5.3 Une méthode des tableaux pour LSM
5.3.2 Méthode des tableaux - Correction et Complétude
Dans cette section, nous présentons la méthode des tableaux pourLSMet donnons un exemple
de preuve.
Dans un premier temps, nous remarquons que les modalités ♦r etr introduisent la même
difficulté que nous avions rencontré avec les modalités à la Hennessy-Milner dans la logique
DMBI, à savoir que si la ressourcer est la ressource unitaire (e), celle-ci devra être convertie en
le label de ressources unitaire1
rpour pouvoir être introduit dans les contraintes. Pour cela, nous
introduisons une fonctionk.k.
Définition 5.3.11. La fonctionk.k: Σ
r→L
rest définie par : krk=
1
rsi r=e
r sinon
Nous donnons à présent la définition de formule signée, de CSS (banche) et de preuve, et
nous présentons aussi les règles de la méthode des tableaux de LSM, ainsi que les conditions de
clôture des CSS.
Définition 5.3.12 (Formule signée / CSS). Une formule signée est un 4-uplet (S, φ, u, x) ∈
{T,F} × L
LSM×L
w×L
rnotéSφ: (u, x). UnCSS (constrained set of statements) est une paire
hF,Ci, oùF est un ensemble de formules signées etC est un ensemble de contraintes, vérifiant
la propriété (P
css)suivante :
siSφ: (u, x)∈ F alors(u,1
r) (u,1
r)∈ C etx∼x∈ C
Un CSS hF,Ciest fini ssi F etC sont finis.
La relation4 est définie par :hF,Ci4hF
0,C
0i ssi F ⊆ F
0etC ⊆ C
0.
La relation4f est définie par : hF
f,C
fi4f hF,Ci ssihF
f,C
fi4hF,CiethF
f,C
fiest fini.
La Figure 15 présente les règle de la méthode des tableaux deLSM. Nous soulignons que "s
iest une nouvelle constante" signifie s
i∈L
w\ A
w(C) et "c
iet c
jsont des nouvelles constantes"
signifiec
i6=c
j∈γ
r\ A
r(C). Nous rappelons que nous notons ⊕la concaténation de listes.
Définition 5.3.13 (LSM-tableau). Soit hF
0,C
0i un CSS fini. UnLSM-tableau pour ce CSS est
une liste de CSS, construite inductivement par les règles suivantes :
1. La liste[hF
0,C
0i]est un LSM-tableau pour hF
0,C
0i
5.3. Une méthode des tableaux pour LSM
TI : (u, x)∈ F hTIi h∅,{x∼1r}i T¬φ: (u, x)∈ F hT¬i h{Fφ: (u, x)},∅i F¬φ: (u, x)∈ F hF¬i h{Tφ: (u, x)},∅i Tφ∧ψ: (u, x)∈ F hT∧i h{Tφ: (u, x),Tψ: (u, x)},∅i Fφ∧ψ: (u, x)∈ F hF∧i h{Fφ: (u, x)},∅i | h{Fψ: (u, x)},∅i Tφ∨ψ: (u, x)∈ F hT∨i h{Tφ: (u, x)},∅i | h{Tψ: (u, x)},∅i Fφ∨ψ: (u, x)∈ F hF∨i h{Fφ: (u, x),Fψ: (u, x)},∅i Tφ→ψ: (u, x)∈ F hT→i h{Fφ: (u, x)},∅i | h{Tψ: (u, x)},∅i Fφ→ψ: (u, x)∈ F hF→i h{Tφ: (u, x),Fψ: (u, x)},∅i Tφ∗ψ: (u, x)∈ F hT∗i h{Tφ: (u, ci),Tψ: (u, cj)},{x∼cicj}i Fφ∗ψ: (u, x)∈ F et x∼yz∈ C hF∗i h{Fφ: (u, y)},∅i | h{Fψ: (u, z)},∅i Tφ−∗ψ: (u, x)∈ F etxy∼xy∈ C hT−∗i h{Fφ: (u, y)},∅i | h{Tψ: (u, xy)},∅i Fφ−∗ψ: (u, x)∈ F hF−∗i h{Tφ: (u, ci),Fψ: (u, xci)},{xci∼xci}i T♦φ: (u, x)∈ F hT♦i h{Tφ: (si, ci)},{(u, x) (si, ci)}i F♦φ: (u, x)∈ F et(u, x) (v, y)∈ C hF♦i h{Fφ: (v, y)},∅i Tφ: (u, x)∈ F et(u, x) (v, y)∈ C hTi h{Tφ: (v, y)},∅i Fφ: (u, x)∈ F hFi h{Fφ: (si, ci)},{(u, x) (si, ci)}i T♦•φ: (u, x)∈ F hT♦•i h{Tφ: (si, cj)},{(u, xci) (si, cj)}i F♦•φ: (u, x)∈ F et(u, xy) (v, z)∈ C hF♦•i h{Fφ: (v, z)},∅i T•φ: (u, x)∈ F et(u, xy) (v, z)∈ C hT•i h{Tφ: (v, z)},∅i F•φ: (u, x)∈ F hF•i h{Fφ: (si, cj)},{(u, xci) (si, cj)}i T♦yφ: (u, x)∈ F hT♦yi h{Tφ: (si, ci)},{(u, x◦ kyk) (si, ci)}i F♦yφ: (u, x)∈ F et (u, x◦ kyk) (v, z)∈ C hF♦yi h{Fφ: (v, z)},∅i Tyφ: (u, x)∈ F et (u, x◦ kyk) (v, z)∈ C hTyi h{Tφ: (v, z)},∅i Fyφ: (u, x)∈ F hFyi h{Fφ: (si, ci)},{(u, x◦ kyk) (si, ci)}iNote : si,ci et cj sont des nouvelles constantes etkrk=
1r sir=e r sinon
condhF,Ci
hF
1,C
1i | ...| hF
k,C
ki
est une instance d’une des règles de la Figure 15 pour laquelle condhF,Ci est vérifiée,
alors la liste
T
m⊕[hF ∪ F
1,C ∪ C
1i;. . .;hF ∪ F
k,C ∪ C
ki]⊕ T
nest un LSM-tableau pour hF
0,C
0i.
