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Descente sous Génilac vers le Sardon et Lorette : l’autoroute adossée dans le creux de la vallée.

CHAPITRE III : FAIRE APPEL A L’INTERPRETATION

III.3/ CONCLUSIONS DES ENTRETIENS

5/ Descente sous Génilac vers le Sardon et Lorette : l’autoroute adossée dans le creux de la vallée.

5.1/ Le vécu quand on est embarqué sur l’autoroute

« Puis on redescend sur Génilac. On est revenu dans le fond, accolé au Gier, et la nature est là. »

« On redescend, là on est sur de la boîte à chaussures (des immeubles) et il y a un petit moment plus paisible et rigolo qui est Lorette, avec nouvelles clôtures ? Ça, c’est un peu dégradé. »

« Il y a, surtout concentré entre l’entrée de Rive-de-Gier et La Grand-Croix (jusqu’au démarrage de la déviation de St-Chamond) , un territoire industriel XIXème et XXème vécu négativement par la majorité des gens et il faudrait inverser ce vécu ».

« On voit la ville dans le creux ; approche de l’occupation humaine assez sympa ».

« Quand on arrive dans les séquences plus urbanisées, on sent que plein de monde vient se brancher sur l’autoroute, à Rive-de-Gier et St-Chamond la circulation est de plus en plus dense et il y a plus d’échanges entre l’autoroute et le territoire environnant. En ça, ça diffère d’une autoroute classique, plus d’interactions. »

« Je crois que c’est vraiment cette dimension très machin dans lequel tout s’empile, cette espèce de couloir qui en fait cas particulier, D’autres expériences : peut-être du côté de Liège. »

« La séquence qui me paraît la plus intéressante, c’est celle qui est la plus urbanisée. Mais elle est longue, entre Rive de Gier et le bas de la descente de Saint-Chamond. Et elle est un peu « fouillis ». Quand on la prend d’un point de vue technique, ce n’est pas si fouillis que ça ; mais c’a va tellement vite qu’on a l’impression de fouillis. Est-ce que cette sensation de fouillis existe dans les deux sens ?

(Quelqu’un) : Oui,

(Un autre) : Il me semble aussi.

Je pense qu’il y a une notion de fouillis à cet endroit. Je voudrai revenir pour l’expliquer à des choses qui ont été dites précédemment. Ce qui me semble amener ce fouillis, c’est la cohabitation d’activités : habitats, industries, et des conflits énormes entre le Gier (qui s’étend comme il peut dans tous les sens), la voie de chemin de fer (qui emprunte un circuit qui est impossible) et quand le Gier déborde, c’est la voie de chemin de fer et l’autoroute aussi partiellement vers Givors. Il y a peu d’endroits où une telle cohabitation prend place, entre Saint-Chamond et Rive de Gier. C’a se dégage un peu en arrivant sur Givors. »

« Le virage de Corbeyre (virage de Lorette), on vient de finir les travaux. Les gens savent encore pourquoi on a tapé dans la falaise et qu’on a voulu éviter la zone industrielle très active (c’est Pinay qui avait imposé cette zone dans les années soixante) si on ne prend pas en compte cette mémoire, on ne comprend pas pourquoi c’est accepté et pourquoi les gens vivent tout près. Aujourd’hui, est ce qu’on peut redire ce rapport de force et à la fois l’adoucir et l’expliquer. C’est cela qui est très difficile. On est en train de changer d’époque, fondamentalement, et notre autoroute elle est là, avec cette violence qui était accepté. C’a a été une violence quand même, je n’en doute pas, à l’époque. »

« C’est un secteur qui cumule de l’habitat en pied, en hauteur. Dans le secteur du Grand Pont, il y a du recul. C’est un quartier d’habitat social classé en GPV. Il y a de la diversité : ambiances successives en fond de vallée. - Le virage de Corbeyre fait séquence entre deux séquences.

« Un endroit qui m’a toujours frappé, c’est Lorette ; un marchand de portails, avec portails de toutes les couleurs, moches, et puis cette volonté, depuis quelques temps, est écrit sur un équipement public « Ville de Lorette… » Ça interpelle une ville qui veut communiquer et on se demande quel est le message. Mais est-ce que ce n’est pas négatif comme image ? »

« On est face à ce bâtiment que je trouve moche qui est ce nouvel équipement public ; il y a marqué Ville de Lorette et le slogan est intéressant par l’inversion qu’il a faite : Ville d’avenir et de traditions, c’est plutôt la logique inverse traditions et avenir ; on est stupéfait de voir construit un bâtiment pareil, quand on voit au fond une grande halle dans laquelle, probablement, le même équipement serait bien rentré.

« Virage de la mort qui a été gommé ; nombreux accidents quand on venait de Lyon, sur les contreforts et il a été gommé parce qu’inondation du Gier ; le Gier a été canalisé et autoroute élargie. »

Synthèse

L’espace : dans la ville bigarrée du fond de la vallée. Dans le fond de vallée adossée à la colline, les activités différentes s’empilent. Macao.

Le sensible : Le défilement. Sensation de fouillis (habitats et industries) et ceci d’autant plus avec la vitesse de défilement. Zone de branchements avec le monde local.

Le social : L’automobiliste en spectateur du fond de vallée. Habitat en pied d’autoroute et sur les hauteurs en s’éloignant.

5.2/ Le vécu quand on est à côté de l’autoroute

La D 88, une ville rue.

