Finalement, nous pouvons remarquer que les deux branches sont closes, indiqué par le symbole
×. En particulier, le CSS de gauche est clos parce que TP : (c
1, l
2) ∈ F, FP : (c
1, l
2) ∈ F
et c
1≤ c
1∈ C
r. En conclusion, nous avons, par définition, obtenu une preuve de la formule
((P →♦Q)∧♦P)−∗♦Q.
Dans la section suivante, nous nous intéresserons à démontrer la correction de notre système
de preuves, ce qui nous permettra alors de conclure à la validité de la formule à laquelle nous
venons de nous intéresser.
3.4 Correction de la méthode des tableaux
Dans cette section, nous montrons la correction de la méthode des tableaux pourDBI. Cette
preuve est une adaptation de celle utilisée pour la méthode des tableaux deBI [38]. Cette
tech-nique de preuve repose sur une notion deréalisationd’un CSShF,C
r,C
si, signifiant qu’il existe un
modèleK et un plongement des labels de ressources dans l’ensemble de ressources (b·c
r) et des
labels d’états dans l’ensemble d’états (b·c
s) tel que si Tφ : (x, u) ∈ F alors bxc
r,buc
s Kφ
et si Fφ : (x, u) ∈ F alors bxc
r,buc
s6
Kφ. Pour cela nous considérerons deux fonctions
b.c
r: A
r(C
r) → R et b.c
s: A
s(C
s) → S. Nous pouvons remarquer que par la Proposition
3.3.10,b.c
sest définie surA
s(C
s).
Parallèlement, la fonctionb.c
rsera toujours implicitement étendue surD
r(C
r)→Rde la manière
suivante : pour toutc
i1◦. . .◦c
in∈ D
r(C
r),bc
i1◦. . .◦c
inc
r=bc
i1c
r•. . .• bc
inc
retb1
rc
r=e. Nous
remarquons quebxc
rest toujours définie, puisque la composition de ressources est une fonction
totale. Nous pouvons aussi remarquer que pour tous labelsx, y∈ D
r(C
r),bx◦yc
r=bxc
r• byc
r.
Définition 3.4.1(Réalisation). SoithF,C
r,C
siun CSS. Uneréalisationde ce CSS est un triplet
R = (K,b.c
r,b.c
s) où K = (R,J·K,
K) est modèle dynamique, R = (R,•, e, π,v, S,), b.c
r:
D
r(C
r)→R etb.c
s:A
s(C
s)→S, tel que :
- SiTφ: (x, u)∈ F alorsbxc
r,buc
sKφ
- SiFφ: (x, u)∈ F alorsbxc
r,buc
s6
Kφ
- Six≤y∈ C
ralorsbxc
rv byc
r- SiuCv∈ C
salorsbuc
sbvc
sNous rappelons que dans la définition précédente, la fonction b.c
rest d’abord définie sur
A
r(C
r) puis implicitement étendue sur D
r(C
r), comme nous l’avons vu.
Nous dirons qu’un CSS est réalisable s’il existe une réalisation de celui-ci. Nous dirons qu’un
DBI-tableau estréalisable s’il contient au moins un CSS réalisable.
Lemme 3.4.2. SoithF,C
r,C
siun CSS et soitR= (K,b.c
r,b.c
s)une réalisation de ce CSS. Pour
toutx≤y∈ C
r,bxc
rv byc
ret pour tout uCv∈ C
s,buc
sbvc
s.
Preuve. SoithF,C
r,C
si un CSS et soit(K,b.c
r,b.c
s) une réalisation de celui-ci. Nous prouvons
le lemme pour les contraintes de ressources, la preuve pour les contraintes d’états est similaire.
Nous montrons que pour toutx≤y∈ C
r, nous avonsbxc
rv byc
r, par induction sur la hauteur
hde l’arbre de dérivation des contraintes x≤y.
Cas de base :h= 0.
Dans ce cas,x≤y ∈ C
rparce que x ≤y ∈ C
r. Par définition de la réalisation, nous avons alors
bxc
rv byc
r.
Cas inductifs :
Nous supposons que le lemme est vrai pour toute contrainte ayant un arbre de dérivation de
hauteur h 6 n (HI). Nous démontrons pour les contraintes ayant un arbre de dérivation de
hauteurh=n+ 1.
- Cas ht
ri :
Dans ce cas, l’arbre de dérivation est de la forme :...
x≤y
...
y≤z
htri
x≤z
Par (HI), nous avons bxc
rv byc
retbyc
rv bzc
r. Par transitivité de la relation v, nous
pouvons conclure quebxc
rv bzc
r.
