4.6 Extraction de contre-modèles
4.6.1 Une méthode d’extraction de contre-modèles
Nous présentons la méthode d’extraction de contre-modèles pour DMBI. Comme nous le
verrons, les contre-modèles extraits ont la particularité de posséder une action α ne pouvant
jamais être exécutée.
Définition 4.6.1 (Hintikka CSS). Un CSS hF,Ciest unHintikka CSS ssi pour toutes formules
φ, ψ∈ L
DMBI, toute actionf ∈Σ
Actet tous labelsx∈L
retu∈L
s:
1. Tφ: (x, u)6∈ F ou Fφ: (y, u)6∈ F ou x∼y6∈ C
2. FI : (x, u)6∈ F ou 1
r∼x6∈ C
3. T⊥: (x, u)6∈ F
4. SiTI : (x, u)∈ F alors1
r∼x∈ C
5. SiTφ→ψ: (x, u)∈ F alorsFφ: (x, u)∈ F ouTψ: (x, u)∈ F
6. SiFφ→ψ: (x, u)∈ F alorsTφ: (x, u)∈ F etFψ: (x, u)∈ F
7. SiTφ∗ψ: (x, u)∈ F alors∃y, z ∈L
r,yz ∼x∈ C etTφ: (y, u)∈ F etTψ: (z, u)∈ F
8. SiFφ∗ψ: (x, u)∈ F alors∀y, z ∈L
r,yz ∼x∈ C ⇒Fφ: (y, u)∈ F ou Fψ: (z, u)∈ F
9. SiTφ−∗ψ: (x, u)∈ F alors∀y ∈L
r,xy∈ D
r(C) ⇒ Fφ: (y, u)∈ F ou Tψ: (xy, u)∈ F
10. SiFφ−∗ψ: (x, u)∈ F alors∃y∈L
r,xy ∈ D
r(C) etTφ: (y, u)∈ F etFψ: (xy, u)∈ F
11. SiThfiφ: (x, u)∈ F alors∃y∈L
r,∃v∈L
s,x
kfky∈ C etu
kfkv∈ C etTφ: (y, v)∈ F
12. SiFhfiφ: (x, u)∈ Falors∀y∈L
r,∀v∈L
s,(x
kfky∈ Cetu
kfkv∈ C)⇒Fφ: (y, v)∈ F
13. Si T♦φ : (x, u) ∈ F alors ∃y ∈ L
r, ∃f ∈ L
a, ∃v ∈ L
s, x
fy ∈ C et u
fv ∈ C et
Tφ: (y, v)∈ F
14. Si F♦φ: (x, u) ∈ F alors∀y ∈L
r,∀f ∈L
a,∀v ∈L
s,(x
fy∈ C etu
fv∈ C)⇒ Fφ:
(y, v)∈ F
Les conditions (1), (2) et (3) de la Définition 4.6.1 garantissent qu’un Hintikka CSS n’est pas
clos.
Nous donnons maintenant une fonctionΩ permettant d’extraire un contre-modèle à partir d’un
Hintikka CSS. Nous notons [x] = {y ∈ L
r| x ∼ y ∈ C} et D
r(C)/ ∼ = {[x] | x ∈ D
r(C)}.
Nous pouvons remarquer que la relation ∼ sur la clôture d’un ensemble de contraintes (C) est
réflexive (par le Corollaire 4.4.9), symétrique (par la règle hs
ri) et transitive (par le règle ht
ri).
En conséquence,∼ est une relation d’équivalence et alors[x]est une classe d’équivalence.