Un LSM-tableau pour la formule φ est un LSM-tableau pour h{Fφ : (s
1, c
1)},{(s
1, c
1)
(s
1, c
1)}i.
Définition 5.3.14 (Conditions de clôture). Un CSS hF,Ci est clos s’il satisfait au moins une
des conditions suivantes :
1. Tφ: (u, x)∈ F,Fφ: (u, y)∈ F etx∼y∈ C
2. FI : (u, x)∈ F etx∼1
r∈ C
3. F>: (u, x)∈ F
4. T⊥: (u, x)∈ F
Un CSS est dit ouvert s’il n’est pas clos. Un LSM-tableau est clos si tous ses CSS sont clos.
Définition 5.3.15 (Preuve). Une preuve d’une formuleφest un LSM-tableau clos pourφ.
Nous terminerons la présentation de notre calcul par un théorème de correction et de
com-plétude. Les techniques de preuve utilisées pour démontrer ces théorèmes sont des adaptations
de celles utilisées pourDMBI.
Théorème 5.3.16 (Correction). S’il existe une preuve d’une formuleφalorsφ est valide.
Preuve. La preuve de correction repose sur des techniques similaires à celles utilisées pour la
preuve de correction deDMBI(Théorème 4.5.6). Le point central de cette preuve est la notion de
réalisation d’un CSShF,Ci signifiant qu’il existe un modèle Met deux réalisations b.c
wetb.c
rplongeant respectivement les labels de mondes et de ressources dans l’ensemble de mondes et de
ressources de M, tels que si Tφ : (u, x) ∈ F alors buc
w,bxc
r Mφ et si Fφ: (u, x) ∈ F alors
buc
w,bxc
r6
Mφ. Par contre, contrairement à la logiqueDMBI, il convient de définir la fonction
b.c
rde telle sorte que six∈Σ
r∩ A
r(C) alorsbxc
r=x. Après avoir montré que les règles de la
méthode des tableaux de LSM préservent la réalisabilité d’un CSS (possible uniquement sib.c
rpossède la propriété que nous venons de citer, dans le cas contraire il deviendrait impossible de
démontrer les cas liés aux modalités♦r etr) et que tout CSS clos n’est pas réalisable, il devient
alors possible de conclure à la correction de la méthode des tableaux deLSM.
Théorème 5.3.17 (Complétude). Si une formule φest valide alors il existe une preuve deφ.
Preuve. La démonstration de ce théorème repose sur une méthode d’extraction de
contre-modèles que nous présenterons dans la sous-section suivante. Elle consiste à montrer que si une
formuleφne peut avoir de preuve, alors il est possible à partir de cette formule de construire un
CSS permettant, par le Lemme 5.3.22 que nous démontrerons par la suite, de conclure queφn’est
pas valide. Tout comme la preuve de complétude de la méthode des tableaux deDMBI(Théorème
4.7.9), la construction de ce CSS se réalise grâce à l’utilisation d’une stratégie équitable et d’un
oracle contenant tous les CSS finis pour lesquels il n’existe pas deLSM-tableau clos.