- Cas hd
ri : Dans ce cas, l’arbre de dérivation est de la forme :...
xy≤xy
hdri
x≤x
Nous pouvons remarquer que x ≤ x ∈ C
ret donc, par le Corollaire 3.3.9, x ∈ D
r(C
r).
Comme b.c
rest implicitement étendue surD
r(C
r) alorsbxc
rest défini. En conséquence,
bxc
rv bxc
r, par réflexivité de la relation v.
- Cas hd
ri : Dans ce cas, l’arbre de dérivation est de la forme :...
ky≤ky
...
x≤y
hcri
kx≤ky
Par (HI),bxc
rv byc
r. Comme kx≤ky∈ C
ralorsk, kx, ky∈ D
r(C
r) et doncbkc
r,bkxc
retbkyc
rsont définis. Par compatibilité,bkc
r• bxc
rv bkc
r• byc
r. Par extension implicite
de la fonction b·c
r, nous avons bkxc
rv bkyc
r.
- Les autres se démontrent de la même manière.
Lemme 3.4.3. Les CSS clos ne sont pas réalisables.
Preuve. SoithF,C
r,C
si un CSS clos. Supposons qu’il existe une réalisation de ce CSS. Notons
R= (K,b.c
r,b.c
s)cette réalisation. Comme le CSS est clos, il y a quatre cas :
- Tφ : (x, u) ∈ F, Fφ : (y, u) ∈ F et x ≤ y ∈ C
r. Alors par définition de la réalisation,
bxc
r,buc
s Kφ etbyc
r,buc
s6
Kφ. De plus, par le Lemme 3.4.2, bxc
rv byc
r. Donc, par
monotonie (Lemme 3.1.5), byc
r,buc
sKφ, ce qui est absurde.
- FI : (x, u) ∈ F et 1
r≤ x ∈ C
r. Donc, par définition de la réalisation, bxc
r,buc
s6
KI.
Par définition de la relation de forcing, nous avonse6v bxc
r. Par le Lemme 3.4.2, comme
1
r≤x∈ C
ralorsev bxc
r, ce qui est absurde.
- F>: (x, u)∈ F. Dans ce cas, nous avons bxc
r,buc
s6
K> ce qui est absurde.
- Fφ: (x, u)∈ F etxest inconsistant. Alors, par définition,bxc
r,buc
s6
Kφet il existe deux
labels de ressources y et z tels que yz ≤x ∈ C
retT⊥: (y, v)∈ F. Par le Lemme 3.4.2,
byc
r• bzc
rv bxc
ret, par définition, byc
r,bvc
s K⊥. Donc π v byc
r. Par compatibilité
et commeπ est absorbant, nous avonsπ v byc
r• bzc
r. Donc, par transitivité, nous avons
πv bxc
r. En conséquence, par le Lemme 3.1.6 et par le Lemme 3.1.5,bxc
r,buc
sKφ, or
ceci est absurde.
En conséquence, le CSS hF,C
r,C
si n’est pas clos. Ceci étant absurde, nous concluons qu’il ne
peut pas exister de réalisation du CSS clos.
Lemme 3.4.4. Les règles de la méthode des tableaux de DBI préservent la réalisabilité.
Preuve. Soit T un DBI-tableau réalisable. Par définition, T contient alors un CSS réalisable
hF,C
r,C
si. Nous montrons que l’application d’une quelconque règle de la Figure 5 retourne
toujours un DBI-tableau réalisable. CommehF,C
r,C
siest réalisable, alors il existe une réalisation
R= (K,b.c
r,b.c
s), avecK = (R,J·K,
K)et R= (R,•, e, π,v, S), de ce CSS. Nous notons aussi
Sφ: (x, u)la formule signée sur laquelle est appliquée la règle. Il y a deux cas. SoitSφ: (x, u)6∈ F
3.4. Correction de la méthode des tableaux
réalisable. Dans le cas contraire, nous prouvons que le nouveau DBI-tableau obtenu est réalisable,
par cas sur la formuleφ:
- CasTp: (x, u) (p∈Prop) :
Aucune règle ne peut être appliquée sur cette formule signée.
- CasFp: (x, u) (p∈Prop) :
Aucune règle ne peut être appliquée sur cette formule signée.
- CasTI : (x, u) :
Comme (K,b.c
r,b.c
s) est une réalisation de hF,C
r,C
si, alors nous avons bxc
r,buc
s KI.
