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Chapitre 2 : Méthodologie

2.4 Variables à l’étude

Dans le présent projet de mémoire, toutes les variables ont été créées à partir d’une mesure principale, à savoir une référence à la DPJ pour trouble du comportement sérieux et pour tous types de maltraitance compromettant la sécurité et le développement du jeune, tel que défini par la LPJ. Un processus de sélection a eu lieu pour qu’une référence justifie une enquête faite par la DPJ. Plus précisément, pour cette présente étude, une référence à la DPJ réfère aux situations où un signalement sous la LPJ a été déposé auprès de cette instance et qu’un professionnel de la DPJ a été désigné afin d’enquêter sur la situation (voir Gouvernement du Québec, 2021). Ainsi, un membre de la famille, un enseignant, un agent

de police, un professionnel de la DPJ ou tout autre citoyen peut faire un signalement auprès de la DPJ.

2.4.1 Trajectoires de victimisation

Tout d’abord, pour les fins de ce mémoire l’histoire de victimisation et de polyvictimisation est prise en considération. Effectivement, la prévalence de la polyvictimisation est relativement inconnue au sein de la clientèle de jeunes présentant des CSP, bien que certains travaux suggèrent qu’elle pourrait être relativement importante (Lussier et coll., 2018). De plus, dans les études empiriques, la polyvictimisation est généralement examinée à court terme, notamment au cours d’une année. Toutefois, étant donné le cadre longitudinal de la présente étude, la polyvictimisation est définie comme l’expérience d’au moins deux formes différentes de victimisation à l’enfance (c.-à-d., entre 0 et 11 ans), ainsi qu’au moins deux formes différentes de victimisation à l’adolescence (c.- à-d., entre 12 et 17 ans) (p.ex., Finkelhor et coll., 2009). Les différents types de victimisation inclus sont ceux énoncés par la LPJ et considérés comme compromettant la sécurité et le développement de l’enfant (Gouvernement du Québec, 2020). Ces formes de victimisation sont la négligence parentale, l’abus physique, l’abus sexuel, l’abandon, ainsi que les mauvais traitements psychologiques. De manière plus précise, dans la présente étude, afin de rendre compte des différentes trajectoires de victimisation vécues à l’enfance, une variable est indiquée par (0) aucune victimisation, (1) une victimisation et (2) au moins deux formes de victimisation. Quant aux trajectoires de victimisation vécues à l’adolescence, une autre variable est également indiquée par (0) aucune victimisation, (1) une victimisation et (2) au moins deux formes de victimisation. Également, une variable dichotomique de la polyvictimisation à l’enfance fut créée. Celle-ci est indiquée par (0) non et (1) oui. Il en est de même pour la variable dichotomique de la polyvictimisation à l’adolescence qui est indiquée par (0) non et (1) oui.

2.4.2 Types de victimisation

De plus, dans l’intention de préciser la nature des victimisations vécues au cours de l’enfance et de l’adolescence et de recréer l’histoire de victimisation des jeunes de l’échantillon, des variables relatives à la nature de chaque signalement à la DPJ entre l’âge

de 0 à 17 ans sont considérées. Selon la LPJ il existe plusieurs contextes familiaux et sociodéveloppementaux qui peuvent compromettre le développement, le bien-être et la sécurité d’un enfant. Présentement, la LPJ utilise six motifs juridiques dans le but de justifier l’implication des services de protection de la jeunesse. Plus précisément, dans le cadre du présent projet de mémoire, cinq motifs sont considérés afin de refaire l’histoire de maltraitance. Pour chacun des motifs de compromission, deux variables de type nominal furent créées afin de rendre compte de la victimisation à l’enfance (c.-à-d., entre 0 et 11 ans) et à l’adolescence (c.-à-d., entre 12 et 17 ans). Toutes ces variables sont indiquées par (0) non et (1) oui.

Présence de négligence parentale. Tout d’abord, il y a une variable (a) au moins un signalement pour négligence parentale à l’enfance et une variable (b) au moins un signalement pour négligence parentale à l’adolescence. Plus précisément, la négligence parentale se définit comme étant par exemple, un manque de supervision parentale, des problèmes de toxicomanie ou des problèmes de santé mentale chez les parents.

Présence d’abus physique. Ensuite, il y a deux variables (a) au moins un signalement pour abus physique à l’enfance et (b) au moins un signalement pour abus physique à l’adolescence.

Présence d’abus sexuel. Il y a également deux variables (a) au moins un signalement pour abus sexuel à l’enfance et (b) au moins un signalement pour abus sexuel à l’adolescence. Ces variables permettent de déterminer la présence d’abus sexuel vécu par le jeune et dont les faits sont considérés comme étant fondés par la DPJ. De manière plus précise, selon l’article 38 d) de la LPJ il y a présence d’un abus sexuel : 1) « lorsque l’enfant subit des gestes à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, de la part de ses parents ou d’une autre personne, et lorsque ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation », 2) « lorsque l’enfant encourt un risque sérieux de subir des gestes à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, de la part de ses parents ou d’une autre personne, et lorsque ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation » (Gouvernement du Québec, 2020).