5.3. Une méthode des tableaux pour LSM
Pour terminer cette sous-section, nous présentons un exemple de preuve pour la formule
φ ≡ ((
•Q∗P)∧♦R) → ♦(Q∧eR). Par la Définition 5.3.13, l’étape d’initialisation nous
permet d’obtenir le LSM-tableau[h{Fφ: (s
1, c
1)},{(s
1, c
1) (s
1, c
1)}i]que nous représenterons
de la manière suivante :
[F]
F((
•Q∗P)∧♦R)→♦(Q∧eR) : (s
1, c
1)
[C]
(s
1, c
1) (s
1, c
1)
La colonne de gauche représente l’ensemble des formules signées ([F]) de l’unique CSS du
LSM-tableau et la colonne de droite contient l’ensemble des contraintes ([C]) du CSS de notre
tableau. En appliquant des règles de la méthodes des tableaux, nous pouvons obtenir le
LSM-tableau de la Figure 16. Nous décorons les formules signées par le symbole √
i
pour indiquer
[F]
√
1F((
•Q∗P)∧♦R)→♦(Q∧eR) : (s
1, c
1)
√
2T(
•Q∗P)∧♦R: (s
1, c
1)
√
4F♦(Q∧eR) : (s
1, c
1)
√
6√T
•Q∗P : (s
1, c
1)
3T♦R: (s
1, c
1)
TR: (s
2, c
2)
√
5FQ∧eR: (s
2, c
2)
FQ: (s
2, c
2) √
8FeR: (s
2, c
2)
FR: (s
2, c
2)
×
√
7T
•Q: (s
1, c
3)
TP : (s
1, c
4)
TQ: (s
2, c
2)
×
[C]
(s
1, c
1) (s
1, c
1)
(s
1, c
1) (s
2, c
2)
c
1∼c
3c
4(s
2, c
2) (s
2, c
2)
Figure16 – Preuve de la formule ((
•Q∗P)∧♦R)→♦(Q∧eR)
qu’une règle a été appliquée sur cette formule à l’étapei. Nous donnons quelques détails
concer-nant les étapes 3, 7 et 8.
À l’étape 3, la règle hT♦i est appliquée sur la formule T♦R : (s
1, c
1). Pour cela, nous avons
choisi un nouveau label de mondes (s
2) et un nouveau label de ressources (c
2). Enfin, lors de
l’application de la règle, la formule signéeTR: (s
2, c
2) et la contrainte(s
1, c
1) (s
2, c
2) ont été
insérées dans le CSS.
Concernant l’étape 7, la règle hT
•i est appliquée sur la formule signée T
•Q : (s
1, c
3). Pour
pouvoir appliquer la règle, nous avons dû choisir v, y et z tels que (s
1, c
3y) (v, z) ∈ C. Or,
nous pouvons remarquer que(s
1, c
3c
4) (s
2, c
2)∈ C, en effet :
(s
1, c
1) (s
2, c
2) c
1∼c
3c
4(s
1, c
1) (s
2, c
2)
hkr2ic
2∼c
2 hkai(s
1, c
3c
4) (s
2, c
2)
Ainsi, ayant choisi v = s
2,y =c
4et z =c
2, il fut alors possible d’appliquer la règle, ajoutant
ainsi la formule signée TQ: (s
2, c
2) dans le CSS.
Concernant l’étape 8, la règlehFyi a été appliquée à la formule FeR : (s
2, c
2). Cette règle a
introduit la formule signéeFR: (s
2, c
2)et la contrainte(s
2, c
2◦kek) (s
2, c
2), qui est équivalente
à (s
2, c
2) (s
2, c
2)puisque kek= 1
ret parce que 1
rest l’élément neutre de ◦.
Finalement, nous pouvons observer que tous les CSS du LSM-tableau sont clos (noté ×). Donc
le LSM-tableau est une preuve de la formule ((
•Q∗P)∧♦R)→♦(Q∧eR). En conclusion,
par le Théorème 5.3.16, nous pouvons conclure que la formule est valide.
5.3.3 Une méthode d’extraction de contre-modèles
Dans cette sous-section, après avoir donné la définition de Hintikka CSS, nous présentons
la méthode d’extraction de contre-modèles de LSM, qui possède une particularité concernant
l’extraction de l’ensemble de ressources, liée aux modalités ♦r etr. Puis nous illustrons cette
méthode sur un exemple.
Définition 5.3.18 (Hintikka CSS). Un CSS hF,Ciest unHintikka CSS si et seulement si pour
toutes formules φ, ψ ∈ L
LSM, tout label de mondes u ∈L
w, tous labels de ressources x, y ∈L
ret tout symbole de ressourcesr∈Σ
r:
1. Tφ: (u, x)6∈ F ouFφ: (u, y)6∈ F ou x∼y6∈ C
