• Aucun résultat trouvé

C- Fonctionnement des séances

3- Vécu de l’approche des leaders

Tout d’abord, il est à noter que, très peu d’étudiantes se souviennent comment se nommaient les leaders. En effet, au cours des entretiens, ils ont été successivement appelés :

« professeurs » (interne 2), « animateurs » (interne 4), « modérateurs » (interne 5),

« psychologues » (interne 4), « psychanalystes » (interne 1) et « personnes psy » (interne 1).

Pour une majorité de participantes, l’approche des leaders au cours des quatre séances a été bien accueillie.

Les interventions des leaders ont été qualifiées de « pertinentes » (interne 2), par la plupart des internes car « adaptées aux circonstances et aux problématiques » (enseignant) selon l’enseignant : « j’ai toujours trouvé que c’était pertinent à chaque fois et je trouvais que ça

faisait écho, ça venait appuyer ce qui était dit » (interne 2). « Ils ont mis des mots peut-être sur ce que je ressentais » (interne 9) parce qu’ « une fois que quelqu’un a dit une phrase toute simple autour d’une histoire bien compliquée, on se rend compte que ce n’était pas si dure que ça, en fait, de trouver la solution (rire) » (interne 5) car ils « avaient un regard un peu différent, ce qui permettait de donner un autre éclairage » (interne 4).

Certaines interventions ont, notamment, beaucoup marqué les participantes : « il y a des

phrases que je me souviens… » (interne 2). Par exemple, « elle avait insisté sur le fait qu’on devait toujours se sentir bien dans notre travail et qu’il fallait prendre soin de soi. Et ça, ça m’a marqué, l’idée m’a un peu marqué » (interne 2) ou alors les « leaders (qui) nous ont fait remarquer : « mais vous avez remarqué que dans tous vos cas il y a un tiers dans la

relation ». C’est intéressant de voir ça !» (interne 4), ou encore « on ne travaille pas sur le soignant mais avec le soignant » (interne 4) ou bien « quand on dit c’est partial et partiel »

(interne 4) etcetera…

Les interventions ont, également, été qualifiées a plusieurs reprises, de « brèves » et

« discrètes » : « j’ai eu l’impression qu’ils étaient très discret tout le long » (interne 9). « C’était assez bref leurs interventions j’ai trouvé » (interne 9) car « ils arrivaient à mettre le doigt… avec juste quelques questions, vraiment quelques mots, à dire, à faire avancer un peu… » (interne1) et « c’est vrai qu’en une question ouverte, mais à la fois assez précise, ils arrivaient à faire dire ce qui n’allait pas » (interne 1).

67 Et ce afin de ne pas nuire à la dynamique du groupe, selon les participantes : «ils se freinent

forcément pour nous laisser la parole » (interne 4) mais « en même temps, c’est peut-être leurs astuces (rire) » (interne 1).

Mais d’autres, une minorité, n’ont pas été de cet avis.

En effet les interventions des leaders ont été, au fil des entretiens, qualifiées par quelques étudiantes de :

« Trop psy » : « parfois c’était un petit peu trop psycho à mon gout. Ça vient vraiment de la

psychologue. Et puis un petit peu avec un peu de jargon, qu’on replace, c’est toujours les mêmes termes. Ça, ça m’agace un petit peu ! Mais bon ce n’est pas un problème » (interne 4), « les séances, je les ai quand même trouvées intéressantes, mais je trouve que c’était assez porté sur la psychothérapie » (interne 8), car « j’ai eu l’impression que ça allait beaucoup dans le personnel, dans « comment est-ce que toi tu as ressenti, comment est-ce que toi tu t’es sentie… », J’avais l’impression vraiment qu’ils insistaient sur certaines choses » (interne 8).

« Trop longues » : « je dirais qu’il y avait pas d’ennuis à écouter les situations, il pouvait

avoir de l’ennui quand les analyses de situation devenaient trop longues et ça c’était souvent la faute des leaders je trouve. Ca s’éternisait et au final on avait l’impression de tourner en rond » (interne 8).

« Trop insistantes » : « elle était tellement accès sur la personne qui présentait le cas en

posant des questions très spécifiques et très pointues, que j’avais l’impression que parfois on tournait en rond, parce que les questions étaient posées différemment mais pouvaient être identiques. Et du coup, j’avais l’impression qu’elle insistait sur certaines choses et qu’elle n’en attendait pas forcément une réponse en fait, que simplement, elle posait des questions en insistant même si à un moment donné on bottait en touche, elle insistait quand même ! »

(interne 8).

« Déstabilisantes » : Oui j’avais l’impression qu’elle partait sur une idée et que ses questions

étaient toujours orientées sur les mêmes choses qui pouvaient même mettre mal à l’aise parfois » (interne 8).

« Pas assez constructives » : « oui, c’est assez effacé, je sais pas j’ai pas l’impression qu’ils

aient apporté des idées, des éléments de réponse quand on est en difficultés où alors j’ai pas bien écouté, je n’ai pas l’impression qu’ils aient fait ça. C’est dommage quoi !» (interne 1).

« Pas assez dynamiques » : « j’aurais préféré des leaders un petit plus dynamique et pas dans

la réflexion, dans la réflexion constante, lobbying… enfin je les ai trouvé trop mou les leaders » (interne 8).

« Un peu inutiles » : « ils servaient de temps en temps à recadrer les choses, mais je sais pas

si leurs présences modifiaient vraiment quelque chose dans les participations de tout le monde. Je pense que, même si ils n’avaient pas été là, les échanges auraient été les mêmes »

(interne 8).

« En décalage, par rapport aux vécus des internes » : « je me retrouvais pas vraiment dans les

68

même monde. Je n’avais pas l’impression qu’on parlait de la même chose, qu’on avait la même façon de voir les choses, parce qu’on avait pas du tout la même pratique » (interne 8).