inconsistance pour BI
Dans la section précédente, nous avons présenté une nouvelle méthode d’extraction de
contre-modèles à base de réseaux de Petri à inconsistance pour BI. Dans cette section, nous nous
inté-ressons à étudier l’équivalence entre notre nouvelle sémantique à base deβ-PN et la sémantique
à base de monoïdes de ressources de BI.
2.4.1 Transformation des β-PN en monoïde de ressources
Dans cette sous-section, nous montrons que si une formule est valide dans la sémantique à
base de monoïdes de ressources deBI [66, 38], alors elle est valide dans notre sémantique à base
deβ-PN. Pour cela, nous allons transformer les contre-modèles à base deβ-PN en contre-modèles
à base de monoïdes de ressources.
Définition 2.4.1(FonctionT
β-PN→MR). SoitP= (P, i,P), oùP = (P, T, pre, post,M
c(P), β),
un β-modèle. La fonction T
β-PN→MRassocie à P le triplet T
β-PN→MR(P) = (R,J·K,
K), où
R= (R,•, e,v), tel que :
- R={M ∈M
c(P)|M 6β}
- e={{}}
- ∀r
1, r
2∈R, r
1•r
2=
↑ si r
1+r
2β
r
1+r
2sinon
- Pour tout r
1, r
2∈R,r
1vr
2ssir
2r
1- Pour tout p∈P ropetr ∈R,r ∈JpKssi r∈i(p)
Lemme 2.4.2. Soit P = (P, i,P), où P = (P, T, pre, post, M
c(P), β), un β-modèle tel que
{{}} 6β. Soit T
β-PN→MR(P) = (R,J·K,
K), où R= (R,•, e,v). T
β-PN→MR(P) est un modèle à
base de monoïdes de ressources.
Preuve. Nous devons montrer queRest un monoïde de ressources au sens de la Définition 2.3.1
et queJ·Kest une interprétation au sens de la Définition 2.3.2.
2.4. Adéquation de la sémantique à base de réseaux de Petri à inconsistance pour BI
- (R,•, e)est un monoïde partiel. En effet :
- e∈R :
Par hypothèse, {{}} 6β. De plus, par la propriété (ZM) desβ-PN, {{}} ∈M
c(P). Par
définition de T
β-PN→MR, nous avons e={{}} et R ={M ∈ M
c(P) |M 6 β}. Alors,
nous pouvons conclure quee∈R.
- Nous montrons que• est associative, commutative eteest son élément neutre :
- Élément neutre :
Soitr ∈R. Par définition deT
β-PN→MR,rest un marquage consistant tel quer 6
β. Nous pouvons alors remarquer que comme r+{{}}=r, nous avonsr+{{}} 6β.
Toujours par définition de T
β-PN→MR, nous avons alorse={{}}, et donc r•e↓et
r•e=r+{{}}=r.
- Commutativité :
Soit r
1, r
2∈R. Par définition deT
β-PN→MR,r
1etr
2sont deux marquages
consis-tants tels que r
16β etr
26β. Supposons que r
1•r
2↓. Donc, par définition de
T
β-PN→MR, nous avonsr
1+r
26β. Donc,r
2+r
16β. Nous pouvons aussi
remar-quer quer
1+r
2=r
2+r
1. En conclusion,r
2•r
1↓etr
1•r
2=r
1+r
2=r
2+r
1=r
2•r
1.
- Associativité :
La preuve d’associativité est identique. L’argument est quer
1+ (r
2+r
3) = (r
1+
r
2) +r
3(ceci étant vrai grâce à la propriété (ML) desβ-PN) et sir
1+ (r
2+r
3)6β
alors(r
1+r
2) +r
36β.
- La relationvest un préordre puisque est réflexive et transitive.
- Compatibilité :
Soitr
1, r
2, r
3∈R. Supposons quer
1vr
2etr
2•r
3↓. Par définition deT
β-PN→MR,r
2r
1etr
2+r
36β. Par le Corollaire 2.1.4,r
2+r
3r
1+r
3. Supposons quer
1+r
3β, alors
comme r
2+r
3r
1+r
3, nous aurions par transitivité r
2+r
3β, ce qui est absurde.
Donc r
1+r
36β. En conclusionr
1•r
3↓ etr
1•r
3vr
2•r
3.
Nous montrons maintenant queJ·Kest une interprétation. Supposons quer vr
0etr ∈JpK. Par
définition de T
β-PN→MR,r
0r etr ∈i(p). Par la monotonie des β-interprétation, nous avons
alorsr
0∈i(p). Ainsi, par définition de T
β-PN→MR,r
0∈JpK.