Définition 4.6.2 (FonctionΩ). SoithF,Ciun Hintikka CSS. La fonctionΩassocie àhF,Ciun
triplet Ω(hF,Ci) = (M,J·K,
K), oùM = (R,A, S,||·ii, µ), R= (R,•, e) etA = (Act,,1), tel
que :
- R=D
r(C)/∼
- Act=D
a(C)∪ {α} (avecα6∈ D
a(C)∪Σ
Act)
- S=A
s(C)
- e= [1
r]
- 1 = 1
a- [x]•[y] =
↑ sixy 6∈ D
r(C)
[x◦y] sinon
- Pour tout a∈Act et[x]∈R,µ(a,[x]) =
(
↑ si {y|x
ay∈ C}=∅
{y|x
ay∈ C} sinon
- s
1||fiis
2ssi s
1 fs
2∈ C
- Pour tout a
1, a
2∈Act,a
1a
2=
a
1a
2si a
1a
2∈ D
a(C)
α sinon
- ([x], s)∈JpKssi ∃y∈[x]tel que Tp: (y, s)∈ F
Concernant la construction de µ, si {y | x
fy ∈ C} 6= ∅ alors nous devrons montrer que
{y|x
fy∈ C} est une classe d’équivalence, c’est-à-dire que{y|x
fy∈ C} ∈ D
r(C)/∼.
Dans un premier temps, nous montrons certaines propriétés sur l’actionαet sur la fonctionk · k.
Concernant l’interprétation des symboles d’actions : pour tout symbole d’actions a ∈ Σ
Acttel que kak ∈ D
a(C), nous considérons que JaK
ΣAct= kak. Par ailleurs, pour tout a∈ Σ
Acttel
que kak 6∈ D
a(C), nous considérons que JaK
ΣActn’est pas défini. Nous remarquons qu’une telle
considération est bien formée en particulier dans le cas où 1∈Σ
Act. En effet, comme k1k = 1
aet comme1
a∈ D
a(C) par les règles h1
ri eth1
µi, alors nous avons J1K
ΣAct=k1k= 1
a= 1.
Proposition 4.6.3. Les propriétés suivantes sont vérifiées :
1. Pour tout a∈Act,aα=αa=α
2. Pour tout r∈R,µ(α, r)↑
3. Pour tout a∈ D
a(C)∩Σ
Act,kak=a
Preuve. Nous prouvons une à une les propriétés :
1. Soita∈Act. Nous pouvons remarquer queaα 6∈ D
a(C)puisqueα6∈ D
a(C)∪Σ
Act. Donc,
par définition deΩ, nous avons aα=αa=α.
2. Soit r∈R. Alors il existe x∈ D
r(C) tel quer = [x]. Comme α6∈ D
a(C), alors il n’existe
pas de y ∈ L
rtel que x
αy ∈ C. Donc {y | x
αy ∈ C} =∅. En conséquence, µ(a, r)
n’est pas défini.
3. Soita∈ D
a(C)∩Σ
Act. Il y a deux cas :
- Casa= 1 : dans ce cas, nous avons k1k= 1
a= 1, par définition de Ω
- Casa6= 1 : dans ce cas, nous avons kak=a
En conséquencekak=a.
Lemme 4.6.4. Soit C =hF,Ci un Hintikka CSS. Soit Ω(C) = (M,J·K,
K) où M= (R,A, S,
||·ii, µ),R= (R,•, e) etA= (Act,,1).(M,J·K,
K) est un modèle.
4.6. Extraction de contre-modèles
Preuve. Nous montrons que R est un monoïde de ressources, queA est un monoïde d’actions
et queMest un µ-MRD :
- Nous montrons queRest un monoïde de ressources :
- 1
r∈ D
r(C) par la règle h1
ri. Commee= [1
r]etR=D
r(C)/∼, alors e∈R.
- Nous montrons que•:R×R * R est bien défini, associatif, commutatif eteest son
élément neutre :
- Nous montrons que•est bien défini :
Supposons qu’il existe x, y, x
0, y
0∈ D
r(C) tels que [x] = [x
0] et [y] = [y
0]. Alors
x∼x
0∈ C ety∼y
0∈ C. Il y a deux cas :
- xy ∈ D
r(C) : dans ce cas, [xy]∈R et[x]•[y] = [xy]. Par le Corollaire 4.4.11,
xy∼x
0y
0∈ D
r(C). Donc[x]•[y] = [xy] = [x
0y
0] = [x
0]•[y
0].
- xy6∈ D
r(C): dans ce cas [x]•[y]↑. Par le Corollaire 4.4.11,x
0y
06∈ D
r(C). Donc
[x
0]•[y
0]↑.