Donc, par définition, e v bxc
r. En conclusion, nous pouvons observer que R est une
réalisation du nouveau CSS hF,C
r∪ {1
r≤x},C
si obtenu après application de la règle.
- CasFI : (x, u) :
Aucune règle ne peut être appliquée sur cette formule signée.
- CasT>: (x, u) :
Aucune règle ne peut être appliquée sur cette formule signée.
- CasF>: (x, u) :
Aucune règle ne peut être appliquée sur cette formule signée.
- CasT⊥: (x, u) :
Aucune règle ne peut être appliquée sur cette formule signée.
- CasF⊥: (x, u) :
Aucune règle ne peut être appliquée sur cette formule signée.
- CasTφ∧ψ: (x, u) :
Dans ce cas, bxc
r,buc
s Kφ∧ψ. Donc bxc
r,buc
s Kφ et bxc
r,buc
s Kψ. Nous
pou-vons alors observer que R est une réalisation du nouveau CSS hF ∪ {Tφ : (x, u),Tψ :
(x, u)},C
r,C
si.
- CasFφ∧ψ: (x, u) :
Dans ce cas,bxc
r,buc
s6
Kφ∧ψ. Doncbxc
r,buc
s6
Kφoubxc
r,buc
s6
Kψ. Nous pouvons
alors observer queRest une réalisation d’au moins un des deux nouveaux CSShF ∪ {Fφ:
(x, u)},C
r,C
siou hF ∪ {Fψ: (x, u)},C
r,C
si.
- CasTφ∨ψ: (x, u) :
Dans ce cas,bxc
r,buc
sKφ∨ψ. Doncbxc
r,buc
sKφoubxc
r,buc
sKψ. Nous pouvons
alors observer queRest une réalisation d’au moins un des deux nouveaux CSShF ∪ {Tφ:
(x, u)},C
r,C
siou hF ∪ {Tψ: (x, u)},C
r,C
si.
- CasFφ∨ψ: (x, u) :
Dans ce cas, bxc
r,buc
s6
Kφ∨ψ. Donc bxc
r,buc
s6
Kφ et bxc
r,buc
s6
Kψ. Nous
pou-vons alors observer que R est une réalisation du nouveau CSS hF ∪ {Fφ : (x, u),Fψ :
(x, u)},C
r,C
si.
- CasTφ→ψ: (x, u) :
Dans ce cas, bxc
r,buc
s Kφ → ψ. Par définition, pour tout r ∈ R, si bxc
rv r et
r,buc
s Kφ alors r,buc
s Kψ. De plus, par la condition de la règle, x ≤y ∈ C
r. Par le
Lemme 3.4.2, bxc
rv byc
r. Donc byc
r,buc
s6
Kφou byc
r,buc
sKψ. Nous pouvons alors
observer que R est une réalisation d’au moins un des deux nouveaux CSS hF ∪ {Fφ :
(y, u)},C
r,C
si ouhF ∪ {Tψ: (y, u)},C
r,C
si.
- CasFφ→ψ: (x, u):
Dans ce cas, bxc
r,buc
s6
Kφ → ψ. Par définition, il existe r ∈ R tel que bxc
rv r et
r,buc
s Kφ etr,buc
s6
Kψ. Comme c
iest une nouvelle constante (c
i∈γ
r\ A
r(C
r)) et
comme les règles de clôture n’introduisent pas de nouvelle constante, alorsbc
ic
rn’est pas
défini. Posons alors bc
ic
r= r et étendons implicitement la fonction b·c
r. Nous pouvons
remarquer que nous avons obtenu une réalisation du nouveau CSShF ∪ {Tφ: (c
i, u),Fψ:
(c
i, u)},C
r∪ {x≤c
i},C
si.
- Cas Tφ∗ψ: (x, u) :
Dans ce cas,bxc
r,buc
sKφ∗ψ. Par définition, il exister
0, r
00∈Rtels quer
0•r
00v bxc
ret
r
0,buc
sKφetr
00,buc
sKψ. Commec
ietc
jsont des nouvelles constantes, alorsbc
ic
ret
bc
jc
rne sont pas définis. Il est alors possible d’étendre la réalisation en posant bc
ic
r=r
0et bc
jc
r=r
00. Nous pouvons alors remarquer que nous avons obtenu une réalisation du
nouveau CSShF ∪ {Tφ: (c
i, u),Tψ: (c
j, u)},C
r{c
ic
j≤x},C
si.