2. FI : (u, x)6∈ F ou x∼1
r6∈ C
3. F>: (u, x)6∈ F
4. T⊥: (u, x)6∈ F
5. Si TI : (u, x)∈ F alorsx∼1
r∈ C
6. Si T¬φ: (u, x)∈ F alorsFφ: (u, x)∈ F
7. Si F¬φ: (u, x)∈ F alorsTφ: (u, x)∈ F
8. Si Tφ∧ψ: (u, x)∈ F alorsTφ: (u, x)∈ F etTψ: (u, x)∈ F
9. Si Fφ∧ψ: (u, x)∈ F alorsFφ: (u, x)∈ F ou Fψ: (u, x)∈ F
10. SiTφ∨ψ: (u, x)∈ F alorsTφ: (u, x)∈ F ou Tψ: (u, x)∈ F
11. SiFφ∨ψ: (u, x)∈ F alorsFφ: (u, x)∈ F etFψ: (u, x)∈ F
12. SiTφ→ψ: (u, x)∈ F alorsFφ: (u, x)∈ F ou Tψ: (u, x)∈ F
13. SiFφ→ψ: (u, x)∈ F alorsTφ: (u, x)∈ F etFψ: (u, x)∈ F
14. SiTφ∗ψ: (u, x)∈ F alors∃y, z ∈L
r,x∼yz∈ C etTφ: (u, y)∈ F etTψ: (u, z)∈ F
15. SiFφ∗ψ: (u, x)∈ F alors∀y, z∈L
r,x∼yz∈ C ⇒Fφ: (u, y)∈ F ou Fψ: (u, z)∈ F
16. SiTφ−∗ψ: (u, x)∈ F alors∀y∈L
r,xy ∈ D
r(C)⇒Fφ: (u, y)∈ F ouTψ: (u, xy)∈ F
17. SiFφ−∗ψ: (u, x)∈ F alors∃y∈L
r,xy∈ D
r(C) etTφ: (u, y)∈ F etFψ: (u, xy)∈ F
18. SiT♦φ: (u, x)∈ F alors∃v∈L
w,∃y∈L
r,(u, x) (v, y)∈ C etTφ: (v, y)∈ F
19. SiF♦φ: (u, x)∈ F alors∀v∈L
w,∀y∈L
r,(u, x) (v, y)∈ C ⇒Fφ: (v, y)∈ F
20. SiTφ: (u, x)∈ F alors∀v ∈L
w,∀y ∈L
r,(u, x) (v, y)∈ C ⇒Tφ: (v, y)∈ F
21. SiFφ: (u, x)∈ F alors∃v∈L
w,∃y ∈L
r,(u, x) (v, y)∈ C etFφ: (v, y)∈ F
5.3. Une méthode des tableaux pour LSM
22. SiT♦
•φ: (u, x)∈ F alors∃v∈L
w,∃y, z ∈L
r,(u, xy) (v, z)∈ C etTφ: (v, z)∈ F
23. SiF♦
•φ: (u, x)∈ F alors∀v∈L
w,∀y, z ∈L
r,(u, xy) (v, z)∈ C ⇒Fφ: (v, z)∈ F
24. SiT
•φ: (u, x)∈ F alors∀v∈L
w,∀y, z ∈L
r,(u, xy) (v, z)∈ C ⇒Tφ: (v, z)∈ F
25. SiF
•φ: (u, x)∈ F alors∃v∈L
w,∃y, z ∈L
r,(u, xy) (v, z)∈ C etFφ: (v, z)∈ F
26. SiT♦rφ: (u, x)∈ F alors∃v∈L
w,∃z∈L
r,(u, x◦ krk) (v, z)∈ C etTφ: (v, z)∈ F
27. SiF♦rφ: (u, x)∈ F alors∀v∈L
w,∀z∈L
r,(u, x◦ krk) (v, z)∈ C ⇒Fφ: (v, z)∈ F
28. SiTrφ: (u, x)∈ F alors∀v∈L
w,∀z∈L
r,(u, x◦ krk) (v, z)∈ C ⇒Tφ: (v, z)∈ F
29. SiFrφ: (u, x)∈ F alors∃v∈L
w,∃z∈L
r,(u, x◦ krk) (v, z)∈ C etFφ: (v, z)∈ F
Nous rappelons les notations concernant les classes d’équivalence. Soit C un ensemble de
contraintes et soit x ∈ D
r(C). Nous notons [x] l’ensemble [x] = {y ∈ L
r| x ∼ y ∈ C}. En
remarquant que∼est réflexif (par le Corollaire 5.3.9), symétrique (par la règle hs
ri) et transitif
(par la règleht
ri), alors ∼est une relation d’équivalence et donc [x]est bien une classe
d’équi-valence. Pour finir, nous notons D
r(C)/ ∼ = {[x]| x ∈ D
r(C)} l’ensemble de toutes les classes
d’équivalences deD
r(C).
À présent, nous donnons la définition de la fonctionΩpermettant d’extraire un contre-modèle
à partir d’un Hintikka CSS.
Définition 5.3.19 (Fonction Ω). Soit hF,Ci un Hintikka CSS. La fonction Ω associe à hF,Ci
un 4-upletΩ(hF,Ci) = (W,R,R, V), où R= (R,•, e), tel que :
- W =A
w(C)
- R =D
r(C)/∼
- e= [1
r]
- [x]•[y] =
↑ si xy6∈ D
r(C)
[x◦y] sinon
- (u,[x])R(v,[y])ssi (u, x) (v, y)∈ C
- (u,[x])∈V(p) ssi ∃y∈L
rtel quey ∼x∈ C etTp: (u, y)∈ F
Concernant l’interprétation des symboles de ressources : pour tout symbole de ressource
r ∈Σ
rtel que krk ∈ D
r(C), nous considérons que JrK
Σr= [krk]. Par ailleurs, pour tout r ∈Σ
rtel quekrk 6∈ D
r(C), nous considérons queJrK
Σrn’est pas défini. Nous remarquons qu’une telle
considération est bien formée en particulier dans le cas oùe∈Σ
r. En effet, comme kek= 1
ret
comme1
r∈ D
r(C) par la règle h1
ri, alors nous avonsJeK
Σr= [kek] = [1
r] =e.
Lemme 5.3.20. SoithF,Ci un Hintikka CSS.Ω(hF,Ci) est un modèle.