Par conséquence [x]•[y] = [x
0]•[y
0]ou bien[x]•[y]et[x
0]•[y
0]ne sont pas définis.
En conclusion •est bien défini.
- Élément neutre :
Soit r ∈ R. Alors il existe x ∈ D
r(C) tel que r = [x]. Comme 1
rest l’élément
neutre de ◦, alors x◦1
r∈ D
r(C), donc r•e↓. En conséquence, par définition de
Ω,r•e= [x]•[1
r] = [x◦1
r] = [x] =r.
- Commutativité :
Soitr
1, r
2∈R. Alors il existex, y∈ D
r(C) tels quer
1= [x]etr
2= [y]. Supposons
que r
1•r
2↓. Donc xy ∈ D
r(C). Comme ◦ est commutatif alorsx◦y=y◦x. En
conclusion, nous avonsr
1•r
2= [x]•[y] = [x◦y] = [y◦x] = [y]•[x] =r
2•r
1.
- La preuve pour l’associativité est similaire (◦ est associatif).
- Nous montrons queAest un monoïde d’actions :
- 1
a∈ D
a(C) parce que 1
r1a
1
r∈ C par les règles h1
ri et h1
µi. Comme 1 = 1
aet
Act=D
a(C)∪ {α} alors1∈Act.
- Nous montrons que:Act×Act→Actest associatif et que1est son élément neutre :
- Élément neutre :
Soit a∈Act. Il y a deux cas :
- Cas a∈ D
a(C) :
a1 =a1
a=a= 1
aa= 1a, parce que1
aest l’élément neutre de .
- Cas a6∈ D
a(C) :
Comme a ∈ Act\ D
a(C) alors a = α. Donc 1
aα = α 1
a= α, par la
Proposition 4.6.3.
En conclusion, pour tout a∈Act,a1 = 1a=a.
- Associativité :
Soit a
1, a
2, a
3∈Act. Il y a deux cas :
- (a
1a
2)a
36=α :
Puisque α est absorbant (Proposition 4.6.3) alors a
1a
26= α. Donc (a
1a
2)a
3∈ D
a(C) et (a
1a
2)a
3= (a
1a
2)a
3. Comme est associatif,
alors(a
1a
2)a
3=a
1(a
2a
3). Donc a
1(a
2a
3)∈ D
a(C). En conséquence
(a
1a
2)a
3= (a
1a
2)a
3=a
1(a
2a
3) =a
1(a
2a
3).
- (a
1a
2)a
3=α :
a
1(a
2a
3) = (a
1a
2)a
3, mais ceci est absurde. Donc a
1(a
2a
3) =α
et par conséquent(a
1a
2)a
3=a
1(a
2a
3).
Pour finir, nous remarquerons que la composition d’actions est bien totale, cela ayant
été rendu possible grâce à l’introduction de l’action α. En conclusion A est un monoïde
d’actions.
- Nous montrons queMest un µ-MRD :
- Nous montrons que||·iisatisfait les propriétés de||·ii-unité et de ||·ii-composition :
- ||·ii-unité :
Soits∈S. Alorss∈ A
s(C). Donc il existe un label d’états u et un label d’actions
f tels ques
fu∈ C ou u
fs∈ C. Alors, par les règlesh1
t1ieth1
t2i,s
1as∈ C.
En conséquence, nous avons s||1iis.
- ||·ii-composition :
Soits
1, s
2, s
3∈S eta
1, a
2∈Acttels ques
1||a
1iis
2ets
2||a
2iis
3. Par définition de
Ω,s
1 a1s
2∈ C et s
2 a2s
3∈ C. Par la règle ht
ti,s
1 a1a2s
3∈ C. Nous pouvons
alors remarquer quea
1a
2∈ D
a(C). Donca
1a
2=a
1a
2et nous pouvons conclure
ques
1||a
1a
2iis
3, par définition de Ω.
- Nous montrons queµ:Act×R * Rest bien défini et satisfait les propriétés deµ-unité
et de µ-composition :
- Nous montrons queµ est bien défini :
- Nous montrons que si µ(a,[x]) = {y | x
ay ∈ C} et {y | x
ay ∈ C} 6= ∅
alors{y|x
ay ∈ C}est une classe d’équivalence telle que {y|x
ay ∈ C} ∈
D
r(C)/ ∼. Soit z ∈ {y | x
ay ∈ C}. Alors x
az ∈ C. Nous montrons que
[z] ={y|x
ay∈ C}.
