES SUR ZONE ARIDE (Page 165-168)

s : ! L

2 - 0 12

P A R P R É C I P I T A T I O N

Si

la pluviosité annuelle est

de

l’ordre de plusieurs centaines de millimètres

(25,41 mm = 1

pouce) la quan-

z

O Distribution des quantités annuelles de C1.

5 :

tité annuelle

de pluie

tombée au sol sera

de

l’ordre de plusieurs centaines de

m g

par mètre carré,

ou

de

plu-

sieurs kilos par hectare

(1

ha

= IO4

m2 M

2

acres).

Eriksson

[22]

a

été

le premier

à

recueillir des ohser- vations sur la teneur annuelle en chlorures et en soufre des précipitations dans les diverses régions. Ces obser- vations ont permis d’établir des schémas de distribution

de

la teneur annuelle des précipitations en chlorures et en soufre

(fig. 2

et

3). On

verra

à

la figure

2

que la distribution

de

la teneur annuelle en chlorures est très étalée. Les chiffres les plus élevés concernent les régions côtières et les chiffres

qui

gravitent autour de

10 kg

par hectare représentent les conditions carac- téristiques des régions continentales.

On

peut donc déduire de ce graphique que la moyenne annuelle est de l’ordre de

10 kg

par hectare et par an.

L a plupart des observations concernant la teneur en soufre des précipitations ont

été

faites aux États- Unis

(85 . y

environ). L a distribution

du

soufre, elle aussi, est assez &talée, les m a x i m u m s correspondant aux secteurs où l’air est pollué par des installations industrielles. L a méthode de prélèvement employée peut influencer quelque peu le résultat en ce qui concerne le soufre : en effet, les pluviomètres en métal recueillent plus de soufre

que

les pluviomètres en verre [2], les premiers absorbant le

SO,

de l’atmosphère,

qui

est ensuite balayé par la

pluie.

Dans les secteurs industriels

t C

s : ! L

2 - 0 12

z

O Distribution des quantités annuelles de C1.

5 :

rn 61

k g CI-ha-*

FIG.

2. Distiihution des fréquences des quantités annuelles de chlorure contenues dans les précipitations.

?? ’Z Distribution des quantités annuelles de S.

1 1 0 E Z

iK

m

, u

A

O 20 40 60 80 IO0 i20 140 160 100 260 2 2 0 ’ 240

icg ha - 1

FIG.

3. Distribution des fréquences des quantités aiinuélles de soufre contenues dans les pr6cipitations.

où l’air est très pollué, la quantité de soufre ainsi recueillie peut être six fois plus forte

que

celle

qui

tombe avec les précipitations. Les m a x i m u m s repré- sentent donc plus que la teneur en soufre des précipi- tations. Mais la majeure partie des chiffres tendent nettement vers

10 kg

par hectare et par an, et l’on peut considérer que cette formule donne la teneur en soufre caractéristique d’une atmosphère pure.

On

pourrait croire que la quantité de pluie

qui

tombe par an influe sur le volume annuel des éléments chi- miques précipités, mais ce n’est pas toujours le cas, car la quantité de pluie est déterminée par l’humidité initiale et par le degré de refroidissement

de

l’air. L a teneur en substances chimiques est ainsi en fonction inverse de la quantité de pluie.

Ce

phénomène, souvent observé, a parfois conduit

à

la conclusion

que

la pluie, au début, entraîne tous les composés chimiques en suspension dans l’air, puis dilue simplement ce

qui

est déjà tombé.

Il

n’en est pas nécessairement ainsi; les recherches sur le contenu

de

l’eau de pluie faites

à

l’Institut météorologique national de Stockholm (tra- vaux

non

publiés) ont montré

que

la teneur de l’eau en composés chimiques varie de façon très irrégulisre au cours d‘une chute de pluie. Des recherches récentes sur la pluie

à

Hawaii, faites au cours de l’expérience

((Shower », ont donné des résultats analogues.