Preuve. La preuve de ce lemme reprend les techniques utilisées dans la preuve du Lemme
4.6.4.
Lemme 5.3.21. Soit hF,Ci un Hintikka CSS et soit M= Ω(hF,Ci) = (W,R,R, V), où R=
(R,•, e). Pour toute formule φ∈ L
LSM, toutu∈ A
w(C)et tout x∈ D
r(C), nous avons :
1. SiFφ: (u, x)∈ F alorsu,[x]6
Mφ
2. SiTφ: (u, x)∈ F alorsu,[x]
Mφ
Preuve. Les propriétés (1) et (2) sont prouvées par induction mutuelle sur la structure de φ.
Nous ne donnons uniquement les cas de la modalité♦r.
- Cas inductifs : nous supposons que les propriétés (1) et (2) sont vérifiées pour les formules
- CasF♦rφ: (u, x)∈ F :
Soit w ∈W et s∈R tels que [x]•r ↓ et(u,[x]•r)R(w, s). Nous rappelons que par
les abus de notation que nous avons fait, nous supposons en réalité que [x]•JrK
Σr↓
et (u,[x]•JrK
Σr)R(w, s). Nous remarquons que r ∈ Σ
r. Comme [x]•JrK
Σr↓ alors
JrK
Σrest défini et donc JrK
Σr= [krk]. Alors, par définition de Ω, il existe un label
de ressource y tel que y ∈ D
r(C), s = [y]et (u, x◦ krk) (w, y) ∈ C. Donc, par la
condition (27) de la Définition 5.3.18,Fφ: (w, y)∈ F. Donc, par (HI),w, s6
Mφ. Par
conséquent u,[x]6
M♦rφ.
- CasT♦rφ: (u, x)∈ F :
Par la condition (26) de la Définition 5.3.18, il existe un label de monde vet un label
de ressource z tels que (u, x◦ krk) (v, z)∈ C et Tφ: (v, z) ∈ F. Remarquant que
krk ∈ D
r(C) alorsJrK
Σr= [krk]. Donc, par (HI) et par définition deΩ, [x]•JrK
Σr↓,
(u,[x]•JrK
Σr)R(v,[z])etv,[z]
Mφ. Par conséquent u,[x]
M♦rφ.
Lemme 5.3.22. Soit hF,Ci un Hintikka CSS tel que Fφ : (u, x) ∈ F. La formule φ n’est pas
valide et Ω(hF,Ci) est un contre-modèle deφ.
Preuve. Soit hF,Ci un Hintikka CSS tel que Fφ : (u, x) ∈ F. Soit M = Ω(hF,Ci). Par le
Lemme 5.3.20,Mest un modèle. CommehF,Ciest un CSS, alors par la propriété(P
css)et par la
Proposition 5.3.10,u∈ A
w(C)etx∈ D
r(C). Donc, par le Lemme 5.3.21, nous avonsu,[x]6
Mφ.
En conclusionMest un contre-modèle de la formule φet alorsφn’est pas valide.
À présent, nous donnons un exemple d’extraction de contre-modèles. Considérons la formule
♦r(P ∗Q) → (♦P ∗♦Q). En appliquant des règles de la méthodes des tableaux, il est possible
d’obtenir le LSM-tableau de la Figure 17.
Ce LSM-tableau contient un Hintikka CSS notéB. Par le Lemme 5.3.22,♦r(P∗Q)→(♦P∗♦Q)
n’est pas valide et Ω(B) est un modèle de la formule. Nous extrayons alors de
contre-modèle, tel qu’indiqué par la Définition 5.3.19. Nous obtenons ainsi M= Ω(B) = (W,R,R, V),
où R= (R,•, e), tel que :
- W =A
w(C) ={s
1, s
2}
- R=D
r(C)/∼={e,[c
1],[c
2],[c
3],[c
4], r,[c
1r]}, oùe= [1
r],[c
2] = [c
3c
4]etJrK
Σr= [krk] =
[r]. Nous rappelons que par abus de notation, nous notonsr au lieu deJrK
Σr.
- La composition de ressources :
• e [c
1] [c
2] [c
3] [c
4] r [c
1r]
e e [c
1] [c
2] [c
3] [c
4] r [c
1r]
[c
1] [c
1] ↑ ↑ ↑ ↑ [c
1r] ↑
[c
2] [c
2] ↑ ↑ ↑ ↑ ↑ ↑
[c
3] [c
3] ↑ ↑ ↑ [c
2] ↑ ↑
[c
4] [c
4] ↑ ↑ [c
2] ↑ ↑ ↑
r r [c
1r] ↑ ↑ ↑ ↑ ↑
[c
1r] [c
1r] ↑ ↑ ↑ ↑ ↑ ↑
- Concernant la relation d’accessibilité, nous avons(s
1,[c
1r])R(s
2,[c
2])et(w
1, r
1)R(w
1, r
1)
pour tout w
1∈W etr
1∈R
- Concernant la valuation, nous avons V(P) ={(s
2,[c
3])} etV(Q) ={(s
2,[c
4])}
Pour terminer, nous pouvons vérifier que nous avons bien obtenu un contre-modèle de la
formule ♦r(P∗Q)→(♦P ∗♦Q) :
5.3. Une méthode des tableaux pour LSM
[F]
√
1F♦r(P ∗Q)→(♦P ∗♦Q) : (s
1, c
1)
√
2T♦r(P ∗Q) : (s
1, c
1)
√
4√
5F♦P∗♦Q: (s
1, c
1)
√
3TP ∗Q: (s
2, c
2)
TP : (s
2, c
3)
TQ: (s
2, c
4)
√
6F♦P : (s
1,1
r) F♦Q: (s
1, c
1)
..
