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De la Varizelle à Terrenoire : l’autoroute en pente douce 7.1/ Le vécu quand on est embarqué sur l’autoroute.

CHAPITRE III : FAIRE APPEL A L’INTERPRETATION

III.3/ CONCLUSIONS DES ENTRETIENS

7/ De la Varizelle à Terrenoire : l’autoroute en pente douce 7.1/ Le vécu quand on est embarqué sur l’autoroute.

« Là, on quitte la vallée du Gier. Le Gier monte dans le Pilat, il ne va pas plus loin que Saint-Chamond. Saint Chamond est à l’articulation entre le Gier et Rive de Gier, et dans l’articulation entre le vrai passage de la Loire le moins pentu et le plus commode pour les charrois qui remontent par la vallée du Langonand. L’axe historique de la circulation est là. C’est au XIXème que la circulation bascule vers Saint Etienne. Si bien qu’il n’y a pas véritablement de route de fond de vallée entre Saint-Chamond et Terrenoire. »

« En montant vers Saint Etienne : un paysage naturel derrière de chaotiques constructions ».

« On va arriver vers la ville, et là, c’est clairement tout le système d’embranchement ; dans l’autre sens, on a le sentiment de la descente, on passe son temps à descendre, c’est dans l’autre sens qu’on percute un peu mieux les monts du Lyonnais qui sont dans le grand paysage un autre type de notion, c’est plus doux, pas le même vert, c’est autre chose. »

« Le long de Chabure, la vallée n’est plus vraiment très franche. J’ai un sentiment moins clair. C’est un peu un mitage, des arrières d’entreprises un peu sales : c’est confus. Arrivé en haut, c’est l’angoisse : surtout ne pas se tromper dans les orientations de voieries. »

« L’arrivée sur Saint Etienne a été retapée, il y a quelques années ; les protections acoustiques sur versant nord sont plutôt réussies avec des plantations qui descendent. Difficulté avec les tags. »

« En arrivant sur Saint Etienne, on a une profondeur, avant le viaduc de Terrenoire : on a un premier plan très présent et puis une profondeur, on a le regard qui porte [au loin], on a le château à gauche, au sud [ancienne maison de maître, côté Pilat]. »

« Là, on est dans du grand paysage plus que dans autre chose. L’autre endroit que je comparerai à cette séquence (entre la Varizelle et Terrenoire) c’est l’entrée de Givors, qui est autre chose, mais il y a un enchaînement de lignes ferroviaires, à chaque fois sur des ponts, qui est redoutable. »

« Dans les trois secteurs, s’il y en a un où on ne voit pas l’autoroute mais où on l’entend, c’est intéressant. Il peut y avoir là un contre-pied profitable. Les gens peuvent avoir un avis sur quelque chose qu’ils ne voient pas. » « Le secteur avant l’arrivée de Saint Etienne ne ressemble pas à l’autoroute A 47. C’est un tronçon plus classique. Il fait tronçon d’autoroute classique. Il ne ressemble pas vraiment à ce qu’est cette autoroute.

-quelqu’un parlait de la lumière

- Ce n’est pas le tronçon qui parle le mieux de l’autoroute. Moi, je ne suis pas chaud.

- Tu sais pourquoi c’est un secteur peu perçu, c’est parce que c’est une séquence d’ajustement au niveau des vitesses. T’es tellement occupé à gérer ta conduite et ta vitesse que tu ne perçois rien du tout.

- Il n’y a pas de route juste à côté [c’est faux]. Il n’est pas dans la configuration propre à l’A47. Il est classique par rapport à d’autre cas autoroutiers, mais pas par rapport à cette autoroute. »

« Ce secteur dont on parle est un tronçon d’ouverture. » Le viaduc de Terrenoire.

« Le viaduc de Terrenoire, beaucoup plus quand on passe dessus, on a une image plus négative ; je ne sais pas pourquoi, autant Rive-de-Gier, ça semble vivable, autant Terrenoire, on se dit, comment on peut habiter là- dessous. »

Le « col » de Terrenoire, Maugara : panorama lumineux sur Saint Etienne.