- Cas Fφ∗ψ: (x, u) :
Dans ce cas,bxc
r,buc
s6
Kφ∗ψ. Par définition, pour tousr
0, r
00∈Rtel quer
0•r
00v bxc
r,
nous avons r
0,buc
s6
Kφ ou r
00,buc
s6
Kψ. Par la condition de la règle, yz ≤ x ∈ C
r.
Par le Lemme 3.4.2, byc
r• bzc
rv bxc
r. Donc byc
r,buc
s6
Kφ ou bzc
r,buc
s6
Kψ. Nous
pouvons alors remarquer queRest une réalisation d’au moins un des deux nouveaux CSS
hF ∪ {Fφ: (y, u)},C
r,C
si ouhF ∪ {Fψ: (z, u)},C
r,C
si.
- Cas Tφ−∗ψ: (x, u) :
Dans ce cas, bxc
r,buc
s Kφ−∗ψ. Par définition, pour tout r ∈ R tel que r,buc
s Kφ,
nous avons bxc
r•r,buc
s Kψ. Par la condition de la règle, xy ≤xy ∈ C
r. Donc byc
ret
bxyc
rsont définis et nous avons, par définition,bxyc
r=bxc
r• byc
r. Il y a alors deux cas :
- byc
r,buc
s6
Kφ:
Dans ce cas, nous pouvons remarquer que Rest une réalisation du premier CSShF ∪
{Fφ: (y, u)},C
r,C
si.
- byc
r,buc
sKφ:
Dans ce cas, bxc
r• byc
r,buc
s Kψ et nous remarquons que Rest une réalisation du
deuxième CSShF ∪ {Tψ: (xy, u)},C
r,C
si.
En conclusion, Rest une réalisation d’au moins un des deux nouveaux CSS.
- Cas Fφ−∗ψ: (x, u):
Dans ce cas, bxc
r,buc
s6
Kφ−∗ψ. Alors, il existe r
0∈ R tel que r,buc
s Kφ et bxc
r•
r,buc
s6
Kψ. Commec
iest une nouvelle constante, bc
ic
rn’est pas défini. Nous pouvons
alors étendre la réalisation Ren posantbc
ic
r=r. De plus, par réflexivité, bxc
r• bc
ic
rv
bxc
r•bc
ic
r. Nous pouvons alors observer que nous avons obtenu une réalisation du nouveau
CSShF ∪ {Tφ: (c
i, u),Fψ: (xc
i, u)},C
r∪ {xc
i≤xc
i},C
si.
- Cas T♦φ: (x, u) :
Dans ce cas, bxc
r,buc
s K♦φ. Il existe alors s ∈ S tel que buc
ss et bxc
r, s
Kφ.
Comme l
iest un nouveau label d’états,bl
ic
sest indéfini. Nous pouvons alors étendre la
réalisationRen posantbl
ic
s=set nous pouvons alors remarquer que nous avons obtenu
une nouvelle réalisation du CSShF ∪ {Tφ: (x, l
i)},C
r,C
s∪ {uCl
i}i.
- Cas F♦φ: (x, u) :
Dans ce cas,bxc
r,buc
s6
K♦φ. Par définition, pour touts∈Stel quebuc
ss, nous avons
bxc
r, s6
Kφ. Par la condition de la règle,u Cv ∈ C
s. Par le Lemme 3.4.2, buc
sbvc
s.
Doncbxc
r,bvc
s6
Kφ. Nous pouvons alors observer queRest une réalisation du nouveau
CSShF ∪ {Fφ: (x, v)},C
r,C
si.
- Cas Tφ: (x, u) :
Dans ce cas,bxc
r,buc
s Kφ. Par définition, pour touts∈Stel quebuc
ss, nous avons
bxc
r, s
Kφ. Par la condition de la règle,u Cv ∈ C
s. Par le Lemme 3.4.2, buc
sbvc
s.
Doncbxc
r,bvc
sKφ. Nous pouvons alors observer queRest une réalisation du nouveau
CSShF ∪ {Tφ: (x, v)},C
r,C
si.
- Cas Fφ: (x, u) :
Dans ce cas, bxc
r,buc
s6
Kφ. Il existe alors s ∈ S tel que buc
ss et bxc
r, s 6
Kφ.
Comme l
iest un nouveau label d’états,bl
ic
sest indéfini. Nous pouvons alors étendre la
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Logiques de Ressources Dynamiques : Modèles, Propriétés et Preuves
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