Soit z
0∈ [z]. Alors z ∼ z
0∈ C. Donc, par la règle hk
µ2i, x
az
0∈ C. Donc
z
0∈ {y|x
ay∈ C}. En conséquence, nous avons [z]⊆ {y|x
ay∈ C}.
Soitz
0∈ {z|x
ay∈ C}. alorsx
az
0∈ C. Donc, par la règlehk
ri,z∼z
0∈ C.
Donc z
0∈[z]. En conséquence, nous avons [z]⊇ {y|x
ay∈ C}.
Nous pouvons alors conclure que {y |x
ay∈ C} est une classe d’équivalence
et que {y|x
ay∈ C} ∈ D
r(C)/∼.
- Nous montrons que pour tout x ∼ x
0∈ C et tout a ∈ Act, µ(a,[x]) ↑ ssi
µ(a,[x
0]) ↑ et si µ(a,[x]) ↓ alors µ(a,[x]) = µ(a,[x
0]). Il y a deux cas. Si
µ(a,[x])↑alors il n’existe pas de label de ressourcesytel quex
ay∈ C. Donc
par la règle hk
µ1i il n’existe pas de label de ressources y tel que x
0 ay ∈ C
(sinon nous aurions x
ay ∈ C). Donc µ(a,[x
0]) n’est pas défini. Maintenant,
si µ(f,[x]) ↓ alors il existe un label de ressourcesy tel que x
ay ∈ C. Par la
règle hk
µ1i,x
0 ay ∈ C. En conséquence, par définition deΩ,µ(a,[x]) = [y] =
µ(a,[x
0]).
- µ-unité :
Soit r ∈ R. Alors il existe x ∈ D
r(C) tel que r = [x]. Par le Corollaire 4.4.9,
x ∼ x ∈ C. Par le règleh1
µi, x
1ax ∈ C. Donc, par définition de Ω,µ(1, r) ↓ et
µ(1, r) =µ(1,[x]) = [x] =r.
- µ-composition :
4.6. Extraction de contre-modèles
alors il existe x ∈ D
r(C) tel que r = [x]. Comme µ(a
1, r) ↓ alors il existe un
label de ressources y tel que x
a1y ∈ C. Donc µ(a
1, r) = [y]. Par conséquente
µ(a
2,[y]) ↓ et il existe un label de ressources z tel que y
a2z ∈ C. Donc, nous
avons µ(a
2,[y]) = [z] et donc µ(a
2, µ(a
1, r)) = [z]. Par la règleht
µi, x
a1a2z∈ C.
Donc, par définition de Ω,µ(a
1a
2,[x])↓etµ(a
1a
2,[x]) = [z]. En conclusion,
µ(a
1a
2, r)↓ etµ(a
1a
2, r) =µ(a
2, µ(a
1, r)).
Lemme 4.6.5. SoitC=hF,Ciun Hintikka CSS etΩ(C) = (M,J·K,
K)oùM= (R,A, S,||·ii, µ),
R= (R,•, e) et A = (Act,,1). Pour toute formule φ, tout x ∈ D
r(C) et tout u ∈ A
s(C), les
propriétés suivantes sont vérifiées :
1. SiFφ: (x, u)∈ F alors[x], u6
Kφ
2. SiTφ: (x, u)∈ F alors[x], u
Kφ
Preuve. Les propriétés (1) et (2) sont prouvées par induction mutuelle sur la structure deφ.
- Cas de base
- Cas Fp: (x, u)∈ F où p∈Prop :
Supposons que [x], u
Kp. Donc ([x], u)∈JpK. Par définition de Ω, il existe un label
de ressourcesy tel quey ∈[x] etTP : (y, u)∈ F. Donc x∼y∈ C etTp: (y, u)∈ F.
AlorsCn’est pas un Hintikka CSS par la condition (1) de la Définition 4.6.1. Or, ceci
est absurde, donc[x], u6
Kp.