« Quand je remonte de Lyon sur St-Etienne, là, le site est assez extraordinaire car on a des horizons, des perspectives ; là, pour le coup, l’autoroute est en belvédère sur la ville, mais il y a aussi toutes les collines. » « On a une première perception de St-Etienne et souvent une lumière, parce qu’il y a à St-Etienne des lumières extraordinaires… »

« Quand on débouche de Terrenoire et quand on a passé l’échangeur qui mène à St-Jean-Bonnefonds et permet de rentrer dans St-Etienne, qui mène aussi vers Chateaucreux, ouverture du paysage extraordinaire. »

« Plus loin, quand on a passé le tunnel et qu’on a pris la déviation de St-Etienne, on est en position presque d’avion ; on a toutes les séquences de visualisation de la ville, les reliefs, dynamique, c’est intéressant. La ville se décrit en longueur, en fond les crassiers, le relief de Monthieu, on voit jusqu’aux Panthères (????) Rouges », on voit même le débouché sur la plaine du Forez, environ à 300 m au-dessus de la ville, non : 100m. »

« (…) incertitude sur le temps qu’on va rencontrer même si avec l’expérience je sais que, s’il y a du brouillard, c’est du côté de Terrenoire. »

« Une fois qu’on a passé Terrenoire et qu’on va vers Clermont-Ferrand, la route est en belvédère. On lit un peu Saint Etienne, qui est une ville très difficile à lire, avec ses collines. C’est un très beau site qui a de gros enjeux aussi. »

« Il y a un travelling sur la ville. C’est vraiment dynamique. C’a ne se photographie pas. »

Synthèse

L’espace : L’autoroute champêtre. C’est une séquence champêtre. Villages (groupements de maisons repérables : on n’est plus dans de la continuité urbaine), perspectives sur des monticules lointains, jardins ouvriers, grandes bâtisses visibles. L’occupation du sol est différente. On a quitté la vallée industrielle. La nature est cultivée.

Le sensible : La pente. Elle génère la profondeur de champ, l’ouverture. Le fouillis du premier plan est à soustraire.

Le social : Pour l’automobiliste, séquence d’ajustement de la vitesse et de la trajectoire (avec leurs effets sonores).

7.2/ Le vécu quand on est à côté de l’autoroute.

La varizelle : un bourg encaissé

« Après, la Varizelle : on arrive dans le fond assez bêtement. Il y a souvent des bouchons routiers. »

« On retrouve une séquence de fond de vallée avant Terrenoire, une séquence un peu campagne pas trop construite avec ces « murs tags » du côté de la DDE. »

« - La varizelle, c’est un secteur qui s’ouvre énormément. C’est la rupture qui est intéressante.

- Au bout de la descente. Mais il y a plein de murs anti-bruit. C’est fermé sur la droite. C’est un nœud un peu ambigu la Varizelle ».

« Le Village de la Varizelle : village de gaulois avec une école, une petite place juste derrière l’autoroute, où il y a un marchand de journaux et d’autres commerces, pas très loin un garage et pas très loin, une maison de maître dont le fond du jardin donne sur le mur anti-bruit, il y a aussi un portail qui donne sur le mur anti-bruit qui donne sur l’autoroute. Sorte de village gaulois derrière l’autoroute, on ne sait pas trop comment ça fonctionne ; il serait intéressant de s’y intéresser, comment les gens vivent ce lieu ? L’autoroute est-elle transparente parce que cachée par les murs anti-bruit ? Juste de l’autre côté de l’autoroute, début de la zone commerciale, c’est un tout autre univers et puis, ce qui est intéressant, il y a beaucoup de cyclistes dans le coin. Beaucoup vont dans les monts du Pilat mais beaucoup prennent ces petites routes parallèles à l’autoroute, qui ont le mérite de ne pas être trop pentues. »

« On peut atteindre la Varizelle par un échangeur ; quand on sort de l’autoroute, ça grimpe un peu et puis ça redescend, ça dépend d’où on vient, on traverse l’autoroute si on vient de St-Etienne ; on sort, on a un rond-point de type rond-point commercial et on passe par-dessus l’autoroute, on redescend et on plonge, on a une école sur la gauche, et sur la droite on a une place de village avec 2 ou 3 marronniers. »