Les données qui ont servi

à

établir les graphiques des figures

2

et

3

sont assez dispersées dans le temps et dans l’espace. Aussi, ne peut-on guère tirer de ces graphiques des conclusions concernant la répartition géographique des substances chimiques, si ce n’est que la teneur en chlorure, qui est assez forte à proximité des côtes, décroît assez rapidement

à

l’intérieur des terres, pour atteindre un niveau assez constant.

Le

taux de diminution

à

l’intérieur des terres est déter-

miné

surtout par le relief et par la direction dominante

du

vent.

Si

le relief est peu accidenté, aux Pays-Bas par exemple, cette diminution est lentel. Lorsqu’il s’agit d’une pente assez forte et assez étendue, par exemple sur les côtes d’Hawaii, face au vent

[24],

la diminution est très rapide. Ce fait est facile

à

c o m - prendre : dans le premier cas, l’air

humide

pénètre assez loin

à

l’intérieur des terres avant qu’il

n’y

ait condensation et précipitation, tandis que dans le deuxième cas, la condensation et la précipitation se produisent presque toujours

à

quelques kilomètres de la côte. L a teneur en soufre ne décroît pas aussi rapi- dement.

On

peut utiliser les observations annuelles faites en Scandinavie sur la teneur en sodium, en chlorures et en soufre des précipitations pendant l’année

1955,

pour illustrer la répartition géographique des éléments constituant le sel marin,

bien

qu’elles se rapportent

à

des régions humides. Ces données se trouvent dans les tableaux trimestriels qui ont été publiés dans Tellus

(1955, 1956);

elles sont exprimées en kilogrammes par hectare. Les quantités sont

indi-

quées dans les figures

4, 5

et

6,

où celles de m ê m e valeur sont réunies par des lignes.

On

peut voir que la

Le climut chimique et les sols salins dans la zone aride

70

FIG.

4. Teneur en N a des précipitations en Scandinavie (en mg/m2), pendant l’année civile 1955.

diminution de la teneur en sodium et en chlorures, lorsqu’on s’éloigne de la côte occidentale

de

la Suède pour aller vers l’intérieur, suit approximativement une courbe exponentielle, tandis que le soufre est réparti de façon plus égale de l’ouest

à

l’est.

Signalons qu’en étudiant les mesures faites en Suède de la teneur en substances chimiques des précipitations, Rossby et Egner

[58]

ont constaté une variation annuelle de la teneur en soufre et en chlorures,

qui

indique l’importance

du

rôle des courants atmosphériques m o n - diaux dans la composition chimique de l’atmosphère d’un continent. Cette variation est très forte par rapport aux variations de la pluviosité; elle peut donc indiquer beaucoup mieux que la pluviosité les courants atmo- sphériques dominants.

1. Voir la figure 8 clans le rapport d’Eriksson [22].

167

Climatologie, compte rendu de recherches

FIG.

5, Teneur en

CI

des précipitations en Scandinavie (en mg/m2), pendant l’année civile 1955.

A B S O R P T I O N D E S G A Z P A R L E S O L

L a pluie ne présente pas le seul mécanisme par lequel sont apportés a u sol des éléments en suspension dans l’air; le sol peut également absorber directement les composés gazeux de l’atmosphère. Thomas et

H i l l [63, 641

ont établi que les végétaux absorbent ainsi directement de fortes quantités d’anhydride sulfureux.

Johansson [38], au cours d’expériences faites sur des plantes en pot, a constaté que la teneur en soufre d’un sol augmente au contact d’un air moyennement chargé d’anhydride sulfureux. Les végétaux et les sols doivent aussi absorber l’acide chlorhydrique, une telle absorp- tion étant plus vraisemblable que celle d’anhydride sulfureux.

On

sait depuis longtemps que les sols et les végétaux absorbent de l’ammoniac.

Les régions humides favorisent l’absorption davan- 1

FIG.

6. Teneur totale en

S

iles précipitations en Scandinavie (en mg/m2), pendant l’année civile 1955.

tage que les régions arides. Qn peut facilement prévoir l’absorption en se fondant sur les propriétés connues des gaz, une fois que l’on connaît les propriétés chi- miques des sols et des végétaux.

Il

n’existe guère de données quantitatives concer- nant l’absorption de l’anhydride sulfureux et

de

l’acide chlorhydrique par les divers sols.