- Cas Tp: (x, u)∈ F où p∈Prop :
Comme x∈[x]alors, par définition deΩ,([x], u)∈JpK. Donc[x], u
Kp.
- Cas F⊥: (x, u)∈ F :
Nous avons toujours [x], u6
K⊥, par définition.
- Cas T⊥: (x, u)∈ F :
CommeCest un Hintikka CSS alors, par la condition (3) de la Définition 4.6.1, ce cas
est absurde.
- Cas FI : (x, u)∈ F :
Supposons que[x], u
KI. Donc[x] =eet, par définition deΩ, nous avons [x] = [1
r].
Donc x∼1
r∈ C. En conséquence C n’est pas un Hintikka CSS, par la condition (2)
de la Définition 4.6.1. Ceci étant absurde, nous avons alors[x], u6
KI.
- Cas TI : (x, u)∈ F :
Par la condition (4) de la Définition 4.6.1, 1
r∼ x ∈ C. Donc, par définition de Ω,
[x] = [1
r] =e. Par conséquent[x], u
KI.
- Cas inductifs : nous supposons que les propriétés (1) et (2) sont vérifiées pour les formules
φ etψ(HI)
- Cas Fφ→ψ: (x, u)∈ F :
Par la condition (6) de la Définition 4.6.1, Tφ: (x, u) ∈ F et Fψ: (x, u)∈ F. Donc,
par (HI),[x], u
Kφet[x], u6
Kψ. Par conséquent [x], u6
Kφ→ψ.
- Cas Tφ→ψ: (x, u)∈ F :
Par la condition (5) de la Définition 4.6.1, Fφ: (x, u)∈ F ou Tψ: (x, u) ∈ F. Donc,
par (HI),[x], u6
Kφou [x], u
Kψ. Par conséquent [x], u
Kφ→ψ.
- Cas Fφ∗ψ: (x, u)∈ F :
Soit [y],[z] ∈ R tels que [y]•[z] ↓ et [x] = [y]•[z]. Par définition de Ω, [x] = [yz].
Donc x ∼ yz ∈ C. Alors, par la condition (8) de la Définition 4.6.1, Fφ: (y, u) ∈ F
ou Fψ : (z, u) ∈ F. Donc, par (HI), [y], u 6
Kφ ou [z], u 6
Kψ. Par conséquent
- CasTφ∗ψ: (x, u)∈ F :
Par la condition (7) de la Définition 4.6.1, il existe deux labels de ressources y et z
tels que yz ∼ x ∈ C, Tφ : (y, u) ∈ F et Tψ : (z, u) ∈ F. Par définition de Ω et
par (HI), nous avons [x] = [yz] = [y]•[z], [y], u
Kφ et[z], u
Kψ. Par conséquent
[x], u
Kφ∗ψ.
- CasFφ−∗ψ: (x, u)∈ F :
Par la condition (10) de la Définition 4.6.1, il existe un label de ressources y tel que
xy ∈ D
r(C),Tφ: (y, u)∈ F etFψ: (xy, u)∈ F. Par le Corollaire 4.4.9 et la règlehd
ri,
nous avons y ∈ D
r(C). Donc, par (HI) et par définition de Ω, il existe une ressource
[y]telle que [y], u
Kφet[x]•[y], u6
Kψ. Par conséquent [x], u6
Kφ−∗ψ.
- CasTφ−∗ψ: (x, u)∈ F :
Soit [y] ∈ R tel que [x]•[y] ↓ et [y], u
Kφ. Nous montrons que [x]•[y], u
Kψ.
Par définition de Ω, nous avons[x]•[y] = [xy]etxy ∈ D
r(C). Donc, par la condition
(9) de la Définition 4.6.1, Fφ : (y, u) ∈ F ou Tψ : (xy, u) ∈ F. Alors, par (HI) et
par définition de Ω,[y], u6
Kφ (qui est absurde) ou [x]•[y], u
Kψ. Par conséquent
[x], u
Kφ−∗ψ.