« : Ce qui m’intéresse plus, c’est entre La Varizelle et Izieux, la partie où on est coincé entre la descente des monts du Lyonnais et l’autoroute ; et en bas, il y a marqué « Ecole », et quand on va de l’autre côté, on tombe sur une zone commerciale, on n’imagine pas, mais je crois qu’il y a un Leclerc ou Carrefour en surplomb, etc. » « Intéressant comme situation. On a un morceau de tissu urbain qui a une certaine complexité, on le sent bien ; on ne sait pas si ça vit de façon autonome, avec l’autoroute, on a une richesse des fonctions urbaines, on n’est pas comme à l’entrée de Givors uniquement dans une zone de commerces, on n’est pas uniquement dans de l’industrie mais on a des petits équipements publics, une petite place de village, de l’artisanat, il y a un marchand de meubles. »

« L’autoroute paraît assez gommée mais de temps en temps elle re-émerge, de temps en temps on est au-dessus, de temps en temps au-dessous ; on a le mur anti-bruit mais de l’arrière. »

La D 36

« Dans cette vallée encaissée, on échappe très vite au paysage de l’autoroute, dans ce qu’il peut avoir éventuellement de négatif. Et on se trouve très rapidement en hauteur, en perception du coteau qui est en face. C’est ce qui explique qu’on vit de part et d’autre de l’autoroute, par le biais des ponts qui sont multiples, et puis il y a aussi beaucoup de petits passages sous l’autoroute, ce qui fait que la vie peut se développer facilement. J’ai eu l’occasion de faire une maison à la Chabure, heureusement la façade qui donnait sur l’autoroute était la façade nord, elle était plus fermée, j’en ai tiré parti, mais ce que je veux dire c’est que de part et d’autre de l’autoroute on peut construire des maisons individuelles sans problème. On l’entend mais on ne la voit jamais. Les orientations sont favorables par rapport au soleil. Et en plus au niveau paysager, on échappe soit du côté val fleuri, c’est très très beau, c’est différent quand on regarde le Pilat, mais c’est bien. Ce n’est pas gênant d’être au- dessus, dès lors qu’il y a un minimum de recul au niveau phonique. »

« Il y a aussi des enjeux urbains. Il y a beaucoup plus d’habitant dans le secteur côté Chabure ; on a mis une glissière en béton depuis deux ans et elle a notamment diminué le bruit. Les gens habitaient là avant l’autoroute. »

Sous le viaduc de Terrenoire, Maugara

« La place de Terrenoire accueille une ancienne mairie (Terrenoire est une ancienne commune qui est rattachée à Saint Etienne depuis 50 ans). On voit bien les coteaux du Jarez, le Pilat. Quand il fait beau, c’est vraiment beau. Viaduc au-dessus et bâtiments industriels à côté, en friches, et quelques verrues au milieu de la place. »

« La fonderie de Terrenoire : valeur nationale parce que René Martin, inventeur de la transformation de la fonte en acier, a créé des fonderies à Terrenoire ; ds la Nièvre, avait installé des fonderies pour utiliser le bois et faisait venir le charbon de St-Etienne par la Loire ; a eu l’idée d’aller au charbon et d’installer des fonderies à Terrenoire, les premières fonderies d’Europe. Début du siècle. Il faudrait voir ce qu’il reste des usines autour du Janon. »

« Les grandes halles de Martin sont par terre à Terrenoire ».

« Quand on arrive aux alentours de l’accès sur le pont de Terrenoire, bois inertes des zones industrielles, ça passe sous l’autoroute et ici zone de Maugara, c’est difficile de circuler en voiture et j’ai vu des gens circuler à pied. Si structuration de part et d’autre, peut-être que des chemins piétonniers sont à prévoir pour faire liaison entre les deux côtés de l’autoroute. Mais ça paraît étrange de voir des gens circuler à pied ».

Synthèse

L’espace : Il est formé de lieux adossés. Ils sont champêtres, villageois, et quand les situations sont extrêmes, elles paraissent naturelles : les maisons font face au coteau ; les places qui sont derrière ou dessous l’autoroute sont appropriées, animées.

Le sensible : L’autoroute est effacée derrière les ambiances locales : on l’entend (avec pleins de petites variations sonores du fait de la pente) mais on ne le voit pas, où on le cherche. Effet de gommage.

Le social : Les frontaliers : on vit à côté de l’autoroute. C’est en effet un secteur, en haut vers Maugara comme le long de Chabure, où l’on fait du vélo, où on marche à pied. Idem à Varizelle. Ce sentiment est renforcé par le fait que c’est difficile de circuler en voiture.

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