En conclusion,T
β-PN→MR(P) est un modèle à base de monoïdes de ressources.
Lemme 2.4.3. Soit P = (P, i,P), où P = (P, T, pre, post, M
c(P), β), un β-modèle tel que
{{}} 6 β. Soit T
β-PN→MR(P) = (R,J·K,
K), où R= (R,•, e,v). Pour toute formule φ et toute
ressourcer ∈R,r
Kφssi rPφ.
Preuve. Comme r ∈ R alors r ∈ M
c(P) et r 6 β. Nous prouvons le lemme par induction
structurelle sur la formuleφ.
- Cas de base :
- Cas rPp (p∈P rop) :
Par définition,r ∈i(p). Alors, par définition deT
β-PN→MR,r ∈JpK. D’où r
Kp.
- Cas r
Kp (p∈P rop) :
Par définition,r ∈JpK. Alors, par définition de T
β-PN→MR,r∈i(p). D’où rPp.
- Cas rP>:
r
K>, par définition de
K.
- Cas r
K>:
rP>, par définition de P.
- Cas rP⊥:
- Casr
K⊥ :
Ce cas est absurde, par définition de
K.
- CasrPI :
Par définition,r {{}}. Par le Lemme 2.4.2,e∈R. Donc par définition deT
β-PN→MR,
evr. D’oùr
KI.
- Casr
KI :
Par définition, evr. Donc par définition deT
β-PN→MR,r {{}}. D’où rP{{}}.
- Cas inductif : Nous supposons que le lemme est vérifié par toutes formules AetB (HI).
- CasrPA∧B :
Par définition, rPA etrPB. Par (HI), r
KA etr
KB. D’où r
KA∧B.
- Casr
KA∧B :
Ce cas est similaire au précédent.
- CasrPA∨B :
Ce cas est similaire au précédent.
- Casr
KA∨B :
Ce cas est similaire au précédent.
- CasrPA→B :
Par définition, pour tout marquage M ∈ M(P) tel que M r et M P A, nous
avons M PB. Soit r
0∈R tel quervr
0etr
0 KA. Par définition deT
β-PN→MRet
par (HI), r
0r et r
0P A. Donc r
0P B. Par (HI), nous avons alors r
0 KB. En
conclusion, r
KA→B.
- Casr
KA→B :
Par définition, pour tout r
0∈ R tel que r vr
0et r
0 KA, nous avons r
0 KB. Soit
M ∈M(P)un marquage tel que M r etM PA. Il y a alors deux cas :
- Cas M β :
Dans ce cas, par le Corollaire 2.2.6,M P B.
- Cas M 6β :
Dans ce cas, nous avons alors M ∈ R. Par définition de T
β-PN→MRet par (HI),
nous avonsrvM etM
KA. DoncM
KB. Par conséquent, par (HI),M P B.
En conclusion, r P A→B.
- CasrPA∗B :
Par définition, il existe deux marquages M
1, M
2∈ M(P) tels que r M
1+M
2et
M
1P A et M
2P B. Si M
1β ou M
2β alors par la Proposition 2.1.3,
M
1+M
2β, d’où r β ce qui serait absurde. Donc M
16β etM
26β (et aussi
M
1+M
26β). Alors, par définition deT
β-PN→MR,M
1, M
2∈R,M
1•M
2=M
1+M
2(et est défini) et M
1•M
2v r. Par ailleurs, par (HI), M
1 KA et M
2 KB. En
conclusion, r
KA∗B.
- Casr
KA∗B :
Par définition, il exister
0, r
00∈R tels quer
0•r
00↓etr
0•r
00vr etr
0 KAetr
00 KB.
Par définition deT
β-PN→MR,r
0etr
0sont deux marquages consistants,r
0•r
00=r
0+r
00(puisque r
0•r
00↓) et r r
0+r
00. Par (HI), r
0P A et r
00P B. En conclusion,
r PA∗B.
- CasrPA−∗B :
Par définition, pour tout marquageM ∈M(P)tel queM PA, nous avonsr+M P
B. Soitr
0∈Rtel quer
0 KAetr•r
0↓. Par (HI),r
0PA. Doncr+r
0PB. Comme
r•r
0↓ alorsr•r
0=r+r
0. Donc, par (HI),r•r
0 KB. En conclusion, r
KA−∗B.