Le

taux d’absorption dépend de plusieurs facteurs. Mais les deux gaz, c o m m e la vapeur d’eau, doivent être transportés par l’air en turbulence. Aussi est-il possible d’évaluer la quantité transportée; si les conditions sont favorables, elle est de l’ordre

d’un

kilogramme par hectare et par an.

Cet ordre de grandeur est le m ê m e que celui de la quantité de gaz transportée a u sol par précipitation.

Il

ne faut donc pas négliger l’absorption des gaz par la végétation et le sol.

Le climat chimique et les sols salins dans la zone aride l’interception des particules en suspension dans l’air a u contact d’un obstacle. D e s observations analogues ont été effectuées en Suède (résultats non publiés).

On

n’a pas encore étudié l’action d’autres espèces de plantes

à

cet égard.

Il

est possible p e les herbes puis- sent agir, mais la vitesse

du

vent est probablement trop faible dans ce cas pour être efficace. Les cimes des arbres sont généralement beaucoup

plus

exposées au vent.

I N T E R C E P T I O N D E S P A R T I C U L E S P A R D E S O B S T A C L E S

Les particules en suspension dans un courant d’air sont soumises

à

des forces d’inertie beaucoup plus grandes que les molécules d’air. Elles peuvent donc être arrêtées par divers petits obstacles.

Il

est possiblo de calculer l’effet de ce processus et on constate que 1,obstacle arrête d’autant plus de particules qu’il est plus petit et que la vitesse

du

vent est plus grande.

Woodcock et Gifford

[77]

ont appliqué et mis a u point ce principe dans une opération consistant à recueillir des

noyaux

de sels marins sur de minces plaques de verre. Les données qu’on possède permettent de dire qu’aux vitesses ordinaires

du

vent, tous les objets

d’un

millimètre environ

qui

se trouvent sur le trajet

du

courant d’air interceptent un grand nombre des particules que contient celui-ci.

Eriksson

[23]

a déjà constaté indirectement, en c o m - parant la teneur en chlorure des eaux fluviales de Suède

à

la quantité annuelle de précipitation, que la végétation forestière arrête des noyaux de sel marin en suspension dans l’air.

En

l’espèce, la quantité de particules interceptées lors

du

passage de l’air à travers des forêts doit avoir été égale o u supérieure à la quan- tité des particules précipitées par la pluie et la neige.

Byers et d’autres chercheurs [Il] ont recueilli dans la vallée

du

Mississippi des preuves

plus

directes de ce phénomène.

En

Illinois,. les particules de chlorure dites ((géantes 1) (de rayon supérieur à

1

[L) étaient très rares a u ras

du

sol, tandis qu’elles devenaient beaucoup plus nombreuses

à

quelques centaines de mètres de hauteur, leur concentration étant parfois quadruple. C o m m e le transport de la matière dans l’atmosphère s’effectue suivant un processus voisin de celui de la diffusion, ces résultats indiquent que de très nombreuses particules sont transportées de l’air a u sol, et cela très probablement, selon Byers eb wl., parce qu’elfes sont interceptées par la végétation.

U n e forêt de sapins ou de pins doit être particulière- ment efficace à cet égard, en raison des dimensions et de la forme des éléments assimilateurs, ainsi que de la forme de la cime. U n e forêt de ce genre doit présenter aux vents une surface très rugueuse et provoquer une forte turbulence, favorisant ainsi la captation des particules en accélérant leur transport de l’atmosphère au sol.

On

possède d’autres preuves directes de cette pro- priéte des arbres.

Au

cours de recherches eirectuées en Afrique

du

Sud, Ingham

[35]

a constaté que les échantillons de précipitation recueillis

à

l’ombre des arbres contiennent beaucoup plus de substances chi- miques p e celles qui sont recueillies en milieu décou- vert.

11

attribue ce phénomène au dépôt des particules en suspension dans l’air sur la surface des feuilles, les éléments ainsi déposés étant ensuite entraînés vers le sol par les précipitations. C’est là une observation très importante qui peut être partiellement rattachée à -

LE

S O L ,

GÉNÉRATEUR D’ÉLÉMENTS

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