Présence d’abandon. Il y a deux variables (a) au moins un signalement pour abandon à l’enfance et une autre variable (b) au moins un signalement pour abandon à l’adolescence.

Présence de mauvais traitement psychologique. Enfin, deux dernières variables nominales sont créées concernant ce motif de compromission à l’enfance et à l’adolescence, à savoir (a) au moins un signalement pour mauvais traitement psychologique à l’enfance et (b) au moins un signalement pour mauvais traitement psychologique à l’adolescence. De manière plus précise, les mauvais traitements psychologiques se caractérisent par de l’exposition à la violence domestique, de l’indifférence, une attitude hostile des parents ou du rejet émotionnel.

Par la suite, une variable continue permettant de connaître le nombre total de références à la DPJ entre l’âge de 0 et 17 ans fut créée. Le nombre de renvoie fait référence au nombre de fois où la situation d’un enfant a été signalée pour un des motifs de compromission suivant et l’évaluation effectuée par un professionnel a conduit à une enquête de la DPJ : (1) la négligence parentale, (2) l’abus physique, (3) l’abus sexuel, (4) l’abandon, (5) les mauvais traitements psychologiques ainsi que (6) trouble de comportement sérieux. Cette variable correspond donc au nombre total de références à la DPJ avant l’âge de 18 ans. Le présent projet de mémoire diffère de la plupart des recherches antérieures concernant les références à la DPJ, puisqu’il examine toute la séquence des références de la naissance jusqu’à la fin de l’adolescence, plutôt que pendant une période de suivi à court terme.

2.4.3 Comportements sexuels problématiques

Afin de détailler les CSP manifestés chez les jeunes, des variables nominales relatives à la description de ceux-ci sont choisies. Tout d’abord, une première variable correspond au motif de compromission inscrit au dossier de la DPJ lors de la première occurrence de CSP, soit (1) comportement sexuel inapproprié et (2) violence sexuelle. Plus précisément, les comportements sexuels inappropriés réfèrent, entre autres, à l’exploitation sexuelle, la production/distribution de pornographie juvénile ou la grossière indécence. Quant à la violence sexuelle, celle-ci réfère à l’abus sexuel commis par le mineur envers la fratrie biologique ou reconstituée, l’abus sexuel commis par le mineur sur une victime autre que la

fratrie ou des problèmes de violence sexuelle manifestés par le jeune. Dans ce présent mémoire, la violence sexuelle correspond donc à un ensemble de comportements impliquant des contacts sexuels coercitifs commis par l’enfant. Enfin, il est à préciser que cette ventilation ne repose pas sur une mesure validée de CSP, mais bien sur le jugement que porte un professionnel des services de protection de la jeunesse, conformément à la LPJ, sur la situation du jeune.

Également, afin de répondre à l’un des objectifs de cette étude qui est de mieux cerner les facteurs associés à la continuité des CSP de l’enfance à l’adolescence, une variable de type nominal concernant les CSP à l’adolescence fut créée. Cette variable correspondant à la présence de CSP à l’adolescence est indiquée par (0) non et (1) oui. De plus, une autre variable nominale concernant la violence sexuelle à l’adolescence (c.-à-d., entre 12 à 17 ans) fut également créée. Cette variable est indiquée par (0) non et (1) oui.

2.4.4 Environnement familial

Par la suite, une variable permet de rendre compte de l’environnement familial dans lequel vivent ces jeunes et correspond plus précisément à (a) la situation familiale. Cette variable tient compte des structures familiales les plus pertinentes pour la présente étude. Celle-ci est catégorisée comme suit : (1) vit avec les deux parents biologiques ; (2) vit avec le père uniquement ; (3) vit avec la mère uniquement ; 4) tuteur ; (5) autre et (6) garde partagée.

2.4.5 Comportements à l’enfance et à l’adolescence

Enfin, la présente recherche s’intéresse aux caractéristiques individuelles de l’enfant permettant d’obtenir un meilleur portrait de l’échantillon. Deux variables furent établies afin de mieux décrire le comportement du jeune, à savoir (a) la présence de problèmes de comportements sérieux à l’enfance ; (b) la présence de problèmes de comportements sérieux à l’adolescence. De manière plus précise, la présence de problèmes de comportement réfère aux problèmes de comportements non sexuels, tels que des comportements d’isolement social, de la toxicomanie, des comportements agressifs verbaux, des comportements agressifs physiques, de l’automutilation, des pensées suicidaires chez les jeunes ou des fugues de

manière répétée. Tout comme les variables relatives aux CSP, il est à noter que cette description concernant les problèmes de comportements sérieux ne repose pas sur une mesure validée, mais bien sur le jugement qu’a un professionnel de la DPJ de la situation du jeune. Enfin, ces deux variables sont indiquées par (0) non ou (1) oui.