- Casr
KA−∗B :
2.4. Adéquation de la sémantique à base de réseaux de Petri à inconsistance pour BI
(nous notons cette propriété(P)). Soit M ∈M(P) tel queM P A. Il y a deux cas :
- CasM β :
Dans ce cas, par la Proposition 2.1.3, r+M β. Alors, par le Corollaire 2.2.6,
r+M PB.
- CasM 6β :
Donc, M ∈R. Alors, par (HI),M
KA. Il y a alors deux cas :
- Cas r+M β :
Dans ce cas, par le Corollaire 2.2.6,r+M PB.
- Cas r+M 6β :
Alors, par la définition deT
β-PN→MR,r+M ∈Retr•M =r+M (et est donc
défini). Alors, par(P),r•M
KB. D’où, par (HI), r+M PB.
Dans tous les cas, nous avons sir
0P Aalorsr+r
0PB. En conclusionrPA−∗B.
Lemme 2.4.4. Soit φ une formule. Si φ est valide dans la sémantique à base de monoïdes de
ressource, alorsφest valide dans la sémantique à base de β-PN.
Preuve. Supposons queφne soit pas valide dans la sémantique à base deβ-PN. Donc il existe un
contre-modèle P= (P, i,P) tel que {{}} 6P φ. Supposons que{{}} β, alors par le Corollaire
2.2.6, {{}} P φ, ce qui est absurde. Donc {{}} 6 β. Soit T
β-PN→MR(P) = (R,J·K,
K). Par le
Lemme 2.4.2, T
β-PN→MR(P) est un modèle à base de monoïdes de ressources. Par le Lemme
2.4.3 e 6
Kφ dans ce modèle. En conséquence, nous avons obtenu un contre-modèle à base de
monoïdes de ressource de la formuleφ. Nous pouvons alors conclure queφn’est pas valide dans
la sémantique à base de monoïdes de ressource.
2.4.2 Adéquation de la nouvelle sémantique de BI
Nous étudions à présent l’adéquation de notre nouvelle sémantique à base de réseaux de Petri
à inconsistance.
Dans un premier temps, nous montrons que si une formule est valide dans notre sémantique
à base deβ-PN, alors elle est valide dans la sémantique à base de monoïdes de ressources de BI.
Lemme 2.4.5. Soit φune formule. Si φest valide dans la sémantique à base de β-PN, alors φ
est valide dans la sémantique à base de monoïdes de ressources deBI.
Preuve. Supposons queφne soit pas valide dans la sémantique à base de monoïdes de ressources.
La méthode des tableaux deBInous permet alors d’obtenir une branche à partir de laquelle il est
possible d’extraire un contre-modèle deφK= (R,J·K,
K), oùR= (R,•, e,v) [38, 66]. En
choi-sissant@=v, alors par le Théorème 2.3.11,Ω(K) = (P, i,P), oùP = (P, T, pre, post,M
c(P), β)
est un contre-modèle à base deβ-PN deφ. En conclusion,φn’est pas valide dans la sémantique
à base deβ-PN.
Théorème 2.4.6. La sémantique à base de β-PN pourBI est adéquate.
Preuve. Soitφune formule. Par le Lemme 2.4.4 et le Lemme 2.4.5,φest valide dans la
séman-tique à base de monoïdes de ressources si et seulement siφest valide dans la sémantique à base
deβ-PN.
Théorème 2.4.7. Soitφune formule non valide. Si la méthode des tableaux deBI, appliquée à
Preuve. Soit φ une formule. Supposons que la méthode des tableaux de BI, appliquée à φ,
termine. Alors dans ce cas, le calcul étant correct et complet, nécessairement la tableau contient
une branche à partir de laquelle un contre-modèle à base de monoïdes de ressources peut être
extrait, noté K = (R,J·K,
K), où R= (R,•, e,v). Par la propriété de la méthode des tableaux
de BI, R et v sont finis [38, 66]. Considérons alors @=v et Ω(K) = (P, i,P), avec P =
(P, T, pre, post,M
c(P), β). Par définition de Ω, commeR et v sont finis, alors P, T et M
c(P)
sont finis. En conséquence, et par la Proposition 2.3.4, P est un β-PN fini. Par le Théorème
2.3.11, nous pouvons alors conclure que Ω(K)est un contre-modèle à base deβ-PN deφqui est
fini.
Dans le document
Logiques de Ressources Dynamiques : Modèles, Propriétés et Preuves
(Page 46-50)