- CasFhaiφ: (x, u)∈ F :
Soit [y]∈R etv∈S tels que[x], u−→
a[y], v. Par définition, µ(a,[x])↓,µ(a,[x]) = [y]
et u||aii v. Nous rappelons que par les abus de notation que nous avons fait, nous
supposons en réalité que µ(JaK
ΣAct,[x])↓,µ(JaK
ΣAct,[x]) = [y] etu||JaK
ΣActiiv. Nous
remarquons que a∈Σ
Act. De plus, commeµ(JaK
ΣAct,[x])est défini, alors JaK
ΣActest
défini. Donc JaK
ΣAct= kak. Ainsi, par définition de Ω, x
kaky ∈ C et u
kakv ∈ C.
Donc, par la condition (12) de la Définition 4.6.1, Fφ : (y, v) ∈ F. Alors, par (HI),
[y], v6
Kφ. Par conséquent [x], u6
Khaiφ.
- CasThaiφ: (x, u)∈ F :
Par la condition (11) de la Définition 4.6.1, il existe un label de ressources y et un
label d’états v tels que x
kaky ∈ C, u
kakv ∈ C et Tφ : (y, v) ∈ F. Remarquant
que kak ∈ D
r(C) alors JaK
ΣAct=kak. Par la définition deΩ et par (HI), nous avons
µ(JaK
ΣAct,[x]) = [y],u||JaK
ΣActiivet[y], v
Kφ. Donc[x], u−−−−−→
JaKΣAct[y], vet[y], v
Kφ.
Par conséquent [x], u
Khaiφ.
- CasF♦φ: (x, u)∈ F :
Soit [y] ∈ R et v ∈ S tels que [x], u [y], v. Par la Proposition 4.1.7, il existe une
action a∈Acttelle que [x], u−→
a[y], v. Donc, par définition,µ(a,[x])↓,µ(a,[x]) = [y]
etu||aiiv. Alors, par définition deΩ,x
ay ∈ C etu
av∈ C. Donc, par la condition
(14) de la Définition 4.6.1, nous avonsFφ: (y, v)∈ F. Donc, par (HI),[y], v6
Kφ. Par
conséquent [x], u6
K♦φ.
- CasT♦φ: (x, u)∈ F :
Par la condition (13) de la Définition 4.6.1, il existe un label de ressources y, un label
d’actions f et un label d’états v tels que x
fy ∈ C etu
fv∈ C et Tφ: (y, v) ∈ F.
Par définition deΩet par (HI),µ(f,[x])↓,µ(f,[x]) = [y],u||fiivet[y], v
Kφ. Donc,
par définition, [x], u [y], v et[y], v
Kφ. Par conséquent [x], u
K♦φ.
Lemme 4.6.6. Soit hF,Ci un Hintikka CSS tel que Fφ : (x, u) ∈ F. La formule φ n’est pas
valide et Ω(hF,Ci) est un contre-modèle deφ.
4.6. Extraction de contre-modèles
(M,J·K,
K) où M = (R,A, S,||·ii, µ), R = (R,•, e) et A = (Act,,1). Par le Lemme 4.6.4,
(M,J·K,
K) est un modèle. Par (P
css), commeFφ : (x, u) ∈ F alorsx ∈ D
r(C) et u ∈ A
s(C).
Nous rappelons queA
s(C) =A
s(C) (Proposition 4.4.12). Par le Lemme 4.6.5, [x], u6
Kφ. Donc
Ω(hF,Ci)est un contre-modèle de φetφn’est pas valide.
4.6.2 Un exemple d’extraction de contre-modèles
Nous illustrons, dans cette sous-section, la méthode d’extraction de contre-modèles que nous
venons de présenter sur la formule (haiP ∗ hbiP) → ♦(P ∗P). En appliquant la méthode des
tableaux deDMBI, nous pouvons obtenir le DMBI-tableau de la Figure 12.
[F]
√
1F(haiP ∗ hbiP)→♦(P∗P) : (c
1, l
1)
√
2ThaiP∗ hbiP : (c
1, l
1)
√
5F♦(P∗P) : (c
1, l
1)
√
3ThaiP : (c
2, l
1)
√
4ThbiP : (c
3, l
1)
TP : (c
4, l
2)
TP : (c
5, l
3)
√
6,7FP ∗P : (c
1, l
1)
FP : (c
2, l
1) FP : (c
3, l
1)
..