« Quand on regarde comment cela s’est développé, c’est le long de la route nationale de l’époque que l’habitat s’est installé, et entre l’Horme, Lorette et la Grand-Croix, la seule manière de différencier les communes vient des lampadaires. Sinon, c’est indifférencié. »

« En dehors de l’autoroute, l’enchaînement des 3 communes m’interpelle, je ne sais pas dans quel ordre : Lorette, La Grand-Croix, L’Horme ? Sentiment de ville-rue. »

Site Adèle Bourdon, dans le virage de Corbeyre.

« Toute la portion dont je parlais mais principalement sur Lorette, autour du site Adèle Bourdon tu as la place, l’église, l’autoroute juste en bas ; on a les mêmes questionnements : comment on fait pour vivre à côté d’une autoroute pareille ? »

« Lorette, ça m’intéresse aussi, parce ce qu’on est en belvédère sur l’autoroute, les deux, la ville est en belvédère sur l’autoroute et l’autoroute est en belvédère depuis la ville. Puis sur la place du village, endroit intéressant, avec le Gier qui est dans un état épouvantable. Pas la qualité de l’eau, mais la qualité du lit de la rivière ; l’espace de mise en distance entre l’autoroute et la ville n’est pas traité ; c’est vraiment très moche. »

« - Il y a un enjeu à cet endroit là. Il y a une envie municipale, de créer une vie à cet endroit là. Il y a l’idée d’un petit centre de village.

- L’ancien cœur de village se donne aujourd’hui à voir comme une ville fantôme. C’est le seul endroit où la ville se donne à voir.

- Il n’est pas juste au bord de la route. Il est comme en balcon. - Il y a le canal entre.

- C’est un vrai faux cœur de village là où il y a l’église. L’industriel d’à côté a construit l’église et les logements, juste à côté de leur ancienne fonderie. Mais la nature a repris le dessus. »

« C’est un lieu différent. L’accès, depuis les petites routes, au secteur du virage de Lorette est difficile. »

« Autre perception qui vient de mon métier : à pied ou en bagnole sur les petites routes. Cette autoroute, on la percute le plus souvent par le bruit, mais en même temps on sent qu’elle est à côté, très présente dans certains coins, dans le secteur Lorette on se retrouve avec des petits coins qui sont très campagne à son contact même, en pied du mont Lyonnais ; mais il y a plein d’endroits, on l’entend mais on la sent inaccessible, ça donne un rapport un peu étrange, comme s’il y avait une autre vie à côté et on le ressent d’autant plus que quand on veut se mettre sur l’autoroute, la plupart des bretelles sont tellement bien tracées, parce qu’il n’y a pas la place, alors il y a des panneaux autoroute, ça fait passer par des endroits impossibles, ce n’est pas négatif de dire ça, et puis on tombe dessus, on a 40 mètres pour accélérer un bon coup, et on rentre dedans, il y a un flot de bagnoles, la transition est difficile. En tant que piéton, c’est logique qu’on ne puisse la suivre ; on a ce bruit un peu permanent, on a cette vallée un peu éclatée. Les seuls vrais centres urbains : Rive-de-Gier et St-Chamond, où on n’entend pas l’autoroute parce qu’elle est au-dessus. Bon, il me semble qu’il y a un écart plus fort que ce que je peux ressentir dans la banlieue de Lyon ou de Paris. »

La Grand-Croix, le pont de Chavillon : l’autoroute canalisée dans le creux de la vallée. « La Grand-Croix, c’est une transition. On va attaquer la déviation de la vallée. »

« A Grand Croix : pont de Chavillon, caché par des murs antibruit, pont de bois, première ligne de chemin de fer de la planète ! // en Angleterre ! Ligne entre la Mulatière (St-Etienne) qui servait à transporter le charbon ; reste une arche sur un ruisseau dans un état de délabrement avancé ; élément à valeur historique ».

« Le pont de Chavillon s’est effondré. Mais il y a beaucoup de choses à raconter à partir du site de Chavillon. Ainsi, Marc Seguin faisait marcher ses premières locomotives sur cette ligne ; son buste est à St-Etienne sur la droite quand on sort de la gare. »

« Chavillon : site intéressant, situé à proximité de l’autoroute et à proximité du restau Buffalo Grill et du Formule 1. Pas mal de choses sur réseau / patrimoine, par exemple l’intérêt historique, architectural, et aussi trame du projet de construction du pont. Le centre d’études sur patrimoine industriel avait entamé une procédure de classement pour le reconstruire ; mais les propriétaires, Buffalo Grill et mairie de Grand-Croix ne voulaient pas faire classer le pont… Yves Perret archi et enseignant à Ecole d’archi a proposé de faire projet. Pour l’instant étude donc pour reconstruire le pont ».

Synthèse

L’espace : îlotages dans le bas de la vallée. Site Adèle Bourdon est comme un îlot, comme une île au fond de la vallée. C’est un plateau, cerné, légèrement au dessus du fond de vallée mais en partie en dessous de l’autoroute (ce qui fait que l’autoroute est à peine visible et peu audible).

D88 : un long plateau au-dessus de l’autoroute. Ce dernier est encaissé, on ne l’entend pratiquement pas, on le voit très partiellement.

Le sensible : L’autoroute vit à côté des ambiances locales. Sentiment d’écart, de mise à distance réelle avec l’autoroute, distance sonore (filtrage des aigus et absorption du sol) et semi occultation visuelle sur le site Adèle Bourdon (en tout cas à hauteur de piéton) comme le long de la D88.

Le social : Robinson Crusoé. Des coins de vie possibles (ou réels) sont envisageables. Dans le virage de Lorette, le site Adèle Bourdon pourrait redevenir un village. Les villes rues le long de la D88 vivent aussi à l’écart.

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