.
√
7F♦P : (s
1, c
1) F♦Q: (s
1,1
r)
..
.
FP : (s
1,1
r)
FP : (s
1, c
1)
B
[C]
(s
1, c
1) (s
1, c
1)
(s
1, c
1r) (s
2, c
2)
c
2∼c
3c
4..
.
..
.
Figure 17 – LSM-tableau pour la formule ♦r(P ∗Q)→(♦P∗♦Q)
1. Comme(s
2,[c
3])∈V(P) et(s
2,[c
4])∈V(Q) alorss
2,[c
3]
MP ets
2,[c
4]
MQ.
2. Comme[c
3]•[c
4]↓et[c
2] = [c
3]•[c
4]alors, par (1.), nous avonss
2,[c
2]
MP∗Q
3. Comme(s
1,[c
1]•r)R(s
2,[c
2])ets
2,[c
2]
MP ∗Q, alors s
1,[c
1]
M♦r(P∗Q).
4. Nous pouvons remarquer que s
1, e 6
M♦P et s
1,[c
1] 6
M♦P, parce que toutes les
paires monde/ressource accessibles à partir de (s
1, e) et (s
1,[c
1]) sont (s
1, e)R(s
1, e) et
(s
1,[c
1])R(s
1,[c
1])et nous avons s
1, e6
MP ets
1,[c
1]6
MP.
5. Nous pouvons remarquer que[c
1] =r
1•r
2ssi (r
1=eetr
2= [c
1]) ou (r
1= [c
1]etr
2=e).
6. De (4.) et (5.) nous pouvons déduire ques
1,[c
1]6
M♦P ∗♦Q.
7. De (3.) et (6.), nous pouvons conclure ques
1,[c
1]6
M♦r(P ∗Q)→(♦P ∗♦Q).
Conclusion
Dans ce chapitre, nous nous sommes intéressés à l’étude d’un noyau logique permettant de
modéliser et d’exprimer des propriétés sur des systèmes manipulant des ressources. Nous avons
aussi proposé de nouvelles modalités de séparation (♦
•,
•,♦r etr). Nous avons montré que
nos modèles permettaient en toute simplicité de modéliser des réseaux de Petri temporisés (Time
Petri Net). Nous avons aussi illustré l’intérêt de nos nouvelles modalités sur un exemple. Pour
finir, nous avons étudié la recherche de preuves dans notre logique, en proposant une méthode
des tableaux correcte et complète, ainsi qu’une méthode d’extraction de contre-modèles.
Dans le cadre de notre étude, nous souhaitons introduire dans nos modèles la notion d’agent
permettent d’étudier la dynamique sous un nouvel axe de recherche. De plus, une telle approche
nous permettrait en termes de modélisation et d’expressivité, d’aborder le mélange entre le
concept de séparation et celui d’agent. Nous proposons alors, dans le chapitre suivant,
d’intro-duire la séparation dans une logique capturant à la fois la notion d’agent et celle de dynamique.
En particulier, nous nous intéresserons aux logiques dynamiques épistémiques, se focalisent sur
l’évolution de la connaissances possédées par des agents [11, 86, 84, 83, 46, 53, 85, 9], et plus
précisément sur leur noyau logique, à savoir la logique Épistémique [6, 76, 47, 59, 52]. En
parti-culier, notre étude va permettre d’introduire une toute nouvelle dimension au seins des logiques
de la connaissance, à savoir que la connaissance est construite sur des ressources.
Chapitre 6
Ressources et connaissances
dynamiques
Introduction
Après avoir étudié la dynamique des ressources, dans un premier temps au sein de la logique
BI au travers des réseaux de Petri, puis en étendant les modèles et le langage de BI et BBI,
permettant ainsi de modéliser et d’exprimer des propriétés dynamiques de ressources (logique
DBI), ensuite en modélisant un automate exécutant des actions ayant pour effet de produire et
de consommer des ressources (logique DMBI), et enfin en proposant une abstraction de cette
dernière logique donnant ainsi naissance à de nouvelles modalités multiplicatives (logiqueLSM),
nous proposons dans ce dernier chapitre d’ouvrir notre champ de recherche en nous intéressons
au conceptd’agent.