.
FP : (c
1, l
1)
B
FP : (1
r, l
1)
..
.
[C]
c
1∼c
1l
1 1al
1c
2c
3∼c
1c
2 ac
4l
1 al
2c
3 bc
5l
1 bl
3..
.
..
.
Figure 12 – DMBI-tableau pour la formule(haiP ∗ hbiP)→♦(P∗P)
Nous pouvons remarquer que la branche (CSS) notéeBest un Hintikka CSS. Ainsi, la fonction
Ω nous permet d’extraire un contre-modèle de la formule que nous avons considéré, qui est
Ω(B) = (M,J·K,
K), où M= (R,A, S,||·ii, µ),R= (R,•, e) etA= (Act,,1), tel que :
- R ={e,[c
1],[c
2],[c
3],[c
4],[c
5]}, avec [c
1] = [c
2c
3]ete= [1
r].
- Act={1, a, b, α}, avec 1 = 1
a,JaK
ΣAct=kak=a,JbK
ΣAct=kbk=b. Nous rappelons que
par abus de notation, nous notons aau lieu deJaK
ΣActetbau lieu deJbK
ΣAct.
- S ={l
1, l
2, l
3}
• e [c
1] [c
2] [c
3] [c
4] [c
5]
e e [c
1] [c
2] [c
3] [c
4] [c
5]
[c
1] [c
1] ↑ ↑ ↑ ↑ ↑
[c
2] [c
2] ↑ ↑ [c
1] ↑ ↑
[c
3] [c
3] ↑ [c
1] ↑ ↑ ↑
[c
4] [c
4] ↑ ↑ ↑ ↑ ↑
[c
5] [c
5] ↑ ↑ ↑ ↑ ↑
µ e [c
1] [c
2] [c
3] [c
4] [c
5]
1 e [c
1] [c
2] [c
3] [c
4] [c
5]
a ↑ ↑ [c
4] ↑ ↑ ↑
b ↑ ↑ ↑ [c
5] ↑ ↑
α ↑ ↑ ↑ ↑ ↑ ↑
1 a b α
1 1 a b α
a a α α α
b b α α α
α α α α α
- La relation||·ii:
l
1l
2l
3a
b
1
1
1
- L’interprétation : JPK={([c
4], l
2),([c
5], l
3)}
Nous pouvons alors vérifier que nous avons alors bien obtenu un contre-modèle de la formule
(haiP∗ hbiP)→♦(P∗P):
1. Nous avons ([c
1], l
1)6∈JPKet([c
2], l
1)6∈JPK. Donc[c
1], l
16
KP et[c
2], l
16
KP.
2. Nous pouvons remarquer quer•r
0= [c
1]ssi (r =eetr
0= [c
1]) ou (r= [c
1]etr
0=e) ou
(r = [c
2]etr
0= [c
3]) ou (r = [c
3]etr
0= [c
2]).
3. Par (1) et (2), nous avons[c
1], l
16
KP ∗P.
4. Comme ([c
4], l
2)∈JPKet([c
5], l
3)∈JPKalors[c
4], l
2 KP et[c
5], l
3 KP.
5. Comme µ(a,[c
2]) = [c
4]etl
1||aiil
2alors[c
2], l
1−→
a[c
4], l
2.
6. Comme µ(b,[c
3]) = [c
5]etl
1||biil
3alors[c
3], l
1−→
b[c
5], l
3.
7. Par (4) et (5) nous avons [c
2], l
1 KhaiP et par (4) et (6) nous avons [c
3], l
1 KhbiP.
8. Comme [c
2]•[c
3] = [c
1]et par (7), alors [c
1], l
1 KhaiP ∗ hbiP.
9. Nous avons [c
1], l
1r, sssi r= [c
1]ets=l
1.
10. Par (3) et (9) nous pouvons déduire que [c
1], l
16
K♦(P ∗P)
Dans le document
Logiques de Ressources Dynamiques : Modèles, Propriétés et Preuves
(Page 109-117)