Les agents, parfois appelés dans certains contextes ”utilisateurs” ou ”rôles”, apparaissent dans
beaucoup de domaines en informatique, tels que la vérification de protocoles [25, 67, 61, 28], les
systèmes multi-agents [54, 2, 87], etc... Parmi les logiques capturant cette notion d’agent, une
famille de logiques a attiré notre attention, de par la simplicité de leur modèle et leur fort pouvoir
expressif ainsi que par l’originalité des propriétés qu’elles permettent d’exprimer, comme nous
le verrons. Ces logiques, appelées logiques dynamiques épistémiques, se focalisent sur l’évolution
de la connaissance possédée par des agents [11, 86, 84, 83, 46, 53, 85, 9]. Ces logiques sont
construites sur un noyau logique commun, appelélogique épistémique (EL) [6, 76, 47, 59, 52] qui
est aussi connue sous le nom delogique de la connaissance. L’originalité de la logique épistémique
est de posséder une modalité particulièreK
aφ, signifiant ”l’agent asait que φ”. En étudiantEL
de plus près, nous pouvons remarquer que ses modèles sont construits sur desmondes possibles
ayant pour rôle d’encoder tous les états ou toutes les configurations possibles d’un système
considéré. Par exemple, dans le cas d’un jeu de cartes ou du problème des ”muddy children”
[76], les mondes possibles modélisent toutes les distributions de cartes ou de taches de boue sur
le front d’enfants. Faisant alors le constat que ces mondes possibles encodent des distributions
d’éléments (par exemple des cartes) et qu’une distribution d’éléments est une ressource au sens
d’entité pouvant être composée ou décomposée en sous-entité, nous sommes amenés à soulever
les questions suivantes : est-il possible d’introduire cette notion de ressources (séparation) dans
les modèles des logiques (dynamiques) épistémiques ? Qu’apporterait une telle extension du point
de vue de la modélisation et de l’expressivité ?
au sein des logiques dynamiques épistémiques. Nous pouvons citer des travaux liant la logique
épistémique avec la notion de ressources consistant à fusionner la logique linéaire [62, 13] etEL,
avec proposition d’une sémantique algébrique et d’un calcul des séquents, ayant pour objectif de
capturer les évolutions de la connaissance possédée par des agents suite à l’exécution d’actions
épistémiques [12]. Mais ces travaux considèrent les actions épistémiques comme des ressources
et sont basés sur une variante non-commutative de la logique linéaire intuitionniste [88]. En
opposition à ces travaux, nous proposons de considérer les mondes possibles eux-mêmes comme
des ressources en intégrant dans les modèles de la logique épistémique la séparation provenant
de BBI, permettant ainsi de pouvoir composer et décomposer ces mondes possibles.
Par conséquent, dans ce chapitre, nous proposons une nouvelle logique, nommée Epistemic
Separation Logic (ESL). Après avoir défini le langage et la sémantique de notre logique, nous
illustrerons son expressivité sur un exemple, en mettant en avant les nouvelles propriétés pouvant
être exprimées par notre extension. Ensuite, nous proposons un calcul des tableaux pour notre
logique, que nous prouverons correcte et complète, ainsi qu’une méthode d’extraction de
contre-modèles pour la logique.
6.1 Langage et sémantique de la logique ESL
Dans cette section, nous présentons le langage et la sémantique de la logique ESL(Epistemic
Separation Logic).
Considérons un ensemble fini d’agentsA et un ensemble dénombrables de variables
proposition-nelles Prop. Le langage L
ESLde ESL est défini par la grammaire suivante, pour tout a ∈ A et
p∈Prop:
X::=p| ⊥ |I|X →X|X∗X|X−∗X|K
aX
Par ailleurs, nous définissons les connecteurs suivants :
¬φ≡φ→ ⊥ > ≡ ¬⊥ φ∨ψ≡ ¬φ→ψ
φ∧ψ≡ ¬(φ→ ¬ψ) Ke
aφ≡ ¬K
a¬φ
Nous pouvons observer que le langage de notre logique contient les deux modalités de la logique
épistémique, à avoir K
aφsignifiant ”l’agent asait queφ” et la modalité Ke
aφdéfinie par Ke
aφ≡
¬K
a¬φet signifiant ”l’agent aconsidère que φest possible”.
En opposition aux travaux ayant consisté à étendre ELavec la logique linéaire [62, 13, 12],
notre logique possède la propriété de distributivité de la conjonction sur la disjonction :A∧(B∨C)
est équivalent sémantiquement à(A∧B)∨(A∧C). Nous rappelons que cette propriété est pour
nous importante, puisque qu’elle est présente naturellement dans les systèmes nous intéressant.
Par exemple, dans un réseau, un message possède la propriété A et la propriété B ou C, si et
seulement si, ce message possède les propriétésAetB ou bien les propriétésAetC. Par ailleurs,
l’autre intérêt deESLest de mixer les connecteurs multiplicatifs (∗et−∗) provenant deBBIavec
les modalités de la logique épistémique, permettant alors d’exprimer des propriétés intéressantes,
telles que φ−∗K
aψ signifiant que tout ajout d’une ressource satisfaisant φapporte à l’agent a
la connaissance de ψ. Nous insisterons sur cela dans la section suivante.
Nous présentons maintenant la sémantique de notre logique et donnons quelques rappels,
notamment la définition de monoïde (partiel) de ressources.
Définition 6.1.1 (Monoïde de ressources). Un monoïde de ressources est une structure R =
(R,•, e) telle que :
6.1. Langage et sémantique de la logique ESL
- R est un ensemble dont les éléments sont appelés ressources
- e∈R
- •:R×R * R est une fonction partielle telle que, pour tousr
1, r
2, r
3∈R :
- Élément neutre :r
1•e↓ etr
1•e=r
1- Commutativité : si r
1•r
2↓ alorsr
2•r
1↓etr
1•r
2=r
2•r
1- Associativité : si r
1•(r
2•r
3)↓ alors(r
1•r
2)•r
3↓ etr
1•(r
2•r
3) = (r
1•r
2)•r
3Nous rappelons quer
1•r
2↓signifie "r
1•r
2est défini" etr
1•r
2↑signifie "r
1•r
2est indéfini".
Nous rappelons aussi que nous notonsP(E) l’ensemble des parties deE.
Définition 6.1.2(Modèle). Un modèle est un tripletM= (R,{∼
a}
a∈A, V) tel que :
- R= (R,•, e) est un monoïde de ressources
- Pour tout a ∈ A, ∼
a⊆ R×R est une relation d’équivalence, c’est-à-dire que pour tout
r
1, r
2, r
3∈R :
- Réflexivité : r
1∼
ar
1- Symétrie : sir
1∼
ar
2alorsr
2∼
ar
1- Transitivité : si r
1∼
ar
2etr
2∼
ar
3alorsr
1∼
ar
3- V :Prop→P(R) est unevaluation
En comparaison avec les modèles de la logique épistémique, nous remarquons que l’ensemble
des mondes possibles est remplacé par un monoïde de ressources, nous permettant alors de
considérer ces mondes possibles comme des ressources, c’est-à-dire de pouvoir les composer et les
décomposer. Par ailleurs, en comparaison aux modèles de BBI, nous pouvons observer que ces
modèles sont étendus par des relations d’équivalence sur les ressources. Dans ce chapitre, la notion
de mondes possibles et celle de ressources étant confondues, nous utiliserons alors indifféremment
les mots ”mondes possibles” et ”ressources” pour désigner les éléments de l’ensembleR.
Définition 6.1.3 (Relation de forcing, validité). Soit M = (R,{∼
a}
a∈A, V) un modèle. La
relation de forcing
M⊆R× L
ESLest définie par, pour toutr∈R :
- r
Mp ssi r∈V(p)
- r
M>toujours
- r
M⊥jamais
- r
MI ssir =e
- r
M¬φssi r6
Mφ
- r
Mφ∧ψ ssi r
Mφ etr
Mψ
- r
Mφ∨ψ ssi r
Mφ our
Mψ
- r
Mφ→ψ ssi r
Mφ⇒r
Mψ
- r
Mφ∗ψ ssi ∃r
1, r
2∈R·r
1•r
2↓etr =r
1•r
2etr
1 Mφetr
2Mψ
- r
Mφ−∗ψ ssi∀r
0∈R·(r•r
0↓ etr
0 Mφ)⇒r•r
0 Mψ
- r
MK
aφssi ∀r
0∈R·r∼
ar
0⇒r
0Mφ
- r
MKe
aφssi ∃r
0∈R·r∼
ar
0etr
0 Mφ
Une formuleφest valide, noté φ, ssi r
Mφ pour toute ressourcer de tout modèleM.
Afin de capturer l’évolution de la connaissance possédée par des agents, une logique d’annonce
publique [71] a été proposée. Cette logique possède, en plus de la modalité K
aφ, une autre
modalité [φ]ψ signifiant ”après l’annonce publique φ, sous condition que φ soit vrai, ψ devient
vrai”. La particularité de cette modalité[φ]ψest qu’elle restreint le modèle considéré aux mondes
satisfaisant φ. Plus particulièrement, nous avons w
M[φ]ψ ssi w
Mφ implique w
M|φψ
où M|φ = (W
0,{∼
0a}
a∈A, V
0) tel que W
0= {w ∈ W | w
Mφ}, pour tout a ∈ A : ∼
0a=
de cette logique disposent uniquement d’un ensemble de mondes W, par opposition à notre
extensionESL où nous considérons un monoïde de mondes (ou ressources). Le point important
nous intéressant ici est la restriction sur l’ensemble des mondes possibles (W
0={w∈W |w
Mφ}) qu’effectue la logique suite à une annonce.
Notre objectif étant l’introduction de cette modalité au sein de la logiqueESL, nous pouvons
observer quelques difficultés dans le cas où nous effectuerions une telle restriction de modèle.
Par exemple, l’annonce publique ¬I aurait pour conséquence de restreindre notre monoïde de
ressources de telle sorte quee6∈R. Par conséquent, nous perdrions notre structure de monoïde de
ressources. De plus, la restriction de l’ensemble de ressourcesRpourrait avoir pour conséquence,
dans certain cas, la perte de la propriété d’associativité. En conclusion, nous ne pouvons alors
Dans le document
Logiques de Ressources Dynamiques : Modèles, Propriétés et Preuves
(Page 136-148)